Présentation par Dr. Ibrahima Hathie (IPAR) dans le cadre de l'atelier régional sur le thème « Mise en œuvre des recommandations de la CEDEAO sur les grandes infrastructures hydrauliques en Afrique de l’Ouest : aspects économiques » tenu les 25 et 26 mars 2015 à Ouagadougou (Burkina Faso).
Similaire à Etude comparative de la valeur actuelle des barrages de Niandouba et Confluent et de la situation du bilan financier de l'Etat (Sénégal) (20)
05 - Quelles stratégies d'acquisition et de sécurisation des terres pour les ...
Etude comparative de la valeur actuelle des barrages de Niandouba et Confluent et de la situation du bilan financier de l'Etat (Sénégal)
1. Etude comparative de la valeur actuelle des
barrages de Niandouba et Confluent, et de
la situation du bilan financier de l’Etat
Atelier régional
25 Mars 2015
Dr. Ibrahima Hathie, IPAR
S O D A G R I
2. • Objectif général: (i) réaliser l'évaluation ex-post de la richesse produite
par les barrages de Niandouba et Confluent; (ii) la comparer aux
hypothèses sur lesquelles s’est fondée la décision de construction des
barrages et d’aménagement des périmètres irrigués; et (iii) faire un
bilan financier pour l'Etat.
• Objectifs spécifiques:
– Apprécier les avantages financiers, économiques et sociaux des différents
projets d’aménagement du Bassin de l’Anambé, pour les usagers et pour
l’économie locale et nationale.
– Apprécier le poids financier des aménagements de l’Anambé dans
l’économie nationale à travers un bilan des apports financiers des
différents bailleurs de fonds ainsi que des remboursements effectués.
– Comparer les résultats obtenus en termes de rentabilité avec les prévisions
de départ avant la construction des barrages dont le premier (Confluent) a
été mis en eau en 1983.
Rappel des objectifs de recherche
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3. • Méthode « Avant/Après »
– Etudes de faisabilité des différentes composantes
• Résultats prévisionnels de rentabilité financière et
économique
– Performance des résultats financiers et économiques du
projet
• Etape 1: reconstitution des coûts d’investissement et des coûts
de production
• Etape 2: Calcul de la valeur ajoutée générée par chaque
composante
• Etape 3: Calcul de la valeur actuelle nette
• Etape 4: Comparaison des résultats de chaque composante
avec les résultats prévisionnels des études de référence
• Etape 5: Bilan des apports financiers et des remboursements
Méthodologie
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5. • Des objectifs ambitieux au début…
– Réalisation d’infrastructures hydro-agricoles et aménagement
de 16265 ha en 5 phases ;
– Modèle d’exploitation: recours aux fermes paysannes et aux
unités d’exploitations mécanisées industrielles;
– Résultats attendus: production annuelle de 102 000 tonnes de
céréales dont 88 500 tonnes de riz paddy, 7000 tonnes de
sorgho et 6500 tonnes de maïs.
• Des modifications importantes au projet d’aménagement
– Maintien du barrage du Confluent en l’état ;
– Construction du barrage de Niandouba ;
– Aménagement et mise en valeur de 5000 ha en maitrise
complète de l’eau, avec une intensité culturale de 1,6.
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Contexte des aménagements de l’Anambé
6. 6
Différentes phases et composantes des aménagements
Secteur Phase 1A Phase 1B Consolidation Phase II Phase III Total
Irrigué Irrigué Pluvial Irrigué Irrigué Irrigué Irrigué Pluvial
1 175 110 285
2 215 820 1035
3 415 250* 250 165
4 831 831
5 538 820 1358
G 1186 1186
S/Total 175 215 165* 930 2805 820** 4945 165
Superficies aménagées par secteur et par phase
Sous-Phase 1-A (1982-1986)
Sous-Phase 1-B (1986-1991)
Phase de consolidation (1992-1996)
Phase 2 (1996-1999)
Phase 3 (2003-2009)
PADERBA (2002-2010)
Barrages
Confluent: 1983
Niandouba: 1997
7. 7
Financement des aménagements (1)
BOAD
OPEP
FSD
CMS
BID
BADEA
BAD
GS
Phase 1
Phase de consolidation
GS
Phase 2
FSD
OPEP
BOAD
GS
Phase 3
BID GS
PADERBA
BAD GSBAD
8. 8
Financement des aménagements (2)
Phases Taux d’intérêt Durée Période de grâce
Phases 1 et 2 2,5% à 4% 13 à 22 ans 5 ans
Phase cons, phase 3 et PADERBA 0,75% 25 à 50 ans 7 à 10 ans
Situation de l’endettement
13 accords de prêts, modalités de financement variables, seconde période plus favorable
Situation des encours et service de la dette
Phases Situation des encours
Phase 1 et Phase 2 Prêts entièrement remboursés sauf Prêt FSD dont l’encours
représente 2% du prêt soit 200 millions FCFA
Autres phases Encours actuels : 3,7 milliards FCFA (71% du prêt BID phase 3) ; 2,35
milliards FCFA dus au FAD (PADERBA) ;
Autres prêts BAD sont l’objet de l’Initiative d’allègement de la dette
multilatérale (IADM).
17. • La Valeur actuelle des gains obtenus ou projetés
(richesse produite) durant la période (1982-2031)
se chiffre à 17,25 milliards FCFA.
• La Valeur actuelle des coûts s’élève à 43,28
milliards FCFA.
• La Valeur actuelle nette est négative et est égale à
–26,03 milliards FCFA.
• Un manque à gagner de l’Etat de l’ordre de 105 000
FCFA/ha/an
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• Valeur Actuelle Nette
18. • Augmentation des surfaces emblavées et des rendements
– une superficie annuelle de 5000 ha mise en valeur soit une
intensité culturale de 100%
– une légère augmentation des rendements d’une moyenne
de 4.6 ces dix dernières années à 5 tonnes/ha
– le financement du PASAEL à hauteur de 2,340 milliards
FCFA
• Valeur actuelle nette
– coûts totaux actualisés: 43,9 milliards FCFA
– gains actualisés: 24,9 milliards FCFA
– valeur actuelle (1982-2031): -19 milliards FCFA
• les bénéfices couvrent 57% des coûts seulement
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• Tests de sensibilité de la VAN
19. • Des aménagements lents et inférieurs aux prévisions
– La phase 1 prévue sur 3 ans pour aménager 1420 ha, s’est
finalement achevée au bout de 15 ans.
– Prévisions d’aménagement revues à la baisse de 16000 à 5000 ha
• Une mise en valeur faible, notamment en saison sèche
– problèmes d’organisation et de fonctionnement;
– gestion déficiente des périmètres par la SODAGRI;
– coûts de production élevés et de nombreux risques
– accès difficile au crédit de campagne;
– faiblesse institutionnelle des organisations de producteurs.
– Intérêt économique des paysans (diversification); décalage entre
objectifs des paysans et priorités de l’Etat.
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• Pourquoi ces contreperformances? (1)
20. • Un système essentiellement pluvial et des rendements
erratiques
– Problèmes de maintenance et d’entretien des ouvrages hydro-
agricoles; prise en charge de la redevance hydraulique; difficulté
d’irriguer pendant la contre saison ou de procéder à une
irrigation d’appoint en hivernage.
– Anambé fonctionne comme s’il n’y avait pas de barrages
(problème de maitrise de l’eau).
– Sous-équipement des petits producteurs et faible accès aux
équipements des prestataires de services
• Des prix pas toujours rémunérateurs
– Augmentation des couts plus élevés que la hausse des prix
• Des fluctuations de taux de change pénalisantes
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• Pourquoi ces contreperformances? (2)
21. • La qualité des études de base ainsi que la compétence et le sérieux de
l’équipe chargée du pilotage et de la mise en œuvre des
aménagements conditionnent fortement les performances obtenues.
• Un optimisme presque démesuré de l’Etat et des partenaires
techniques et financiers dans la formulation du programme
d’irrigation de l’Anambé
• L’importance d’impliquer les services compétents de l’Etat et les
populations bénéficiaires dans la mise en œuvre.
• La faiblesse des organisations de producteurs et le faible niveau
d’appropriation
• Les problèmes de pertinence des choix techniques adoptés dans la
conception et la mise en œuvre des barrages
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• Leçons apprises
22. • Etre réaliste dans les évaluations ex-ante (surfaces aménageables,
durée des aménagements, taux de mise en valeur, niveau de
rendement, etc. ) surtout s’il s’agit de la mise en place d’une filière
nouvelle ;
• S’assurer que les conditions économiques et financières permettent la
mise en valeur des aménagements (rentabilité de la production, accès
au crédit, disponibilité en intrants et équipements, marché…) ;
• Privilégier des modèles productifs qui limitent les coûts et les risques
et permettent une adaptation progressive des producteurs et de leurs
organisations au développement de la filière ;
• Accorder des moyens significatifs au renforcement des capacités
humaines aussi bien des producteurs et de leurs organisations que des
instances en charge de la gestion des aménagements.
Conclusions/Recommandations
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