Du haut de ses quatre ans, Léah observe les voyageurs qui arrivent à Bethléem. À l’auberge, maman cuisine tandis que papa sert les clients. Son frère se rend sur les marchés pour acheter des légumes, mais personne ne prête attention à Léah, la plus petite... Un jour, sa maman lui dit :
— Veux-tu bien accompagner ces voyageurs jusqu’à l’étable ? L’auberge est comblé, je n’ai plus un seul lit de libre pour la nuit !
Et Léah comprend enfin que l’on peut faire des choses vraiment importantes, même à quatre ans !
2. éah en a assez d’être toujours la plus petite.
Son grand frère Nathan, lui, a déjà le droit de faire un tas
de choses dans leur auberge de Bethléem.
Mais dès qu’elle veut se rendre utile, on lui répond :
— Laisse donc, Léah, tu es encore trop petite pour ça !
Du haut de ses quatre ans, Léah observe les voyageurs. Ils sont
nombreux, ces derniers temps, à Bethléem.
L’empereur a en effet décidé de recenser toute la population,
et les gens viennent se faire inscrire sur de longues listes.
À l’auberge, maman cuisine sans répit tandis que papa sert les
clients. Chaque matin, Nathan se rend sur les marchés pour acheter des légumes, marchander et
discuter avec les gens, mais comme d’habitude, personne ne prête attention à Léah, la plus petite.
Un beau matin, Léah n’y tient plus. Elle saisit sa couverture préférée, la grande rouge qui la
réchauffe et la console de tout, puis s’en va trouver sa maman.
L
3. — Dis ! Moi aussi je voudrais vous aider ! Nathan peut tout faire mais moi, je ne compte pas, je
suis toujours trop petite !
— Mon trésor, tu comptes énormément pour nous tous ! s’étonne sa maman en la prenant sur
ses genoux. Qu’est-ce qu’on ferait sans toi ! Pour cuisiner ou porter de l’eau, tu es vraiment trop petite,
mais si tu tiens à nous aider, je t’appellerai désormais dès que tu pourras faire quelque chose.
— D’accord ! dit Léah, ravie. En attendant, je vais jouer.
Dehors, Léah s’amuse longtemps avec le petit agneau et sa poupée Hannah.
Elle joue ensuite avec son frère jusqu’à l’arrivée d’un groupe de visiteurs.
C’est alors que Nathan doit rentrer pour aider ses parents.
Il y a un monde fou ce soir, dans l’auberge. Les gens entrent et sortent sans arrêt dans un
vacarme incroyable. Le bruit est tel que Léah entend à peine sa maman l’appeler du fond de la cour :
— Léah, Léah ! Tu peux venir m’aider, s’il te plaît ?
La fillette traverse la cuisine en courant et apparaît aussitôt sur le pas de la porte. Là, près de sa
maman, elle aperçoit un homme et une jeune femme, assise sur un âne.
— Qu’est-ce que je peux faire ? demande Léah, tout essoufflée.
4. — Veux-tu bien accompagner ces voyageurs jusqu’à l’étable ? dit sa maman. L’auberge est
comblé, je n’ai plus un seul lit de libre pour la nuit ! Surtout, fais bien attention à ce que le petit âne ne
glisse pas sur les cailloux.
5.
6. Léah descend prudemment la pente.
Fière d’être en tête, elle les guide lentement, très lentement, jusqu’au bas du sentier.
Léah n’aurait jamais cru que l’étable puisse plaire à la jeune
femme ! Or, sans se plaindre, celle-ci s’agenouille et remercie Dieu
pour le calme et la paille toute fraîche qu’ils viennent de trouver là.
Heureuse, Léah la regarde longtemps caresser son petit agneau.
Tout à coup, son frère surgit à la porte.
— Dépêche-toi, Léah, il est l’heure d’aller au lit !
— Bonne nuit… murmure une voix douce.
Léah remarque alors combien la jeune femme semble être
fatiguée. Une longue journée s’achève pour elle.
De retour à l’auberge, Léah va se coucher.
Blottie bien au chaud, elle dit sa prière tout en serrant sa
couverture contre elle, puis ses parents viennent l’embrasser et très vite, Léah s’envole au pays des
rêves.
7. Elle dort profondément quand soudain…
En pleine nuit, alors que tout est calme et silencieux, quelque chose la réveille.
Tiens, c’est étrange, se dit Léah. La lumière brille dans l’étable.
Pourquoi ? Les voyageurs auraient-ils besoin de quelque chose ?
Il faudrait peut-être que j’aille voir…
Aussitôt, elle s’enveloppe dans sa couverture encore chaude et
s’élance sur le sentier.
Doucement, Léah ouvre la porte de l’étable, et jamais elle n’oubliera
ce qu’elle découvre alors. Couchée dans la paille, la jeune femme tient un
nouveau-né dans ses bras, et son visage rayonne de bonheur.
Léah n’hésite pas une seule seconde…
Ôtant la couverture de ses épaules, elle la plie soigneusement, une
fois, deux fois, puis la dépose dans la crèche.
— Tenez… pour le bébé, dit-elle.
8. La jeune maman vient coucher son enfant sur la jolie
couverture rouge.
Le cœur de Léah bat très fort. Elle est si heureuse !
Sur le pas de la porte, des bergers attendent. Ils racontent
que des anges leur sont apparus, annonçant qu’un nouveau roi
allait naître cette nuit dans une étable. Une étoile les a conduits
jusque-là.
Léah écoute, émerveillée.
Tout à coup, ses parents et son frère s’approchent à leur tour.
Lorsque sa maman aperçoit la couverture rouge, elle serre Léah
contre elle. Elle est fière de sa petite fille. Léah le sent.
Et elle comprend alors que l’on peut faire des choses vraiment importantes, même à quatre ans.
Tina Jähnert ; Alessandra Roberti (ill.)
La venue du petit Jésus
Zurich, Éditions Nord.Sud, 2004