A.J. Greimas: maitre de la fiducie. Raccommoder sens et (con)scienceSemiosis
L'ouvrage presente la sémiotique d’A.J. Greimas en mettant l’accent sur la pensée de sa méthode, plutôt que sur l’appareil terminologique. Elle illustre comment Greimas se débarrasse de la surface du signifiant pour s'aventurer dans les profondeurs. Ainsi s’ouvre la voie de sémantique structurale, qui, de l'équivalence à la narrativité, fait surgir le concept de la valeur. Ensuite, les passions offrent l'opportunité de s'imaginer l'origine du monde sensible. Et finalement, l’intérêt de Greimas pour la psychanalyse (Freud & Lacan) permet de situer la liaison entre les deux disciplines. Par la méthode, Greimas aspire à introduire de nouvelles axiologies pour contrecarrer l'insignifiance qui guette l'homme de la modernité. L'ouvrage positionne Greimas ainsi dans l'épistémé de son époque, caractérisée par Paul Ricoeur avec les trois maîtres du soupçon : Marx, Nietzsche et Freud. Alors qu'ils ouvrent grand la porte au soupçon en ce qui concerne l'interpretation, Greimas ouvre une porte étroite à la fiducie, pour raccommoder sens et (con)science et réinstaurer la force adhésive de la croyance aux valeurs.
A.J. Greimas: maitre de la fiducie. Raccommoder sens et (con)scienceSemiosis
L'ouvrage presente la sémiotique d’A.J. Greimas en mettant l’accent sur la pensée de sa méthode, plutôt que sur l’appareil terminologique. Elle illustre comment Greimas se débarrasse de la surface du signifiant pour s'aventurer dans les profondeurs. Ainsi s’ouvre la voie de sémantique structurale, qui, de l'équivalence à la narrativité, fait surgir le concept de la valeur. Ensuite, les passions offrent l'opportunité de s'imaginer l'origine du monde sensible. Et finalement, l’intérêt de Greimas pour la psychanalyse (Freud & Lacan) permet de situer la liaison entre les deux disciplines. Par la méthode, Greimas aspire à introduire de nouvelles axiologies pour contrecarrer l'insignifiance qui guette l'homme de la modernité. L'ouvrage positionne Greimas ainsi dans l'épistémé de son époque, caractérisée par Paul Ricoeur avec les trois maîtres du soupçon : Marx, Nietzsche et Freud. Alors qu'ils ouvrent grand la porte au soupçon en ce qui concerne l'interpretation, Greimas ouvre une porte étroite à la fiducie, pour raccommoder sens et (con)science et réinstaurer la force adhésive de la croyance aux valeurs.
Sens sagesse-et-coaching-francois-delivreFormaXion
François Delivré nous livre ses réflexions sur les liens entre sens, sagesse, philosophie et coaching.
Deux voies sont proposées : l’étude de quelques grandes philosophies et la cohérence de vie.
Les vertus du « coach-philosophe »
D’expérience, trois vertus me semblent devoir être cultivées pour développer un état de « coachphilosophe » :
- Le courage, pour adopter quelques croyances fondamentales et nous mettre en cohérence de
vie, en dépit du mental qui nous fait régulièrement douter de ces croyances (fort
heureusement, sinon on tomberait dans l’intégrisme de la pensée) ;
- La modestie intellectuelle qui nous permet de réviser nos croyances quand nous percevons de
nouveaux éléments de la réalité ou qu’une réflexion plus puissante se fait jour ;
- La curiosité qui nous permet de mieux comprendre les questions universelles, en nous
appuyant si besoin sur la réflexion des « grands frères » philosophes.
1) Pour se faire une idée de la ou des psychoses, l'argument d'autorité ne vaut pas lorsqu'on a un minimum d'esprit scientifique.
a) Nous sommes redevables à Freud d'avoir inventé la psychanalyse, mais cela ne l'a pas empêché de commettre des erreurs. Seul un acte de (mauvaise) foi incompatible avec une démarche scientifique pourrait chercher à les perpétuer.
b) Nous sommes redevables à Lacan de "l'inconscient structuré comme un langage", mais lui aussi a fait des erreurs qu'il convient de dissiper pour faire évoluer la question.
2) Les trois identifications et les trois niveaux de la structure psychique.
Il importe de bien distinguer les trois niveaux que la psychose bouleversera :
- Le niveau de la relation imaginaire m -> i (a) entre le moi et le moi idéal
- Le niveau du fantasme $ -> a reliant le sujet inconscient à l'objet du désir
- Le niveau de l'Inconscient, qui est un discours non-grammatical régi par une logique purement combinatoire
3) Complétons la définition de l'identification, envisagée à présent comme la connexion signifiant-affect, le signifiant étant le matériau sonore du langage, et l'affect toute émotion simple (en gros : plaisir/déplaisir).
4) Il y a chez le schizophrène une "carence" de la fonction métaphorique, donc de la possibilité de fantasmer.
• Il ne s'agit donc pas dans la psychothérapie des psychoses d'user d'interprétations fondées sur un repérage analytique classique. Il est inutile d'attendre qu'à la manière d'un névrotique le schizophrène livre dans ses associations libres la clef de ses symptômes.
• Ici il faut donc une "psychanalyse à l'envers" (Racamier), une "antipsychanalyse", une "psychosynthèse" qui structure. Il faut synthétiser du sens à la place du patient pour lui permettre de se constituer des fantasmes, une réalité psychique.
5) La réponse du patient à l'action psychothérapique.
Dans une analyse classique, un des critères d'efficacité, au-delà de la disparition de quelques symptômes, est le "changement de discours" : le patient se met à structurer différemment son propos, et comme "l'inconscient est structuré comme un langage", c'est le signe d'une transformation profonde de sa "personnalité".
Ici, la réponse du patient à la psychothérapie consiste à nous fournir de plus en plus de matériel verbal "'a - signifiant", comme s'il nous encourageait à continuer pour lui ce processus de symbolisation.
6) Le réveil du délire est prévisible, souhaitable et contrôlable au cours de la thérapie : on peut le décrire comme une psychose de transfert, par analogie avec la névrose de transfert de la psychanalyse classique.
El documento habla sobre el sistema nervioso y sus divisiones principales (central y periférico), y presenta tres actividades sobre lesiones en diferentes partes del cuerpo y sus posibles efectos basados en el conocimiento anatómico del sistema nervioso.
Sens sagesse-et-coaching-francois-delivreFormaXion
François Delivré nous livre ses réflexions sur les liens entre sens, sagesse, philosophie et coaching.
Deux voies sont proposées : l’étude de quelques grandes philosophies et la cohérence de vie.
Les vertus du « coach-philosophe »
D’expérience, trois vertus me semblent devoir être cultivées pour développer un état de « coachphilosophe » :
- Le courage, pour adopter quelques croyances fondamentales et nous mettre en cohérence de
vie, en dépit du mental qui nous fait régulièrement douter de ces croyances (fort
heureusement, sinon on tomberait dans l’intégrisme de la pensée) ;
- La modestie intellectuelle qui nous permet de réviser nos croyances quand nous percevons de
nouveaux éléments de la réalité ou qu’une réflexion plus puissante se fait jour ;
- La curiosité qui nous permet de mieux comprendre les questions universelles, en nous
appuyant si besoin sur la réflexion des « grands frères » philosophes.
1) Pour se faire une idée de la ou des psychoses, l'argument d'autorité ne vaut pas lorsqu'on a un minimum d'esprit scientifique.
a) Nous sommes redevables à Freud d'avoir inventé la psychanalyse, mais cela ne l'a pas empêché de commettre des erreurs. Seul un acte de (mauvaise) foi incompatible avec une démarche scientifique pourrait chercher à les perpétuer.
b) Nous sommes redevables à Lacan de "l'inconscient structuré comme un langage", mais lui aussi a fait des erreurs qu'il convient de dissiper pour faire évoluer la question.
2) Les trois identifications et les trois niveaux de la structure psychique.
Il importe de bien distinguer les trois niveaux que la psychose bouleversera :
- Le niveau de la relation imaginaire m -> i (a) entre le moi et le moi idéal
- Le niveau du fantasme $ -> a reliant le sujet inconscient à l'objet du désir
- Le niveau de l'Inconscient, qui est un discours non-grammatical régi par une logique purement combinatoire
3) Complétons la définition de l'identification, envisagée à présent comme la connexion signifiant-affect, le signifiant étant le matériau sonore du langage, et l'affect toute émotion simple (en gros : plaisir/déplaisir).
4) Il y a chez le schizophrène une "carence" de la fonction métaphorique, donc de la possibilité de fantasmer.
• Il ne s'agit donc pas dans la psychothérapie des psychoses d'user d'interprétations fondées sur un repérage analytique classique. Il est inutile d'attendre qu'à la manière d'un névrotique le schizophrène livre dans ses associations libres la clef de ses symptômes.
• Ici il faut donc une "psychanalyse à l'envers" (Racamier), une "antipsychanalyse", une "psychosynthèse" qui structure. Il faut synthétiser du sens à la place du patient pour lui permettre de se constituer des fantasmes, une réalité psychique.
5) La réponse du patient à l'action psychothérapique.
Dans une analyse classique, un des critères d'efficacité, au-delà de la disparition de quelques symptômes, est le "changement de discours" : le patient se met à structurer différemment son propos, et comme "l'inconscient est structuré comme un langage", c'est le signe d'une transformation profonde de sa "personnalité".
Ici, la réponse du patient à la psychothérapie consiste à nous fournir de plus en plus de matériel verbal "'a - signifiant", comme s'il nous encourageait à continuer pour lui ce processus de symbolisation.
6) Le réveil du délire est prévisible, souhaitable et contrôlable au cours de la thérapie : on peut le décrire comme une psychose de transfert, par analogie avec la névrose de transfert de la psychanalyse classique.
El documento habla sobre el sistema nervioso y sus divisiones principales (central y periférico), y presenta tres actividades sobre lesiones en diferentes partes del cuerpo y sus posibles efectos basados en el conocimiento anatómico del sistema nervioso.
La baisse des dépenses publiques dans notre pays implique de repenser en profondeur les missions et l'organisation d'un Etat devenu en partie inefficient. La situation économique et sociale de la maison France ne nous permet plus de nous satisfaire d'un ravalement de façade mais nécessite une rénovation en profondeur, des fondations à la charpente.
Il nous faut désormais recentrer la sphère publique sur ses missions régaliennes afin d'alléger le poids des prélèvements obligatoires qui asphyxient l'économie afin de redonner de l'oxygène aux entreprises et d'être ainsi en mesure de relancer la croissance et l'emploi.
El documento habla sobre el concepto de trabajo decente. Explica que la Organización Internacional del Trabajo (OIT) introdujo este concepto en 1999 para referirse a un trabajo con derechos que permitan una vida laboral digna. Desde entonces, la OIT ha desarrollado y consolidado este concepto, promoviendo la creación de empleo, los derechos laborales, la protección social y el diálogo social. El documento también analiza cómo diferentes religiones ven el trabajo y los valores como la dignidad humana que comparten con la noción de trabajo decente defend
El documento presenta el informe de actividades de 2009 del Observatorio de la Bicicleta en Vitoria-Gasteiz. El Observatorio fomenta la participación ciudadana a través de su página web, donde los ciudadanos pueden enviar quejas y sugerencias sobre la movilidad ciclista. En 2009, el Observatorio recibió 59 demandas a través de su página web. Además, realizó un seguimiento del Plan de Movilidad Sostenible y del estado de la movilidad ciclista en la ciudad.
Este documento proporciona una introducción a la facturación en la nube versus la facturación local, y describe las características y funcionalidades de la plataforma de facturación en la nube Anfix. Explica cómo crear empresas, clientes, proveedores y facturas en Anfix, así como gestionar pagos, cobros y generar informes. También muestra los diferentes planes y aplicaciones disponibles en Anfix.
http://pwc.to/1by96uH
Dans un monde fortement digitalisé (83 % d’internautes en France en 2012), les entreprises doivent rapidement s’adapter aux nouveaux usages de leurs clients et collaborateurs. Celles qui sauront transformer leur mode de fonctionnement pour tirer parti de ces nouveaux usages gagneront le défi de la compétitivité.
El documento describe el sistema solar, incluyendo al sol y los 8 planetas (Mercurio, Venus, Tierra, Marte, Júpiter, Saturno, Urano y Neptuno). Explica brevemente las características fundamentales de cada planeta, como su tamaño, distancia al sol y descubrimiento. El sistema solar se encuentra en la Vía Láctea a unos 28,000 años luz del centro galáctico.
Dos sentencias recientes apoyan la continuidad de los convenios colectivos después de su terminación. La sentencia de la Audiencia Nacional del 20 de enero y la del Tribunal Superior de Justicia de Madrid del 9 de diciembre determinaron que los convenios colectivos siguen vigentes si las partes acordaron explícita o implícitamente mantenerlos hasta un nuevo acuerdo. Esto refuerza la autonomía de las partes en la negociación colectiva.
Este documento discute el papel del docente en el aprendizaje electrónico (e-learning) en el siglo 21. Explica que el docente debe facilitar el pensamiento crítico de los estudiantes, diseñar la macroestructura y el proceso del curso, e implicarse en aspectos pedagógicos, interpersonales y organizativos. También debe presentar contenidos, centrar debates en temas específicos, resumir material y dar retroalimentación para diagnosticar errores.
Journées ABES 2014 - 21 mai 2014 - Session plénière : "ISTEX et ses données" - Carole Melzac et Benjamin Bober (ABES) : " Données : ce qu'ISTEX vous apporte" - Présentation de l'avancée du projet d'investissement d'avenir ISTEX.
Conclusion de le Session 2013 (Christian Salenson)icm13
Conclusion de le Session 2013 (Christian Salenson)
Session nationale de l'Enseignement Catholique sur l'enseignement du fait religieux.
http://icm.catholique.fr
00. Introduction à l'étude Paroles d'Evangiles [Lecture Confort].pdfSAILLYLaurent
Paroles d’Evangiles – parolesdevangiles.blogspot.com
HISTOIRE DES ORIGINES DU CHRISTIANISME
De la religion originelle au concile de Chalcédoine
« Fiat lux et lux fit » (Genèse 1,3)
INTRODUCTION A PAROLES D’EVANGILES
I. LES ORIGINES DU CHRISTIANISME
II. LES SOURCES CHRETIENNES DU CHRISTIANISME
III. LES SOURCES BIBLIQUES DU CHRISTIANISME
IV. JESUS FACE A L’ARCHEOLOGIE ET A L’HISTOIRE
V. JESUS, UNE VIE D’HOMME
VI. BOUDDHA, JESUS
VII. ET DIEU DANS TOUT CA… ?
"Religions et sociétés" (Jean-Marc Aveline)
Session nationale de l'Enseignement Catholique sur l'enseignement du fait religieux.
http://icm.catholique.fr
«L’avortement est le meurtre d’une personne innocente», peut-on lire dans les notes d’un cours de philosophie en première Bac donné à l’UCL. Notre article http://www.lesoir.be/1465095/article/actualite/belgique/2017-03-21/un-plaidoyer-anti-avortement-dans-des-notes-cours-l-ucl
« Penser Levinas en philosophie et psychiatrie » présenté par Vincenzo Di Nic...Université de Montréal
« Penser Levinas en philosophie et psychiatrie » présenté par Vincenzo Di Nicola - Séminaire Sciences humaines et psychiatrie - 22.01.2015. Notes de la présentation avec bibliographie.
Les personnalités pathologiques (Quentin Debray Daniel Nollet).pdfRebeccaHARRYFORRESTE
L'approche cognitive permet de comprendre de façon claire l'organisation des personnalités pathologiques et d'élaborer une thérapeutique rationnelle. Les schémas cognitifs les stratégies comportementales la gestion des émotions sont autant de secteurs fonctionnels qui se sont mis en place au cours de l'enfance et de l'adolescence pour réaliser une personnalité qui par ses excès ou sa dysharmonie peut devenir pathologique.
Les paranoïaques les histrioniques les obsessionnels les psychopathes constituent ici les cas les plus connus les plus typiques. Mais il faut également considérer les personnalités dépendantes évitantes borderlines et narcissiques plus subtiles plus complexes. Les personnalités schizoïdes schizotypiques et passives-agressives plus rares vont de pair avec des difficultés majeures d'insertion sociale. Une thérapeutique patiente mais résolue visant à remodeler les schémas de croyance et les comportements permet d'envisager une évolution de ces différentes personnalités.
Cette 6e édition est actualisée incluant de nouvelles données épidémiologiques.
L'étiologie traumatique se révèle plus fréquente concernant la majorité des personnalités pathologiques. Des liens sont également établis avec la pathologie infantile (trouble des conduites trouble oppositionnel). Le domaine thérapeutique s'enrichit d'un recours aux psychothérapies positives.
Paroles d’Evangiles – parolesdevangiles.blogspot.com
HISTOIRE DES ORIGINES DU CHRISTIANISME
De la religion originelle au concile de Chalcédoine
« Fiat lux et lux fit » (Genèse 1,3)
INTRODUCTION A PAROLES D’EVANGILES
I. LES ORIGINES DU CHRISTIANISME
II. LES SOURCES CHRETIENNES DU CHRISTIANISME
III. LES SOURCES BIBLIQUES DU CHRISTIANISME
IV. JESUS FACE A L’ARCHEOLOGIE ET A L’HISTOIRE
V. JESUS, UNE VIE D’HOMME
VI. BOUDDHA, JESUS
VII. ET DIEU DANS TOUT CA… ?
6ème partie : Bouddha, Jésus
Chapitre 1er – Les enjeux d’une rencontre
Chapitre 2 – Les dix clés du face-à-face
Chapitre 3 – Une tradition peut en révéler une autre
Photos Agathe GABORIAU
Elle est actuellement étudiante en 1° année de BTS Photographie au lycée Auguste Renoir (18°).
Chacun des élèves doit réaliser un reportage photographique.
Elle a choisi de travailler sur la vie associative de l'arrondissement, et s'est intéressée plus particulièrement à notre association.
1. Le salut, entre foi et philosophie
Henri LAUX
Peut-on penser le salut de manière philosophique et en chrétien ? C’est ce à quoi
s’engage Denis Moreau qui, renouant de façon rigoureuse avec cette antique question,
montre comment la question du salut pose celle de l’articulation entre le désir et la mort.
Recensé : Denis Moreau, Les voies du salut, Bayard, 418 p., 18, 50 €.
Voici un essai philosophique très rigoureusement construit autour de la thématique du
salut. Si le langage courant ne manque pas de se référer au « salut » dans les circonstances les
plus ordinaires - du sportif qui a « sauvé » son équipe à l’utilisateur qui a « sauvé » ou «
sauvegardé » ses données informatiques - ce sens-là n’est guère porteur d’enjeux vitaux. Pour ce
qui est des problématiques de l’Antiquité sur le sujet (le stoïcisme par exemple), elles ne sont
plus guère présentes aujourd’hui ; quant au discours philosophique, de Spinoza à Nietzsche,
de Wittgenstein à Foucault, il ne développe en rien un paradigme très unifié. Et du côté de la
théologie chrétienne, une certaine hésitation dans les termes (« salut » ou « rédemption » par
exemple) ne contribue pas à éclairer le débat.
Mais c’est précisément du côté du christianisme que l’auteur va chercher à trouver du
sens. Pourquoi le christianisme ? Parce que, s’il semble tombé dans le discrédit théorique
auprès de beaucoup, on ne peut oublier qu’il « est une des plus grandes constructions
intellectuelles jamais entreprises dans l’histoire de l’humanité » (p. 27). Il ne s’agit pas pour
autant de développer une apologie religieuse : ainsi, les trois premières parties de l’ouvrage
analysent en termes résolument philosophiques la question de la « croyance », de « la mort »,
des « fautes » ; la quatrième partie, la plus importante, se veut de « théologie philosophique »,
terme légitime mais finalement ambigu s’il paraît induire une rupture de problématique alors
1
2. qu’en réalité il ne relève pas de la théologie : il signifie tout simplement une approche
philosophique de questions-limites, sur un terrain qui est davantage celui des théologiens.
Le parcours
Après avoir distingué différents cas de figure dans l’univers des croyances et conclu à
l’« efficacité existentielle individuelle forte » (p. 55) des croyances religieuses, l’auteur
consacre de beaux développements aux croyances sur la mort, puis aux effets de ces
croyances dans l’ordre éthique. Le but de cette troisième partie est de montrer le lien entre le
mal moral et la mort. L’intuition est que le péché de la vie ordinaire ou, en d’autres termes, les
principales fautes morales que nous pouvons commettre ont partie liée, du moins jusqu’à un
certain point, avec notre « représentation de la mort comme fin de la vie » (p. 171) ; il ne
s’agit pas de dire que la mort est la cause du processus d’immoralité mais qu’un certain
rapport à la mort oriente au désordre en matière morale, spécialement quand la peur aggrave
ce rapport. Une analyse anthropologique d’une belle finesse suggestive va repérer les effets de ce
rapport à travers les obscurités de la vie morale qui ont notamment pour nom : avarice,
gloutonnerie, luxure, homicide, orgueil et égoïsme. Chaque fois, la peur de la mort produit ses
effets : chez l’avare et son désir « d’accumuler du temps » (p. 130), chez le glouton qui
s’imagine tout faire pour « prolonger la vie » (p. 139), dans la luxure où l’on croit chercher des
succédanés d’expérience d’éternité pour échapper à la finitude, dans l’orgueil comme
dénégation de la finitude. Bien sûr, le combat éthique est possible ; les philosophies comme
les sagesses ont largement réfléchi en ce domaine et contribué à ce que chacun trouve la voie
d’une amélioration de sa condition propre. C’est donc sur ce terrain que se situe la proposition de
Denis Moreau lorsqu’il veut, dans la quatrième partie de l’ouvrage, montrer « une façon
particulière de mener le combat éthique » (p. 173).
Une puissance de libération
Puisque c’est dans la peur de la mort, envisagée comme terme absolu de la vie, que
s’enracine cette tendance au mal moral, il faut trouver une autre croyance, de nature à
rapprocher de la vie bonne. Selon une démarche qui n’est pas sans rappeler une certaine
logique de l’argumentation pascalienne, l’auteur commence alors par définir quatre réquisits
capables de définir cette autre croyance : la mort n’est pas la fin de la vie ; il y a une
continuité de l’identité personnelle, une continuation réelle du moi ; cette continuation n’est
pas une poursuite de ce qui est à l’identique, elle implique une rupture ; enfin, cette croyance
doit permettre « d’espérer que la continuation post mortem de notre être ait de notables
chances de s’opérer dans des conditions relativement heureuses, voire très heureuses »
2
3. (p. 183). Ces quatre exigences posées, il est possible d’identifier, parmi les croyances disponibles
ou envisageables, celles qui pourraient contribuer à libérer des effets néfastes précédemment
décrits, et donc à orienter vers la vérité d’une vie bonne. On atteint bien sûr ici au point nodal de
l’argumentation de Denis Moreau, car c’est précisément et rigoureusement ici qu’intervient Jésus-
Christ, personnage dont l’historicité est attestée, et dont la résurrection suppose la foi en des
témoins. Or la résurrection du Christ répond très exactement aux trois premiers réquisits
définis, et quant au quatrième on peut espérer qu’il est honoré, en continuité logique avec les
précédents. La résurrection est passage de la négativité à la plénitude d’existence sous l’action
d’un intervenant extérieur, et cette foi en la résurrection, qui appelle à sa suite la résurrection
de tous, entraîne à la libération du péché. Ainsi, « le salut (… ) s’opère par la foi, et plus
précisément, par la foi dans le fait que le Christ est ressuscité, en indiquant par là que la mort
est vaincue » (p. 216). Cette foi n’est pas à idéaliser comme une perfection ; elle est à
comprendre au sens fort comme une adhésion, dans une dimension performative car par elle
s’ensuit « une modification notable de la façon d’être dans le monde » (p. 217), une capacité à
rompre les enchaînements symbolisés dans la conception du péché originel. Le salut s’opère
dans et par la résurrection : c’est par l’effet de tant d’actes ordinaires qui n’auraient pas eu lieu
sans cette foi que le monde est rendu meilleur, que l’individu se libère de ses peurs.
Une approche philosophique
En tout cela le discours est très informé de culture théologique ; il va à l’essentiel, il
souligne avec pertinence les enjeux vivants de ce que la tradition chrétienne nomme le
Mystère pascal. Mais alors, deux objections peuvent résulter d’inquiétudes inverses.
Premier type d’objection, « rationaliste » : la démarche est-elle vraiment
« philosophique » ? Ne se situe-t-elle pas sur le terrain d’une théologie, intelligemment
traduite ou sécularisée certes, mais néanmoins théologie ? Et donc, n’y a-t-il pas rupture de
problématique, puis invalidation de la démonstration ? L’objection est certes fréquente
aujourd’hui, pas seulement dans ce qui pourrait atteindre ce livre en particulier, mais elle
méconnaît et la nature de la philosophie et la nature de la théologie. D’une part, la philosophie
s’intéresse à tout type d’expérience, et l’enracinement dans des convictions, loin de la
disqualifier, en est bien plutôt la condition ; que serait une philosophie sans lieux ni sources,
sinon une abstraction insignifiante ? D’autre part, la théologie ne se comprend pas en dehors
d’une démarche de raison. En réalité, le philosophe Denis Moreau ne prétend pas
« convertir » mais « parler », c’est-à-dire apporter des arguments de manière à rendre plus
intelligible aujourd’hui un effort intellectuel multi-séculaire dont la rigueur et la richesse ne
3
4. peuvent laisser indifférent. L’enjeu, reprenant en cela une distinction fort éclairante d’Henri
Gouhier, n’est pas d’apporter une démonstration rationnelle, mais une argumentation
raisonnable.
Inversement, un deuxième type d’objection peut être encore plus redoutable ; c’est
celui qui, dénonçant un excès de rationalisme, se demande ce qu’il est advenu du surnaturel
dans cette démarche. Si la raison peut aller aussi loin, que reste-t-il à la foi ? Critique inverse
de la précédente, mais qui lui est homogène dans la mesure où elle se situe finalement sur le
même terrain, celui que j’appelle « une logique des territoires », avec des frontières à protéger et
à ne pas franchir. Or l’auteur a bien raison de souligner : que la « fides quaerens
intellectum » (la recherche d’une intelligence de la foi) est un opérateur de clarification de la
foi et qu’il faut bien plus s’inquiéter de l’anti-intellectualisme du fidéisme ; qu’il examine les
conséquences de la foi en la résurrection, non pas ses origines, et qu’il ne conteste
évidemment pas « la grâce », ou la gratuité à l’œuvre dans cette causalité ; qu’il ne faut pas
établir une dichotomie entre la « nature » et la « surnature » ; qu’il ne prétend pas épuiser le
mystère du salut, mais travailler à apporter un supplément d’intelligibilité, ici et maintenant,
dans la culture et les références qui sont les siennes aujourd’hui là où il est situé, et nous avec lui.
De quelques chemins de pensée
De façon tout aussi engagée, le philosophe prend position par rapport à quelques-uns
des chemins de pensée disponibles, philosophiques ou autres. D’abord contre « la chape
heideggérienne » (p. 281) qui pèse sur la réflexion consacrée à la mort, vulgate répandue au
point de n’être pas suffisamment discutée ; en effet, penser l’homme comme « être-pour-la-
mort-conçue-comme-fin » (p. 289) relève trop d’un point d’arrêt dans l’immanence pour
ouvrir sur la vie. À l’encontre, il propose de quoi examiner la raisonnabilité d’un « être pour la
résurrection », « être pour le passage » (p. 290), comme structure fondamentale de
l’existence, dans une temporalité structurée par la foi, l’espérance et la charité. À l’appui de
cette force de vie, il y a l’apôtre Paul, ou encore, parmi bien d’autres, Irénée de Lyon :
« Détruire la mort, tuer le péché, vivifier l’homme » (p. 295) ; il y avait le Deutéronome :
« Choisis la vie » (30, 19). Contrairement au « pari » de Pascal qui s’intéresse essentiellement
à la rétribution post-mortem, la version de l’auteur consiste à s’intéresser à une amélioration de
la vie présente. Face à Nietzsche qui a bien vu que le christianisme pouvait se
compromettre dans une idéologie de la souffrance, c’est plutôt l’ « intensification de
l’existence » et le « courage d’être » d’un Tillich, où le christianisme est une voie vers le
bonheur, que privilégie l’ouvrage ; Thomas d’Aquin et Augustin l’avaient certes dit, mais leur style
4