1. 84 BOULEVARD DE SEBASTOPOL
75003 PARIS - 01 42 74 28 08
22 NOV 10
biMensuel
OJD : 5687
Surface approx. (cm²) : 714
N° de page : 24-25
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ERNST
9473116200502/GPP/ACR/3
Eléments de recherche : EY ou E&Y ou ERNST ou ERNEST ou ERNST & YOUNG ou ERNST AND YOUNG : cabinet conseil audit/expertise, toutes
citations
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LME:
où en sommes-nous?
Fragilisation des entreprises? Oui, mais plus sous l'effet de la crise
que de la mise en place de la LME. En 2011, les indicateurs sont loin d'être
au vert. Solution : surveiller de près sa trésorerie et trouver des solutions
de financement complémentaire. Tour d'horizon avec Benjamin Madjar
et Cédric Pierru, consultants chez Ernst & Young.
Points de Vente : Les entreprises du
secteur ont-elles été fragilisées par la
mise en place de la LME ?
Benjamin Madjar et Cédric Pierru :Tout
dépend du type d'acteurs, la LME n'ayant
finalement pas modifie les rapports de
force Lesacteursles plusimportantsde
la grande distribution se sont bien pre
pares Ils ont anticipe l'application de la
LMEenformant leursequipesAchatset
en développant des strategies de nega
ciation adaptées pour atténuer, voire bé-
néficier de ce nouveau dispositif ils
ont négocie des contrepartiessur lesprix
etlesservices, etcertainsontproposedes
solutions definancement detype reverse
factormg Dans certains cas, les four
nisseurs ont accepte la miseen place de
stocks déportés, c'est-à-dire qu'ils doivent
supporter les stocks jusqu'à la vente au
clientfinal Danscecasprécisetsousl'an
gle strictement SFR, la LME a ete béné-
fique pour le distributeur au détriment
desfournisseurs Pour les plus petites en
seignes, évidemment, le rapport de for-
ce n'était pas le même Elles ont subi de
pleinfouet la LMEsans avoir négocie de
contreparties, par manque de prépara
tion ou d'arguments commerciaux
PdV: Etsurles marchésétrangers?
B. M. et C.P. : Dans l'imaginaire detous,
le fait de se fournir a l'étranger n'entre
pas forcément dans le cadre d'applica
tiondelaLME C'estfaux L'esprit même
de la LME implique
qu il n'y ait pas de
concurrence de-
loyale Sinon, cela
reviendrait a dire
qu'une societe
française aurait plus intérêt à délocaliser
son sourcing, comptetenu de conditions
plusfavorablesa I etranger D'ailleurs, la
réponse de la DGCCRF et des profes
sionnels a ete claire a ce sujet le com-
missaireauxcomptesestchargé, à par
tir de 2010, de valider les comptes des
entreprises en prenant en compte Tap
plication de la LME Autrement dit, de
contrôler que l'entreprise paie bien ses
fournisseurs, en moyenne, a 60 iours net
ou 45 iours fm de mois Dans le cas
contraire, l'entreprise est considérée
comme "hors la loi" Le commissaire aux
comptes se trouve alors dans l'obligation
Les besoins de financement
complémentaire
vont s'accroître en 2011.
d'en référer aux autorites compétentes
Au-delà de ce contrôle, le distributeur
risque d être attaque en justice par un
fournisseur pour non-application de la loi,
voire même par un concurrent, pour
concurrence déloyale en cas de paiement
a 90 jours
PdV: Comment voyez-vous la situa-
tion évoluer dans les prochains mois ?
B.M. et C. P. : La situation reste difficile
Globalement, si la mise en oeuvre de la
LME avait coïncide avec un contexte
economique en croissance, on auraitpu
imaginerquetout
se serait passe
beaucoup plus
facilement Cer
tomes probléma-
tiques d'entrepn
ses en difficulté ontete imputées a la LME
alorsque leurssoucis résultaientde la cri
se Cesentreprisesauxstructuresdecouts
dé|a importantes ont dû faire face a une
baisse d activite de 20 a 30% Et, fina
lement, elles se sont retrouvees en dif-
ficulté au niveau de leur trésorerie Cer
tes, la LME a pu donner un petit appel
d'air a certains fournisseurs du secteur
de la distribution
Maîs cela n'a pas suffi Elles ont dû ac
centuer les efforts d'optimisation de
leurs BFR, notammentsur la gestion des
stocks, et trouver des solutions de fi-
nancement complementaires Une de
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marche compliquée dans un contexte ou
l'accès au credits'est raréfie les banques
étant de plus en plus frileuses pour ac
compagner les entreprises dans leurs
plans de refinancement Et malheu
reusement dans les mois a venir, nous
n envisageonspasdereprise Lesbesoins
de financement risquent donc de s ac
croître en 2011 Et sans avoir forcement
un lien direct avec la LME
PdV : Avez-vous identifie des secteurs
plus fragiles et donc plus susceptibles
d'avoir recours à des solutions de fi-
nancement complémentaire ?
B M etc P. : Globalement, les acteurs
de la grande distribution disposent d'u
ne surface financiere suffisamment im
portante pour leur permettre de se refi
nancer sur le marche pari emission d o
bligations par exemple
En revanche, les acteurs detaille plus mo
deste sur certains segments comme le
textile ou les meubles risquent de ren
contrer des difficultés de trésorerie
conséquentes Al image du secteurtex
lile confronte, actuellement a une haus
se des matières premieres, comme le co
ton et a une baisse de son activite
Inéluctablement vont s ensuivre des dif
ficultes de trésorerie
PdV : Quelles sont les solutions de fi-
nancement complémentaires à la dispo-
sition des entreprises?
B.M etc.P : Dans le cadre de la LME
une nouvelle solution tend a se deve
lopper le reverse factormg, solution pro
posée sous diverses formes par les
banques ou societesspécialisées ll per
met a un moment donne, de financer
le décalage de trésorerie tout en respec
tant le cadre de la LME les fournisseurs
sont payes a 60 iours Sauf qu'avec ce
dispositif le distributeur peut envisager
d obtenir un financement a 90 iours Au
trement dit, en contrepartie de frais fi
nanciers, il a la possibilité de faire fi
nancer 30 iours supplémentaires de
trésorerie
On peut aussi appeler cela une solution
de supply chain finance'C est de cet
te maniere qu'une societe américaine,
PrimeRevenue, presente sa solution
LME La plateforme IT de PrimeRevenue
fait le lien entre le distributeur ses four
nisseurs et I ensemble des banquiersqui
ont accepte de financer le programme
Les fournisseurs sont payes a 60 jours
conformément a la loi et auront la pas
sibille de se financer en avance de cet
te date (10,30 ou 45 iours par exemple,
et a leur seule discrétion) tout en bene
ficiant de la notation, de leur client
Maîs c'est la banque qui paie le four
msseur, l'acheteur récupérant |usqu a
30 iours de cash flow en ne payant la
banque qu au 90e
pur Si, par exemple,
un grand distributeur bénéficie d une no
lotion AA ou A+ etque son fournisseur
n obtient que BB il bénéficie dans ce mo
dele de la bonne note de son client dis
tributeur de la visibilité complète sur l'm
tegrahte de ses créances, avec a la cle,
la possibilité de se financer "hors bilan
a la date de son choix Hors du cadre de
la LME il reste dessolutions classiques,
telles que la titnsation (notamment sur
les créances clients) le financement
des stocks ou autres mécanismes de
stocks en consignation
PdV: Quels conseils donneriez-vous
aux entreprises pour 2011 ?
B.M. et C.P. : D effectuer un travail
tres en amont afin de gagner en visibi
hte a lafoissur le EPR maîs aussi sur les
previsions de trésorerie ll ne faut pas at
tendre de rencontrer des difficultés de tre
sorerie Nous conseillons aux entreprises
de realiserdes previsions de trésorerie a
3 mois afin justement d anticiper les dif
ficultes ll s'agit pour elles de se poser les
bonnes questions quelles sont les pers
pectives en matiere de trésorerie ' Suis
je en position confortable pour dialoguer
avec mes tiers7
Ai ie réalise tous les ef
forts nécessaires pour optimiser mon be
soin en fonds de roulement et mis en œu
we toutes les actions me permettant
d'atteindre un niveau optimum sur ses
3 composantes?
• Propos recueillis par
CatherineBatteux
ernsT&vounc
auoiT, FiscaLiTé & oroiT,
Transactions, aovisorv
Present dans 140 pays Ernst & Young
compte en France 5 000 collaborateurs
Afin de mieux comprendre les enjeux de ses
clients Ernst & Young a mis en place une or
ganisation par secteur d activ tes Le depar
tement Distribution Grande Consommation
France est compose d une trentaine d asso
cles et de 300 collaborateurs qui intervien
nent sur des domo nes d expertise
complementaire audit fiscalite et droit
transactions advsory Ces equipes benefi
dent de programmes de formation speci
figues développes au niveau national et
international et reçoivent I appui d un csn
tre d excellence base a Londres