Jérôme Pinot, 27 ans, interne en gynéco à Amiens. Derrière ses platines, Jérôme Pinot – regard clair et corps athlétique – est le genre de DJ qui a l’air de plus s’éclaterque toi en soirée. « Quand tu mixes et que les gens sont réceptifs, c’est une sensation indescriptible. Je ne peux pas m’empêcher de danser ! » À 27 ans, il a déjà fait bouger pas mal d’étudiants dans des soirées de facs ou d’écoles sous le nom de Team Tom Djs, en duo avec un ami. Expatrié depuis peu à Amiens, où il est interne en gynéco, il se voit bien enseigner dans le milieu hospitalo-universitaire plus tard. « Dans le Sud, au bord de la mer… » En attendant, on est à Paris, sur le canal Saint-Martin, tout près de son ancienne fac,Bichat (18e). Et il fait super moche. Daft Punk & P1 — Il y a dix ans, ce Parisien d’origine n’avait pas encoreusé les bancs de la dite fac et encore moins fait danser ses étudiants, mais allait déjà en boîte « pour observer le DJ ». On l’imagine bien, grand ado dans sa chambre de lycéen, découvrant Daft Punk, un peu ahuri par « le son magique » du duo. Il mord à un hameçon dont il n’a aucune envie de se libérer. Un monde sonore inconnu, « infini et fascinant ». « Je me prenais pour un DJ mais j’étais tout seul dans ma chambre », rigole-t-il. Une fois la P1 passée – et sa nouvelle passion évidemment mise en stand by – il achète des platines, pas mal de matos, et lui et son acolyte décident « de s’y mettre sérieusement. » C’est le début des « années fastes », dont l’acte originel est une soirée de fin d’année dans sa propre fac. 1200 personnes, plusieurs DJ, la peur « que celui d’avant grille les sons que je voulais passer » et une incroyable boule au ventre… Une recette improbable qui se solde par une soirée complètement réussie. « J’ai adoré », résume-t-il. Il finit par mixer trois fois par semaine. Commence à avoir une petite notoriété, façon star de l’équipe de basket dans un lycée californien.