1. UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL
Essaie Personnel
PAR
ANNE-MARIE MONGEON MONA16608809
CERTIFICAT EN RELATIONS PUBLIQUES
FACULTÉ DE L’ÉDUCATION PERMANENTE
Travail présenté à Patrice Leroux
Dans le cadre du cours REP 2400
Internet et Relations Publiques
30 Octobre 2012
2. Facebook
Nous sommes maintenant en Octobre 2012 et quiconque ne connait pas
le célèbre réseau social Facebook serait considéré comme un
extraterrestre. En effet, ce fameux site internet regroupe plus d’un milliard
de membres actifs est, depuis les six dernières années, le site le plus visité
au monde et est disponible dans 78 langues différentes. Celui-ci a
également été Bien qu’il ait de la forte concurrence (Twitter et LinkedIn),
Facebook reste le réseau social numéro un sur la planète.
C’est le 3 février 2004 qu’un étudiant studieux de l’université Harvard,
MarkZuckerberg, a décodé de fondé thefacebook.com. L’inscription
n’était d’abord qu’accordé aux étudiants de l’université. C’est
cependant en septembre 2006 que toute personne âgée d’au moins 13
ans et possédant une adresse électronique a pu s’ouvrir un compte
Facebook.
Cette innovation permet aux utilisateurs d’entrer des informations
personnelles sur eux-mêmes et de pouvoir interagir avec d’autres
utilisateurs connues ou étranger. Toutes ces informations permettent de
retrouver des anciens amis, collègues de travail ou membres de la famille.
Ces derniers peuvent former des groupes et y inviter des personnes.
Facebook propose à ses membres des applications qui peuvent modifier
leur page de profil et leur permettent de profiter ou d’échanger des
informations à tous ceux qui visiterait leur page. On peut trouver sur cette
page: une liste d'amis, une liste des amis que le membre a en commun
3. avec d’autres amis, une liste des réseaux auxquels l'utilisateur et ses amis
appartiennent, une liste des groupes auxquels l'utilisateur appartient, une
boîte pour accéder aux photos associées au compte de l'utilisateur, un
« mini-feed » résumant les derniers évènements concernant l'utilisateur ou
ses amis, et finalement un « mur » permettant aux amis de l'utilisateur
d’écrire desmessages auxquels celui-ci peut répondre.
Ce réseau social est devenu une drogue pour bien de gens. Retrouver
des vieux amis, partager des détails de nos vies et se faire prendre au jeu
du voyeurisme sont des motivations pour beaucoup d’entre nous. On a
envie d’en savoir plus sur tout le monde et également d’en faire
connaître sur nous-même aux autres. Cependant, cela peut-il nous mener
au narcissisme et au voyeurisme?
« Je », « Me », « Moi »
Bien sûr, Facebook est d’abord et avant tout un réseau de socialisation. Il
a de très bons côtés. Par contre, quand on regarde plus attentivement,
Facebook est surtout un média d’exhibition auquel la socialisation sert de
façade. Que fait-on sur ce « réseau social » ? On y publie nos pensées les
plus banales, nos idées les plus insignifiantes sans s’inquiéter de ne pas
faire ressortir une quelconque qualité intellectuelle. La ligne de partage
entre vie privée et vie publique se déplace, pour ne pas dire qu’elle
s’efface.
Les gens veulent sembler intéressants. Ils veulent montrer qu’ils sont plus
beaux, plus drôle et plus intelligent que les autres en publiant la moindre
petite pensée effleurant leur esprit. La communication est devenu
4. tellement facile qu’elle se vide de tout son sens, entrainant l’illusion que
nos proches pensent à nous et attendent, avec impatience, nos
prochains faits et gestes.
Toute la subtilité de Facebook et des réseaux sociaux en générale, réside
dans le fait qu’on communique à tout le monde ce qu’on communiquait
avant à seulement quelques amis. Il n’y a pas si longtemps, dans nos vies
personnelles, le schéma dominant qui était la communication
interpersonnelle mettant en scène un émetteur et un récepteur,a été
remis en cause par le schéma des réseaux sociaux, qui est un schéma de
communication de masse, c’est-à-dire un émetteur pour plusieurs
récepteurs. Ce schéma entraîne donc fortement le narcissisme, et donne
l’illusion aux utilisateurs des réseaux sociaux d’être des gens importants
aux yeux des autres car ils communiquent des informations personnelles à
un large public et supposent que leurs « amis » suivent leurs « actualités ».
On peut facilement constater sur Facebook que des communications
interpersonnelles, émetteur avec un seul récepteur, sont faites
publiquement sur les « murs » alors qu’il existe une fonction « message
personnel » qui permet de rendre une discussion interpersonnelle privée.Il
est, sans contredis, évident qu’une discussion entre 2 personnes publiée
sur un « mur » ne sera pas la même si elle est privée. Bien sûr, les utilisateurs
savent que leur conversation est publique, et communiquent donc en
conséquence. Le passage de la communication interpersonnelle à la
communication de masse engendre alors naturellement
une « théâtralisation » de la vie privée. Il est donc évident qu’avec les
réseaux sociaux, on ne dévoile pas sa vie privée, on la met en scène de
façon à ce que tout le monde en soit témoin.
5. La sélection des éléments que nous souhaitons faire paraître sur notre
profil nous permet de créer l’image que nous voulons refléter aux autres.
Si je décide de participer à de nombreux événements, que je publie des
prises pendant des soirées régulièrement, les gens penseront
probablement que je suis fêtarde et que j’ai beaucoup d’amis. Facebook
nous permet donc de mettre en scène notre intimité.
Des chercheurs de l’Université de l’Illinois se sont intéressés à près de 300
participants âgés de 18 à 65 ans en mesurant leur degré de narcissisme. Ils
ont observés deux formes de narcissisme chez certains participants. La
première se rapproche de l'exhibitionnisme. Ces personnes ont un besoin
constant d’être au centre de l'attention. Ils formulent souvent des propos
choquants ou inappropriés et ne ratent aucune occasion de se vendre
aux autres. La deuxième forme est la manipulation d'autrui.Les personnes
ayant obtenus ce résultat sont plus susceptibles d'accepter des
demandes d'amitié de la part d'étrangers et de chercher le soutien des
autres sans en donner. Plus ceux-ci sont exhibitionniste, plus ils ont
« d'amis » Facebook.« Ce que je suis en train de faire n'a de valeur que si
on peut le crier au monde entier. » Voilà leur façon de penser.
La notion « d’extimité » a été définie, par le psychiatre Serge Tisseron,
comme étant la volonté de rendre visible des morceaux de soi qui était
auparavant considéré comme intime. Sur les réseaux sociaux, cela se
caractérise par l’exposition de notre situation matrimoniale et nos photos
les plus intimes (échographie ou mariage par exemple)! L’extimité fait
partie de nous, nous avons besoin d’extérioriser notre vie intime pour nous
prouver que nous avons l’approbation et le support des autres et ainsi
avoir une bonne image de nous-même.
6. Voyeurisme.com
Bien sûr, Facebook entraîne un certain narcissisme pour de nombreux
utilisateurs. Mais, ce réseau social engendre encore plus de voyeurisme.
Ce matin, à 6h30, on pouvait apprendre que Marie-Ève avait rompue
avec David, que Marc-André s’est acheté le nouveau Iphone 5, que
krystelle a perdu sa grand-mère, que Jonathan a couché avec deux jolies
filles en fin de semaine, que le bébé de Josianne fait de la fièvre et que
Martin est déprimé de revenir de Cuba.
En y pensant bien, c’est plutôt incroyable de pouvoir savoir tout ça sur
nos « amis » en un battement cils. Comme si c’était notre journal quotidien
des faits et gestes inutiles de nos contacts.
D’un autre côté, avons-nous réellement besoin de connaître tous ces
détails sur tous et chacun? Où est passé l’intimité dans tout cela? La
nouvelle génération semble ne plus avoir rien à cacher, plus de jardin
secret ou de journal intime. L’exhibition est à la mode, mais l’envie de
regarder est encore plus présente.
Il est inévitable de ne pas succomber à la tentation de lire et relire encore
les actualités des autres sur notre page d’accueil. Sachant tous très bien
que tout cela est inutile, nous éprouvons tout de même le besoin
« d’espionner » les moindre faits et gestes de nos ami(e)s et
connaissances.Le nombre toujours plus élevé d’inscrits ainsi que
7. l’augmentation du temps d’utilisation de Facebook indiquent que nous
sommes intéressés par l’intimité de nos « amis ».
On se tanne de beaucoup d’entre eux qui étalent au grand jour leur
insignifiance. Par contre, nous ne pouvons faire autrement que de lire tout
ce qu’ils publient attentivement. On regarde leurs photos, on les trouve
beaux ou laid, on rit d’eux ou en est jaloux. On se demande si Pierre-Luc
est enfin célibataire, on va regarder son statut. Rien ne nous échappe et
on sait tout sur la vie de tout le monde.
Quand on y pense bien, on réalise que cet aspect de nos personnalités
ressemble à celui qu’on prend plaisir à faire ressortir lorsque nous
regardons des émissions de télé-réalités telles qu’Occupation Double.
L’intérêt de ces programmes est assez pauvre en contenu à première
vue, pourtant ils suscitent un énorme engouement. Leur point commun est
de faire l’exposition de la vie privée de gens inconnues afin d’obtenir des
cotes d’écoutes élevées. Les participants, inconnus ou non, veulent se
montrer et nous, spectateurs, aimons les regarder.
Nous nous adonnons bien ouvertement au voyeurisme et encourageons
les exhibitionnismes. Nous formons un couple pulsionnel qui détient la clé
du monde médiatique. Ces pulsions sont normalement présentes chez
tout le monde. Elles sont tantôt assouvies, tantôt jugées honteuses.
Ainsi, la personne qui se donne en spectacle devant les autres sur
Facebook, satisfait sans honte une pulsion exhibitionniste. Et le voyeur
peut s’adonner à ses pulsions en secret.
8. Liaisons dangereuses : Facebook engendreur d’infidélité
À moins de vivre en retrait du monde entier sur une île déserte avec
chéri(e), pas moyen d’échapper aux jeux dangereux du flirt auxquels on
participe tous un peu, à différents degrés bien sûr. Et si on trouve le
moyen, sur notre petite île paradisiaque de tasser les cocotiers et de se
connecter à Facebook, notre nirvana pourrait devenir l’île de la
Tentation. Nous aimons séduire et surtout, être séduit. C’est pourquoi les
relations interdites peuvent sembler plus attrayantes que notre petite
routine de couple.
Sur les réseaux sociaux, de nouvelles amitiés se forment et peuvent
bouleverser les règles de la fidélité dans un couple. Derrière l’écran, les
préjugés sont éliminés et les confidences vont de soi. De fil en aiguille, les
amitiés virtuelles peuvent devenir bien réelle aux yeux de quiconque se
laisse prendre au jeu. Une personne inconnue ou tout simplement une
connaissance, est un mystère à découvrir. Puis, des confidences intimes
sur la vie privée peuvent commencer à être échangées. Ensuite, les
messages textes et autres sortes de message prennent d’assaut le
quotidien.Et finalement,peu à peu, l’attention de l’autre devient un
besoin.
Il fut un temps, pas si lointain quand on y pense bien, où une relation
sérieuse devait forcément passer par l’étape du « oui, je le veux ». Étape à
laquelle on devait se jurer fidélité jusqu’à la mort. Reste que les liens
sacrés du mariage n’ont jamais empêché Madame ni Monsieur d’aller
voir ailleurs. De nos jours, comme s’il n’y avait pas assez d’embûches dans
la vie d’un couple, monsieur « technologie » a décidé de nous jeter
9. d’autres grandes difficultés par la tête: les réseaux sociaux!On peut se
surprendre à parler avec un(e) bel(le) inconnu(e), quenous n’aurions
jamais abordé normalement dans la vie; lequel sera sans doute
responsable de notre séparation ou divorce avec l’élu(e) de notre cœur,
quelques mois plus tard!
Tromper son conjoint est maintenant tellement facile. Nous n’avons qu’à
ouvrir notre ordinateur, ajouter une personne qui nous plaît ou qui nous est
inconnue comme ami Facebook, clavarder ou lui envoyer des messages
secrètement, puis lui donner rendez-vous dans des lieux où personne ne
nous verra.
Des situations comme celle-là, il y en a par millions. Tellement, qu’un site
internet a été créé pour dénoncer les infidélités faites par le biais de
Facebook. Facebookcheater.com réuni bon nombre de personnes ayant
été trahie par leur conjoint(e) sur Facebook et qui l’ont découvert. Toutes
des histoires plus tristes les unes que les autres. Et malheureusement,
beaucoup de ces infidèles ne percevaient pas leurs gestes comme de
l’infidélité. Cela nous amène à nous demander où commence l’infidélité.
Les opinions sont partagées : pour beaucoup, surtout les hommes, une
infidélité commence lorsqu’il y a relations sexuelles. Pour d’autres, chaque
message sur Facebook ou par téléphone cellulaire est une trahison et une
infidélité.
Les gens sont de plus en plus conscients de ces situations et commencent
à être méfiants et jaloux lorsque leur conjoint(e) se connecte sur
Facebook. Un sondage avait été créé en mai 2012 par une étudiante en
psychologie de l’Université de Trois-Rivières. Ce sondage révélait
10. malheureusement de tristes résultats par rapport à la jalousie
qu’engendre Facebook.
La question était : « Lorsque mon conjoint navigue sur Facebook, cela
entraîne. » Les résultats furent concluants.
- De la jalousie : 41.1%
- La surveillance du compte : 41.6%
- De l’infidélité émotionnelle : 33.9%
- Des disputes : 27.6%
- De l’infidélité au niveau sexuel : 17.3%
Cette étude démontre que Facebook a un impact direct sur le
fonctionnement des couples. Plus les gens entendent parler des histoires
d’infidélité sur les réseaux sociaux, plus ils ont tendance à devenir insécure
et à vouloir surveiller le compte de leur conjoint(e).
En conclusion
Bien entendu, Facebook a une multitude de mauvais côtés. Depuis
l’année 2006 nous faisons face à une sévère augmentation du taux
d’infidélité et de jalousie dans les couples. De plus, les gens deviennent
de plus en plus individualistes et se montre sous toutes leurs coutures au
grand public qui, lui, adore jouer le rôle de spectateur. Cependant, il ne
faut pas oublier que Facebook a ses bons côtés. Il peut nous permettre
de retrouver de vieux amis ou d’organiser des grands comme des petits
évènements. Mais surtout, il peut nous aider à promouvoir une entreprise
et la faire connaître internationalement. Facebook peut être un
11. incroyable outil de marketing et ce point fort aide à oublier les points
faibles. Et malgré tous ces points faibles Facebook est et restera encore
longtemps le réseau social numéro sur cette planète.