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Cahier des
entrepreneurs 2021
4ème édition
En partenariat avec
Avec la participation de :
Cette quatrième édition se fait au moment d’un nouveau
déconfinement de la France, alors qu’un horizon de sortie de
crise s’ouvre.
Toujours reconnaissants envers les acteurs de la résilience face à
la crise, nous souhaitions saluer les audacieux qui ont poursuivi
leur projet entrepreneurial en cette année très particulière.
Chaque année, nous découvrons de nouveaux projets, de
nouvelles entreprises et surtout des personnalités, ouvrant
l’aventure en éclaireurs !
Partis d’un problème du quotidien, d’un rêve d’enfant ou d’un
marché prometteur, des entrepreneurs nous racontent leurs
projets. Et nous voulons, encore une fois, valoriser cet acte créatif.
Cette année, les entreprises s’engagent pour la planète, d’autres
exploitent le nouvel or du XXIème siècle de la data. Enfin,
d’autres nous rappellent que, même des secteurs plus
traditionnels peuvent être investis par l’innovation d’un projet !
Ce cahier nous permet de remercier les entrepreneurs de leur
confiance et de remettre en lumière leurs témoignages, leurs
projets, leur entreprise et aussi leurs conseils.
En espérant que cette lecture vous donnera autant de plaisir à
lire que nous en avons eu à l’écrire, grâce aux rencontres avec
des personnalités et leur partage d’expérience de
l’entrepreneuriat.
Pour l’équipe ISLEAN, Louis-Alexandre Louvet
Le Conseil supérieur est heureux d’être pour
la troisième année consécutive le partenaire
officiel du « Concours de l’entrepreneur » qui
se donne pour objectif d’inventer l’entreprise
du futur.
Dans cette période inédite, les experts-
comptables sont plus que jamais mobilisés
aux côtés des chefs d’entreprise, au cœur de
l’économie. Après avoir soutenus
quotidiennement les TPE-PME face à la crise
Covid et dans l’obtention des aides d’urgence,
ils sont appelés désormais à relever avec elles
le défi de la relance.
Lionel Canesi, Président du CSOEC
Dans ce contexte mouvant, sans précédent, les experts-comptables
sont plus que jamais attentifs aux entrepreneurs d’avenir, pour
construire avec eux le monde d’après, plus robuste et plus résilient.
J’ai la conviction profonde qu’il nous faut cheminer main dans la
main et tirer ensemble les leçons de la crise. Les enjeux qui nous
attendent sont colossaux : économiques, digitaux,
environnementaux, organisationnels… mais, comme dans toute
sortie de crise, les opportunités de création, de développement et de
croissance sont aussi considérables.
Les start-ups qui ont su conquérir de nouveaux territoires, inventer
de nouveaux modèles, changer les règles et les pratiques ont
beaucoup à nous apprendre : elles nous rappellent que l’innovation
est un incontournable de notre temps. C’est en osant que nous
parviendrons à nous transformer et à sortir plus forts des
turbulences. C'est par l’audace et l’innovation que nous réussirons
notre transition écologique, la relocalisation de nos emplois et la
transformation de notre économie.
ENTREPRENEURS CAHIER 2021
MERCI À ELLES ET EUX D’INVENTER
L’ENTREPRISE DE DEMAIN !
Christophe Le
Houedec
François
Misslin
Matthieu
Ballester
Marion
Péret
François-Xavier
Goemaere
Matthieu
Chabeaud
Clothilde
Perez
Aurélien
Tardieu
Sophie
Comte
Timothée
Le Quesne
Laurent
Le Breton
Manon
Fargelat
Une remise des prix à l’issue d’un débat organisé avec des acteurs
du financement des startup le 29 juin 17h30-18h30
VOTER POUR L’ENTREPRENEURIAT
4 PRIX REMIS PAR LE CLUB 2021
Guillaume
Proust
Président du comité
entreprises
innovantes
Mathieu
de la
Rochefoucauld
Managing
Partner
Géraldine
Welter
Directrice Adj. du
Dép. transition
numérique
Louis-Alexandre
Louvet
Directeur associé
Votez pour votre
entrepreneur préféré
jusqu’au 29 juin à 12H00
https://grainnumerique.club/votes
Meanwhile Boutique
Le marketplace pour la consommation
responsable
Ayolab
Améliorer les ventes en lignes grâce à la
donnée
Dipongo
Apprendre aux enfants à utiliser le digital
de manière intelligente
askR.ai
Humaniser l’accès à la donnée en
entreprise avec un collègue digital
Eegle
La plateforme innovante de partage de la
donnée pour les collectivités territoriales
Koya
La transition écologique sur-mesure
Greenmove
Saisir l’occasion de passer à l’électrique
Skyboy
Regarder des vidéos superposées
parfaitement à l’environnement réel
Hello la planète !
Connais-tu ta data ?
Réalité vs. Virtualité
7
15
24
Que sont-ils devenus ?
Charge, sac et à lire
30
Nannybag
La consigne accessible et connectée
Chut !
Éclairer la transition sociétale à l’ère du
numérique
Energysquare
Les chargeurs ne sont que du vintage !
37
Cycloid
Offrir aux entreprises un framework
DevOps
EPSOR
L’épargne salariale nouvelle génération
Agreenculture
Acteur de l’écologie agricole
Le Drenche
Un journal web et papier sur la civic tech
Atometrics
La data ultra-locale
Assoconnect
La transformation digitale des
associations
Christophe Le Houédec
Ayolab : fournir de la donnée
aux marques pour améliorer
leurs ventes en ligne
Christophe Le Houédec, co-fondateur d’Ayolab | Propos recueillis par Antoine Matta, Novembre 2020
Au départ, comment as-tu identifié la
problématique d’améliorer les ventes en
ligne des marques ?
Je ne l’ai pas identifiée au départ. Je suis parti avec
une idée différente qui n’était pas la bonne. Je
sortais d’Amazon, je cherchais ce que j’allais faire.
J’ai eu une idée de startup en 2017 : fournir des
benchmarks à des acteurs du e-commerce. J’en
parle avec des personnes autour de moi, ils me
disent si vous voulez développer ce service, nous,
on achète. Je démarre avec deux clients
internationaux pour faire des benchmarks
robotisés.
Je rencontre alors François Misslin, maintenant le
CTO d’Ayolab, il revenait de San Francisco et était
disponible pour développer un prototype. Comme
on avait déjà des clients, la banque est d’accord
pour nous suivre. On mène un premier pilote sur
le marché en février 2018 et je me rends compte
très vite qu’il n’y a pas de marché. Certes, j’ai deux
clients mais il n’y en a pas d’autres intéressés.
Je suis dans une situation où je me suis endetté, je
n’ai plus de boulot et je n’ai pas de marché, donc
ce n’est pas terrible. Une personne de mon
entourage que je connais depuis plus de 20 ans,
directeur financier d’un grand groupe de
cosmétique, me dit : « On a un problème ce sont
les ventes non-autorisées sur le web, c’est-à-dire
comprendre les canaux de distribution. »
La startup est hébergée dans l’espace L’Oréal de
Station F depuis janvier 2020. La proposition de
valeur est d’utiliser une combinaison de
données publiques et d’algorithmes
propriétaires pour que les marques améliorent
leurs ventes et distribution en ligne.
Quels sont les cas d’usage ?
Pour donner un exemple : les pièces de rechange
dans l’automobile en Russie. A partir de données,
l’équipe technique a développé une approche
algorithmique pour retrouver toutes les pièces
techniquement compatibles.
Comment fonctionne le service ?
On se rend compte avec François que l’on peut
recycler la technologie mise en place pour le
premier pilote pour faire un outil de suivi de qui
vend quoi sur le web.
On comprend qu’il y a beaucoup plus d’intérêt et
on signe un premier contrat avec Coty
(cosmétique), puis avec d’autres acteurs. On
remarque une attraction et c’est comme cela que
la boite a démarré. La première version de ce que
l’on fait existe depuis mi-2018.
Si je reviens à la question de départ et si je devais
exagérer, je dirais que je n’ai pas eu l’idée, je n’ai
pas eu de technologie (c’est François qui l’a
développée). Je veux mettre à mal l’idée du
créateur d’entreprise qui arrive avec une vision, qui
sait ce qu’il veut faire et comment le faire. Ce n’est
pas notre histoire.
7
Connais-tu ta data ?
On réalise du scraping. Au fil du temps, on est sur
une approche make and buy :
• “Make” : on collecte des données nous-mêmes
avec des robots
• “Buy” : il y a de plus en plus de données non-
structurées que l’on achète
Dans certains cas, cela fait sens de développer
notre robot de scraping mais pas tout le temps. On
est agnostique par rapport à la source de données.
Même si on achète de la donnée, on l’enrichit pour
pouvoir l’exploiter.
« Je veux mettre à mal l’idée du
créateur d’entreprise qui arrive
avec une vision, qui sait ce qu’il
veut faire et comment le faire. Ce
n’est pas notre histoire. »
Ayolab : fournir de la donnée
aux marques pour améliorer
leurs ventes en ligne
Christophe Le Houédec, co-fondateur d’Ayolab | Propos recueillis par Antoine Matta, Novembre 2020
On a pu démontrer à notre client que le marché
était chamboulé par un océan de pièces
techniquement compatibles. Donc la compétition
n’existe pas uniquement avec les pièces d’une
certaine marque de constructeur, mais avec un
ensemble beaucoup plus vaste de les pièces
substituables. Cela montre une vision du segment
de marché complètement différente. Cette
donnée est importante pour un constructeur
automobile pour qu’il puisse savoir dans quel
environnement concurrentiel il se situe.
Pour d’autres grands groupes comme dans le
secteur du cosmétique, le cas d’usage est
différent. Ils signent des accords commerciaux
avec des géants du e-commerce comme Amazon.
Dans ces accords commerciaux, il y a des
contreparties commerciales (confidentielles). On
va s’assurer que ces contreparties sont respectées
avec la technologie. Par exemple, on va vérifier la
bonne allocation des investissements publicitaires.
En effet, la marque va investir de la publicité dans
certaines pages Amazon, on va vérifier que ces
dépenses publicitaires sont au bon endroit.
En général, les entreprises se demandent :
• Comment piloter les canaux de distribution ?
• Avec qui je négocie des accords commerciaux ?
• Qui, où et comment j’autorise à vendre mes
produits ?
A partir d’une idée de départ, on a développé
différents cas d’usage. On s’adapte aux besoins
des marques. On a une boite à outils générale et
on se sert de certains en fonction du client, du
secteur.
Où en est l’entreprise aujourd’hui dans un
contexte actuel compliqué ?
8
Christophe Le Houédec
Les marques ont de plus en plus besoin d’aller sur
le net, comme le démontre la crise de la Covid,
avec des problématiques d’accords commerciaux
avec les retailers comme Amazon. Ce phénomène
est porteur pour nous car on peut utiliser notre
technologie pour aider des marques à traiter ces
problématiques. Elles augmentent alors leur vente
en ligne.
Aujourd’hui, on travaille avec de multiples secteurs
: le cosmétique (Coty, L’Oréal), la mode (Balenciaga,
Lacoste) le bricolage (Leroy Merlin), l’automobile
(Renault). Les problématiques sont au-delà du
secteur du luxe. On a des contrats à l’échelle
internationale : Allemagne, Royaume-Uni, Etats-
Unis, Espagne, Italie, Scandinavie, Russie, Inde,
Chine. On accède à nos clients presque
exclusivement par notre réseau.
Dans la société, actuellement, on est 11 à Paris, et
une quinzaine avec nos prestataires en Arménie,
en Ukraine et au Chili avec qui nos relations sont
très bonnes depuis 3 ans. Pour nous, c’est
important d’avoir des relations dans la durée.
La première augmentation de capital date de mars
2019 via un business angel avec Romain Nicoli, un
ancien des Mines et co-fondateurs de Criteo. La BPI
a alors complété avec un prêt. Le fond
d’investissement Kima de Xaviel Niel a aussi investi.
Même si le contexte est très volatile, je reste
optimiste.
Depuis janvier 2020, on est hébergé dans l’espace
L’Oréal de Station F. En juin 2019, on a participé à
un événement dans l’accélérateur Lafayette Plug
and Play. J’ai présenté ce qu’on l’on sait faire à des
membres de L’Oréal. Dans l’immédiat on n’est pas
recontacté. Cependant, près de 6 mois après, en
novembre, L’Oréal m’appelle pour nous dire qu’ils
veulent faire un pilote. Trois semaines après, on
présentait le pilote au patron de L’Oréal France. Le
pilote a été concluant, ils nous ont demandé de
postuler au programme mondial d’accélération de
startup et on a pu avoir notre place à Station F en
janvier 2020. Avec la crise de la Covid, la durée de
l’hébergement gratuit à été étendue de 6 à 12 mois
jusqu’à décembre 2020.
STATION F ©Patrick TOURNEBOEUF/TENDANCE FLOUE
Connais-tu ta data ?
Le conseil est de bien réfléchir aux conséquences
et de le faire pour de bonnes raisons. Si la personne
est motivée par de l’argent facile sur une durée
courte, il ne faut pas le faire. Une expérience
entrepreneuriale, c’est incertain, c’est long. On
existe depuis 3 ans, et on est encore loin de pouvoir
revendre l’entreprise et s’enrichir. Il faut plutôt se
demander pourquoi on le fait et qu’est ce qu’on en
attend. Il faut aussi parfois savoir renoncer lorsque
le produit ne trouve pas son public et passer à
autre chose. Il ne faut pas en faire une affaire d’ego.
Ayolab : fournir de la donnée
aux marques pour améliorer
leurs ventes en ligne
Christophe Le Houédec, co-fondateur d’Ayolab | Propos recueillis par Antoine Matta, Novembre 2020
Notre enjeu à présent est de faire entrer de
nouveaux investisseurs même si le contexte est
hostile avec la crise de la Covid. Néanmoins, en
France, on a beaucoup de chance d’avoir un
soutien important avec la BPI, le PGE. Il y a un
écosystème très présent pour des structures
comme la nôtre. On a pu garder l’effectif inchangé
et continuer à innover dans la R&D.
On souhaite également obtenir davantage de
contrats récurrents par rapport à des contrats
courts en capitalisant sur nos services et notre
connaissance du marché.
On a aussi appris une bonne nouvelle récemment,
on a été retenu dans le top 30 des startups sur les
1000 de Station F. A partir de janvier 2021, on a
donc le droit de rester en payant un loyer
relativement modique de 350€/poste/mois.
Quel apport personnel et partage
d’expérience tires-tu de cette aventure ?
D’une part, je ne le fais pas pour l’argent. Si on
veut devenir riche, il faut mieux faire autre chose
car la probabilité de réussir est très incertaine. Je
l’ai fait pour donner vie à un projet, créer une
technologie, créer un service, être confronté à des
idées d’actualité dans un secteur qui m’intéresse
depuis longtemps en étant au contact des
grandes entreprises comme L’Oréal ou Leroy
Merlin. Être au cœur de la turbine me plaît.
Créer une équipe, recruter des personnes, créer un
collectif sont aussi des éléments importants pour
moi. Il y a d’ailleurs quelque chose que je veux
mettre en avant. Chez nous, tous les salariés sont
actionnaires : à l’embauche, ils ont l’équivalent de
stock-options qui leur permettent d’acquérir sur
une période de 3 ans, des actions à prix
préférentiel.
Quels conseils donnes-tu à ceux qui ont
envie de se lancer dans l’entrepreneuriat ?
9
Christophe Le Houédec
C’est un moyen pour les salariés de faire grandir
leur patrimoine à travers la valeur de l’entreprise. Il
y a beaucoup de transparence dans l’entreprise sur
tous les sujets technologiques, commerciaux,
financiers…avec une réunion réunissant toute
l’équipe chaque jeudi matin.
Un autre apport personnel de cette aventure est le
fait d’être en contact des investisseurs de bons
niveaux. C’est exigeant mais c’est en se confrontant
à une réalité économique qu’on apprend. Par
rapport à ma vie de salarié chez Amazon, cette
notion de financement est nouvelle et riche.
Au début, je ne voulais pas forcément créer une
boite mais je voulais rester dans le domaine du e-
commerce et je me suis rendu compte que si je
restais salarié, j’allais reprendre des boulots
similaires à ce que je faisais avant.
Ce sont des postes très prenants, avec une forte
amplitude horaire. J’avais 45 ans, je venais d’être
papa, je voulais être davantage maître de mon
emploi du temps.
« Je ne le fais pas pour l’argent […]
Je l’ai fait pour donner vie à un
projet »
Les suites du développement ?
Connais-tu ta data ?
Matthieu Chabeaud
Chattez avec vos données avec askR !
Matthieu Chabeaud, fondateur de askR | Propos recueillis par Balthazar Dadvisard, Octobre 2020
askR.ai en deux phrases ?
askR.ai est un data assistant connecté aux
données de l’entreprise. Grâce à des algorithmes
d’intelligence artificielle et de NLP (natural
language processing), il permet à l’ensemble des
utilisateurs d’interroger la base de données dans
leur langue naturelle et d’y accéder comme s’ils
s’adressaient à une personne, sous la forme d’un
chiffre, d’un graphique, d’un tableau… Il se
positionne au cœur de la troisième génération
d’outils de BI (Business Intelligence) et
d’exploitation de la donnée. La donnée est
transformée en un collègue virtuel que l’on peut
interroger dans une conversation en langage
naturel.
askR.ai est un collègue digital qui humanise
l’accès à la donnée en entreprise en permettant
à des néophytes d’accéder immédiatement aux
données utiles à leur prise de décision sous
forme d’une conversation.
Une étude du MIT a établit une corrélation directe
entre la performance des entreprises et leur
capacité à mettre en place une organisation qui
permet de prendre des décisions data-driven. Les
organisations data-driven ont en moyenne 6 points
de plus de profitabilité.
On a donc une contradiction avec d’un côté des
organisations avec une volonté de mettre en place
des processus de décision data-driven, et de l’autre
côté une très large majorité de collaborateurs qui
n’ont pas d’accès immédiat à la donnée. C’est un
sujet qui existe depuis 15 ans et que les acteurs
traditionnels de la BI n’ont pas su régler. Nous
avons donc pris le problème différemment.
10
Quel est le problème à résoudre qui a lancé
AskR?
Les outils habituels de BI auxquels on pense pour
accéder aux données de l’entreprise ont un taux
d’adoption très faible : en moyenne 22%. Cela
signifie que parmi l’ensemble des collaborateurs
qui ont accès à ces outils, et donc pour qui une
licence a été fournie (et payée !), seuls 22%
l’utilisent vraiment. D’autre part, toute une
population de l’entreprise qui n’ont pas accès à
ces licences reçoivent régulièrement des
reportings au format Excel qui sont difficiles à lire.
Comment avez-vous lancé le projet ?
Grâce à notre connaissance approfondie de ces
projets de Business Intelligence, les progrès
réalisés dans le domaine de l’IA et du NLP, la
solution nous est apparue évidente.
D’une part, nous croyons beaucoup au
conversationnel. La donnée doit être accessible à
tous les collaborateurs qui en ont besoin, et de
façon simple et immédiate. Quoi de plus simple
que de demander à un collègue qui a la réponse ?
Ce collègue, c’est askR.ai, un robot qui sait. Ce
collègue a une maîtrise totale des données de
l’entreprise et pourra non seulement répondre aux
questions de façon immédiate, mais aussi nous
notifier lorsqu’il estime qu’une donnée doit être
portée à notre connaissance, sans que nous ayons
à lui demander.
D’autre part, le faible taux d’adoption des outils
classiques de BI s’explique par l’effort de connexion
décourageant pour un utilisateur. askR.ai n’est pas
une nouvelle application. askR.ai est intégré sous
forme de chatbot dans les outils déjà utilisés
quotidiennement par les collaborateurs, comme
Teams, Slack, Workplace, Whatsapp, les SMS, les e-
mails, ou encore via un widget intégré dans le CRM
ou l’ERP. C’est donc une plateforme de BI sans
interface supplémentaire.
Habituellement dans une organisation, sur 1 000
personnes qui ont besoin de données, seules 200
ont accès à des outils de BI et 50 les utilisent
vraiment. Nous ne remplaçons pas les outils de BI
pour ceux qui les utilisent et sont à l’aise avec.
Connais-tu ta data ?
Chattez avec vos données avec askR !
Matthieu Chabeaud, fondateur de askR | Propos recueillis par Balthazar Dadvisard, Octobre 2020
Nous les remplaçons pour les 150 personnes qui
ne les utilisent pas et nous fournissons la BI pour
les 800 qui n’ont rien.
askR.ai aujourd’hui ?
11
Matthieu Chabeaud
Nous sommes identifiés comme un pionnier
européen sur cette nouvelle génération d’outils de
BI. Actuellement nous sommes dans une phase
d’accélération pour nous imposer en Europe
comme un leader.
askR.ai est notre deuxième startup. Les erreurs, on
les fait une seule fois. Pas deux. De notre première
startup, nous avons tiré énormément
d’enseignements. J’encourage vraiment les
entrepreneurs qui ont déjà une première
expérience de se transformer en serial
entrepreneur. L’expérience et les enseignements
que l’on peut acquérir en étant aux commandes
sont immenses. Même en cas d’expérience
infructueuse, chaque échec nous fait avancer.
Quels enseignements tires-tu de ton
expérience entrepreneuriale ?
Un mot sur le modèle économique ?
Nous facturons une souscription annuelle qui
permet l’accès à la plateforme pour un nombre
illimité de collaborateurs. Cette souscription inclut
le setup, le paramétrage, l’entraînement des
algorithmes, la supervision du machine learning
et l’accompagnement par nos équipes. Tous nos
plans sont illimités en termes d’utilisateurs : il n’y a
donc pas d’hésitation de la part des entreprises à
servir leurs collaborateurs en accès à la donnée.
Ce qui fera varier le pricing c’est le périmètre des
données. On pourra commencer par exemple par
un périmètre de données de performance
commerciale, à destination d’une population de
commerciaux responsables de points de vente. On
pourra ensuite élargir le périmètre à d’autres
données pour d’autres populations. askR.ai n’est
pas réservé à une poignée d’analystes, pas plus
qu’il ne sert à explorer toutes les données d’un
coup.
Les suites du développement ?
Nous voulons renforcer encore le côté interaction
et l’accompagnement de l’utilisateur en fonction
de son profil, afin de pouvoir lui adresser de façon
pertinente les données dont il a besoin, grâce à des
algorithmes qui comprennent ses préoccupations.
Pour se lancer, partir et voir grand il faut avoir une
flamme et une ambition.
Cependant, je pense qu’il faut compenser cette
qualité soit en s’associant à plusieurs, soit en ayant
une double facette : celle qui permet de ne pas
être trop optimiste et de garder les pieds sur terre.
C’est un équilibre et une dualité à trouver entre la
flamme, la vision et l’esprit de conquête d’un côté,
et le réalisme de l’autre qui permet d’envisager
des scénarios moins optimistes et de ne pas faire
de plans sur la comète. Lorsqu’on n’a pas cette
facette soi-même, il est bon de s’associer avec des
personnes qui l’ont.
Quelques conseils à ceux qui voudraient se
lancer dans l’entrepreneuriat ?
Après 3 ans d’existence et beaucoup de recherche
et développement, nous avons une dizaine de
clients grands comptes opérationnels sur la
solution et qui l’utilisent quotidiennement.
Connais-tu ta data ?
Laurent Le Breton
Eegle : Data, territoires
et entrepreneuriat
Laurent Le Breton, co-fondateur d’Eegle | Propos recueillis par Louis-Alexandre Louvet, Octobre 2020
Quel est le problème à résoudre qui a lancé
EEGLE ?
Les territoires doivent prendre des décisions de
plus en plus complexes et font face à un double
défi : d’abord, maîtriser une masse colossale de
données pour bien comprendre la situation de
départ et aussi anticiper les conséquences des
décisions.
La donnée est compliquée à traiter :
• Malgré les progrès faits sur l’Open data, les jeux
de données de l’Open data sont rarement
utilisables du premier coup ;
• Aujourd’hui, beaucoup de monde continue à
avoir recours à des tableurs, alors que
l’information a besoin d’être visualisée
facilement.
Dans ce contexte, la décision des collectivités
devient une gageure entre les élus et les services :
• Comment partager la situation de départ, sur le
plan technique ?
Eegle, une plateforme innovante de partage de
la donnée pour les collectivités territoriales
12
Comment avez-vous lancé le projet ?
• Comment illustrer les avantages techniques des
politiques menées sur le territoire ?
• Comment répondre aux contraintes et
politiques nationales, notamment avec des
objectifs chiffrés ?
Nous avons donc cherché à accompagner la
transformation de la gouvernance de la donnée, en
proposant une solution aux collectivités et
professionnels du territoire. La plateforme permet
de mettre autour de la table les acteurs des
territoires pour qu’ils puissent alimenter des
scénarios qualifiés et quantifiés de façon
collaborative, en discuter ensemble en voyant les
résultats des scénarios. Nous sommes convaincus
qu’EEGLE permet l’expression de tous les avis et
facilite la prise de décision.
J’ai commencé à m’intéresser progressivement aux
territoires. J’ai d’abord travaillé sur un plan
stratégique vers ce marché pour un grand groupe
(avant 2016). Cet éditeur de rang mondial cherchait
à se diversifier dans la Smart City.
Avec d’autres associés, nous avons monté une
première entreprise sur des sujets de modélisation
systémique (pour illustrer, cela visait à ressembler à
Sim City – jeux de gestion de villes, ndlr – en vrai,
avec des paramètres ex : temps dans la voiture,
CO2…). Nous cherchions déjà à simuler des
scénarios pour les territoires. L’angle d’attaque, très
techno, me donnait l’impression de rater une partie
du sujet, notamment l’approche sociologique des
phénomènes.
Connais-tu ta data ?
Nous avons une croissance raisonnée qui me plait.
Toutefois, nous nous posons la question du
financement, pour accélérer la croissance au
niveau national.
Notre plateforme est commercialisée depuis
février 2019. Nous sommes 9 personnes
aujourd’hui. Nous visons en priorité des « PMT »,
c’est-à-dire les Petits et Moyens Territoires :
• Les grosses métropoles (même si Rennes est
un client) sont déjà dotées d’équipes et de
plateformes historiques en contrat pluriannuels
EEGLE aujourd’hui
Eegle : Data, territoires
et entrepreneuriat
Laurent Le Breton, co-fondateur d’Eegle | Propos recueillis par Louis-Alexandre Louvet, Octobre 2020
13
Laurent Le Breton
Les suites du développement
• Le territoire doit avoir une équipe technique
(qui apparaît à partir de 5 000 habitants).
Notre cœur de cible est la ville entre 10 000 et 50
000 habitants.
Ces clients ont les ressources et les compétences,
tout en ayant pu garder une proximité entre les
services techniques et les élus sur un cycle de
décision plus court. Toutefois, ces villes sont
soumises à des contraintes régulières (ex : PCAET,
PLUi…) qui commencent toujours par un
diagnostic. Et là, notre plateforme devient un
atout pour aider les territoires dans le diagnostic
et les décisions liées au plan.
Accessoirement, notre plateforme aide aussi à
préparer des données pour ces collectivités dans
une perspectives de mise en conformité par
rapport à la Loi Lemaire.. Seulement 10% des
collectivités éligibles ont répondu aux obligations
de l’Open data.
J’ai donc décidé de créer EEGLE en février 2017,
avec cette idée : comment réunir tous les acteurs
autour de la donnée (un partage d’abord et une
compréhension des territoires) ? L’enjeu est de
fabriquer un socle collaboratif entre tous ces
acteurs.
Il doit permettre ensuite à toutes les familles
d’acteurs d’y retrouver ses repères (ex : les
spécialistes de la mobilité doivent retrouver les
termes de leurs professions), et à chaque fois, cela
permet à EEGLE de développer des modules
métiers adaptés.
« Nous avons donc cherché à
accompagner la transformation de
la gouvernance de la donnée, en
proposant une solution aux
collectivités et professionnels du
territoire »
Connais-tu ta data ?
Eegle : Data, territoires
et entrepreneuriat
Laurent Le Breton, co-fondateur d’Eegle | Propos recueillis par Louis-Alexandre Louvet, Octobre 2020
14
Laurent Le Breton
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui
voudraient se lancer ?
Je ne suis pas entrepreneur à la base (20 ans dans
un grand groupe auparavant). Mais, car c’était ma
deuxième entreprise, j’ai trouvé la création
d’EEGLE plus complète.
« J’apprends tout le temps, c’est vraiment un
bonheur ».
L’un des paradoxes que je rencontre est que,
malgré toutes les responsabilités et contraintes
quotidiennes, j’éprouve un grand sentiment de
liberté. De la liberté dans les choix faits et à
assumer, mais surtout dans ce qui reste à
construire.
Quels enseignements pour Laurent ?
Oser se lancer. On apprend et on y arrive ! Et il faut
apprendre à persévérer et à croire en sa vision !
Travailler en permanence sur l’esprit d’équipe, ne
jamais lâcher pour emmener tout le monde avec
soi dans le projet.
Sur un registre plus personnel, j’ai l’impression
qu’une place est en train de se dessiner pour des
entrepreneurs à mission sociétale. Certes, on peut
se prendre des murs, mais je rencontre de plus en
plus de chefs d’entreprises qui cherchent à
renouveler leur approche du développement de
leurs compagnies, d’y ajouter cette fibre sociétale.
Cela se traduit notamment dans le choix des
offres et des partenaires, mais aussi dans le
management des équipes.
Pas facile toutefois car comment présenter les
collectivités et leurs attraits économiques aux
investisseurs du capital risque ? D’autres modèles
peuvent nous aider comme par exemple, des
partenariats industriels ou des investisseurs
institutionnels (ex : Caisse des dépôts). Bref, c’est
encore très ouvert !
Nous cherchons également à faire connaître notre
offre, notre marque (la plateforme a à peine un an
!) et nous investissons sur le marketing pour
développer notre notoriété, en priorité auprès de
notre cible des Collectivités avec les « PMT ».
« J’apprends tout le temps, c’est
vraiment un bonheur »
Connais-tu ta data ?
Manon Fargelat
Meanwhile Boutique,
la marketplace qui promeut
la consommation responsable
Manon Fargelat, fondatrice de Meanwhile Boutique | Propos recueillis par Flavie Joos, Mars 2020
Peux-tu pitcher le projet Meanwhile
Boutique ?
La mission principale de Meanwhile est de
promouvoir des créateurs engagés et éco-
responsables. « Meanwhile » veut dire « pendant
ce temps » : les gros industriels produisent en
masse et polluent la planète. « Pendant ce temps
», une nouvelle vague d’entrepreneurs et créateurs
a décidé de produire autrement, des solutions
plus responsables et respectueuses de
l’environnement. C’est un temps de la transition
(écologique) vers un meilleur mode de vie pour
notre santé, l’environnement et les générations
futures.
Meanwhile Boutique est un collectif de créateurs
éco-responsables et une boutique en ligne
(marketplace) proposant des articles du quotidien
de marques engagées. Meanwhile Boutique offre
des alternatives éthiques, écologiques et durables,
toujours avec style, dans l’univers de la mode, des
accessoires, de la déco et du bien-être.
Début septembre [2019], mon amie Manon me
parlait de son nouveau projet entrepreneurial
avec tellement d’engouement et de passion
que, conquise par la démarche, je me suis
retrouvée quelques jours plus tard à participer
au Smmmile Festival à la Villette pour aider
Manon à faire la promotion de sa boutique en
ligne Meanwhile.
Quel est ton parcours ?
Je suis une ancienne acheteuse compulsive. J’ai
changé mon mode de vie et mes habitudes de
consommation il y a quelques années et je me suis
rendue compte que je n’avais pas besoin d’autant
de choses.
D’un autre côté, j’ai toujours aimé chiner dans les
marchés, brocantes, aller à la rencontre des
artisans, qui selon moi sont bien trop souvent dans
l’ombre des grandes marques industrielles.
En parallèle de mon travail, je me suis donc
engagée dans une association de promotion des
créateurs et de l’artisanat. Ce fut un premier pas
vers une démarche éco-responsable.
Enfin, le constat était bien réel et partagé : une
étude Ademe (2019) montre que 80% des français
ont changé leurs habitudes pour réduire l’impact
de leur consommation. Je me suis donc lancée
dans l’aventure Meanwhile Boutique depuis le
début de l’année, à plein temps, pour donner au
plus grand nombre la possibilité de consommer de
manière responsable auprès de créateurs engagés.
15
Hello la planète !
J’ai suivi un cursus en écoles de commerce,
communication et publicité ; j’ai obtenu un
Bachelor Advertising, Marketing and
Communication puis un Master Marketing et
Management des industries de luxe. J’ai d’abord
travaillé dans de nombreux secteurs
(événementiel, luxe, mode, cinéma…) puis en
agence de publicité, en passant dans le tourisme
aux US et en Australie, et même dans le vin et
l’œnologie pour rechercher un vignoble à Saint-
Emilion pour un particulier.
Créer Meanwhile Boutique était donc pour moi un
projet de vie car cela m’a permis d’allier mes
compétences en communication, marketing
digital et relations publiques avec mes passions de
consommation responsable et engagée. Je viens
du monde du digital, c’était donc une évidence
pour moi de concevoir et développer un service de
e-commerce ; j’avais déjà eu l’idée il y a quelques
années après mon expérience chez Monsieur
Marcel (du Slip Français).
Quelles ont été les origines du projet
Meanwhile Boutique?
Manon Fargelat, fondatrice de Meanwhile Boutique
Meanwhile Boutique,
la marketplace qui promeut
la consommation responsable
Manon Fargelat, fondatrice de Meanwhile Boutique | Propos recueillis par Flavie Joos, Mars 2020
Meanwhile Boutique vise trois publics distincts : le
consommateur, le créateur et le revendeur.
Pour le consommateur, nous offrons une
plateforme en ligne avec un large choix de
créateurs responsables allant de l’accessoire de
mode, au produit cosmétique en passant par les
produits de décoration pour la maison. Le
consommateur peut chercher les produits qui
l’intéressent selon les valeurs auxquelles répond le
créateur : upcycling, éco-responsable, sans
plastique, impact social, vegan, made in France,
etc.
Pour le créateur, nous offrons une marketplace
flexible et automatisée, sur laquelle il peut
déposer ses produits, ajouter les valeurs de sa
marque et son histoire et gérer ses stocks.
Concrètement, comment choisis-tu les
créateurs qui intègrent le collectif ?
16
Manon Fargelat
Nous avons cherché à comprendre quelles étaient
les valeurs profondes de la consommation éco-
responsable et en sommes donc arrivés à la
conclusion que cela s’appuyait sur 5 piliers de
valeurs : anti-gaspillage, protection des ressources,
impact humain et social, artisanat et certification.
Sur cette base nous avons créé une charte de
sélection qui se décline en 17 valeurs. Nous
sélectionnons donc les créateurs grâce à cette
charte sous forme de questionnaire afin de
collecter les informations clés comme les lieux de
production, le sourcing, les valeurs, la raison d’être,
l’histoire de la marque, etc.
Au cours de mes voyages, j’ai rencontré de
nombreux artisans et créateurs, ce qui m’a permis
de constituer une première liste de potentiels
partenaires. Ensuite, j’ai beaucoup démarché sur
les petits marchés locaux et les réseaux sociaux. La
plupart des rencontres avec les créateurs se font à
distance mais à terme j’aimerai pouvoir me rendre
directement sur place, rencontrer les créateurs,
découvrir les ateliers afin de communiquer sur
l’artisanat au plus près du terrain.
La relation avec les créateurs est
fondamentalement basée sur la confiance, la
transparence et l’engagement ; cela se passe très
bien et je suis ravie de la collaboration !
Peux-tu nous en dire plus sur les services
offerts par Meanwhile Boutique ?
Nous offrons aussi des services mutualisés pour
l’ensemble du collectif car nous savons que les
créateurs n’ont souvent ni le temps, ni l’argent
pour réaliser ces activités : distribution, promotion
(communication, événementiel…), formation, vente.
Par exemple, nous avons créé un partenariat avec
un attaché de presse, un studio de production (le
1er photoshoot aura lieu en novembre) et avons
organisé notre 1er événement avec un stand
mutualisé au Smmmile qui a eu lieu en septembre
à la Villette.
Enfin pour les revendeurs, nous développons une
offre B2B, car nous pensons que pour toucher le
plus grand nombre, cela passera par les petits
commerçants de proximité. Nous allons donc
démarcher les commerces et boutiques propres
pour leur proposer notre catalogue et distribuer les
produits de nos créateurs. Nous nous positionnons
un peu comme des « agents » de créateurs.
La promesse de valeur de Meanwhile Boutique
« Meanwhile Boutique était donc
pour moi un projet de vie car cela
m’a permis d’allier mes
compétences en communication,
marketing digital et relations
publiques avec mes passions de
consommation responsable et
engagée »
Ce qui est génial dans le monde digital, c’est que
tu peux tester plein de choses plus facilement ; si
le e-shop fonctionne bien, tu es quasiment assuré
d’avoir une clientèle en physique.
Hello la planète !
Meanwhile Boutique,
la marketplace qui promeut
la consommation responsable
Manon Fargelat, fondatrice de Meanwhile Boutique | Propos recueillis par Flavie Joos, Mars 2020
17
Manon Fargelat
Et quelles sont les prochaines étapes pour
2021 ?
Maintenant que le site fonctionne bien en B2C,
nous allons le lancer en B2B. Pour 2021, le gros
challenge est de développer l’activité B2B en
physique, c’est-à-dire auprès des revendeurs.
Ceux-ci sont friands de nouveaux produits avec
une véritable histoire, des marques engagées.
Parfois, ils cherchent à vendre des produits
purement locaux, ce qui va nous pousser à
développer notre réseau de créateurs et à se
diversifier, et ceci partout en France, puis en
dehors des frontières.
En janvier, je prévois aussi de m’associer ; travailler
seule peut s’avérer compliquée, l’association avec
un profil complémentaire au mien sera très
bénéfique et porteuse de valeur.
Aussi, fort de la réussite du festival Smmmile, nous
prévoyons de développer l’aspect événementiel
sur 2021, avec une programmation à un rythme
mensuel ou trimestriel. Et nous envisageons aussi
d’organiser des événements totalement en ligne,
comme un salon des créateurs par exemple (pour
les revendeurs).
Nous avons aussi comme ambition d’accélérer
l’acquisition clients et de développer notre activité
à l’international. Dans une vision à plus long
terme, nous pensons développer une boutique
physique ou un concept store Meanwhile
Boutique et mêmes des produits Meanwhile
Boutique.
Passer du salariat à l’entrepreneuriat n’est
pas toujours chose aisée, comment as-tu
franchi le cap ? As-tu été accompagnée ?
J’avais déjà expérimenté l’entrepreneuriat avant
de lancer Meanwhile Boutique ; je n’étais donc pas
totalement dans l’inconnu et j’avais déjà
connaissance des bases de l’entrepreneuriat. À
l’époque, j’avais suivi la formation UDIP avec HEC,
pour les femmes entrepreneures.
Pour mon nouveau projet, en février 2020, j’ai
participé au bootcamp Goldup (encore une
formation pour les femmes entrepreneures)
organisé par The Family et orienté sur les startups
digitales. J’ai aussi suivi la formation Sprint en
ligne, délivrée par Make Sense pour “mieux
comprendre mes cibles” dans une démarche
d’entrepreneuriat à impact. Enfin, j’ai suivi une
formation de deux jours des Canaux appelée
Social Starter pour promouvoir les projets à
impact social, éco-responsable.
Toutes ces expériences ont été enrichissantes, sur
l’aspect technique et compétences mais aussi (et
surtout !) cela m’a permis de d’intégrer une
communauté forte de femmes (et hommes aussi)
entrepreneur(e)s, dans le domaine du digital et à
impact. Ces nouvelles rencontres sont
extraordinaires ; une réelle solidarité y est
développée.
L’idée de Meanwhile Boutique a émergé en
septembre dernier, le projet a débuté
officiellement en février 2020 et le site a été lancé
le 1er avril, en plein confinement. Nous avons eu
des commandes dès le début, c’était une très belle
réussite et marque de confiance.
Désormais, Meanwhile Boutique c’est plus de 50
créateurs, 450 produits en vente, et on vise 10 000
visites par jour sur le site web pour l’année
prochaine, avec au moins un événement tous les 3
mois et surtout une communauté engagée sur les
réseaux sociaux.
Quel bilan fais-tu un an après le début de
l’expérience Meanwhile Boutique ?
Les collections engagées et éco-responsables
des créateurs du collectif Meanwhile Boutique
Hello la planète !
Meanwhile Boutique,
la marketplace qui promeut
la consommation responsable
Manon Fargelat, fondatrice de Meanwhile Boutique | Propos recueillis par Flavie Joos, Mars 2020
Pour conclure, quels seraient tes conseils
pour de jeunes futurs entrepreneurs ?
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Je dirais déjà qu’il n’y a pas d’âge pour
entreprendre ! J’ai 30 ans et j’aurai même aimé
entreprendre plus tôt encore.
Quand on a réellement envie, il faut prendre des
risques et oser ; c’est cela qui est excitant !
Ensuite, je dirai qu’il faut anticiper et prévoir :
définir le business plan, faire les études et les
benchmarks, tester les idées le plus tôt possible…
On peut toujours tester ses idées même avec de
petits moyens : un MVP (Minimum Viable Product),
doit pouvoir se faire en une journée ! De toute
façon, il faudra plusieurs itérations sur l’idée de
base et toujours plein de version du projet, et c’est
normal de ne pas avoir la parfaite version dès le
début.
Enfin, je dirai qu’il faut chercher la diversité des avis
autour de soi et prendre des conseils des gens
meilleurs que soi !
Par exemple, j’ai rencontré Céline sur la formation
Sprint, nous ne nous sommes jamais vues « in real
life » mais nous avons mis en place un rendez-
vous en ligne où nous réalisons des Instalive (vidéo
en direct sur Instagram) tous les 1ers jeudis du
mois pour débattre sur la transition écologique.
Que penses-tu de l’impact de la crise
sanitaire actuelle sur le monde de demain ?
On ne peut pas le nier, et les premières études le
montrent, le covid aura eu un impact plutôt positif
sur le e-commerce ; les modes de consommation
ont changé, les clients achètent de plus en plus en
ligne. Pour preuve, en plein confinement, nous
avons eu des commandes sur Meanwhile
Boutique sans aucun budget de communication !
Je pense aussi que le covid aura été un
accélérateur forcé de la transformation digitale
des entreprises ; on l’a vu avec le développement
express du télétravail par exemple. C’est une
véritable claque ! Selon moi, en 2020, une
entreprise qui ne pense pas à l’aspect digital de
son activité ou de ses services et produits sera
forcément en retard.
Dans notre secteur, le seul frein au digital peut
être le fait de ne pas toucher les produits en vrai
avant de les acheter. Nous pallions ce problème
avec des solutions de retours, simples et rapides,
et bien sûr dans des emballages éco-responsables
! Et aussi, avec les stands mutualisés Meanwhile
Boutique qu’on propose aux créateurs. Les
boutiques physiques ne disparaîtront pas mais les
boutiques en ligne sont totalement
complémentaires.
« Je dirais déjà qu’il n’y a pas d’âge
pour entreprendre ! J’ai 30 ans et
j’aurai même aimé entreprendre
plus tôt encore »
Manon Fargelat
Hello la planète !
Clothilde Perez
Koya : une transition écologique
sur-mesure
Clothilde Perez, fondatrice de Koya | Propos recueillis par Allyriane Mazars, Avril 2020
Quel est le problème à résoudre qui a lancé
Koya ?
En décembre 2018, j’ai eu un déclic concernant
mon mode de vie : j’ai décidé que 2019 serait mon
année de transition écologique. Dès le lendemain,
j’ai voulu tout mettre en œuvre pour y arriver mais
je me suis vite rendu compte que tout était fait
pour me compliquer la tâche. J’avais besoin d’aide,
et j’ai cherché des solutions sur le marché mais je
n’ai rien trouvé. J’ai alors décidé de le faire moi-
même et de créer ma propre solution.
Le problème, c’est donc qu’il y a une réelle
difficulté lors du passage à l’action pour un mode
de vie plus écolo. Le but du projet, c’est d’aider
toutes les personnes qui souhaitent elles-aussi se
lancer à concrétiser leur passage à l’acte, de
manière cohérente et surtout sans retour en
arrière.
Par exemple, il ne s’agit pas juste d’acheter une
brosse à dent écologique une fois pour revenir à
une marque industrielle en plastique ensuite. Il y a
un réel enjeu à changer son mode de vie de
manière durable.
Koya veut permettre au plus grand nombre, via les
nouvelles technologies, de trouver une aide pour
le faire. Et surtout, que cela devienne une
habitude ! Malheureusement, seul, on n’y arrive
pas, c’est une démarche compliquée qui n’est pas
facilitée comme on pourrait le penser : il y a
beaucoup d’habitudes à changer !
Avis à tous ceux qui souhaitent diminuer leur
empreinte écologique sans réellement savoir
comment s’y prendre ! Clothilde Perez, qui ne
trouvait pas non plus quelle solution adopter, a
créé la sienne. C’est dans un espace de co-
working Parisien que Koya, un programme de
développement durable, voit peu à peu le jour.
19
Comment as-tu lancé le projet ?
J’ai passé deux semaines à cogiter sur le sujet, sans
réellement me dire que j’allais lancer une
entreprise à proprement parler.
J’en ai parlé autour de moi, notamment à
quelqu’un qui travaillait dans une start-up. Cette
personne m’a dit qu’un tel projet serait compliqué
sans modèle économique, et c’est ce qui a
enclenché la réflexion de monter une entreprise.
Encore étudiante en Master, j’en ai parlé à mon
école qui gère un cursus entrepreneuriat. N’ayant
pas du tout de formation commerciale mise à part
quelques cours de management, on m’a conseillé
de me faire accompagner par une association. J’ai
donc été orientée dans ma démarche par Enactus
France, entreprise sociale et solidaire. Ils m’ont aidé
à monter le projet et à réaliser les démarches :
créer mon Business Model, développer mon pitch
etc.
J’ai beaucoup travaillé toute seule en m’aidant de
différentes plateformes. Il m’a fallut 3 mois pour
développer l’intégralité du business model et de la
charte graphique, et pour mener une étude de
marché autre que celle que j’avais juste en tête.
Fin mai 2019 avait lieu la compétition nationale
Enactus des projets entrepreneuriaux, et c’est là
que ça s’est concrétisé : j’ai commencé à me sentir
entrepreneuse ! J’ai enfin pu dévoiler mon projet et
pitcher devant un jury. Tout est allé très vite,
combiné à la fin de mon année d’alternance, à mes
activités personnelles et à la vie étudiante.
En septembre dernier, j’ai entamé ma dernière
année d’école et ai suivi un cursus spécialisé dans
l’entrepreneuriat, avec des cours d’innovation, de
marketing et de finance.
« On m’a conseillé de me faire
accompagner par une association.
J’ai donc été orientée dans ma
démarche par Enactus France,
entreprise sociale et solidaire »
Hello la planète !
Koya : une transition écologique
sur-mesure
Clothilde Perez, fondatrice de Koya | Propos recueillis par Allyriane Mazars, Avril 2020
Quels enseignements ?
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Clothilde Perez
J’ai le sentiment d’avoir trouvé ma voie :
l’entrepreneuriat qui me correspond et l’écologie
qui me passionne.
Je ne me vois pas revenir en arrière, et il y a
quelque chose de très rassurant là-dedans car c’est
un contexte d’épanouissement parfait.
• Ne pas attendre d’avoir réellement besoin d’un
associé pour commencer à en chercher un. Il ne
faut pas toujours vouloir tout porter soi-même,
c’est important de bien s’entourer.
• S’assurer d’être dans une situation économique
qui permette de prendre des risques, car c’en
est un. Il faut réfléchir à son back-up financier
sur le long terme (surtout lorsque l’on est
étudiant !)
• Ne pas hésiter à se mettre des deadlines, même
lointaines car ça aide à articuler le sujet
• Ne pas travailler seul ! Privilégier les espaces de
co-working
• Se mettre dans une dynamique entrepreneur,
s’entourer d’entrepreneurs pour faire fructifier
son réseau : on peut se retrouver à tout
moment face à LA bonne personne !
Quelques conseils pour ceux qui voudraient
se lancer ?
Koya aujourd’hui ?
Aujourd’hui, nous sommes deux à travailler à
temps plein sur le projet, considéré comme notre
stage de fin d’étude avec le statut étudiant-
entrepreneur. Koya sortira officiellement en
septembre 2020 !
Nous venons de terminer notre levée de fond et
avons récolté 15 000 euros pour développer le
projet. Nous avons élaboré un premier
programme sur l’alimentation qui va être testé.
Deux développeurs ont rejoint l’équipe et lancé la
première landing page du site. Nous travaillons
actuellement sur l’expérience utilisateur, que l’on
teste avec entreprises et particuliers.
Les suites du développement ?
Le programme digital sur l’alimentation sera lancé
en septembre, on reçoit tous les outils petit à petit.
D’autres programmes sont à venir : eau, énergie,
transports, consommation zéro déchets… à suivre !
Pour en savoir plus, regardez l’entretien
que nous avons réalisé à Clothilde
https://www.youtube.com/watch?v=Y1ybD2l0jp4
C’est dur ! Mais c’est une expérience très
enrichissante. Il faut donner beaucoup de sa
personne, on ne s’en rend pas toujours compte. On
apprend à discerner ce qui est vraiment important
et ce qui l’est moins.
J’ai également développé beaucoup de
compétences “hard skills” car je ne connaissais pas
le domaine de l’entrepreneuriat et j’ai dû tout
apprendre.
Ce qui est génial c’est que c’est un domaine
diversifié, multi tâches : on peut utiliser des
compétences d’ingénieur ou de chimiste tout en
faisant du marketing à côté ! Il y a cette possibilité
de changer de casquette.
Hello la planète !
Aurélien Tardieu
Greenmove repense nos usages
de mobilité : « saisissez l’occasion
de passer à l’électrique »
Aurélien Tardieu, CEO de Greenmove | Propos recueillis par Flavie Joos, Septembre 2020
En 2 phrases, Greenmove, c’est quoi ?
Notre objectif, avec Greenmove, c’est de donner
au plus grand nombre la possibilité de rouler en
voiture électrique et offrir ainsi une alternative
écologique et durable au véhicule individuel
thermique. Beaucoup de personnes n’ont pas le
choix de prendre une voiture pour se rendre au
travail ou réaliser leurs activités quotidiennes.
Plutôt que de décrier un manque de conscience
écologique, nous préférons leur offrir une solution
de mobilité plus durable !
En cette sortie de crise sanitaire, nous sommes
amenés à repenser nos modes de vie sur
plusieurs aspects, en particulier notre mobilité.
D’aucuns aspirent à des choix plus durables,
plus responsables et envisagent, voire
développent de nouvelles mobilités innovantes.
Vous ne connaissez pas encore Greenmove ? Il
n’est jamais trop tard pour mettre un pied dans
le monde de demain…
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Dites-nous en plus sur le modèle
économique de Greenmove ?
• L’autonomie : est-ce que je peux avoir confiance
dans la batterie d’un véhicule électrique
d’occasion ou vais-je tomber en panne sèche ?
• L’usage : comment vais-je recharger mon
véhicule ?
Sur ces questions il y a un réel travail de pédagogie
à réaliser pour rassurer. Notre objectif est donc de
proposer le véhicule le plus adapté au besoin du
client. Pour exemple et donner des éléments
factuels, 90% des déplacements urbains ou
interurbains ne dépassent pas les 30 km par jour.
Fort de ce constat, nous aidons nos clients à
repositionner leur usage.
Ainsi, pour rendre le véhicule électrique accessible,
nous actionnons deux leviers :
• L’occasion plutôt que du neuf, peu rentable au
vu de la perte de valeur annuelle du véhicule
• La location longue durée plutôt que l’achat, avec
des mensualités relativement basses
Nos clients se répartissent de manière quasi
équitable en B2B et B2C. Coté B2B, nous sommes
positionnés sur les PME et TPE, car ce sont des
clients bien souvent mal adressés par les acteurs
déjà en place, qui se focalisent plus sur le neuf et
pour des entreprises de grandes tailles.
En synthèse, nous proposons trois offres : la vente
de voiture d’occasion, la location longue durée
(LLD) et la location moyenne durée. Cette dernière
offre permet aux hésitants de tester le service sur
quelques mois, avec un engagement limité, et de
transformer l’essai si le besoin est confirmé à la fin
de la période de test.
Les locations longues et moyennes durées
représentent 95% de notre chiffre d’affaires. Les
incitations gouvernementales sur la prime à la
conversion se sont vues confortées début août,
après un écoulement rapide des 200 000 modèles
initialement éligibles à cette mesure. Ce
mouvement, avec par ailleurs les aides régionales,
nous l’avons clairement ressenti au niveau des
demandes que nous avons reçues pour nos
services.
Belle ambition, comment vous y prenez
vous ?
Le principal obstacle dans l’achat d’un véhicule
électrique c’est encore, malheureusement, le prix.
Afin de rendre les véhicules électriques plus
accessibles, il faut donc déverrouiller l’accès à
l’occasion, surtout via la location.
Généralement, trois grandes questions se posent
et sont des freins à l’appropriation de ce nouveau
mode de transport via l’occasion :
• La technologie : un véhicule de plus de 3 ans
n’est-il pas obsolète et répond-il encore à mon
besoin dans un contexte d’évolution
technologique rapide ?
Hello la planète !
Greenmove repense nos usages
de mobilité : « saisissez l’occasion
de passer à l’électrique »
Aurélien Tardieu, CEO de Greenmove | Propos recueillis par Flavie Joos, Septembre 2020
22
Aurélien Tardieu
Le constat est le suivant : les grands groupes ont
beaucoup d’atouts et surtout besoin de construire
l’avenir pour être pérennes. Et pour ce faire, nous
sommes convaincus qu’ils doivent investir et co-
fonder des startups, pour avoir la liberté de monter
des projets, capitaliser sur l’existant sans être
étouffés par la structure. Les actionnaires de
Wefound sont les grands groupes, avec qui nous
travaillons sur un mode collaboratif et de co-
développement de l’activité à long terme. Cela
permet de faire tomber les craintes (légales,
RH…etc.) et les barrières mutuelles entre grands
groupes et startups. La vocation de Wefound est
de construire le bon vecteur d’innovation pour les
grands groupes.
C’est ce qu’on a fait avec Engie, et qui a abouti à la
naissance de Greenmove. J’ai rejoint Wefound en
tant que COO en 2018, pour travailler sur les
problématiques de la mobilité électrique et,
chemin faisant, je porte désormais aussi la 2ème
casquette de CEO de Greenmove.
De l’autre côté de la chaîne de valeur, nous avons
une politique de sourcing très rigoureuse pour
garantir de travailler avec des partenaires qui
répondent au même niveau d’exigence que le
nôtre. Ainsi, on certifie la qualité de la batterie sur
toute notre flotte de véhicules, ce qui est notre
critère principal.
Nous essayons aussi d’être en flux tendu et limiter
nos stocks (pouvant atteindre jusqu’à 45 jours
chez les acteurs traditionnels) qui nécessitent un
fonds de roulement important tant que le
véhicule n’est pas loué. Sur ce point, le marché de
l’occasion a l’avantage d’avoir des délais de
livraison plus courts que le neuf : quelques
semaines contre plusieurs mois.
Enfin, nous offrons aussi tous les services annexes
à l’utilisation du véhicule électrique : points de
contrôle, installation de recharge domestique,
contrat vert en partenariat avec Engie,
accompagnement au quotidien dans la maîtrise
du véhicule, etc. Nous souhaitons apporter un
accompagnement complet, de bout en bout, car
nous savons que la prise en main d’un véhicule
électrique pose beaucoup de questionnements
chez les usagers.
Comment est né Greenmove ?
Point de contrôle réalisé par un technicien Greenmove
Nous menons un cycle complet en trois phases.
Pour commencer, l’idéation : une revue stratégique
réalisée régulièrement pour identifier les grands
concepts sur les problématiques stratégiques. On
en ressort avec une liste de projets à lancer,
souvent sous forme de grappes de sujets connexes.
Ensuite, la phase de test, pendant une période de 2
à 8 mois ; expérimentations auprès des clients
potentiels, à petite et grande échelle, études de
faisabilité technique pour répondre à la question :
le business model est-il viable pour une startup
aujourd’hui ?
Concrètement, comment fonctionne le
startup studio ?
Cette idée de créer un acteur spécialisé sur
l’électrique a émergé au sein de Wefound,
Corporate Startup Studio, co-fondateur de
startups sur les enjeux stratégiques des grands
groupes.
Hello la planète !
Greenmove repense nos usages
de mobilité : « saisissez l’occasion
de passer à l’électrique »
Aurélien Tardieu, CEO de Greenmove | Propos recueillis par Flavie Joos, Septembre 2020
23
Aurélien Tardieu
Cela devrait renforcer la position de l’électrique
vis-à-vis du thermique sur le parc de véhicules. Le
marché global automobile a été fortement affecté
par la fermeture des points de vente pendant la
période du confinement avec moins 50 à moins
80% de vente d’automobile.
Pour autant, le marché de l’électrique a déjà
surpassé, sur les 6 premiers mois de l’année, le
volume total de ventes de l’année dernière. De
plus, les ventes de véhicules électriques sur le
marché de l’occasion ont bondi de +153,23 % entre
juin 2019 et juin 2020. Ainsi, la place croissante de
l’électrique dans les choix de mobilité se confirme
en 2020.
Ensuite se pose, selon moi, la question de la
concurrence entre le véhicule individuel et les
transports en commun. C’est une vraie question,
avec des réponses variées et différentes selon la
géographie du territoire. La tendance est à la
diminution du nombre de voitures dans les
grosses agglomérations, mais dans la situation
anxiogène qu’on vit actuellement, les personnes
se sentant vulnérables vont préférer prendre leur
voiture plutôt que des transports en commun trop
denses.
Les politiques actuelles des villes comme Paris
s’orientent autour d’une ville propre sans voiture
thermique, laissant la place à l’électrique. C’est en
totale adéquation avec la vocation de Greenmove
de s’inscrire dans une logique durable et de
valorisation des véhicules électriques. Avec
l’occasion, nous donnons une deuxième vie à des
véhicules qui auraient été considérés comme
obsolètes par ailleurs alors que leur valeur d’usage
demeure, ce qui nous permet de lisser l’empreinte
énergétique liée à la construction du véhicule (en
particulier, la batterie). Nous replaçons le besoin
au milieu de débat, le juste besoin, pas plus, pour
diminuer les coûts et la consommation
énergétique, afin de consommer de manière
responsable.
Nous cherchons à identifier si le marché est mûr,
les acteurs déjà en place, le ROI accessible…etc. Si
les conditions ne sont pas réunies, nous arrêtons
le projet.
Enfin, la phase de réalisation : si les tests sont
positifs, on crée la société avec une équipe dédiée
où Wefound a le statut de co-fondateur. Nous
gérons l’aspect financier tandis que l’équipe se
consacre exclusivement au projet ; ce qui crée
beaucoup de confort pour l’équipe. Nous
accompagnons sur la durée la startup jusqu’à son
envol et même au-delà !
La société a été créée fin 2018 et nous avons eu
nos premières opérations commerciales en avril
2019. Cette dernière année fut une année
d’expérimentation, où nous avons testé et affiné
nos processus ; en amont avec le business
développement de LLD et en aval sur le
reconditionnement des voitures. Nous avons aussi
travaillé sur les outils et les mécanismes
d’acquisition de nouveaux clients (sites
d’annonces, réseaux sociaux…etc.) ; par exemple,
nous venons de lancer avec ENGIE une offre mix
de LLD d’occasion et solutions de recharges, ce
qui crée un nouveau canal d’acquisition.
Nous avons beaucoup appris et sommes prêts à
mettre le pied sur l’accélérateur ! C’est pourquoi
nous réalisons actuellement une levée de fonds
pour soutenir ce développement.
Aujourd’hui, quel bilan faites-vous de
l’aventure Greenmove ?
C’est très compliqué de prédire l’avenir ! La
situation est complexe et plusieurs éléments sont
à prendre en compte. Il y a tout de même un fait,
le gouvernement relance les incitations
financières pour l’électrique, sur le neuf et
l’occasion.
Selon vous, qu’est-ce qui va changer suite à
la crise sanitaire que nous avons vécue ?
Hello la planète !
Marion Peret
Dipongo : l’application qui fait quitter
les écrans !
Marion Peret, co-fondatrice de Dipongo | Propos recueillis par Andres Villarreal, Octobre 2020
Quel est le problème que Dipongo cherche
à résoudre ?
Dipongo cherche à lutter contre la passivité des
enfants devant les écrans pour les “reconnecter” à
la vie réelle. Cette passivité nuit considérablement
à la créativité des plus petits qui ont de moins en
moins d’idées lorsqu’on leur demande d’apporter
des solutions, faire des dessins… De ce fait
Dipongo cherche à rendre les enfants
d’aujourd’hui autonomes pour le monde de
demain.
Réveillez à nouveau la créativité des vos enfant
grâce à Dipongo. Découvrez comment cette
application aide les enfants à utiliser le digital
de manière active tout en s’amusant.
Nous avons décidé de nous lancer dans le projet
car en tant que mamans, nous nous sommes
rendues compte de l’impact des écrans sur nos
enfants. Nous avons retrouvé ce constat également
dans la littérature. Le pédiatre allemand Peter
Winterstein a mené une étude pour évaluer les
conséquences de passer trop de temps devant les
écrans de façon passive, comme lorsqu’on regarde
la télé. Dans son étude, il a conclu que les enfants
qui passent trop de temps devant les écrans ont
une réduction considérable de leur créativité
La consigne était très simple : dessiner un
bonhomme. Comme affiché dans l’image ci-
dessus, les enfants qui avaient signalé passer 3
heures devant les écrans ont dessiné “strictement
le nécessaire”. En effet, sans un modèle à suivre ou
avec peu de consignes, ils n’imaginent pas au-delà
du “bonhomme”. Ils manquaient donc
d’imagination et d’esprit d’analyse pour rentrer
dans les détails.
Alors que les enfants passant 45 minutes par jour
devant les écrans ajoutaient beaucoup plus de
détails à leur dessin.
Sur cette base, nous avons souhaité que Dipongo
apprenne aux enfants à utiliser le digitale de
manière active. Dipongo ne s’oppose pas à
l’utilisation du digital, bien au contraire,
l’application cherche à adapter le digital pour
l’adopter intelligemment.
24
Réalité vs. Virtualité
En quelques mots, Dipongo c’est quoi ?
C’est l’application qui fait quitter les écrans. Ce
sont des histoires interactives où, pour avancer, les
enfants entre 4 et 8 ans sont invités à proposer
des solutions à un défi. Les solutions doivent être
réalisées en dehors de l’application et intégrées
via l’appareil photo connecté à l’application.
Toutes les solutions permettent d’avancer dans
l’histoire et chacune d’elles modifie le cours de
l’histoire. A la fin de chaque histoire, toutes les
solutions apportées par les petits sont mises en
commun pour donner encore plus d’idées aux
enfants.
Il y a 3 ans. Emmanuelle, mon associée, a lancé une
première version de l’application dans le cadre du
concours start up week organisé par ADN Startup à
Bordeaux, où Dipongo a remporté le premier prix.
Elle a ensuite développé le projet et a cherché un
illustrateur quelques mois après. J’ai complété le
duo peu temps après.
Comment avez-vous lancé le projet ?
Étude menée par le pédiatre allemand Peter Winterstein
Dipongo : l’application qui fait quitter
les écrans !
Marion Peret, co-fondatrice de Dipongo | Propos recueillis par Andres Villarreal, Octobre 2020
Dipongo propose un abonnement mensuel qui
met à disposition des familles de nouvelles
histoires via l’application (de téléchargement
gratuit sur smartphone et tablette). Ces histoires
sont rédigées avec des experts
(neuroscientifiques, professeurs et sophrologues).
Par ailleurs, Dipongo envoie un carnet créatif
chaque mois dans la boîte aux lettres des familles.
Ces carnets contiennent des aides à la création,
des patrons pour de jolies créations, des coloriages
magiques, des jeux reliés à l’histoire digitale et des
tutoriels rigolos.
Les professeurs font partie également des
utilisateurs fréquents de l’application en intégrant
l’application à la salle de classe. Ils reçoivent en
addition du carnet créatif et les histoires un
manuel pédagogique sur comment aborder les
histoires du mois ainsi que des astuces sur
comment mettre en place des ateliers créatifs
avec leurs élèves
A la fin des histoires, les enfants ont accès aux
images des idées des autres.
Quel impact a eu la crise sanitaire sur
Dipongo ?
25
Marion Peret
Avant la Covid, notre business model été purement
B to B. 99% du chiffre d’affaire provenaient de la
vente des licences applicatives dans le secteur du
tourisme (e.g. musées) afin d’améliorer l’expérience
famille de ces structures.
Pour les particuliers, l’application était néanmoins
disponible pour téléchargement gratuit avec
quelques histoires en accès également gratuit.
Notre idée était de développer le B to C en 2022
mais en gardant toujours comme principal
business le B to B.
Avec la crise sanitaire, tout le tourisme et toutes les
sorties culturelles se sont arrêtées et nos équipes
faisaient du télétravail. Or, c’est pendant les 10
semaines du confinement que notre business
model a radicalement changé. Nous avons eu un
pic de 35 000 téléchargements de l’application.
Nous proposons donc aujourd’hui un abonnement
d’histoires interactives spécialement pour les
familles.
Comment adopter le digital intelligement
avec Dipongo ?
Les images qui apparaissent dans cette galerie
sont filtrés avec l’IA et puis le filtre est affiné à la
main pour s’assurer qu’il n’y a pas d’images
perturbantes pour les enfants.
Dipongo est une application actuellement
incubée par Microsoft Education depuis le
confinement. Nous recevons de l’aide sur les API
et avons accès à Azur. Nous sommes soutenus par
la région Nouvelle-Aquitaine, Station F, le
Ministère de l’éducation, la French Tech, Orange
Femmes Entrepreneuses, entre autres.
Dipongo c’est aussi :
• 60 000 utilisateurs actifs à ce jour avec un faible
taux de désinstallation de 6%
• 2 600 abonnées sur facebook
• 8 000 personnes inscrites à la newsletter
Quel est le bilan à ce jour de Diponngo ?
Une inquiétude récurrente des parents est
l’utilisation des photos prises par les
enfants et plus particulièrement de ce
qu’ils voient sur internet. Comment gérez-
vous le partage d’image entre les enfants ?
Dipongo ne se sert pas des images. Le partage ne
se fait pas directement d’un enfant à l’autre. A la
fin de chaque histoire, ce que les petits verront est
une galerie avec les solutions imaginées par
d’autres enfants.
« Dipongo cherche à rendre les
enfants d’aujourd’hui autonomes
pour le monde de demain »
Réalité vs. Virtualité
Dipongo : l’application qui fait quitter
les écrans !
Marion Peret, co-fondatrice de Dipongo | Propos recueillis par Andres Villarreal, Octobre 2020
26
Marion Peret
Dipongo c’est également une équipe de 9
personnes :
• Emmanuelle Gras, co-fondatrice et CEO
• Marion co-fondatrice, et Directrice artistique
• Une équipe de créations
• Une équipe commerciale
• Une équipe marketing et communication
Dipongo est une application très appréciée dans
le milieu entrepreneur :
• CES Innovation Award 2020 « Software & Mobile
Apps” à Las Vegas
• Gagnants “Learning and entertainment” 2018
Prix Accor Hôtel au salon Viva Technology
• Gagnants du startup weekend Bordeaux – 2017
• Gagnants de Be a boss be entrepreneur en 2018
et 2020
Quelle sera la suite pour Dipongo ?
Développer les achats intégrés dans l’application,
notamment pour avoir accès en permanence aux
univers des mois précédents et développer ainsi un
kiosque avec des packs d’histoires pour les familles.
Dipongo souhaite aller aussi vers l’international
notamment en Europe et en Amérique du nord et
rendre ainsi l’application bilingue (français et
anglais). L’application est accessible partout dans le
monde mais le carnet créatif est envoyé
principalement en France.
Début octobre, nous avons lancé une campagne
d’abonnement via KissKissBankBank avec jusqu’à
30% de réduction sur le prix des abonnements. Par
ailleurs, pour tout abonnement, 1€ sera reversé à
l’association “Les Fées Bleues” composée du
personnel soignant du service de réanimation
pédiatrique du CHU de Bordeaux.
Quels enseignements tirez-vous de cette
expérience ?
• Pas écouter tout ce qu’on dit et croire en soi
• Savoir s’entourer professionnellement car nous
avons tous des visions différents et devons
apprendre à créer des rythmes de vie pour
réussir son projet. Avec mon associée nous
complétons nos apports à Dipongo. Moi, je suis
artiste et elle est ingénieure. Nous nous faisons
confiance sur le travail que l’autre réalise.
• Savoir s’entourer dans la vie personnelle : Il faut
avoir des gens qui croient à votre projet et qui
vous soutiennent quand vous pensez baisser les
bras.
• Être naïve ! S’autoriser à rêver ! Tant que vous
avez les moyens et tant que vous y croyez, les
gens vont y croire aussi.
Un mot de réconfort, un conseil pour les
futurs entrepreneurs ?
Franchement, il faut y aller ! N’ayez pas peur
d’essayer de vous lancer. C’est facile à dire mais
n’ayez pas peur des échecs. Il n’y a pas de réussites
sans échecs ! La probabilité de réussir n’est pas
nulle donc à force de faire vous allez réussir.
CES Innovation Award (Las Vegas) :
Marion et Emmannuelle, co-fondatrices de Dipongo
Réalité vs. Virtualité
François-Xavier Goemaere
Une nouvelle expérience de la réalité
augmentée avec SkyBoy
François-Xavier Goemaere, co-fondateur de SkyBoy | Propos recueillis par Ange Miezan, Mars 2020
Quel est le problème à résoudre qui a lancé
SkyBoy ?
Tout d’abord, le projet nait d’une rencontre entre
Vincent Burgevin, réalisateur et scénariste depuis
15 ans et moi, Urbaniste à l’origine. Notre
rencontre est une véritable opposition entre le réel
et le virtuel et ce qui nous a rassemblé était l’envie
de raconter des histoires dans la vraie vie.
Nous avons regardé ce que pouvait apporter la
réalité augmentée parce que nous trouvions que
cette technologie offrait de belles promesses. Mais
nous avons été vite déçus par la concrétisation. En
effet la réalité augmentée ne permet pas
aujourd’hui d’avoir une belle image comme on
peut l’avoir au cinéma et ne permet pas d’aller
dans l’émotion au travers de la narration.
Nous avons donc développé notre propre
technologie basée sur la vidéo 360° que l’on va
contextualiser : nous allons faire croire aux gens
qu’ils sont en train de filmer quand ils vivent une
expérience. En fait ils regardent une vidéo qui se
superpose parfaitement à l’environnement réel.
SkyBoy, une start-up évoluant dans
l’écosystème de la réalité augmentée.
SkyBoy c’est une expérience extraordinaire que
personne n’a jamais vue dans le champ de la
réalité augmentée grâce à sa technologie brevetée
« Overlap Reality » et la transformation de cette
expérience dans l’univers digital pour créer de la
valeur pour le client. SkyBoy, avec sa technologie a
pour vocation de mettre de la qualité
cinématographique dans une expérience de réalité
augmentée.
Au départ notre concept était basé sur une
application mobile. Aujourd’hui, cette barrière a été
levée. Nous avons fait évoluer notre technologie
pour la rendre disponible directement sur le web
mobile via une URL, un mail, un post sur les
réseaux sociaux ou encore un QR-Code. Nous
avons, par ailleurs, des clients qui nous demandent
de créer des applications à implémenter dans des «
devices » de type tablettes qu’ils vont prêter ou
louer.
Nous l’avons fait par exemple pour l’Opéra de Paris.
Aujourd’hui il est possible de visiter l’Opera Garnier
avec une tablette en location à l’entrée, permettant
d’expérimenter une visite inédite de l’Opéra
Garnier. Ce contrat va courir sur six années
consécutives d’exploitation.
Nous avons réalisé un projet avec Les Galeries
Lafayette qui a été très viral et qui nous a apporté
une certaine reconnaissance dans le secteur de la
réalité augmentée car personne n’avait vu une
expérience de réalité augmentée aussi belle, aussi
poétique et aussi narrative que ce que nous avions
fait et cela nous a ouvert un deuxième élément très
fort de notre proposition de valeur : au-delà de faire
vivre une expérience, de réenchanter un lieu, de
surprendre le spectateur avec quelque chose qu’il
n’a jamais vu, nous travaillons exclusivement avec
le smartphone de l’utilisateur.
Pas de besoin de casque ou de lunette. Nous avons
fait ce choix car nous souhaitons que le plus grand
nombre puisse vivre une telle expérience et toute
personne possède aujourd’hui un smartphone.
Plus encore ce smartphone est connecté aux
réseaux sociaux et à la carte de crédit.
27
Quelle est votre promesse et quel est le
concept associé à cette promesse ?
Réalité vs. Virtualité
Une nouvelle expérience de la réalité
augmentée avec SkyBoy
François-Xavier Goemaere, co-fondateur de SkyBoy | Propos recueillis par Ange Miezan, Mars 2020
Ce qui fait que l’expérience vécu se transformée
en quelque chose qui a de la valeur pour nos
clients : la viralité. Par exemple, pour la Fashion
Week de Louboutin, ce sont 500 personnes qui
vivent l’expérience de façon directe et plus de 3
000 000 qui la vivent sur les réseaux sociaux. Voici
un exemple de comment transformer une
expérience à vivre in situ dans de la
communication marketing extrêmement virale.
La seconde chose est que nous pouvons créer des
mécaniques d’engagement en gamifiant des
parcours et cela nous permet de mettre des focus
sur des produits que nos clients veulent mettre en
avant dans leurs magasins. Troisièmement, nous
remontons de la data d’utilisation du smartphone
qui peut être analysée derrière par les services
marketing.
Enfin nous pouvons contribuer à créer de la valeur
: par exemple quand je vis une expérience dans un
musée, ce musée peut me proposer à la fin de
mon expérience, des réductions dans des
enseignes partenaires. Ces personnes seront donc
plus enclines à tirer parti de ces offres et par
conséquent générer du revenir pour ces
enseignes partenaires.
28
François-Xavier Goemaere
Comment avez-vous lancé le projet ?
L’idée originale a été portée par mon associé
Vincent qui a toujours travaillé de manière
innovante. Il a eu l’intuition que la réalité
augmentée allait être une nouvelle façon de
raconter des histoires.
Il y a un siècle, pour vivre une expérience
audiovisuelle il fallait aller au cinéma. Il y a 50 ans,
cette expérience est arrivée dans nos salons avec
la télévision. Il y a une dizaine d’année, avec
Youtube, Dailymotion, nous avons senti que
l’étape suivante serait probablement d’utiliser
comme support le monde réel.
Nous nous sommes dit : « si nous devons
développer un projet, il ne doit pas couper le
monde virtuel du monde réel ». C’est pour cela
que nous travaillons dans des « devices » qui
permettent à la fois de garder le contact avec la
vie réelle et d’augmenter cette vie réelle avec une
narration, une histoire pour aller chercher
l’émotion et faire vivre une expérience inédite.
SkyBoy aujourd’hui ?
SKYBOY a 4 ans aujourd’hui et est accélérée par
LVMH à Station F. Notre équipe compte 10
personnes au total dont 4 co-fondateurs : Vincent
Burgevin (réalisateur et scénariste), un Vincent
Bordes (producteur), Grégory Duhamel (expert
technique) et moi (urbaniste doublé un parcours
« école de commerce »). Nous avons 6 salariés
dont une moitié travaille sur le développement
informatique et l’autre moitié sur le business
developement.
En 2018, notre CA était de 170 000 €. En 2019, il est
monté à près de 1 000 000 €. Nous sommes dans
un moment de forte croissance et nous prévoyons
une levée de fond série A fin 2020.
Nous venons de lancer un nouveau
produit, Motionspot qui est la déclinaison en
mode SaaS de notre technologie d’Overlap Reality
pour permettre à nos clients d’acheter la
technologie et créer par eux-mêmes le contenu.
C’est un pivot important qui va nous apporter plus
de scalabilité et de récurrence.
« En 2018, notre CA était de 170 000
€. En 2019, il est monté à près de 1
000 000 €. Nous sommes dans un
moment de forte croissance et
nous prévoyons une levée de fond
série A fin 2020 »
Les suites du développement ?
Nous avons la conviction qu’une vidéo
contextualisée peut rendre 70 à 80% des raisons
pour lesquelles nos clients veulent faire de la réalité
augmentée. Pour nous « Video is not dead » et
notre souhait est que l’Overlap Reality soit un des
standards internationaux de la réalité augmentée.
Ce ne sera pas la seule, mais elle peut être un des
standards car elle possède des atouts importants :
• Une très grande facilité de création de contenu
(avec Motion Spot)
• Une vraie facilité de visionnage (pas besoin
d’application, il faut juste un smartphone et un
lien).
Réalité vs. Virtualité
Une nouvelle expérience de la réalité
augmentée avec SkyBoy
François-Xavier Goemaere, co-fondateur de SkyBoy | Propos recueillis par Ange Miezan, Mars 2020
29
François-Xavier Goemaere
Nous restons toujours dans le B2B car nous
croyons que pour installer ce standard, ce sera
plus rapide et plus sûr de le faire au travers d’une
activité de B2B. En plus, objectivement il y a
encore beaucoup de place de marché à aller
prendre. Quelques conseils pour ceux qui voudraient
se lancer ?
Mon conseil c’est : Entourez-vous ! Quand on
monte une start-up, on a besoin d’être bon dans
beaucoup de secteurs, (technologie, connaissance
du marché, financement de projet,
communication, marketing… Il y a tellement de
domaines à maîtriser pour avancer vite
qu’objectivement, il est difficilement possible de le
faire tout seul.
Les start-up qui ont réussi autour de nous sont
celles qui au départ ont des associés qui se fixent
un même objectif et qui ont envie de le développer
à plusieurs. Ne restez donc pas tout seuls n’ayez
pas peur de partager vos idées. Il y a plus d’idées
qui meurent dans la tête de gens qui restent seuls
que d’idées qui se font voler parce qu’on les a
partagés avec d’autres.
Allez-y, parlez de vos projets, avancez et un jour
passez à l’action !
J’étais déjà entrepreneur avant SkyBoy. Je
dirigeais une agence d’ingénierie culturelle que
j’ai développée pendant 8 ans puis ensuite
revendu avant de lancer ce projet. Mais il faut dire
que j’ai indéniablement changé de vie.
Contrairement à mon ancienne entreprise, nous
avons aujourd’hui une équipe beaucoup plus
diversifiée, une équipe qui promet beaucoup de
liberté dans sa capacité à aller investir de
nouveaux champs non encore explorés et cela est
quelque chose de très enrichissant.
C’est également un business model
complètement différent de ce que j’ai pu
connaitre auparavant car nous finançons
aujourd’hui notre développement en faisant appel
à des capitaux extérieurs.
Sur ces 4 années, une autre chose importante que
j’ai apprise est l’acceptation du droit à l’erreur. Je
dis toujours à mes équipes : « si vous ne vous
trompez pas, c’est que vous n’êtes pas allés assez
loin et assez fort ». Notre milieu oblige la
recherche d’une croissance rapide et cela va de
pair avec une certaine prise de risque.
C’est un changement de modèle qui me plait
beaucoup et qui m’épanouit. La vie de startupper
aujourd’hui c’est d’être passionné, parfois de savoir
être un peu résiliant mais de pouvoir avancer avec
une ambition en tête et un niveau de partage que
je trouve passionnant.
Quelles sont les leçons que tu retiens après
ces 4 premières années ?
« La vie de startupper aujourd’hui
c’est d’être passionné, parfois de
savoir être un peu résiliant »
Réalité vs. Virtualité
Nannybag est un service permettant aux
voyageurs de stocker leurs bagages chez des
“nannies”, entre la remise des clés de leur
hébergement et leur transport. Nos partenaires,
les fameuses nannies, sont des restaurants, des
boutiques ou encore des hôtels. En servant de
consignes aux voyageurs contre rémunération,
ceux-ci monétisent non seulement leur espace
disponible, mais génèrent également davantage
de trafic chez eux.
Lorsque j’ai loué un appartement sur Airbnb à
New-York, le check out avait lieu en fin de matinée
mais l’avion ne devait partir que le soir. J’étais
donc bloqué dans la ville avec mes bagages, sans
pouvoir faire grand chose. C’est là que l’idée d’un
service de consignes à bagages à germé dans
mon esprit.
J’ai analysé le marché de la consigne à bagages
aux Etats-Unis : elles ont été supprimées en gare.
En France, sur les 3300 gares du pays, seulement
8 disposaient de consignes. Il y avait donc tout à
faire. C’est sur la base de ce constat que nous
avons lancé Nannybag avec mon associé, Samir
Senouci, l’actuel CTO.
Matthieu Ballester
Nannybag : la consigne accessible
et connectée
Matthieu Ballester, fondateur et CEO de Nannybag | Propos recueillis par Balthazar Dadvisard, Février 2020
À la fin de mes études, j’ai travaillé 6 mois en CDI.
L’idée de Nannybag m’est rapidement venue, et je
n’avais rien à perdre. D’autant que mon travail ne
me plaisait pas et que je n’avais pas de
responsabilités, je me suis donc lancé. L’idée de
mon projet était par ailleurs directement testable
auprès du grand public.
Avis aux globe-trotteurs et aux férus de voyages
en tous genres : vous rêviez d’une consigne à
bagage à la fois facilement accessible et
connectée… Nannybag l’a fait !
Quel est le problème à résoudre qui a lancé
Nannybag ?
Comment avez-vous lancé le projet ?
Samir et moi avons lancé Nannybag en 2016. Au
début, il s’agissait de stocker les bagages des
clients chez des particuliers.
Pourquoi êtes-vous entrepreneur et pas
salarié ?
Mais le problème lié à l’absence d’horaire fixes chez
ces partenaires, s’est vite révélé. Il fallait en effet
que la nanny valide la réservation. Étant donné que
la moitié des réservations se faisaient le matin pour
l’après-midi, bon nombre de bookings n’étaient
pas validés, ce qui entraînait une perte importante
de clients. C’est ce qui nous a conduit à opter deux
mois plus tard pour des partenariats avec des
commerçants.
30
Charge, sac et à lire
Quels ont été les plus gros challenges de
Nannybag ?
La plus grande difficulté a été d’obtenir la
confiance des utilisateurs : au départ, personne n’y
croyait pour des raisons de sécurité. Pour les
clients, cela signifiait laisser leurs bagages chez un
inconnu. Pour les nannies, cela signifiait recevoir
des bagages sans en connaître le contenu. Pour
lever ces freins, nous fournissons aux clients un
scellé de sécurité placé sur chaque bagage afin
d’empêcher l’ouverture du bagage, et d’identifier
chaque bagage de manière unique. Les bagages
sont par ailleurs assurés à hauteur de 1500€. Nous
demandons également aux voyageurs de fournir
une pièce d’identité à la nanny, qui peut effectuer
une fouille visuelle du bagage. Les deux parties
sont ainsi rassurées et la transaction peut se
dérouler sereinement.
En 4 ans nous avons gardé 1 million de bagages, et
nous prévoyons le même volume pour l’année en
cours. Nous comptons actuellement 4000 nannies
dans 300 villes et 30 pays et près de 500 000
utilisateurs. De New York , à Paris , en passant par
Londres , ou encore Rome , nous sommes présents
dans des villes de tailles variables, au plus proche
des gares, aéroports, monuments et de toutes
sortes de points d’intérêts touristiques.
Nannybag aujourd’hui ?
Les personnes qui ont une idée ont souvent peur
d’en parler au risque de se la faire voler. C’est à
mon sens un mauvais raisonnement : ce qui
compte dans une idée, c’est sa mise en œuvre. Si
vous avez une idée, il y a des chances que des
milliers de personnes y aient également pensé. Si
vous parlez de votre concept et qu’il est bon,
d’autres personnes en parleront à leur tour, ce qui
donnera une indication de l’intérêt suscité par
l’idée de base. Pour évaluer l’intérêt porté à l’idée
par le public, j’ai simplement fait un sondage
Google. Mon conseil à ceux qui veulent se lancer
est de ne pas hésiter à parler de leur idée et de la
tester sans trop se cantonner à l’aspect financier.
Même sans argent on peut se lancer !
Nannybag : la consigne accessible
et connectée
Matthieu Ballester, fondateur et CEO de Nannybag | Propos recueillis par Balthazar Dadvisard, Février 2020
Pour l’année 2020 nous prévoyons deux
développements majeurs : nous venons de
boucler 2 millions de levée de fonds et l’idée est de
déployer notre service dans un maximum de villes.
Grâce à toutes les data Google récoltées, nous
savons exactement dans quelles villes il y a du
besoin et où précisément. L’objectif à court terme
est donc d’ouvrir le service dans 150 villes
supplémentaires.
Nous prévoyons également le lancement d’un
nouveau service d’ici deux mois : Nannybag en
version door-to-door. Par exemple, si vous
planifiez un trajet Paris-New York, grâce à notre
service vous pouvez voyager léger en toute
tranquillité, votre bagage vous attendra dans votre
chambre d’hôtel à New-York.
D’un point de vue opérationnel, c’est complexe,
mais nous ne gérerons ni l’acquisition client, ni la
logistique. Nous prévoyons de nous greffer à des
partenaires pour ces deux aspects. Par exemple,
vous réservez votre voyage sur Booking.com et
vous aurez une option pour 50€ de plus “partez
chez vous sans votre bagage” ; à ce moment là
nous nous connecterons à des logisticiens type
DHL ou UPS. Il faudra néanmoins que le bagage
du client soit prêt au moins 24h avant le départ.
Les suites du développement ?
De cette expérience, je retiens principalement une
prise de maturité, car l’entrepreneuriat nécessite
un travail sur soi-même, s’apparentant parfois à
une forme d’introspection. J’ai également appris
qu’il n’était pas évident de passer du rôle
d’entrepreneur à celui de manager.
Quels conseils donneriez vous à ceux qui
voudraient se lancer ?
31
Matthieu Ballester
C’est pourtant un aspect essentiel, car au début la
boîte se résume aux fondateurs mais ensuite
viennent les salariés, il faut alors trouver un mode
de fonctionnement différent. Je pense que si l’on a
une bonne vision, de l’empathie et qu’on arrive à
forcer le respect, on peut devenir un bon manager.
L’autre enseignement que je retiens est le fait
qu’en B2C, il ne faut pas chercher la rentabilité à
tout prix, mais plutôt l’expansion, ce qui permet de
lever du cash très vite. Contrairement au B2B où on
va chercher un monthly recurring revenue
(abonnement qui arrive quand on vend un
software par exemple). En B2C il faut toucher tout
le monde, très vite.
Quels enseignements retenez-vous de
cette expérience ?
Notre service est disponible au tarif de 6€ par
bagage par jour, et peu importe la taille et le poids
du bagage. Nous partageons ensuite le bénéfice
avec les nannies sur une base de 50/50.
Charge, sac et à lire
Sophie Comte
Chut ! au digital, l’aventure
entrepreneuriale
Sophie Comte, co-fondatrice de Chut ! | Propos recueillis par Louis-Alexandre Louvet, Septembre 2020
Quel est le problème à résoudre qui a lancé
Chut ! ?
Le problème nous est apparu progressivement :
nous avons d’abord créé une agence digitale et
progressivement, nous avons été confrontées à
une forme de manichéisme vis-à-vis du
numérique : le discours ambiant se fait
essentiellement entre les technophiles et les
technophobes, avec peu de nuances et de façon
très clivée. Nous avons donc eu envie de prendre
la parole de façon plus humaine sur le sujet de la
transformation digitale, sans rejeter ni aduler les
technologies, mais plutôt en proposant d’ouvrir la
réflexion sur un bon usage, responsable, éthique
et conscientisé.
Nous sommes convaincues par ailleurs que
numérique amène des enjeux majeurs de
transformation, pour tout le monde, qui vont au-
delà de la sphère professionnelle ; cela nous
impacte dans notre vie quotidienne. Vous pouvez
trouver de nombreux magazines qui comparent
des produits (ex : ordinateurs, téléphones), ou des
médias spécialisés entre professionnels. Il nous
paraissait manquer un média qui parle des
aspects sociétaux des technologies, de façon plus
large qu’entre professionnels.
Nous voulions également développer une
approche de neutralité technologique. Il y a ceux
qui ne parlent que de la startup nation, et d’autres
qui ont peur des fakenews, des écrans pour les
enfants…
Chut, magazine papier et en ligne qui vise à
éclairer la transition sociétale à l’ère du
numérique.
32
Comment avez-vous lancé le projet ?
Nous avons souhaité dire « Chut ! » à tout ce bruit
sur le numérique. Et aussi rappeler que malgré
l’injonction d’immédiateté avec le web, l’on peut
aussi prendre le temps avec les technologies. C’est
pour cela qu’on a à la fois une version papier
trimestrielle et un média en ligne.
Après l’agence initiale, nous avons lancé le média
en parallèle. Dans le paysage médiatique actuel, on
observe plutôt la démarche inverse : ce sont des
médias qui créent une agence, pour diversifier leur
modèle économique, qui historiquement reposait
sur les revenus publicitaires. Pour nous, cela a été
difficile de faire co-exister les deux : nous sommes
alors entrées en résidence – avec Aurore Bisicchia,
co-fondatrice, ndlr – dans des incubateurs (Paris &
co, puis Creatis) : ces étapes nous ont aidé à nous
transformer complètement en média, et à mettre
au deuxième plan l’agence (qui nous faisait vivre
au départ). Cette phase d’incubation nous a aussi
permis de renforcer notre vision sur le média et
notre intention éditoriale.
De manière générale, les médias sont créés par des
journalistes. Nous avons dû nous familiariser avec
ce monde et ses règles, également créer une
structure conforme. Nous avons donc « renversé »
notre activité en positionnant le média en tête,
avec une palette d’activités connexes (dont celle de
notre agence).
Chut ! aujourd’hui ?
Notre site existe depuis 2 ans, et le premier
magazine papier a été publié en novembre 2019.
Nous avons donc une offre double pour Chut !
Magazine : en ligne avec une version papier,
trimestrielle de 100 pages illustrées.
« Nous sommes convaincues par
ailleurs que numérique amène des
enjeux majeurs de transformation,
pour tout le monde, qui vont au-
delà de la sphère professionnelle ;
cela nous impacte dans notre vie
quotidienne »
Charge, sac et à lire
Chut ! au digital, l’aventure
entrepreneuriale
Sophie Comte, co-fondatrice de Chut ! | Propos recueillis par Louis-Alexandre Louvet, Septembre 2020
33
Sophie Comte
Nous en sommes à la 3ème édition du magazine
papier, intitulé « Va, vis et apprends », un numéro
qui interroge le savoir avec les technologies.
En tant que média, nous sommes dorénavant
reconnus en tant qu’organisme de presse : après la
phase de beaux formulaires à remplir, nous avons
maintenant le droit à des subventions de la
profession, qui contribuent à financer dans la durée
le développement, tout en développant l’audience.
La qualité du contenu est pour nous très
importante, aussi nous travaillons avec des
journalistes que nous essayons de payer
correctement, ainsi que de nombreux
illustrateurs… Pour chaque numéro de Chut ! nous
sommes une vingtaine de personne.
Pour le moment, les journalistes qui travaillent
avec nous sont sous contrat de pige, avec des
droits d’auteurs et une protection.
Un média ne se développe pas au même rythme
qu’une startup avec de l’hyper-croissance.
A court terme, l’enjeu est de bien développer le
magazine papier, de toucher le grand public sur
ce sujet nouveau du numérique ou a minima avec
notre approche différente. Cela se met en place
progressivement, et pour cela, nous développons
l’offre d’abonnements et nos partenariats avec les
entreprises.
A moyen terme, il nous faut pérenniser le média.
Notre prochain projet est de développer les
podcasts en « articles sonores » : c’est un format
qui ressemble plus à du livre audio, agrémenté
d’un environnement sonore qui donne plus
d’accessibilité et de confort de lecture à tous nos
contenus. A terme, on aimerait que tous nos
articles soient disponibles sur les deux supports.
Enfin, nous avons également envie aussi d’avoir
une équipe interne de journalistes.
Les suites du développement ?
Le marché de la presse est clairement devenu
compliqué, mais je suis convaincue qu’il y a
toujours une vraie place à prendre pour les
magazines papier. C’est devenu très difficile de
créer un hebdomadaire, voire un quotidien : on a
tous accès au contenu tout le temps. Nous misons
donc sur une version papier Premium, autour d’un
bel objet : en beau papier, de type livre et avec
beaucoup d’illustrations.
Nous voyons autour de nous émerger une
nouvelle génération de magazines papier, avec
une nouvelle expérience de lecture « forte » :
l’objet est devenu important en tant que tel et doit
se distinguer du contenu consommable en ligne.
Notre magazine fonctionne via des abonnements
pour les particuliers et nous en avons maintenant
près de 1 000. Par ailleurs, nous tirons notre
magazine à 15 000 exemplaires chaque trimestre.
En ligne, nos contenus sont consultés sur internet,
avec 40 000 pages vues par mois.
En complément, les entreprises nous demandent
de les nourrir en contenu : nous avons donc une
offre de conférences et tables rondes en lien avec
la ligne éditoriale (ex : militantisme 2.0, avec la
MAIF qui est très engagée sur ces sujets-là, ou
consommation engagée sur les réseaux sociaux…).
Notre premier magazine était sur la place des
femmes dans le numérique, ce qui a également
fait l’objet d’interventions en entreprise sur ce
sujet précis, pour accompagner les entreprises qui
souhaitent recruter des talents, a fortiori des
femmes.
« Pour chaque numéro de Chut !
nous sommes une vingtaine de
personnes »
Charge, sac et à lire
Chut ! au digital, l’aventure
entrepreneuriale
Sophie Comte, co-fondatrice de Chut ! | Propos recueillis par Louis-Alexandre Louvet, Septembre 2020
34
Sophie Comte
Simplement essayer, on n’est pas obligé de créer
une société tout de suite. On peut tout à fait
avancer par étapes. D’abord en parler autour de
soi, rencontrer ceux qui ont déjà de l’expérience ;
l’important est d’aller un peu plus loin à chaque
fois. Ne pas trop réfléchir non plus, car cela ne sera
pas parfait, ou en tout cas, cela ne sera pas
comme on l’a imaginé. Mieux peut-être ? A vous
de faire 😉
Quelques conseils pour ceux qui voudraient
se lancer ?
Essentiellement l’équilibre entre la patience et
l’action. Au départ, on a rien et il faut apprendre à
le construire un peu plus chaque jour. Il est donc
très difficile de se faire confiance au début. Puis,
en faisant, dans l’action, on crée, on gagne en
confiance et les premières victoires arrivent ! Mais
c’est là que la patience est clé afin de s’éviter les
montagnes russes émotionnelles : et pour ma
part, c’était vraiment ce qui me manquait, je
m’emballais très vite ! J’apprends maintenant à
accepter les bonnes nouvelles pour en faire des
collines, et les crevasses sont plus douces en
vallées 😊
Je reste une fervente militante de l’action, c’est en
faisant qu’on apprend, comme les enfants, on fait
des erreurs, on recommence et on finit par
comprendre quelques rouages. Avec
acharnement et détermination, on arrive
forcément à des résultats.
Le passage par des incubateurs a été très
important : cela nous a aidé à nous construire sur
notre vision, notre « Why ». Les entrepreneurs
peuvent, facilement, trouver des expertises et des
compétences pour les aider dans leur création,
j’estime que nous avons beaucoup de chance
d’avoir aujourd’hui en France toute cette offre
d’incubateurs et d’accélérateurs, c’est un vrai
soutien.
Enfin, j’ai la chance d’avoir trouvé l’associée qu’il
me fallait. Je n’avais pas identifié au départ
l’importance de la complémentarité avec Aurore,
et cela marche bien !
Quels enseignements pour Sophie ?
« … en faisant, dans l’action, on
crée, on gagne en confiance et les
premières victoires arrivent ! »
Charge, sac et à lire
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  • 1. Cahier des entrepreneurs 2021 4ème édition En partenariat avec Avec la participation de :
  • 2. Cette quatrième édition se fait au moment d’un nouveau déconfinement de la France, alors qu’un horizon de sortie de crise s’ouvre. Toujours reconnaissants envers les acteurs de la résilience face à la crise, nous souhaitions saluer les audacieux qui ont poursuivi leur projet entrepreneurial en cette année très particulière. Chaque année, nous découvrons de nouveaux projets, de nouvelles entreprises et surtout des personnalités, ouvrant l’aventure en éclaireurs ! Partis d’un problème du quotidien, d’un rêve d’enfant ou d’un marché prometteur, des entrepreneurs nous racontent leurs projets. Et nous voulons, encore une fois, valoriser cet acte créatif. Cette année, les entreprises s’engagent pour la planète, d’autres exploitent le nouvel or du XXIème siècle de la data. Enfin, d’autres nous rappellent que, même des secteurs plus traditionnels peuvent être investis par l’innovation d’un projet ! Ce cahier nous permet de remercier les entrepreneurs de leur confiance et de remettre en lumière leurs témoignages, leurs projets, leur entreprise et aussi leurs conseils. En espérant que cette lecture vous donnera autant de plaisir à lire que nous en avons eu à l’écrire, grâce aux rencontres avec des personnalités et leur partage d’expérience de l’entrepreneuriat. Pour l’équipe ISLEAN, Louis-Alexandre Louvet
  • 3. Le Conseil supérieur est heureux d’être pour la troisième année consécutive le partenaire officiel du « Concours de l’entrepreneur » qui se donne pour objectif d’inventer l’entreprise du futur. Dans cette période inédite, les experts- comptables sont plus que jamais mobilisés aux côtés des chefs d’entreprise, au cœur de l’économie. Après avoir soutenus quotidiennement les TPE-PME face à la crise Covid et dans l’obtention des aides d’urgence, ils sont appelés désormais à relever avec elles le défi de la relance. Lionel Canesi, Président du CSOEC Dans ce contexte mouvant, sans précédent, les experts-comptables sont plus que jamais attentifs aux entrepreneurs d’avenir, pour construire avec eux le monde d’après, plus robuste et plus résilient. J’ai la conviction profonde qu’il nous faut cheminer main dans la main et tirer ensemble les leçons de la crise. Les enjeux qui nous attendent sont colossaux : économiques, digitaux, environnementaux, organisationnels… mais, comme dans toute sortie de crise, les opportunités de création, de développement et de croissance sont aussi considérables. Les start-ups qui ont su conquérir de nouveaux territoires, inventer de nouveaux modèles, changer les règles et les pratiques ont beaucoup à nous apprendre : elles nous rappellent que l’innovation est un incontournable de notre temps. C’est en osant que nous parviendrons à nous transformer et à sortir plus forts des turbulences. C'est par l’audace et l’innovation que nous réussirons notre transition écologique, la relocalisation de nos emplois et la transformation de notre économie.
  • 4. ENTREPRENEURS CAHIER 2021 MERCI À ELLES ET EUX D’INVENTER L’ENTREPRISE DE DEMAIN ! Christophe Le Houedec François Misslin Matthieu Ballester Marion Péret François-Xavier Goemaere Matthieu Chabeaud Clothilde Perez Aurélien Tardieu Sophie Comte Timothée Le Quesne Laurent Le Breton Manon Fargelat
  • 5. Une remise des prix à l’issue d’un débat organisé avec des acteurs du financement des startup le 29 juin 17h30-18h30 VOTER POUR L’ENTREPRENEURIAT 4 PRIX REMIS PAR LE CLUB 2021 Guillaume Proust Président du comité entreprises innovantes Mathieu de la Rochefoucauld Managing Partner Géraldine Welter Directrice Adj. du Dép. transition numérique Louis-Alexandre Louvet Directeur associé Votez pour votre entrepreneur préféré jusqu’au 29 juin à 12H00 https://grainnumerique.club/votes
  • 6. Meanwhile Boutique Le marketplace pour la consommation responsable Ayolab Améliorer les ventes en lignes grâce à la donnée Dipongo Apprendre aux enfants à utiliser le digital de manière intelligente askR.ai Humaniser l’accès à la donnée en entreprise avec un collègue digital Eegle La plateforme innovante de partage de la donnée pour les collectivités territoriales Koya La transition écologique sur-mesure Greenmove Saisir l’occasion de passer à l’électrique Skyboy Regarder des vidéos superposées parfaitement à l’environnement réel Hello la planète ! Connais-tu ta data ? Réalité vs. Virtualité 7 15 24 Que sont-ils devenus ? Charge, sac et à lire 30 Nannybag La consigne accessible et connectée Chut ! Éclairer la transition sociétale à l’ère du numérique Energysquare Les chargeurs ne sont que du vintage ! 37 Cycloid Offrir aux entreprises un framework DevOps EPSOR L’épargne salariale nouvelle génération Agreenculture Acteur de l’écologie agricole Le Drenche Un journal web et papier sur la civic tech Atometrics La data ultra-locale Assoconnect La transformation digitale des associations
  • 7. Christophe Le Houédec Ayolab : fournir de la donnée aux marques pour améliorer leurs ventes en ligne Christophe Le Houédec, co-fondateur d’Ayolab | Propos recueillis par Antoine Matta, Novembre 2020 Au départ, comment as-tu identifié la problématique d’améliorer les ventes en ligne des marques ? Je ne l’ai pas identifiée au départ. Je suis parti avec une idée différente qui n’était pas la bonne. Je sortais d’Amazon, je cherchais ce que j’allais faire. J’ai eu une idée de startup en 2017 : fournir des benchmarks à des acteurs du e-commerce. J’en parle avec des personnes autour de moi, ils me disent si vous voulez développer ce service, nous, on achète. Je démarre avec deux clients internationaux pour faire des benchmarks robotisés. Je rencontre alors François Misslin, maintenant le CTO d’Ayolab, il revenait de San Francisco et était disponible pour développer un prototype. Comme on avait déjà des clients, la banque est d’accord pour nous suivre. On mène un premier pilote sur le marché en février 2018 et je me rends compte très vite qu’il n’y a pas de marché. Certes, j’ai deux clients mais il n’y en a pas d’autres intéressés. Je suis dans une situation où je me suis endetté, je n’ai plus de boulot et je n’ai pas de marché, donc ce n’est pas terrible. Une personne de mon entourage que je connais depuis plus de 20 ans, directeur financier d’un grand groupe de cosmétique, me dit : « On a un problème ce sont les ventes non-autorisées sur le web, c’est-à-dire comprendre les canaux de distribution. » La startup est hébergée dans l’espace L’Oréal de Station F depuis janvier 2020. La proposition de valeur est d’utiliser une combinaison de données publiques et d’algorithmes propriétaires pour que les marques améliorent leurs ventes et distribution en ligne. Quels sont les cas d’usage ? Pour donner un exemple : les pièces de rechange dans l’automobile en Russie. A partir de données, l’équipe technique a développé une approche algorithmique pour retrouver toutes les pièces techniquement compatibles. Comment fonctionne le service ? On se rend compte avec François que l’on peut recycler la technologie mise en place pour le premier pilote pour faire un outil de suivi de qui vend quoi sur le web. On comprend qu’il y a beaucoup plus d’intérêt et on signe un premier contrat avec Coty (cosmétique), puis avec d’autres acteurs. On remarque une attraction et c’est comme cela que la boite a démarré. La première version de ce que l’on fait existe depuis mi-2018. Si je reviens à la question de départ et si je devais exagérer, je dirais que je n’ai pas eu l’idée, je n’ai pas eu de technologie (c’est François qui l’a développée). Je veux mettre à mal l’idée du créateur d’entreprise qui arrive avec une vision, qui sait ce qu’il veut faire et comment le faire. Ce n’est pas notre histoire. 7 Connais-tu ta data ? On réalise du scraping. Au fil du temps, on est sur une approche make and buy : • “Make” : on collecte des données nous-mêmes avec des robots • “Buy” : il y a de plus en plus de données non- structurées que l’on achète Dans certains cas, cela fait sens de développer notre robot de scraping mais pas tout le temps. On est agnostique par rapport à la source de données. Même si on achète de la donnée, on l’enrichit pour pouvoir l’exploiter. « Je veux mettre à mal l’idée du créateur d’entreprise qui arrive avec une vision, qui sait ce qu’il veut faire et comment le faire. Ce n’est pas notre histoire. »
  • 8. Ayolab : fournir de la donnée aux marques pour améliorer leurs ventes en ligne Christophe Le Houédec, co-fondateur d’Ayolab | Propos recueillis par Antoine Matta, Novembre 2020 On a pu démontrer à notre client que le marché était chamboulé par un océan de pièces techniquement compatibles. Donc la compétition n’existe pas uniquement avec les pièces d’une certaine marque de constructeur, mais avec un ensemble beaucoup plus vaste de les pièces substituables. Cela montre une vision du segment de marché complètement différente. Cette donnée est importante pour un constructeur automobile pour qu’il puisse savoir dans quel environnement concurrentiel il se situe. Pour d’autres grands groupes comme dans le secteur du cosmétique, le cas d’usage est différent. Ils signent des accords commerciaux avec des géants du e-commerce comme Amazon. Dans ces accords commerciaux, il y a des contreparties commerciales (confidentielles). On va s’assurer que ces contreparties sont respectées avec la technologie. Par exemple, on va vérifier la bonne allocation des investissements publicitaires. En effet, la marque va investir de la publicité dans certaines pages Amazon, on va vérifier que ces dépenses publicitaires sont au bon endroit. En général, les entreprises se demandent : • Comment piloter les canaux de distribution ? • Avec qui je négocie des accords commerciaux ? • Qui, où et comment j’autorise à vendre mes produits ? A partir d’une idée de départ, on a développé différents cas d’usage. On s’adapte aux besoins des marques. On a une boite à outils générale et on se sert de certains en fonction du client, du secteur. Où en est l’entreprise aujourd’hui dans un contexte actuel compliqué ? 8 Christophe Le Houédec Les marques ont de plus en plus besoin d’aller sur le net, comme le démontre la crise de la Covid, avec des problématiques d’accords commerciaux avec les retailers comme Amazon. Ce phénomène est porteur pour nous car on peut utiliser notre technologie pour aider des marques à traiter ces problématiques. Elles augmentent alors leur vente en ligne. Aujourd’hui, on travaille avec de multiples secteurs : le cosmétique (Coty, L’Oréal), la mode (Balenciaga, Lacoste) le bricolage (Leroy Merlin), l’automobile (Renault). Les problématiques sont au-delà du secteur du luxe. On a des contrats à l’échelle internationale : Allemagne, Royaume-Uni, Etats- Unis, Espagne, Italie, Scandinavie, Russie, Inde, Chine. On accède à nos clients presque exclusivement par notre réseau. Dans la société, actuellement, on est 11 à Paris, et une quinzaine avec nos prestataires en Arménie, en Ukraine et au Chili avec qui nos relations sont très bonnes depuis 3 ans. Pour nous, c’est important d’avoir des relations dans la durée. La première augmentation de capital date de mars 2019 via un business angel avec Romain Nicoli, un ancien des Mines et co-fondateurs de Criteo. La BPI a alors complété avec un prêt. Le fond d’investissement Kima de Xaviel Niel a aussi investi. Même si le contexte est très volatile, je reste optimiste. Depuis janvier 2020, on est hébergé dans l’espace L’Oréal de Station F. En juin 2019, on a participé à un événement dans l’accélérateur Lafayette Plug and Play. J’ai présenté ce qu’on l’on sait faire à des membres de L’Oréal. Dans l’immédiat on n’est pas recontacté. Cependant, près de 6 mois après, en novembre, L’Oréal m’appelle pour nous dire qu’ils veulent faire un pilote. Trois semaines après, on présentait le pilote au patron de L’Oréal France. Le pilote a été concluant, ils nous ont demandé de postuler au programme mondial d’accélération de startup et on a pu avoir notre place à Station F en janvier 2020. Avec la crise de la Covid, la durée de l’hébergement gratuit à été étendue de 6 à 12 mois jusqu’à décembre 2020. STATION F ©Patrick TOURNEBOEUF/TENDANCE FLOUE Connais-tu ta data ?
  • 9. Le conseil est de bien réfléchir aux conséquences et de le faire pour de bonnes raisons. Si la personne est motivée par de l’argent facile sur une durée courte, il ne faut pas le faire. Une expérience entrepreneuriale, c’est incertain, c’est long. On existe depuis 3 ans, et on est encore loin de pouvoir revendre l’entreprise et s’enrichir. Il faut plutôt se demander pourquoi on le fait et qu’est ce qu’on en attend. Il faut aussi parfois savoir renoncer lorsque le produit ne trouve pas son public et passer à autre chose. Il ne faut pas en faire une affaire d’ego. Ayolab : fournir de la donnée aux marques pour améliorer leurs ventes en ligne Christophe Le Houédec, co-fondateur d’Ayolab | Propos recueillis par Antoine Matta, Novembre 2020 Notre enjeu à présent est de faire entrer de nouveaux investisseurs même si le contexte est hostile avec la crise de la Covid. Néanmoins, en France, on a beaucoup de chance d’avoir un soutien important avec la BPI, le PGE. Il y a un écosystème très présent pour des structures comme la nôtre. On a pu garder l’effectif inchangé et continuer à innover dans la R&D. On souhaite également obtenir davantage de contrats récurrents par rapport à des contrats courts en capitalisant sur nos services et notre connaissance du marché. On a aussi appris une bonne nouvelle récemment, on a été retenu dans le top 30 des startups sur les 1000 de Station F. A partir de janvier 2021, on a donc le droit de rester en payant un loyer relativement modique de 350€/poste/mois. Quel apport personnel et partage d’expérience tires-tu de cette aventure ? D’une part, je ne le fais pas pour l’argent. Si on veut devenir riche, il faut mieux faire autre chose car la probabilité de réussir est très incertaine. Je l’ai fait pour donner vie à un projet, créer une technologie, créer un service, être confronté à des idées d’actualité dans un secteur qui m’intéresse depuis longtemps en étant au contact des grandes entreprises comme L’Oréal ou Leroy Merlin. Être au cœur de la turbine me plaît. Créer une équipe, recruter des personnes, créer un collectif sont aussi des éléments importants pour moi. Il y a d’ailleurs quelque chose que je veux mettre en avant. Chez nous, tous les salariés sont actionnaires : à l’embauche, ils ont l’équivalent de stock-options qui leur permettent d’acquérir sur une période de 3 ans, des actions à prix préférentiel. Quels conseils donnes-tu à ceux qui ont envie de se lancer dans l’entrepreneuriat ? 9 Christophe Le Houédec C’est un moyen pour les salariés de faire grandir leur patrimoine à travers la valeur de l’entreprise. Il y a beaucoup de transparence dans l’entreprise sur tous les sujets technologiques, commerciaux, financiers…avec une réunion réunissant toute l’équipe chaque jeudi matin. Un autre apport personnel de cette aventure est le fait d’être en contact des investisseurs de bons niveaux. C’est exigeant mais c’est en se confrontant à une réalité économique qu’on apprend. Par rapport à ma vie de salarié chez Amazon, cette notion de financement est nouvelle et riche. Au début, je ne voulais pas forcément créer une boite mais je voulais rester dans le domaine du e- commerce et je me suis rendu compte que si je restais salarié, j’allais reprendre des boulots similaires à ce que je faisais avant. Ce sont des postes très prenants, avec une forte amplitude horaire. J’avais 45 ans, je venais d’être papa, je voulais être davantage maître de mon emploi du temps. « Je ne le fais pas pour l’argent […] Je l’ai fait pour donner vie à un projet » Les suites du développement ? Connais-tu ta data ?
  • 10. Matthieu Chabeaud Chattez avec vos données avec askR ! Matthieu Chabeaud, fondateur de askR | Propos recueillis par Balthazar Dadvisard, Octobre 2020 askR.ai en deux phrases ? askR.ai est un data assistant connecté aux données de l’entreprise. Grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle et de NLP (natural language processing), il permet à l’ensemble des utilisateurs d’interroger la base de données dans leur langue naturelle et d’y accéder comme s’ils s’adressaient à une personne, sous la forme d’un chiffre, d’un graphique, d’un tableau… Il se positionne au cœur de la troisième génération d’outils de BI (Business Intelligence) et d’exploitation de la donnée. La donnée est transformée en un collègue virtuel que l’on peut interroger dans une conversation en langage naturel. askR.ai est un collègue digital qui humanise l’accès à la donnée en entreprise en permettant à des néophytes d’accéder immédiatement aux données utiles à leur prise de décision sous forme d’une conversation. Une étude du MIT a établit une corrélation directe entre la performance des entreprises et leur capacité à mettre en place une organisation qui permet de prendre des décisions data-driven. Les organisations data-driven ont en moyenne 6 points de plus de profitabilité. On a donc une contradiction avec d’un côté des organisations avec une volonté de mettre en place des processus de décision data-driven, et de l’autre côté une très large majorité de collaborateurs qui n’ont pas d’accès immédiat à la donnée. C’est un sujet qui existe depuis 15 ans et que les acteurs traditionnels de la BI n’ont pas su régler. Nous avons donc pris le problème différemment. 10 Quel est le problème à résoudre qui a lancé AskR? Les outils habituels de BI auxquels on pense pour accéder aux données de l’entreprise ont un taux d’adoption très faible : en moyenne 22%. Cela signifie que parmi l’ensemble des collaborateurs qui ont accès à ces outils, et donc pour qui une licence a été fournie (et payée !), seuls 22% l’utilisent vraiment. D’autre part, toute une population de l’entreprise qui n’ont pas accès à ces licences reçoivent régulièrement des reportings au format Excel qui sont difficiles à lire. Comment avez-vous lancé le projet ? Grâce à notre connaissance approfondie de ces projets de Business Intelligence, les progrès réalisés dans le domaine de l’IA et du NLP, la solution nous est apparue évidente. D’une part, nous croyons beaucoup au conversationnel. La donnée doit être accessible à tous les collaborateurs qui en ont besoin, et de façon simple et immédiate. Quoi de plus simple que de demander à un collègue qui a la réponse ? Ce collègue, c’est askR.ai, un robot qui sait. Ce collègue a une maîtrise totale des données de l’entreprise et pourra non seulement répondre aux questions de façon immédiate, mais aussi nous notifier lorsqu’il estime qu’une donnée doit être portée à notre connaissance, sans que nous ayons à lui demander. D’autre part, le faible taux d’adoption des outils classiques de BI s’explique par l’effort de connexion décourageant pour un utilisateur. askR.ai n’est pas une nouvelle application. askR.ai est intégré sous forme de chatbot dans les outils déjà utilisés quotidiennement par les collaborateurs, comme Teams, Slack, Workplace, Whatsapp, les SMS, les e- mails, ou encore via un widget intégré dans le CRM ou l’ERP. C’est donc une plateforme de BI sans interface supplémentaire. Habituellement dans une organisation, sur 1 000 personnes qui ont besoin de données, seules 200 ont accès à des outils de BI et 50 les utilisent vraiment. Nous ne remplaçons pas les outils de BI pour ceux qui les utilisent et sont à l’aise avec. Connais-tu ta data ?
  • 11. Chattez avec vos données avec askR ! Matthieu Chabeaud, fondateur de askR | Propos recueillis par Balthazar Dadvisard, Octobre 2020 Nous les remplaçons pour les 150 personnes qui ne les utilisent pas et nous fournissons la BI pour les 800 qui n’ont rien. askR.ai aujourd’hui ? 11 Matthieu Chabeaud Nous sommes identifiés comme un pionnier européen sur cette nouvelle génération d’outils de BI. Actuellement nous sommes dans une phase d’accélération pour nous imposer en Europe comme un leader. askR.ai est notre deuxième startup. Les erreurs, on les fait une seule fois. Pas deux. De notre première startup, nous avons tiré énormément d’enseignements. J’encourage vraiment les entrepreneurs qui ont déjà une première expérience de se transformer en serial entrepreneur. L’expérience et les enseignements que l’on peut acquérir en étant aux commandes sont immenses. Même en cas d’expérience infructueuse, chaque échec nous fait avancer. Quels enseignements tires-tu de ton expérience entrepreneuriale ? Un mot sur le modèle économique ? Nous facturons une souscription annuelle qui permet l’accès à la plateforme pour un nombre illimité de collaborateurs. Cette souscription inclut le setup, le paramétrage, l’entraînement des algorithmes, la supervision du machine learning et l’accompagnement par nos équipes. Tous nos plans sont illimités en termes d’utilisateurs : il n’y a donc pas d’hésitation de la part des entreprises à servir leurs collaborateurs en accès à la donnée. Ce qui fera varier le pricing c’est le périmètre des données. On pourra commencer par exemple par un périmètre de données de performance commerciale, à destination d’une population de commerciaux responsables de points de vente. On pourra ensuite élargir le périmètre à d’autres données pour d’autres populations. askR.ai n’est pas réservé à une poignée d’analystes, pas plus qu’il ne sert à explorer toutes les données d’un coup. Les suites du développement ? Nous voulons renforcer encore le côté interaction et l’accompagnement de l’utilisateur en fonction de son profil, afin de pouvoir lui adresser de façon pertinente les données dont il a besoin, grâce à des algorithmes qui comprennent ses préoccupations. Pour se lancer, partir et voir grand il faut avoir une flamme et une ambition. Cependant, je pense qu’il faut compenser cette qualité soit en s’associant à plusieurs, soit en ayant une double facette : celle qui permet de ne pas être trop optimiste et de garder les pieds sur terre. C’est un équilibre et une dualité à trouver entre la flamme, la vision et l’esprit de conquête d’un côté, et le réalisme de l’autre qui permet d’envisager des scénarios moins optimistes et de ne pas faire de plans sur la comète. Lorsqu’on n’a pas cette facette soi-même, il est bon de s’associer avec des personnes qui l’ont. Quelques conseils à ceux qui voudraient se lancer dans l’entrepreneuriat ? Après 3 ans d’existence et beaucoup de recherche et développement, nous avons une dizaine de clients grands comptes opérationnels sur la solution et qui l’utilisent quotidiennement. Connais-tu ta data ?
  • 12. Laurent Le Breton Eegle : Data, territoires et entrepreneuriat Laurent Le Breton, co-fondateur d’Eegle | Propos recueillis par Louis-Alexandre Louvet, Octobre 2020 Quel est le problème à résoudre qui a lancé EEGLE ? Les territoires doivent prendre des décisions de plus en plus complexes et font face à un double défi : d’abord, maîtriser une masse colossale de données pour bien comprendre la situation de départ et aussi anticiper les conséquences des décisions. La donnée est compliquée à traiter : • Malgré les progrès faits sur l’Open data, les jeux de données de l’Open data sont rarement utilisables du premier coup ; • Aujourd’hui, beaucoup de monde continue à avoir recours à des tableurs, alors que l’information a besoin d’être visualisée facilement. Dans ce contexte, la décision des collectivités devient une gageure entre les élus et les services : • Comment partager la situation de départ, sur le plan technique ? Eegle, une plateforme innovante de partage de la donnée pour les collectivités territoriales 12 Comment avez-vous lancé le projet ? • Comment illustrer les avantages techniques des politiques menées sur le territoire ? • Comment répondre aux contraintes et politiques nationales, notamment avec des objectifs chiffrés ? Nous avons donc cherché à accompagner la transformation de la gouvernance de la donnée, en proposant une solution aux collectivités et professionnels du territoire. La plateforme permet de mettre autour de la table les acteurs des territoires pour qu’ils puissent alimenter des scénarios qualifiés et quantifiés de façon collaborative, en discuter ensemble en voyant les résultats des scénarios. Nous sommes convaincus qu’EEGLE permet l’expression de tous les avis et facilite la prise de décision. J’ai commencé à m’intéresser progressivement aux territoires. J’ai d’abord travaillé sur un plan stratégique vers ce marché pour un grand groupe (avant 2016). Cet éditeur de rang mondial cherchait à se diversifier dans la Smart City. Avec d’autres associés, nous avons monté une première entreprise sur des sujets de modélisation systémique (pour illustrer, cela visait à ressembler à Sim City – jeux de gestion de villes, ndlr – en vrai, avec des paramètres ex : temps dans la voiture, CO2…). Nous cherchions déjà à simuler des scénarios pour les territoires. L’angle d’attaque, très techno, me donnait l’impression de rater une partie du sujet, notamment l’approche sociologique des phénomènes. Connais-tu ta data ?
  • 13. Nous avons une croissance raisonnée qui me plait. Toutefois, nous nous posons la question du financement, pour accélérer la croissance au niveau national. Notre plateforme est commercialisée depuis février 2019. Nous sommes 9 personnes aujourd’hui. Nous visons en priorité des « PMT », c’est-à-dire les Petits et Moyens Territoires : • Les grosses métropoles (même si Rennes est un client) sont déjà dotées d’équipes et de plateformes historiques en contrat pluriannuels EEGLE aujourd’hui Eegle : Data, territoires et entrepreneuriat Laurent Le Breton, co-fondateur d’Eegle | Propos recueillis par Louis-Alexandre Louvet, Octobre 2020 13 Laurent Le Breton Les suites du développement • Le territoire doit avoir une équipe technique (qui apparaît à partir de 5 000 habitants). Notre cœur de cible est la ville entre 10 000 et 50 000 habitants. Ces clients ont les ressources et les compétences, tout en ayant pu garder une proximité entre les services techniques et les élus sur un cycle de décision plus court. Toutefois, ces villes sont soumises à des contraintes régulières (ex : PCAET, PLUi…) qui commencent toujours par un diagnostic. Et là, notre plateforme devient un atout pour aider les territoires dans le diagnostic et les décisions liées au plan. Accessoirement, notre plateforme aide aussi à préparer des données pour ces collectivités dans une perspectives de mise en conformité par rapport à la Loi Lemaire.. Seulement 10% des collectivités éligibles ont répondu aux obligations de l’Open data. J’ai donc décidé de créer EEGLE en février 2017, avec cette idée : comment réunir tous les acteurs autour de la donnée (un partage d’abord et une compréhension des territoires) ? L’enjeu est de fabriquer un socle collaboratif entre tous ces acteurs. Il doit permettre ensuite à toutes les familles d’acteurs d’y retrouver ses repères (ex : les spécialistes de la mobilité doivent retrouver les termes de leurs professions), et à chaque fois, cela permet à EEGLE de développer des modules métiers adaptés. « Nous avons donc cherché à accompagner la transformation de la gouvernance de la donnée, en proposant une solution aux collectivités et professionnels du territoire » Connais-tu ta data ?
  • 14. Eegle : Data, territoires et entrepreneuriat Laurent Le Breton, co-fondateur d’Eegle | Propos recueillis par Louis-Alexandre Louvet, Octobre 2020 14 Laurent Le Breton Quels conseils donneriez-vous à ceux qui voudraient se lancer ? Je ne suis pas entrepreneur à la base (20 ans dans un grand groupe auparavant). Mais, car c’était ma deuxième entreprise, j’ai trouvé la création d’EEGLE plus complète. « J’apprends tout le temps, c’est vraiment un bonheur ». L’un des paradoxes que je rencontre est que, malgré toutes les responsabilités et contraintes quotidiennes, j’éprouve un grand sentiment de liberté. De la liberté dans les choix faits et à assumer, mais surtout dans ce qui reste à construire. Quels enseignements pour Laurent ? Oser se lancer. On apprend et on y arrive ! Et il faut apprendre à persévérer et à croire en sa vision ! Travailler en permanence sur l’esprit d’équipe, ne jamais lâcher pour emmener tout le monde avec soi dans le projet. Sur un registre plus personnel, j’ai l’impression qu’une place est en train de se dessiner pour des entrepreneurs à mission sociétale. Certes, on peut se prendre des murs, mais je rencontre de plus en plus de chefs d’entreprises qui cherchent à renouveler leur approche du développement de leurs compagnies, d’y ajouter cette fibre sociétale. Cela se traduit notamment dans le choix des offres et des partenaires, mais aussi dans le management des équipes. Pas facile toutefois car comment présenter les collectivités et leurs attraits économiques aux investisseurs du capital risque ? D’autres modèles peuvent nous aider comme par exemple, des partenariats industriels ou des investisseurs institutionnels (ex : Caisse des dépôts). Bref, c’est encore très ouvert ! Nous cherchons également à faire connaître notre offre, notre marque (la plateforme a à peine un an !) et nous investissons sur le marketing pour développer notre notoriété, en priorité auprès de notre cible des Collectivités avec les « PMT ». « J’apprends tout le temps, c’est vraiment un bonheur » Connais-tu ta data ?
  • 15. Manon Fargelat Meanwhile Boutique, la marketplace qui promeut la consommation responsable Manon Fargelat, fondatrice de Meanwhile Boutique | Propos recueillis par Flavie Joos, Mars 2020 Peux-tu pitcher le projet Meanwhile Boutique ? La mission principale de Meanwhile est de promouvoir des créateurs engagés et éco- responsables. « Meanwhile » veut dire « pendant ce temps » : les gros industriels produisent en masse et polluent la planète. « Pendant ce temps », une nouvelle vague d’entrepreneurs et créateurs a décidé de produire autrement, des solutions plus responsables et respectueuses de l’environnement. C’est un temps de la transition (écologique) vers un meilleur mode de vie pour notre santé, l’environnement et les générations futures. Meanwhile Boutique est un collectif de créateurs éco-responsables et une boutique en ligne (marketplace) proposant des articles du quotidien de marques engagées. Meanwhile Boutique offre des alternatives éthiques, écologiques et durables, toujours avec style, dans l’univers de la mode, des accessoires, de la déco et du bien-être. Début septembre [2019], mon amie Manon me parlait de son nouveau projet entrepreneurial avec tellement d’engouement et de passion que, conquise par la démarche, je me suis retrouvée quelques jours plus tard à participer au Smmmile Festival à la Villette pour aider Manon à faire la promotion de sa boutique en ligne Meanwhile. Quel est ton parcours ? Je suis une ancienne acheteuse compulsive. J’ai changé mon mode de vie et mes habitudes de consommation il y a quelques années et je me suis rendue compte que je n’avais pas besoin d’autant de choses. D’un autre côté, j’ai toujours aimé chiner dans les marchés, brocantes, aller à la rencontre des artisans, qui selon moi sont bien trop souvent dans l’ombre des grandes marques industrielles. En parallèle de mon travail, je me suis donc engagée dans une association de promotion des créateurs et de l’artisanat. Ce fut un premier pas vers une démarche éco-responsable. Enfin, le constat était bien réel et partagé : une étude Ademe (2019) montre que 80% des français ont changé leurs habitudes pour réduire l’impact de leur consommation. Je me suis donc lancée dans l’aventure Meanwhile Boutique depuis le début de l’année, à plein temps, pour donner au plus grand nombre la possibilité de consommer de manière responsable auprès de créateurs engagés. 15 Hello la planète ! J’ai suivi un cursus en écoles de commerce, communication et publicité ; j’ai obtenu un Bachelor Advertising, Marketing and Communication puis un Master Marketing et Management des industries de luxe. J’ai d’abord travaillé dans de nombreux secteurs (événementiel, luxe, mode, cinéma…) puis en agence de publicité, en passant dans le tourisme aux US et en Australie, et même dans le vin et l’œnologie pour rechercher un vignoble à Saint- Emilion pour un particulier. Créer Meanwhile Boutique était donc pour moi un projet de vie car cela m’a permis d’allier mes compétences en communication, marketing digital et relations publiques avec mes passions de consommation responsable et engagée. Je viens du monde du digital, c’était donc une évidence pour moi de concevoir et développer un service de e-commerce ; j’avais déjà eu l’idée il y a quelques années après mon expérience chez Monsieur Marcel (du Slip Français). Quelles ont été les origines du projet Meanwhile Boutique? Manon Fargelat, fondatrice de Meanwhile Boutique
  • 16. Meanwhile Boutique, la marketplace qui promeut la consommation responsable Manon Fargelat, fondatrice de Meanwhile Boutique | Propos recueillis par Flavie Joos, Mars 2020 Meanwhile Boutique vise trois publics distincts : le consommateur, le créateur et le revendeur. Pour le consommateur, nous offrons une plateforme en ligne avec un large choix de créateurs responsables allant de l’accessoire de mode, au produit cosmétique en passant par les produits de décoration pour la maison. Le consommateur peut chercher les produits qui l’intéressent selon les valeurs auxquelles répond le créateur : upcycling, éco-responsable, sans plastique, impact social, vegan, made in France, etc. Pour le créateur, nous offrons une marketplace flexible et automatisée, sur laquelle il peut déposer ses produits, ajouter les valeurs de sa marque et son histoire et gérer ses stocks. Concrètement, comment choisis-tu les créateurs qui intègrent le collectif ? 16 Manon Fargelat Nous avons cherché à comprendre quelles étaient les valeurs profondes de la consommation éco- responsable et en sommes donc arrivés à la conclusion que cela s’appuyait sur 5 piliers de valeurs : anti-gaspillage, protection des ressources, impact humain et social, artisanat et certification. Sur cette base nous avons créé une charte de sélection qui se décline en 17 valeurs. Nous sélectionnons donc les créateurs grâce à cette charte sous forme de questionnaire afin de collecter les informations clés comme les lieux de production, le sourcing, les valeurs, la raison d’être, l’histoire de la marque, etc. Au cours de mes voyages, j’ai rencontré de nombreux artisans et créateurs, ce qui m’a permis de constituer une première liste de potentiels partenaires. Ensuite, j’ai beaucoup démarché sur les petits marchés locaux et les réseaux sociaux. La plupart des rencontres avec les créateurs se font à distance mais à terme j’aimerai pouvoir me rendre directement sur place, rencontrer les créateurs, découvrir les ateliers afin de communiquer sur l’artisanat au plus près du terrain. La relation avec les créateurs est fondamentalement basée sur la confiance, la transparence et l’engagement ; cela se passe très bien et je suis ravie de la collaboration ! Peux-tu nous en dire plus sur les services offerts par Meanwhile Boutique ? Nous offrons aussi des services mutualisés pour l’ensemble du collectif car nous savons que les créateurs n’ont souvent ni le temps, ni l’argent pour réaliser ces activités : distribution, promotion (communication, événementiel…), formation, vente. Par exemple, nous avons créé un partenariat avec un attaché de presse, un studio de production (le 1er photoshoot aura lieu en novembre) et avons organisé notre 1er événement avec un stand mutualisé au Smmmile qui a eu lieu en septembre à la Villette. Enfin pour les revendeurs, nous développons une offre B2B, car nous pensons que pour toucher le plus grand nombre, cela passera par les petits commerçants de proximité. Nous allons donc démarcher les commerces et boutiques propres pour leur proposer notre catalogue et distribuer les produits de nos créateurs. Nous nous positionnons un peu comme des « agents » de créateurs. La promesse de valeur de Meanwhile Boutique « Meanwhile Boutique était donc pour moi un projet de vie car cela m’a permis d’allier mes compétences en communication, marketing digital et relations publiques avec mes passions de consommation responsable et engagée » Ce qui est génial dans le monde digital, c’est que tu peux tester plein de choses plus facilement ; si le e-shop fonctionne bien, tu es quasiment assuré d’avoir une clientèle en physique. Hello la planète !
  • 17. Meanwhile Boutique, la marketplace qui promeut la consommation responsable Manon Fargelat, fondatrice de Meanwhile Boutique | Propos recueillis par Flavie Joos, Mars 2020 17 Manon Fargelat Et quelles sont les prochaines étapes pour 2021 ? Maintenant que le site fonctionne bien en B2C, nous allons le lancer en B2B. Pour 2021, le gros challenge est de développer l’activité B2B en physique, c’est-à-dire auprès des revendeurs. Ceux-ci sont friands de nouveaux produits avec une véritable histoire, des marques engagées. Parfois, ils cherchent à vendre des produits purement locaux, ce qui va nous pousser à développer notre réseau de créateurs et à se diversifier, et ceci partout en France, puis en dehors des frontières. En janvier, je prévois aussi de m’associer ; travailler seule peut s’avérer compliquée, l’association avec un profil complémentaire au mien sera très bénéfique et porteuse de valeur. Aussi, fort de la réussite du festival Smmmile, nous prévoyons de développer l’aspect événementiel sur 2021, avec une programmation à un rythme mensuel ou trimestriel. Et nous envisageons aussi d’organiser des événements totalement en ligne, comme un salon des créateurs par exemple (pour les revendeurs). Nous avons aussi comme ambition d’accélérer l’acquisition clients et de développer notre activité à l’international. Dans une vision à plus long terme, nous pensons développer une boutique physique ou un concept store Meanwhile Boutique et mêmes des produits Meanwhile Boutique. Passer du salariat à l’entrepreneuriat n’est pas toujours chose aisée, comment as-tu franchi le cap ? As-tu été accompagnée ? J’avais déjà expérimenté l’entrepreneuriat avant de lancer Meanwhile Boutique ; je n’étais donc pas totalement dans l’inconnu et j’avais déjà connaissance des bases de l’entrepreneuriat. À l’époque, j’avais suivi la formation UDIP avec HEC, pour les femmes entrepreneures. Pour mon nouveau projet, en février 2020, j’ai participé au bootcamp Goldup (encore une formation pour les femmes entrepreneures) organisé par The Family et orienté sur les startups digitales. J’ai aussi suivi la formation Sprint en ligne, délivrée par Make Sense pour “mieux comprendre mes cibles” dans une démarche d’entrepreneuriat à impact. Enfin, j’ai suivi une formation de deux jours des Canaux appelée Social Starter pour promouvoir les projets à impact social, éco-responsable. Toutes ces expériences ont été enrichissantes, sur l’aspect technique et compétences mais aussi (et surtout !) cela m’a permis de d’intégrer une communauté forte de femmes (et hommes aussi) entrepreneur(e)s, dans le domaine du digital et à impact. Ces nouvelles rencontres sont extraordinaires ; une réelle solidarité y est développée. L’idée de Meanwhile Boutique a émergé en septembre dernier, le projet a débuté officiellement en février 2020 et le site a été lancé le 1er avril, en plein confinement. Nous avons eu des commandes dès le début, c’était une très belle réussite et marque de confiance. Désormais, Meanwhile Boutique c’est plus de 50 créateurs, 450 produits en vente, et on vise 10 000 visites par jour sur le site web pour l’année prochaine, avec au moins un événement tous les 3 mois et surtout une communauté engagée sur les réseaux sociaux. Quel bilan fais-tu un an après le début de l’expérience Meanwhile Boutique ? Les collections engagées et éco-responsables des créateurs du collectif Meanwhile Boutique Hello la planète !
  • 18. Meanwhile Boutique, la marketplace qui promeut la consommation responsable Manon Fargelat, fondatrice de Meanwhile Boutique | Propos recueillis par Flavie Joos, Mars 2020 Pour conclure, quels seraient tes conseils pour de jeunes futurs entrepreneurs ? 18 Je dirais déjà qu’il n’y a pas d’âge pour entreprendre ! J’ai 30 ans et j’aurai même aimé entreprendre plus tôt encore. Quand on a réellement envie, il faut prendre des risques et oser ; c’est cela qui est excitant ! Ensuite, je dirai qu’il faut anticiper et prévoir : définir le business plan, faire les études et les benchmarks, tester les idées le plus tôt possible… On peut toujours tester ses idées même avec de petits moyens : un MVP (Minimum Viable Product), doit pouvoir se faire en une journée ! De toute façon, il faudra plusieurs itérations sur l’idée de base et toujours plein de version du projet, et c’est normal de ne pas avoir la parfaite version dès le début. Enfin, je dirai qu’il faut chercher la diversité des avis autour de soi et prendre des conseils des gens meilleurs que soi ! Par exemple, j’ai rencontré Céline sur la formation Sprint, nous ne nous sommes jamais vues « in real life » mais nous avons mis en place un rendez- vous en ligne où nous réalisons des Instalive (vidéo en direct sur Instagram) tous les 1ers jeudis du mois pour débattre sur la transition écologique. Que penses-tu de l’impact de la crise sanitaire actuelle sur le monde de demain ? On ne peut pas le nier, et les premières études le montrent, le covid aura eu un impact plutôt positif sur le e-commerce ; les modes de consommation ont changé, les clients achètent de plus en plus en ligne. Pour preuve, en plein confinement, nous avons eu des commandes sur Meanwhile Boutique sans aucun budget de communication ! Je pense aussi que le covid aura été un accélérateur forcé de la transformation digitale des entreprises ; on l’a vu avec le développement express du télétravail par exemple. C’est une véritable claque ! Selon moi, en 2020, une entreprise qui ne pense pas à l’aspect digital de son activité ou de ses services et produits sera forcément en retard. Dans notre secteur, le seul frein au digital peut être le fait de ne pas toucher les produits en vrai avant de les acheter. Nous pallions ce problème avec des solutions de retours, simples et rapides, et bien sûr dans des emballages éco-responsables ! Et aussi, avec les stands mutualisés Meanwhile Boutique qu’on propose aux créateurs. Les boutiques physiques ne disparaîtront pas mais les boutiques en ligne sont totalement complémentaires. « Je dirais déjà qu’il n’y a pas d’âge pour entreprendre ! J’ai 30 ans et j’aurai même aimé entreprendre plus tôt encore » Manon Fargelat Hello la planète !
  • 19. Clothilde Perez Koya : une transition écologique sur-mesure Clothilde Perez, fondatrice de Koya | Propos recueillis par Allyriane Mazars, Avril 2020 Quel est le problème à résoudre qui a lancé Koya ? En décembre 2018, j’ai eu un déclic concernant mon mode de vie : j’ai décidé que 2019 serait mon année de transition écologique. Dès le lendemain, j’ai voulu tout mettre en œuvre pour y arriver mais je me suis vite rendu compte que tout était fait pour me compliquer la tâche. J’avais besoin d’aide, et j’ai cherché des solutions sur le marché mais je n’ai rien trouvé. J’ai alors décidé de le faire moi- même et de créer ma propre solution. Le problème, c’est donc qu’il y a une réelle difficulté lors du passage à l’action pour un mode de vie plus écolo. Le but du projet, c’est d’aider toutes les personnes qui souhaitent elles-aussi se lancer à concrétiser leur passage à l’acte, de manière cohérente et surtout sans retour en arrière. Par exemple, il ne s’agit pas juste d’acheter une brosse à dent écologique une fois pour revenir à une marque industrielle en plastique ensuite. Il y a un réel enjeu à changer son mode de vie de manière durable. Koya veut permettre au plus grand nombre, via les nouvelles technologies, de trouver une aide pour le faire. Et surtout, que cela devienne une habitude ! Malheureusement, seul, on n’y arrive pas, c’est une démarche compliquée qui n’est pas facilitée comme on pourrait le penser : il y a beaucoup d’habitudes à changer ! Avis à tous ceux qui souhaitent diminuer leur empreinte écologique sans réellement savoir comment s’y prendre ! Clothilde Perez, qui ne trouvait pas non plus quelle solution adopter, a créé la sienne. C’est dans un espace de co- working Parisien que Koya, un programme de développement durable, voit peu à peu le jour. 19 Comment as-tu lancé le projet ? J’ai passé deux semaines à cogiter sur le sujet, sans réellement me dire que j’allais lancer une entreprise à proprement parler. J’en ai parlé autour de moi, notamment à quelqu’un qui travaillait dans une start-up. Cette personne m’a dit qu’un tel projet serait compliqué sans modèle économique, et c’est ce qui a enclenché la réflexion de monter une entreprise. Encore étudiante en Master, j’en ai parlé à mon école qui gère un cursus entrepreneuriat. N’ayant pas du tout de formation commerciale mise à part quelques cours de management, on m’a conseillé de me faire accompagner par une association. J’ai donc été orientée dans ma démarche par Enactus France, entreprise sociale et solidaire. Ils m’ont aidé à monter le projet et à réaliser les démarches : créer mon Business Model, développer mon pitch etc. J’ai beaucoup travaillé toute seule en m’aidant de différentes plateformes. Il m’a fallut 3 mois pour développer l’intégralité du business model et de la charte graphique, et pour mener une étude de marché autre que celle que j’avais juste en tête. Fin mai 2019 avait lieu la compétition nationale Enactus des projets entrepreneuriaux, et c’est là que ça s’est concrétisé : j’ai commencé à me sentir entrepreneuse ! J’ai enfin pu dévoiler mon projet et pitcher devant un jury. Tout est allé très vite, combiné à la fin de mon année d’alternance, à mes activités personnelles et à la vie étudiante. En septembre dernier, j’ai entamé ma dernière année d’école et ai suivi un cursus spécialisé dans l’entrepreneuriat, avec des cours d’innovation, de marketing et de finance. « On m’a conseillé de me faire accompagner par une association. J’ai donc été orientée dans ma démarche par Enactus France, entreprise sociale et solidaire » Hello la planète !
  • 20. Koya : une transition écologique sur-mesure Clothilde Perez, fondatrice de Koya | Propos recueillis par Allyriane Mazars, Avril 2020 Quels enseignements ? 20 Clothilde Perez J’ai le sentiment d’avoir trouvé ma voie : l’entrepreneuriat qui me correspond et l’écologie qui me passionne. Je ne me vois pas revenir en arrière, et il y a quelque chose de très rassurant là-dedans car c’est un contexte d’épanouissement parfait. • Ne pas attendre d’avoir réellement besoin d’un associé pour commencer à en chercher un. Il ne faut pas toujours vouloir tout porter soi-même, c’est important de bien s’entourer. • S’assurer d’être dans une situation économique qui permette de prendre des risques, car c’en est un. Il faut réfléchir à son back-up financier sur le long terme (surtout lorsque l’on est étudiant !) • Ne pas hésiter à se mettre des deadlines, même lointaines car ça aide à articuler le sujet • Ne pas travailler seul ! Privilégier les espaces de co-working • Se mettre dans une dynamique entrepreneur, s’entourer d’entrepreneurs pour faire fructifier son réseau : on peut se retrouver à tout moment face à LA bonne personne ! Quelques conseils pour ceux qui voudraient se lancer ? Koya aujourd’hui ? Aujourd’hui, nous sommes deux à travailler à temps plein sur le projet, considéré comme notre stage de fin d’étude avec le statut étudiant- entrepreneur. Koya sortira officiellement en septembre 2020 ! Nous venons de terminer notre levée de fond et avons récolté 15 000 euros pour développer le projet. Nous avons élaboré un premier programme sur l’alimentation qui va être testé. Deux développeurs ont rejoint l’équipe et lancé la première landing page du site. Nous travaillons actuellement sur l’expérience utilisateur, que l’on teste avec entreprises et particuliers. Les suites du développement ? Le programme digital sur l’alimentation sera lancé en septembre, on reçoit tous les outils petit à petit. D’autres programmes sont à venir : eau, énergie, transports, consommation zéro déchets… à suivre ! Pour en savoir plus, regardez l’entretien que nous avons réalisé à Clothilde https://www.youtube.com/watch?v=Y1ybD2l0jp4 C’est dur ! Mais c’est une expérience très enrichissante. Il faut donner beaucoup de sa personne, on ne s’en rend pas toujours compte. On apprend à discerner ce qui est vraiment important et ce qui l’est moins. J’ai également développé beaucoup de compétences “hard skills” car je ne connaissais pas le domaine de l’entrepreneuriat et j’ai dû tout apprendre. Ce qui est génial c’est que c’est un domaine diversifié, multi tâches : on peut utiliser des compétences d’ingénieur ou de chimiste tout en faisant du marketing à côté ! Il y a cette possibilité de changer de casquette. Hello la planète !
  • 21. Aurélien Tardieu Greenmove repense nos usages de mobilité : « saisissez l’occasion de passer à l’électrique » Aurélien Tardieu, CEO de Greenmove | Propos recueillis par Flavie Joos, Septembre 2020 En 2 phrases, Greenmove, c’est quoi ? Notre objectif, avec Greenmove, c’est de donner au plus grand nombre la possibilité de rouler en voiture électrique et offrir ainsi une alternative écologique et durable au véhicule individuel thermique. Beaucoup de personnes n’ont pas le choix de prendre une voiture pour se rendre au travail ou réaliser leurs activités quotidiennes. Plutôt que de décrier un manque de conscience écologique, nous préférons leur offrir une solution de mobilité plus durable ! En cette sortie de crise sanitaire, nous sommes amenés à repenser nos modes de vie sur plusieurs aspects, en particulier notre mobilité. D’aucuns aspirent à des choix plus durables, plus responsables et envisagent, voire développent de nouvelles mobilités innovantes. Vous ne connaissez pas encore Greenmove ? Il n’est jamais trop tard pour mettre un pied dans le monde de demain… 21 Dites-nous en plus sur le modèle économique de Greenmove ? • L’autonomie : est-ce que je peux avoir confiance dans la batterie d’un véhicule électrique d’occasion ou vais-je tomber en panne sèche ? • L’usage : comment vais-je recharger mon véhicule ? Sur ces questions il y a un réel travail de pédagogie à réaliser pour rassurer. Notre objectif est donc de proposer le véhicule le plus adapté au besoin du client. Pour exemple et donner des éléments factuels, 90% des déplacements urbains ou interurbains ne dépassent pas les 30 km par jour. Fort de ce constat, nous aidons nos clients à repositionner leur usage. Ainsi, pour rendre le véhicule électrique accessible, nous actionnons deux leviers : • L’occasion plutôt que du neuf, peu rentable au vu de la perte de valeur annuelle du véhicule • La location longue durée plutôt que l’achat, avec des mensualités relativement basses Nos clients se répartissent de manière quasi équitable en B2B et B2C. Coté B2B, nous sommes positionnés sur les PME et TPE, car ce sont des clients bien souvent mal adressés par les acteurs déjà en place, qui se focalisent plus sur le neuf et pour des entreprises de grandes tailles. En synthèse, nous proposons trois offres : la vente de voiture d’occasion, la location longue durée (LLD) et la location moyenne durée. Cette dernière offre permet aux hésitants de tester le service sur quelques mois, avec un engagement limité, et de transformer l’essai si le besoin est confirmé à la fin de la période de test. Les locations longues et moyennes durées représentent 95% de notre chiffre d’affaires. Les incitations gouvernementales sur la prime à la conversion se sont vues confortées début août, après un écoulement rapide des 200 000 modèles initialement éligibles à cette mesure. Ce mouvement, avec par ailleurs les aides régionales, nous l’avons clairement ressenti au niveau des demandes que nous avons reçues pour nos services. Belle ambition, comment vous y prenez vous ? Le principal obstacle dans l’achat d’un véhicule électrique c’est encore, malheureusement, le prix. Afin de rendre les véhicules électriques plus accessibles, il faut donc déverrouiller l’accès à l’occasion, surtout via la location. Généralement, trois grandes questions se posent et sont des freins à l’appropriation de ce nouveau mode de transport via l’occasion : • La technologie : un véhicule de plus de 3 ans n’est-il pas obsolète et répond-il encore à mon besoin dans un contexte d’évolution technologique rapide ? Hello la planète !
  • 22. Greenmove repense nos usages de mobilité : « saisissez l’occasion de passer à l’électrique » Aurélien Tardieu, CEO de Greenmove | Propos recueillis par Flavie Joos, Septembre 2020 22 Aurélien Tardieu Le constat est le suivant : les grands groupes ont beaucoup d’atouts et surtout besoin de construire l’avenir pour être pérennes. Et pour ce faire, nous sommes convaincus qu’ils doivent investir et co- fonder des startups, pour avoir la liberté de monter des projets, capitaliser sur l’existant sans être étouffés par la structure. Les actionnaires de Wefound sont les grands groupes, avec qui nous travaillons sur un mode collaboratif et de co- développement de l’activité à long terme. Cela permet de faire tomber les craintes (légales, RH…etc.) et les barrières mutuelles entre grands groupes et startups. La vocation de Wefound est de construire le bon vecteur d’innovation pour les grands groupes. C’est ce qu’on a fait avec Engie, et qui a abouti à la naissance de Greenmove. J’ai rejoint Wefound en tant que COO en 2018, pour travailler sur les problématiques de la mobilité électrique et, chemin faisant, je porte désormais aussi la 2ème casquette de CEO de Greenmove. De l’autre côté de la chaîne de valeur, nous avons une politique de sourcing très rigoureuse pour garantir de travailler avec des partenaires qui répondent au même niveau d’exigence que le nôtre. Ainsi, on certifie la qualité de la batterie sur toute notre flotte de véhicules, ce qui est notre critère principal. Nous essayons aussi d’être en flux tendu et limiter nos stocks (pouvant atteindre jusqu’à 45 jours chez les acteurs traditionnels) qui nécessitent un fonds de roulement important tant que le véhicule n’est pas loué. Sur ce point, le marché de l’occasion a l’avantage d’avoir des délais de livraison plus courts que le neuf : quelques semaines contre plusieurs mois. Enfin, nous offrons aussi tous les services annexes à l’utilisation du véhicule électrique : points de contrôle, installation de recharge domestique, contrat vert en partenariat avec Engie, accompagnement au quotidien dans la maîtrise du véhicule, etc. Nous souhaitons apporter un accompagnement complet, de bout en bout, car nous savons que la prise en main d’un véhicule électrique pose beaucoup de questionnements chez les usagers. Comment est né Greenmove ? Point de contrôle réalisé par un technicien Greenmove Nous menons un cycle complet en trois phases. Pour commencer, l’idéation : une revue stratégique réalisée régulièrement pour identifier les grands concepts sur les problématiques stratégiques. On en ressort avec une liste de projets à lancer, souvent sous forme de grappes de sujets connexes. Ensuite, la phase de test, pendant une période de 2 à 8 mois ; expérimentations auprès des clients potentiels, à petite et grande échelle, études de faisabilité technique pour répondre à la question : le business model est-il viable pour une startup aujourd’hui ? Concrètement, comment fonctionne le startup studio ? Cette idée de créer un acteur spécialisé sur l’électrique a émergé au sein de Wefound, Corporate Startup Studio, co-fondateur de startups sur les enjeux stratégiques des grands groupes. Hello la planète !
  • 23. Greenmove repense nos usages de mobilité : « saisissez l’occasion de passer à l’électrique » Aurélien Tardieu, CEO de Greenmove | Propos recueillis par Flavie Joos, Septembre 2020 23 Aurélien Tardieu Cela devrait renforcer la position de l’électrique vis-à-vis du thermique sur le parc de véhicules. Le marché global automobile a été fortement affecté par la fermeture des points de vente pendant la période du confinement avec moins 50 à moins 80% de vente d’automobile. Pour autant, le marché de l’électrique a déjà surpassé, sur les 6 premiers mois de l’année, le volume total de ventes de l’année dernière. De plus, les ventes de véhicules électriques sur le marché de l’occasion ont bondi de +153,23 % entre juin 2019 et juin 2020. Ainsi, la place croissante de l’électrique dans les choix de mobilité se confirme en 2020. Ensuite se pose, selon moi, la question de la concurrence entre le véhicule individuel et les transports en commun. C’est une vraie question, avec des réponses variées et différentes selon la géographie du territoire. La tendance est à la diminution du nombre de voitures dans les grosses agglomérations, mais dans la situation anxiogène qu’on vit actuellement, les personnes se sentant vulnérables vont préférer prendre leur voiture plutôt que des transports en commun trop denses. Les politiques actuelles des villes comme Paris s’orientent autour d’une ville propre sans voiture thermique, laissant la place à l’électrique. C’est en totale adéquation avec la vocation de Greenmove de s’inscrire dans une logique durable et de valorisation des véhicules électriques. Avec l’occasion, nous donnons une deuxième vie à des véhicules qui auraient été considérés comme obsolètes par ailleurs alors que leur valeur d’usage demeure, ce qui nous permet de lisser l’empreinte énergétique liée à la construction du véhicule (en particulier, la batterie). Nous replaçons le besoin au milieu de débat, le juste besoin, pas plus, pour diminuer les coûts et la consommation énergétique, afin de consommer de manière responsable. Nous cherchons à identifier si le marché est mûr, les acteurs déjà en place, le ROI accessible…etc. Si les conditions ne sont pas réunies, nous arrêtons le projet. Enfin, la phase de réalisation : si les tests sont positifs, on crée la société avec une équipe dédiée où Wefound a le statut de co-fondateur. Nous gérons l’aspect financier tandis que l’équipe se consacre exclusivement au projet ; ce qui crée beaucoup de confort pour l’équipe. Nous accompagnons sur la durée la startup jusqu’à son envol et même au-delà ! La société a été créée fin 2018 et nous avons eu nos premières opérations commerciales en avril 2019. Cette dernière année fut une année d’expérimentation, où nous avons testé et affiné nos processus ; en amont avec le business développement de LLD et en aval sur le reconditionnement des voitures. Nous avons aussi travaillé sur les outils et les mécanismes d’acquisition de nouveaux clients (sites d’annonces, réseaux sociaux…etc.) ; par exemple, nous venons de lancer avec ENGIE une offre mix de LLD d’occasion et solutions de recharges, ce qui crée un nouveau canal d’acquisition. Nous avons beaucoup appris et sommes prêts à mettre le pied sur l’accélérateur ! C’est pourquoi nous réalisons actuellement une levée de fonds pour soutenir ce développement. Aujourd’hui, quel bilan faites-vous de l’aventure Greenmove ? C’est très compliqué de prédire l’avenir ! La situation est complexe et plusieurs éléments sont à prendre en compte. Il y a tout de même un fait, le gouvernement relance les incitations financières pour l’électrique, sur le neuf et l’occasion. Selon vous, qu’est-ce qui va changer suite à la crise sanitaire que nous avons vécue ? Hello la planète !
  • 24. Marion Peret Dipongo : l’application qui fait quitter les écrans ! Marion Peret, co-fondatrice de Dipongo | Propos recueillis par Andres Villarreal, Octobre 2020 Quel est le problème que Dipongo cherche à résoudre ? Dipongo cherche à lutter contre la passivité des enfants devant les écrans pour les “reconnecter” à la vie réelle. Cette passivité nuit considérablement à la créativité des plus petits qui ont de moins en moins d’idées lorsqu’on leur demande d’apporter des solutions, faire des dessins… De ce fait Dipongo cherche à rendre les enfants d’aujourd’hui autonomes pour le monde de demain. Réveillez à nouveau la créativité des vos enfant grâce à Dipongo. Découvrez comment cette application aide les enfants à utiliser le digital de manière active tout en s’amusant. Nous avons décidé de nous lancer dans le projet car en tant que mamans, nous nous sommes rendues compte de l’impact des écrans sur nos enfants. Nous avons retrouvé ce constat également dans la littérature. Le pédiatre allemand Peter Winterstein a mené une étude pour évaluer les conséquences de passer trop de temps devant les écrans de façon passive, comme lorsqu’on regarde la télé. Dans son étude, il a conclu que les enfants qui passent trop de temps devant les écrans ont une réduction considérable de leur créativité La consigne était très simple : dessiner un bonhomme. Comme affiché dans l’image ci- dessus, les enfants qui avaient signalé passer 3 heures devant les écrans ont dessiné “strictement le nécessaire”. En effet, sans un modèle à suivre ou avec peu de consignes, ils n’imaginent pas au-delà du “bonhomme”. Ils manquaient donc d’imagination et d’esprit d’analyse pour rentrer dans les détails. Alors que les enfants passant 45 minutes par jour devant les écrans ajoutaient beaucoup plus de détails à leur dessin. Sur cette base, nous avons souhaité que Dipongo apprenne aux enfants à utiliser le digitale de manière active. Dipongo ne s’oppose pas à l’utilisation du digital, bien au contraire, l’application cherche à adapter le digital pour l’adopter intelligemment. 24 Réalité vs. Virtualité En quelques mots, Dipongo c’est quoi ? C’est l’application qui fait quitter les écrans. Ce sont des histoires interactives où, pour avancer, les enfants entre 4 et 8 ans sont invités à proposer des solutions à un défi. Les solutions doivent être réalisées en dehors de l’application et intégrées via l’appareil photo connecté à l’application. Toutes les solutions permettent d’avancer dans l’histoire et chacune d’elles modifie le cours de l’histoire. A la fin de chaque histoire, toutes les solutions apportées par les petits sont mises en commun pour donner encore plus d’idées aux enfants. Il y a 3 ans. Emmanuelle, mon associée, a lancé une première version de l’application dans le cadre du concours start up week organisé par ADN Startup à Bordeaux, où Dipongo a remporté le premier prix. Elle a ensuite développé le projet et a cherché un illustrateur quelques mois après. J’ai complété le duo peu temps après. Comment avez-vous lancé le projet ? Étude menée par le pédiatre allemand Peter Winterstein
  • 25. Dipongo : l’application qui fait quitter les écrans ! Marion Peret, co-fondatrice de Dipongo | Propos recueillis par Andres Villarreal, Octobre 2020 Dipongo propose un abonnement mensuel qui met à disposition des familles de nouvelles histoires via l’application (de téléchargement gratuit sur smartphone et tablette). Ces histoires sont rédigées avec des experts (neuroscientifiques, professeurs et sophrologues). Par ailleurs, Dipongo envoie un carnet créatif chaque mois dans la boîte aux lettres des familles. Ces carnets contiennent des aides à la création, des patrons pour de jolies créations, des coloriages magiques, des jeux reliés à l’histoire digitale et des tutoriels rigolos. Les professeurs font partie également des utilisateurs fréquents de l’application en intégrant l’application à la salle de classe. Ils reçoivent en addition du carnet créatif et les histoires un manuel pédagogique sur comment aborder les histoires du mois ainsi que des astuces sur comment mettre en place des ateliers créatifs avec leurs élèves A la fin des histoires, les enfants ont accès aux images des idées des autres. Quel impact a eu la crise sanitaire sur Dipongo ? 25 Marion Peret Avant la Covid, notre business model été purement B to B. 99% du chiffre d’affaire provenaient de la vente des licences applicatives dans le secteur du tourisme (e.g. musées) afin d’améliorer l’expérience famille de ces structures. Pour les particuliers, l’application était néanmoins disponible pour téléchargement gratuit avec quelques histoires en accès également gratuit. Notre idée était de développer le B to C en 2022 mais en gardant toujours comme principal business le B to B. Avec la crise sanitaire, tout le tourisme et toutes les sorties culturelles se sont arrêtées et nos équipes faisaient du télétravail. Or, c’est pendant les 10 semaines du confinement que notre business model a radicalement changé. Nous avons eu un pic de 35 000 téléchargements de l’application. Nous proposons donc aujourd’hui un abonnement d’histoires interactives spécialement pour les familles. Comment adopter le digital intelligement avec Dipongo ? Les images qui apparaissent dans cette galerie sont filtrés avec l’IA et puis le filtre est affiné à la main pour s’assurer qu’il n’y a pas d’images perturbantes pour les enfants. Dipongo est une application actuellement incubée par Microsoft Education depuis le confinement. Nous recevons de l’aide sur les API et avons accès à Azur. Nous sommes soutenus par la région Nouvelle-Aquitaine, Station F, le Ministère de l’éducation, la French Tech, Orange Femmes Entrepreneuses, entre autres. Dipongo c’est aussi : • 60 000 utilisateurs actifs à ce jour avec un faible taux de désinstallation de 6% • 2 600 abonnées sur facebook • 8 000 personnes inscrites à la newsletter Quel est le bilan à ce jour de Diponngo ? Une inquiétude récurrente des parents est l’utilisation des photos prises par les enfants et plus particulièrement de ce qu’ils voient sur internet. Comment gérez- vous le partage d’image entre les enfants ? Dipongo ne se sert pas des images. Le partage ne se fait pas directement d’un enfant à l’autre. A la fin de chaque histoire, ce que les petits verront est une galerie avec les solutions imaginées par d’autres enfants. « Dipongo cherche à rendre les enfants d’aujourd’hui autonomes pour le monde de demain » Réalité vs. Virtualité
  • 26. Dipongo : l’application qui fait quitter les écrans ! Marion Peret, co-fondatrice de Dipongo | Propos recueillis par Andres Villarreal, Octobre 2020 26 Marion Peret Dipongo c’est également une équipe de 9 personnes : • Emmanuelle Gras, co-fondatrice et CEO • Marion co-fondatrice, et Directrice artistique • Une équipe de créations • Une équipe commerciale • Une équipe marketing et communication Dipongo est une application très appréciée dans le milieu entrepreneur : • CES Innovation Award 2020 « Software & Mobile Apps” à Las Vegas • Gagnants “Learning and entertainment” 2018 Prix Accor Hôtel au salon Viva Technology • Gagnants du startup weekend Bordeaux – 2017 • Gagnants de Be a boss be entrepreneur en 2018 et 2020 Quelle sera la suite pour Dipongo ? Développer les achats intégrés dans l’application, notamment pour avoir accès en permanence aux univers des mois précédents et développer ainsi un kiosque avec des packs d’histoires pour les familles. Dipongo souhaite aller aussi vers l’international notamment en Europe et en Amérique du nord et rendre ainsi l’application bilingue (français et anglais). L’application est accessible partout dans le monde mais le carnet créatif est envoyé principalement en France. Début octobre, nous avons lancé une campagne d’abonnement via KissKissBankBank avec jusqu’à 30% de réduction sur le prix des abonnements. Par ailleurs, pour tout abonnement, 1€ sera reversé à l’association “Les Fées Bleues” composée du personnel soignant du service de réanimation pédiatrique du CHU de Bordeaux. Quels enseignements tirez-vous de cette expérience ? • Pas écouter tout ce qu’on dit et croire en soi • Savoir s’entourer professionnellement car nous avons tous des visions différents et devons apprendre à créer des rythmes de vie pour réussir son projet. Avec mon associée nous complétons nos apports à Dipongo. Moi, je suis artiste et elle est ingénieure. Nous nous faisons confiance sur le travail que l’autre réalise. • Savoir s’entourer dans la vie personnelle : Il faut avoir des gens qui croient à votre projet et qui vous soutiennent quand vous pensez baisser les bras. • Être naïve ! S’autoriser à rêver ! Tant que vous avez les moyens et tant que vous y croyez, les gens vont y croire aussi. Un mot de réconfort, un conseil pour les futurs entrepreneurs ? Franchement, il faut y aller ! N’ayez pas peur d’essayer de vous lancer. C’est facile à dire mais n’ayez pas peur des échecs. Il n’y a pas de réussites sans échecs ! La probabilité de réussir n’est pas nulle donc à force de faire vous allez réussir. CES Innovation Award (Las Vegas) : Marion et Emmannuelle, co-fondatrices de Dipongo Réalité vs. Virtualité
  • 27. François-Xavier Goemaere Une nouvelle expérience de la réalité augmentée avec SkyBoy François-Xavier Goemaere, co-fondateur de SkyBoy | Propos recueillis par Ange Miezan, Mars 2020 Quel est le problème à résoudre qui a lancé SkyBoy ? Tout d’abord, le projet nait d’une rencontre entre Vincent Burgevin, réalisateur et scénariste depuis 15 ans et moi, Urbaniste à l’origine. Notre rencontre est une véritable opposition entre le réel et le virtuel et ce qui nous a rassemblé était l’envie de raconter des histoires dans la vraie vie. Nous avons regardé ce que pouvait apporter la réalité augmentée parce que nous trouvions que cette technologie offrait de belles promesses. Mais nous avons été vite déçus par la concrétisation. En effet la réalité augmentée ne permet pas aujourd’hui d’avoir une belle image comme on peut l’avoir au cinéma et ne permet pas d’aller dans l’émotion au travers de la narration. Nous avons donc développé notre propre technologie basée sur la vidéo 360° que l’on va contextualiser : nous allons faire croire aux gens qu’ils sont en train de filmer quand ils vivent une expérience. En fait ils regardent une vidéo qui se superpose parfaitement à l’environnement réel. SkyBoy, une start-up évoluant dans l’écosystème de la réalité augmentée. SkyBoy c’est une expérience extraordinaire que personne n’a jamais vue dans le champ de la réalité augmentée grâce à sa technologie brevetée « Overlap Reality » et la transformation de cette expérience dans l’univers digital pour créer de la valeur pour le client. SkyBoy, avec sa technologie a pour vocation de mettre de la qualité cinématographique dans une expérience de réalité augmentée. Au départ notre concept était basé sur une application mobile. Aujourd’hui, cette barrière a été levée. Nous avons fait évoluer notre technologie pour la rendre disponible directement sur le web mobile via une URL, un mail, un post sur les réseaux sociaux ou encore un QR-Code. Nous avons, par ailleurs, des clients qui nous demandent de créer des applications à implémenter dans des « devices » de type tablettes qu’ils vont prêter ou louer. Nous l’avons fait par exemple pour l’Opéra de Paris. Aujourd’hui il est possible de visiter l’Opera Garnier avec une tablette en location à l’entrée, permettant d’expérimenter une visite inédite de l’Opéra Garnier. Ce contrat va courir sur six années consécutives d’exploitation. Nous avons réalisé un projet avec Les Galeries Lafayette qui a été très viral et qui nous a apporté une certaine reconnaissance dans le secteur de la réalité augmentée car personne n’avait vu une expérience de réalité augmentée aussi belle, aussi poétique et aussi narrative que ce que nous avions fait et cela nous a ouvert un deuxième élément très fort de notre proposition de valeur : au-delà de faire vivre une expérience, de réenchanter un lieu, de surprendre le spectateur avec quelque chose qu’il n’a jamais vu, nous travaillons exclusivement avec le smartphone de l’utilisateur. Pas de besoin de casque ou de lunette. Nous avons fait ce choix car nous souhaitons que le plus grand nombre puisse vivre une telle expérience et toute personne possède aujourd’hui un smartphone. Plus encore ce smartphone est connecté aux réseaux sociaux et à la carte de crédit. 27 Quelle est votre promesse et quel est le concept associé à cette promesse ? Réalité vs. Virtualité
  • 28. Une nouvelle expérience de la réalité augmentée avec SkyBoy François-Xavier Goemaere, co-fondateur de SkyBoy | Propos recueillis par Ange Miezan, Mars 2020 Ce qui fait que l’expérience vécu se transformée en quelque chose qui a de la valeur pour nos clients : la viralité. Par exemple, pour la Fashion Week de Louboutin, ce sont 500 personnes qui vivent l’expérience de façon directe et plus de 3 000 000 qui la vivent sur les réseaux sociaux. Voici un exemple de comment transformer une expérience à vivre in situ dans de la communication marketing extrêmement virale. La seconde chose est que nous pouvons créer des mécaniques d’engagement en gamifiant des parcours et cela nous permet de mettre des focus sur des produits que nos clients veulent mettre en avant dans leurs magasins. Troisièmement, nous remontons de la data d’utilisation du smartphone qui peut être analysée derrière par les services marketing. Enfin nous pouvons contribuer à créer de la valeur : par exemple quand je vis une expérience dans un musée, ce musée peut me proposer à la fin de mon expérience, des réductions dans des enseignes partenaires. Ces personnes seront donc plus enclines à tirer parti de ces offres et par conséquent générer du revenir pour ces enseignes partenaires. 28 François-Xavier Goemaere Comment avez-vous lancé le projet ? L’idée originale a été portée par mon associé Vincent qui a toujours travaillé de manière innovante. Il a eu l’intuition que la réalité augmentée allait être une nouvelle façon de raconter des histoires. Il y a un siècle, pour vivre une expérience audiovisuelle il fallait aller au cinéma. Il y a 50 ans, cette expérience est arrivée dans nos salons avec la télévision. Il y a une dizaine d’année, avec Youtube, Dailymotion, nous avons senti que l’étape suivante serait probablement d’utiliser comme support le monde réel. Nous nous sommes dit : « si nous devons développer un projet, il ne doit pas couper le monde virtuel du monde réel ». C’est pour cela que nous travaillons dans des « devices » qui permettent à la fois de garder le contact avec la vie réelle et d’augmenter cette vie réelle avec une narration, une histoire pour aller chercher l’émotion et faire vivre une expérience inédite. SkyBoy aujourd’hui ? SKYBOY a 4 ans aujourd’hui et est accélérée par LVMH à Station F. Notre équipe compte 10 personnes au total dont 4 co-fondateurs : Vincent Burgevin (réalisateur et scénariste), un Vincent Bordes (producteur), Grégory Duhamel (expert technique) et moi (urbaniste doublé un parcours « école de commerce »). Nous avons 6 salariés dont une moitié travaille sur le développement informatique et l’autre moitié sur le business developement. En 2018, notre CA était de 170 000 €. En 2019, il est monté à près de 1 000 000 €. Nous sommes dans un moment de forte croissance et nous prévoyons une levée de fond série A fin 2020. Nous venons de lancer un nouveau produit, Motionspot qui est la déclinaison en mode SaaS de notre technologie d’Overlap Reality pour permettre à nos clients d’acheter la technologie et créer par eux-mêmes le contenu. C’est un pivot important qui va nous apporter plus de scalabilité et de récurrence. « En 2018, notre CA était de 170 000 €. En 2019, il est monté à près de 1 000 000 €. Nous sommes dans un moment de forte croissance et nous prévoyons une levée de fond série A fin 2020 » Les suites du développement ? Nous avons la conviction qu’une vidéo contextualisée peut rendre 70 à 80% des raisons pour lesquelles nos clients veulent faire de la réalité augmentée. Pour nous « Video is not dead » et notre souhait est que l’Overlap Reality soit un des standards internationaux de la réalité augmentée. Ce ne sera pas la seule, mais elle peut être un des standards car elle possède des atouts importants : • Une très grande facilité de création de contenu (avec Motion Spot) • Une vraie facilité de visionnage (pas besoin d’application, il faut juste un smartphone et un lien). Réalité vs. Virtualité
  • 29. Une nouvelle expérience de la réalité augmentée avec SkyBoy François-Xavier Goemaere, co-fondateur de SkyBoy | Propos recueillis par Ange Miezan, Mars 2020 29 François-Xavier Goemaere Nous restons toujours dans le B2B car nous croyons que pour installer ce standard, ce sera plus rapide et plus sûr de le faire au travers d’une activité de B2B. En plus, objectivement il y a encore beaucoup de place de marché à aller prendre. Quelques conseils pour ceux qui voudraient se lancer ? Mon conseil c’est : Entourez-vous ! Quand on monte une start-up, on a besoin d’être bon dans beaucoup de secteurs, (technologie, connaissance du marché, financement de projet, communication, marketing… Il y a tellement de domaines à maîtriser pour avancer vite qu’objectivement, il est difficilement possible de le faire tout seul. Les start-up qui ont réussi autour de nous sont celles qui au départ ont des associés qui se fixent un même objectif et qui ont envie de le développer à plusieurs. Ne restez donc pas tout seuls n’ayez pas peur de partager vos idées. Il y a plus d’idées qui meurent dans la tête de gens qui restent seuls que d’idées qui se font voler parce qu’on les a partagés avec d’autres. Allez-y, parlez de vos projets, avancez et un jour passez à l’action ! J’étais déjà entrepreneur avant SkyBoy. Je dirigeais une agence d’ingénierie culturelle que j’ai développée pendant 8 ans puis ensuite revendu avant de lancer ce projet. Mais il faut dire que j’ai indéniablement changé de vie. Contrairement à mon ancienne entreprise, nous avons aujourd’hui une équipe beaucoup plus diversifiée, une équipe qui promet beaucoup de liberté dans sa capacité à aller investir de nouveaux champs non encore explorés et cela est quelque chose de très enrichissant. C’est également un business model complètement différent de ce que j’ai pu connaitre auparavant car nous finançons aujourd’hui notre développement en faisant appel à des capitaux extérieurs. Sur ces 4 années, une autre chose importante que j’ai apprise est l’acceptation du droit à l’erreur. Je dis toujours à mes équipes : « si vous ne vous trompez pas, c’est que vous n’êtes pas allés assez loin et assez fort ». Notre milieu oblige la recherche d’une croissance rapide et cela va de pair avec une certaine prise de risque. C’est un changement de modèle qui me plait beaucoup et qui m’épanouit. La vie de startupper aujourd’hui c’est d’être passionné, parfois de savoir être un peu résiliant mais de pouvoir avancer avec une ambition en tête et un niveau de partage que je trouve passionnant. Quelles sont les leçons que tu retiens après ces 4 premières années ? « La vie de startupper aujourd’hui c’est d’être passionné, parfois de savoir être un peu résiliant » Réalité vs. Virtualité
  • 30. Nannybag est un service permettant aux voyageurs de stocker leurs bagages chez des “nannies”, entre la remise des clés de leur hébergement et leur transport. Nos partenaires, les fameuses nannies, sont des restaurants, des boutiques ou encore des hôtels. En servant de consignes aux voyageurs contre rémunération, ceux-ci monétisent non seulement leur espace disponible, mais génèrent également davantage de trafic chez eux. Lorsque j’ai loué un appartement sur Airbnb à New-York, le check out avait lieu en fin de matinée mais l’avion ne devait partir que le soir. J’étais donc bloqué dans la ville avec mes bagages, sans pouvoir faire grand chose. C’est là que l’idée d’un service de consignes à bagages à germé dans mon esprit. J’ai analysé le marché de la consigne à bagages aux Etats-Unis : elles ont été supprimées en gare. En France, sur les 3300 gares du pays, seulement 8 disposaient de consignes. Il y avait donc tout à faire. C’est sur la base de ce constat que nous avons lancé Nannybag avec mon associé, Samir Senouci, l’actuel CTO. Matthieu Ballester Nannybag : la consigne accessible et connectée Matthieu Ballester, fondateur et CEO de Nannybag | Propos recueillis par Balthazar Dadvisard, Février 2020 À la fin de mes études, j’ai travaillé 6 mois en CDI. L’idée de Nannybag m’est rapidement venue, et je n’avais rien à perdre. D’autant que mon travail ne me plaisait pas et que je n’avais pas de responsabilités, je me suis donc lancé. L’idée de mon projet était par ailleurs directement testable auprès du grand public. Avis aux globe-trotteurs et aux férus de voyages en tous genres : vous rêviez d’une consigne à bagage à la fois facilement accessible et connectée… Nannybag l’a fait ! Quel est le problème à résoudre qui a lancé Nannybag ? Comment avez-vous lancé le projet ? Samir et moi avons lancé Nannybag en 2016. Au début, il s’agissait de stocker les bagages des clients chez des particuliers. Pourquoi êtes-vous entrepreneur et pas salarié ? Mais le problème lié à l’absence d’horaire fixes chez ces partenaires, s’est vite révélé. Il fallait en effet que la nanny valide la réservation. Étant donné que la moitié des réservations se faisaient le matin pour l’après-midi, bon nombre de bookings n’étaient pas validés, ce qui entraînait une perte importante de clients. C’est ce qui nous a conduit à opter deux mois plus tard pour des partenariats avec des commerçants. 30 Charge, sac et à lire Quels ont été les plus gros challenges de Nannybag ? La plus grande difficulté a été d’obtenir la confiance des utilisateurs : au départ, personne n’y croyait pour des raisons de sécurité. Pour les clients, cela signifiait laisser leurs bagages chez un inconnu. Pour les nannies, cela signifiait recevoir des bagages sans en connaître le contenu. Pour lever ces freins, nous fournissons aux clients un scellé de sécurité placé sur chaque bagage afin d’empêcher l’ouverture du bagage, et d’identifier chaque bagage de manière unique. Les bagages sont par ailleurs assurés à hauteur de 1500€. Nous demandons également aux voyageurs de fournir une pièce d’identité à la nanny, qui peut effectuer une fouille visuelle du bagage. Les deux parties sont ainsi rassurées et la transaction peut se dérouler sereinement. En 4 ans nous avons gardé 1 million de bagages, et nous prévoyons le même volume pour l’année en cours. Nous comptons actuellement 4000 nannies dans 300 villes et 30 pays et près de 500 000 utilisateurs. De New York , à Paris , en passant par Londres , ou encore Rome , nous sommes présents dans des villes de tailles variables, au plus proche des gares, aéroports, monuments et de toutes sortes de points d’intérêts touristiques. Nannybag aujourd’hui ?
  • 31. Les personnes qui ont une idée ont souvent peur d’en parler au risque de se la faire voler. C’est à mon sens un mauvais raisonnement : ce qui compte dans une idée, c’est sa mise en œuvre. Si vous avez une idée, il y a des chances que des milliers de personnes y aient également pensé. Si vous parlez de votre concept et qu’il est bon, d’autres personnes en parleront à leur tour, ce qui donnera une indication de l’intérêt suscité par l’idée de base. Pour évaluer l’intérêt porté à l’idée par le public, j’ai simplement fait un sondage Google. Mon conseil à ceux qui veulent se lancer est de ne pas hésiter à parler de leur idée et de la tester sans trop se cantonner à l’aspect financier. Même sans argent on peut se lancer ! Nannybag : la consigne accessible et connectée Matthieu Ballester, fondateur et CEO de Nannybag | Propos recueillis par Balthazar Dadvisard, Février 2020 Pour l’année 2020 nous prévoyons deux développements majeurs : nous venons de boucler 2 millions de levée de fonds et l’idée est de déployer notre service dans un maximum de villes. Grâce à toutes les data Google récoltées, nous savons exactement dans quelles villes il y a du besoin et où précisément. L’objectif à court terme est donc d’ouvrir le service dans 150 villes supplémentaires. Nous prévoyons également le lancement d’un nouveau service d’ici deux mois : Nannybag en version door-to-door. Par exemple, si vous planifiez un trajet Paris-New York, grâce à notre service vous pouvez voyager léger en toute tranquillité, votre bagage vous attendra dans votre chambre d’hôtel à New-York. D’un point de vue opérationnel, c’est complexe, mais nous ne gérerons ni l’acquisition client, ni la logistique. Nous prévoyons de nous greffer à des partenaires pour ces deux aspects. Par exemple, vous réservez votre voyage sur Booking.com et vous aurez une option pour 50€ de plus “partez chez vous sans votre bagage” ; à ce moment là nous nous connecterons à des logisticiens type DHL ou UPS. Il faudra néanmoins que le bagage du client soit prêt au moins 24h avant le départ. Les suites du développement ? De cette expérience, je retiens principalement une prise de maturité, car l’entrepreneuriat nécessite un travail sur soi-même, s’apparentant parfois à une forme d’introspection. J’ai également appris qu’il n’était pas évident de passer du rôle d’entrepreneur à celui de manager. Quels conseils donneriez vous à ceux qui voudraient se lancer ? 31 Matthieu Ballester C’est pourtant un aspect essentiel, car au début la boîte se résume aux fondateurs mais ensuite viennent les salariés, il faut alors trouver un mode de fonctionnement différent. Je pense que si l’on a une bonne vision, de l’empathie et qu’on arrive à forcer le respect, on peut devenir un bon manager. L’autre enseignement que je retiens est le fait qu’en B2C, il ne faut pas chercher la rentabilité à tout prix, mais plutôt l’expansion, ce qui permet de lever du cash très vite. Contrairement au B2B où on va chercher un monthly recurring revenue (abonnement qui arrive quand on vend un software par exemple). En B2C il faut toucher tout le monde, très vite. Quels enseignements retenez-vous de cette expérience ? Notre service est disponible au tarif de 6€ par bagage par jour, et peu importe la taille et le poids du bagage. Nous partageons ensuite le bénéfice avec les nannies sur une base de 50/50. Charge, sac et à lire
  • 32. Sophie Comte Chut ! au digital, l’aventure entrepreneuriale Sophie Comte, co-fondatrice de Chut ! | Propos recueillis par Louis-Alexandre Louvet, Septembre 2020 Quel est le problème à résoudre qui a lancé Chut ! ? Le problème nous est apparu progressivement : nous avons d’abord créé une agence digitale et progressivement, nous avons été confrontées à une forme de manichéisme vis-à-vis du numérique : le discours ambiant se fait essentiellement entre les technophiles et les technophobes, avec peu de nuances et de façon très clivée. Nous avons donc eu envie de prendre la parole de façon plus humaine sur le sujet de la transformation digitale, sans rejeter ni aduler les technologies, mais plutôt en proposant d’ouvrir la réflexion sur un bon usage, responsable, éthique et conscientisé. Nous sommes convaincues par ailleurs que numérique amène des enjeux majeurs de transformation, pour tout le monde, qui vont au- delà de la sphère professionnelle ; cela nous impacte dans notre vie quotidienne. Vous pouvez trouver de nombreux magazines qui comparent des produits (ex : ordinateurs, téléphones), ou des médias spécialisés entre professionnels. Il nous paraissait manquer un média qui parle des aspects sociétaux des technologies, de façon plus large qu’entre professionnels. Nous voulions également développer une approche de neutralité technologique. Il y a ceux qui ne parlent que de la startup nation, et d’autres qui ont peur des fakenews, des écrans pour les enfants… Chut, magazine papier et en ligne qui vise à éclairer la transition sociétale à l’ère du numérique. 32 Comment avez-vous lancé le projet ? Nous avons souhaité dire « Chut ! » à tout ce bruit sur le numérique. Et aussi rappeler que malgré l’injonction d’immédiateté avec le web, l’on peut aussi prendre le temps avec les technologies. C’est pour cela qu’on a à la fois une version papier trimestrielle et un média en ligne. Après l’agence initiale, nous avons lancé le média en parallèle. Dans le paysage médiatique actuel, on observe plutôt la démarche inverse : ce sont des médias qui créent une agence, pour diversifier leur modèle économique, qui historiquement reposait sur les revenus publicitaires. Pour nous, cela a été difficile de faire co-exister les deux : nous sommes alors entrées en résidence – avec Aurore Bisicchia, co-fondatrice, ndlr – dans des incubateurs (Paris & co, puis Creatis) : ces étapes nous ont aidé à nous transformer complètement en média, et à mettre au deuxième plan l’agence (qui nous faisait vivre au départ). Cette phase d’incubation nous a aussi permis de renforcer notre vision sur le média et notre intention éditoriale. De manière générale, les médias sont créés par des journalistes. Nous avons dû nous familiariser avec ce monde et ses règles, également créer une structure conforme. Nous avons donc « renversé » notre activité en positionnant le média en tête, avec une palette d’activités connexes (dont celle de notre agence). Chut ! aujourd’hui ? Notre site existe depuis 2 ans, et le premier magazine papier a été publié en novembre 2019. Nous avons donc une offre double pour Chut ! Magazine : en ligne avec une version papier, trimestrielle de 100 pages illustrées. « Nous sommes convaincues par ailleurs que numérique amène des enjeux majeurs de transformation, pour tout le monde, qui vont au- delà de la sphère professionnelle ; cela nous impacte dans notre vie quotidienne » Charge, sac et à lire
  • 33. Chut ! au digital, l’aventure entrepreneuriale Sophie Comte, co-fondatrice de Chut ! | Propos recueillis par Louis-Alexandre Louvet, Septembre 2020 33 Sophie Comte Nous en sommes à la 3ème édition du magazine papier, intitulé « Va, vis et apprends », un numéro qui interroge le savoir avec les technologies. En tant que média, nous sommes dorénavant reconnus en tant qu’organisme de presse : après la phase de beaux formulaires à remplir, nous avons maintenant le droit à des subventions de la profession, qui contribuent à financer dans la durée le développement, tout en développant l’audience. La qualité du contenu est pour nous très importante, aussi nous travaillons avec des journalistes que nous essayons de payer correctement, ainsi que de nombreux illustrateurs… Pour chaque numéro de Chut ! nous sommes une vingtaine de personne. Pour le moment, les journalistes qui travaillent avec nous sont sous contrat de pige, avec des droits d’auteurs et une protection. Un média ne se développe pas au même rythme qu’une startup avec de l’hyper-croissance. A court terme, l’enjeu est de bien développer le magazine papier, de toucher le grand public sur ce sujet nouveau du numérique ou a minima avec notre approche différente. Cela se met en place progressivement, et pour cela, nous développons l’offre d’abonnements et nos partenariats avec les entreprises. A moyen terme, il nous faut pérenniser le média. Notre prochain projet est de développer les podcasts en « articles sonores » : c’est un format qui ressemble plus à du livre audio, agrémenté d’un environnement sonore qui donne plus d’accessibilité et de confort de lecture à tous nos contenus. A terme, on aimerait que tous nos articles soient disponibles sur les deux supports. Enfin, nous avons également envie aussi d’avoir une équipe interne de journalistes. Les suites du développement ? Le marché de la presse est clairement devenu compliqué, mais je suis convaincue qu’il y a toujours une vraie place à prendre pour les magazines papier. C’est devenu très difficile de créer un hebdomadaire, voire un quotidien : on a tous accès au contenu tout le temps. Nous misons donc sur une version papier Premium, autour d’un bel objet : en beau papier, de type livre et avec beaucoup d’illustrations. Nous voyons autour de nous émerger une nouvelle génération de magazines papier, avec une nouvelle expérience de lecture « forte » : l’objet est devenu important en tant que tel et doit se distinguer du contenu consommable en ligne. Notre magazine fonctionne via des abonnements pour les particuliers et nous en avons maintenant près de 1 000. Par ailleurs, nous tirons notre magazine à 15 000 exemplaires chaque trimestre. En ligne, nos contenus sont consultés sur internet, avec 40 000 pages vues par mois. En complément, les entreprises nous demandent de les nourrir en contenu : nous avons donc une offre de conférences et tables rondes en lien avec la ligne éditoriale (ex : militantisme 2.0, avec la MAIF qui est très engagée sur ces sujets-là, ou consommation engagée sur les réseaux sociaux…). Notre premier magazine était sur la place des femmes dans le numérique, ce qui a également fait l’objet d’interventions en entreprise sur ce sujet précis, pour accompagner les entreprises qui souhaitent recruter des talents, a fortiori des femmes. « Pour chaque numéro de Chut ! nous sommes une vingtaine de personnes » Charge, sac et à lire
  • 34. Chut ! au digital, l’aventure entrepreneuriale Sophie Comte, co-fondatrice de Chut ! | Propos recueillis par Louis-Alexandre Louvet, Septembre 2020 34 Sophie Comte Simplement essayer, on n’est pas obligé de créer une société tout de suite. On peut tout à fait avancer par étapes. D’abord en parler autour de soi, rencontrer ceux qui ont déjà de l’expérience ; l’important est d’aller un peu plus loin à chaque fois. Ne pas trop réfléchir non plus, car cela ne sera pas parfait, ou en tout cas, cela ne sera pas comme on l’a imaginé. Mieux peut-être ? A vous de faire 😉 Quelques conseils pour ceux qui voudraient se lancer ? Essentiellement l’équilibre entre la patience et l’action. Au départ, on a rien et il faut apprendre à le construire un peu plus chaque jour. Il est donc très difficile de se faire confiance au début. Puis, en faisant, dans l’action, on crée, on gagne en confiance et les premières victoires arrivent ! Mais c’est là que la patience est clé afin de s’éviter les montagnes russes émotionnelles : et pour ma part, c’était vraiment ce qui me manquait, je m’emballais très vite ! J’apprends maintenant à accepter les bonnes nouvelles pour en faire des collines, et les crevasses sont plus douces en vallées 😊 Je reste une fervente militante de l’action, c’est en faisant qu’on apprend, comme les enfants, on fait des erreurs, on recommence et on finit par comprendre quelques rouages. Avec acharnement et détermination, on arrive forcément à des résultats. Le passage par des incubateurs a été très important : cela nous a aidé à nous construire sur notre vision, notre « Why ». Les entrepreneurs peuvent, facilement, trouver des expertises et des compétences pour les aider dans leur création, j’estime que nous avons beaucoup de chance d’avoir aujourd’hui en France toute cette offre d’incubateurs et d’accélérateurs, c’est un vrai soutien. Enfin, j’ai la chance d’avoir trouvé l’associée qu’il me fallait. Je n’avais pas identifié au départ l’importance de la complémentarité avec Aurore, et cela marche bien ! Quels enseignements pour Sophie ? « … en faisant, dans l’action, on crée, on gagne en confiance et les premières victoires arrivent ! » Charge, sac et à lire