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g. Cela passe par un nouveau référentiel des mobilités :
Mobiliser d'autres principes refondateurs : Intérêt général, ESS, bien
commun, partages, maîtrise d'usage, l'inertie de la prévalence du PIB,
etc. Vous vouliez de l'innovation ? en voila. Tentons de clarifier quelques
pistes :
i. "Penser la mobilité différemment" (Plassat), la maîtrise
d'usage (Marzloff) s'impose à certains, jusqu'à devenir le
concept organisateur (Amar) mais il n'accroche pas toujours,
voir rencontre une incompréhension (Delenne).
ii. S'extraire des diptyques mobilitédémobilité ou mobilité subie/
choisie qui ont permis à Chronos de faire avancer la réflexion
pour aller audelà : penser la "mobilité à valeur ajoutée"
(Amar). Mais cette maîtrise d'usage ne se décrète pas. Elle
procède d'une "prise de conscience des enjeux
problématiques, de la formation et capacité à créer, à
s'autorganiser" (Amar)
iii. Le respect de l'inclusion (Orfeuil) et l'identification des
dépendances doivent entrer dans le référentiel des mobilités.
iv. Considérer les nouveaux territoires (la nuit, les
périphéries, les PMR, etc. (Faucher)
h. Cela passe par la formulation d'un nouveau service public
Un article d'Internet Actu sur la Big Society (Blair/Cameron) et son
relatif échec rappelle que les gens souhaitent :" toujours plus de
contrôle sur leurs services publics ; que les gouvernements veulent
toujours faire plus avec moins et que pour cela, ils ont besoin d’élargir
leur appui sur la société ; que la démocratie ne peut être revitalisée
qu’en partageant de sa puissance avec tous." Ces idées
transparaissent chez nos répondants dans une approche explicite ou
sousjacente d'un nouveau service public.
i. Chataignier souligne la nécessité de "prendre son temps" pour
aborder cette transformation lourde.
ii. Plassat insiste sur l'appropriation par la puissance publique des
notions neuves : "renvoyer une image du collaboratif et du
collectif", bref s'attaquer à la redéfinition même du service
public en y intégrant ces notions neuves (Offner).
i. Cela passe par un questionnement sur les enjeux d'intégrations
des mobilités. Les bénéfices sont considérables, les risques ne le
sont pas moins : jusqu'où ne pas aller ?
En tout état de cause, "l'architecture des services" (Chataignier) se
définit dans un contexte d'intégrations. C'est à la fois l'idée que "une
infrastructure servicielle, physique et imatérielle peut être vue comme
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un seul et même écosystème" (Attoma), mais aussi la nécessité
d'organiser l'offre de sorte à fluidifier, supprimer les ruptures de
charges, assurer une continuité servicielle, maîtriser les alignements
(voir supra Marzloff).
i. à commencer par les intégrations des infras matérielles et
immatérielles au sein d'un même écosystème,
ii. mais aussi intégration des fonctions et des finalités et leur
maillage intelligent. "Penser l'intégration, non par l'intervention
d'un acteur dominant, mais par l'intervention de l'usager"
(Amar)
iii. "les intégrations, c'est le travail de la Fabrique et des
expérimentations territoriales" (Plassat), soit les AO s'y collent
soit les startup prendront la place (Offner)
iv. Mythes et limites des intégrations : "J'ai peur des usines à gaz
!" (Orfeuil).
F Les générateurs de mobilité
Reste un acteur majeur, jusqu'ici peu mobilisé (sauf avec les PDE et PDIE), le
générateur de mobilité (entreprise, administration, institutions diverses :
musées, hôpitaux, université, producteur de tourisme, etc.), bref ceux qui sont
"les maîtres du temps des mobilités" (Marzloff).
Les flux qu'il détermine sont conséquents et impactent le trafic et les
congestions.
Dans ce cadre, les politiques temporelles sont déterminantes (Marzloff). Dès
leur effet de levier est énorme car ils peuvent agir :
● sur les temporalités et donc l'étalement des flux (donc sur les
congestions),
● sur la réduction des flux (démobilité par le travail à distance)
● sur la réduction de la place de la voiture (incitatif, covoiturage, plan
vélo, etc., coercitif, plus de parking, etc.)
● sur la diminution des parcours (relocalisation des entreprises).
Leur implication est aussi économique ; pour l'heure avec le versement
transport, demain d'autres politiques innovantes pourraient consolider leur
place dans les régulations du système des mobilités.
D'où "une montée en gamme du pôle RH des entreprises" (Musslin), voire
création d'une "direction des ressources" comme nouvel interlocuteur en
entreprise pour brasser ces enjeux systémique et être l'intelocuteur sur le
sujet des mobilités (Marzloff). C'est sans doute un gisement fécond des
innovations. Elle est à la portée des acteurs publics
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