Avant les événements du 14 janvier 2011, les Tunisiens souffraient de la censure en temps réel et virtuel. Certains tunisiens résidents en Tunisie ou ailleurs ont trouvé dans la blogosphère une solution pour critiquer le régime mis en place. Les médias sociaux ont répondu ainsi, aux attentes des Tunisiens, après leur avoir offert un espace public de parole libre. Mais le journalisme classique s’est trouvé en concurrence avec le journalisme citoyen exercé via les médias sociaux.
Au cours de ce changement, la scène médiatique a connu un « dérapage médiatique » qui a enregistré des dépassements journalistiques (pugilat politique, règlement de comptes personnels, désinformation, défamation.etc.). Avec la propagation des rumeurs, la question de fiabilité de l’information a été au cœur de l’exercice de la profession. Confrontés à la rapidité de transmission d’informations qu’offrent les médias sociaux, les journalistes tunisiens, se trouvaient appelés à suivre la course. Entre temps, la fiabilité de l’information a été remise en question.
L'expression du but : fiche et exercices niveau C1 FLE
Paris 8 - Pratiques des jeunes journalistes tunisiens sur les médias sociaux
1. Colloque international CLI'2015
Colloque International CLI’2015 « Traiter l’information »
Pratiques des jeunes journalistes tunisiens
face aux informations relayées sur les médias sociaux
Nouha BELAID
Doctorante (IPSI—TUNISIE)
Belaid.nouha@gmail.com
Introduction :
Avant les événements du 14 janvier 2011, les Tunisiens souffraient de
la censure en temps réel et virtuel qu’imposait le régime mis en place.
Mais certains tunisiens résidents en Tunisie ou ailleurs ont trouvé
dans la blogosphère une solution pour critiquer ce régime. Et avec les
événements du printemps arabe, et grâce aux réseaux numériques,
« de nouvelles modalités d’expressions et de résistance politiques ont
vu le jour,» (CHARDEL, 2013). Ces réseaux numérique notamment
les médias sociaux ont réussi à offrir aux citoyens un espace public de
parole libre mais aussi d’échange d’informations (BELAID, 2013), ce
qui a rendu le journalisme classique en concurrence avec le journa-
lisme citoyen exercé via les médias sociaux.
Au cours de ce changement, la scène médiatique tunisienne a enre-
gistré un « dérapage médiatique » suite aux dépassements journalisti-
ques (pugilat politique, règlement de comptes personnels, désinforma-
tion, défamation.etc.) menées. Avec la propagation des rumeurs, la
question de fiabilité de l’information a été au cœur de l’exercice de
la profession. Confrontés à la rapidité de transmission d’informations
qu’offrent les médias sociaux, les jeunes journalistes tunisiens, se
trouvent appelés à suivre la course, sachant qu’une enquête américai-
ne (CISION Group, 2009) a confirmé que 89 % des journalistes (dont
le nombre était 365) se tourne vers les blogs, 65 % vers les réseaux
sociaux à savoir Facebook ou LinkedIn, et 52 % vers le microblogging
tel que Twitter, pour trouver des informations.
Objectif :
L’objectif de cette recherche est de mettre l’accent sur la manière
avec laquelle se comportent les jeunes journalistes tunisiens, face à
l’information relayée sur les médias sociaux et ce, en se posant la
question de recherche suivante : Quelles sont les pratiques des jeu-
nes journalistes tunisiens face aux informations relayées sur les mé-
dias sociaux ?
Corpus et méthodologie:
L’apparition des médias sociaux et la présence des jeunes journalistes
tunisiens sur ces médias, ont remis en question la profession notam-
ment au niveau de la fiabilité de l’information. On se demande ainsi si
les jeunes journalistes tunisiens utilisent l’information diffusée via les
médias sociaux et les pratiques qu’ils adoptent. Ce qui nous a poussé
à mener des entretiens directifs auprès d’un échantillon représentatif
de jeunes journalistes tunisiens qui appartiennent aux différents types
de médias (presse écrite, presse électronique, radio et télé) et ce,
dans le secteur privé et dans le secteur public.
Notre échantillon se compose d’ailleurs, de deux femmes journalistes
et de deux hommes journalistes pour chaque média. Tous ses journa-
listes interviewés possèdent des comptes sur les médias sociaux. Si-
gnalons aussi que la majorité s’est inscrite sur Facebook avant le 14
janvier 2011.
Résultats :
Conclusion :
Bien que tous les jeunes journalistes tunisiens suivent l’actualité sur les
médias sociaux, ils ne croient pas toutes les informations publiées sur
ces plateformes virtuelles.
De même, la majorité de ces journalistes cherche à vérifier les informa-
tions avant de les publier car elle accorde un soin particulier à la crédibi-
lité de leurs informations. Qu’il s’agisse de la radio, de la télévision ou
de la presse écrite ou électronique, la majorité cherche à fournir aux ré-
cepteurs une information correcte en évitant de lancer des rumeurs, sa-
chant sur les médias sociaux sont à usage personnel et professionnel. Il
s’agit bel et bien d’un usage de qualité des médias sociaux.
Bibliographie:
BELAID, N., « Les pages Facebook des hommes politiques Tunisiens:
nouvel espace du débat public citoyen? », Tunisie, IPSI, 2013
CHARDEL, P. A., « Les métamorphoses de l’espace public à l’ère du nu-
mérique », in La métamorphose numérique », Paris 5, Editons Alternatives,
2013
- CISION Group, BATES, D., « Social media and online study », George
Washington University, 2009