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PRINCIPAUX RÉSULTATS D’UNE ÉTUDE HAPPYCURIOUS POUR MASTERCARD
Cette étude s’inscrit dans le prolongement des études
sociologiques précédemment conduites par happycurious
pour Priceless Paris.
New York, Londres, Rome, Madrid, Munich, Stockholm,
Istanbul et Moscou ont toutes en commun quelque chose
d’inestimable : ce sont des “Priceless Cities”. Cette année, nous
avons invité les Parisiens à s’exprimer sur leur expérience de
ces grandes villes dont l’aura, l’influence culturelle et l’histoire
attirent chaque année des millions de visiteurs.
Qu’est-ce qui les rend uniques ?
En quoi font-elles rêver les Parisiens ?
Nous avons cherché à mettre à jour la “Ville rêvée des Parisiens”.
En prenant le meilleur de ces villes, est-il possible de définir les
contours d’une ville idéale ?
Est-ce New York ? Est-ce Rome ?… et pourquoi pas Stockholm
ou Istanbul ? Ne pourrait-on pas s’amuser à extraire le meilleur
de chacune de ces Priceless Cities pour en construire une à la
mesure de nos rêves et de nos délires ?
C’est le jeu auquel nous avons invité les Parisiens dans le
cadre de cette étude conduite du 26 janvier au 6 mars 2015
sur la base d’une méthodologie qualitative et quantitative :
3 focus groupes de 8 à 12 personnes, 800 Parisiens voyageant
souvent* interrogés en ligne.
* prennent l’avion au moins 4 fois par an.
Le terrain de cette étude a été conduit du 26 janvier au 6 mars
2015 sur la base d’une double méthodologie qualitative et
quantitative :
Conduite de 3 focus groupes semi-directifs de 8 à 12 personnes
(durée moyenne deux heures).
808 Parisiens interrogés en ligne : recrutement d’un panel
CSP + sur la base du critère de fréquence des déplacements hors
de France, prenant l’avion pour une destination étrangère au
moins 4 fois par an.
Panel des villes retenues : Istanbul, Londres, Rome, Madrid,
Munich, New York, Stockholm et Moscou, c’est-à-dire des villes
dans lesquelles MasterCard a développé le programme Priceless
Cities.
Qu’est-ce que le Programme Priceless Cities ?
Ce programme propose aux titulaires de cartes MasterCard
des avantages exclusifs pour profiter du meilleur de capitales
ou grandes villes internationales  à l’occasion d’événements
d’exception et conçus sur mesure (rencontre d’artistes, visites de
coulisses, accès privés à des rendez-vous sportifs ou musicaux).
Lorsqu’il est demandé aux Parisiens de résumer en quelques
mots ce qui définit leur ville idéale, la beauté est en première
ligne :l’esthétiquedelavilleestprimordiale,cequ’elleoffreau
regard quotidiennement est essentiel pour les Parisiens.
Ainsi, pour près de la moitié ce ceux que nous avons interrogés,
“labeautéarchitecturaleetvisuelle” est le 1er
critère qui définit une
ville où il fait bon vivre.
Ce qui semble se dessiner est un rapport quasi photographique
à la ville : “ Ma ville idéale est belle, le cadre qu’elle offre est beau”
(Anna), et de nombreux Parisiens expriment leur aversion pour
les “ péchés architecturaux”.
La beauté en soi est un prérequis à toute projection d’une ville
rêvée. Le Parisien revendique son statut d’habitant esthète,
dont les critères peuvent varier selon les regards (l’esthétique
haussmanienne n’est pas forcément le référent de tous les
Parisiens, nous y reviendrons).
Enfin, cette exigence esthétique s’applique autant à la ville elle-
même qu’à ce qu’elle offre : “Beauté de la ville et beauté dans
la ville” nous dit Delphine, faisant ainsi référence autant à la
dimension visuelle qu’aux activités urbaines.
POUR 44,7 %
DES PARISIENS
INTERROGÉS,
LA “BEAUTÉ VISUELLE ET
ARCHITECTURALE”
EST LE 1ER
CRITÈRE
QUI DÉFINIT UNE VILLE
OÙ IL FAIT BON VIVRE.
VIVRE DANS UN VILLAGE EN PLEINE VILLE
Les Parisiens attendent de leur ville qu’elle bouillonne de
possibilités et d’activités. Ce besoin d’agitation s’accompagne
cependant d’un “esprit de village”. Une fois rentré dans “son”
quartier, le Parisien veut se sentir comme dans “son” village.
Il y connaît ses voisins, tout y est calme et à portée de main, et
le commerce de proximité y joue un rôle central : “ le shopping
de proximité, c’est d’une richesse énorme, car c’est ce qui permet
aussi d’avoir cette vie de village spécifiquement parisienne. Cela
participe du charme de la ville ” nous dit Delphine.
LA NATURE URBAINE
OU LE DÉSIR DE “ VILLE À LA CAMPAGNE”
“Oxygène, aération, verdure… c’est ce qu’il y a de plus difficile
à trouver dans une ville” (Frédéric). Les Parisiens interrogés
expriment un fort besoin de nature, à tous les niveaux : le
fantasme du bout de campagne chez soi, tout d’abord (comme
le dit Anna : “ dans ma ville idéale j’aurais une petite maison dans la
villeavecunpetitjardin”) ; le sujet de l’harmonie entre la pierre, le
béton et la verdure est également une préoccupation constante
au sujet de la Ville idéale : “ en fait le vert serait au centre de la ville,
ainsi que sur toute sa périphérie. Et entre les deux se combineraient
de hauts buildings et des grandes avenues, avec des petites rues et
des quartiers comme on peut en trouver dans le centre de Londres”
imagine Cyrille.
“Je rêve de la ville-forêt et l’image qui me vient spontanément à ce
sujet c’est celle de Central Park où le rideau d’arbres découvre des
immeubles magnifiques” Timothée.
Et cette question va souvent jusqu’à prendre en compte des
considérations sociales liées aux questions d’aménagement
urbain : ainsi Baptiste souhaite “repenserlavilleautourdel’espace
vert au lieu de faire des ceintures autour de la ville (comme à Berlin
et Londres), faire des logements sociaux autour du parc qui seraient
le centre de la ville pour ne pas exclure les gens moins favorisés,
comme c’est le cas à Paris ou à New York.”
“L’agitation
de la ville, c’est un besoin.
Il faut qu’il se passe des
choses, mais avec de la nature
pas loin de moi. Je veux de la
campagne à la ville !”
Delphine
BIEN-ÊTRE
ROME
57 %
STOCKHOLM
48 %
PARIS
50 %
1
2 3
GASTRONOMIE
MADRID
51 %
ROME
76 %
2 3
PARIS
90 %
1
VIE NOCTURNE
PARIS
55 %
LONDRES
70 %
2 3
NEWYORK
72%
1
SHOPPING
NEW YORK
75 %
PARIS
77 %
2 3
LONDRES
79 %
1
VIE CULTURELLE
PARIS
86 %
1
NEW YORK
61 %
LONDRES
68 %
2 3
ParisestindiscutablementLAcapitaledelagastronomieselon
les Parisiens. Cette revendication repose sur la combinaison
de la grande tradition culinaire française et de l’émergence de
la nouvelle scène, Fooding notamment. Beaucoup évoquent
spontanément “les nouveaux restaurants” et l’ouverture,
chaque jour, d’une nouvelle adresse dans la capitale.
Si Rome est également fortement associée au “bien-manger”,
son offre est cependant jugée moins riche. Pour les Parisiens,
la gastronomie romaine est pétrie d’histoire et de tradition
familiale : “à Rome on mange romain et c’est parfait comme ça !”
résume Martin.
Madrids’imposeégalementcommeunecapitalegastronomique
reconnueparlesParisiens :sonimagedeplacebouillonnantede
la gastronomie, entre tradition et innovation, reste très ancrée
dans les esprits.
 
Parailleurs,LondresetNewYorksontsouventcitéescommedes
villes à l’offre gastronomique forte (“Londres c’est la gastronomie.
Mais pas pour leur cuisine à eux ! Mais surtout parce qu’on y trouve
toutes les autres cuisines” Cyrille). Les Parisiens semblent surtout
plébisciter les villes ayant une identité culinaire propre.
“Une belle ville est une ville
où il fait bon manger”
Delphine
GASTRONOMIE
PARIS 90,1 %
ROME 76,4 %
MADRID 50,9 %
Parisrestelacapitaledelaculturepourunemajoritéécrasante
de Parisiens : son statut de ville-musée et de ville-cinéma,
le renouvellement des galeries, notamment dans le nord-
est parisien, sont autant de preuves vivantes du dynamisme
culturel de leur ville.
“Chaque quartier parisien respire la culture”, rappelle Cyrille, et
globalement “l’exception culturelle française” est revendiquée
avec fierté par un grand nombre des Parisiens interrogés.
Londres et New York ne sont pas loin derrière, cependant
perçues comme des scènes plus modernes, davantage axées
“ art contemporain”.
New York en particulier se vit culturellement sous l’angle du
divertissement. La ville américaine est régulièrement qualifiée
de capitale de l’entertainment : “dans la même soirée la ville te
permet de combiner musée, stand-up comedy, match sportif et
vernissage festif dans une galerie d’art ” Axel.
“À Paris on a vraiment un
accès privilégié à la culture,
c’est ce dont je me suis
renduecompteenvoyageant. ”
Emma
VIE CULTURELLE
PARIS 85,6 %
LONDRES 67,6 %
NEW YORK 61,4 %
Pour le shopping, les Parisiens plébiscitent fortement Londres.
Pour beaucoup il s’agit de la “capitale de la mode  ”. Les Parisiens
s’enthousiasment pour Oxford Street, mais aussi pour les Sunday
Markets et tous les trésors cachés du East End.
LesParisiensexprimentégalementleursatisfactionsurl’offredeParisen
matièredeshopping,etmettentenavantdeuxquartiersquileurtiennent
à cœur : le Marais et le 6ème arrondissement (les rues de Rennes et du
Cherche Midi). Paris se voit toutefois reprochée un certain classicisme :
pour Delphine “ce qu’offre Paris est très bien, mais la ville est encore trop
envahie de chaînes, de retail de masse. Il faut plus d’extravagance, de petits
créateurs qui resteraient accessibles. A New York on trouve tout cela. ”
New York, justement, est saluée pour les indémodables artères
commerçantes de Manhattan (Madison avenue) mais aussi les
boutiques de créateurs dans Nolita, Soho ou Chelsea, sans oublier les
friperies de Brooklyn.
Les Parisiens valorisent notamment les tissus de commerçants
indépendants de ces villes – des commerçants plus proches de
l’artisanat que de la pure distribution. “Je préfère les commerces à taille
humaine ” (Nicolas), “surtout pas de centre commercial !” (Stéphanie)… De
fait, les personnes interrogées rejettent le concept du “ mall ” fourre-tout
etsanspersonnalité.Seulescertainesréférencesparisiennesconservent
un statut à part : les Galeries Lafayettes ”pour faire des cadeaux, pour
faire du shopping exceptionnel” (Olivier), le Bon Marché qui est “ un lieu
culturelenlui-même.Unendroithistoriquequiproposeunesélectionpointue”
(Maud)
L’importance du goût d’ailleurs :
Le déplacement à Londres ou à New York entraîne par ailleurs un
comportement différent des Parisiens en matière de shopping : ils
ressentent dans ces villes une nouvelle pulsion d’achat qui n’est pas
étrangère aux mécanismes d’identification à la culture locale. Cette
différence d’attitude consumériste se traduit notamment par le fait de
vouloir posséder des vêtements ou des accessoires, qui sont autant de
signaux culturels attribués à la ville : “mon jean de Londres” ou encore
“ la calculette que j’ai acheté au MOMA”.
Certaines enseignes font enfin l’objet d’un culte touristique à part
entière, c’est par exemple le cas de Acne Studio à Stockholm que l’on
peut“cocher ”unpeucommeoniraitvisiterunmonumentouunmusée.
SHOPPING
LONDRES 79,1 %
PARIS 77,4 %
NEW YORK 75,1 %
“J’ai complètement fixé
sur une veste que j’avais vu
à New York et que je regrettais
de ne pas avoir acheté.
Quand je l’ai revue à Paris,
elle ne ressemblait plus à rien,
c’était plus la même…“
Cyrille
New York, “ la ville qui ne s’arrête pas ”, New York et “sa nuit
qui ne finit jamais”… New York est donc pour les Parisiens
la reine de la vie nocturne. Ils retiennent du NY-By-Night
l’expérience d’une ville qui offre toutes les possibilités, toutes
les libertés, toutes les combinaisons : “quand tu commences une
soirée quelque part, tu ne la finis jamais au même endroit. La nuit à
New York est très itinérante, et se prête à l’unexpected.” (Axel)
Londres est également prisée pour sa vie nocturne. Cela
commence avec le pub de l’afterwork où tout le monde
se retrouve, et les Parisiens se délectent de l’éventail
“ impressionnant ” de possibilités qui s’ouvre à eux ensuite : les
clubs en tous genres, les lieux aménagés pour danser (hangars,
anciennes écuries…), et les bars dansants, accessibles et festifs,
que les Parisiens envient beaucoup aux Londoniens. La capitale
anglaiseestglobalementrattachéeàlaMusique :Londresserait
la ville de la Pop par excellence, et les Parisiens déclarent le
sentir partout dans la ville quand ils sortent.
Paris fait partie du podium, le retour de la nuit parisienne dont
on parle depuis 3 ans, est à nouveau perceptible.
Enfin, il est important d’évoquer le cas de la nuit à Moscou
(“le New York de l’Est” dixit Cyril et Olivier) : les sorties semblent
y être “dangereuses mais complètement dingues” (Axel) et ont en
tous cas profondément marqué ceux qui les ont expérimentées
comme ceux à qui la nuit moscovite a été contée.
VIE NOCTURNE
NEW YORK 72,5 %
LONDRES 70,5 %
PARIS 55 %
Les Parisiens aspirent de plus en plus au bien-être, dans
chaque ville dont ils font l’expérience, et chacune semble les
satisfaire à sa manière. En effet, mis à part le cas particulier
de Moscou, toutes les villes du panel sont créditées d’une
réputation de ville où il fait bon vivre.
Si l’on en croit le trio de tête, pour les Parisiens, le bien-
être serait plus facilement l’apanage des villes d’Europe : le
bon-vivre trouverait ses racines dans un art de vivre à
l’Européenne.
Les Parisiens semblent généralement très sensibles à la “ dolce
vita ”, qu’ils ressentent dans l’expérience physique de Rome, sur
chaque place, dans chaque rue piétonne. Atout indiscutable
de cette douceur de vivre, la météo romaine fait l’unanimité :
“la météo de Rome est celle qui se rapprocherait le plus de celle de la
ville idéale”, résume Delphine.
Paris est 2ème
de ce classement, et il apparaît que l’éloignement
du Parisien altère positivement son regard sur la capitale
française : le Parisien qui juge habituellement sa ville stressante
et sans oxygène, constate une fois qu’il a connu d’autres
paysages urbains, que Paris offre comparativement beaucoup
de verdure et de douceur à ses habitants.
Stockholm, enfin, est à la fois immédiatement associée à la
nature et au modèle social suédois. À tel point que la ville est un
épicentre de bien-être, y compris pour ceux qui n’y sont jamais
allés : “Stockholm, je ne connais pas mais pour moi c’est la ville du
bien-être”, nous dit ainsi Cyril.
“Un archipel d’îles, cela fait un point de départ naturel incroyable
pour imaginer une ville idéale” Frédéric
BIEN-ÊTRE
ROME 57,4 %
PARIS 50,7 %
STOCKHOLM 47,6 %
New York, Londres, Rome, Madrid, Munich, Stockholm,
Istanbul et Moscou : c’est la diversité culturelle et identitaire de
ces grandes villes qu’apprécient les Parisiens avant tout.
La mondialisation et l’uniformisation vont à l’encontre de la ville
rêvée. La ville rêvée repose sur une diversité vivante en matière
de pratiques culturelles et de modes de vie.
Par exemple le Sunday Market de Londres, les couleurs du
Bosphore ou la convivialité madrilène sont des marqueurs
déterminants de l’identité de ces villes.
“ Je ne vais pas à
Moscou pour me retrouver
dans un magasin Abercrombie
ou rester dans Kitaï-gorod,
je veux découvrir autre chose”
Maxime
“ Les belles villes ne doivent
pas devenir des produits et
on a tendance à retrouver
les mêmes enseignes un peu
partout…heureusement j’ai
l’impression qu’on en revient
et que l’on va retrouver de
l’originalité, du made in
quelque part”
Christine
Les Parisiens se déclarent très
attachés au facteur humain, à
l’importance d’une sociabilité
plus ouverte et plus forte :
celles des villes du Sud. A la
météo et à la lumière – souvent
pointées comme des manques
à Paris, s’ajoute l’attrait de
certains rites populaires
et immuables. Au fil des
discussions, un clivage s’établit
entre le modèle de la grande
ville méridionale et celui de la
ville du Nord, plus anglo-saxon
avec un mode de vie plus actif
et moins contemplatif.
Autre clivage relevé, celui des
villesesthétiques(Rome,Paris)
vs. villes chaotiques (Moscou,
Istanbul). Les premières pouvant
présenter les limites de la
ville musée, villes qui se
regardent, qui se visitent. Les
secondes sont plus assimilées
à des expériences, quelquefois
mêmes déconcertantes parce
que totalement incomparables.
“Ce que j’ai adoré à Rome,
c’est le rite de la passeggiata,
ce moment où tous les gens
se retrouvent dans la rue,
juste histoire de se retrouver
ensemble quand il fait moins
chaud”
Marie
“Le charme d’une ville,
il n’est pas dans ses musées,
il est dans son rythme, dans
ses couleurs, il vient des gens
et souvent aussi du mélange
entre la modernité et la
tradition, comme par exemple
à Istanbul ”
Amanda
“Ce que j’ai tout de suite aimé à
Moscou, c’est le côté mais
qu’est- ce que je fais là ?
Et aussi l’alliance
du kitsch
et du bling bling”
Martin
“Pour moi, le plus important ce serait de travailler : dans ma ville
idéale, tout le monde aurait du travail. ” Victoria
Si la dynamique économique d’une ville n’est pas la première
des préoccupations des Parisiens interrogés sur la ville idéale,
l’accomplissement professionnel est un facteur d’attractivité
et d’équilibre plus particulièrement attribué à deux centres
économiques majeurs : New York et Londres. Les deux villes
restent durablement perçues comme les villes de tous les
possibles professionnels.
On peut donc les qualifier de “villes-tremplin”, c’est-à-dire
des villes où l’on va rencontrer et provoquer des opportunités
professionnelles : cette attractivité professionnelle est
cependant abordée comme une possibilité provisoire. Les
Parisiens se projettent finalement assez peu sur la durée dans
ces villes.
“ New York, c’est une ville où l’on va vivre pour travailler, pour
développer quelque chose, avec une énergie d’entreprendre.”
Géraldine
“Personne n’y nait, personne n’y meurt : New York n’est qu’une ville
de passage ” Laura
Au sujet de New York, les Parisiens relativisent toutefois son
aura “d’eldorado professionnel ” (pour Emma, “New York c’est
plus un fantasme parce que c’est très compliqué d’y travailler ”)
et évoquent notamment la précarité du statut de “slasher” :
on part à New York pour faire carrière, et l’on finit par y être
startupper / photographe / éditorialiste / serveur.
“Le rêve américain peut aussi devenir le rêve brisé des wanna be”
Geoffroy
“New York il y a la liberté,
l’emblème de tous les
possibles, cette idée du rêve
américain où on peut tout
recommencer à zéro et refaire
une carrière, refaire une vie en
terme d’“achievement”.
Il y a plus de facilité à faire ce
type de changements là-bas
qu’en restant à Paris. “
Maxime
“ Londres c’est la ville des
opportunités, business
notamment. Tout y est plus
facile à ce niveau. Si je veux
monter un projet, c’est
à Londres que je le fais. ”
Olivier
Dans le cas de Rome ou de Paris, le syndrome de la
ville-musée peut fait peur aux Parisiens, en particulier aux
plus jeunes. Quand on laisse libre court à l’évocation de la
ville idéale, l’importance d’un équilibre d’organisation urbaine
se fait pressant : un équilibre entre l’ordre et le désordre,
entre la tradition et la modernité, entre la production et la
contemplation. La ville idéale serait une synthèse un peu
utopique de ces aspirations contraires de type ville à la
campagne.
Si le bien-être et l’identité Design de Stockholm conviennent
aux Parisiens et s’ils reconnaissent à Munich une attractivité
culturelle, ils reprochent à ces deux villes d’être aseptisées et un
peu trop sages à leur goût.
Les nouvelles générations expriment plus spontanément leur
enthousiasme vis-à-vis de deux villes, jugées plus “exotiques”
parce que très différentes sur un plan culturel et sociologique :
IstanbuletMoscou.Istanbulrecueilleactuellementlessuffrages
des jeunes générations, en raison de sa capacité à stimuler de
nouvelles formes de créativité (dans la musique notamment)
et à savoir “faire la fête” de façon spontanée. Moscou a quant
à elle un “parfum de soufre” et une capacité à “déboussoler”
qui la rend très attractive. La capitale russe se prête aussi plus
volontiers à un mode de vie improvisé où les jeunes Parisiens
viennent bousculer leurs repères et se félicitent même d’une
certaine “rudesse” des relations sociales, jugées moins
hypocrites.
“Moscou est unique parce
qu’extrême. Tu aimes ou tu
n’aimes pas Moscou. New York
par exemple, ou Paris, on peut
s’en accommoder. Alors que
Moscou est une ville qui prend
vraiment sur toi, elle
a un impact très fort.“
Cyrille
Pour certains la ville rêvée relève simplement de l’expérience
touristique, c’est-à-dire une ville dans laquelle on n’habite
pas, où l’on est simplement de passage. C’est ce que nous
dit Sébastien : “être un simple visiteur dans une ville c’est
un privilège, on a pas de contraintes, on voit la ville de façon
superficielle, on s’y projette un peu mais on est pas d’ici ”.
Cependant les villes auxquelles les Parisiens sont le plus
attachés sont surtout des “villes à vivre”. De passage à Rome, à
New York ou à Madrid, ils aiment se sentir un peu chez eux et
y retrouver des repères quand ils y reviennent. On s’éloigne de
l’expérience du touriste, pour se rapprocher de celle de “citoyen
du monde“ ou habitant transitoire d’une ville à laquelle on peut
s’identifier.
Particulièrement perceptible chez les trentenaires, l’effet
“Airbnb” - éventuellement doublé de l’expérience Erasmus,
favorise une appropriation plus rapide de ces villes, de ces
autres modes de vie. Les Parisiens plus âgés ne sont pas en
reste et beaucoup d’entre eux prennent l’habitude de revenir
dans les grandes capitales en s’y créant presque des habitudes.
“J’aime me sentir
comme dans une
carte postale“
Emma
“En fait New York
c’est comme un drogue dure…
une fois que tu y as goûté tu
peux plus t’en passer, donc
tu y reviens“
Nicolas
Nous avons demandé aux Parisiens de compléter
spontanément cette phrase. Laissant libre court à leur
imagination, ils ont alors ouvert le champ des possibles. Voici
les idées clés et éléments transversaux qui ressortent de cet
exercice :
MOBILITÉ
La mobilité est une préoccupation majeure des Parisiens, ils
l’abordent spontanément dès qu’il leur est demandé d’imaginer
ce que permettrait leur ville rêvée. Celle-ci s’étendrait sur une
distance raisonnable, émaillée d’un réseau dense de transports
en commun, de préférence extérieurs (bus et tramway).
Pouvoir se rendre partout (et notamment à leur travail) à pied
ou en vélo…et en toute sécurité, est une priorité quasi unanime
pour les Parisiens interrogés.
BIEN-MANGER
Dans la ville rêvée des Parisiens le “ bien-manger” est partout,
et partout les Parisiens veulent pouvoir manger de tout.
La gastronomie est omniprésente, dans le cadre du travail ou
d’une sortie, et jusque dans la rue : les Parisiens affectionnent
l’effervescence culinaire qui caractérise l’espace public dans
des villes très vivantes comme Madrid, Rome ou Istanbul.
Ils soulignent également les qualités du street food d’influence
anglo-saxonne, et désirent qu’il soit possible de commander
tout ou presque dans la rue.
On note que la gastronomie rejoint plus largement la mode et
les arts dans les ingrédients constitutifs du capital économique
et culturel d’une ville – une ville doit offrir du bien-manger “pour
être attractive et avoir une image moderne et innovante” (Martin) :
le soft power passe désormais aussi par l’assiette.
L’EAU
L’eau est une thématique constante dans l’évocation de la
ville idéale : la mer à 30 minutes de métro du centre de Rome,
les plages proches de la mégalopole New Yorkaise (Coney
Island, Long Island), le fleuve Isar à Munich dans lequel on peut
se baigner, le Bosphore…  La proximité de la mer est vue comme
un bienfait et elle n’en finit pas de stimuler l’imaginaire et l’envie
d’une ville-plage  “dans laquelle  je pourrais me baigner tous les
jours !” (Géraldine)
Qu’il soit associé à un moment de détente ou à une activité
sportive, l’élément aquatique est synonyme de bien-être et de
beauté pour les Parisiens. 
LE CIVISME COLLABORATIF
L’idéed’unretourdesvaleursciviquesestégalementrécurrente.
“Dans la ville idéale on discute, on prend ses responsabilités,
on s’investit”, considère Chloé. Les Parisiens aspirent à être
davantage acteurs de la vie et de la décision urbaine, à l’échelle
de leur quartier voire de la ville dans son ensemble. Le succès
de la campagne “Madame la Maire, j’ai une idée”, lancée par
Anne Hidalgo dans le cadre du budget participatif, confirme ce
que disent les Parisiens que nous avons interrogés : en 2 mois,
plus de 5.000 propositions ont été soumises par les Parisiens.
“On retrouve le sens de
la cité, de la citoyenneté, dans
la ville idéale. On peut
redevenir un membre actif
de la cité, et participer à
l’équilibre de la vie en ville.“
Martin
LA FICTION DANS LA VILLE
Les Parisiens se montrent très attachés à l’idée que l’art et la
culture font partie du quotidien dans cette ville rêvée : ceux qui
sont passés par Moscou évoquent par exemple spontanément
la Padriarcha Prudy, lieu emblématique du roman culte de
Mikhaïl Boulgakov, “Le Maître et Marguerite ”. Axel considère
quel’“onpeutmettreunesérietélésurchaquequartiernewyorkais”
et Emma se réjouit qu’à Paris et New York “ il y a quelque chose
qui te rappelle un film à chaque coin de rue”.
De la “nuit sauvage” de Moscou à la Dolce vita de Rome, la ville
idéaledesParisiensregorgederéférencesetinspirel’imaginaire
de ses habitants. 
RÉSIDENCES D’ARTISTES
La beauté de la ville-musée touche les Parisiens, mais ils
attendent de leur ville  qu’elle sache  attirer, encourager et
stimuler les artistes du Monde quels que soient leur domaine
d’expression : la ville idéale sait attirer les artistes à l’instar de
Berlin ou d’Istanbul souvent cités en exemple dans ce domaine.
Car l’offre artistique ne saurait se limiter aux seuls murs des
musées, et pour les plus jeunes notamment le street art est
symptomatique d’une ville idéale, vivante, artistique.
“La ville idéale doit
être un monde de vie ! Une
ville sans tag, par exemple,
est une ville qui manque de vie.
Le tag, le street art, ça dit
ça aussi : que les habitants
s’accaparent leur ville, la
décorent, la font vivre. Dans
la ville idéale, nous pouvons
tous être artiste“
Martin
“Paris sera toujours Paris, qu’est-ce que tu veux qu’il fasse d’autre ?”
cetteformuledeFrédéricDardillustreprécisémentl’exercicede
créativité auquel nous nous sommes livrés avec les Parisiens.
Au fond, “si Paris était autre chose ”, qu’est-ce que serait Paris ?
Forts de l’expérience des huit autres “Priceless cities”, nous
avons travaillé en groupe sur les projections, les adjonctions
concrètes dont pourrait faire l’objet “la plus belle ville du
monde”.
L’attachement des Parisiens à leur ville est à la fois perceptible
dans le volet qualitatif et quantitatif de l’étude. Paris marque le
point d’équilibre de la plupart de leurs aspirations, y compris
quand elles sont contradictoires. Parmi les atouts structurants
les plus souvent cités :
Labeautéarchitecturaleetlarichesseculturellesontappréciées
dans leur dimension quotidienne (syndrome du “ je ne me lasse
pas de la beauté quotidienne de Paris” précédemment observé
dans les études happycurious pour Mastercard)
La richesse de la vie sociale de plus en plus ancrée dans
une dynamique de proximité : les Parisiens expriment leur
attachement au village dans la ville, avec sa mosaïque
d’arrondissements qui se complètent. “Paris est une somme
de quartiers, et on trouve une vie de village dans chaque quartier”
(Maud)
La place gastronomique : les Parisiens défendent leur culture du
“bien manger” et considèrent même avec fierté que Paris serait
à l’origine d’une rehaussement de la gastronomie mondiale :
“c’est toute notre gastronomie qui a inondé les grandes villes
étrangères.” (Martin)
Deux autres notions confortent les Parisiens dans le choix de
Paris – en tant que base d’une ville idéale :
La notion d’Art-de-vivre : à la fois abstraite et concrète, la notion
d’art de vivre parisien est régulièrement mise en avant : “Paris
c’est la capitale de l’art de vivre, c’est une ville d’épicuriens, avec une
vraie aspiration à bien vivre, à profiter de la vie. C’est une ville pas
trop speed, où l’on essaie d’équilibrer vie professionnelle et….tout le
reste. On a créé une façon de vivre !” Solène
La taille de la ville : suffisamment grande pour tout offrir, Paris
bénéficie d’une morphologie et d’une taille avantageuses. Son
étendue et son réseau de transports sont tels que tout reste
accessible : “l’idéal en termes de mobilité reste Paris, qui propose le
juste maillage par rapport à la densité de la ville.” Frédéric
La satisfaction des Parisiens se heurte à l’idée d’une ville un
peu trop sage, du risque d’une ville-musée que les plus jeunes
souhaitent bousculer en prenant appui sur l’exemple d’autres
grandes villes. Plusieurs idées alimentent ce reproche d’une
“ belle ville un peu endormie ” :
Le manque d’excentricité : certains nous parlent même de
la “chasteté  de Paris”, comparée à des villes qu’ils jugent
bouillonnantes et imprévisibles comme New York, Moscou,
Londres ou Istanbul. Cela tiendrait pour eux au fait que Paris
est une ville compartimentée, socialement et culturellement.
Les Parisiens sont en demande de plus grande mixité socio-
culturelle.
L’impulsion créative : le thème de la force créative fortement
associé au Paris du 20ème
siècle fait l’objet d’une préoccupation
manifeste des Parisiens. Le doute s’installe sur la capacité de
Paris à défier les nouvelles cités culturelles que sont Berlin,
Istanbul et dans une moindre mesure Moscou. C’est l’idée
d’avant-garde qui semble faire défaut.
Le dynamisme économique : la crise étant passée par là,
l’idée d’un déclinisme économique est pointée dans une
moindre mesure. En comparaison de Londres et de New York
qui ont toujours l’image de catalyse d’énergies et de moteurs
économiques, Paris souffrirait d’un manque d’esprit d’entreprise,
un manque de prise de risques dans ce domaine.
“A Paris je rendrais les galeries,
les musées, la vie culturelle
plus vivants, je les sortirais de
leur carcan, je les rendrais plus
”friendly user ” : faire une soirée
dans le Louvre, découvrir une
expo pendant l’apéro…“
Emma
“Globalement les Parisiens ont
trouvé un bon équilibre.
Il manque juste l’agitation
d’un New York ou d’un
Londres. Car Paris a un rythme
culturellement pré-défini :
il manque le grain de folie,
l’extravagance qu’on trouve
ailleurs, une forme
de liberté“
Philippe
“A Paris, on habite dans un
quartier, on travaille dans un
autre, les gens sont partout…
On manque de point de
ralliement“
Jonathan
“Il faut aboutir à une culture
ni élitiste ni réservée. Pour de
l’underground, je n’aurais pas
besoin d’aller forcément
jusque dans le 19 et le 20ème
,
pouralleràl’OpéraGarnier,
je n’aurais pas besoin de
dépenser 100 euros… Ce serait
une culture déconnectée des
question de catégories
socio-professionnelles“
Cyrille
Paris, Rome et New York forment le trio de tête qui se
rapproche le plus d’une idée de ville idéale. Chauvinisme,
fierté ou simplement conscience de vivre dans la “plus
belle ville du monde“, les Parisiens sont donc viscéralement
attachés à Paris. La deuxième position de Rome - pour 22%
de notre échantillon - peut surprendre car New York revient
systématiquement dans les conversations en groupe.
Cependant à l’heure de l’hyper-concentration urbaine et du
développement des mégalopoles, Rome reste une capitale à
taille humaine qui, dans l’esprit des Parisiens, incarne encore
un équilibre de vie où le Bien-être et la gastronomie jouent un
rôle clé. Pour eux, au-delà du cliché, la “ Dolce Vita” reste une
réalité dans la Ville et correspond aussi à un idéal de vie facile
qui continue de faire rêver.
Les attributs positifs récurrents de Rome sont aussi et toujours
la lumière de la ville, son offre culturelle indémodable et une
possibilité de shopping haut de gamme : “Je peux rester des
heures dans le Trastevere et me dire qu’ensuite j’irai faire un tour
chez Prada, juste pour voir ” déclare une Parisienne.
“ Il y a des affinités
entre Rome et Paris,
c’est peut-être l’histoire qui
veut ça. Mais nous les
Parisiens,nousnoussentonsun
peu chez nous à Rome et
j’ai l’impression que c’est aussi
le cas des Romains à Paris.
A New York aussi, l’Italie est
très présente“
Philippe
Les Parisiens adorent New York et entretiennent avec
la ville une relation passionnelle et privilégiée : 36 %
d’entre eux seraient en effet prêts à quitter Paris pour
NewYork,tandisque19%iraientàLondresouàRome
ex-aequo et 13 % à Madrid.
Les atouts de New York sont très nombreux aux yeux
des Parisiens et le mythe de “tous les possibles”
y recouvretoujoursuneréalitétangible,dontilsseraient
prêts à faire l’expérience s’il fallait quitter Paris du jour
au lendemain.
L’unité et la beauté architecturale de Manhattan
s’impose comme un atout majeur dans un cadre de
vie unique car “New York contient le monde”.
“On idéalise New York car on y est allé avec l’imagination
avant même d’y être allé physiquement. En fait d’un coup,
c’est là comme dans un film, la fumée qui s’échappe des
égouts, les sirènes etc.”
Si l’unité et l’univers esthétique de Manhattan jouent
pleinement, c’est surtout l’identité ultra cosmopolite
de la “grosse pomme” qui continue d’attirer. Les
trentenaires expriment un attachement de plus en
plus fort vis-à-vis de Brooklyn et de son mode de vie.
L’argent, la créativité et le travail sont les idées et les
motifs qui reviennent le plus souvent dans la bouche de
ceux qui seraient prêts à y partir.
Nouveau symbole du New York rêvé des Parisiens,
la High Line rassemble aussi les atouts d’un idéal de
ville réinventée : elle repose sur le patrimoine industriel
de New York et s’impose comme une passerelle dans
la ville, une promenade écologique le long de l’Hudson
River.
LES VILLES POUR LESQUELLES LES PARISIENS SERAIENT PRÊTS À QUITTER PARIS :
Partant de la morphologie de Paris, nous avons donc fait
“plancher” les Parisiens sur la réinvention de leur ville en les
invitant à y importer des éléments appartenant à des villes
étrangères. Le jeu de ce nouveau Paris, culturellement modifié
et juxtaposé, fait apparaître quelques lignes de force :
•	 La Nature est au centre de la ville, l’unité écologique gagne
	 du terrain, de nouveaux paysages apparaissent
•	 La Beauté d’origine est omniprésente, elle est complétée
	 par de nouveaux monuments, de nouveaux styles
•	 La mer est aux portes de la ville, la vie de plage est possible
	 sous une lumière et un soleil romain
•	 La mobilité est à la fois intelligente et silencieuse : on va très
	 vite partout et calmement
•	 La ville est “collaborative” : le citoyen est directement
	 partie prenante des décisions de son quartier
•	 La créativité irrigue la production quotidienne, on évoque
	 même la “mue positive de Paris”
•	 La ville est ouverte, les divisions sociales s’estompent
•	 La ville vit la nuit
•	 Le sous-sol est aussi un lieu de vie et un lieu de création.
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  • 1. PRINCIPAUX RÉSULTATS D’UNE ÉTUDE HAPPYCURIOUS POUR MASTERCARD
  • 2. Cette étude s’inscrit dans le prolongement des études sociologiques précédemment conduites par happycurious pour Priceless Paris. New York, Londres, Rome, Madrid, Munich, Stockholm, Istanbul et Moscou ont toutes en commun quelque chose d’inestimable : ce sont des “Priceless Cities”. Cette année, nous avons invité les Parisiens à s’exprimer sur leur expérience de ces grandes villes dont l’aura, l’influence culturelle et l’histoire attirent chaque année des millions de visiteurs. Qu’est-ce qui les rend uniques ? En quoi font-elles rêver les Parisiens ? Nous avons cherché à mettre à jour la “Ville rêvée des Parisiens”. En prenant le meilleur de ces villes, est-il possible de définir les contours d’une ville idéale ? Est-ce New York ? Est-ce Rome ?… et pourquoi pas Stockholm ou Istanbul ? Ne pourrait-on pas s’amuser à extraire le meilleur de chacune de ces Priceless Cities pour en construire une à la mesure de nos rêves et de nos délires ? C’est le jeu auquel nous avons invité les Parisiens dans le cadre de cette étude conduite du 26 janvier au 6 mars 2015 sur la base d’une méthodologie qualitative et quantitative : 3 focus groupes de 8 à 12 personnes, 800 Parisiens voyageant souvent* interrogés en ligne. * prennent l’avion au moins 4 fois par an.
  • 3. Le terrain de cette étude a été conduit du 26 janvier au 6 mars 2015 sur la base d’une double méthodologie qualitative et quantitative : Conduite de 3 focus groupes semi-directifs de 8 à 12 personnes (durée moyenne deux heures). 808 Parisiens interrogés en ligne : recrutement d’un panel CSP + sur la base du critère de fréquence des déplacements hors de France, prenant l’avion pour une destination étrangère au moins 4 fois par an. Panel des villes retenues : Istanbul, Londres, Rome, Madrid, Munich, New York, Stockholm et Moscou, c’est-à-dire des villes dans lesquelles MasterCard a développé le programme Priceless Cities. Qu’est-ce que le Programme Priceless Cities ? Ce programme propose aux titulaires de cartes MasterCard des avantages exclusifs pour profiter du meilleur de capitales ou grandes villes internationales  à l’occasion d’événements d’exception et conçus sur mesure (rencontre d’artistes, visites de coulisses, accès privés à des rendez-vous sportifs ou musicaux).
  • 4.
  • 5. Lorsqu’il est demandé aux Parisiens de résumer en quelques mots ce qui définit leur ville idéale, la beauté est en première ligne :l’esthétiquedelavilleestprimordiale,cequ’elleoffreau regard quotidiennement est essentiel pour les Parisiens. Ainsi, pour près de la moitié ce ceux que nous avons interrogés, “labeautéarchitecturaleetvisuelle” est le 1er critère qui définit une ville où il fait bon vivre. Ce qui semble se dessiner est un rapport quasi photographique à la ville : “ Ma ville idéale est belle, le cadre qu’elle offre est beau” (Anna), et de nombreux Parisiens expriment leur aversion pour les “ péchés architecturaux”. La beauté en soi est un prérequis à toute projection d’une ville rêvée. Le Parisien revendique son statut d’habitant esthète, dont les critères peuvent varier selon les regards (l’esthétique haussmanienne n’est pas forcément le référent de tous les Parisiens, nous y reviendrons). Enfin, cette exigence esthétique s’applique autant à la ville elle- même qu’à ce qu’elle offre : “Beauté de la ville et beauté dans la ville” nous dit Delphine, faisant ainsi référence autant à la dimension visuelle qu’aux activités urbaines. POUR 44,7 % DES PARISIENS INTERROGÉS, LA “BEAUTÉ VISUELLE ET ARCHITECTURALE” EST LE 1ER CRITÈRE QUI DÉFINIT UNE VILLE OÙ IL FAIT BON VIVRE.
  • 6. VIVRE DANS UN VILLAGE EN PLEINE VILLE Les Parisiens attendent de leur ville qu’elle bouillonne de possibilités et d’activités. Ce besoin d’agitation s’accompagne cependant d’un “esprit de village”. Une fois rentré dans “son” quartier, le Parisien veut se sentir comme dans “son” village. Il y connaît ses voisins, tout y est calme et à portée de main, et le commerce de proximité y joue un rôle central : “ le shopping de proximité, c’est d’une richesse énorme, car c’est ce qui permet aussi d’avoir cette vie de village spécifiquement parisienne. Cela participe du charme de la ville ” nous dit Delphine. LA NATURE URBAINE OU LE DÉSIR DE “ VILLE À LA CAMPAGNE” “Oxygène, aération, verdure… c’est ce qu’il y a de plus difficile à trouver dans une ville” (Frédéric). Les Parisiens interrogés expriment un fort besoin de nature, à tous les niveaux : le fantasme du bout de campagne chez soi, tout d’abord (comme le dit Anna : “ dans ma ville idéale j’aurais une petite maison dans la villeavecunpetitjardin”) ; le sujet de l’harmonie entre la pierre, le béton et la verdure est également une préoccupation constante au sujet de la Ville idéale : “ en fait le vert serait au centre de la ville, ainsi que sur toute sa périphérie. Et entre les deux se combineraient de hauts buildings et des grandes avenues, avec des petites rues et des quartiers comme on peut en trouver dans le centre de Londres” imagine Cyrille. “Je rêve de la ville-forêt et l’image qui me vient spontanément à ce sujet c’est celle de Central Park où le rideau d’arbres découvre des immeubles magnifiques” Timothée. Et cette question va souvent jusqu’à prendre en compte des considérations sociales liées aux questions d’aménagement urbain : ainsi Baptiste souhaite “repenserlavilleautourdel’espace vert au lieu de faire des ceintures autour de la ville (comme à Berlin et Londres), faire des logements sociaux autour du parc qui seraient le centre de la ville pour ne pas exclure les gens moins favorisés, comme c’est le cas à Paris ou à New York.” “L’agitation de la ville, c’est un besoin. Il faut qu’il se passe des choses, mais avec de la nature pas loin de moi. Je veux de la campagne à la ville !” Delphine
  • 7. BIEN-ÊTRE ROME 57 % STOCKHOLM 48 % PARIS 50 % 1 2 3 GASTRONOMIE MADRID 51 % ROME 76 % 2 3 PARIS 90 % 1 VIE NOCTURNE PARIS 55 % LONDRES 70 % 2 3 NEWYORK 72% 1 SHOPPING NEW YORK 75 % PARIS 77 % 2 3 LONDRES 79 % 1 VIE CULTURELLE PARIS 86 % 1 NEW YORK 61 % LONDRES 68 % 2 3
  • 8. ParisestindiscutablementLAcapitaledelagastronomieselon les Parisiens. Cette revendication repose sur la combinaison de la grande tradition culinaire française et de l’émergence de la nouvelle scène, Fooding notamment. Beaucoup évoquent spontanément “les nouveaux restaurants” et l’ouverture, chaque jour, d’une nouvelle adresse dans la capitale. Si Rome est également fortement associée au “bien-manger”, son offre est cependant jugée moins riche. Pour les Parisiens, la gastronomie romaine est pétrie d’histoire et de tradition familiale : “à Rome on mange romain et c’est parfait comme ça !” résume Martin. Madrids’imposeégalementcommeunecapitalegastronomique reconnueparlesParisiens :sonimagedeplacebouillonnantede la gastronomie, entre tradition et innovation, reste très ancrée dans les esprits.   Parailleurs,LondresetNewYorksontsouventcitéescommedes villes à l’offre gastronomique forte (“Londres c’est la gastronomie. Mais pas pour leur cuisine à eux ! Mais surtout parce qu’on y trouve toutes les autres cuisines” Cyrille). Les Parisiens semblent surtout plébisciter les villes ayant une identité culinaire propre. “Une belle ville est une ville où il fait bon manger” Delphine GASTRONOMIE PARIS 90,1 % ROME 76,4 % MADRID 50,9 %
  • 9. Parisrestelacapitaledelaculturepourunemajoritéécrasante de Parisiens : son statut de ville-musée et de ville-cinéma, le renouvellement des galeries, notamment dans le nord- est parisien, sont autant de preuves vivantes du dynamisme culturel de leur ville. “Chaque quartier parisien respire la culture”, rappelle Cyrille, et globalement “l’exception culturelle française” est revendiquée avec fierté par un grand nombre des Parisiens interrogés. Londres et New York ne sont pas loin derrière, cependant perçues comme des scènes plus modernes, davantage axées “ art contemporain”. New York en particulier se vit culturellement sous l’angle du divertissement. La ville américaine est régulièrement qualifiée de capitale de l’entertainment : “dans la même soirée la ville te permet de combiner musée, stand-up comedy, match sportif et vernissage festif dans une galerie d’art ” Axel. “À Paris on a vraiment un accès privilégié à la culture, c’est ce dont je me suis renduecompteenvoyageant. ” Emma VIE CULTURELLE PARIS 85,6 % LONDRES 67,6 % NEW YORK 61,4 %
  • 10. Pour le shopping, les Parisiens plébiscitent fortement Londres. Pour beaucoup il s’agit de la “capitale de la mode  ”. Les Parisiens s’enthousiasment pour Oxford Street, mais aussi pour les Sunday Markets et tous les trésors cachés du East End. LesParisiensexprimentégalementleursatisfactionsurl’offredeParisen matièredeshopping,etmettentenavantdeuxquartiersquileurtiennent à cœur : le Marais et le 6ème arrondissement (les rues de Rennes et du Cherche Midi). Paris se voit toutefois reprochée un certain classicisme : pour Delphine “ce qu’offre Paris est très bien, mais la ville est encore trop envahie de chaînes, de retail de masse. Il faut plus d’extravagance, de petits créateurs qui resteraient accessibles. A New York on trouve tout cela. ” New York, justement, est saluée pour les indémodables artères commerçantes de Manhattan (Madison avenue) mais aussi les boutiques de créateurs dans Nolita, Soho ou Chelsea, sans oublier les friperies de Brooklyn. Les Parisiens valorisent notamment les tissus de commerçants indépendants de ces villes – des commerçants plus proches de l’artisanat que de la pure distribution. “Je préfère les commerces à taille humaine ” (Nicolas), “surtout pas de centre commercial !” (Stéphanie)… De fait, les personnes interrogées rejettent le concept du “ mall ” fourre-tout etsanspersonnalité.Seulescertainesréférencesparisiennesconservent un statut à part : les Galeries Lafayettes ”pour faire des cadeaux, pour faire du shopping exceptionnel” (Olivier), le Bon Marché qui est “ un lieu culturelenlui-même.Unendroithistoriquequiproposeunesélectionpointue” (Maud) L’importance du goût d’ailleurs : Le déplacement à Londres ou à New York entraîne par ailleurs un comportement différent des Parisiens en matière de shopping : ils ressentent dans ces villes une nouvelle pulsion d’achat qui n’est pas étrangère aux mécanismes d’identification à la culture locale. Cette différence d’attitude consumériste se traduit notamment par le fait de vouloir posséder des vêtements ou des accessoires, qui sont autant de signaux culturels attribués à la ville : “mon jean de Londres” ou encore “ la calculette que j’ai acheté au MOMA”. Certaines enseignes font enfin l’objet d’un culte touristique à part entière, c’est par exemple le cas de Acne Studio à Stockholm que l’on peut“cocher ”unpeucommeoniraitvisiterunmonumentouunmusée. SHOPPING LONDRES 79,1 % PARIS 77,4 % NEW YORK 75,1 % “J’ai complètement fixé sur une veste que j’avais vu à New York et que je regrettais de ne pas avoir acheté. Quand je l’ai revue à Paris, elle ne ressemblait plus à rien, c’était plus la même…“ Cyrille
  • 11. New York, “ la ville qui ne s’arrête pas ”, New York et “sa nuit qui ne finit jamais”… New York est donc pour les Parisiens la reine de la vie nocturne. Ils retiennent du NY-By-Night l’expérience d’une ville qui offre toutes les possibilités, toutes les libertés, toutes les combinaisons : “quand tu commences une soirée quelque part, tu ne la finis jamais au même endroit. La nuit à New York est très itinérante, et se prête à l’unexpected.” (Axel) Londres est également prisée pour sa vie nocturne. Cela commence avec le pub de l’afterwork où tout le monde se retrouve, et les Parisiens se délectent de l’éventail “ impressionnant ” de possibilités qui s’ouvre à eux ensuite : les clubs en tous genres, les lieux aménagés pour danser (hangars, anciennes écuries…), et les bars dansants, accessibles et festifs, que les Parisiens envient beaucoup aux Londoniens. La capitale anglaiseestglobalementrattachéeàlaMusique :Londresserait la ville de la Pop par excellence, et les Parisiens déclarent le sentir partout dans la ville quand ils sortent. Paris fait partie du podium, le retour de la nuit parisienne dont on parle depuis 3 ans, est à nouveau perceptible. Enfin, il est important d’évoquer le cas de la nuit à Moscou (“le New York de l’Est” dixit Cyril et Olivier) : les sorties semblent y être “dangereuses mais complètement dingues” (Axel) et ont en tous cas profondément marqué ceux qui les ont expérimentées comme ceux à qui la nuit moscovite a été contée. VIE NOCTURNE NEW YORK 72,5 % LONDRES 70,5 % PARIS 55 %
  • 12. Les Parisiens aspirent de plus en plus au bien-être, dans chaque ville dont ils font l’expérience, et chacune semble les satisfaire à sa manière. En effet, mis à part le cas particulier de Moscou, toutes les villes du panel sont créditées d’une réputation de ville où il fait bon vivre. Si l’on en croit le trio de tête, pour les Parisiens, le bien- être serait plus facilement l’apanage des villes d’Europe : le bon-vivre trouverait ses racines dans un art de vivre à l’Européenne. Les Parisiens semblent généralement très sensibles à la “ dolce vita ”, qu’ils ressentent dans l’expérience physique de Rome, sur chaque place, dans chaque rue piétonne. Atout indiscutable de cette douceur de vivre, la météo romaine fait l’unanimité : “la météo de Rome est celle qui se rapprocherait le plus de celle de la ville idéale”, résume Delphine. Paris est 2ème de ce classement, et il apparaît que l’éloignement du Parisien altère positivement son regard sur la capitale française : le Parisien qui juge habituellement sa ville stressante et sans oxygène, constate une fois qu’il a connu d’autres paysages urbains, que Paris offre comparativement beaucoup de verdure et de douceur à ses habitants. Stockholm, enfin, est à la fois immédiatement associée à la nature et au modèle social suédois. À tel point que la ville est un épicentre de bien-être, y compris pour ceux qui n’y sont jamais allés : “Stockholm, je ne connais pas mais pour moi c’est la ville du bien-être”, nous dit ainsi Cyril. “Un archipel d’îles, cela fait un point de départ naturel incroyable pour imaginer une ville idéale” Frédéric BIEN-ÊTRE ROME 57,4 % PARIS 50,7 % STOCKHOLM 47,6 %
  • 13.
  • 14. New York, Londres, Rome, Madrid, Munich, Stockholm, Istanbul et Moscou : c’est la diversité culturelle et identitaire de ces grandes villes qu’apprécient les Parisiens avant tout. La mondialisation et l’uniformisation vont à l’encontre de la ville rêvée. La ville rêvée repose sur une diversité vivante en matière de pratiques culturelles et de modes de vie. Par exemple le Sunday Market de Londres, les couleurs du Bosphore ou la convivialité madrilène sont des marqueurs déterminants de l’identité de ces villes. “ Je ne vais pas à Moscou pour me retrouver dans un magasin Abercrombie ou rester dans Kitaï-gorod, je veux découvrir autre chose” Maxime “ Les belles villes ne doivent pas devenir des produits et on a tendance à retrouver les mêmes enseignes un peu partout…heureusement j’ai l’impression qu’on en revient et que l’on va retrouver de l’originalité, du made in quelque part” Christine
  • 15. Les Parisiens se déclarent très attachés au facteur humain, à l’importance d’une sociabilité plus ouverte et plus forte : celles des villes du Sud. A la météo et à la lumière – souvent pointées comme des manques à Paris, s’ajoute l’attrait de certains rites populaires et immuables. Au fil des discussions, un clivage s’établit entre le modèle de la grande ville méridionale et celui de la ville du Nord, plus anglo-saxon avec un mode de vie plus actif et moins contemplatif. Autre clivage relevé, celui des villesesthétiques(Rome,Paris) vs. villes chaotiques (Moscou, Istanbul). Les premières pouvant présenter les limites de la ville musée, villes qui se regardent, qui se visitent. Les secondes sont plus assimilées à des expériences, quelquefois mêmes déconcertantes parce que totalement incomparables. “Ce que j’ai adoré à Rome, c’est le rite de la passeggiata, ce moment où tous les gens se retrouvent dans la rue, juste histoire de se retrouver ensemble quand il fait moins chaud” Marie “Le charme d’une ville, il n’est pas dans ses musées, il est dans son rythme, dans ses couleurs, il vient des gens et souvent aussi du mélange entre la modernité et la tradition, comme par exemple à Istanbul ” Amanda “Ce que j’ai tout de suite aimé à Moscou, c’est le côté mais qu’est- ce que je fais là ? Et aussi l’alliance du kitsch et du bling bling” Martin
  • 16. “Pour moi, le plus important ce serait de travailler : dans ma ville idéale, tout le monde aurait du travail. ” Victoria Si la dynamique économique d’une ville n’est pas la première des préoccupations des Parisiens interrogés sur la ville idéale, l’accomplissement professionnel est un facteur d’attractivité et d’équilibre plus particulièrement attribué à deux centres économiques majeurs : New York et Londres. Les deux villes restent durablement perçues comme les villes de tous les possibles professionnels. On peut donc les qualifier de “villes-tremplin”, c’est-à-dire des villes où l’on va rencontrer et provoquer des opportunités professionnelles : cette attractivité professionnelle est cependant abordée comme une possibilité provisoire. Les Parisiens se projettent finalement assez peu sur la durée dans ces villes. “ New York, c’est une ville où l’on va vivre pour travailler, pour développer quelque chose, avec une énergie d’entreprendre.” Géraldine “Personne n’y nait, personne n’y meurt : New York n’est qu’une ville de passage ” Laura Au sujet de New York, les Parisiens relativisent toutefois son aura “d’eldorado professionnel ” (pour Emma, “New York c’est plus un fantasme parce que c’est très compliqué d’y travailler ”) et évoquent notamment la précarité du statut de “slasher” : on part à New York pour faire carrière, et l’on finit par y être startupper / photographe / éditorialiste / serveur. “Le rêve américain peut aussi devenir le rêve brisé des wanna be” Geoffroy “New York il y a la liberté, l’emblème de tous les possibles, cette idée du rêve américain où on peut tout recommencer à zéro et refaire une carrière, refaire une vie en terme d’“achievement”. Il y a plus de facilité à faire ce type de changements là-bas qu’en restant à Paris. “ Maxime “ Londres c’est la ville des opportunités, business notamment. Tout y est plus facile à ce niveau. Si je veux monter un projet, c’est à Londres que je le fais. ” Olivier
  • 17. Dans le cas de Rome ou de Paris, le syndrome de la ville-musée peut fait peur aux Parisiens, en particulier aux plus jeunes. Quand on laisse libre court à l’évocation de la ville idéale, l’importance d’un équilibre d’organisation urbaine se fait pressant : un équilibre entre l’ordre et le désordre, entre la tradition et la modernité, entre la production et la contemplation. La ville idéale serait une synthèse un peu utopique de ces aspirations contraires de type ville à la campagne. Si le bien-être et l’identité Design de Stockholm conviennent aux Parisiens et s’ils reconnaissent à Munich une attractivité culturelle, ils reprochent à ces deux villes d’être aseptisées et un peu trop sages à leur goût. Les nouvelles générations expriment plus spontanément leur enthousiasme vis-à-vis de deux villes, jugées plus “exotiques” parce que très différentes sur un plan culturel et sociologique : IstanbuletMoscou.Istanbulrecueilleactuellementlessuffrages des jeunes générations, en raison de sa capacité à stimuler de nouvelles formes de créativité (dans la musique notamment) et à savoir “faire la fête” de façon spontanée. Moscou a quant à elle un “parfum de soufre” et une capacité à “déboussoler” qui la rend très attractive. La capitale russe se prête aussi plus volontiers à un mode de vie improvisé où les jeunes Parisiens viennent bousculer leurs repères et se félicitent même d’une certaine “rudesse” des relations sociales, jugées moins hypocrites. “Moscou est unique parce qu’extrême. Tu aimes ou tu n’aimes pas Moscou. New York par exemple, ou Paris, on peut s’en accommoder. Alors que Moscou est une ville qui prend vraiment sur toi, elle a un impact très fort.“ Cyrille
  • 18. Pour certains la ville rêvée relève simplement de l’expérience touristique, c’est-à-dire une ville dans laquelle on n’habite pas, où l’on est simplement de passage. C’est ce que nous dit Sébastien : “être un simple visiteur dans une ville c’est un privilège, on a pas de contraintes, on voit la ville de façon superficielle, on s’y projette un peu mais on est pas d’ici ”. Cependant les villes auxquelles les Parisiens sont le plus attachés sont surtout des “villes à vivre”. De passage à Rome, à New York ou à Madrid, ils aiment se sentir un peu chez eux et y retrouver des repères quand ils y reviennent. On s’éloigne de l’expérience du touriste, pour se rapprocher de celle de “citoyen du monde“ ou habitant transitoire d’une ville à laquelle on peut s’identifier. Particulièrement perceptible chez les trentenaires, l’effet “Airbnb” - éventuellement doublé de l’expérience Erasmus, favorise une appropriation plus rapide de ces villes, de ces autres modes de vie. Les Parisiens plus âgés ne sont pas en reste et beaucoup d’entre eux prennent l’habitude de revenir dans les grandes capitales en s’y créant presque des habitudes. “J’aime me sentir comme dans une carte postale“ Emma “En fait New York c’est comme un drogue dure… une fois que tu y as goûté tu peux plus t’en passer, donc tu y reviens“ Nicolas
  • 19.
  • 20. Nous avons demandé aux Parisiens de compléter spontanément cette phrase. Laissant libre court à leur imagination, ils ont alors ouvert le champ des possibles. Voici les idées clés et éléments transversaux qui ressortent de cet exercice : MOBILITÉ La mobilité est une préoccupation majeure des Parisiens, ils l’abordent spontanément dès qu’il leur est demandé d’imaginer ce que permettrait leur ville rêvée. Celle-ci s’étendrait sur une distance raisonnable, émaillée d’un réseau dense de transports en commun, de préférence extérieurs (bus et tramway). Pouvoir se rendre partout (et notamment à leur travail) à pied ou en vélo…et en toute sécurité, est une priorité quasi unanime pour les Parisiens interrogés. BIEN-MANGER Dans la ville rêvée des Parisiens le “ bien-manger” est partout, et partout les Parisiens veulent pouvoir manger de tout. La gastronomie est omniprésente, dans le cadre du travail ou d’une sortie, et jusque dans la rue : les Parisiens affectionnent l’effervescence culinaire qui caractérise l’espace public dans des villes très vivantes comme Madrid, Rome ou Istanbul. Ils soulignent également les qualités du street food d’influence anglo-saxonne, et désirent qu’il soit possible de commander tout ou presque dans la rue. On note que la gastronomie rejoint plus largement la mode et les arts dans les ingrédients constitutifs du capital économique et culturel d’une ville – une ville doit offrir du bien-manger “pour être attractive et avoir une image moderne et innovante” (Martin) : le soft power passe désormais aussi par l’assiette.
  • 21. L’EAU L’eau est une thématique constante dans l’évocation de la ville idéale : la mer à 30 minutes de métro du centre de Rome, les plages proches de la mégalopole New Yorkaise (Coney Island, Long Island), le fleuve Isar à Munich dans lequel on peut se baigner, le Bosphore…  La proximité de la mer est vue comme un bienfait et elle n’en finit pas de stimuler l’imaginaire et l’envie d’une ville-plage  “dans laquelle  je pourrais me baigner tous les jours !” (Géraldine) Qu’il soit associé à un moment de détente ou à une activité sportive, l’élément aquatique est synonyme de bien-être et de beauté pour les Parisiens.  LE CIVISME COLLABORATIF L’idéed’unretourdesvaleursciviquesestégalementrécurrente. “Dans la ville idéale on discute, on prend ses responsabilités, on s’investit”, considère Chloé. Les Parisiens aspirent à être davantage acteurs de la vie et de la décision urbaine, à l’échelle de leur quartier voire de la ville dans son ensemble. Le succès de la campagne “Madame la Maire, j’ai une idée”, lancée par Anne Hidalgo dans le cadre du budget participatif, confirme ce que disent les Parisiens que nous avons interrogés : en 2 mois, plus de 5.000 propositions ont été soumises par les Parisiens. “On retrouve le sens de la cité, de la citoyenneté, dans la ville idéale. On peut redevenir un membre actif de la cité, et participer à l’équilibre de la vie en ville.“ Martin
  • 22. LA FICTION DANS LA VILLE Les Parisiens se montrent très attachés à l’idée que l’art et la culture font partie du quotidien dans cette ville rêvée : ceux qui sont passés par Moscou évoquent par exemple spontanément la Padriarcha Prudy, lieu emblématique du roman culte de Mikhaïl Boulgakov, “Le Maître et Marguerite ”. Axel considère quel’“onpeutmettreunesérietélésurchaquequartiernewyorkais” et Emma se réjouit qu’à Paris et New York “ il y a quelque chose qui te rappelle un film à chaque coin de rue”. De la “nuit sauvage” de Moscou à la Dolce vita de Rome, la ville idéaledesParisiensregorgederéférencesetinspirel’imaginaire de ses habitants.  RÉSIDENCES D’ARTISTES La beauté de la ville-musée touche les Parisiens, mais ils attendent de leur ville  qu’elle sache  attirer, encourager et stimuler les artistes du Monde quels que soient leur domaine d’expression : la ville idéale sait attirer les artistes à l’instar de Berlin ou d’Istanbul souvent cités en exemple dans ce domaine. Car l’offre artistique ne saurait se limiter aux seuls murs des musées, et pour les plus jeunes notamment le street art est symptomatique d’une ville idéale, vivante, artistique. “La ville idéale doit être un monde de vie ! Une ville sans tag, par exemple, est une ville qui manque de vie. Le tag, le street art, ça dit ça aussi : que les habitants s’accaparent leur ville, la décorent, la font vivre. Dans la ville idéale, nous pouvons tous être artiste“ Martin
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  • 24. “Paris sera toujours Paris, qu’est-ce que tu veux qu’il fasse d’autre ?” cetteformuledeFrédéricDardillustreprécisémentl’exercicede créativité auquel nous nous sommes livrés avec les Parisiens. Au fond, “si Paris était autre chose ”, qu’est-ce que serait Paris ? Forts de l’expérience des huit autres “Priceless cities”, nous avons travaillé en groupe sur les projections, les adjonctions concrètes dont pourrait faire l’objet “la plus belle ville du monde”. L’attachement des Parisiens à leur ville est à la fois perceptible dans le volet qualitatif et quantitatif de l’étude. Paris marque le point d’équilibre de la plupart de leurs aspirations, y compris quand elles sont contradictoires. Parmi les atouts structurants les plus souvent cités : Labeautéarchitecturaleetlarichesseculturellesontappréciées dans leur dimension quotidienne (syndrome du “ je ne me lasse pas de la beauté quotidienne de Paris” précédemment observé dans les études happycurious pour Mastercard) La richesse de la vie sociale de plus en plus ancrée dans une dynamique de proximité : les Parisiens expriment leur attachement au village dans la ville, avec sa mosaïque d’arrondissements qui se complètent. “Paris est une somme de quartiers, et on trouve une vie de village dans chaque quartier” (Maud) La place gastronomique : les Parisiens défendent leur culture du “bien manger” et considèrent même avec fierté que Paris serait à l’origine d’une rehaussement de la gastronomie mondiale : “c’est toute notre gastronomie qui a inondé les grandes villes étrangères.” (Martin)
  • 25. Deux autres notions confortent les Parisiens dans le choix de Paris – en tant que base d’une ville idéale : La notion d’Art-de-vivre : à la fois abstraite et concrète, la notion d’art de vivre parisien est régulièrement mise en avant : “Paris c’est la capitale de l’art de vivre, c’est une ville d’épicuriens, avec une vraie aspiration à bien vivre, à profiter de la vie. C’est une ville pas trop speed, où l’on essaie d’équilibrer vie professionnelle et….tout le reste. On a créé une façon de vivre !” Solène La taille de la ville : suffisamment grande pour tout offrir, Paris bénéficie d’une morphologie et d’une taille avantageuses. Son étendue et son réseau de transports sont tels que tout reste accessible : “l’idéal en termes de mobilité reste Paris, qui propose le juste maillage par rapport à la densité de la ville.” Frédéric
  • 26. La satisfaction des Parisiens se heurte à l’idée d’une ville un peu trop sage, du risque d’une ville-musée que les plus jeunes souhaitent bousculer en prenant appui sur l’exemple d’autres grandes villes. Plusieurs idées alimentent ce reproche d’une “ belle ville un peu endormie ” : Le manque d’excentricité : certains nous parlent même de la “chasteté  de Paris”, comparée à des villes qu’ils jugent bouillonnantes et imprévisibles comme New York, Moscou, Londres ou Istanbul. Cela tiendrait pour eux au fait que Paris est une ville compartimentée, socialement et culturellement. Les Parisiens sont en demande de plus grande mixité socio- culturelle. L’impulsion créative : le thème de la force créative fortement associé au Paris du 20ème siècle fait l’objet d’une préoccupation manifeste des Parisiens. Le doute s’installe sur la capacité de Paris à défier les nouvelles cités culturelles que sont Berlin, Istanbul et dans une moindre mesure Moscou. C’est l’idée d’avant-garde qui semble faire défaut. Le dynamisme économique : la crise étant passée par là, l’idée d’un déclinisme économique est pointée dans une moindre mesure. En comparaison de Londres et de New York qui ont toujours l’image de catalyse d’énergies et de moteurs économiques, Paris souffrirait d’un manque d’esprit d’entreprise, un manque de prise de risques dans ce domaine.
  • 27. “A Paris je rendrais les galeries, les musées, la vie culturelle plus vivants, je les sortirais de leur carcan, je les rendrais plus ”friendly user ” : faire une soirée dans le Louvre, découvrir une expo pendant l’apéro…“ Emma “Globalement les Parisiens ont trouvé un bon équilibre. Il manque juste l’agitation d’un New York ou d’un Londres. Car Paris a un rythme culturellement pré-défini : il manque le grain de folie, l’extravagance qu’on trouve ailleurs, une forme de liberté“ Philippe “A Paris, on habite dans un quartier, on travaille dans un autre, les gens sont partout… On manque de point de ralliement“ Jonathan “Il faut aboutir à une culture ni élitiste ni réservée. Pour de l’underground, je n’aurais pas besoin d’aller forcément jusque dans le 19 et le 20ème , pouralleràl’OpéraGarnier, je n’aurais pas besoin de dépenser 100 euros… Ce serait une culture déconnectée des question de catégories socio-professionnelles“ Cyrille
  • 28. Paris, Rome et New York forment le trio de tête qui se rapproche le plus d’une idée de ville idéale. Chauvinisme, fierté ou simplement conscience de vivre dans la “plus belle ville du monde“, les Parisiens sont donc viscéralement attachés à Paris. La deuxième position de Rome - pour 22% de notre échantillon - peut surprendre car New York revient systématiquement dans les conversations en groupe. Cependant à l’heure de l’hyper-concentration urbaine et du développement des mégalopoles, Rome reste une capitale à taille humaine qui, dans l’esprit des Parisiens, incarne encore un équilibre de vie où le Bien-être et la gastronomie jouent un rôle clé. Pour eux, au-delà du cliché, la “ Dolce Vita” reste une réalité dans la Ville et correspond aussi à un idéal de vie facile qui continue de faire rêver. Les attributs positifs récurrents de Rome sont aussi et toujours la lumière de la ville, son offre culturelle indémodable et une possibilité de shopping haut de gamme : “Je peux rester des heures dans le Trastevere et me dire qu’ensuite j’irai faire un tour chez Prada, juste pour voir ” déclare une Parisienne. “ Il y a des affinités entre Rome et Paris, c’est peut-être l’histoire qui veut ça. Mais nous les Parisiens,nousnoussentonsun peu chez nous à Rome et j’ai l’impression que c’est aussi le cas des Romains à Paris. A New York aussi, l’Italie est très présente“ Philippe
  • 29. Les Parisiens adorent New York et entretiennent avec la ville une relation passionnelle et privilégiée : 36 % d’entre eux seraient en effet prêts à quitter Paris pour NewYork,tandisque19%iraientàLondresouàRome ex-aequo et 13 % à Madrid. Les atouts de New York sont très nombreux aux yeux des Parisiens et le mythe de “tous les possibles” y recouvretoujoursuneréalitétangible,dontilsseraient prêts à faire l’expérience s’il fallait quitter Paris du jour au lendemain. L’unité et la beauté architecturale de Manhattan s’impose comme un atout majeur dans un cadre de vie unique car “New York contient le monde”. “On idéalise New York car on y est allé avec l’imagination avant même d’y être allé physiquement. En fait d’un coup, c’est là comme dans un film, la fumée qui s’échappe des égouts, les sirènes etc.” Si l’unité et l’univers esthétique de Manhattan jouent pleinement, c’est surtout l’identité ultra cosmopolite de la “grosse pomme” qui continue d’attirer. Les trentenaires expriment un attachement de plus en plus fort vis-à-vis de Brooklyn et de son mode de vie. L’argent, la créativité et le travail sont les idées et les motifs qui reviennent le plus souvent dans la bouche de ceux qui seraient prêts à y partir. Nouveau symbole du New York rêvé des Parisiens, la High Line rassemble aussi les atouts d’un idéal de ville réinventée : elle repose sur le patrimoine industriel de New York et s’impose comme une passerelle dans la ville, une promenade écologique le long de l’Hudson River. LES VILLES POUR LESQUELLES LES PARISIENS SERAIENT PRÊTS À QUITTER PARIS :
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  • 31. Partant de la morphologie de Paris, nous avons donc fait “plancher” les Parisiens sur la réinvention de leur ville en les invitant à y importer des éléments appartenant à des villes étrangères. Le jeu de ce nouveau Paris, culturellement modifié et juxtaposé, fait apparaître quelques lignes de force : • La Nature est au centre de la ville, l’unité écologique gagne du terrain, de nouveaux paysages apparaissent • La Beauté d’origine est omniprésente, elle est complétée par de nouveaux monuments, de nouveaux styles • La mer est aux portes de la ville, la vie de plage est possible sous une lumière et un soleil romain • La mobilité est à la fois intelligente et silencieuse : on va très vite partout et calmement • La ville est “collaborative” : le citoyen est directement partie prenante des décisions de son quartier • La créativité irrigue la production quotidienne, on évoque même la “mue positive de Paris” • La ville est ouverte, les divisions sociales s’estompent • La ville vit la nuit • Le sous-sol est aussi un lieu de vie et un lieu de création.