Briefing de Bruxelles 43 «Les donateurs et les pays émergents dans l’agriculture des pays ACP» : Jean-Jacques Gabas - Existe-t-il un modèle de coopération chinois dans le secteur agricole en Afrique sub-saharienne ?
Le Briefing de Bruxelles était axé sur le thème «Les donateurs et les pays émergents dans l’agriculture des pays ACP» et s’est tenu le 27 Octobre 2015 au Secrétariat ACP (451, Avenue Georges Henri, Bruxelles, Belgique).
Le Briefing a abordé les défis et les nouvelles opportunités clés pour faire avancer la coopération Sud-Sud et triangulaire. Le Briefing a : i) examiné les succès engrangés et les leçons tirées de la recherche et de la pratique ; ii) promu les échanges d’information sur les bonnes pratiques et les moteurs de succès ; et iii) apporté au débat diverses perspectives sur les possibilités d’actions politiques.
Similaire à Briefing de Bruxelles 43 «Les donateurs et les pays émergents dans l’agriculture des pays ACP» : Jean-Jacques Gabas - Existe-t-il un modèle de coopération chinois dans le secteur agricole en Afrique sub-saharienne ?
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BB59: Agroecological participatory action research and advisory systems - Tha...
Briefing de Bruxelles 43 «Les donateurs et les pays émergents dans l’agriculture des pays ACP» : Jean-Jacques Gabas - Existe-t-il un modèle de coopération chinois dans le secteur agricole en Afrique sub-saharienne ?
1. Les nouveaux donateurs et les pays
émergents dans l'agriculture des pays ACP
Existe-t-il un modèle de coopération
chinois dans le secteur agricole en
Afrique sub-saharienne ?
Jean-Jacques GABAS, CIRAD
Bruxelles Briefings, Secrétariat ACP, 27 octobre 2015
2. I. La méthodologie de recherche.
Principaux résultats
II. Les centres de démonstration agricole :
un modèle de coopération ?
III. Quelles implications en matière de
politiques de coopération ?
3. I. La méthodologie de recherche. Principaux
résultats
Construire des analyses et tirer les conclusions
politiques à partir de l’établissement des faits.
Partenaires :
4. 1) Constitution d’une base de données de plus de 250 projets
et programmes effectivement mis en œuvre par les acteurs
publics et privés chinois en Afrique de l’ouest et australe dans
le secteur agricole.
2) Une série de monographies : Afrique du Sud, Bénin,
Cameroun, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Mali, Mozambique,
Sénégal, Togo
3) Une analyse du commerce extérieur des pays émergents
avec l’Afrique au sud du Sahara.
4) Une synthèse de l’ensemble des travaux
5. a) Une forte croissance des échanges commerciaux totaux…
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MilliardsUSD
Evolution du commerce avec l'ASS
Argentine
Brésil
Chine
Inde
Corée du Sud
Afrique du Sud
UE - 27
Etats-Unis
6. -Concentrée sur
quelques pays : Afrique du Sud, Angola, Nigeria
quelques produits : pétrole, mines
- Peu sur les produits agricoles : l’agriculture ne représente que 9 % de
ses exportations vers l’ASS, et 4 % de ses importations en provenance
d’ASS.
-Les exportations chinoises : coton transformé (46 %), tomates (7 %),
bois (6 %), tracteurs (6 %), poisson (5 %), thé vert (5 %).
-Les importations chinoises : bois (32 %), de coton brut (19 %), feuilles
de tabac (14 %) , de graines de sésame (14 %) et de laine (5 %).
- Seules 2,6% des importations agricoles chinoises viennent d’Afrique
subsaharienne .
7. -L’Europe reste le premier partenaire commercial avec l’ASS
dans le secteur agricole, loin devant la Chine
Et demain ?? Quelles tendances dans le contexte actuel de
crise économique et financière en Chine ?
8. b) Quelques enseignements généraux tirés de la base de données et des
enquêtes de terrain
-Davantage de projets en Afrique de l’ouest qu’en Afrique australe,
-Acteurs privés comme publics,
-25 centres de démonstrations dont plus de 10 en activités,
- Faibles acquisitions foncières comparées aux investisseurs Nord-
américains, européens, nationaux, pays du Golfe
Gabas J.J. 2014, Is China making a land grab in Africa?, Revue Futuribles.
Available on :
https://www.futuribles.com/en/base/document/is-china-making-a-land-grab-in-
africa/
9.
10. -Les sous-secteurs : riz, coton, maraîchage, viticulture,
élevage, pisciculture. Interventions dans le secteur du
manioc. Activité importante dans le secteur de l’hévéa et
du cacao.
-Production alimentaire destinée essentiellement aux
marchés intérieurs en Afrique,
- Les coopérations triangulaires se construisent
essentiellement avec les bailleurs de fonds multilatéraux :
FAO, FIDA, Banque mondiale
11.
12. c) Une aide au secteur agricole difficile à mesurer mais assez
modeste…
-Selon le second Livre blanc de juillet 2014 : l’aide chinoise allouée à
l’Afrique en 2010-2012 a été de 7,7 milliards $US, soit 52% de l’aide
totale chinoise. Assez loin de l’APD des pays du CAD/OCDE.
- les deux principaux secteurs de concentration :
. infrastructures , 45%
. services sociaux, 28%
. secteur agricole, seulement 2% de l’aide chinoise à l’Afrique…
13. d) Une forte croissance des échanges d’idées, de
savoirs avec les chercheurs chinois, les décideurs
politiques…brassage important, porosité
Beaucoup de think tank, publications scientifiques
reconnues internationalement
14. II. Les centres de démonstration agricole : un modèle
de coopération ?
-Les 25 centres : état d’avancement
-Le modèle
-Les enseignements
15.
16. Exemple du Centre d’application des techniques
agricoles au Cameroun –CATAC (Nanga Eboko)
Période Activités
2009-2011 Construction du CATAC. Pas
d’essais
DONS du MOFCOM
2011-2014 Premiers essais, pas de
vulgarisation, pas de
formation
Contrat entre le MOFCOM et
la société Shanxi Overseas
Investment. Arrivée des
experts
2015-2017 Poursuite des
expérimentations et
lancement de la formation
Financement sous forme de
DONS. Coût de la formation
partagé avec le MINADER
2018-2023 Expérimentation,
vulgarisation
Le CATAC doit être
financièrement autosuffisant
Après 2023 Le CATAC est remis aux
autorités camerounaises
17. Articulation marquée entre
-Dons venant du MOFCOM
-Relayés par des entreprises provinciales
-- qui vont créer des opportunités commerciales
(intrants, semences sélectionnées)
18. Quelques premiers enseignements :
-- Modèle qui programme la fin de l’aide,
-Approche « révolution verte » du développement de
l’agriculture,
-- Stade de l’expérimentation sur des superficies assez
limitées : quelques dizaines d’ha, davantage au Togo ou
Mozambique,
- Peu de dialogue, de coopération scientifique avec les
centres nationaux et régionaux de recherche
agronomique,
- Le rôle de ces centres va-t-il au-delà de leur fonction
première ?
19. III. Quelles implications en matière de politique
de coopération ?
- Il faut favoriser et poursuivre les échanges entre
chercheurs chinois, africains et européens,
- Il est nécessaire de suivre les politiques de
coopération des pays émergents, leurs
investissements, leurs échanges commerciaux
avec les pays ACP en général. Changements
importants et rapides .
20. -Une concertation au niveau de la gouvernance mondiale du
financement du développement existe dans les enceintes des
Nations Unies, OCDE…
- …que l’on ne retrouve pas au niveau des pays ACP.
-Il faut créer les conditions de la confiance entre Etats ACP,
bailleurs de fonds bi et multilatéraux et donateurs émergents :
beaucoup trop d’idées reçues de part et d’autre….
Gabas J.J. Tang X., Chinese agricultural cooperation in sub-Saharan Africa.
Challenging preconceptions. Perspective No. 26, CIRAD, 2014 :
http://www.cirad.fr/en/news/all-news-items/articles/2014/ca-vient-de-
sortir/perspective-no.-26-chinese-agricultural-cooperation-in-sub-
saharan-africa
21. -…envisager des rencontres, séminaires où chacun expose ses
approches, ses savoirs sur les enjeux du développement, les
politiques de développement des Etats ACP, les politiques de
coopération…avant d’atteindre le moment de la coopération
triangulaire.
- L’agenda international est favorable à la reprise des
financements dans le secteur agricole depuis la crise
alimentaire de 2008. Il faut poursuivre la dynamique actuelle
et créer les conditions du dialogue entre les pays émergents
et les Etats ACP.