Le developpement insense des centres commerciaux (v2.1)
LA RENOVATION DES HALLES N’EST PAS LA SOLUTION
1. Communiqué de presse, Liste « Oui aux Halles neuves », 26 février 2019
NON, LA RENOVATION DES HALLES N’EST PAS LA SOLUTION
Un collectif d’architectes quimpérois est entré dans le débat sur l’avenir des Halles Saint
François, qui fait l’objet du référendum local dimanche 3 mars, pour prendre position en
faveur d’un « renouveau » du bâtiment qui ne passe pas, selon eux, par la démolition des
halles actuelles et la construction d’un nouveau pavillon.
Empressons-nous en premier lieu de nous réjouir de voir ces professionnels se pencher
sur ce sujet qui concerne l’avenir du centre-ville. C’est leur droit le plus strict et il est
légitime qu’ils donnent leur point de vue.
Ajoutons aussitôt que la solution prônée par les élus de la majorité réunis dans la liste
« OUI aux halles neuves » n’est pas une manifestation de rejet des halles actuelles.
Comme nombre de quimpérois, nous a apprécions ce qu’elles représentent en valeur
symbolique et l’espace de convivialité qu’elles constituent.
Mais les Halles Saint François ne peuvent rester en l’état ! Vétustes, présentant des
conditions de sécurité dégradées, elles nécessitent une intervention lourde.
Nous disons donc OUI à des halles centrales, mais des halles actives, répondant aux
normes du commerce actuel, capables d’attirer des clients au-delà du périmètre réduit du
centre-ville, suffisamment attractives pour créer une dynamique de quartier en favorisant
l’émergence de nouvelles activités autour d’un pôle qui stimule et qui entraîne. Le centre-
ville de Quimper doit retrouver une locomotive commerciale qu’il a perdue depuis trop
longtemps.
Pour parvenir à ce résultat, n’en déplaise aux architectes signataires de la tribune, la
restructuration est une fausse bonne idée mais la caution procurée à cette solution par
des professionnels pourrait tendre à rendre inaudibles les arguments qu’il est pourtant
facile de leur opposer.
En premier lieu, sur le fond, nous répétons que l’architecture actuelle, écrasante pour son
environnement immédiat, ne s’accommode pas de demi-solutions, sous peine de faire
naître un « monstre » architectural coupé, recoupé, redimensionné, trituré et au final
probablement disgracieux. Nous ne voulons en aucun cas d’une « verrue » au centre de la
ville et ce risque est grand dans l’hypothèse de la « seconde vie » évoquée par les
signataires. Ce nouveau bâtiment doit séduire, représenter en lui-même une attraction et
placer encore davantage Quimper comme une place commerciale de premier rang.
Ensuite, seules de nouvelles Halles permettront de répondre aux enjeux du commerce
actuel et futur et aux pratiques des consommateurs. Elles doivent proposer un service
plus lisible (aménagements intérieurs, jours et heures d’ouvertures), une offre plus
séduisante (variété et qualité des produits), et se positionner de façon plus offensive face
2. à leur concurrence (communication, publicité). Tous les commerçants des Halles doivent
en retirer des bénéfices et vivre dignement de leur activité. Notre ambition est claire :
donnons une nouvelle perspective aux Halles St François et aux commerçants les moyens
de leurs ambitions pour affronter non pas la prochaine saison, mais les 30 prochaines
années !
De nouvelles Halles, d’une surface légèrement réduite, bien pourvues en nouvelles
technologies, exemplaires en termes de valorisation et de gestion de l’énergie et des
déchets : tel est le défi qui est devant nous, qu’une simple rénovation ne permettra pas
de relever. Faire dans la demi-mesure en se satisfaisant d’une réhabilitation ne serait pas
à la hauteur des enjeux.
Par ailleurs, la volonté de la municipalité quimpéroise est de gagner de nouveaux
habitants au cœur de ville. Demain, le cœur de ville ne doit plus être simplement un lieu
de convergence mais un lieu où résident les Quimpérois. Le cœur de ville ne doit pas vivre
sous perfusion de la collectivité mais constituer un lieu de vie réelle, avec des résidents
nombreux et impliqués dans la vie de leur quartier, une activité économique et
commerciale dynamique. Dans cet esprit, la rénovation ou la construction de nouveaux
logements (rue du Frout, Rue des Réguaires, rue de la Palestine…), la réhabilitation de
l’ancienne galerie Kéréon s’inscrivent dans cette dynamique générale en faveur du
centre-ville, tout comme la construction d’un pavillon de halles plus attractif, au cœur de
Quimper.
Des halles nouvelles avec une emprise plus réduite, c’est la possibilité d’imaginer une
nouvelle place à l’Est, rue St François, visible de la place de la Résistance et de la place
Maubert pour faire aimant, attirer le chaland, le promeneur vers les Halles et ainsi créer
dans ce quartier St François un nouvel élan architectural, de nouveaux usages
commerciaux, des terrasses, des déplacements piétons facilités et donc encore plus de
vie !
Enfin, et ce n’est pas évidemment pas secondaire, la question du coût des options sur la
table doit aussi guider la réflexion. Pour les élus de la liste « OUI aux halles neuves », les
données sont simples : halles neuves = 8,9 millions d’euros ; halles rénovées = 8,6 millions
d’euros. Compte tenu de l’état de vétusté des halles (due notamment à un manque
d’entretien depuis 1977), une restructuration lourde s’impose : mise en conformité,
réaménagement des échoppes, réaménagement de l’étage.
Pour un coût à peine supérieur, la possibilité nous est donc donnée de concevoir un
nouvel équipement et c’est la voie que nous prônons sans hésitation. Les hypothèses de
démolition partielle, parfois évoquées par certains et à nouveau par les architectes
signataires de la tribune, ont été totalement abandonnées en raison de leur complexité
technique et donc de leur coût. Se lancer dans une modification des volumes actuels du
bâtiment pour en conserver des éléments nécessiterait des techniques de reprise de
structure et de fondation qui placerait ce projet dans une autre dimension financière. Une
utilisation raisonnée de l’argent public exclut d’emblée cette option.
3. Soulignons d’ailleurs, et c’est là la principale faiblesse de l’argumentaire de ces derniers,
qu’à aucun moment ils n’avancent de chiffre pour étayer la solution qu’ils défendent. Il
est évidemment beaucoup plus simple de présenter des généralités apparemment
séduisantes que de s’appuyer sur des faits et des études !
Car en effet, la voie de la restructuration s’avère parfois semées d’embuches et les
intentions louables du début se transforment en cadeau empoisonné ! Le précédent de la
restructuration du Chapeau Rouge doit nous appeler à la réflexion : alors que le chantier
avait débuté, la faiblesse de la structure béton avait conduit à mener des études
complémentaires qui avaient conclu à la nécessité d’un renfort non prévu initialement.
Résultat : un surcoût de plus d’1,7 millions d’euros et 15 mois de retard !
Notre conclusion sera claire et déterminée : OUI aux halles neuves !