Pourquoi les salariés intermittents et les salariés permanents du spectacle vivant sont en colère ?
Dans son édito et ses pages Transversal (p°12), Artoiscope revient sur l'origine du statut intermittent et les enjeux de la mobilisation actuelle à laquele le magazine s'associe.
1. ARTOIscope BIMESTRIEL n°149 novembre/décembre 2014
Arts et spectacles en Artois
GRATUIT SOLIDARITÉ INTERMITTENTS
Leur précarité
est aussi la nôtre !
> Transversal p. 13 et 14
13. transversal
à ceux des “intermittents du spectacle” français. Cette
situation particulière de succession de contrats à durée
déterminée, d’alternance de périodes d’emploi et de
chômage, a amené les partenaires sociaux siégeant à
l’Unedic à aménager des dispositifs particuliers quant à leur
accessibilité aux droits d’indemnité chômage. En 1936, est
créé le régime salarié intermittent à employeurs multiples
pour les techniciens et cadres du cinéma. Ce régime est
encouragé par les producteurs de cinéma qui à l’époque ne
trouvaient pas de techniciens, souvent des artisans et des
ouvriers dans diverses corporations (menuisiers, peintres,
décorateurs, ensembliers). Ceux-ci préféraient travailler
chez un patron en fixe avec une paye toute l’année, d’où
la difficulté pour le cinéma de trouver du personnel pour
des périodes courtes et ponctuelles. En 1965, une annexe
spécifique du régime général d’assurance chômage
s’applique au secteur cinématographique. Elle est ensuite
étendue aux techniciens du disque et de l’audiovisuel.
En 1969, les artistes interprètes sont intégrés au régime
d’intermittent, puis les techniciens du spectacle vivant.
Répondre aux exigences de la discontinuité du
temps de travail
Le régime des intermittents a été mis en place pour répondre
aux exigences de la discontinuité du temps de travail de
ces professions et de la multiplicité de leurs employeurs.
Les artistes-interprètes et les techniciens sont ainsi affiliés
aujourd’hui à un régime particulier de l’assurance chômage :
les annexes 8 (pour les techniciens) et 10 (pour les artistes-interprètes)
qui caractérisent le régime des intermittents.
Comme chaque salarié en France, les intermittents cotisent
au régime général et, selon un certain nombre d’heures
travaillées (507 à effectuer sur une période de 10 mois
ou de 10 mois et demi), ils perçoivent une indemnité de
chômage. Ce qui leur permet d’avoir un revenu à peu près
régulier toute l’année. Il existe un plafond au-delà duquel
on ne peut pas toucher d’indemnités. Des acteurs à très haut
salaire, comme Gérard Depardieu ou Catherine Deneuve, ne
touchent pas d’indemnités.
Après un été d’actions, la culture reste mobilisée
Le 22 mars 2014, à l’issue des dernières renégociations
de l’Unedic, les organisations patronales et salariales
représentatives du secteur ont signé un accord validé par le
Ministre du Travail le 26 juin dernier et mise en vigueur dès
le 1er juillet. Cet accord, s’appliquant pour tous les salariés
français, acte un durcissement des conditions d’accès à
l’assurance chômage (augmentation des contributions
sociales, allongement du différé d’indemnisation…). Ce
durcissement se fait particulièrement ressentir pour les
salariés intermittents et les salariés précaires, qui bénéficient
régulièrement de l’assurance chômage. Cet accord a donc
engendré la colère des intermittents et la mobilisation
générale des acteurs du secteur (manifestations, grèves,
prise de parole, actions “coup de poing”…) partout en
France et durant les grands festivals de l’été.
Au moment de l’agrément de l’accord au mois de juin,
le Premier ministre Manuel Valls a annoncé que le
différé d’indemnisation serait pris en charge par l’État,
temporairement, au moins jusqu’aux conclusions de
prochaines assises de l’intermittence. Il a ainsi créé
une mission de concertation réunissant l’ensemble des
partenaires sociaux, patronaux et des acteurs du secteur,
sous l’égide du député PS Jean-Patrick Gille, de l’ancienne
codirectrice du Festival d’Avignon Hortense Archambault,
et de l’ex-directeur général du travail Jean-Denis
Combrexelle. Les travaux de cette mission ont débuté au
mois de juillet et doivent aboutir dans les mois qui viennent
à des propositions concrètes pour les salariés intermittents.
Les acteurs du milieu de l’Art et de la Culture ont décidé
de prendre une part active à ces discussions et de contribuer
ainsi avec intransigeance et responsabilité à la concertation
mise en place pour élaborer l’avenir du secteur culturel.
La rentrée a été placée sous le signe de la mobilisation sous
toutes formes. Les artistes, les équipes et les responsables
d’établissements, les élu(e)s et les spectateur(trice)s,
ont organisé des ouvertures de saison en lutte dans tous
les lieux d’art et de culture, à des réunions publiques
d’information, des débats et des prises de paroles afin
d’exiger une véritable politique ambitieuse et généreuse
pour les Arts et la Culture.
Il est grand temps de remettre du sens et du bon sens
horizontal dans tout ça !
L’Art poétique est politique
Créer, c’est résister.
Gilles Defacque – Le Prato 16 mai 2014
POUR EN SAVOIR PLUS :
•UN LIEN UTILE VERS UN FILM PÉDAGOGIQUE :
HTTP://WWW.YOUTUBE.COM/USER/DATAGUEULE
•LE BLOG DES INTERLUTTANTS 59/62
INTERMITTENTS5962.BLOGSPOT.COM
Artoiscope N°149 /nov-dec 14 p.13
18. Laure Chailloux et Louise
Bronx, les deux artistes
du collectif Les 2Ailes
mènent depuis cet été une
résidence participative au
Pharos.
En vol d’oiseau est une promenade
auditive recueillant les sons et bruits
du quotidien.
En vol d’oiseau associe les habitants et
publics du territoire au processus de
création, de captation et de fabrication
des sons. En vol d’oiseau, c’est la
création d’un spectacle unique le 7
décembre au Pharos !
➔ Pôle culturel Le Pharos
4 rue Charles Péguy - Arras
TN 6€ - TR 3€ (pour les Arrageois)
TN 9€ - TR 4,50€ (pour les extérieurs)
Rens/rés : Pôle culturel Le Pharos, 03 21 16 89 00
pharos@ville-arras.fr
zoom(s)
Dimanche 7 décembre < 16h Arras, En vol d’oiseau
Vendredi 12 et samedi 13 décembre < dès 18h
Nocturne au 9-9 bis
pour les Fugues Sonores #2
À la tombée du jour, la 2ème édition des Fugues
Sonores vous invite à découvrir le 9-9 bis sous un
autre regard. Image et son s’allient pour mieux
révéler toute la beauté et la force du site.
Pour célébrer comme il se doit la Sainte-Barbe, le 9-9bis se pare
de ses plus beaux habits de lumière. Pleins feux sur ses façades
qui rayonneront et s’animeront à travers un jeu de lumières et
de mapping surprenant. Rendez-vous aux visites nocturnes pour
profiter de cette mise en scène exceptionnelle. Laissez-vous conter le
quotidien des gueules noires, entre dureté et fraternité, ou découvrez
les cartoons qui ont bercé l’enfance de vos grands-parents avec les
ciné-concerts Visages de la Mine et Tom & Jerry. Le Métaphone fera
vibrer sa peau au son des 4 nouvelles sonneries composées avec
les classes de l’agglomération, tandis que le local Huriez sera l’écrin
d’une performance alliant projections d’archives minières et notes
ensorcelantes de saxophone.
➔ Le 9-9bis, Chemin du Tordoir - Oignies
Gratuit, sauf ciné-concert Tom & Jerry (tarifs de 2 à 8€) et Berlin : la symphonie d’une grande ville (tarifs de 7 à 13€)
Rens/rés : 9-9bis, 03 21 08 08 00 - www.9-9bis.com
p.18 Artoiscope N°149 /nov-dec 14
19. www.artoiscope.fr
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