2. #PortraitDeStartuper par Sébastien Bourguignon
QUI EST-CE
STARTUPER ?Je pense que la génétique y est pour quelque chose, car mes ancêtres ont
pratiquement tous été leurs propres patrons.
Je me décrirai comme un entrepreneur par mimétisme, créant un cabinet de
chasse de têtes après avoir vu comment cela fonctionnait chez le prestataire
que j’ai employé pour créer mon équipe lors de ma dernière année de mon
salariat en 1987.
Puis en aidant des sociétés de capital-risque à trouver les dirigeants des
sociétés de leurs portefeuille, je pouvais aussi jouer à ce jeu-là, à une
échelle plus modeste, en tant que « business angel » depuis 1995.
En enfin en 1986, j’ai trouvé l’idée autour de laquelle j’ai pu bâtir une n-ième
société, avec un concept qui, cette fois ci, était « scalable » à l’international
sans que je crée au sein de cette société, ses futurs concurrents – ce qui est
propre à toute société de service.
Déjà enfant j’adorais construire des choses en Lego, puis en Meccano, puis
en bois dans l’atelier de mon grand-père. En classe préparatoire aux
grandes écoles, je voulais intégrer les Ponts & Chaussées pour continuer à
construire du tangible, la vie en a décidé autrement, je construits des
logiciels !
A cette dimension se rajoute un certain anarchisme, que l’on retrouve chez
d’autres alsaciens ( ni français ni allemands …), ce qui fait qu’avoir des
patrons que je ne vénérais pas m’a poussé vers l’indépendance, mener sa
propre barque….
3. #PortraitDeStartuper par Sébastien Bourguignon
INTERVIEW
Comment vous décririez-vous en tant qu'entrepreneur ?
Je pense que la génétique y est pour quelque chose, car mes ancêtres ont
pratiquement tous été leurs propres patrons.
Je me décrirai comme un entrepreneur par mimétisme, créant un cabinet de
chasse de têtes après avoir vu comment cela fonctionnait chez le prestataire
que j’ai employé pour créer mon équipe lors de ma dernière année de mon
salariat en 1987.
Puis en aidant des sociétés de capital-risque à trouver les dirigeants des
sociétés de leurs portefeuille, je pouvais aussi jouer à ce jeu-là, à une
échelle plus modeste, en tant que « business angel » depuis 1995.
En enfin en 1986, j’ai trouvé l’idée autour de laquelle j’ai pu bâtir une n-ième
société, avec un concept qui, cette fois ci, était « scalable » à l’international
sans que je crée au sein de cette société, ses futurs concurrents – ce qui est
propre à toute société de service.
Déjà enfant j’adorais construire des choses en Lego, puis en Meccano, puis
en bois dans l’atelier de mon grand-père. En classe préparatoire aux
grandes écoles, je voulais intégrer les Ponts & Chaussées pour continuer à
construire du tangible, la vie en a décidé autrement, je construits des
logiciels !
A cette dimension se rajoute un certain anarchisme, que l’on retrouve chez
d’autres alsaciens ( ni français ni allemands …), ce qui fait qu’avoir des
patrons que je ne vénérais pas m’a poussé vers l’indépendance, mener sa
propre barque….
4. #PortraitDeStartuper par Sébastien Bourguignon
INTERVIEW
Quelle est votre formation initiale ?
Mon père était ingénieur du pétrole, j’ai ainsi vécu en France, à
Madagascar, en Algérie, en Australie, au Canada, aux Pays-Bas, en
Belgique, aux Etats-Unis. En Australie, alors que j’avais 14 ans et que
j’avais suivi des cours par correspondance pendant plusieurs années, mon
père m’a dit « tu seras un ingénieur mon fils », et nous sommes rentrés en
France pour que j’entre au Lycée. Après Math Sup et Math Spé, j’ai pu
choisir, en tant que major du concours des écoles nationales d’ingénieur,
entre plusieurs sujets. J’ai intégré l’ENSIMAG à Grenoble, alors classée la
meilleure école en informatique, mais surtout parce que j’adorais skier !
Je suis entré « Major » et sorti « Marié » ( j’avais gagné la coupe de ski du
championnat des élèves, ce qui a suscité l’intérêt d’une collègue élève-
ingénieure de ma promo…).
Mon service militaire dans un service informatique, en tant qu’élève officier
de marine au Collège d’Instruction Naval de Saint Mandrier près de Toulon,
m’a confirmé dans l’idée que l’informatique c’était bien, mais que je ne
voulais pas y passer ma vie. Donc je suis parti pour un MBA à UCLA afin
d’élargir mes horizons.
5. #PortraitDeStartuper par Sébastien Bourguignon
INTERVIEW
Quelle est votre formation initiale ?
Faire passer des messages à des publics qui ont soif de savoir. C’est pour
cela que mon passage éclair en tant que prof de maths dans l’Education
Nationale de 2013 à 2014, pour ne pas « mourir idiot », a été extrêmement
enrichissant sur le plan personnel, malgré un passage aux urgences d’un
hôpital parisien pour violences psychiques de la part des élèves d’un collège
classé « violent », mais m’a totalement éloigné des élèves de collèges qui
d’une façon générale ne s’intéressent pas aux sujets qui leurs sont
enseignés. Cette constatation n’est pas propre aux maths, j’ai recruté
plusieurs ex-enseignants, dont des agrégés d’anglais, des professeurs
d’espagnol, qui ont quitté l’enseignement sans regret.
En fait, c’est la sensation de victoire, le succès que l’on ressent lorsqu’on
comprend que le message est passé. J’ai fait partie de la caste dorée des
vendeurs de progiciels avec des salaires pharamineux, car nous vendions
des « concepts » et pas des machines.
En conclusion, ce qui me passionne, c’est que mes talents soient reconnus,
qu’ils aient une incidence financière ou pas.
6. #PortraitDeStartuper par Sébastien Bourguignon
COMMENT DÉCRIRIEZ -VOUS VOTRE ENTREPRISE ?
La société LUDO_VIC a pour devise : « Quels que soient votre langue maternelle et votre niveau de scolarité, apprenez les bases de n’importe quels
concepts : une nouvelle langue, des gestes de sécurité, des comportements civiques, etc… ».
Nous sommes un éditeur de contenus de e-Learning multilingues, qui lèvent la barrière de l’écrit et celle de la langue nationale.
L U D O _ V I C e s t é d i t e u r d e c o n t e n u s d e e - L e a r n i n g m u l t i l i n g u e s ,
q u i l è v e n t l a b a r r i è r e d e l ’ é c r i t e t c e l l e d e l a l a n g u e n a t i o n a l e
7. #PortraitDeStartuper par Sébastien Bourguignon
Pourquoi ce choix de produit / service ?
La genèse de cette société remonte à la naissance de mon troisième enfant,
Victoria, qui vient de fêter ses 18 ans. Contrairement à mes 2 autres garçons,
j’ai décidé de m’adresser en anglais à Victoria dès le jour de sa naissance, et
sa mère lui parlait en français. Ce qui fait qu’à l’âge de 4 ans, elle est entrée
à la section britannique du Lycée International de Saint Germain en Laye.
Quand elle a commencé à écrire vers 5-6 ans, elle a fait des fautes
d’orthographe « traditionnelles » ( girafe en français, giraffe en anglais ).
Comme je suis ingénieur en informatique, je lui ai créé un « pictionary » de
900 mots en 14 langues. Après avoir montré ce produit aux directeurs des 14
sections linguistiques du Lycée International, j’ai créé VICSGAMES ( « les
jeux de Victoria » ) qui est devenue « LUDO-VIC » ( Ludo = je joue en latin )
car mes prospects gouvernementaux en France ne voulaient pas d’un nom
de société à consonance anglaise !
En fait, la genèse remonte à encore plus loin, puisqu’n 20 ans de carrière
comme chasseur de têtes à l’international, j’ai appris deux leçons :
1 – savoir communiquer dans la langue de l’autre
2 – l’importance du non-verbal dans la communication
Donc Ludo-Vic explique des éléments de concepts en les contextualisant
grâce à des animations 3D mettant en scènes les personnages Ludo et Vic,
conçus pour ne stigmatiser aucune population, et pour promouvoir l’égalité
des sexes. Ces personnages expliquent ces éléments à l’oral, dana la langue
maternelle de l’apprenant.
INTERVIEW
8. #PortraitDeStartuper par Sébastien Bourguignon
Quel mode de financement avez-vous retenu pour lancer votre
société ?
Autofinancement.
Je pense être victime d’une certaine forme de « jeunisme », mon cercle
d’amis n’est pas orienté « crowd-funding » (j’ai essayé), quant aux fameux «
Friends, Fools and Family », mes changements de pays fréquents ont fait
que ces cercles sont en fait plutôt restreints.
Quels sont vos ambitions, vos objectifs pour votre entreprise ?
Une de mes leitmotiv, c’est « tant que ce n’est pas de la physique nucléaire
», Ludo-Vic peut expliquer les concepts dans toutes les langues de la terre (
environ 6000 ), qu’elles aient un alphabet ou pas, dans les différentes
langues des signes. Il ne faut pas oublier que certaines langues
communément parlées dans le monde ont beaucoup moins de vocabulaire
que le français ou l’anglais.
Ludo-Vic va se concentrer sur des sujets de communications génériques, qui
trouvent un écho dans nombre de pays. L’exemple le plus parlant sur lequel
nous travaillons aujourd’hui est la sensibilisation à la lutte contre les punaises
de lit !
Une fois que nous aurons créé ces contenus en français, anglais, turc,
tamoul, wolof, peul, pachtoun, dari, érythréen, etc… pour le marché français,
il suffira de rajouter une langue, par exemple l’allemand pour que le marché
allemand s’ouvre à nous !
INTERVIEW
9. #PortraitDeStartuper par Sébastien Bourguignon
INTERVIEW
D’après vous quels sont les facteurs clés de succès pour réussir
dans l’entreprenariat ?
Au départ, soit être riche, soit être dans un couple où au moins l’un des
deux a un salaire qui tombe tous les mois
La volonté de réussir, voire l’entêtement, savoir rebondir en apprenant de
ses échecs.
Quelles difficultés avez-vous rencontré dans cette aventure ?
La principale difficulté que je rencontre depuis près de 15 ans avec l’idée de
communiquer dans la langue de l’autre, c’est qu’en France, il n’y a que le
français qui compte, et que peu de décisionnaires manient couramment une
autre langue, d’où leur peur de s’aventurer sur ce terrain-là.
J’entends encore très régulièrement, à propos des publics à éduquer : «
mais ils n’ont qu’à apprendre le français ». C’est peut-être une des causes
du communautarisme qui mine la société française.
Une autre difficulté est liée à « l’innovation sociale » que représente Ludo-
Vic. Si j’avais été dans l’opto-électronique, j’aurai déjà levé des fonds et
explosé la compétition !
En France, l’innovation sociale passe par le monde des associations de
quartiers, qui développent des solutions intéressantes, mais ne dépassent
jamais le niveau local. Si une association qui enseigne (par exemple) les
bases du français aux populations allophones avait une solution miracle, «
ça se saurait » ! Et pourtant, l’Etat, les collectivités locales, dépensent des
sommes folles en subventions à ces associations…
10. #PortraitDeStartuper par Sébastien Bourguignon
INTERVIEW
S’il n’y en avait qu’un, quel serait le point d’attention à surveiller en
priorité lorsqu’on se lance dans l’aventure startup ?
Étude de marché, jusqu’à interviewer des acheteurs potentiels.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer sa
propre startup ?
« Connais-toi toi-même », le « GNOTHI SEAUTON » affiché sur le fronton
du temple de l’oracle de Delphes. Avant de vouloir connaître son avenir, il
faut savoir qui on est !
11. #PortraitDeStartuper par Sébastien Bourguignon
LIENS
Linkedin
https://www.linkedin.com/in/jack-amberg-23b18512/
Sites
http://www.ludo-vic.com
12. #PortraitDeStartuper par Sébastien Bourguignon
Sébastien
Bourguignon
L ’ A U T E U R
Directeur Conseil au sein de Sopra Steria Next et CEO de la société Chain Guru, il est dans le
domaine du Digital, du Management, de l’Innovation et de l’Agilité depuis 2000. Sa vision de demain
est un monde numérique dans lequel les changements profonds de comportements des hommes,
les interactions au sein des entreprises, la compétition internationale des grands groupes, le
management et les organisations seront complètement remis en question. La société bouge vite,
très vite, l’innovation et la nécessité de plus d’agilité dans les organisations doivent être une
préoccupation majeure, il n'y a plus de doute là-dessus.
Passionné par l’innovation, le numérique et le management, il s’intéresse particulièrement aux
mécanismes liés à l’entreprenariat et en particulier aux startups. Cela l’a amené à réaliser une série
de portraits de startupers pour les partager sur son blog. Son objectif est multiple, comprendre les
parcours de ces créateurs de startups, les difficultés qu’ils ont rencontrées, et comment tout cela se
matérialise concrètement, finalement un vrai feedback d’entrepreneur.
Par ailleurs, il est auteur de nombreux articles sur Les Echos, La Tribune ou encore Siècle Digital. Il
est aussi l’auteur des livres blancs de « #80PortraitDeStartuper » et « 100 #PortraitDeStartuper –
Saison 2 », ainsi que du livre « Portraits de startupers – édition 2017 » aux éditions Maxima. Il est
enfin co-fondateur et animateur du podcast Tech Me To The Moon.
http://sebastienbourguignon.com/ http://www.sebastien-bourguignon.fr
https://twitter.com/sebbourguignon http://fr.slideshare.net/SbastienBourguignon
https://fr.linkedin.com/in/sebastienbourguignon http://chainguru.io
http://monmasteradauphine.wordpress.com
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