1. Formation pour le CRET-LOG – 1er juin 2017
La visibilité scientifique du
chercheur, quels enjeux ?
Isabelle Gras
SCD AMU
Département de l’ingénierie documentaire
4. Les sociétés savantes ont impulsé la diffusion
des articles scientifiques
• Les premières revues scientifiques apparaissent au 17e siècle :
- revue anglaise Philosophical Transactions of the Royal Society of London fondée par
Henry Oldenbourg en janvier 1665.
- revue française le Journal des Sçavans éditée par l’Académie Royale des Sciences en
mars 1665.
⇒ La signature de l’article assure au savant la paternité des
résultats ( art. L. 113-1 du CPI en vigueur ).
⇒ La revue devient un registre de propriété intellectuelle.
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5. Diktat du Publish or Perish
La politique publique de la recherche consacre des logiques
d’évaluation sur la base d’indicateurs bibliométriques
(new public management) :
- Classement de Shanghai
- Contexte européen
- Loi de programme pour la recherche (2006)
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6. Au début des années 1970, les mentions « tous
droits réservés » se généralisent dans les
revues scientifiques
NB : La présence de mentions « tous droits réservés » dans les revues scientifiques
s’observe dès la fin du 19e siècle. Ce phénomène se généralise dans les années 1970.
• Prédominance des maisons d’édition commerciales
• Volonté d’avoir un monopole éditorial pour augmenter les taux
de profit
•Modification de l'économie générale du secteur culturel
avec la loi n°57-298 du 11 mars 1957 sur la propriété
littéraire et artistique
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7. Recherches de Pierre-Carl Langlais
publiées dans son carnet de recherche
http://scoms.hypotheses.org/428
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8. Les droits moraux de l’auteur
• Droit à première divulgation : droit de rendre une œuvre
publique.
• Droit de paternité : droit pour l'auteur d'apposer son nom sur la
publication.
• Droit au respect de l’œuvre : droit de s'opposer à la
dénaturation de sa publication par un tiers.
• Droit de retrait ou de repentir : droit modifier ou de retirer la
publication de la diffusion moyennant une indemnisation.
= Droits moraux perpétuels, inaliénables, imprescriptibles, insaisissables.
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9. Les droits patrimoniaux de l’auteur
• Exclusifs : l'auteur étant le seul à même de définir les conditions
d'exploitation de son œuvre.
• Cessibles aux tiers, à titre gratuit ou onéreux.
• Limités dans le temps, contrairement aux droits moraux. Ces
droits patrimoniaux sont reconnus à l'auteur durant toute sa vie,
ainsi qu'à ses ayant droits 70 ans après le décès de ce dernier.
= droits qui permettent à l’auteur d'exploiter sa publication
=> En cas d'atteintes au droit d'auteur, de reproduction,
représentation ou de diffusion sans l'accord de l'auteur, celui-ci peut
intenter une action en contrefaçon au civil ou au pénal.
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10. La logique asymétrique des relations entre
chercheurs et éditeurs
• Les chercheurs fournissent des articles entièrement composés
⇒coût de la prestation éditoriale non justifiée
• Les chercheurs cèdent leurs droits d’exploitation commerciale
exclusifs au profit des éditeurs
⇒les éditeur ont l’exclusivité du droit de diffusion
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11. Analyse de Laurette Tuckerman (chercheuse à l’ESPCI)
qui a participé aux travaux de
la Commission d’éthique du CNRS en 2011
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photo: flickr Hernán Piñera
12. Première partie
La visibilité scientifique dépend des
publications ….
…. qui sont encadrées par les clauses
contractuelles
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13. Le facteur d’impact : critère de différenciation
du marché des revues scientifiques
• Le facteur d’impact (IF) mesure le rapport entre le nombre de
citations et le nombre d’articles publiés par un journal.
• Par le biais du facteur d’impact, articles et revues entretiennent
une forte dépendance.
⇒indicateur de la visibilité d’une revue considéré comme gage de
qualité de la revue.
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14. Scandale ou coup de génie ?
Plus le facteur d’impact est élevé, plus la revue attire les publications
de chercheurs reconnus
qui seront en principe beaucoup citées
= la boucle est bouclée !
⇒ Système qui « s’autogénère » : « l’effet Matthieu » mis en
lumière par Merton
⇒ La moitié des revues à fort FI est publiée par les 4 premiers
éditeurs mondiaux
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15. Top 6 des groupes cotés en bourse
• Reed Elsevier : 2 540 M € de revenus en 2014
• Springer/ Macmillan Science & Education / Nature Publishing Group :
972 M €
• Wiley : 941,5 M €
• Thomson reuters : 869,5 M €
• Wolters Kluwer : 816 M €
• Informa ( Taylor & Francis) : 560 M €
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16. 12 éditeurs publient 75% des 27 000 revues
scientifiques actives
• Les 5 premiers grands éditeurs
• 4 sociétés savantes : ACS, RSC, IEEE, IET
• 3 presses universitaires :
- Cambridge University Press,
- Oxford University Press,
- California University Press
⇒ Avec le numérique, le marché de l’édition scientifique se caractérise
par une très forte concentration
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17. Les prix des abonnements sont arbitrairement
élevés
Spécificité des revues scientifiques :
•Bien public qui prend sa valeur par l’usage
•Bien non substituable => concurrence imparfaite
=> même si les prix augmentent, les institutions continuent
d'acheter car les revues scientifiques sont nécessaires aux
avancées de la recherche.
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18. Le poids des abonnements aux revues
• Face au coût de cette documentation, émergence de consortia
d’achat pour les bibliothèques : ex de Couperin.
• Alors ça c’est le bouquet ! : le modèle de l’abonnement unitaire
à une revue n’est plus prédominant.
• Malgré les efforts entrepris, désabonnements qui créent une
instabilité de l’offre documentaire.
=>Tendance actuelle : licences nationales pour avoir accès à
l’ensemble des fonds numérisés d’un éditeur.
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19. Le coût croissant des revues menace la libre
circulation des connaissances scientifiques
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Photo : flickr jean françois - Un jour, une photo..http://www.llyglad.net
20. Scandale ou coup de génie ?
L’accès aux publications scientifiques issues de travaux de recherche
qui sont majoritairement financés par des fonds publics, doit être
payé par les pouvoirs publics pour que la poursuite des travaux
de recherche.
=> Ce système permet d’asseoir la rente monopolistique de
grands groupes commerciaux.
⇒ Logique de capitalisme de prédation.
⇒ A lire : Richard Monvoisin, « Recherche publique, revues privées ».
Le Monde Diplomatique, décembre 2012.
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21. Les sociétés savantes ont impulsé la diffusion
des articles scientifiques
• Les premières revues scientifiques apparaissent au 17e siècle :
- revue anglaise Philosophical Transactions of the Royal Society of London fondée par
Henry Oldenbourg en janvier 1665.
- revue française le Journal des Sçavans éditée par l’Académie Royale des Sciences en
mars 1665.
⇒ La signature de l’article assure au savant la paternité des
résultats ( art. L. 113-1 du CPI en vigueur ).
⇒ La revue devient un registre de propriété intellectuelle.
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22. Les sociétés savantes ont impulsé la diffusion
des articles scientifiques
• Les premières revues scientifiques apparaissent au 17e siècle :
- revue anglaise Philosophical Transactions of the Royal Society of London fondée par
Henry Oldenbourg en janvier 1665.
- revue française le Journal des Sçavans éditée par l’Académie Royale des Sciences en
mars 1665.
⇒ La signature de l’article assure au savant la paternité des
résultats ( art. L. 113-1 du CPI en vigueur ).
⇒ La revue devient un registre de propriété intellectuelle.
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23. Troisième partie
La visibilité scientifique du chercheur :
quels objectifs ?
Source utilisée : http://urfistinfo.hypotheses.org/2896
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24. Les réseaux sociaux académiques
• Academia ( + de 52 millions d’inscrits)
• et ResarchGate ( + de 12 millions d’inscrits ) dominent le paysage
⇒ Usage des plateformes en fonction des disciplines
⇒ Objectif : se créer un profil académique
⇒ Forte présence des jeunes chercheurs
⇒ Logique : être vu, être repéré (l’intéraction avec les pairs passe au 2e plan)
3e partie : les questions juridiques et éthiques
soulevées par les modèles de diffusion en OA
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25. Les fonctionnalités offertes par les RSA.
L’exemple de ResearchGate
08/02/2018
Titre de la Présentation
> Titre de la partie
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26. Pourquoi les chercheurs utilisent ces
réseaux sociaux académiques ?
1) Pour disposer d’une présence en ligne (enjeu : être contacté facilement)
2) Pour découvrir d’autres chercheurs
3) Pour diffuser ses publications
⇒ L’étude Couperin de 2014 montre que 70% des chercheurs
utilisent les réseaux sociaux académiques
pour faire connaître leurs publications.
08/02/2018
Titre de la Présentation
> Titre de la partie
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27. Les limites des réseaux sociaux académiques 1/3
L’usage des réseaux sociaux académiques
« n’est pas du tout social et est peu interactif » (C.P. Hoffmann et al.)
⇒ Ce ne sont pas des outils de travail collaboratif
⇒ D’ailleurs, Academia a supprimé son module Questions and Answers et ResearchGate,
son module Projects.
⇒ Pour échanger, les chercheurs préfèrent
08/02/2018
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> Titre de la partie
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28. Les limites des réseaux sociaux académiques 2/3
• Vos droits en tant qu’utilisateur sont limités
- Le dépôt est gratuit (pour le moment)
- Le dépôt est exclusif
- La consultation par les lecteurs est gratuite (pour le moment)
• Absence de garanties relatives à
- la pérennité de vos données
- au respect du droit à la paternité et à l’intégrité de votre travail
29. Les limites des réseaux sociaux académiques 3/3
La dimension commerciale : sur quel modèle économique reposent-ils ?
08/02/2018
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> Titre de la partie
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30. Des chercheurs qui renoncent à leur
visibilité sur les réseaux sociaux
académiques
⇒ Voir les arguments évoqués #DeleteAcademiaEdu
08/02/2018
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> Titre de la partie
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32. 3e partie : les questions juridiques et éthiques
soulevées par les modèles de diffusion en OA
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33. Utiliser de manière raisonnée les réseaux
sociaux académiques
Bonne pratique
1) Faire le dépôt dans HAL AMU
2) Mettre le lien sur le réseau social académique
08/02/2018
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> Titre de la partie
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34. Présentation de HAL AMU
- Qu’est-ce que HAL ? : un projet soutenu par le CCSD qui est une unité
mixte de service du CNRS
-HAL AMU est le portail institutionnel de l’université
Acte de naissance (12/2014) déposé en ligne : HAL Id: hal-01226882
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37. Texte intégral déposé = visibilité accrue
Une publication déposée en texte intégral sur HAL
reçoit en moyenne
80% de citations de plus en 5 ans
(étude Couperin 2014)
08/02/2018
Titre de la Présentation
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38. L’article 30 de la loi pour une République numérique
du 7 octobre 2016
Le chapitre III du titre III du livre V du code de la recherche est complété par un article L. 533-4 ainsi rédigé :
« Art. L. 533-4.-I.-Lorsqu'un écrit scientifique issu d'une activité de recherche financée au moins
pour moitié par des dotations de l'Etat, des collectivités territoriales ou des établissements
publics, par des subventions d'agences de financement nationales ou par des fonds de l'Union
européenne est publié dans un périodique paraissant au moins une fois par an, son auteur
dispose, même après avoir accordé des droits exclusifs à un éditeur, du droit de mettre à
disposition gratuitement dans un format ouvert, par voie numérique, sous réserve de l'accord
des éventuels coauteurs, la version finale de son manuscrit acceptée pour publication, dès
lors que l'éditeur met lui-même celle-ci gratuitement à disposition par voie numérique ou, à
défaut, à l'expiration d'un délai courant à compter de la date de la première publication.
Ce délai est au maximum de six mois pour une publication dans le domaine des sciences, de la
technique et de la médecine et de douze mois dans celui des sciences humaines et sociales. »
« La version mise à disposition en application du premier alinéa ne peut faire l'objet d'une
exploitation dans le cadre d'une activité d'édition à caractère commercial. »
39. Les conditions de mise en œuvre de l’article 30
Type de publication : articles de revue publiés dans un périodique paraissant au moins
une fois par an
Condition de financement : écrit scientifique issu d’une activité de recherche financée au
moins pour moitié par des fonds publics
Condition juridique : l’article 30 s’applique même après cession à l’éditeur des droits
exclusifs d’exploitation
Condition éthique : recueillir l’accord des co-auteurs
Version de la publication : la version finale acceptée pour publication peut être mise à
disposition gratuitement sur un format ouvert et numérique
Condition de délai de diffusion : au maximum 6 mois pour une publication dans le
domaine des sciences, de la technique et de la médecine et 12 mois dans celui des
sciences humaines et sociales
Condition de mise en ligne : pas de caractère commercial
40. 4 étapes pour déposer en toute simplicité
conformément à l’article 30
• 1ere étape : Solliciter l’autorisation des co-auteurs pour un
dépôt dans l’archive ouverte HAL AMU
• 2e étape : Etre en possession de la dernière version finale
acceptée pour publication
• 3e étape : Déposer cette version dans HAL AMU dès la
publication de l’article
• 4e étape : Si nécessaire, appliquer un embargo pour que le
texte intégral ne soit mis en ligne qu’après les délais
indiqués par la loi.
42. Diktat du Publish or Perish
La politique publique de la recherche consacre des logiques
d’évaluation sur la base d’indicateurs bibliométriques
(new public management) :
- Classement de Shanghai
- Contexte européen
- Loi de programme pour la recherche (2006)
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43. 6) Réserver votre nom en créant votre IdHAL => créer votre CV dans HAL
7) Signaler votre CV HAL dans votre signature
Ex : https://cv.archives-ouvertes.fr/patrick-ferrand
08/02/2018
Titre de la Présentation
> Titre de la partie
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44. Merci de votre attention
isabelle.gras@univ-amu.fr
archiveouverte@univ-amu.fr
En savoir plus sur l’open access à AMU :
http://bu.univ-amu.libguides.com/openaccess
https://oaamu.hypotheses.org/
Formation au dépôt dans HAL AMU
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