Apis mellifica, l’abeille mellife`re, insecte entier
avec son venin, est utilise´e en home´opathie sous forme
de pre´paration dilue´e et dynamise´e. Nous re´fe´rerons ici
principalement a` la matie`re me´dicale du Dr Guermonprez,
dont le travail conjoint avec Madeleine Pinkas et Monique
Torck, pharmaciens des hoˆpitaux et enseignants a` la
faculte´ de pharmacie de Lille, a l’originalite´ de faire le
paralle´lisme entre les symptoˆmes connus de la matie`re
me´dicale et la composition chimique de la souche
2. pas conside´re´ comme un grand reme`de1
d’action ge´ne´rale
ou polychreste2
.
Rappel conceptuel a` propos d’Apis
Faisons ici un rappel du principe home´opathique en
prenant justement l’exemple de la piquˆre d’abeille. Par
l’injection du venin dans le sang, nous constatons une
douleur inflammatoire avec un œde`me le plus souvent
brutal et d’apparence rose´ translucide. Le me´dicament
home´opathique donne´ en dilution dynamisation est
capable d’ame´liorer ce meˆme e´tat quand on rencontre
des symptoˆmes similaires, meˆme s’ils ne sont pas
provoque´s par une piquˆre d’abeille. C’est ici l’application
du principe de la similitude avec inversion d’action du
me´dicament par sa dilution.
Rappelons que ce principe d’inversion d’action qui
s’applique ici ne sera pas obligatoirement retrouve´ pour
toutes les souches home´opathiques [5]. C’est l’application de
la loi dite de Arndt-Schultz qui fait qu’un me´dicament, selon
la dose, pourra voir ses effets inverse´s, tels un hypnotique qui
empeˆche le sommeil, ou des produits cytostatiques qui
deviennent stimulants quand ils sont plus dilue´s. On parle
actuellement du phe´nome`ne d’« hormesis » qui fait qu’une
faible dose d’irradiation pre´alable d’un produit radioactif a
pu prote´ger des ouvriers irradie´s, ensuite par une dose plus
massive du meˆme produit [7]. Ce serait un phe´nome`ne
adaptatif de l’organisme.
Ce me´dicament trouvera donc ses indications principa-
les dans les œde`mes de toutes sortes, aigus ou chroniques,
au niveau cutane´ ou des muqueuses, ou meˆme des
se´reuses. Les circonstances seront diverses dans tous les
cas ou` une inflammation, quelle qu’en soit l’origine,
pre´sentera les caracte´ristiques du me´dicament, en parti-
culier le caracte`re œde´mateux. Le plus souvent le contexte
sera l’allergie, les re´actions anaphylactiques, certaines
inflammations rhumatismales.
Les re´actions plus graves, en rapport avec une re´action
anaphylactique a` la piquˆre d’abeille, outre le fait qu’elles
seront traite´es par une the´rapeutique d’urgence du choc
anaphylactique, ne seraient pas une indication de la
dilution d’Apis. Ce serait une home´opathie mal comprise
dite de l’identique ou du « mal » par le « mal » qui n’est
pas du semblable par le semblable.
La similitude stipule en fait que l’action sera d’autant
plus efficace qu’il y aura similitude entre une maladie
naturelle et artificielle et d’autant plus que les maladies
seront diffe´rentes.
Kent d’ailleurs dans sa matie`re me´dicale home´opathique
trouve comme antidote principal a` cette maladie aigue¨,
Carbolic acidum, le phe´nol, connu comme me´dicament
possible de choc septique et de collapsus brutal [6].
Pathoge´ne´sie3
d’Apis (Tableau 1)
Indications
Œde`mes
Localisation a` la peau, aux muqueuses et se´reuses ; surtout
quand ils sont d’apparition rapide, d’apparence rose´e
translucide et s’accompagnant de douleurs piquantes et
bruˆlantes avec prurit. Aggravation ge´ne´rale mais aussi
locale par la chaleur. Ame´lioration surtout locale par le
froid.
Ame´lioration par une diure`se abondante.
Tableau 1. Pathoge´ne´sie d’Apis, symptoˆmes principaux
Œde`mes aigus et chroniques7
Œde`mes aigus d’apparition rapide
E´tats fe´briles d’apparition rapide avec absence de soif
Aggravation par la chaleur locale et ge´ne´rale, le toucher,
l’apre`s-midi, le retour de la mer
Ame´lioration par le froid local, une diure`se abondante
Late´ralite´ droite ou de droite a` gauche
1
Le terme reme`de est encore largement employe´ par beaucoup d’entre nous, au lieu de celui de me´dicament. Le me´dicament home´opathique est
effectivement inscrit au codex pharmaceutique depuis 1948, puis par l’Union europe´enne en 1965. Le statut de me´dicament home´opathique a e´te´ reconnu
officiellement en 1992 par deux directives portant sur les me´dicaments home´opathiques a` usage humain et ve´te´rinaire. Officiellement donc nous devrions
utiliser pre´fe´rentiellement ce terme, mais en ce qui concerne la singularite´ de notre approche spe´cifique et holistique du patient au cabinet, nous
pre´fe´rons parfois conserver ce terme de reme`de.
2
Reme`de home´opathique de fond, ayant un champ d’action e´tendu et capable de modifier le terrain de l’individu. De´finition Larousse.
3
Le terme pathoge´ne´sie souvent employe´ dans notre discipline home´opathique, signifiant litte´ralement « ce qui ge´ne`re des symptoˆmes », nous fait
remonter dans l’histoire au fondateur de l’home´opathie Samuel Hahnemann. Le terme pathogene`se ou pathoge´nie de´crit les facteurs qui expliquent
l’e´closion de la maladie. Le terme pathoge´ne´sie semble essentiellement utilise´ dans le vocabulaire home´opathique. Pour Hahnemann, il e´tait essentiel
d’expe´rimenter l’action du me´dicament chez l’homme et non pas chez l’animal, et il recommandait l’usage de doses mode´re´es qu’il dut au fur et a` mesure
de ses e´tudes atte´nuer au point meˆme de diluer jusqu’a` des dilutions a` 30 CH. Nos matie`res me´dicales home´opathiques qui sont la base de notre
formation sont faites donc de pathoge´ne´sies qui incluent les effets des me´dicaments a` doses toxiques, doses ponde´rales the´rapeutiques et de doses dilue´es
et dynamise´es. Nous avons ainsi pour chaque me´dicament home´opathique une fiche de symptoˆmes collige´s d’apre`s ces anciennes expe´rimentations sur
l’homme sain, actualise´s bien suˆr par nos observations cliniques et de nouvelles pathoge´ne´sies. Ces symptoˆmes sont hie´rarchise´s suivant leur fiabilite´
statistique. Pour de plus amples informations sur l’histoire du me´dicament reportez vous a` l’ouvrage du Dr Denis Demarque : L’home´opathie, me´decine
de l’expe´rience [2].
118
3. Urticaire. Œde`me de Quincke
L’e´rythe`me noueux quand on retrouve le bourrelet
œde´mateux. La comparaison pourrait se faire avec d’autres
me´dicaments comme Rhus toxicodendron, mais la chaleur
ici ame´liore, et on trouve plus volontiers des ve´sicules.
Belladona aussi pourrait eˆtre compare´, mais dans ce cas la
rougeur est plus intense et les douleurs sont battantes,
ainsi qu’une chaleur radiante a` la palpation.
Nous rappelons ici que ces indications inflammatoires
ou infectieuses ne dispensent pas de l’indication du bilan
diagnostique et paraclinique et de la prescription anti-
biotique adapte´e4
. Toutes affections ORL quand on y trouve
des œde`mes. Sinusite avec œde`me de la face. Amygdalite
Œde`me de la luette ressemblant a` un sac translucide. Nous
pourrons dans ce cas comparer a` Kalium bichromicum,
mais, ici, on trouve volontiers des se´cre´tions filantes jaunes
et collantes.
L’œde`me sous-glottique ou larynge´ avec obstruction
respiratoire brutale peut nous le faire comparer a`
Sambuccus, souvent indique´ chez le petit enfant qui a
une dyspne´e expiratoire larynge´e re´veillant l’enfant a`
minuit ou Drosera dont le symptoˆme toux est pre´domi-
nant, par quintes apre`s minuit, ou encore Spongia en cas
de toux larynge´e bruyante et rauque.
– Pleure´sies ou pe´ricardites de constitution rapide. La
rapidite´ d’installation en est une indication, et permet
d’e´liminer Bryonia qui est un reme`de d’exsudation des
se´reuses, mais dont le de´but d’installation des symptoˆmes
est plus progressif, ainsi que l’association a` une se´cheresse
des muqueuses avec soif, ce qui n’est pas le cas ici, ou` il y a
absence de soif.
Distension aigue¨ gastrique
De´sir5
de lait froid. Ce de´sir se rencontre aussi dans des
me´dicaments home´opathiques tels que Phosphorus, Rhus
toxicodendron et Tuberculinum residuum.
Syndrome digestif avec re´action pe´ritone´ale, avec
abdomen tendu et dur, douloureux a` l’effleurement
(China).
Le malade he´site a` tousser ou a` pousser pour aller a` la
selle, de crainte que quelque chose se brise ou n’e´clate a`
l’inte´rieur6
.
Indications possibles dans des processus infectieux,
de type salmonellose, typhoı¨de, toxi-infection.
Mastites et mastoses
Seins durs tendus, œde´matie´s, douloureux, dans le
contexte de la monte´e de lait ou du syndrome pre´mens-
truel (Bryonia, Conium, Phytolacca).
Une expe´rimentation mene´e en double insu au CHU de
Toulouse, positive en faveur de l’home´opathie, a confirme´
l’action antalgique et anti-inflammatoire de l’association
d’Apis et Bryonia dans le cadre de la monte´e laiteuse du
post-partum [1].
– Hydroce`les, balanites, vaginites a` caracte`re œde´mateux ;
– Rhumatisme avec œde`me pe´riarticulaire ou
e´panchement intra-articulaire. Les crises sont aigue¨s et
brutales. Une indication peut eˆtre retrouve´e de rhumatismes
chroniques avec œde`mes.
Maladies rhumatismales inflammatoires telles que le
rhumatisme articulaire aigu, les rhumatismes infectieux,
les nodules rhumatismaux pe´riarticulaires.
Hydarthrose brutale et importante du genou. De nouveau,
Bryonia peut eˆtre compare´ ici, mais dans ce cas le de´but n’a
pas la meˆme brutalite´, au contraire il est progressif. Ledum
palustre aussi, mais le mode est plus chronique, certes
aggrave´ a` la chaleur, mais l’aspect est blanc et froid, et
ame´liore´ par les applications froides. Le contexte est ici de
l’hyperurice´mie, sur un sujet plus ple´thorique et dans les
suites de piquˆres avec tendance ecchymotique.
– Phle´bite profonde aigue¨ avec œde`me pre´dominant.
Phle´bites superficielles et pe´riphle´bites. Lymphangite et
lymphœde`me chronique.
Michel Guermonprez nous fait part de son expe´rience
positive dans les gros bras postope´ratoires.
– Maladies oculaires avec œde`me, orbitaire, pe´riorbitaire ;
ble´pharites, conjonctivites, ke´ratites. Œde`me papillaire.
Hypertension oculaire, glaucome de constitution rapide
avec douleurs aigue¨s du sujet jeune.
Ne´phropathies aigue¨s ou chroniques
Anurie ou oligurie d’apparition brutale. La comparaison
peut se faire avec Phosphorus, reme`de beaucoup plus
e´tendu et profond d’action, mais il y a ici une tendance
4
C’est une remarque que nous ne re´pe´terons pas pour les autres contextes de maladie organique, mais a` l’inverse nous pouvons aussi faire remarquer que
l’home´opathie devrait aussi trouver sa place en pathologie quotidienne et hospitalie`re dans beaucoup de pathologies organiques aigue¨s. Tout e´tudiant,
de`s les premie`res anne´es de me´decine, devrait be´ne´ficier d’un enseignement minimum de cette discipline, quitte a` se former en fin d’e´tude pour
l’obtention d’un diploˆme validant. L’home´opathie peut donc eˆtre associe´e aux the´rapeutiques indispensables de type allopathique quand la situation
clinique le ne´cessite.
5
Parmi les signes importants pour choisir le me´dicament home´opathique ade´quat, les de´sirs et aversions sont pris en compte. Dans les matie`res
me´dicales et dans les re´pertoires symptomatiques, ces signes sont range´s dans la rubrique estomac (stomach).
6
C’est un signe subjectif signale´ par Kent dans sa matie`re me´dicale. Nous soulignons ici l’importance des signes subjectifs spontane´ment exprime´s par le
patient dans l’individualisation du me´dicament home´opathique.
7
L’utilisation de caracte`res gras dans le cours du texte signifie que le symptoˆme note´ est particulie`rement caracte´ristique. Rappelons que les signes
caracte´ristiques des me´dicaments home´opathiques sont range´s en trois a` quatre degre´s dans les re´pertoires suivant leur importance.
119
4. he´morragique marque´e, en particulier l’he´maturie.
Apocynum est un autre me´dicament, d’oligurie mais
d’œde`mes d’installation plus progressive et s’accompa-
gnant de diarrhe´e. C’est un me´dicament d’appoint utilise´
en tre`s basse dilution ou en phytothe´rapie.
Re´tention hydrique, avec œde`me et ascite.
Absence de soif dans des maladies re´nales.
Prote´inurie massive et brutale.
Syndrome ne´phrotique.
Toutes les prote´inuries des adolescents, ainsi que les
gravidiques.
Signes biologiques d’insuffisance re´nale d’autant plus si
la biopsie confirme l’œde`me re´nal.
Syndromes ence´phaliques et neurologiques
Œde`me ce´re´bral, hydroce´phalie, me´ningites et re´actions
me´ninge´es.
Cri ence´phalique. La teˆte roule sur l’oreiller.
Convulsions fe´briles apre`s un bain chaud.
He´miple´gies avec secousses du coˆte´ sain.
Oligurie dans les syndromes neurologiques.
Ce´phale´es congestives, avec sensation de pression, chez
les re´naux, par arreˆt des re`gles (Lachesis).
Maladresse des mains. Comparaison avec Agaricus qui a
une tendance aux tics, Bovista qui a des œde`mes et/ou des
sensations de gonflement d’une partie du corps qui n’est
parfois que subjective, mais parfois qui est le premier
reme`de auquel on pense pour les gros bras lymphœde`ma-
teux ou les lymphangites.
Grincements des dents dans un contexte neurologique a`
comparer a` Cina dans un contexte de verminose.
Insomnie.
Syndrome fe´brile
La fie`vre est d’installation brutale avec un maximum vers
15 heures. Le principal reme`de a` comparer est Aconitum,
avec une aggravation a` minuit.
Absence de soif pendant la fie`vre (comparaison avec
Gelsemium et Pulsatilla).
Alternance de peau se`che et d’acce`s de transpiration.
Me´dicament de scarlatine avec atteinte re´nale, articu-
laire et e´volution brutale.
Oreillons avec douleur, œde`me important, me´ningite,
ovarite, orchite.
Maladies aigue¨s au retour de la mer, en particulier chez
ces enfants qui ont des syndromes fe´briles brutaux en
revenant d’un week-end a` la mer. Ce sont des sujets qui
seront souvent justiciables et repre´sentatifs du me´dica-
ment Natrum muriaticum qui sera alors le plus souvent le
me´dicament principal de fond du patient.
Autres indications
Cystites ou ure´trites avec oligurie. Cystites des gens qui
boivent peu.
Les suites de de´shydratation aigue¨ ou chronique. Les
conse´quences de vie en climat chaud.
Ovaralgies, ovarites a` late´ralite´ droite (Palladium).
Les douleurs y sont aigue¨s, pre´cises, ame´liore´es par la
pression forte comme Bryonia.
Les kystes sont de constitution rapide.
Ame´norrhe´e et oligome´norrhe´e de la jeune fille (Natrum
muriaticum, Kali carbonicum, Pulsatilla).
Signes psychiques
Autant les me´dicaments dits polychrestes ou grands
reme`des de terrain ne´cessitent l’e´tude du profil comporte-
mental ou psychique, autant ici pour Apis, ils sont peu
de´veloppe´s. Dans la pratique de l’home´opathie franc¸aise
dite pluraliste, Apis est utilise´ surtout en conside´rant ses
symptoˆmes ge´ne´raux pour la valorisation symptomatique.
Par contre, dans la pratique dite uniciste ou classique, en
l’occurrence dans le courant historique des e´le`ves de Kent,
la valorisation des signes psychiques peut passer au
premier plan. Nous les de´crirons donc :
Se tourmente a` propos de tout.
Constant besoin de pleurer sans raison apparente.
De´pression psychique avec pleurs jour et nuit par
pense´es torturantes.
Pressentiment de la mort (a` comparer avec Aconitum).
Tristesse irritable.
Jalousie pathologique (Lachesis, Stramonium).
Obnubilation et confusion.
Maladresse.
Ne connaıˆt aucune joie.
Indiffe´rence a` tout ce qui pourrait le ou la rendre
heureux(se).
Conduite ou bavardages illogiques ou enfantins.
De´lire en particulier dans les formes d’atteinte neuro-
logique infantile.
E´tat de stupeur ou de semi-inconscience, yeux mi-clos,
la teˆte roulant d’un coˆte´ et de l’autre.
Cri ence´phalique, cris perc¸ants, peur de la mort.
Ame´norrhe´e suite de frayeur ou vexation.
Aggravation de l’ensemble de ces symptoˆmes par la chaleur.
Commentaires
Le grand reme`de de fond comple´mentaire d’Apis est
Natrum muriaticum, correspondant a` des sujets plutoˆt
amaigris du haut du corps, malgre´ un appe´tit conserve´. La
diathe`se correspondante est le tuberculinisme. Bryonia
devra souvent eˆtre compare´, mais le de´but des symptoˆmes
est plus progressif.
Dans les suites de piquˆre d’insecte, Ledum palustre peut
eˆtre pre´fe´rable ou associe´, a` prescrire dans ce cas en 9 CH
re´pe´te´s et a` espacer de`s ame´lioration.
Apis en 5 CH et Ledum palustre en 5 CH, respectivement
matin et soir, semblent efficaces dans la pre´vention des
piquˆres d’insecte et de moustiques.
120
5. Apis serait un reme`de de tendance a` l’avortement au
premier trimestre, a` donner en dose moyenne en 9 CH et
espace´es.
Comparaisons base´es sur la composition [4]
La pre´sence de dopamine, de noradre´naline, d’ace´tylcho-
line, d’histamine, de se´rotonine rend compte des œde`mes,
inflammations, congestions localise´es, et de la rapidite´
d’action. On trouve ces composants dans les venins de
serpent tel Lachesis, d’araigne´e tel Latrodectus, dans Serum
d’anguille qui est un me´dicament de prote´inurie re´cente et
massive sans œde`me. E´galement Bufo rana, le venin de
crapaud. Urtica urens ainsi que Dolichos pruriens et
Agaricus comple`tent le tableau de compositions analogues.
La pre´sence de potassium peut le rapprocher de
Natrum muriaticum et surtout Kali carbonicum ou` les
œde`mes sont chroniques et localise´s.
La phospholipase rapproche Apis de Phosphorus, de
Bothrops et encore de Lachesis.
Comparaisons suivant la matie`re me´dicale
Grands reme`des comple´mentaires : Natrum muriaticum,
Natrum sulfuricum, Kali carbonicum.
Me´dicaments home´opathiques des œde`mes : Phospho-
rus, Kali carbonicum, Arsenicum album.
Inflammation et œde`me : Heparsulfur, Rhus toxicoden-
dron, Cantharis.
Conclusion
Apis mellifica est un des premiers me´dicaments e´tudie´s
dans notre matie`re me´dicale pour les de´butants en
home´opathie comme me´dicament indique´ dans les e´tats
aigus, au meˆme titre que Aconitum, Belladona, Bryonia ou
Ferrum phosphoricum.
En e´tat aigu, il devra eˆtre re´pe´te´ souvent pour eˆtre
efficace. L’œde`me, la brutalite´ de survenue des symptoˆmes,
l’aggravation par la chaleur en sont les symptoˆmes
principaux. Le contexte de l’allergie et des re´actions
histaminiques est principal, mais il faut y penser aussi
dans des contextes organiques ou` il peut trouver sa place
en comple´ment des the´rapeutiques classiques indique´es
me´dicalement.
Comme tous les venins, nous nous posons la question de
savoir si le mode de pre´paration ne serait pas plus ade´quat
si nous e´vitions de chauffer la souche lors de la
pre´paration home´opathique, condition indique´e pour la
se´curite´ virale. Un autre mode de ste´rilisation serait
souhaitable pour pouvoir be´ne´ficier d’un me´dicament
pleinement actif.
Toutes les dilutions peuvent donc eˆtre prescrites de la
4 CH a` la 30 CH. La basse dilution ayant une action locale,
l’augmentation de la dilution se faisant au fur et a` mesure
que la similitude est plus caracte´ristique. La 9 CH est
la plus couramment utilise´e. Tout de´pend aussi de la
re´activite´ spe´cifique du sujet a` certaines dilutions.
Chez la personne tre`s aˆge´e nous pre´fe´rons utiliser des
dilutions basses 4 CH moins re´actives, mais tout aussi
efficaces.
L’e´tude d’Apis nous re´ve`le ainsi que l’home´opathie
n’utilise pas uniquement des souches d’origine ve´ge´tale,
mais aussi du re`gne animal, mine´ral ou meˆme des me´taux
ou me´talloı¨des et des substances complexes.
L’e´tude de ce me´dicament nous montre aussi la fac¸on
tout a` fait singulie`re de prescrire les doses dilue´es
dynamise´es, suivant les principes de la similitude sympto-
matique, grande caracte´ristique, avec le concept de
globalite´, de la discipline home´opathique.
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Bristol Myers Squibb Co., 5 Research Parkway, Wallingford, CT
06492, USA. robert.gentles@bms.com. Pubmed-indexed for Medline
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