Le Laboratoire de la Mobilité Inclusive – Pierre Taillant, Ingénieur économis...
Documentation pioneers mobilité
1. Documentation de 4 jours d’ateliers à
Pioneers – Redéfinir les imaginaires de la
mobilité durable
CONTEXTE
La mobilité est l’un des thèmes de 4 grands challenge de thecamp. Cette année, le sujet sera travaillé
pendant 6 mois.
Lors d’un premier atelier, il a été identifié que le problème relève aujourd’hui du passage de l’opinion
à l’action : une majorité de gens s’accordent à dire que la mobilité individuelle doit être remplacée
par une mobilité plus durable mais ne le font pas pour autant. Des comportements « irrationnels »
comme l’achat de véhicules neufs qui perdent la moitité de leur valeur en 2 ans sont encore
observés. Comment l’expliquer ? Peut-être parce que les imaginaires de la mobilité individuelle sont
aujourd’hui trop puissants. Plutôt que de travailler sur des « solutions », thecamp se propose alors de
consacrer ces 6 mois de challenge à la reconstruction des imaginaires, vers une mobilité plus durable.
Dans le cadre du campus pré-ouverture de thecamp « Pioneers », 50 talents ont été réunis, issus de
collectifs innovants et de grands groupes partenaires. Lors de cette occasions, les pionniers ont été
les premiers à travailler sur les grands challenge. Chaque jour une douzaine de personnes (en
moyenne) ont travaillé sur le challenge mobilité pendant 2h.
Ce document a pour but de documenter les différentes prise de conscience, idées, et pistes que nous
avons produit lors de ces 4 jours.
ETAT DES LIEUX
Lors du premier jour nous avons fait l’état de l’art du sujet.
En termes méthodologique, il s’agissait d’un cercle de discussion d’une quizaine de personnes. Un
fascilitateur s’assurait que la parôle circule librement et soit bien répartis, et notait les notions qui
émergeaient sur un paperboard. Les participants avaient pour consigne de ne faire que des
interventions de courte durée pour pouvoir multiplier les échange. Durée totale = 1h30.
2. Conclusion 1 : La notion de liberté est illusoire
À la question « quels sont les imaginaires dominants de la mobilité individuelle aujourd’hui ? », le
premier mot qui est sorti est celui de liberté : avec un véhicule indiduel on peut aller où on veut,
partir en vacances sur un coup de tête, franchir de grandes distances en peu de temps, garder le
contrôle…
Mais rapidement nous avons pris conscience que cette notion est à double-tranchant, car le véhicule
individuel est tout autant source de contrainte : Coûts d’entretiens, se dégrade vite, encombrant, et
inégalitaire (Liberté pour qui ? Tout le monde n’a pas la possibilité physique de conduire une voiture
ou les moyens de s’en acheter une. Cela crée des inégalité car la mobilité est essentielle pour l’accès
à l’emploi, à la culture…)
Un premier axe s’ouvre donc à nous : déconstruire l’imaginaire de la voiture individuelle associée à
la liberté. Montrer au contraire qu’elle nous contraint, et que la vraie liberté se trouve dans une
mobilité plus durable.
2 – La notion de « mobilité durable » est insuffisante
À la question « c’est quoi pour vous la mobilité durable ? » est tout d’abord sorti : au juste besoin,
une mobilité pour rester plus longtemps à un endroit (ne pas multiplier les trajets), une mobilité que
l’on ne fait pas, une mobilité moins poluante (incluant des polutions sonores et l’encombrement
d’espace des routes et des places de parking).
Puis, est venu la question de la limite du mot « durable ». Ce mot exprime quelque chose de stable,
de permanent, de constant… Au contraire, les nouveaux modes de transports sont évolutifs, souples,
en renouvellement constant.
Nous avons alors cherché à trouver un nouveau terme. Plusieurs idées : mobilité… viable, (en)viable,
souhaitable, agréable, amicale, positive…
Conclusion de cette session : il va non seulement falloir déconstruire les imaginaires de la mobilité
individuelle (notament celui de liberté) mais également redéfinir les imaginaires et vocabulaires de la
mobilité durable elle-même.
IDEATION DES IMAGINAIRES
Lors de la deuxième session nous avons imaginé de premiers imaginaires à partir des réflexions de la
veille.
En termes méthodologiques, nous avons utilisé des images abstraites comme point de départ de
l’imagination. Nous avons cherché à relier chaque image au sujet, ce qui a permi d’ouvrir à chaque
fois, de nouvelles pistes. Un fascilitateur a permi de réguler la discussion et de noter/strcuturer les
réflexions sur un tableau véléda.
3. Voici plusieurs pistes d’imaginaires que nous avons
produits :
1. Des véhicules hybrides et optimisés : le
constat est que l’on multiplie les véhicule en
ville qui sont rarement totallement remplis
(humains ou marchandises) et qui prennent de
la place en parking quand ils sont imobiles.
L’idée est alors de limiter au maximum les
véhicules en ville et de les exploiter au mieux :
- Hybrides, mélangeant flux humains et
de marchandises
- Optimisés, toujours pleins
- Ne s’arrêtent jamais car toujours en
utilisation, donc ne prennent pas de
place de parking
2. Une ville multicentre : le constat est que
beaucoup de déplacement pourraient être
évités si les marchandises étaient plus proches
de nous. On a alors imaginé une ville où il y
aurait plusieurs centres. Chaque centre
servirait à la fois à :
- Produire, meubles assemblés au dernier moment, impression 3D
- Relai-colis géant, notamment pour éviter que les commerces et autres
professionnels multiplient les livraisons individuelles
- Lien culturel, pour casse l’isolement de certaines zones pavillonaires
3. Une ville rythmique : nous avons imaginé une ville mieux synchronisé (à l’image d’un tempo
musical). Cette meilleure organisation rythmique pourrait fluidifier la notion de transport :
- « Reconsidérer l’urgence », on a pas besoin de se faire livrer en 24h. Patienter un
peu pour collectiviser les livraisons.
- Vivre à des rythmes décalés, pour éviter les heures de pointe infernales.
- Exemple de la ville de Londres qui ajuste la vitesse des portiques de métro pour
optimiser les flux humains.
4. Un autre groupe a travaillé sur une opposition utopie/dystopie :
- Dytopique : une mobilité… surveillée, où on ne s’intéresse plus au chemin mais
seulement à la destination, où on est dépendant de la machine, une mobilité à
outrance
- Utopique : une mobilité… que l’on conçoit soi-même, de quartier, que le trajet soit
accessible, que l’on limite les trajets en optimisant les lieux de logement, qui est
confidentielle
4. LA MOBILITE ORGANIQUE
Le troisème jour nous avons réintérogé la notion de « mobilité durable ». Inspirés par la « ville
rythmique », nous avons pensé à « mobilité vivante », puis à « mobilité organique ».
Ce terme nous a plu car il est inspirant et agrège autour de lui de nombreuses notions : liberté de
notre rythme, rythme naturel, écosystème, toujours en mouvement, cohérent avec l’environnement,
qui se régénère, qui évolue, qui ne se dégrade pas… Cette notion d’organisme s’applique à la fois à
l’organisation générale de la mobilité dans un territoire et au véhicule lui-même.
Première inspiration : d’un côté nous avons une voiture de course, puissante, chère, mais qui
s’abime vite et passe le plus grand de son temps à s’ennuyer dans un garage. De l’autre le vélib qui
est peu solide mais sans cesse réparé, qui roule toute la journée et passe mains en mains, libertain et
libertaire.
Limites potentielles à garder en tête :
- Le terme « organic » communique-t-il le même sens en anglais ?
- Il faut que la mobilité organique soit inclusive
- L’exemple de vélib ne sera peut-être pas le plus parlant pour tout le monde en
France
Finalement, nous avons décidé d’adopter collectivement ce terme de mobilité organique. Pour le
dernier jour, deux groupes de travail se sont formés :
Le premier pour produire une vidéo inspirante en confrontant des images dystopiques d’une mobilité
individuelle et en donnant l’aperçu de l’alternative d’une mobilité organique.
Le deuxième groupe travaille sur la stratégie de l’utilisation du terme « organique » : quels acteurs
impliquer ? Comment le diffuser ?