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La question du jeu des acteurs ­ Concept 
note de travail 
 
 
 
 
 
Un élément­clé de notre investigation réside dans l'identification des acteurs et 
la compréhension de leur écosystème. C'est le point d'entrée de ce document. 
Qui sont­ils ? Comment s'insèrent­ils dans les questions et enjeux d'innovation ? 
Quel est le jeu d'acteurs ? Quelles influences et dépendances ? Décryptage des 
questionnaires par le prisme des acteurs pour déboucher sur les enjeux. 
 
Huit familles d'acteurs sont identifiées. ​L'usager​, ​le réseau social​ et ​le 
générateur de mobilité​ ont fait l'objet de questions spécifiques et de 
nombreux avis assez convergents. Mais c'est sur l'acteur public (​État​ et ​CT​) 
que se concentrent l'essentiel des commentaires, très éclectiques, souvent 
complémentaires. Nous avons tenté de regrouper cette riche production. ​Les 
nouveaux opérateurs de transport​ ont surgi des réponses, et dans une 
moindre mesure ​les nouveaux opérateurs de services​ (Google et consorts). 
Curieusement ​les opérateurs de transport classiques​ ont été à peine 
évoqués, comme s'ils avaient implosé dans le paysage. 
 
 
A ­ Au cœur, bien sûr, ​l'usager des transports 
 
Il est d'abord un consommateur des ressources de la ville, un citadin, un 
individu. Bref il en appelle aux transports, et autres condiments de mobilités 
pour servir les finalités liées à ses statuts divers, servant une finalité centrale, la 
maîtrise de son quotidien dans la richesse de ses activités.  
On n'est pas voyageur par fonction ou profession, on est voyageur – ou 
plutôt "​acteur de ses mobilités​" – par destination, jusqu'à proposer d'affirmer 
dans la loi qu'il est acteur de ses mobilités (Musslin) 
Mais surtout, l'impulsion des transformations de ce marché étendu des 
mobilités procède de l'usager (Dario et alii). "​Il a pris le pouvoir via les 
plateformes numériques, que cela plaise ou non​" (OPDT) et il préside 
désormais à la construction de l'offre (tonalité très forte de la question 2.1).  
D'où "​le design by users​" et le "​design collaboratif​" où on "​stimule la 
créativité de la demande​". Comment casser la logique offre­demande ? En 
"​professionnalisant le crowdsourcing​" et en "​favorisant la réinterprétation 
1 
 
 
créative de nouveaux usages​" (Amar). D'où "​le design par expérience" 
(Fréchin). 
 
 
 
Quatre objectifs clé à retenir dans ce contexte : 
 
1. Servir l'autonomie​ ​de ce sujet ​(sa maîtrise d'usage​) dans le contexte 
d'une offre innombrable (en environnement urbain) ou pauvre (ailleurs) et 
dans tous les nécessairement complexe. Sa contrepartie dans l'offre : ​l'AMU 
ou​ ​assistance à maîtrise d'usage​ ​(Marzloff)​. ​Cette AMU doit servir à 
alléger, à routiniser les organisations et leurs infinis arbitrage; c'est la 
condition d'une agilité au quotidien ; une sorte de ​"voyager léger" dans le 
complexe​ (Marzloff). Cette démarche d'innovation relève du principe 
d'intégration que nous reverrons plus loin (voir infra, Amar "​le voyageur 
acteur des intégrations​". Rappelons que cet usager est très tributaire d'une 
offre très éclectique de mobilité selon les situations territoriales (voir "enjeux 
territoriaux" dans l'acteur "territoire"). 
 
2. Faire de l'utilisateur un agent actif  
Servir et se servir de la "ressource humaine". ​Faciliter son implication 
("​l'usager comme opérateur​", Chataignier), obtenir son adhésion à 
l'abondement et la circulation de la data, et sa participation active à 
l'éclosion de nouvelles offres (notamment pour les dispositifs de partage et 
de collaboratif).  
a. L'impliquer. "​Donnez­lui un smartphone !​" et tout se résoudra … (Le 
Douarec), "​le valoriser, le responsabiliser, le gratifier, lui accorder une 
place dans la gouvernance​" (Chataignier, Tales). "​On ne devient actif 
que si on a une bonne raison de l'être, donnons­lui​" (Orfeuil).  
 
3. Réussir "l'alignement" des divers statuts de l'usager 
Nous sommes tour pluriacteurs de nos mobilités: être voyageur n'est qu'un 
moyen d'être travailleur, citadin, citoyen, chaland, famille… etc. Amar traduit 
l'idée avec une inflexion : "​considérer que le travailleur est un acteur au 
même titre que l'habitant du quartier​". En d'autres termes, il s'agit de 
résoudre les conflits d'usage liés aux contradictions d'un système poreux et 
flexible qui brouille les espaces­temps des activités de l'usager, donc 
permettre la "​continuité servicielle​"​.  
 
4. Faire de l'utilisateur un agent passif 
Enjeu en même temps que levier d'innovation 
a. L'écouter. "​L'usager, c'est la main invisible du marché​" (Tales) 
"​L'observer, l'écouter, pas lui demander d'être un design thinker​" 
(Attoma). Décrypter ses usages de mobilité, lire ses parcours 
2 
 
 
(Claudio). Etre à l'écoute des offres qui marquent les mobilités, les 
comprendre, les interpréter. "​L'ingénierie vernaculaire des mobilités 
Un travail insuffisamment fait : mieux connaître pas chacun de ses 
propres mobilités et leurs intégration dans la vie même. Chacun en est 
son ingénieur​" (Amar). Et nous le verrons plus loin, ceci suppose de 
penser des métriques, de définir des indicateurs, des les ordonner en 
conséquence de choix politiques, etc.  
b. Dans ce contexte, la data est un objet médiateur entre l'usager et les 
diverses parties prenantes : pour la connaissance, le monitoring, le 
dialogue, l'implication, la gouvernance (Marzloff). 
 
 
 
B ­ Les objets sociaux des mobilités (ou ​communautés​) 
 
Pour ce faire, le système a développé un jeu de ressources : ​les objets 
sociaux des mobilités : les réseaux sociaux, la donnée, le big data, les 
API, les algorythmes, les applications, les places de marché, les fils 
d'information, les notifications​ … ​Ceci est la trousse à outils neuve des 
mobilités. Ils font partie du paysage de l'innovation. Ils ont été évoqués ici et là 
dans les réponses. Ils n'ont fait l'objet que d'une seule question générique. Ces 
outils procèdent pour une grande part des usagers, mais une part non 
négligeable leur échappe, ou est détourné par d'autres acteurs qui s'emparent 
de leurs valeurs. 
 
Cet usager participe de ​réseaux sociaux​, dans l'univers des mobilités, mais 
pas que … Ces réseaux sociaux participent de la construction de ces objets 
sociaux. Participent­ils du jeu des acteurs ?  
 
1 ­ Acteurs influents certes, mais actifs ou passifs ? (Marzloff) 
Cela revient à poser la question suivante : ​Le réseau social est­il actif 
(collaboratif, contributif, engagé…)​ ou passif​ (une base de data récurrente plus 
ou moins maquillée en services) ​?​ Ces réseaux sociaux – nouveaux objets 
sociologiques, encore insuffisamment compris –, sont­ils des acteurs ? Oui, à 
notre sens. Datact les avait identifiés comme tels, ​"​les acteurs les plus 
influents des intelligences​"​. Faut­il pour autant les réinsérer dans le jeu 
d'acteurs. Ce n'est pas l'avis de tous : ​"​les réseaux sociaux ne sont que des 
médias​"​ (Schultz). Cela sous­entend qu'ils sotn des fournisseurs, consentant 
ou non, de leurs données en flux et contextualisées. A ce titre, ce sont des 
"​vecteurs​ ​essentiels"​ (Coldefy), manière de dire que ce ne sont pas des 
acteurs. Au passage, une formule énigmatique qui reste à développer (Faucher) 
: "​Les mobilités sont le réseau social.​"  
 
3 
 
 
2 ­ "La maîtrise d'ouvrage par la multitude" (Schultz)  
La difficulté des ​réseaux sociaux​ est qu'ils échappent aux définitions, par ex. si 
on considère que Blablacar (BBC) est autant un réseau social que facebook ou 
que Twitter … Bref, l'usager exploite (et participe) des ​médias sociaux​ dont la 
place dans le dispositif global des mobilités est devenue cruciale, notamment 
dans les places de marché des mobilités (BBC par ex.) ou dans l'organisation de 
l'offre face à la demande ("​travailler les like​" pour identifier et optimiser les 
points d'arrêt par ex., Schultz)​. ​Ces médias sociaux alimentent des ​plateformes 
de mobilités​ et un canevas de réponses servicielles (qui forment une part 
consistante des innovations couverte par la Fabrique). Cet ensemble d'outils 
forme une pièce maîtresse de la ​logique servicielle​ des mobilités, et un élément 
clé des maîtrises d'usage (Marzloff). Donc "​l'approche est clairement bottom­up​" 
avec mobilisation des communautés et de la multitude (Plassat). 
 
3 ­ La clé, "​l'émergence d'une société de confiance​" (AL&GD, 
Cervantes) 
Mais si "​la logique collaborative​" qui préside à la production des réseaux sociaux 
"​ne se décrète pas​" (OPDT), elle s'accompagne de : "​sa valorisation par la 
société​" et "​l'émergence d'une société de confiance​") (AL&GD, Cervantes). Ce 
dernier point est d'autant plus crucial qu'il est consubstantiel à la fois à 
l'exploitation de la filière data (cf. Datact) et qu'il ressort de manière très 
puissante dans les pratiques de partage (cf. Mobilités émergentes, le 
covoiturage en tête des modes sur la confiance) (Marzloff). 
 
 
C ­”​ Les barbares​”, acteurs des nouvelles mobilités 
 
Les acteurs des nouvelles mobilités (dits aussi "barbares") sont : 
 
Soit de ​nouveaux opérateurs de transports​ (BBC, Uber, Drivy, ZipCar, etc.). 
Ils sont innovants par nature puisqu'ils instituent un nouvel ordre d'action qui se 
révèle efficient. Ce sont des concurrents des opérateurs existants, mais 
infiniment plus labiles, moins "​empesés​" dans un système, s'affranchissant de 
ses contraintes (économiques, réglementaires, infrastructurelles, sociales, etc.). 
De fait, "​un petit acteur peut bouleverser un secteur entier​" (Le Douarec). 
 
1. Un maître mot, l'intégration 
Ils partent d'un silo (le covoiturage ou l'autopartage par ex.) mais ils 
s'ouvrent sur de ​l'intégration verticale​ ["logistique" pour Uber qui se décline 
en UberPool, mais aussi en Uber Meal pour la livraison de repas, etc.] ou de 
l'intégration horizontale ​[partenariat de BBC avec Vinci, Total ou Hertz]. Les 
projets de MaaS (​Mobility as a Service, Kustplus​) les intègre naturellement 
dans leur plateforme de plateformes (le concept de "​plateau plateformes​"). 
 
4 
 
 
2. Retour au réel ? 
Mais ces barbares devront vraisemblablement faire face un jour ou l'autre à 
des ajustements fiscaux, règlementaires, etc. Bref la puissance publique 
n'aura d'autres choix que de les faire rentrer dans le rang, de leur faire payer 
les infras et les charges sociales dont ils s'exonèrent habilement, et de les 
amener à ouvrir leurs données (Marzloff). Certains en doutent (Schultz). 
 
 
Soit de ​nouveaux opérateurs de services​ (Google/Waze, SNCF Digital, etc.)  
Ceux­là sont devenus incontournables, car ils servent les agilités. Ils ouvrent les 
possibles, les recensent, les circonstancient et guident les arbitrages. Ils sont 
peu évoqués dans le questionnaire sauf pour soulever l'objection de "​la création 
de monopoles à l'échelle mondiale​" (Le Douarec). 
 
1. Au cœur de la "combine mobility" 
Ils sont au cœur du dispositif complexe de "​combine mobility​" 
(multimodalité, intermodalité, comobilité, démobilité, transport à la 
demande) – dont ils assurent la communication globale – et au sein duquel 
l'usager opère en permanence des choix (Marzloff).  
 
2. L'agilité et le voyager léger comme principes 
Ils les précèdent par des notifications et une batterie d'outils qui ne cessent 
d'œuvrer dans l'anticipation, le prédictif, l'intégration… mais aussi ​la 
routinisation​; une sorte de ​"voyager léger" dans le complexe​ (Marzloff).  
Ils ont pris de vitesse les opérateurs classiques de transport qui peinent à les 
rattraper sur ces sujets – tant ils ont consolidé leur arrière en adoptant des 
modèles irréplicables. Ils couvrent l'information de toute la gamme des 
déplacements, de leur contexte et de leurs "circonstances" et "occurrences" 
dans un spectre très large (Marzloff).  
Ils se sont glissés naturellement dans l'espace ouvert par les demandes 
d'agilités, laissant à penser que cette demande ne fera que s'accentuer et 
leur influence que croître, est vrai ?  
 
3. Des "moguls" face aux vents contraires  ? 
● Leur force (le global, une masse critique monstrueuse et irrattrapable) est 
aussi leur faiblesse. Ils ont du mal à descendre à la maille la plus fine, au 
local. Ils perdent dès lors la sensibilité et la pertinence de l'hyperlocal. 
Cette lecture est un point d'achoppement : l'approche doit­elle être 
globale ou locale ? Pour Amar : "​l'exploitation sur un territoire limité ne 
produit pas en général suffisamment de valeur ajoutée​". Datact 
(mentionnée par Delenne) veut faire la preuve du contraire, sans 
condamner pour autant l'approche globale. Les deux démarches – même 
antinomiques – peuvent coexister, mais ne visent pas les mêmes buts, 
5 
 
 
n'activent pas les mêmes moyens, et n'en appellent pas à une même 
gouvernance (Marzloff). 
● Leur autre faiblesse tient également à leur puissance qui suscite une 
hostilité, notamment par le barrage que cette hégémonie pose pour 
l'innovation. 
 
 
D ­ Les ​opérateurs de transports 
 
Ces acteurs concurrencent frontalement les classiques opérateurs de transports 
qui tentent d'être aussi des opérateurs de services (SNCF, RATP, Transdev…). 
Nous n'avions pas formulé de question à leur endroit et ils ont peu été évoqués 
dans les commentaires.  
 
Pour autant, ils sont incontournables. Ils assurent la masse des flux dans les 
zones denses, et remplacent progressivement la voiture dans les métropoles. 
Ils investissent progressivement des champs qui dépassent leur mission 
originelle (vélos, covoiturage, stationnement, services, etc.). 
On les voit s'interroger comme tous les industriels sur l'intégration de 
innovations, sur leur capacité d'adaptation, sur leur influence … Leur taille 
n'est­elle pas synonyme de dépendance ? 
 
Comme tous les acteurs "legacies", ils imaginent incrémenter leur offre en 
pluguant des startup ou des innovations qui en ressortent. Mais la greffe 
prend difficilement. 
Ils sont englués dans des lourdeurs dont il est difficile de se dépêtrer, mais 
ils sont aussi pénalisés par leur historique (la masse de salariés, les 
syndicats, les infrastructures, etc.) et par "​la diminution des budgets 
publics", ​et sont soumis aux "​contraintes 'techniques' des cahiers des 
charges des AO​" (Beaudoux). 
 
 
 
 
E ­ Les ​territoires 
 
Chapeautant le système, les​ ​territoires​ ​(ou​ ​AOMD, autorité organisatrice de 
mobilité durable)​ ​affrontent une mutation de leur rôle.  
Ils doivent définir les politiques locales et les concerter. L'enjeu est bien sûr, 
pour les AOMD et plus encore pour les instances nationales ou internationales, 
de décider de ces politiques locales, de donner les objectifs sur lesquels 
s'adosseront les innovations. 
L'innovation pour ces acteurs est contrariée par des inerties structurelles des 
6 
 
 
résistances culturelles (prédominance des dimensions techniques dans les 
cahiers des charges des AO, Gendre, Beaudoux).  
 
1. Un champ de contraintes incontournable  
 
a. De confort pour les usagers  
Congestion, temps perdu dans les transports, services de mobilité, 
services dans la mobilité, etc. Un registre certes classique mais dont la 
pression s'accentue avec les congestions d'une part et la faiblesse de 
l'offre d'autre part. ​Ce déséquilibre entre le trop​ (dans les 
territoires urbains et périurbains) ​et le pas assez​ ailleurs (rurbain et 
rural) atteint des limites difficilement dépassables par des moyens 
classiques. 
 
b. De budget​. 
Vers une politique frugale et/ou "intelligente" ?​ Des budgets en 
réduction drastique supposent de faire autrement ou plus avec moins. 
Cela renvoie aux pesanteurs des infrastructures. On coupe dans les 
investissements, mais on ne coupe pas aux budgets d'entretien. Et si 
c'était un aiguillon pour l'innovation ? 
 
c. Environnementales 
Un aiguillon d'autant plus conséquent que ​les injonctions à réduire 
le carbone​ s'invitent à la définition d'une nouvelle politique plus 
frugale également. 
 
 
2. L'incertitude en héritage d'un siècle de mobilité motorisée  
 
a. Des constats territoriaux antinomiques et contradictoires 
Le sujet se cristallise autour des différentiels de traitement des 
mobilités selon les territoires. Faut­il traiter ces divers territoires à 
l'identique ? Le sujet est controversé. Coldefy considère que c'est un 
non problème ("​Pourquoi vouloir résoudre des problèmes qui 
n'existent pas ?​"). Mais pour la majorité, "​c'est un enjeu majeur​" 
(Beaudoux). Ce cosntat est largement confirmé par les résultats de 
l'enquête ​Mobilités émergente ​qui fait ​le constat de diagnostics 
symétriquement inverses ​(Une offre dont l'abondance se corrèle à 
la taille et la densité des métropoles et aux congestions afférentes 
d'un côté, et de l'autre un territoire échappant pour l'essentiel au TC 
et captif de la voiture patrimoniale).  
 
"​Là est l'enjeu !​" martelle Orfeuil. "​Ce doit être le point central de la 
réflexion​", confirme Attoma, quitte à manier le paradoxe, "​en 
7 
 
 
cherchant d'abord des approches adaptées aux zones moins denses 
pour les porter ailleurs !​", en imaginant des services innovants, 
"​comme Chariot ou Sharette​", suggère Claudio. 
 
b. Une offre et un dispositif TC incertain et un VT contesté  
Dans le sillage de ce constat, force est d'admettre d'une part 
l'incapacité de l'offre TC à servir correctement les habitats dispersés, 
tandis qu'ils sont appellés avec force à produire encore plus de 
km/votageurs dans l'habitat dense. Ceci est d'autant plus insoutenable 
que les AOMD n'ont plus les moyens d'une politique inflationniste, 
qu'ils peient à fiancer les TC (Plassat) et que le fiancement est très 
largement supporté par un VT extrêmemetn contesté (voir infra). 
 
c. Le numérique, un saut dans l'incertain 
Ce champ définit un nouvel acteur (Gendre) "​le responsable transport 
intelligent​", signe du rôle attendu par le numérique. Le gouvernement 
a bien son CDO (chief digital officer), en la personne d'Henri Verdier à 
Etalab. Pour autant, la lecture du numérique est complexe. Schultz y 
voit avec humour 4 modèles :  
1) le modèle IBM, un grand tableau de bord sur le bureau du maire,  
2) La ville Google, l'Etat lâche l'affaire,  
3) la ville plateforme, l'État Appstore et le marché se débrouille,  
4) La ville Open Source, solutions libre et haro sur les solutions 
propriétaires.  
C'est assez désabusé, mais reflète assez bien le découragement d'une 
partie des répondants sur le chantier de Sisyphe de la data ("​Seuls 10 
AOT fournissent des données de mobilité et elles sont en large partie 
soit fausses, soit inutilisables en l'état, soit non interopérables, soit de 
mauvaise qualité​." Michael Thomas, Wevehicule, Commentaire au 
Forum Rapport Jutand Numa.  
"​Le gros risque, c'est l'usine à gaz, la complexité, l'hétérogénéité​" 
(AL&GD). 
 
Une autre façon de le dire est de se battre pour "​une simplicité 
d'accès​", une "​détechnisation​" (Musslin). Une conviction que précise 
Attoma : "​le préalable de la démocratisation des outils d'exploration de 
la donnée; le seuil en termes de compétence technique est trop haut​." 
Dès lors, l'enjeu est celui de l'appropriation (Marzloff) ; "​Sans usages, 
les bases restent inexploitées, et les entreprises arrêtent de fournir​" 
(Claudio), d'autant qu'il n'y a aucun bénéfice immédiat à l'exploitation 
de la donnée. On risque alors de jeter le bébé avec l'eau du bain. 
 
Alors, les convictions du développement autour d'axes bienveillants – intérêt 
général, bien commun, données de qualité, interopérables, idéalement 
8 
 
 
neutres… – sonnent comme des vœux pieux. ​La politique de la data, ce 
n'est pas gagné !​ Même dans le secteur de la mobilité qui a de vraies 
longueurs d'avance (Marzloff).  
 
Pour autant, l'intérêt général s'insère progressivement dans le paysage des 
mobilités. Il est au cœur des recommandations du Rapport Jutand sur les 
données numériques de mobilités. Rejoignant les notions de bien commun et de 
partages, on est au centre d'un changement de paradigme, qu'évoquent, aussi 
bien Coldefy que AL&GD. Il semble s'agir moins d'une idéologie que d'un 
constat pratique. Pour que cette logique se mette à l'œuvre, il faut que 
l'avantage individuel rencontre un bénéfice colectif – que l'information activée 
par l'usager pour changer sa route de la congestion diminue cette mêem 
congestion par exemple. 
 
 
 
3. On observe aussi des résistances du côté de ​la puissance publique 
renvoyée à des nouvelles missions, mais on en attend néanmoins beaucoup. 
Démunie de ses attributs traditionnels de capacité d'investissement et sur le 
gril de ses budgets déficients, la politique publique s'opère ailleurs, soit 
qu'elle laisse la main au marché (Schultz op. cit.), soit qu'elle change de pied 
et investit dans d'autres politiques. Le catalogue des propositions, décrit 
ci­dessous est conséquent.  
 
Qu'il s'agisse des AOMD ou de l'État, dans tous les cas repenser les 
politiques publiques est incontournable (Dario). "​L'essentiel​" (Orfeuil, 
Plassat) est dans la maîtrise de la demande (AL&GD), d'abord par la 
coordination des acteurs (gouvernance, MaaS/Kustplus) (Orfeuil/Attoma). 
L'axe prioritaire d'innovation attendu est dans la définition des moyens de la 
politique servicielle (donc le libre accès et la libre circulation des données, 
l'opengov …) que ce soit pour : 
 
a. Cela passe par une​ nouvelle vision de la croissance​ à construire  
. "​La capacité d'inverser la courbe de croissance est hors de portée des 
acteurs en présence​" et "​Les nouveaux acteurs ne sont pas encore 
légitimes​" pour faire valoir d'autres points de vue. "​Il y a bien un 
désalignement entre l'inertie des systèmes et la capacité 
d'innovation​" (Attoma). 
. Comment résoudre le paradoxe d'une croissance de la demande qui 
s'alimente mécaniquement des nouvelles offres plus low­cost, plus fluides 
(AL&GD) ?  
 
b. Cela passe par ​"la conquête de la connaissance"​ (Marzloff) : 
9 
 
 
Formaliser et généraliser l'observation, les retours d'expérience et la 
connaissance de l'univers élargi des mobilités par les AOMD (Gendre) et 
l'écoute des besoins (typiquement ce que nous faisons au sein de la 
FabMob). Développer des "​laboratoires de mobilité​" (Claudio), inventer 
les indicateurs, multiplier et favoriser les expérimentations (OPDT, BMA) 
pour définir d'autres diagnostics. Par exemple, nuancer la vision de la 
croissance des mobilités; elle est très relative, voire en baisse mais 
concentrée : aérien, mobilité subie, temporalité, etc. (Orfeuil). Cette 
stagnation de la croissance des mobilités mal réparties traîne son lot 
d'effets délétères, voire pervers (Marzloff).  
Parmi les avis : 
. Une transformation même des outils d'observation (Attoma, Musslin, et 
alii) et des objets observés, quitte à recourir aux bénéfices du big data 
pour opérer ces nouvelles parallaxes, 
. Le principe subtil du "​retour de connaissance​" (Plassat) sur le modèle 
des Commons (​je prends et en retour j'enrichis​); 
. Il ne s'agit pas seulement de diagnostiquer les causes, il faut 
comprendre la nature de la transition à l'œuvre (Orfeuil)  
. La construction "​d'une réduction de l'opacité"​ (Tales), voire l'alaboration 
d'une "hypervisibilité de l'offre" (Marzloff) sont des enjeux pour libérer les 
forces du marché (qu'​il ne faut plus voir en offre­demande​, suggère 
Amar). 
 
c. Cela passe aussi par ​l'implication et la gouvernance de tous les 
acteurs. ​La puissance publique doit formuler de nouvelles règles de 
partenariat et les formes d'inclusion des usagers/citoyens : 
. la puissance publique "​organisatrice des mobilités​" dotée d' "​agence 
des mobilités​" (Beaudoux, Gendre) … 
. … formalise "​un autre cadre légal, amorçage, soutien actif, 
cofinancement​" (Coldefy),  
. … et favorise l'open gov, l'open source et l'open data (Le Douarec). 
Mais le doute plane quant à sa réalisation : "​data, plateformes et 
gouvernance open…, ça veut dire que ce n'est pas pour tout de suite​".   
   
d. Cela passe aussi par ​une économie réaliste et responsable 
Nous n'avons plus les moyens d'une mobilité à tout vent et 
dispendieuse, en avons­nous la nécessité ? Tous les experts qui 
s'expriment sur ce sujet sont unanimes. Nous sommes tributaires 
d'une consommation de mobilité, largement définie par une politique 
de prix.  
i. iIl faut donc compenser par une politique réaliste de prix et 
par une responsabilisation de tous les acteurs​ : les 
usagers au premier chef doivent prendre la mesure d'une 
ressource de mobilité limitée, les générateurs doivent prendre 
10 
 
 
conscience qu'ils façonnent de la mobilité et souvent des 
congestions, les opérateurs classiques doivent suivre la voie 
des nouveaux opérateurs et améliorer les productivité des 
offres, etc.. "​Quand on paye, on est plus responsable. Quand 
on est gratifié (covoiturage), on est plus engagé.​" (Coldefy, 
Orfeuil) … 
ii. Une politique de financement (JLH&AS) dotée d'une autre 
assiette pour le VT (Coldefy) et de gratifications et de lucidité 
(tarif résidentiel stationnement Paris ­ Orfeuil). Bref, il faudra 
bien en venir à ​"​Rendre la mobilité plus chère​"​ (AL&GD), 
encore un retour au réalisme des prix, sujet récurrent et 
transverse dans plusieurs questions. 
iii. La nécessaire réflexion sur la valeur des services (OPDT) porte 
sur la répartition de cette valeur, et les charges et fiscalités 
afférentes > d'où la nécessité d'imaginer de modèles 
socio­économiques en rupture (Marzloff). Mais aussi repenser 
"​la valeur créée par les usages​", "​juger l'arbre à ses fruits​" 
(AL&GD).  
iv. Voir aussi la politique du VT (versement tranport), traitée dans 
le chapitre "générateur de mobilité". 
 
e. Cette nouvelle économie réaliste des mobilités passe par ​une rupture 
sur la vision :​ ​la mobilité n'est pas une ressource inépuisable ​!  
Il ne suffit pas de gagner en optimisation, on en appelle donc à 
d'autres modèles socio­écolo­économiques 
i. Donc "​éviter les contresignes​" : le TER à un euro, le tarif 
unique Navigo en IDF, etc. (Orfeuil).  
ii. Revisiter les offres TC qui "​ont un vrai problème de coût​" 
(Coldefy) 
iii. Revisiter les équilibres/concurrences des modes et les services 
minimum : par ex. covoiturage urbain face au TGV et trains du 
quotidien, Uber et taxis face au stationnement et aux partages 
voiture (OPDT). 
 
Cela passe ​une autre politique des lieux et des temps de la ville 
L'inertie du modèle temps et lieu unique de travail est un obstacle qui se 
résoudra "​quand ce concept cédera la place à celui d'unité de temps et de 
vision​" (Schultz). Mais le mouvement est déjà engagé. De la station essence à la 
station de mobilité (qui est paradoxalement aussi celle de l'évitement des 
mobilités), il s'agit de favoriser les mixités fonctionnelles (Chataignier, Marzloff), 
donc travailler les lieux dans l'urbain et le territoire, en axant sur les 
relocalisations et resynchronisation du travail (sans oublier la politique des 
temps de la ville, Chataignier). 
11 
 
 
iv. Délocaliser les activités par le numérique, revitaliser le rurbain 
et le rural et promouvoir les activités délocalisables (AL&GD). 
Ce qui suppose d'accompagner l'autonomisation du travail qui 
est au cœur de ces nouveaux lieux, et de réfléchir au triptyque 
"emploi, travail, mobilité" (Gendre, Coldefy, Marzloff). 
Encourager les aménités urbaines : commerce d'itinéraire, à 
distance, de proximité, … (Coldefy, Fréchin, Le Douarec), 
dernier km et consignes (Cervantes) et autres aménités 
urbaines et les tiers­lieux (Beaudoux et alii). 
v. L'urbanisme et la densification urbaine sont des leviers : 
"​limiter la mobilité par l'urbanisme​" (Faucher), les modèles 
d'urbanisme changent fondamentalement (AL&GD), passer 
d'un urbanisme du zonage à un urbanisme des mixités (Amar). 
Penser aussi les mixités d'usage, transports personnes/objets, 
tuyaux, câbles et flux (Amar, Marzloff et alii),  
vi. Le logement fait partie du parcorus de mobilité : "​s'interroger 
sur la sclérose du modèle social de la propriété​", (Attoma),  
vii. Territoire, droit à la ruralité (Musslin) et formuler de nouveaux 
bassins de vie (OPDT, Marzloff). 
 
f. Assurer la ​promotion des nouvelles solutions techniques 
La mise en Définir et organiszer la place de l'infra numérique 
(l'infostructure, data et dataservices, API etc.) est un travail de Titan, 
dont on a déjà (supra) identifié certains obstacles :  
i. organiser la politique de la data à toutes les échelles (Gendre), 
autour de plateaux de plateformes (Attoma), 
ii. généraliser le haut débit (Schultz),  
iii. favoriser les agilités de la demande, c'est favoriser l'agilité de 
l'offre, du moins ce doit en être le ferment (Marzloff).  
Re­considérer les objets à partir des usages : "​la voiture 
est­elle encore une voiture ?​" (Amar). A commencer par la 
voiture. Connaît­elle ou non cette mue dont nous mesurons 
l'impact chez Chronos ?  
La voiture peut être un minibus, aller jusqu'au "​bus Uber​" 
(pourquoi pas ?). Dès lors pourquoi interdire cet usage dans 
BBC (Schultz, AL&GD) ? "​La voiture est par nature agile​" 
confirme Schultz.  
Mais le point est controversé – "​Non la voiture n'est pas 
l'avenir du transport public​" (Attoma, Cervantes). "​Coller au 
plus près au juste à temps​" et au ​porte­à­porte ​(Marzloff); 
même si BBC l'interdit dans son protocole (Schultz), pour 
"​penser (panser ?) les déficiences du bus et l'extension des 
TC​" (Chataignier) ? "​Ca tombe bien car on n'arrive plus à 
financer les TC​" (Plassat). 
12 
 
 
 
g. Cela passe par​ un nouveau référentiel des mobilités​ : 
Mobiliser d'autres principes refondateurs : Intérêt général, ESS, bien 
commun, partages, maîtrise d'usage, l'inertie de la prévalence du PIB, 
etc. Vous vouliez de l'innovation ? en voila. Tentons de clarifier quelques 
pistes : 
i. "​Penser la mobilité différemment​"​ (Plassat), la ​maîtrise 
d'usage​ (Marzloff) s'impose à certains, jusqu'à devenir le 
concept organisateur (Amar) mais il n'accroche pas toujours, 
voir rencontre une incompréhension (Delenne). 
ii. S'extraire des diptyques mobilité­démobilité ou mobilité subie/ 
choisie qui ont permis à Chronos de faire avancer la réflexion 
pour aller au­delà : ​penser la "mobilité à valeur ajoutée" 
(Amar). Mais cette maîtrise d'usage ne se décrète pas. Elle 
procède d'une "​prise de conscience des enjeux 
problématiques, de la formation et capacité à créer, à 
s'autorganiser​" (Amar) 
iii. Le respect de l'inclusion​ (Orfeuil) et l'identification des 
dépendances doivent entrer dans le référentiel des mobilités. 
iv. Considérer les nouveaux territoires​ (la nuit, les 
périphéries, les PMR, etc. (Faucher) 
 
h. Cela passe par​ la formulation d'un nouveau service public 
Un ​article​ d'Internet Actu sur la Big Society (Blair/Cameron) et son 
relatif échec rappelle que les gens souhaitent :" toujours plus de 
contrôle sur leurs services publics ; que les gouvernements veulent 
toujours faire plus avec moins et que pour cela, ils ont besoin d’élargir 
leur appui sur la société ; que la démocratie ne peut être revitalisée 
qu’en partageant de sa puissance avec tous." Ces idées 
transparaissent chez nos répondants dans une approche explicite ou 
sous­jacente d'un nouveau service public. 
i. Chataignier souligne la nécessité de "prendre son temps" pour 
aborder cette transformation lourde.  
ii. Plassat insiste sur l'appropriation par la puissance publique des 
notions neuves : "​renvoyer une image du collaboratif et du 
collecti​f", bref s'attaquer à la redéfinition même du service 
public en y intégrant ces notions neuves (Offner). 
 
i. Cela passe par un questionnement sur ​les enjeux d'intégrations 
des mobilités​. Les bénéfices sont considérables, les risques ne le 
sont pas moins : jusqu'où ne pas aller ?  
En tout état de cause, "​l'architecture des services​" (Chataignier) se 
définit dans un contexte d'intégrations. C'est à la fois l'idée que "​une 
infrastructure servicielle, physique et imatérielle peut être vue comme 
13 
 
 
un seul et même éco­système​" (Attoma), mais aussi la nécessité 
d'organiser l'offre de sorte à fluidifier, supprimer les ruptures de 
charges, assurer une continuité servicielle, maîtriser les alignements 
(voir supra Marzloff). 
i. à commencer par les intégrations des infras matérielles et 
immatérielles au sein d'un même écosystème,  
ii. mais aussi intégration des fonctions et des finalités et leur 
maillage intelligent. "​Penser l'intégration, non par l'intervention 
d'un acteur dominant, mais par l'intervention de l'usager​" 
(Amar) 
iii. "​les intégrations, c'est le travail de la Fabrique et des 
expérimentations territoriales​" (Plassat), soit les AO s'y collent 
soit les startup prendront la place (Offner) 
iv. Mythes et limites des intégrations : "​J'ai peur des usines à gaz 
!​" (Orfeuil). 
 
 
 
F ­ Les ​générateurs​ ​de​ ​mobilité 
 
Reste un acteur majeur, jusqu'ici peu mobilisé (sauf avec les PDE et PDIE), ​le 
générateur de mobilité​ (entreprise, administration, institutions diverses : 
musées, hôpitaux, université, producteur de tourisme, etc.), bref ceux qui sont 
"​les maîtres du temps des mobilités​" (Marzloff).  
Les flux qu'il détermine sont conséquents et impactent le trafic et les 
congestions.  
 
Dans ce cadre, les politiques temporelles sont déterminantes (Marzloff). Dès 
leur effet de levier est énorme car ils peuvent agir :  
● sur les temporalités​ et donc l'étalement des flux (donc sur les 
congestions),  
● sur la réduction des flux​ (démobilité par le travail à distance) 
● sur la réduction de la place de la voiture​ (incitatif, covoiturage, plan 
vélo, etc., coercitif, plus de parking, etc.) 
● sur la diminution des parcours​ (relocalisation des entreprises). 
 
Leur implication est aussi économique ; pour l'heure avec le versement 
transport, demain d'autres politiques innovantes pourraient consolider leur 
place dans les régulations du système des mobilités.  
D'où "​une montée en gamme du pôle RH des entreprises​" (Musslin), voire 
création d'une "​direction des ressources​" comme nouvel interlocuteur en 
entreprise pour brasser ces enjeux systémique et être l'intelocuteur sur le 
sujet des mobilités (Marzloff). C'est sans doute un gisement fécond des 
innovations. Elle est à la portée des acteurs publics 
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Les générateurs de mobilité définissent une autre controverse. Le 
scepticisme ou l'incompréhension l'emporte chez certains (Orfeuil, Le 
Douarec, Schultz, Cervantes). En tout état de cause, il faut s'interroger sur le 
VT ("​le versement transport est une machine à chômage​" (Coldefy), et il faut 
pour avancer d'abord admettre que "​les conditions de transport sont de plus 
en plus médiocres​" (Orfeuil).  
 
En regard, "​sans doute une priorité pour une agence de mobilité 
d'agglomération​" (Gendre, Beaudoux), ces générateurs sont "​des 
acteurs­clé​" (Sézille), et produisent "​un impact fondamental​" (Claudio). Pour 
faire vivre ces acteurs, des propositions innovantes; largement concentré sur 
un VT très cher (Coldefy) et peu efficace. Pour les réformer : 
● "​La prise en compte concertée des externalités est cruciale​" (Attoma) 
rejoint la suggestion d'un travail sur le terrain et en communauté 
(Plassat) 
● "​La mobilisation des générateurs ne peut s'entendre que par 
l'amélioration de la performance​" (JLH&AS) et dans un contexte où "​ce 
levier fiscal serait significatif et lisible dans son fonctionnemen​t" (sous 
entendu, il ne l'est pas pour l'heure, Attoma). Donc, activer les 
générateurs en leur octroyant "​un régime de fournisseurs de service 
énergétique​" et les gratifier pour cela, car on ne peut pas dire que 
l'entreprise est responsable et ne faire que la pénaliser (AL&GD). 
● D'où une suggestion pragmatique d'Attoma : "​formuler des indicateurs 
et des métriques précis, associés à des dispositifs d'évaluation, de 
rating et de récompense.​" Il est rejoint par Plassat et alii sur ce 
plaidoyer.  
● AL&GD le formulent autrement : "​Pour encourager le transfert des 
financement vers les services numériques, il faut mesurer la valeur de 
ces service​s", "​Cette valeur monétisable et claire pour l'AO doit guider 
la recherche de solutions et les politiques d'incitations​". 
● Amar encourage à aller plus loin et suggère de faire de ces acteurs 
"​des générateurs de vie mobile​". En d'autres termes, qu'ils soient 
apporteurs de solutions dans le passage "​d'une vie postée"​ (Amar), 
issue d'un modèle fordiste (Marzloff) à un quotidien labile. 
● Le "​bien­être des salariés doit être au cœur du propos​" (Musslin). 
C'est une évidence, mais so what ? On en fait quoi ? de nouveau la 
théorie d'une nouvelle connaissance : "​Un index de critères objectifs​" 
pour le mesurer ? (Delène). Et on retrouve cette injonction récurrente 
à des indicateurs neufs pour traduire une situation et des objectifs 
différents.  
Et si on interrogeait les salariés (Tales), à moins d'entreprendre un 
travail pédagogique comme en Californie (Amar). 
15 
 
 
● Ou alors "​la valeur créée par de nouveaux dispositifs d'organisation du 
travail​" comme base de contractualisation des PDE ou de la VT.  
 
 
 
 
16 
 

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