1. Bretagne
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Tilly-Sabco cherche de nouveaux actionnaires
Un pôle ouvrier avec les Bonnets rouges
Bruxelles et l’État vont apportent un sérieux bol d’air au groupe volailler de Guerlesquin (Finistère).
Mais l’entreprise, dirigée par Daniel Sauvaget, va devoir ouvrir son capital.
Pour 1 € investi, 65 centimes d’argent public leur seront reversés. « À
condition que l’investissement vise
à améliorer la productivité dans le
respect de l’environnement, la qualité des produits ou les conditions
de travail », précise Gwenegan Bui.
Les actions des salariés de TillySabco ont donc porté leurs fruits. La
filière avicole bénéficie de nouveaux
d’aides. « Malgré tout, l’entreprise
n’est pas définitivement sauvée,
souligne Corinne Nicole, déléguée
CGT chez Tilly-Sabco. Depuis cet
été, on se sert dans les fonds
propres de l’entreprise, il va donc
falloir recapitaliser. »
« Pour faire face aux dégâts du second semestre, je vais devoir trouver de nouveaux partenaires actionnaires », annonce Daniel Sauvaget,
le PDG de Tilly-Sabco et son unique
actionnaire. Ce qui ne réjouit pas les
représentants syndicaux. « Les relations seront forcément plus compliquées », souligne Corinne Nicole.
Joël Le Gall
Hier, Daniel Sauvaget, président
directeur général du groupe TillySabco et Gwenegan Bui, député PS
de Morlaix, ont exposé aux salariés
de Tilly-Sabco les décisions prises
à Bruxelles, vendredi. D’abord, les
4 millions annoncés par Jean-Marc
Ayrault au Space, à Rennes, ont été
actés et seront bientôt distribués.
Vont venir s’y ajouter les 15 millions
obtenus à Bruxelles. Ils vont bénéficier à la filière amont, c’est-à-dire aux
éleveurs, aux accouveurs…
Ils sont salariés des entreprises en difficulté. Le mouvement
des Bonnets rouges est, disent-ils, populaire. « Pas populiste. »
Daniel Sauvaget
Une chaîne hôtelière bretonne à la conquête de l’Est
Les entreprises de la région. Fondé à Loudéac il y a vingt ans, le réseau Brit Hôtel compte aujourd’hui
105 hôtels en France. Guy Gérault, son tout nouveau directeur général ne veut pas s’arrêter en si bon chemin.
Le virage Internet
En 1993, la marque Brit Hôtel voit
le jour (la société fondée par Jean
Madore est aujourd’hui propriétaire
de 17 établissements). Mais c’est
à partir de 1999 que la chaîne va
connaître son extraordinaire expansion. Brit Hôtel décide de s’ouvrir à
des hôteliers indépendants en leur
offrant son enseigne, l’expérience de
sa réussite et une mutualisation des
coûts commerciaux. Avec une « spécialité maison » toujours d’actualité :
« Nous sommes la seule chaîne qui
« Depuis un mois, on assiste à une
manipulation de l’histoire de la Bretagne, à un degré rarement atteint.
Historiens, nous pensons qu’on ne
peut pas dire et écrire n’importe quoi,
et en particulier en matière d’histoire :
trop d’exemples tragiques nous l’ont
rappelé.
Qu’est-ce que « les Bonnets
rouges » ? Nous sommes en 1675,
sous le règne de Louis XIV, dans les
campagnes de Basse-Bretagne. À
un moment où, par ailleurs, de nombreuses villes à l’est de la province,
Rennes surtout, connaissent aussi
une révolte dite « du Papier timbré ».
Pourquoi cette révolte des Bonnets rouges ? Alors que la Bretagne
connaît, pour la première fois depuis
près d’un siècle, de sérieuses difficultés économiques, les charges
qui pèsent sur les paysans s’alourdissent : versements aux seigneurs
surtout, taxes royales aussi, dont la
multiplication donne une impression d’accablement fiscal. Ces taxes,
réelles (sur le tabac, par exemple)
ou imaginaires (l’instauration de la
gabelle sur le sel) sont même ce qui
met le feu aux poudres. Les révoltés
s’organisent de manière assez remarquable : rédaction de « codes »,
ancêtres des cahiers de doléances
de 1789, élection de députés dotés
d’une chemise et d’un bonnet rouge.
La mobilisation des troupes pour la
guerre de Hollande permet à la révolte de durer quatre mois, chose
Des soutiens
Le Comité de convergence des intérêts bretons (CCIB), lancé par des
personnalités « soucieuses des évolutions en Bretagne » (1), souhaite
le succès du rassemblement de Carhaix, samedi et « qu’il soit un prélude à la communication que va
organiser le CCIB pour annoncer
l’ambition de construire un autre
futur ».
Le Pays de Redon forme le premier
comité de soutien au mouvement
des Bonnets rouges. A sa tête, Émile
Granville de Bretagne réunie. « Mais
c’est bien à titre individuel que nous
formons ce comité, ouvert à tous. »
Le comité évoque le désir d’une vraie
décentralisation pour mener les politiques de développement et d’aménagement à l’échelle régionale.
(1) Jakez Bernard, Olivier Bordais,
Jean Collet, Alain Glon, Jean-François Jacob, Jacques Jaouen, JeanPierre Le Mat, Frank Nicolas, Jean
Ollivro.
1 000 commerçants et artisans manifestent à Lorient
Hier, un millier de commerçants, artisans et patron de PME sont descendus dans les rues de Lorient pour
dire leur colère. « Nous sommes
gravement menacés. Les entrepreneurs sont atteints par le découragement et la colère face aux dysfonctionnements du régime social
des indépendants et à l’autisme
des pouvoirs publics ». Dans leurs
messages au président Hollande et
au gouvernement, ils ont exprimé
leur « exaspération face au poids
grandissant des taxes. Nous demandons le retrait de toutes les
charges supplémentaires sur les
travailleurs indépendants depuis
janvier 2013 ».
Ediis, basé à Saint-Malo, devient n° 1 du chèque
Christophe Madore, président et Guy Gérault, directeur général du réseau Brit Hôtel.
ne prélève aucune commission sur
le chiffre d’affaire apporté à nos adhérents, quand ce service coûte ailleurs de 15 % à 17 % » rappelle Guy
Gérault, 43 ans, ex-directeur du Castel et nouveau directeur général de
Brit Hôtel développement.
Si le siège social du groupe est
resté fidèle à ses origines, Loudéac,
le siège administratif de Brit Hôtel
s’est installé à Rennes. Guy Gérault
y dirige une équipe de quatorze personnes. Dont une partie spécifiquement dédiée au web-marketing. « Internet a représenté une véritable
révolution dans nos métiers, et ce
n’est pas fini ! Ceux qui n’ont pas
pris ce train sont condamnés »,
craint Christophe Madore.
La petite chaîne bretonne des années 1980 s’est aujourd’hui hissée
au huitième rang national dans son
secteur, réalisant un chiffre d’affaire
de plus de 62 millions, 12 millions
étant drainés par sa centrale de réservation. La marque Brit Hôtel figure
au fronton de 110 établissements
en France, offrant un total de 4 705
chambres. Une grande majorité d’hôtels et hôtels-restaurants deux et trois
étoiles, rigoureusement sélectionnés
sur la qualité de leur accueil et du
service, soumis « à deux visites mystères » effectuées par des auditeurs
du groupe s’y présentant anonymement.
Dès la fin de cette année, « cinq
nouveaux établissements devraient
nous rejoindre », assure Guy Gérault
dont les efforts en matière de développement vont se concentrer « sur
les frontières de l’Est ». Le groupe
né à l’ouest où il s’est majoritairement
développé veut ainsi mieux équilibrer
son implantation dans l’Hexagone.
Jean-Laurent BRAS.
La vie des entreprises de l’Ouest sur
ouestfrance-entreprises.fr
« Non à la manipulation de l’histoire ! »
Tribune
Carhaix.
Breizh éco
Ouest-France
L’histoire de Brit Hôtel n’est pas banale. C’est celle d’une diversification
originale et pour le moins réussie !
En 1982, à Loudéac, trois amis, Jean
Madoré, Bernard Couédic et Robert
Le Meaux fondent une société métallurgique, spécialisée dans les équipements pour abattoirs et unités de
désossage-découpe de viande. Leur
affaire prospère sur le développement de l’industrie agroalimentaire
en Bretagne.
« En 1992, raconte Christophe Madore, président de Brit Hôtel, mon
père s’est vu proposer la reprise
d’un hôtel, Le Villeneuve, à SaintGrégoire, près de Rennes ». Jean
Madoré se laisse convaincre. Mais
dans son esprit entrepreneur, cette
acquisition n’a rien de spéculatif :
« C’était un domaine évidemment
très éloigné de son métier, mais il
voulait s’investir à fond, absolument
tout maîtriser, la gestion comme la
commercialisation en hôtellerie ».
Le nouvel hôtelier y prend goût.
Rachète le Castel, à Chantepie (près
de Rennes) et quelques autres établissements en Bretagne. Il sait jouer
de sa connaissance des grandes entreprises de l’agroalimentaire breton
pour fidéliser une clientèle professionnelle.
Est-ce une réponse à la manif des
syndicats samedi dernier ? Des salariés, non syndiqués, des entreprises
Gad (Lampaul-Guimiliau), Marine
Harvest (Poullaouen), Tilly-Sabco
(Guerlesquin) viennent de créer un
collectif baptisé « Pôle ouvrier », initié par le collectif pour le maintien de
l’emploi en Centre-Bretagne.
Ces salariés ont annoncé hier qu’ils
participeront au rassemblement des
Bonnets rouges, samedi à Carhaix.
Le message est clair : « Il faut tordre
le cou à l’idée véhiculée depuis des
semaines qui dit que le mouvement
des Bonnets rouges est un rassemblement de patrons, d’extrémistes,
d’identitaires… » Au contraire « c’est
un mouvement populaire. Pas populiste. »
C’est Matthieu Guillemot, le porteparole du Nouveau parti anticapitaliste en Centre-Bretagne et membre
du comité de soutien qui le dit : « Le
2 novembre, à Quimper, il y avait
dans le cortège une majorité de
salariés, d’ouvriers, de chômeurs,
de précaires… » Qui sont invités à
se retrouver samedi 30 novembre à
inouïe dans la France du roi absolu
et dans une province réputée pour sa
tranquillité.
Il est facile d’établir des parallèles
avec notre époque, et aussi des différences : l’essentiel n’est pas là.
La révolte, en effet, vise tous ceux
qui, de près ou de loin, peuvent être
perçus comme des exploiteurs : seigneurs, agents du fisc, clergé même.
Les codes paysans réclament la suppression des corvées (seigneuriales
surtout), la diminution des prélèvements sur les récoltes (les seigneurs
encore, le clergé aussi), et un juste
tarif pour divers services du quotidien : les messes et le vin, les actes
devant notaire et le tabac… Ils ne s’en
prennent jamais, bien au contraire, à
un roi supposé ignorer les abus que
connaît son royaume. Cette révolte,
qui oppose des paysans bretons à
leurs exploiteurs bretons, est avant
tout sociale : il est symbolique que le
révolté le plus connu, Sébastien Le
Balp, soit assassiné par un seigneur,
le marquis de Montgaillard.
Gommer cette fondamentale dimension sociale est un travestissement de l’histoire. Délibérément,
certains au moins des animateurs
du collectif Bonnets rouges veulent
détourner la très légitime colère des
victimes (agriculteurs, éleveurs en
particulier, salariés d’une partie de
l’industrie agroalimentaire) contre
« Paris », responsable de tous les
maux. Alors qu’une part essentielle
de responsabilité incombe à certains chefs d’entreprise et à certains
syndicalistes agricoles qui n’ont pas
voulu voir venir l’effondrement d’un
modèle économique devenu dépendant de subventions européennes,
ou qui l’ont très bien vu venir sans
chercher à faire évoluer manières de
produire et types de production. Selon une recette éprouvée, ils tentent
de détourner une profonde et légitime colère sociale vers « les autres »,
tous les autres mais pas eux. Avec la
connivence de quelques élus.
Nous ne sommes pas les seuls à
dénoncer cette escroquerie intellectuelle : syndicats de salariés, désormais unanimes, un syndicat agricole
comme la Confédération paysanne,
certains partis politiques, certains
journalistes, certaines personnalités.
Nous voulons leur apporter notre
soutien.
Manipuler l’histoire, tomber dans le
populisme, n’a jamais aidé à résoudre
de vrais problèmes. La preuve en est
dans les efforts de récupération du
mouvement par l’extrême droite, ce
qui devrait faire réfléchir.
Oui, il y a de quoi lakaat e voned
ruz, « mettre son bonnet rouge »,
c’est-à-dire piquer une colère noire,
selon l’expression imagée du breton.
Encore faut-il tourner sa colère vers
les vrais responsables.
Alain Croix (Nantes),
André Lespagnol (Rennes),
Fañch Roudaut (Brest)
Historiens auteurs de plusieurs
livres sur la Bretagne
Ediis vient d’acquérir les activités
chèques et titres de service d’Oberthur Fiduciaire. Le groupe (siège
social à Saint-Malo), devient ainsi le
n° 1 Français du chèque, avec 220
salariés pour 25 millions d’euros de
chiffre d’affaires. Le groupe est réparti sur cinq sites avec notamment
un centre éditique à Saint-Malo (35),
une imprimerie à Courseulles-surMer (14) et trois sites à Angoulême
(16), Blois (41) et Épinal (88).
Le journal des municipales
À Pontivy, le socialiste Daniel Le
Couviour, premier adjoint au maire
sortant, constitue sa liste. Mais il ne
pourra pas compter sur les communistes. Pour la première fois, depuis
40 ans, le PC fera bande à part. Il
soutiendra Marie-Madeleine Dugas.
À Auray, il y aura une deuxième liste
à gauche. Faute d’accord avec Guy
Roussel, le maire sortant, apparenté
socialiste, le communiste Roland Le
Sauce a annoncé qu’il mènera une
liste citoyenne. À droite, il y aura deux
listes. Après celle du jeune militant
UMP Ronan Allain, Jean Dumoulin,
le PDG de Construction Dorso et patron du Medef dans le Morbihan, non
encarté, sera candidat.
À Binic, c’est René André, 71 ans,
ancien député et maire d’Avranches
(RPR puis UMP), qui mènera la
liste d’opposition face au maire sortant PS, Christian Urvoy. Breton, né
à Quintin, ayant fréquenté Binic dès
1950 pour ses vacances, René André n’est plus encarté. Il dit se présenter à la tête d’une liste « ni de
droite, ni de gauche, mais binicaise ».
À Lorient, Daniel Gilles, adjoint au
maire de Lorient, et vice-président
de Lorient agglomération, a annoncé
qu’il ne briguerait pas un cinquième
mandat. Ancien membre du PC et
aujourd’hui adhérent du mouvement
de Robert Hue, Daniel Gilles estime
que « vouloir assumer trop de mandats » peut être « une erreur ». Il est
aussi vice-président du conseil régional de Bretagne en charge des
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Ouest-France
Mardi 26 novembre 2013