LA MONTÉE DE L'ÉDUCATION DANS LE MONDE DE LA PRÉHISTOIRE À L'ÈRE CONTEMPORAIN...
Synthese histoires-numerique
1. Veilleurs du Net.
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Transition numérique de la société
Histoires du numérique
Référentiel de formation Education Spécialisée
- DC1 Accompagnement social et éducatif / Instaurer une relation
- DC1 Accompagnement social et éducatif / Organiser une action sociale éducative individuelle et collective
- DC3 Communication professionnelle / Assurer la cohérence de l’action socio-éducative
Veilleurs du Net – T1C1 v2 – version 20200427
2. Le terme « numérique » fait aujourd’hui l’unanimité. Il s’impose pour désigner tout objet ou tout
usage liant informatique et connexion à Internet.
Ce terme est le dernier né d’une histoire de la technique qui plonge ses racines a minima depuis
un siècle et qui a connu une fulgurante accélération durant ces 40 dernières années.
Informatique, microinformatique, Multimédia, NTIC, TIC sont autant de vocabulaire marqueurs de
grandes étapes du développement de ce qu’il convient d’appeler le « numérique ».
Après une première phase centrée sur l’ordinateur, l’informatique devenue multimédia, s’est
transformée en TIC puis en numérique dès lors que ces ordinateurs se sont retrouvés connectés
les uns aux autres.
Les ordinateurs, jusqu’alors représentants essentiels de l’informatique, se sont retrouvés entourés
d’une multitudes d’appareils analogiques (télévision, cinéma, photographie, musique, etc.) ayant
accompli leur transition vers l’informatique et dorénavant eux-aussi connectés.
La quantité massive de données échangées entre les humains par l’intermédiaire de ces appareils
sert à instruire des logiciels de plus en plus efficaces pour transformer ces données en services.
Ces Intelligences Artificielles basent donc leurs méthodes sur l’apport de données qui proviennent
actuellement essentiellement des échanges entre humains mais qui auront prochainement pour
origine principale des Objets connectés présent dans l’espace public, chez soi ou sur son lieu de
travail.
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3. Problématique.
Dans quelle mesure le numérique contemporain est issu d’une longue histoire scientifique et
technique ?
Mots-clés.
- informatique
- microinformatique
- NTIC – TIC
- numérique
- digital
- Internet
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4. I. Le numérique, un aboutissement du développement de l’informatique.
A. L’informatique à la base du numérique.
a) Les profondes racines de l’informatique.
Le terme informatique, dérivé d’information, est un néologisme français datant des années 50 (il a été
1
préféré a terme « ordinatique »).
L’informatique relève tout d’abord des sciences mathématiques et physiques et prend ses racines à la fin de
la Renaissance (Ex. Machine de Blaise Pascal appelée aussi « Pascaline » - 1642), avec une accélération
2
conceptuelle au XIXème siècle (Ex. Elaboration du premier code informatique par Ada Lovelace en 1842) et
3
opérationnelle dès les années 30 avec les travaux d’Alan Turing .
4
Après la seconde guerre mondiale, des premiers centres de calculs se développent essentiellement aux
Etats-Unis et en Europe avec les premiers ordinateurs (comme ENIAC ou MARK) particulièrement
volumineux, chers à l’achat et à l’entretien et capables de calculs encore simples.
b) Le transistor et l’accélération de la micro-informatique.
Au début des années 50, la microélectronique se développe et permet de remplacer les fragiles et
5
onéreuses lampes des premiers ordinateurs par des transistors.
La production industrielle des transistors non seulement fait chuter le prix des ordinateurs mais aussi leur
taille et leur coût d’entretien.
20 ans plus tard, l’informatique sort des centres de calculs utilisés par les militaires, les universitaires ou les
grandes entreprises pour devenir accessible à des particuliers.
C’est essentiellement parmi les étudiants de la côte ouest américaine que se développe les premiers
assemblages de composants permettant de créer des ordinateurs individuels (Cf. l’Altair 8800 ).
6
On parle alors de Micro-informatique et un grand nombre d’entreprises naissent et s’installent pour une
grande partie d’entre elles dans une vallée proche de San Francisco qui sera plus tard baptisée Silicon Valley
(Du nom du principal matériau des processeurs : la silice). Certaines d’entre elles existent encore, comme
Apple (1976) ou Microsoft (1975).
1
Les anglais utiliseront le terme de « computer » extrait directement du latin « computo » qui signifie
calculer.
2
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pascaline
3
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ada_Lovelace
4
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alan_Turing
5
Micro se rapporte ici à la dimension des circuits électoniques de l’ordre de 0,00001 mètre.
6
https://fr.wikipedia.org/wiki/Altair_8800
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5. L’invention de l’interface graphique au début des années 80 est l’évolution technique qui permettra
l’adoption massive du micro-ordinateur tant en milieu professionnel que chez les particuliers. On passe
alors d’une interaction par le texte à une interaction visuelle avec l’aide d’une souris et d’icônes, beaucoup
plus simples à manipuler.
Dès lors, la micro-informatique s’est miniaturisée, ses prix ont considérablement chuté et ses usages se
sont diversifiés. En 2018, le parc mondial d’ordinateurs était estimé à 2,8 milliards d’unités.
c) Le binaire comme langage commun.
L’informatique repose sur quelques concepts fondamentaux repris par tous les appareils, qu’il s’agisse d’un
Smartphone, d’une caméra connectée, d’un ordinateur portable ou d’une télévision à écran plat.
Parmi ces fondamentaux, le langage binaire est un des plus essentiels.
Tandis que les êtres humains utilisent principalement la numérotation de Base 10 pour réaliser des calculs
(en utilisant des combinaisons de chiffres entre 0 et 9 pour créer des chiffres comme 965408),
l’informatique utilise une Base 2 en combinant uniquement deux chiffres : 0 et 1.
Cette réduction à deux chiffres se concrétise matériellement par deux états : éteint ou allumé. Lorsque la
valeur est à 0, le courant électrique est coupé, avec 1 le courant électrique est rétabli.
Les chiffres 0 et 1 sont appelés en Anglais « Binary Digit » (Chiffres binaires) dont la contraction donne le
terme de « bit ».
Avec la miniaturisation des composants, le langage binaire a participé à simplifier l’utilisation du matériel et
par conséquent à faire de l’informatique une technologie facilement industrialisable.
B. Le numérique, un mot valise
a) Le numérique, dernier né d’une généalogie de termes dorénavant désuets.
Comme vu précédemment, les appareils contemporains dits numériques relèvent avant tout de
l’informatique qui s’appuie sur la science et l’industrie. Au fur et à mesure des évolutions technologiques et
des nouveaux usages, le terme même d’informatique a été complété voire remplacé. Ces changements de
termes reposant autant sur des réalités technologiques que sur des nécessités marketing.
Ainsi, l’informatique post-Seconde Guerre mondiale est-elle devenue micro-informatique dès les années
70’ avec l’utilisation de micro-transistors (dont le microprocesseur). Puis, avec l’utilisation de supports de
stockage de grande capacité comme le CD-Rom conjointement au développement de l’affichage en
couleur, la micro-informatique a permis de stocker et de diffuser plusieurs médias : textes, sons, images et
vidéos. Ce fut alors l’avènement du Multimédia dans les années 90’.
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6. Dès lors que l’ordinateur a pu être relié à un réseau, qui plus est mondial (Internet), la micro-informatique
devenue multimédia se transforme en Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
(NTIC). Ce terme est issu de travaux universitaires qui ont permis d’appliquer de nombreuses théories
notamment en Sciences de l’information sur les réseaux dits télématiques. Internet devenant à la fois un
terrain d’observation et d’expérimentation.
Mais le qualificatif « Nouvelles » qui aurait du être éphémère a perduré, entretenu essentiellement par le
secteur économique qui a pu ainsi maintenir un certaine tension sur ses innovations. Cependant, dans le
cadre des instances internationales notamment académiques, c’est le terme de TIC qui est toujours utilisé
(ICT en Anglais).
A noter que lorsque les usages des TIC se concentrent sur l’éducation, on parle alors de TICE (Technologies
de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement).
b) L’absence de définition académique du terme « numérique »
Le terme « numérique » s’est progressivement imposé à partir des années 2000. Il accompagne la mutation
de nombreux appareils analogiques vers des fonctionnements informatiques : télévision, radio, téléphone,
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cinéma, photographie, etc. Afin de mieux les distinguer, il s’agissait d’insister sur les capacités
informatiques de ces appareils et par conséquent l’utilisation de calculs. Le terme « numérique » reprenant
ainsi la notion de chiffres que l’on retrouve notamment dans le langage binaire.
Le numérique n’a donc pas de définition ni de périmètre précis, il embrasse tout à la fois l’informatique, la
microinformatique, le multimédia et les TIC.
Les anglo-saxons privilégient le terme « digital », lui même issu du latin. On retrouve parfois cette
appellation en France, notamment dans les milieux industriels en lien avec l’international ou bien dans des
secteurs économiques qui souhaitent se démarquer du terme numérique considéré comme trop « grand
public ».
7
Analogique : qui fonctionne avec des ondes (lumière, son, radio).
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7. II. La révolution de la connexion
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A. Internet et l’échange entre humains
a) Du réseau local au réseau des réseaux.
La mise en réseau d’ordinateurs remonte aux années 60. Il s’agissait alors de relier par un câble deux
ordinateurs entre eux afin de pouvoir faire transiter une information, comme un texte, de l’un à l’autre.
Dès lors que deux ordinateurs sont reliés entre eux et peuvent échanger de l’information, on parle de
réseau local ou de Local Area Network (LAN) en anglais.
A partir des années 70, des travaux essentiellement américains (Cf. Fiche sur l’Histoire d’Internet) ont
consisté à relier plusieurs réseaux locaux entre eux. Cet inter-réseau constitue aujourd’hui l’Internet, c’est à
dire un « Inter-Networks ».
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L’essor d’Internet a débuté lors de son ouverture au grand public au milieu des années 90.
Plusieurs auteurs évoquent ici une révolution. En effet, sur les seules questions de savoir, celui-ci est non
seulement dorénavant accessible quelles que soient les distances mais il peut être produit depuis chez soi.
Sans compter la dimension sociale permettant à tout internaute de partager avec un ou plusieurs autres
internautes une information, un point de vue, un document, etc.
Au delà de l’interconnexion des ordinateurs, ce sont bien leurs utilisateurs qui sont connectés les uns avec
les autres.
En Janvier 2020, plus d’un être humain sur deux est connecté à Internet au moins une fois par jour.
b) La mobilité.
Cette interconnexion a pris une autre dimension avec l’explosion des appareils et des usages mobiles.
Les technologies de téléphonie sans fil ont balbutié durant les années 70’ et 80’. C’est au milieu des années
90’ que les réseaux de télécommunication sans fil se sont développés à travers le monde avec à la fois la
maîtrise du transport de la voix et des données numériques mais aussi de la numérisation des téléphones
eux-mêmes, jusqu’aux Smartphones basés sur les mêmes technologies et concepts que les ordinateurs
eux-mêmes.
La mobilité couplée à Internet (essentiellement avec les réseaux sociaux) s’est rapidement imposée comme
le premier usage numérique dans le monde . La facilité d’utilisation et de transport, la baisse des coûts, la
10
8
NB : en Français, il convient d’écrire connexion avec un -x et non pas le terme anglais de connection
avec un -t
9
Que l’on peut traduire littéralement par Inter-réseaux.
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En janvier 2020, 80 % des connexions aux réseaux sociaux dans le monde étaient réalisées via un
appareil mobile.
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8. performance (des appareils et des débits) ainsi que la permanence de l’accès ont segmenté le marché du
numérique en renvoyant la microinformatique à un rôle secondaire.
B. L’hyperconnexion et l’échange entre machines
a) Des autoroutes de l’information à l’hyper trading.
Le déploiement d’Internet dans le monde s’est accompagné d’un imaginaire et d’un vocabulaire humaniste,
notamment en terme d’accès au savoir. Internet était alors comparé à une bibliothèque mondiale
annonçant l’avènement d’une société de la connaissance. Cette révolution reposant sur ce qu’il convenait
alors d’appeler les « autoroutes de l’information », terme forgé par le vice-président américain Al Gore .
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Le discours concernant le développement d’Internet s’est alors essentiellement concentré sur la notion de
vitesse et de facilité d’accès à cette vitesse. Ainsi, des premiers MODEM à la Fibre optique, en passant par
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l’ADSL ou la 4G, les investissements publics et privés durant ces 25 dernières années ont été
particulièrement importants.
Dorénavant, de millisecondes en millisecondes, les industriels sont à la recherche d’augmentation et
fiabilisation de la vitesse de transmission des signaux sur Internet. A l’exemple des entreprises de trading
(négociations d’actions sur les marchés financiers) utilisant massivement des logiciels automatisant les
ordres d’achats et de vente et pour lesquelles la réactivité est la clé de gains ou de pertes substantiels. Ces
négociations réalisées à très grande vitesse via Internet sont qualifiées d’Hyper trading.
Internet est alors passé en moins de 30 ans, des Autoroutes de l’Information à l’Hyper Connexion.
b) Un numérique pour les humains, sans les humains ?
Depuis les premiers ordinateurs massifs et peu puissants aux smartphones connectés à tout instant au reste
du monde, l’informatique devenue numérique s’est imposée dans le quotidien de la quasi totalité des êtres
humains.
Mais tandis que le couple Mobilité/Internet a révolutionné les usages, un autre couple est actuellement en
phase de déploiement. Il s’agit du couple Capteur/Intelligence Artificielle. L’Intelligence Artificielle, telle
qu’utilisée depuis les années 2010 repose sur une analyse statistique issue d’une masse gigantesque de
données générées par les internautes (photos, vidéos, textes, traces GPS, etc.). Il s’agit alors pour un logiciel
d’Intelligence Artificielle d’identifier des modèles sur la base de ce qu’il convient d’appeler le Big Data.
Ainsi, avec l’aide de millions de photos de chats ou de chiens, ce type de logiciel apprend à distinguer
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https://www.lesechos.fr/1995/01/les-autoroutes-de-linformation-848645
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Le terme MODEM signifie MOdulateur-DEModulateur. Cet appareil transformant des données
numériques (depuis un ordinateur par exemple) en signal électrique pouvant être transporté sur une
ligne téléphonique et inversement.
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9. automatiquement ce type d’animal sans que cela lui soit indiqué manuellement. La quantité de données
circulant sur Internet, les capacités de stockage, les puissances de calculs et les progrès en mathématiques
ont permis à ces outils de rendre des services aux humains.
Les capteurs quant à eux, sont reliés à Internet et sont appelés Objets connectés. Autonomes, ces Objets
connectés sont programmés pour enregistrer automatiquement de grandes quantités de données en vue
de leur traitement par un logiciel d’Intelligence artificielle afin de fournir un service.
De tels capteurs sont ainsi déployés dans l’espace publics dans le cadre de politiques d’aménagement
nommées SmartCity . Parmi la multitude de capteurs et de services à rendre, on peut citer les capteurs de
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flux de voitures permettant de réguler la circulation, les capteurs de pollution atmosphérique permettant
de diffuser des alertes, les capteurs de stationnement renseignant une carte des places de parking
disponibles, etc. Mais l’appareil représentant actuellement le meilleur exemple de symbiose entre capteurs
et Intelligence Artificielle est la voiture autonome qui nécessite de traiter en flux continu une très grande
quantité de données issues de capteurs afin de proposer un transport sécurisé.
Plusieurs études de prospectives prédisent qu’en 2025, les Objets connectés diffuseront plus de données
sur Internet que les êtres humains. Le déploiement de la 5G ayant alors pour objectif initial de transporter
des données.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ville_intelligente On trouve aussi les termes de Ville Connectée ou Ville
Intelligente.
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