1. Dans quelles mesures la consommation collaborative peut-elle représenter une opportunité pour les entreprises de
la grande distribution?
A priori, la grande distribution est à contre courant du principe même de l’économie de partage.
Un article paru sur weshare.net nous a interpellé et dans lequel Neal Gorenflo, éditeur de shareable.net envisage un
scénario où la grande distribution est au cœur de l’économie de partage.
Le principe de consommation collaborative peut remettre en cause tout le modèle économique sur lequel la grande
distribution a forgé sa renommée. En d’autres termes un système basé sur la production et la possession des moyens
de production, ayant pour principal objectif le profit, caractéristiques des économies capitalistes.
En ce sens, si l’économie de partage était vouée à s’étendre avec ce nouveau modèle économique de nos sociétés, la
grande distribution serait mise en difficultés ?
Avec un pouvoir d’achat en berne et le changement de comportement des consommateurs, nous avons d'une
part, de nombreuses start-ups qui fleurissent avec pour credo la consommation collaborative. On peut citer
notamment Groupon, un site basé sur le concept d'achat groupé, des plateformes de redistribution: le Bon Coin, E-bay
et également des entreprises qui prône le partage : blablacar.fr pour le covoiturage ou Coursera pour les MOOC
(massive open online course), partage des connaissances.
D'autre part, des enseignes de la grande distribution commencent petit à petit à adopter ces pratiques. Le Trocathlon
de Décathlon (cf reportage), Ikea, la collaboration entre Quirky et Auchan ( Auchan commercialisant des produits
inventés par les consommateurs eux-mêmes).
Cependant, force est de constater que ces initiatives s’apparentent davantage à des événements ponctuels loin d’une
innovation durable comme on peut l’entendre.
Le système économique dans lequel se trouvent ces grandes enseignes les empêche d’opter facilement pour un
nouveau modèle.
Toutefois, les enseignes de la grande distribution présentent bien plus d’atouts que les start ups pour se lancer dans la
consommation collaborative . En effet, elles ont un vivier important de clients potentiels, une gestion de la chaîne
logistique performante, souvent bien implantées et permettant une grande couverture du territoire national et à
l'étranger.....
Ce nouveau mode de consommation qui se développe depuis quelques années, réussira-t-il à se généraliser au sein
des entreprises traditionnelles? Cette question se justifie par le fait que pour certaines personnes, la consommation
collaborative n’est qu’un effet de mode qui tendra à disparaître avec le temps. La consommation collaborative seraitelle juste « la tendance du moment » ? A l’inverse on peut également s’interroger sur l’avenir de la consommation
collaborative en tant que soft power, qui viendrait s’instaurer dans de plus en plus d’entreprises afin de changer leur
mode de fonctionnement actuel et d’optimiser leurs ressources au maximum. Ce mode de consommation entraînerat-il une nouvelle définition du management ? L’économie collaborative, si elle arrive à survivre et à trouver sa place
dans notre mode de vie, fera-t-elle naître un nouveau modèle économique viable ? Toutes ces questions nous
conforte dans l’idée que la consommation collaborative est un mode de consommation à ne pas négliger et qui
nécessite une attention toute particulière.