2. En quoi consiste le métier de
traducteur ?
Un traducteur transpose – normalement – un
texte écrit dans une langue étrangère vers sa
langue maternelle.
Si un traducteur traduit dans les deux sens, soit il
est bilingue depuis son enfance soit il surestime
ses capacités.
Traduire est un exercice d’équilibrisme : il faut à la
fois respecter le sens du texte source tout en
créant une version lisible et parfaitement adaptée
à ses destinataires, qui ne maîtrisent pas la langue
du texte source.
3. Quel est le cursus à suivre pour ce
métier ?
En France, le métier de traducteur n’est pas
règlementé. Cela veut dire qu’un cursus (Master
2) n’est pas obligatoire et un bon nombre de
traducteurs n’a pas fait des études (Master 2)
dans ce domaine.
Cependant, cela peut être utile, afin d’acquérir les
connaissances théoriques (théorie de la
traduction) et pratiques (notamment les outils de
traduction assistée par ordinateur – à ne pas
confondre avec la traduction automatique !)
relatives à la traduction.
4. Quelles sont les qualités requises pour
ce métier ?
• la rigueur
• la réactivité (envers les clients)
• une bonne connaissance du domaine du texte à traduire, non
seulement dans la langue source mais aussi dans la langue
cible. Pour cela, le traducteur doit effectuer un véritable
travail de recherche terminologique sur des sujets
spécifiques, afin de bien connaître le lexique spécifique d’un
domaine de spécialisation.
• Une excellente maîtrise de la/des langue(s) source (niveau C1
du cadre commun de référence pour les langues), ainsi que
de la langue cible (normalement la langue maternelle du
traducteur) est essentielle. Les fautes d’orthographe et de
syntaxe sont ainsi à proscrire.
5. Quels sont les différents aspects du
métier ?
• Un traducteur peut être salarié dans une
agence de traduction ou en entreprise
(quoique de moins en moins)
• indépendant (de plus en plus)
• travailler dans les organisations
internationales (institutions de l’Union
européenne, l’ONU, l’OCDE, le FMI, l’OTAN).
• les traducteurs indépendants, ils peuvent
travailler avec des agences de traduction et
aussi prospecter des clients directs.
6. • les traducteurs indépendants établis en
France doivent s’inscrire à l’URSSAF quel que
soit le régime fiscal (autoentrepreneur, EURL,
EIRL, entre autres), s’occuper des tâches
administratives, de la comptabilité et de la
prospection de clients
• un site internet, ainsi qu’un compte dans des
réseaux sociaux professionnels et des
annuaires professionnels sont de bonnes
façons d’être visible et d’attirer des clients
potentiels. L’adhésion à des associations
professionnelles de traducteurs, comme la SFT
ou l’Aprotrad, est aussi importante.
7. Est-il compliqué de trouver un
emploi dans ce domaine ?
Les traducteurs exercent de moins en moins leur
métier en tant que salariés. Donc, il faut se « faire
une place au soleil » en tant qu’indépendant. Ce
n’est pas facile pour plusieurs raisons :
• les tarifs : très souvent, les agences de
traduction imposent des tarifs assez bas aux
traducteurs indépendants. Dans un contexte
mondial de plus en plus concurrentiel, c’est
difficile de proposer des tarifs qui permettent à
un traducteur de vivre correctement.
Cependant, c’est aux traducteurs indépendants
de lutter pour la valorisation du métier et de
bien définir et promouvoir la valeur de leur
travail ,
8. • la promotion de ses services : hormis les
traducteurs salariés (de plus en plus rares) et
ceux qui travaillent dans les organisations
internationales, les traducteurs doivent
promouvoir leurs services auprès de leurs
clients potentiels (agences de traduction ou
clients directs). C’est un travail de longue
haleine, qui nécessite de temps, de patience
et de persévérance. Il faut aussi apprendre à
se différencier de ses concurrents.
• la concurrence de la traduction automatique
et de l’intelligence artificielle peuvent rendre
le travail d’un traducteur assez difficile, car
l’idée du remplacement de la traduction
humaine par les machines séduit beaucoup
d’esprits peu éclairés.
9. Comment capturer l’essence du
texte et la retranscrire dans une
autre langue ?
C’est un exercice d’équilibrisme.
• D’une part, il faut bien comprendre le sens du
texte source, le vocabulaire choisi, le contexte
et la tournure des phrases.
• D’autre part, il faut respecter les
caractéristiques de la langue cible et éviter les
transpositions littérales d’une langue à autre.
Chaque langue a ses propres caractéristiques
et sa propre logique : on peut dire certaines
choses d’une certaine façon dans une langue
mais pas dans une autre.
10. Quelles sont les erreurs à ne pas
faire ?
• ignorer le contexte et faire une traduction
littérale ;
• ne pas adapter la traduction au contexte
culturel du destinataire (cela s’appelle
localisation) ;
• utiliser des calques, les faux-amis ou des
anglicismes – exemple : « to collapse » n’est
pas « collapser » (ce mot n’existe pas), mais
« s’écrouler »
• ne pas effectuer les recherches
terminologiques nécessaires ;
.
11. • ne pas soigner l’orthographe et la syntaxe du
texte traduit ;
• faire confiance aux outils de traduction
automatique ;
• accepter la traduction de textes dans des
domaines qu’on ne maîtrise pas ;
• accepter des délais de livraison trop courts
12. Comment bien préparer une
traduction ?
Avant de traduire un texte, il y a plusieurs choses
à faire :
• une lecture attentive du texte, afin de repérer
le vocabulaire spécifique, le sens du texte et
saisir d’éventuelles ambigüités ;
• la recherche terminologique, surtout s’il s’agit
d’un document complexe relatif à un domaine
très spécifique – en cas de doute, il ne faut
jamais hésiter à contacter le client ;
13. • la consultation de documents de référence
peut aussi s’avérer nécessaire dans des
domaines très spécifiques comme le droit, par
exemple ;
• la création de mémoires de traduction
intégrés aux outils de traduction assistée par
ordinateur - qui permettent d’enregistrer la
traduction des phrases et des termes utilisés
dans une traduction, pouvant être utilisés en
cas de répétitions - est aussi importante –
surtout si l’on est amené à traduire des textes
répétitifs. Attention toutefois à vérifier le
contexte des phrases du texte source, afin
d’éviter un « copier-coller » hasardeux.
14. Ces étapes sont préalables à la traduction
proprement dite, afin de bien la préparer.
Ensuite, il ne faut pas non plus oublier l’étape de
relecture, afin de détecter quelques erreurs et
imprécisions avant de rendre le texte au client.
15. Quelle est la différence entre un
traducteur et un interprète ?
• Un traducteur transpose des textes écrits
d’une langue source vers une langue cible. Il
n’a pas besoin d’être en contact direct avec
ses clients et il peut travailler chez lui.
• Un interprète est en contact direct avec ses
clients – en face à face, lors d’une conférence
ou d’une visite en milieu professionnel ou par
téléphone – afin de transposer oralement et
en direct le contenu d’un discours en langue
source vers la langue cible.
16. Quelles sont les difficultés à trouver
une place dans ce milieu ?
Ce n’est jamais facile, quel que soit son degré
d’expérience. Il faut s’adapter en permanence aux
évolutions technologiques du métier (notamment
l’évolution des outils de traduction assistée par
ordinateur).
Il faut aussi actualiser ses connaissances
terminologiques de son/ses domaine(s) de
spécialisation et connaître les évolutions
législatives relatives au métier de la traduction.
17. Quelle est l’évolution possible dans
le domaine de la traduction ?
• Actuellement, on subit la concurrence de la
traduction automatique et, surtout, de
l’intelligence artificielle.
• Cependant, le travail des traducteurs humains
est plus qu’indispensable, car les machines ne
comprennent pas les facteurs
extralinguistiques d’un texte (références
culturelles, jeux de mots, expressions
idiomatiques, l’humour, les références à
l’actualité, etc.).
18. Conclusion
• les machines sont incapables de raisonner et
d’exprimer des idées et des sentiments. Seuls
les traducteurs humains peuvent les
transposer et les adapter dans une autre
langue.
• les traducteurs humains seront de plus en plus
amenés à utiliser les outils informatiques, qui
leur permettront d’automatiser certaines
tâches. Cependant, ce sont eux, et pas les
machines, qui devront avoir le dernier mot.