#MENTAL #SPORT
✅ Chers membres, une interview d'Alizé Cornet qui rappelle l'importance du mental chez les athlètes de haut niveau.
Le poids des médias, le rythme effréné des entraînements répétitifs et des compétitions, la pression des résultats, etc. L'exemple d'Alizé paraîtrait presque "normal", particulièrement dans le monde des sports individuels.
Trouver une cohésion (un équilibre) entre l'apport des coachs, entraîneurs, préparateurs, psychologues, professionnels de santé (nutritionnistes, kiné, médecins, etc.), la famille et l'entourage est une quête digne du Saint Graal !
1. sesamours,sesemmerdes…
Une introspection sincère et
rafraîchissante.
« Il y a des choses que j’ai
comprises sur moi en les
écrivant, confie-t-elle. Com-
me une thérapie. L’écriture
et la méditation (NDLR :
qu’ellepratiquequotidienne-
ment) m’ont aidée à prendre
du recul. J’ai toujours été
bouffée par mon envie de
bien faire, mon ambition,
mon perfectionnisme. J’ai
tendance à me mettre plus
bas que terre et là, j’ai peut-
être le droit de me retourner
etd’êtrefière.»
Etmaintenant,
uncheval
En quinze ans et neuf titres
sur le circuit WTA, l’ex- n° 11
mondiale n’a pas toujours
brillé dans son comporte-
ment. Le livre lui permet
d’expliquer sa part d’ombre.
« On peut parler de schi-
zophrénie, lance-t-elle. Je
suis quelqu’un de joyeux,
positif, spontané, et cette
spontanéité m’a aussi joué
«J’aitoujoursétébouffée
parmonenviedebienfaire»
Alizé Cornet, 30 ans, sort son premier livre,
un carnet de bord autobiographique.
des tours. J’ai une sorte de
conflit interne depuis tou-
jours, la volonté d’assumer
mon côté bad girl mais sans
le vivre très bien… Je suis en
train de trouver le bon com-
promis pour arriver à garder
le feu en le mettant sous
contrôle.»
« Il y a un autre truc que je
me suis promis avant la fin
de l’année, reprend-elle. J’ai
toujours rêvé d’acheter un
cheval, et je vais le faire ! J’en
aiparléavecRobertoBautis-
ta Agut (NDLR : ami de Cor-
net, l’Espagnol est n° 10 à
l’ATP) qui a cinq chevaux
chez lui et cinq autres dans
un ranch. C’est un passion-
né. Le lendemain, je me suis
dit : pourquoi procrastiner ?
Je ne m’y connais pas du
tout, mais j’en envie d’être
audacieuse.»
Alizé sait que le dernier
chapitre de sa vie tennisti-
que n’est plus très loin.
« L’objectif, ce sont les JO de
Tokyo en 2021, puis j’avise-
rai surma fraîcheurmentale
et physique, explique-t-elle.
J’ai envie de finir sur une
bonne note, pas au bout du
rouleau.»
Avant une page blanche
qui ne lui fait pas peur. « Dé-
jà, je voudrais être capitaine
de Fed Cup un jour, glisse-t-
elle. M’inspirer d’Amélie
Mauresmo et de Julien Ben-
neteau.J’aiaussienviedeme
laisser porter : ma vie a été
tracée depuis mes 10 ans,
j’aimerais lâcher la bride et
voiroùçamemène.»
« Sans compromis » d’Alizé
Cornet, aux éditions Amphora.
Prix conseillé : 19,50 euros.
PARERICBRUNA
LE RENDEZ-VOUS était fixé
chez son éditeur, en plein
quartier parisien de Saint-
Germain-des-Prés. L’at-
mosphère idéale, à un jet
d’encre des bouquinistes,
pour célébrer des débuts of-
ficiels d’écrivaine. Depuis
quelques jours, le visage
d’Alizé Cornet, 30 ans, s’affi-
che aussi dans les bacs des
librairies.
Férue de lecture, la joueu-
se de tennis niçoise a publié
«Sanscompromis»,uncar-
net de bord autobiographi-
que écrit en cinq petits mois
entre Wimbledon 2019 et la
victoire des Bleues en Fed
Cup en Australie. Une rareté
chezunsportifenactivité.
« Un peu avant Wimble-
don,jen’étaispastrèsbienet
j’aidécidédelisterleschoses
que je voulais faire avant de
mourir»,souritlan°51mon-
diale,quivientd’atteindreles
8es de finale à l’US Open, son
54e Grand Chelem consécu-
tif. « L’une des lignes était de
sortir un livre avant mes
35 ans. Le matin de mon
premiertourcontreAzaren-
ka, je me suis réveillée et je
me suis sentie prête. Les
mots se bousculaient dans
ma tête. J’ai commencé, et je
n’ai plus pu m’arrêter. C’est
exactement comme un
journal intime. Rien n’a été
changé. J’ai écrit comme je
suis,enfreestyle!»
La jeune femme, qui a en-
suite profité du confinement
pour écrire un roman, y
aborde sans fard et avec un
certain style toutes les facet-
tesdesacarrière,sesdoutes,
ses souffrances, ses colères,
Paris, le 10 septembre.
Alizé Cornet.
Le Parisien
MERCREDI 16 SEPTEMBRE 2020
TENNIS