1. Réforme - LNR
SI LES DROITS TV ONT DOUBLÉ, LES JOUEURS N’EN SERONT PAS LES
GRANDS BÉNÉFICIAIRES. LA LNR SE REFUSE EN EFFET À ENVISAGER UN
RELÈVEMENT DU SALARY CAP. UNE SEULE CONCESSION À L’ÉTUDE : UN
DÉPASSEMENT AUTORISÉ POUR LES CLUBS FOURNISSEURS
D’INTERNATIONAUX.
LE SALARY CAP AMENDÉ
Par Grégory LETORT (avec J. Fa.)
gregory.letort@midi-olympique.fr
La revalorisation des droits de diffusion du Top 14
passés de 31,7 millions d’euros à 71 millions avait conduit
plusieurs présidents des clubs majeurs du Top 14 à
remettre sur la table le montant de salary cap (10 millions
d’euros) et à plaider pour un relèvement. Mardi lors d’une
réunion des présidents de clubs organisée à Orly, les
demandeurs se sont heurtés au veto de Paul Goze,
président de la LNR. « Nous sommes restés ferme sur le
sujet, a déclaré l’ex-patron de Perpignan. Pour deux
raisons : pour qu’il n’y ait pas d’inflation de salaires et
pour préserver une certaine équité entre les clubs. »
Le salary cap ne sera pas relevé mais il ne sera toutefois
plus limité à 10 millions d’euros. Explication ? Un
aménagement va en effet être étudié qui devrait profiter aux clubs pourvoyeurs d’internationaux
français. Cette retouche au règlement profitera aux clubs qui auront des joueurs retenus dans le
groupe élite du XV de France (30 joueurs nommés avant chaque saison et qui seront limités à 30
matchs toutes compétitions confondues hors phase finale). Le principe retenu est celui d’un
montant de dépassement autorisé par international retenu. « Si un club a par exemple trois
internationaux dans ce groupe des trente, il aura le droit d’utiliser trois fois une somme
supplémentaire », a expliqué Paul Goze. Dans le même temps, il est envisagé de ne pas prendre
du tout en compte les contrats espoirs dans le salary cap.
2. « DES DÉCISIONS ÉQUILIBRÉES »
Cette mesure sera soumise à l’approbation du prochain comité directeur de la LNR organisé les 28
et 29 avril à Paris. Sur le principe, René Bouscatel, président de Toulouse, ne trouve rien à redire :
« Les clubs fournisseurs d’internationaux ne peuvent pas composer avec le même salary cap que
les autres puisqu’ils sont obligés de recruter des joueurs supplémentaires pour compenser les
absences. Le principe ne paraît plus être tabou. Mais j’attends de savoir ce que cela contient.
Aucun montant n’a été annoncé. Si cela correspond à la moitié de leur salaire, comment je fais
pour recruter des joueurs du même niveau que mes internationaux ? Moi, j’aurais souhaité que les
salaires des joueurs du XV de France ne soient pas comptabilisés. » Jean-Jacques Bertrand,
président de Brive, ne s’offusque pas devant ce qui se dessine : « Je trouve qu’un aménagement
est assez logique. Les clubs qui sont les principaux pourvoyeurs du XV de France et aussi les
premiers du classement - les Toulouse, Clermont ou Toulon - sont effectivement plus impactés.
Une indemnisation par rapport au fait que leurs joueurs soient retenus en équipe de France ne me
choque pas particulièrement dans la mesure où celle-ci reste raisonnable et que l’on ne fasse pas
éclater le salary cap. Car ce sont également les clubs qui possèdent les plus gros budgets et
peuvent déjà compter sur deux équipes compétitives. Je comprends leurs réclamations car ils
payent un tribut plus important que les autres mais il y a aussi une grande exagération de la part
de certains. Il ne faut pas comparer Brive à Toulon ou Toulouse. Paul Goze et le comité directeur
doivent en discuter mais il faut faire très attention. J’ai confiance en Paul Goze et en son bon sens
pour rester dans des limites rationnelles et justes. Ces derniers mois, les décisions prises me
paraissent équilibrées mais celle-là est peut-être la plus délicate. »
Paul Goze semble en avoir pris conscience.