1. PERPIGNAN DANS LE SILLAGE DE HOOK, GUIRADO, PEREZ OU CHARTERIS,
L’USAP A DÉCROCHÉ UN SUCCÈS CAPITAL POUR SON MAINTIEN. RIEN
N’EST ACQUIS MAIS LES CATALANS AVANCENT DANS LA BONNE
DIRECTION.
MERCI PATRONS !
Par Vincent BISSONNET, envoyé spécial
vincent.bissonnet@midi-olympique.fr
Et tous les supporters catalans ont pu exulter, libérés par
le coup de sifflet final, tellement soulagés par la première
finale victorieuse. Tous les supporters... sauf une. À
l’heure des célébrations, Kimberley Tashara, alias miss
Hook, a découvert avec effroi la fracture du nez de son
tendre et cher. Un sacrilège pour ce mannequin, reine de
beauté. Une blessure de guerre, symbolique pour son combattant de mari. La facture de son
sacrifice. La disgracieuse rançon de sa gloire.
Samedi, James Hook a symbolisé à merveille le relatif renouveau catalan : dans son
investissement, au niveau de sa maîtrise des événements et de par la justesse tactique de son
replacement à l’ouverture. Sa sérénité a tranché avec la fébrilité du jeune Tommy Allan, face à
Biarritz et à Bordeaux. Logique : huit printemps et soixante-sept sélections séparent les deux
ouvreurs. « La tension est dure à gérer, je ne vais pas mentir, témoignait récemment la pépit
italienne. Ces rencontres pour le maintien comportent plus de stress que les tests internationaux. »
Son aîné et mentor a montré l’exemple en gardant les idées claires et la tête haute pour traverser
la tempête. Suivez le guide : « James a été très précieux, loue son compatriote et deuxième ligne
Luke Charteris. C’est un ouvreur de très haut niveau qui communique très bien et rassure tout le
monde par son jeu. Et quand tout le monde est dans le dur, il sait soulager l’équipe. En plus, il a
bien buté. Heureusement, car nous avons manqué beaucoup d’occasions d’essai. »
CHARTERIS : « HOOK EST BON EN 15, EN 13, EN 12, EN 10... »
À son poste de prédilection, James Hook s’est rappelé au bon souvenir de tous. Le numéo 10 lui
sied si bien... Juge et partie, Luke Charteris tient à rester neutre dans le débat animant la
principaté galloise... tout en affichant un soutien indéfectible. « Il a joué arrière toute la saison mais
on sait qu’il peut être bon partout derrière : il est très bon en 15, en 13, en 12, en 10... Mais il est
vrai que chacun de ces matchs à louverture nous rappelle à quel point il peut être bon à ce poste.
2. Peut-être qu’il y jouera plus à l’Usap ou en sélection à l’avenir. » James Hook n’obtiendra sûrement
jamais l’estime due à son talent. Ses coéquipiers savent au moins l’apprécier à sa juste valeur.
Samedi, l’hommage s’est traduit par leur performance. Dans le sillage de leur chef d’orchestre, les
cadres se sont imposés meneurs d’hommes : « C’est le dicton le plus vieux du monde : les grands
joueurs sont là pour les grands matchs », théorise Patrick Arlettaz. Le manager Marc Delpoux
brosse le tableau d’honneur du jour : « Il y a eu James, Charteris, Taumalolo, qui avait besoin de
quatre semaines pour récupérer de son genou, Guilhem Guirado, qui a été incroyable, Jean-Pierre
Perez, à qui l’on avait mis la responsabilité de la touche et qui s’en est sorti de façon
exceptionnelle. »
DELPOUX : « J’EN AI MARRE DES VALEURS, ÇA M’EMMERDE »
Le jour J arrivé, tous les capitaines, de route, de bord ou de touche, ont répondu présent. « La
peur nous a fait avancer dans le bon sens cette fois, sourit Jean-Pierre Perez, responsable d’un
alignement irréprochable, auteur d’un 100 %. J’ai eu une boule au ventre tout au long de la
semaine. » Aimé-Giral redevenue place des grands hommes. La classe internationale a parlé : «
La pression était sur nous mais il fallait surtout prendre conscience du poids de notre mission,
évoque, sans sourciller, Luke Charteris, du haut de ses 46 sélections. Tout le monde doit élever
son niveau et, en particulier, les joueurs les plus expérimentés et capés qui connaissent les matchs
à forte pression. C’est important que les leaders élèvent leur niveau dans ces rencontres à enjeu. »
à ce niveau, le hasard n’existe plus. Le talent et l’expérience de ce collectif ne pouvaient avoir
totalement disparu : « Il ne faut pas oublier que cette équipe a un très gros vécu du Top 14,
rappelle Luke Charteris. Il suffit de voir l’investissement de Guilhem Guirado, qui a été exemplaire,
ou encore de Kisi Pulu, qui a montré beaucoup de fierté, pour le comprendre. » Les supporters ont
pu entrapercevoir leur Usap chérie, le temps d’un soir : combative, déterminée, voire inspirée.
Delpoux en revenait même à ses premières amours : « Ce qui est encourageant, c’est que l’on a
compris, qu’au-delà du stress, il fallait jouer pour s’en sortir. Pour gagner, il faut imposer son rugby.
La construction me plaît. C’est de ça que j’ai envie de parler. J’en ai marre des valeurs, ça
m’emmerde. » La valeur des Hook, Guirado ou Charteris mérite en revanche de s’y attarder, sans
modération...