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Paris, mai 2017
LE BYOD DANS LES
ENTREPRISES EN FRANCE :
UN COMBAT PERDU
D’AVANCE ?
PANORAMA DES PRATIQUES DES PME ET ETI
EN FRANCE
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
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ISLEAN CONSULTING EST UN CABINET DE
CONSEIL EN STRATEGIE ET MANAGEMENT,
SPECIALISE DANS LA CONCEPTION ET
L’EXECUTION DE PROJETS DE
TRANSFORMATION INNOVANTS.
SPECIALISTE DU NUMERIQUE,
ISLEAN CONSULTING INVENTE, AVEC SES
CLIENTS, L’ENTREPRISE DE DEMAIN :
● CONNECTEE : POUR TIRER PART
D’INTERNET QUI MET EN RELATION
CHACUN AU MONDE ENTIER ;
● APPRENANTE : CAR L’ENVIRONNEMENT
EST CHANGEANT ET COMPLEXE ;
● LIBEREE : POUR PERMETTRE AUX
EQUIPES DE PLUS EN PLUS FORMEES,
CAPABLES D’AUTONOMIE ET
D’INNOVATION, DE SE REALISER.
NOUS INTERVENONS POUR TIRER PARTI DE
NOUVEAUX OUTILS NUMERIQUES ET EN FAIRE
LES LEVIERS DE LA TRANSFORMATION DES
ENTREPRISES.
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1. PREAMBULE : POURQUOI CETTE ETUDE MAINTENANT ?............................................... 3
2. INTRODUCTION ET CONTEXTE.............................................................................................. 4
I. CONCEPTS UTILISES : LE BYOD ET SES ENFANTS........................................................................... 4
II. OBJECTIFS, METHODOLOGIE DE L’ETUDE ET REMERCIEMENTS ...................................................... 5
3. LA TRANSFORMATION DES COMPORTEMENTS ET DES USAGES EN FRANCE........... 6
III. DES FRANÇAIS PLUS EQUIPES POUR ETRE NOMADES ET CONNECTES........................................... 6
IV. UNE MONTEE DE LA MOBILITE ET DE NOUVELLES RELATIONS A L’EMPLOI..................................... 8
V. LA PERILLEUSE DECONNEXION DES ENTREPRISES FACE AUX ATTENTES DIGITALES .................... 10
4. LE PANORAMA CONTRASTE DU BYOD DANS LES PME ET ETI .................................... 13
VI. LE BYOD : UN CONCEPT REVOLUTIONNAIRE EN FRANCE ? ........................................................ 13
VII. LA CONNAISSANCE DU BYOD PAR NOTRE PANEL...................................................................... 13
VIII. LES POLITIQUES BYOD DES PME ET ETI DE NOTRE PANEL ...................................................... 15
IX. LA PREFERENCE POUR LE BYOD TELCO..................................................................................... 16
X. LES AVANTAGES PERÇUS DU BYOD ........................................................................................... 17
XI. LES FREINS FACE AU BYOD ....................................................................................................... 18
5. LE BYOD, UN ATOUT DANS LA TRANSFORMATION DIGITALE DES PME ET ETI........ 20
XII. LE BYOD N’EST PAS UN GADGET POUR LES PARISIENS DE LA GENERATION Y............................ 20
XIII. LA CAPACITE D’ADOPTION DU BYOD PAR TAILLE ET SECTEUR DES PME ET ETI....................... 21
XIV. LES ELEMENTS DE LA DECISION............................................................................................... 23
XV. LES QUESTIONS ET RISQUES DE SECURITE................................................................................ 24
XVI. LE BYOD DANS VOTRE TRANSFORMATION DIGITALE................................................................. 26
6. POUR FINIR ............................................................................................................................. 27
XVII. LE PANEL SPECIFIQUE « BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE » ................................... 27
XVIII. EQUIPE DE L’ETUDE ............................................................................................................... 27
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 3
1. PREAMBULE : POURQUOI CETTE ETUDE
MAINTENANT ?
De loin, le Byod peut sembler un sujet technique voire une tendance obsolète pour la France.
Nous sommes convaincus du contraire et que cela doit faire partie de la réflexion du dirigeant dans
la transformation digitale de son entreprise.
En 2013, le Gartner1
a prédit qu’en 2017, la moitié des salariés auraient basculé en Byod.
Le Gartner promettait alors une forte accélération de la transformation digitale en entreprise :
chaque employé pouvait utiliser ses outils personnels (téléphone mobile et ordinateur) dans le
cadre professionnel.
En 2017, cette prédiction semble avoir raté son envol en France !
Est-ce dû à un retard à l’allumage des entreprises françaises ou à une difficulté plus profonde ?
La littérature sur le sujet semble s’arrêter en 2015, avec des prophéties recensant les dangers de
ce genre de politique pour une entreprise. Ces points de vue2
, souvent à charge en France,
promettent à leur lecteur un vrai chemin de croix : techniquement compliqué, socialement inadapté,
juridiquement risqué…
Ce prisme oublie les profondes transformations du monde dans lequel nous vivons : le taux
d’équipement personnel atteint des sommets et tout le monde est devenu accro aux usages
numériques3
, au moins à titre personnel.
• Comment encore expliquer à ses employés que leur organisation leur refuse la puissance
de leurs propres outils personnels ?
• Comment demander à ses employés de faire preuve d’innovation et de créativité sans
réflexion sur les nouveaux usages de la transformation digitale ?
La révolution digitale est une profonde remise en cause de nos habitudes.
« Pour passer à l’étape suivante, les organisations doivent assumer la règle cardinale de la
révolution numérique : faire droit au désir d’autonomie et de responsabilité de leurs
collaborateurs qui ne comprennent plus la différence croissante entre la puissance de
comprendre et d’agir dont ils disposent à domicile et celle que leur concède chichement leur
employeur. »4
Nous avons posé la question à des entreprises pour mieux comprendre la situation actuelle et les
leviers de décision sous-jacents au Byod dans les PME et ETI en France. Même si notre panel a
les défauts d’un… panel, il représente déjà des contrastes forts au sein des entreprises. Si les
rares entreprises qui ont franchi le pas en sont satisfaites, la majorité des autres entreprises a
souvent repoussé le traitement du sujet. Certaines entreprises se pensent d’ailleurs protégées en
interdisant le Byod, alors que les pratiques digitales ont creusé des canaux parallèles parfois au
détriment de la sécurité !
Le Byod peut devenir un chantier gagnant pour tous vers l’entreprise de demain : connectée,
apprenante et libérée.
Louis-Alexandre.Louvet@islean-consulting.com
1 « Bring Your Own Device: The Facts and the Future », Gartner Avril 2013
2 CF. partie dédiée « Byod – un concept révolutionnaire en France »
3 CF. partie dédiée aux tendances numériques en France
4 Pierre Pezziardi et Henri Verdier « Des startups à l’Etat plateforme », janvier 2017
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2. INTRODUCTION ET CONTEXTE
i. CONCEPTS UTILISES : LE BYOD ET SES ENFANTS
Venus des Etats-Unis, les concepts ont encore des acronymes hérités des formules anglaises. Si
les notions méritent d’être clarifiées en début de document, leur absence de traduction dans le
vocabulaire français est aussi un signal de leur niveau d’adoption en France.
Concept Définition
BYOD Bring Your Own Device ou en français « Apportez Votre Équipement
Personnel » est une nouvelle tendance qui consiste à amener son matériel
informatique personnel (ordinateur, tablette, mobile) sur son lieu de travail
pour un usage professionnel.
La CNIL a tenté de vulgariser le terme « AVEC » pour traduire cette notion5
.
BYOD poste
de travail
BYOD spécifique pour le poste de travail (ordinateur)
BYOD telco BYOD spécifique au matériel de télécommunications (mobile, tablette…)
BYOD toléré Situation dans laquelle l’entreprise n’a pas mis en place de politique
particulière. Les salariés peuvent apporter et utiliser leurs appareils
personnels en plus des outils fournis par l'entreprise
BYOD
généralisé
Situation dans laquelle l’entreprise propose aux salariés de ne plus leur
fournir de matériel (ordinateur et téléphone) et d’utiliser leur matériel
personnel pour un usage professionnel, généralement en échange d’une
compensation financière.
Les salariés ont la possibilité légale de refuser d’adhérer à cette politique.
BYOD partiel Situation dans laquelle le BYOD est mis en place seulement pour les
téléphones mobiles.
BYOD interdit Situation dans laquelle l’entreprise interdit que le salarié utilise son matériel
personnel dans le cadre professionnel.
COPE Corporate Owned Personaly Enabled est une politique dans laquelle
l’entreprise autorise l’usage privé du matériel informatique professionnel
qu’elle fournit à ses salariés.
CYOD Choose Your Own Device est une politique dans laquelle l’entreprise
propose aux salariés de choisir dans un catalogue le matériel professionnel
qu’elle leur fournit.
5 CF. « Byod : quelles sont les bonnes pratiques », CNIL, 19 février 2015 dans lequel la CNIL traduit le Byod en AVEC pour « Apportez Votre Equipement
personnel de Communication »
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ii. OBJECTIFS, METHODOLOGIE DE L’ETUDE ET REMERCIEMENTS
Notre étude a pour objectifs d’aider les entreprises (PME et ETI) en France à mieux prendre
connaissance du sujet Byod. Pour cela, ce document vise à :
• Poser le contexte d’évolution des usages en France en donnant quelques comparaisons
d’autres pays ;
• Définir des concepts et des politiques d’usage des outils numériques dans l’entreprise
(Byod, Cyod…) ;
• Dresser un panorama des usages actuels du Byod par entreprises (ETI et PME) ;
• Alimenter la réflexion du dirigeant et de son entreprise sur le sujet de la mobilité et des
opportunités numériques dans son contexte ;
• Identifier les actions et risques possibles pour son entreprise.
Pour cette étude, nous avons utilisé :
• Des données quantitatives, recueillies auprès de 800 personnes, et d’abord utilisées dans
le cadre de notre étude « DE LA TRANSFORMATION DIGITALE A LA REVOLUTION
INDUSTRIELLE / Regards croisés dirigeants – salariés » publiée fin 2016 et menée avec
Harris interactive ;
• Des données qualitatives, recueillies directement auprès de 50 entreprises en France, par
interview et formulaire entre juillet 2016 et février 2017 ;
• De nombreux documents publics dont nous citons les sources.
NOTICE DE LECTURE
Nous n’avons pas l’ambition de définir un plan de route exhaustif et personnalisé. Nous souhaitons
ouvrir des voies de réflexion et d’amélioration pour les PME et ETI à partir de l’observation des
pratiques sur le marché.
Nous proposons donc un panorama et des repères sur les usages d’outils numériques pour
contribuer à l’efficacité des équipes et des entreprises, sur la base des usages émergents ou plus
mûrs des technologies, de retours d’expériences et d’exemples appliqués.
Connaissant les risques de point de vue sur un panorama aux réalités individuelles très variées, et
la volatilité des sujets numériques, dont la durée de vie est parfois de quelques mois, nous serons
heureux de répondre aux questions voire aux contradictions que cette étude pourra déclencher.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier l’ensemble des 50 entreprises ayant accepté de témoigner dans notre
panel (présenté en fin de document).
Nous remercions chacune des personnes qui a pris le temps de répondre à notre questionnaire
et d’échanger sur ses pratiques, sa vision et sa satisfaction actuelles, de façon ouverte et
transparente.
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
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3. LA TRANSFORMATION DES COMPORTEMENTS ET DES
USAGES EN FRANCE
iii. DES FRANÇAIS PLUS EQUIPES POUR ETRE NOMADES ET CONNECTES
Les équipements de communication deviennent d’abord des moyens de se connecter à
internet.
Le téléphone mobile est devenu l’équipement de communication de référence pour les
français6
:
• 93% de taux d’équipement en téléphonie mobile en France (supérieur aujourd’hui de 5
points à celui en téléphonie fixe) ;
• 58% des personnes non équipées de téléphone fixe pensent que ce n’est pas du tout
important ;
Le taux d’équipements de mobilité (tablette et smartphone) poursuit sa croissance à un
rythme soutenu7
:
• 40% des français sont désormais équipés en tablette (+ 5 points en un an) ;
• 65% ont un smartphone, soit une augmentation de 7 points en un an.
Source : CREDOC, enquêtes « conditions de vie et aspirations » (vague de juin de chaque année)
Pour la première fois, toujours selon l’étude CREDOC, la situation la plus répandue est le triple
équipement en ordinateur-tablette-smartphone (30%, +5 points), devant le double
équipement ordinateur-smartphone (29%, +2 points).
6 « Le Baromètre du numérique en 2016 », étude Credoc
7 « Le Baromètre du numérique en 2016 », étude Credoc
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Taux d'équipement par matériel en France
Population de 12 ans et plus en %
Téléphone mobile Internet Smartphone Tablette Au moins un ordinateur
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Avec l’amélioration de l’infrastructure en France, les usages avec un téléphone mobile
connecté se développent fortement depuis 3 ans :
• Les connexions mobiles se font à 78% en 3 ou 4G en France8
;
• Les français passent dorénavant en moyenne 1 heure 8 minutes par jour sur internet via
téléphone mobile (sur plus de 3 heures 40 sur internet avec leurs ordinateurs fixes ou
portables)9
;
• Tous les usages identifiés sont en forte hausse pour les utilisateurs de téléphone mobile ;
• La navigation sur internet sur un terminal mobile (55%) est l’usage le plus cité10
;
• Dans les derniers usages cités, l’échange de messages texte par internet est également
en forte hausse depuis 3 ans et représente quasiment un tiers des usages.
Source : CREDOC, enquêtes « conditions de vie et aspirations » (vague de juin de chaque année)
8 GSMA INTELLIGENCE, Q4 201, cité dans « Digital in 2017 - Global overview », janvier 2017, Hootsuite
9 « Digital in 2017 - Global overview », janvier 2017, Hootsuite
10 « Le Baromètre du numérique en 2016 », étude Credoc
3
6
7 6 6 5
10
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55
7
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0
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2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Proportion des personnes utilisant un téléphone pour ...
Population de 12 ans et plus en %
Naviguer sur internet
Télécharger des applications
Chercher un restaurant, bar… avec la géolocalisation
Echanger des messages texte
Regard international
• Aux Etats-Unis, le taux d’équipement en smartphones en 2016 est de 77%, pour 67% en 2015.
Concernant les tablettes, le taux d’équipement des américains est de 51% en 2016, pour 45%
en 2015.
• Le taux d’équipement en France en 2016 est donc comparable au taux d’équipement aux
Etats-Unis en 2015.
Source : Pew Research Center, « Mobile fact sheet »
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
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A titre personnel, les français utilisent d’abord des outils de mobilité (téléphone et ordinateur
portable) pour se connecter à internet. On constate toutefois que les français sont en léger écart
par rapport aux moyennes européennes :
• Ils utilisent un peu moins – pour le moment – les téléphones mobiles ou les ordinateurs
portables pour se connecter à internet (par rapport à la moyenne européenne) ;
• Ils continuent à utiliser plus les ordinateur fixes que la moyenne européenne.
Source : « internet use by individuals », Eurostat, décembre 2016
iv.UNE MONTEE DE LA MOBILITE ET DE NOUVELLES RELATIONS A L’EMPLOI
La relation à l’emploi évolue vers une diversification des formes et des conditions de travail.
• En mai 2015, les salariés représentaient moins d’un travailleur sur deux dans le monde11
.
Bien que la France garde un taux élevé de CDI (85% sur l’ensemble de la population des
salariés en 201412
), la tendance est au morcellement de la vie professionnelle. Le recours
au CDD en France continue d’augmenter – que certains considèrent comme des contrats
de mission (87% des nouvelles embauches se font en CDD en France en 201413
).
• La tendance générale, qui va s’accentuer, est à la diversification des formes d’emploi
(salarié ou non, durable ou transitoire, temps complet ou partiel, mono ou multi-employeurs,
etc.) qui fait évoluer le droit du travail vers un droit de la personne au travail (ex. compte
personnel de formation, compte épargne temps, compte pénibilité, etc.)14
.
• Si le terme d’ubérisation est largement répandu et repris par les médias, il couvre de
nombreuses ruptures dans les modèles d’affaires, sur la base de plateformes souvent en
situation de quasi-monopoles. Nous retiendrons une rupture dans notre contexte : ces
plateformes (Uber, taskrabbit…) ont fait émerger une nouvelle gestion du contrat de
travail. Distribuant des missions standardisées et/ou très ciblées, elles permettent à des
11 Rapport de l’OIT mai 2015, cité dans http://www.lemonde.fr/economie-mondiale/article/2015/05/19/un-travailleur-sur-deux-dans-le-monde-n-est-pas-
salarie_4635793_1656941.html
12 Insee 2014 : En France, 88,5% des 28,6 millions d'actifs sont salariés. Et parmi ces salariés, plus de 85% sont en CDI, près de 10% sont en CDD, 2,4% en
intérim et 1,6% en apprentissage.
13 Insee cité par Le Figaro Economie « En France, 70% des nouveaux emploois sont des CDD… de moins d’un mois »
14 Conseil d’Orientation pour l’Emploi : « L’évolution des formes d’emploi »
54%
64%
44%
79%
60%
63%
46%
71%
Ordinateur fixe Ordinateur portable Tablette Téléphone mobile
Equipements utilisés individuellement pour se connecter à internet
(% des utilisateurs d'internet des trois derniers mois)
Moyenne EU France
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volontaires de trouver rapidement des tâches à accomplir contre rémunération. Le débat
est encore très mouvant sur la qualification juridique (procès aux Etats-Unis et procès perdu
pour Uber au Royaume-Uni15
, litiges en France entre les URSSAF et les chauffeurs16
,
annonce d’Uber d’assurer un revenu minimum à ses chauffeurs17
…), mais a fait émerger
une nouvelle relation à l’emploi : plus directe (entre un client de la plateforme et un
adhérent) et plus « consommable » pour le professionnel dans le respect du cahier des
charges de la plateforme.
• Face à ces transformations, le cadre législatif français est contraint de s’adapter. La
Loi El Khomri, indépendamment des très nombreuses réactions qu’elle a suscitées, vise à
assouplir des éléments du cadre légal (ex : durée du travail, négociation de branche…). La
loi s’est intéressée au droit à la déconnexion, rappelant que le numérique peut être, quand
il est subi et extrême, source de préjudice personnel.
• Enfin, la relation à l’espace de travail est également en train de changer : après le
télétravail, qui a permis de limiter les déplacements pour travailler à domicile, on voit
apparaitre les espaces de co-working et/ou les tiers-lieux. Les offres de lieu de travail
connecté se multiplient et les collaborateurs des entreprises semblent commencer à y
prendre goût, au-delà des free-lances.
Source : étude ISlean consulting « DE LA TRANSFORMATION DIGITALE A LA REVOLUTION INDUSTRIELLE / Regards
croisés dirigeants – salariés »
15 « Au Royaume-Uni, Uber condamné à considérer des chauffeurs comme des salariés », Le Monde, 28 octobre 2016
16 « Uber: les chauffeurs VTC attaquent l'Urssaf », L’Expansion, 2 juin 2016
17 La Tribune, « VTC : pour les syndicats, la médiation de Rapoport a échoué » 7 février 2017
32%
18%
40%
41%
15%
23%
13%
16%
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Travailàdistance
Espacedeco-working
ettierslieux
A titre personnel, que pensez-vous du télétravail et des
tiers-lieux ?
Très favorable Plutôt favorable Plutôt défavorable Très défavorable
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Ce phénomène n’est pas anecdotique. Que la mobilité soit subie ou voulue, la relation à l’emploi
change et dans une économie hautement tertiarisée, le collaborateur doit rapidement être
opérationnel dans son nouveau poste, qui inclut son poste numérique de travail.
v. LA PERILLEUSE DECONNEXION DES ENTREPRISES FACE AUX ATTENTES
DIGITALES
Les entreprises – et surtout les PME et ETI en France - sont globalement en retard sur les
attentes digitales de leurs clients : alors que 88% des français utilisent internet en 201718
, seule
une minorité des PME et ETI ont véritablement intégré internet pour leurs clients, au-delà de la
plaquette institutionnelle vitrine en ligne.
Sources : baromètre ACSEL de la croissance et du digital, septembre 2016 pour * et **
Notes : * site de vente en ligne ; ** site internet de l’entreprise optimisé pour le mobile
La France démontre pourtant une maturité digitale de consommation sur internet :
• la France est classée en 6ème
position mondiale sur le montant annuel dépensé par
utilisateur sur internet19
;
18 « Digital in 2017 - Global overview », janvier 2017, Hootsuite
19 « Digital in 2017 - Global overview », janvier 2017, Hootsuite
Regard international
• Aux Etats-Unis, la part de travailleurs dits « contingent workers » (intérimaires, freelances,
etc.) est passée de 35% en 2006 à plus de 40% en 2010.
• La part de travailleurs à temps partiel est passée de 12% à 16% entre 2005 et 2010.
Source : U.S. Government Accountability Office
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
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• 62% de la population active en France achète sur internet20
et 19% le fait via téléphone
mobile21
Encore trop peu d’entreprises proposent des outils adaptés à ces nouveaux comportements.
Pourquoi les entreprises avanceraient-elles plus vite dans leur digitalisation pour leurs
collaborateurs que dans celle pour leurs clients ?
Les attentes des collaborateurs ne sont en effet pas vraiment mieux couvertes, comme le confirme
notre étude auprès des salariés : les salariés estiment leurs équipements numériques
personnels plus performants que ceux fournis par l’entreprise22
.
Les collaborateurs interrogés attendent d’abord une clarification des ouvertures du SI de leur
entreprise.
Les outils fournis par leurs entreprises peuvent être moins performants car ils font partie d’une
équation comptable d’amortissement sur 4 ans (ou plus !), ce qui les rend rapidement obsolètes.
20 Part de la population active ayant fait un achat dans le mois sur internet : « Digital in 2017 - Global overview », janvier 2017, Hootsuite
21 GSMA INTELLIGENCE, Q4 201, cité dans « Digital in 2017 - Global overview », janvier 2017, Hootsuite
22 ISlean consulting – Harris interactive « DE LA TRANSFORMATION DIGITALE A LA REVOLUTION INDUSTRIELLE / Regards croisés dirigeants – salariés »,
décembre 2016
Regard international
• Aux Etats-Unis, en 2016, 72% des PME ont un site internet, 26% marchand et 46% non
marchand.
• 82% des PME qui ont un site internet (marchand ou non marchand) disposent d’un site internet
optimisé ou spécifique pour les usages en mobilité.
• Les entreprises américaines se distinguent par le soin qu’elles accordent à l’usage d’internet
en mobilité.
Source : SurePayroll – Monthly small business Scorecard
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 12
A performance équivalente, des détails d’ergonomie sur le poste de travail (ex : forme du clavier,
résistance du pavé tactile – Touchpad- , poids…) peuvent rendre un ordinateur individuellement
difficile à supporter (malgré une évaluation globale acceptable et économique faite par les
ingénieurs de la DSI lors du choix d‘achat du matériel pour l’entreprise). Un ordinateur acheté par
d’autres aura toujours l’inconvénient de ne pas avoir été choisi par le salarié : tout écart perçu ne
sera pas un renoncement personnel mais une contrainte matérielle donnée par l’employeur.
La mise en place d’une politique Byod apparaît comme une solution pouvant améliorer la
satisfaction des salariés concernant leurs outils de travail.
Notre étude révèle qu’en 2017, 4 à 5% des PME et ETI françaises ont une politique de Byod
généralisé.
Regard international
En 2014, 5% des entreprises américaines avaient une politique de BYOD généralisé.
La proportion montait à 9% dans les entreprises de moins de 100 salariés à l’époque.
Source : https://www.slideshare.net/comptia/slideshare-charts-2014-mobility-study - Calculs ISlean consulting
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4. LE PANORAMA CONTRASTE DU BYOD DANS LES PME
ET ETI
vi.LE BYOD : UN CONCEPT REVOLUTIONNAIRE EN FRANCE ?
Un an avant l’étude Gartner prédisant la montée en puissance du Byod pour les entreprises dans
le monde, la France semblait déjà en retrait de ce mouvement23
.
En 2012, sur 9 pays étudiés24
, la France :
• a le plus faible nombre d’employés qui utilisent des outils mobiles ;
• a la plus faible part de DSI favorables au Byod pour leur organisation (40%) ;
• a la plus grande proportion d’entreprises qui interdisent le Byod ou font le minimum sans
politique ou support de l’entreprise (51%).
En 2015, des voix expertes expliquent que le Byod ne peut être que marginal en France :
• sur le plan de l’acceptation individuelle, la CNIL indique que « les outils personnels ne
peuvent être utilisés qu’à titre subsidiaire dans un cadre professionnel » 25
en s’appuyant
sur le code du travail ;
• évoquant les risques de sécurité, l’ANSSI indique que « sauf à utiliser des solutions de
cloisonnement dont il a été vérifié qu’elles répondent aux besoins de sécurité de
l’entreprise, [l’ANSSI recommande d’] utiliser des ordiphones professionnels dédiés à cet
usage » 26
;
• la CGPME, dans son guide de bonnes pratiques rédigé avec l’ANSSI, donne l’exemple du
salarié motivé qui met en danger son entreprise, en travaillant tard le soir, depuis chez lui
sur son ordinateur personnel27
.
En 2017, nous estimons que c’est au chef d’entreprise de faire son choix et de voir
l’opportunité de cet usage pour son entreprise.
Nous entendons jouer notre rôle au travers de ce document pour les chefs d’entreprise, en
complétant ces points de vue d’autorités administratives, avec le point de vue et l’expérience
d’entreprises.
vii. LA CONNAISSANCE DU BYOD PAR NOTRE PANEL
Une légère majorité (61%) des PME et ETI de notre panel28
connaissent le Byod :
• Un quart des PME et ETI interrogées connaissent bien le sujet :
o 14% des personnes interrogées ont déjà pratiqué le Byod dans leur carrière ;
o 10% ont également mené une étude pour leur entreprise ;
• 38% des entreprises de notre panel déclarent avoir entendu parler du Byod ;
• 38% des PME et ETI de notre panel ne connaissent pas le terme Byod.
23 « BYOD: A Global Perspective » CISCO ISBG, Survey report, 2012
24 Etats-Unis, Inde, Chine, Brésil, Mexique, Royaume-Uni, France, Allemagne et Russie
25 « Byod – quelles sont les bonnes pratiques ? » CNIL, 19 février 2015
26 « Recommandations de sécurité relatives aux ordiphones » ANSSI – Note pour le 1er Ministre, Juillet 2015, No DAT-NT-010/ANSSI/SDE/NP du 28 juillet 2015
27 « Guide des bonnes pratiques informatiques » Mars 2015, CGPME, Recommandation 11 - Séparer les usages personnels des usages professionnels
28 Entretiens et questionnaires focalisés ISlean consulting avec 50 PME et ETI en France – juillet 2016 / février 2017
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Pour ceux qui en ont entendu parler, les avis sont très tranchés en général :
• « c’est une lubie sans lendemain » et « je suis totalement contre » pour certains ;
• « on ne se posera peut-être même plus la question dans 10 ans » et « quelques règles à
mettre en place, ça va se déployer dans les TPE/PME/ETI d'ici 10 ans » pour les autres.
Certains expliquent l’écart constaté entre le niveau de connaissance et le niveau d’usage par des
blocages générationnels « Ce n'est pas pour tout de suite dans les PME et ETI, la génération qui
va faire son choix en fonction de son degré de liberté n'est pas encore arrivée ».
D’autres présentent des points techniques : ils mettent en avant le besoin d’un accès à internet
sécurisé « il faut du wifi partout mais ça c'est en marche. Et mettre les logiciels de sécurité qui vont
bien pour les équipements. ».
Enfin, les plus pragmatiques pensent à la faisabilité d’une telle politique pour conserver le bon
niveau matériel : il faut avoir une compensation financière pour pouvoir « investir dans une
bonne machine. Mon ordinateur personnel pèse 3,5 kg et n'est pas fait pour être déplacé
régulièrement ». Les salariés souhaitent ne pas perdre les moyens d’avoir des équipements
performants et leur facilitant la vie professionnelle.
Pour ceux qui ne connaissaient pas le Byod (au début de notre échange), les réactions de
conclusion sont également tranchées :
• C’est le rôle de l’employeur « Je reste comme je suis ! On me donne un ordinateur et je
l'utilise comme je veux. » ou une aberration externe « Je suis étonnée que cela soit
pratiqué, à cause des investissements nécessaires en matière de sécurité. » ;
• Certains s’enthousiasment pour cette « super opportunité pour les employés et les
entreprises ! » pour mieux libérer le capital humain de l’entreprise et répondre aux attentes
des jeunes générations. Et d’y voir également un vrai enjeu pour notre économie tertiaire
en France : « Sur des secteurs de service cela doit bien s'adapter »…
Toutefois, même quand le terme Byod n’est pas connu, l’utilisation (ou non) de ses propres outils
au travail est dans les faits déjà plus en marche qu’il n’y parait dans les PME et ETI, notamment
au niveau des politiques mises en place par l’entreprise.
Vous ne
connaissez pas
38%
Vous en avez
entendu parler
38%
Vous avez fait une
étude dans votre
entreprise
10%
Vous avez déjà pratiqué
dans votre carrière
14%
NIVEAU DE CONNAISSANCE DES RÉPONDANTS CONCERNANT LE BYOD
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 15
viii. LES POLITIQUES BYOD DES PME ET ETI DE NOTRE PANEL
Parmi notre panel de PME et d’ETI en France29
:
• 10% ont une approche volontaire sur le Byod, en l’adoptant de façon complète ou
partielle,
• 50% des entreprises le tolère et nous verrons plus tard les risques que cela comporte ;
• 18% ont mis en place des politiques alternatives de COPE (à 16%) ou de Cyod (à 2%) ;
• 18% des entreprises ont pris position pour interdire le Byod à leurs salariés.
Note : cf. la partie glossaire en début de document pour la définition des termes Byod, Cyod, COPE…
Les entreprises ayant adopté le Byod généralisé (toutes les applications de l’entreprise sont
accessibles à tous les terminaux de ses salariés partout et tout le temps) restent minoritaires.
Toutefois, les salariés de ces entreprises interrogés sont satisfaits de la politique menée. Les
avantages cités sont :
• d’abord les gains en souplesse personnelle : horaire et en lieux de travail associés à la
mobilité dans le travail ;
• ensuite, viennent les gains en réduction des coûts pour l’entreprise (formation à l’outil,
support et remplacement…).
Contrairement aux idées d’origine, les entreprises ayant mis en place le Byod ne constatent pas
d’effets particuliers de ce levier sur le service au client ou sur la productivité.
Le Byod toléré est souvent une situation de compromis ou d’attente. L’entreprise laisse faire, sans
réellement prendre parti : ses salariés qui veulent utiliser leurs outils personnels ont accès aux
services numériques suffisamment modernes pour être accessibles, mais l’entreprise n’a pas de
politique active en la matière (pas de stratégie SI pour mettre le SI au niveau des standards internet
ou envie de basculer sur le SaaS pour favoriser le Byod).
Le COPE30
est le pendant avec un peu plus de contrôle : l’entreprise a conscience que ses salariés
utilisent l’ordinateur professionnel pour avoir accès à leurs services numériques personnels. A
29 Entretiens et questionnaires focalisés ISlean consulting avec 50 PME et ETI en France – juillet 2016 / février 2017
30 CF. Glossaire
Byod généralisé
4%
Byod partiel
6%
Byod toléré
50%
COPE
16%
Cyod
2%
Byod interdit
18%
Autre politique
4%
POLITIQUES MISES EN ŒUVRE DANS NOTRE PANEL PME ET ETI
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 16
l’inverse, l’entreprise a aussi conscience que si elle bride l’utilisation du matériel professionnel à
l’usage privé de ses salariés, cette règle sera probablement outrepassée. Elle tolère donc cet
usage depuis ses postes de travail, notamment en ne bloquant pas les accès à certains réseaux
sociaux ou encore site de vidéos en ligne. Sur le plan juridique, l’équipement et, sauf charte
d’entreprise contraire, toutes les opérations et données sont la « propriété » de l’employeur.
Le Cyod31
est peu utilisé dans les PME et ETI de notre panel : cette politique est plutôt en effet
destinée aux grands groupes pouvant garder des effets volumes sur des catalogues à plusieurs
produits, alors que l’ajout de plusieurs produits dans un catalogue devant servir à 50 - ou même
1 000 - personnes, pose plus de problèmes qu’il n’apporte d’avantages pour les PME et ETI.
Quant au Byod interdit, au-delà d’une volonté de l’entreprise de garder le contrôle sur le parc
informatique (et sa sécurité), il est ressorti de nos entretiens que cette démarche peut venir aussi
des habitudes budgétaires avec l’affectation du matériel en immobilisation : l’entreprise et sa DSI
achètent des équipements qui vont dans des comptes pouvant être amortis sur 3 à 7 ans. On
retrouve les mêmes arguments que ceux au début du SaaS : la préférence pour la prévisibilité par
rapport aux variations en cours d’année (quand bien même ces variations permettent de réduire
les coûts en cas de départ de collaborateurs).
ix.LA PREFERENCE POUR LE BYOD TELCO
Au travers de nos entretiens, nous avons pu constater une assez nette différence de la projection
des salariés dans une politique de Byod selon le matériel qui se retrouve aussi dans les pratiques
indiquées lors de notre enquête32
.
31 CF. Glossaire
32 ISlean consulting – Harris interactive « DE LA TRANSFORMATION DIGITALE A LA REVOLUTION INDUSTRIELLE / Regards croisés dirigeants – salariés »,
décembre 2016
84%
41%
8%
44%
8%
15%
Ordinateur Smartphone
Dans le cadre de votre travail, qui fournit le matériel que
vous utilisez ?
L'enterprise Les deux Equipement personnel
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 17
La plupart de nos interlocuteurs se sentaient plus enclins à mettre en place et « vivre » le Byod
telco. Ce constat avait également été observé dans une étude33
: 80% des projets recensés à
l’époque étaient dans le périmètre mobiles et tablettes.
Nous avons entendu quatre raisons principales à cette orientation :
• Remédier à la gestion de deux téléphones : avec un téléphone Byod, le salarié n’a plus
à dépendre de deux mobiles (son personnel et son professionnel) avec tous les
inconvénients liés ;
• Eviter l’insatisfaction du modèle du smartphone : il existe plus de modèles et d’OS sur
mobiles que sur les ordinateurs. Il est donc plus courant d’être insatisfait et perdre en
productivité sur un modèle qui ne nous convient pas ;
• Elargir l’accès aux mobiles à de nouveaux salariés : le Byod telco permet de donner
accès à des outils et informations professionnelles à des salariés non-éligibles aux mobiles
d’entreprise ;
• Utiliser son mobile en mobilité (plus que son ordinateur) : le Byod telco arrive devant
le Byod poste de travail, car le mobile est moins lourd à transporter au quotidien !
x. LES AVANTAGES PERÇUS DU BYOD
Commençons par poser le cas générique du Byod sous l’angle économique :
• Prenons l’hypothèse d’une entreprise qui indemnise ses salariés 50 € par mois pour l’usage
de son matériel (ordinateur personnel) pour travailler ;
• Cela représente 600 € par an. Selon la gamme de matériel qu’il souhaite utiliser, le salarié
peut donc tous les 18 mois renouveler son ordinateur pour 900 € ou le renouveler tous les
deux ans pour 1200 €. Il s’agit plutôt d’ordinateurs moyen / haut de gamme sans
obsolescence.
Pour les salariés qui trouvent majoritairement aujourd’hui que les outils qu’ils choisissent sont
meilleurs que ceux de l’entreprise, le Byod représente un gain de liberté et de confort dans le
travail.
• Les salariés sont responsabilisés au quotidien sur leurs outils qu’ils peuvent personnaliser
comme ils les souhaitent.
• Ils changent de matériel à leur rythme, selon leurs souhaits et leurs besoins d’équipement.
Pour l’entreprise, le retour sur investissement immédiat est facile à calculer : les charges pour la
gestion de parc de matériel et pour le support informatique étant toujours très élevées.
Ce qui est économisé lors de ces opérations de renouvellement :
• Les coûts d’achat du poste de travail : l’entreprise n’a plus d’équipe pour comparer les
postes de travail, tenir à jour un catalogue, lancer des appels d’offres, voire négocier avec
les constructeurs…) ;
• Les coûts d’installation technique du poste : l’entreprise n’a plus besoin d’ingénieur
spécialiste pour installer le poste de travail, avec un master spécifique (image du disque
dur et de la configuration du poste) d’entreprise - à maintenir également et à installer ;
33 Les synthèses – N°44 – « Byod : peut-on laisser la sphère privée s’inviter dans l’entreprise », Solucom 2014
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 18
• Les coûts de supports lors des pannes : l’entreprise n’a plus ni besoin – ni le droit -
d’intervenir sur les postes de travail lors des pannes. Le salarié est responsable de gérer
le remplacement de son appareil.
• Le remplacement du matériel cassé ou volé : selon la politique que vous mettez en place,
vous n’aurez a priori plus de remplacement à prévoir pour ce matériel ni de frais
d’assurance à payer.
xi.LES FREINS FACE AU BYOD
Les problématiques de sécurité informatique et de compatibilité des applications restent en tête
des préoccupations concernant le Byod généralisé.
Pour autant, les freins à ce type d’approches sont nombreux :
• Le frein technique : pour passer au Byod, il faut une architecture informatique
suffisamment compatible avec les standards du web et les approches « Cloud ». Même si
des solutions existent pour gérer la transition, l’investissement peut rebuter une DSI qui doit
gérer le poids de l’histoire ;
• Le frein financier : ce rôle est paradoxalement plus facilement tenu par le DSI que par le
DAF. En effet, les achats groupés ont plus d’effet sur les prix des équipements. Si vous
achetez cent ordinateurs de façon centralisée, vous pouvez commencer à négocier le prix
de l’ordinateur. De plus, le DSI arguera aussi des effets de mutualisation de ses ressources
sur les mises à niveau des ordinateurs : le « master » de l’entreprise coûte moins cher
quand il est conçu et déployé sur le même modèle d’équipement.
• Le frein de la sécurité : ouvrir ses systèmes via internet suscite des craintes d’intrusion
externe dans ses systèmes, de piratage voire de vol de données stratégiques. Sans
prétendre répondre de façon exclusive à ce risque, on peut simplement se rappeler que les
données exfiltrées par Edward Snowden de la NSA l’ont été via des CD gravés directement
à partir de son poste de travail de la NSA. Les échecs – même emblématiques – d’un mode
de fonctionnement ne sont, certes, pas suffisantes pour justifier l’adoption du mode de
fonctionnement contraire, mais rappellent que la sécurité est avant tout une vigilance
constante de toute l’entreprise. Le passage au Byod permet de réinterroger les pratiques
de la sécurité informatique pour l’adapter sans dogmatisme.
• Le frein des juristes ou de la DRH : puisque le Byod nécessite un dédommagement, n’y
a-t-il pas un risque fiscal ou social associé à ce flux financier ? A cela, notre propre
expérience34
permet de lever les doutes : le contrôleur URSSAF a validé le Byod, en
considérant que cela s’apparentait à « l’indemnité outillage » des salariés du BTP, qui
apportent souvent leurs outils personnels dans un domaine non informatique ;
34 http://www.islean-consulting.fr/byod-et-urssaf/
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 19
• Le frein psychologique et les habitudes des salariés : le plus difficile à combattre. Il y a
une sorte de conviction « religieuse » qui veut que « c’est à l’entreprise de fournir les outils
des salariés ». Dans notre enquête « DE LA TRANSFORMATION DIGITALE A LA
REVOLUTION INDUSTRIELLE / Regards croisés dirigeants – salariés »35
, une majorité de
salariés préfère encore aujourd’hui que son entreprise fournisse les outils informatiques,
principalement pour ce motif. On voit aussi en deuxième position une forme de scepticisme
sur la compatibilité entre leurs équipements personnels et le SI de l’entreprise.
• Le frein managérial : les outils ont longtemps été associés au pouvoir. Au début des
années 2000, les (grandes) entreprises confiaient des Blackberry aux décideurs ; les
tablettes ont par la suite été l’apanage de la direction générale pour s’afficher en comité de
direction. Il subsiste des traces de ce gain en statut, comme a pu l’être le véhicule de
fonction. Les entreprises doivent déplacer le curseur de la rétention : aller vers davantage
de performance des pratiques en s’appuyant sur des outils personnalisés plus que
l’historique « prime » psychologique en nature, accessoire de rétention.
35 Etude ISlean consulting / Harris interactive, décembre 2016
20%
39%
69%
Les outils de votre entreprise sont plus performants
Pour des raisons de compatibilité/conformité avec
l’environnement et applications de l’entreprise
C'est à l'entreprise d'équiper ses collaborateurs
Vous préférez que votre entreprise vous fournisse votre
ordinateur parce que...
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 20
5. LE BYOD, UN ATOUT DANS LA TRANSFORMATION
DIGITALE DES PME ET ETI
Chaque entreprise est unique.
Les chiffres suivants36
donnent des éléments de référence ou de comparaison au chef d’entreprise
pour mieux prendre sa décision.
Sans prétendre représenter toute la richesse d’une étude générationnelle, notre analyse bat en
brèche le cliché selon lequel le Byod serait plutôt un gadget pour jeune cadre dynamique
de la génération Y travaillant dans une grande entreprise à Paris.
xii. LE BYOD N’EST PAS UN GADGET POUR LES PARISIENS DE LA GENERATION Y
Notre enquête révèle le même poids entre les salariés et managers opposants et ceux favorables
entre les entreprises en région et celles en région parisienne.
En termes de génération et d’appétence pour le Byod, les résultats peuvent être à contre-courant
d’une première impression :
• les 25-34 ans de la génération Y sont les plus opposés au Byod de toutes les générations
(proches mais encore plus opposés que la génération Z ou Millenials – de 15-24 ans) ;
• près de 35% pour les 50-64 ans sont prêts au Byod …
36 Données connectées auprès de 800 salariés et managers en France – juillet / août 2016 (collecte par Harris interactive et retraitements ISlean consulting)
15%
20%
25%
30%
35%
40%
60%65%70%75%80%85%90%
Partdesrépondantsfavorablesouindifférents
Part des répondants opposés
Comparaison des favorables / opposants au Byod par tranches
d'âges
15-24 ans
25-34 ans
35-49 ans
50-64 ans
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 21
xiii. LA CAPACITE D’ADOPTION DU BYOD PAR TAILLE ET SECTEUR DES PME ET
ETI
Pour commencer, au niveau de la taille de l’entreprise, nous distinguons trois groupes :
• Les entreprises plus ouvertes à l’évolution vers le Byod : d’abord les PME de 100 à
249 salariés en tête
• Les entreprises encore partagées sont les plus nombreuses : dans un mouchoir de
poche, les entreprises de 50 à 99 salariés, celles de 250 à 999 salariés ;
• Les plus réfractaires à date : les grandes entreprises (entre 1 000 et 4 999 personnes).
Ensuite, pour les entreprises de moins de 1000 personnes, nous distinguons quatre groupes au
niveau du secteur de l’entreprise :
• Les plus ouverts au Byod : d’abord l’immobilier, suivi d’assez près par les sociétés de
services et de prestations intellectuelles puis le secteur du transport, hébergement et
restauration ;
• Le deuxième groupe : l’administration publique, l’enseignement, la santé et l’action sociale,
le secteur de l’information et communication, les industries manufacturières et l’agriculture ;
• Les plus réticents au Byod : on y retrouve d’abord, les activités spécialisées (scientifiques
et techniques) et les services administratifs de soutien, la construction et le commerce ;
• Enfin, les radicalement opposés : les entreprises exerçant des activités financières et
dans l’assurance opposées à 100% au Byod.
15%
17%
19%
21%
23%
25%
27%
29%
31%
70%72%74%76%78%80%
Partdesrépondantsfavorablesou
indifférents
Part des répondants opposés
Comparaison des favorables / opposants au Byod
par taille d'entreprises
50 à 99 salariés
100 à 249 salariés
250 à 499 salariés
500 à 999 salariés
1 000 à 4999 salariés
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 22
Enfin, la dernière couche pour évaluer la pertinence est le contexte individuel du métier et de
l’activité :
• Dans le cas des métiers purement sédentaires qui n’ont pas de pertinence à avoir même
un ordinateur portable et ne pouvant être exercés en télé-travail, le Byod n’est pas
recommandé ;
• Pour tous les autres métiers, qu’ils soient en mobilité aujourd’hui ou demain, alors le Byod
peut être une piste pour l’entreprise.
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
60%65%70%75%80%85%90%95%100%
Partdesrépondantsfavorables
Part des répondants opposés
Comparaison des favorables / opposants au Byod
par secteurs
Activités financières et d'assurance
Activités immobilières
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de
soutien
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
Commerce de gros ou de détail
Construction
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
Information et communication
Transports, hébergement et restauration
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 23
Dans tous les cas, le chef d’entreprise ne peut imposer un modèle unique à ses équipes.
Comme nous l’avons vu, l’imposition, par elle-
même, crée des mécanismes de contournement
voire de transgression de la règle. Une logique
plus au service ou à la carte multiplie les
chances de succès et d’adhésion à la
démarche.
Il est préférable d’interroger les salariés et de
savoir quel est leur ressenti par rapport à cette
politique d’entreprise pour les associer à ce
nouveau partage de responsabilité.
Les salariés ressentent quotidiennement plus
de besoins de mobilité : cela leur permet
d’exprimer leurs besoins en termes de
téléphone mobile, de postes de travail et de bureau. Le Byod est un bon révélateur des
envies individuelles et des pistes d’amélioration des conditions de travail pour l’employeur,
qui peut alors moduler la réponse de l’entreprise selon les catégories et envies de son
personnel.
xiv. LES ELEMENTS DE LA DECISION
Les premiers éléments de décision doivent concrétiser un intérêt business pour l’entreprise :
• Votre entreprise cherche-t-elle des leviers de réduction des coûts et d’amélioration de la
performance ?
• Votre entreprise doit-elle gérer des intégrations rapides d’effectifs à cause du
renouvellement naturel, de pics de saisonnalité ou de recrutements de CDD ?
• Les coûts SI et télécom sont-ils un sujet de contrariété pour la direction ?
• Les salariés de votre entreprise pratiquent-ils la mobilité (travail hors lieu et télétravail) ?
• Votre entreprise a-t-elle besoin de se différencier sur son marché par ses initiatives
digitales ?
Viennent alors les questions d’enjeu pour les salariés :
• Souhaitent-ils choisir leur équipement ? Font-ils régulièrement des demandes en ce
sens (ex : renouvellement de matériel, poste de travail spécifique…) ?
• Font-ils également remonter des besoins de télé-travail ? De plus se déplacer (chez les
clients, prospects, fournisseurs…) ?
Si l’une de ces questions se pose, alors viennent des éléments de faisabilité :
• Quels sont les salariés les plus favorables à ces changements (cf. partie précédente du
document, ce ne sont pas nécessairement les plus jeunes !) ?
• Comment sera perçue cette transformation par les équipes ?
• Votre équipe SI et votre SI sont-ils globalement prêts à faire ce saut ?
• Les outils informatiques de votre entreprise sont-ils déjà accessibles via internet ?
• Les infrastructures de votre entreprise sont-elles compatibles à l’accès internet (ex :
connexion Wifi…) ?
Après avoir basculé sur 100% d’ordinateurs portables,
une PME de 400 personnes dans les services
cherchait à optimiser le coût de son poste de
travail.
Ses dirigeants envisageaient de remettre des
ordinateurs fixes à tous les collaborateurs
sédentaires.
Les salariés ont exprimé un souhait de rester sur des
ordinateurs portables, que ce soit pour avoir des outils
de mobilité ou pour pouvoir faire du télé-travail.
Le projet a cherché d’autres sources d’optimisation.
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
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xv. LES QUESTIONS ET RISQUES DE SECURITE
La sécurité n’est pas un sujet léger.
La multiplication des attaques et des vols en ligne montre à quel point la criminalité digitale s’est
déjà organisée ! Les exemples donnés par Caleb Barlow dans une de ses conférences TED font
froid dans le dos.
Toutefois, avant de sombrer dans la paranoïa contagieuse du tout-sécuritaire (qu’aucun éditeur
d’anti-virus ne garantit dans son contrat), revenons aux causes d’exposition :
• Les attaques exogènes (le « hacking ») représentent la moitié des risques courus. En
général, cette moitié attire toute l’attention, car les attaques sont externes, désagréables et
parfois très douloureuses ;
• L’autre moitié vient plutôt de causes endogènes à l’organisation et aux individus qui la
composent. Cette moitié attire moins l’attention :
o Un individu sur 5 rend public – lui-même – des données. On appelle cela une
« fausse manipulation » !
o Un autre cas sur 5 vient d’un vol ou perte. C’est un « défaut d’attention ».
o La dernière partie vient d’un vol interne, c’est-à-dire de quelqu’un connu ou encore
« de la partie » avant – voire après – le vol.
Le Byod ne résout certainement pas ces problèmes en tant que tel.
Ces problèmes doivent être traités les uns après les autres avec la politique Byod, selon votre
contexte et votre niveau de risque par population. La sécurité doit être incluse dans le projet de
passage en Byod ; cette étude sur la sécurité actuelle et celle envisagée avec le Byod peut
d’ailleurs servir à partager une évaluation des risques réels de l’entreprise.
Le Byod a la vertu d’ouvrir le sujet de la sécurité de l’entreprise de façon plus personnelle :
le salarié redouble de vigilance en se sachant à la fois acteur de la sécurité et en exposant aussi
son outil personnel.
46%
22% 21%
10%
Attaques externes Diffusion accidentelle Vol ou perte de l'ordinateur Vol interne
Principales raisons des failles de sécurité
- Symantec : Internet Security Threat Report, volume 21 (Avril 2016) -
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 25
Par ailleurs, les entreprises qui nous ont déclaré37
interdire le Byod sont celles qui s’exposent
dans les faits au plus grand nombre de risques :
• Seul un répondant sur deux affirme sans détour que la politique
d’interdiction du Byod n’est pas contournée dans ces entreprises ;
• Les politiques d’interdiction n’empêchent pas complètement les
accès depuis l’ordinateur ou téléphone personnels, qui sont
devenues de pratiques fortement entrées dans les mœurs ;
• Dans plus de 50% des entreprises qui ont interdit l’usage des outils
personnels dans le cadre professionnel, les salariés ont en fait
accès à leurs emails sur un outil personnel ;
Les entreprises qui pensent avoir renforcé leur sécurité en décrétant
l’interdiction sont souvent plus en risque qu’elles l’estiment : elles peuvent passer à côté des
usages et accès réels au SI par les collaborateurs. De plus, les collaborateurs utilisant ces accès
ne sont pas experts en sécurité et peuvent donc, contre leur volonté, déclencher des failles au
détriment de l’entreprise.
37 Entretiens et questionnaires focalisés ISlean consulting avec 50 PME et ETI en France – juillet 2016 / février 2017
Je ne sais
pas
37%
Non
50%
Oui
13%
L'interdiction d'utiliser du matériel personnel à
des fins professionnelles est-elle contournée ?
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
Accès Email Accès
Agenda
Accès
Contacts
Accès
documents
d'entreprise
Accès
applications
Accès
Gestion des
temps et frais
Accès
Réseaux
sociaux
d'entreprise
Pourcentage de répondants ayant des accès sur leur matériel
personnel malgré la politique BYOD interdit
En 2008, l’Iphone
commence à avoir
de très nombreux
fans dans un
grand groupe en
France (SSII à
l’époque, ESN
aujourd’hui). Un
grand nombre de
salariés réclament
à la DSI d’avoir
l’accès à la
messagerie
depuis leur
Iphone.
Le DSI refuse et
décrète
l’interdiction de
l’usage de l’Iphone
pour toute
l’entreprise (car
l’Iphone est « non
sécurisé »).
Quelques mois
plus tard, le DSI se
rend compte qu’un
développeur de
l’entreprise a
posté un mode
opératoire pour
« hacker » la
messagerie
d’entreprise
depuis son Iphone
personnel sur le
Wiki de l’un des
pays du groupe.
Il décide
d’assouplir sa
politique et de
mettre en place du
Cyod et inclut
l’Iphone dans le
catalogue.
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 26
xvi. LE BYOD DANS VOTRE TRANSFORMATION DIGITALE
Chaque entreprise mérite une approche dédiée et adaptée à son contexte.
Ce paragraphe présente une démarche type – avec ses limites – et les principaux chantiers de
chaque étape.
Selon le contexte, l’entreprise doit d’abord choisir le périmètre du Byod : sur les télécoms, sur
l’ordinateur, voire les deux en même temps (à définir lors de la première phase).
Face à l’enjeu de transformation auprès des salariés, nous recommandons de procéder au travers
d’une expérimentation :
• Inspirée des pratiques digitales, cette démarche permet à l’entreprise d’avancer, tester et
apprendre par petits pas, sans le « grand soir » ou traumatisme du projet « cathédrale »
parfois abandonné après 5 ans ;
• L’entreprise conserve sa capacité à abandonner ou suspendre le projet à l’issue de
l’expérimentation si aucun bénéfice n’est constaté ;
• Enfin, l’expérimentation aide à faire bouger les lignes sur de nombreux sujets qui peuvent
demander du temps de concertation en dehors de toute considération technique.
Pour cette démarche, les acteurs incontournables – au-delà des collaborateurs – sont au moins :
• La DG : elle porte la vision d’ensemble et détermine l’intérêt à agir en donnant la direction ;
• La DRH : elle portera les nouvelles modalités pouvant faire adhérer les salariés, à savoir
l’indemnité. Ce sera la première question des collaborateurs, y compris les plus motivés ;
• La Finance : elle jouera un rôle majeur dans le financement du projet et sera preneuse des
gains issus de la transformation, à condition qu’elle participe à leur identification ;
• La DSI : elle aura à charge de nombreux sujets techniques (infrastructures, sécurité…). En
cas de forte maturité digitale et technique (Cloud, plateformes, relations avec l’éco-
système…), la DSI pourra être un vecteur d’accélération. Dans le cas contraire, elle vivra
cela comme un poids supplémentaire sur son propre plan de transformation au digital.
BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE
MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 27
6. POUR FINIR
xvii. LE PANEL SPECIFIQUE « BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE »
(n =50 entreprises)
Répartition des entreprises de notre panel
par fourchette de chiffre d’affaires
Répartition des entreprises de notre panel
par secteur d’activités
Répartition des répondants de notre panel
par rôle dans l’entreprise
Répartition des entreprises de notre panel
par zone géographique
xviii. EQUIPE DE L’ETUDE
Arnaud Bouclon
Senior consultant
Ayako Dumont
Consultante
Flavie Joos
Consultante
Louis Alexandre
Louvet
Directeur associé
0 à 1 M€
10%
1 à 3 M€
14%
3 à 5 M€
4%
5 à 10 M€
10%
10 à 20 M€
16%
20 à 50 M€
14%
50 à 100
M€
6%
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M€
12%
Plus de 200
M€
14%
Secteur
primaire
6% Secteur
secondaire
26%
Secteur
tertiaire
68%
Directeur
38%
Opérationnel
20%
Reponsabl
e/Chef de
projet
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Paris
10%
Région
parisienne
30%
Régions
60%

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Baromètre Byod et entreprise en France - ISlean consulting

  • 1. Paris, mai 2017 LE BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE : UN COMBAT PERDU D’AVANCE ? PANORAMA DES PRATIQUES DES PME ET ETI EN FRANCE
  • 2. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 1 ISLEAN CONSULTING EST UN CABINET DE CONSEIL EN STRATEGIE ET MANAGEMENT, SPECIALISE DANS LA CONCEPTION ET L’EXECUTION DE PROJETS DE TRANSFORMATION INNOVANTS. SPECIALISTE DU NUMERIQUE, ISLEAN CONSULTING INVENTE, AVEC SES CLIENTS, L’ENTREPRISE DE DEMAIN : ● CONNECTEE : POUR TIRER PART D’INTERNET QUI MET EN RELATION CHACUN AU MONDE ENTIER ; ● APPRENANTE : CAR L’ENVIRONNEMENT EST CHANGEANT ET COMPLEXE ; ● LIBEREE : POUR PERMETTRE AUX EQUIPES DE PLUS EN PLUS FORMEES, CAPABLES D’AUTONOMIE ET D’INNOVATION, DE SE REALISER. NOUS INTERVENONS POUR TIRER PARTI DE NOUVEAUX OUTILS NUMERIQUES ET EN FAIRE LES LEVIERS DE LA TRANSFORMATION DES ENTREPRISES.
  • 3. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 2 1. PREAMBULE : POURQUOI CETTE ETUDE MAINTENANT ?............................................... 3 2. INTRODUCTION ET CONTEXTE.............................................................................................. 4 I. CONCEPTS UTILISES : LE BYOD ET SES ENFANTS........................................................................... 4 II. OBJECTIFS, METHODOLOGIE DE L’ETUDE ET REMERCIEMENTS ...................................................... 5 3. LA TRANSFORMATION DES COMPORTEMENTS ET DES USAGES EN FRANCE........... 6 III. DES FRANÇAIS PLUS EQUIPES POUR ETRE NOMADES ET CONNECTES........................................... 6 IV. UNE MONTEE DE LA MOBILITE ET DE NOUVELLES RELATIONS A L’EMPLOI..................................... 8 V. LA PERILLEUSE DECONNEXION DES ENTREPRISES FACE AUX ATTENTES DIGITALES .................... 10 4. LE PANORAMA CONTRASTE DU BYOD DANS LES PME ET ETI .................................... 13 VI. LE BYOD : UN CONCEPT REVOLUTIONNAIRE EN FRANCE ? ........................................................ 13 VII. LA CONNAISSANCE DU BYOD PAR NOTRE PANEL...................................................................... 13 VIII. LES POLITIQUES BYOD DES PME ET ETI DE NOTRE PANEL ...................................................... 15 IX. LA PREFERENCE POUR LE BYOD TELCO..................................................................................... 16 X. LES AVANTAGES PERÇUS DU BYOD ........................................................................................... 17 XI. LES FREINS FACE AU BYOD ....................................................................................................... 18 5. LE BYOD, UN ATOUT DANS LA TRANSFORMATION DIGITALE DES PME ET ETI........ 20 XII. LE BYOD N’EST PAS UN GADGET POUR LES PARISIENS DE LA GENERATION Y............................ 20 XIII. LA CAPACITE D’ADOPTION DU BYOD PAR TAILLE ET SECTEUR DES PME ET ETI....................... 21 XIV. LES ELEMENTS DE LA DECISION............................................................................................... 23 XV. LES QUESTIONS ET RISQUES DE SECURITE................................................................................ 24 XVI. LE BYOD DANS VOTRE TRANSFORMATION DIGITALE................................................................. 26 6. POUR FINIR ............................................................................................................................. 27 XVII. LE PANEL SPECIFIQUE « BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE » ................................... 27 XVIII. EQUIPE DE L’ETUDE ............................................................................................................... 27
  • 4. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 3 1. PREAMBULE : POURQUOI CETTE ETUDE MAINTENANT ? De loin, le Byod peut sembler un sujet technique voire une tendance obsolète pour la France. Nous sommes convaincus du contraire et que cela doit faire partie de la réflexion du dirigeant dans la transformation digitale de son entreprise. En 2013, le Gartner1 a prédit qu’en 2017, la moitié des salariés auraient basculé en Byod. Le Gartner promettait alors une forte accélération de la transformation digitale en entreprise : chaque employé pouvait utiliser ses outils personnels (téléphone mobile et ordinateur) dans le cadre professionnel. En 2017, cette prédiction semble avoir raté son envol en France ! Est-ce dû à un retard à l’allumage des entreprises françaises ou à une difficulté plus profonde ? La littérature sur le sujet semble s’arrêter en 2015, avec des prophéties recensant les dangers de ce genre de politique pour une entreprise. Ces points de vue2 , souvent à charge en France, promettent à leur lecteur un vrai chemin de croix : techniquement compliqué, socialement inadapté, juridiquement risqué… Ce prisme oublie les profondes transformations du monde dans lequel nous vivons : le taux d’équipement personnel atteint des sommets et tout le monde est devenu accro aux usages numériques3 , au moins à titre personnel. • Comment encore expliquer à ses employés que leur organisation leur refuse la puissance de leurs propres outils personnels ? • Comment demander à ses employés de faire preuve d’innovation et de créativité sans réflexion sur les nouveaux usages de la transformation digitale ? La révolution digitale est une profonde remise en cause de nos habitudes. « Pour passer à l’étape suivante, les organisations doivent assumer la règle cardinale de la révolution numérique : faire droit au désir d’autonomie et de responsabilité de leurs collaborateurs qui ne comprennent plus la différence croissante entre la puissance de comprendre et d’agir dont ils disposent à domicile et celle que leur concède chichement leur employeur. »4 Nous avons posé la question à des entreprises pour mieux comprendre la situation actuelle et les leviers de décision sous-jacents au Byod dans les PME et ETI en France. Même si notre panel a les défauts d’un… panel, il représente déjà des contrastes forts au sein des entreprises. Si les rares entreprises qui ont franchi le pas en sont satisfaites, la majorité des autres entreprises a souvent repoussé le traitement du sujet. Certaines entreprises se pensent d’ailleurs protégées en interdisant le Byod, alors que les pratiques digitales ont creusé des canaux parallèles parfois au détriment de la sécurité ! Le Byod peut devenir un chantier gagnant pour tous vers l’entreprise de demain : connectée, apprenante et libérée. Louis-Alexandre.Louvet@islean-consulting.com 1 « Bring Your Own Device: The Facts and the Future », Gartner Avril 2013 2 CF. partie dédiée « Byod – un concept révolutionnaire en France » 3 CF. partie dédiée aux tendances numériques en France 4 Pierre Pezziardi et Henri Verdier « Des startups à l’Etat plateforme », janvier 2017
  • 5. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 4 2. INTRODUCTION ET CONTEXTE i. CONCEPTS UTILISES : LE BYOD ET SES ENFANTS Venus des Etats-Unis, les concepts ont encore des acronymes hérités des formules anglaises. Si les notions méritent d’être clarifiées en début de document, leur absence de traduction dans le vocabulaire français est aussi un signal de leur niveau d’adoption en France. Concept Définition BYOD Bring Your Own Device ou en français « Apportez Votre Équipement Personnel » est une nouvelle tendance qui consiste à amener son matériel informatique personnel (ordinateur, tablette, mobile) sur son lieu de travail pour un usage professionnel. La CNIL a tenté de vulgariser le terme « AVEC » pour traduire cette notion5 . BYOD poste de travail BYOD spécifique pour le poste de travail (ordinateur) BYOD telco BYOD spécifique au matériel de télécommunications (mobile, tablette…) BYOD toléré Situation dans laquelle l’entreprise n’a pas mis en place de politique particulière. Les salariés peuvent apporter et utiliser leurs appareils personnels en plus des outils fournis par l'entreprise BYOD généralisé Situation dans laquelle l’entreprise propose aux salariés de ne plus leur fournir de matériel (ordinateur et téléphone) et d’utiliser leur matériel personnel pour un usage professionnel, généralement en échange d’une compensation financière. Les salariés ont la possibilité légale de refuser d’adhérer à cette politique. BYOD partiel Situation dans laquelle le BYOD est mis en place seulement pour les téléphones mobiles. BYOD interdit Situation dans laquelle l’entreprise interdit que le salarié utilise son matériel personnel dans le cadre professionnel. COPE Corporate Owned Personaly Enabled est une politique dans laquelle l’entreprise autorise l’usage privé du matériel informatique professionnel qu’elle fournit à ses salariés. CYOD Choose Your Own Device est une politique dans laquelle l’entreprise propose aux salariés de choisir dans un catalogue le matériel professionnel qu’elle leur fournit. 5 CF. « Byod : quelles sont les bonnes pratiques », CNIL, 19 février 2015 dans lequel la CNIL traduit le Byod en AVEC pour « Apportez Votre Equipement personnel de Communication »
  • 6. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 5 ii. OBJECTIFS, METHODOLOGIE DE L’ETUDE ET REMERCIEMENTS Notre étude a pour objectifs d’aider les entreprises (PME et ETI) en France à mieux prendre connaissance du sujet Byod. Pour cela, ce document vise à : • Poser le contexte d’évolution des usages en France en donnant quelques comparaisons d’autres pays ; • Définir des concepts et des politiques d’usage des outils numériques dans l’entreprise (Byod, Cyod…) ; • Dresser un panorama des usages actuels du Byod par entreprises (ETI et PME) ; • Alimenter la réflexion du dirigeant et de son entreprise sur le sujet de la mobilité et des opportunités numériques dans son contexte ; • Identifier les actions et risques possibles pour son entreprise. Pour cette étude, nous avons utilisé : • Des données quantitatives, recueillies auprès de 800 personnes, et d’abord utilisées dans le cadre de notre étude « DE LA TRANSFORMATION DIGITALE A LA REVOLUTION INDUSTRIELLE / Regards croisés dirigeants – salariés » publiée fin 2016 et menée avec Harris interactive ; • Des données qualitatives, recueillies directement auprès de 50 entreprises en France, par interview et formulaire entre juillet 2016 et février 2017 ; • De nombreux documents publics dont nous citons les sources. NOTICE DE LECTURE Nous n’avons pas l’ambition de définir un plan de route exhaustif et personnalisé. Nous souhaitons ouvrir des voies de réflexion et d’amélioration pour les PME et ETI à partir de l’observation des pratiques sur le marché. Nous proposons donc un panorama et des repères sur les usages d’outils numériques pour contribuer à l’efficacité des équipes et des entreprises, sur la base des usages émergents ou plus mûrs des technologies, de retours d’expériences et d’exemples appliqués. Connaissant les risques de point de vue sur un panorama aux réalités individuelles très variées, et la volatilité des sujets numériques, dont la durée de vie est parfois de quelques mois, nous serons heureux de répondre aux questions voire aux contradictions que cette étude pourra déclencher. REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier l’ensemble des 50 entreprises ayant accepté de témoigner dans notre panel (présenté en fin de document). Nous remercions chacune des personnes qui a pris le temps de répondre à notre questionnaire et d’échanger sur ses pratiques, sa vision et sa satisfaction actuelles, de façon ouverte et transparente.
  • 7. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 6 3. LA TRANSFORMATION DES COMPORTEMENTS ET DES USAGES EN FRANCE iii. DES FRANÇAIS PLUS EQUIPES POUR ETRE NOMADES ET CONNECTES Les équipements de communication deviennent d’abord des moyens de se connecter à internet. Le téléphone mobile est devenu l’équipement de communication de référence pour les français6 : • 93% de taux d’équipement en téléphonie mobile en France (supérieur aujourd’hui de 5 points à celui en téléphonie fixe) ; • 58% des personnes non équipées de téléphone fixe pensent que ce n’est pas du tout important ; Le taux d’équipements de mobilité (tablette et smartphone) poursuit sa croissance à un rythme soutenu7 : • 40% des français sont désormais équipés en tablette (+ 5 points en un an) ; • 65% ont un smartphone, soit une augmentation de 7 points en un an. Source : CREDOC, enquêtes « conditions de vie et aspirations » (vague de juin de chaque année) Pour la première fois, toujours selon l’étude CREDOC, la situation la plus répandue est le triple équipement en ordinateur-tablette-smartphone (30%, +5 points), devant le double équipement ordinateur-smartphone (29%, +2 points). 6 « Le Baromètre du numérique en 2016 », étude Credoc 7 « Le Baromètre du numérique en 2016 », étude Credoc 11 24 47 55 60 63 67 70 74 75 78 82 83 85 88 89 90 92 93 4 6 14 19 23 31 36 40 45 55 61 67 71 75 78 81 82 83 85 17 29 39 46 58 65 4 8 17 29 35 40 23 28 34 36 39 48 53 55 60 66 69 74 76 78 81 83 82 80 82 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Taux d'équipement par matériel en France Population de 12 ans et plus en % Téléphone mobile Internet Smartphone Tablette Au moins un ordinateur
  • 8. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 7 Avec l’amélioration de l’infrastructure en France, les usages avec un téléphone mobile connecté se développent fortement depuis 3 ans : • Les connexions mobiles se font à 78% en 3 ou 4G en France8 ; • Les français passent dorénavant en moyenne 1 heure 8 minutes par jour sur internet via téléphone mobile (sur plus de 3 heures 40 sur internet avec leurs ordinateurs fixes ou portables)9 ; • Tous les usages identifiés sont en forte hausse pour les utilisateurs de téléphone mobile ; • La navigation sur internet sur un terminal mobile (55%) est l’usage le plus cité10 ; • Dans les derniers usages cités, l’échange de messages texte par internet est également en forte hausse depuis 3 ans et représente quasiment un tiers des usages. Source : CREDOC, enquêtes « conditions de vie et aspirations » (vague de juin de chaque année) 8 GSMA INTELLIGENCE, Q4 201, cité dans « Digital in 2017 - Global overview », janvier 2017, Hootsuite 9 « Digital in 2017 - Global overview », janvier 2017, Hootsuite 10 « Le Baromètre du numérique en 2016 », étude Credoc 3 6 7 6 6 5 10 12 21 29 37 43 52 55 7 14 21 29 36 44 48 28 36 42 17 25 32 0 10 20 30 40 50 60 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Proportion des personnes utilisant un téléphone pour ... Population de 12 ans et plus en % Naviguer sur internet Télécharger des applications Chercher un restaurant, bar… avec la géolocalisation Echanger des messages texte Regard international • Aux Etats-Unis, le taux d’équipement en smartphones en 2016 est de 77%, pour 67% en 2015. Concernant les tablettes, le taux d’équipement des américains est de 51% en 2016, pour 45% en 2015. • Le taux d’équipement en France en 2016 est donc comparable au taux d’équipement aux Etats-Unis en 2015. Source : Pew Research Center, « Mobile fact sheet »
  • 9. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 8 A titre personnel, les français utilisent d’abord des outils de mobilité (téléphone et ordinateur portable) pour se connecter à internet. On constate toutefois que les français sont en léger écart par rapport aux moyennes européennes : • Ils utilisent un peu moins – pour le moment – les téléphones mobiles ou les ordinateurs portables pour se connecter à internet (par rapport à la moyenne européenne) ; • Ils continuent à utiliser plus les ordinateur fixes que la moyenne européenne. Source : « internet use by individuals », Eurostat, décembre 2016 iv.UNE MONTEE DE LA MOBILITE ET DE NOUVELLES RELATIONS A L’EMPLOI La relation à l’emploi évolue vers une diversification des formes et des conditions de travail. • En mai 2015, les salariés représentaient moins d’un travailleur sur deux dans le monde11 . Bien que la France garde un taux élevé de CDI (85% sur l’ensemble de la population des salariés en 201412 ), la tendance est au morcellement de la vie professionnelle. Le recours au CDD en France continue d’augmenter – que certains considèrent comme des contrats de mission (87% des nouvelles embauches se font en CDD en France en 201413 ). • La tendance générale, qui va s’accentuer, est à la diversification des formes d’emploi (salarié ou non, durable ou transitoire, temps complet ou partiel, mono ou multi-employeurs, etc.) qui fait évoluer le droit du travail vers un droit de la personne au travail (ex. compte personnel de formation, compte épargne temps, compte pénibilité, etc.)14 . • Si le terme d’ubérisation est largement répandu et repris par les médias, il couvre de nombreuses ruptures dans les modèles d’affaires, sur la base de plateformes souvent en situation de quasi-monopoles. Nous retiendrons une rupture dans notre contexte : ces plateformes (Uber, taskrabbit…) ont fait émerger une nouvelle gestion du contrat de travail. Distribuant des missions standardisées et/ou très ciblées, elles permettent à des 11 Rapport de l’OIT mai 2015, cité dans http://www.lemonde.fr/economie-mondiale/article/2015/05/19/un-travailleur-sur-deux-dans-le-monde-n-est-pas- salarie_4635793_1656941.html 12 Insee 2014 : En France, 88,5% des 28,6 millions d'actifs sont salariés. Et parmi ces salariés, plus de 85% sont en CDI, près de 10% sont en CDD, 2,4% en intérim et 1,6% en apprentissage. 13 Insee cité par Le Figaro Economie « En France, 70% des nouveaux emploois sont des CDD… de moins d’un mois » 14 Conseil d’Orientation pour l’Emploi : « L’évolution des formes d’emploi » 54% 64% 44% 79% 60% 63% 46% 71% Ordinateur fixe Ordinateur portable Tablette Téléphone mobile Equipements utilisés individuellement pour se connecter à internet (% des utilisateurs d'internet des trois derniers mois) Moyenne EU France
  • 10. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 9 volontaires de trouver rapidement des tâches à accomplir contre rémunération. Le débat est encore très mouvant sur la qualification juridique (procès aux Etats-Unis et procès perdu pour Uber au Royaume-Uni15 , litiges en France entre les URSSAF et les chauffeurs16 , annonce d’Uber d’assurer un revenu minimum à ses chauffeurs17 …), mais a fait émerger une nouvelle relation à l’emploi : plus directe (entre un client de la plateforme et un adhérent) et plus « consommable » pour le professionnel dans le respect du cahier des charges de la plateforme. • Face à ces transformations, le cadre législatif français est contraint de s’adapter. La Loi El Khomri, indépendamment des très nombreuses réactions qu’elle a suscitées, vise à assouplir des éléments du cadre légal (ex : durée du travail, négociation de branche…). La loi s’est intéressée au droit à la déconnexion, rappelant que le numérique peut être, quand il est subi et extrême, source de préjudice personnel. • Enfin, la relation à l’espace de travail est également en train de changer : après le télétravail, qui a permis de limiter les déplacements pour travailler à domicile, on voit apparaitre les espaces de co-working et/ou les tiers-lieux. Les offres de lieu de travail connecté se multiplient et les collaborateurs des entreprises semblent commencer à y prendre goût, au-delà des free-lances. Source : étude ISlean consulting « DE LA TRANSFORMATION DIGITALE A LA REVOLUTION INDUSTRIELLE / Regards croisés dirigeants – salariés » 15 « Au Royaume-Uni, Uber condamné à considérer des chauffeurs comme des salariés », Le Monde, 28 octobre 2016 16 « Uber: les chauffeurs VTC attaquent l'Urssaf », L’Expansion, 2 juin 2016 17 La Tribune, « VTC : pour les syndicats, la médiation de Rapoport a échoué » 7 février 2017 32% 18% 40% 41% 15% 23% 13% 16% 0% 20% 40% 60% 80% 100% Travailàdistance Espacedeco-working ettierslieux A titre personnel, que pensez-vous du télétravail et des tiers-lieux ? Très favorable Plutôt favorable Plutôt défavorable Très défavorable
  • 11. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 10 Ce phénomène n’est pas anecdotique. Que la mobilité soit subie ou voulue, la relation à l’emploi change et dans une économie hautement tertiarisée, le collaborateur doit rapidement être opérationnel dans son nouveau poste, qui inclut son poste numérique de travail. v. LA PERILLEUSE DECONNEXION DES ENTREPRISES FACE AUX ATTENTES DIGITALES Les entreprises – et surtout les PME et ETI en France - sont globalement en retard sur les attentes digitales de leurs clients : alors que 88% des français utilisent internet en 201718 , seule une minorité des PME et ETI ont véritablement intégré internet pour leurs clients, au-delà de la plaquette institutionnelle vitrine en ligne. Sources : baromètre ACSEL de la croissance et du digital, septembre 2016 pour * et ** Notes : * site de vente en ligne ; ** site internet de l’entreprise optimisé pour le mobile La France démontre pourtant une maturité digitale de consommation sur internet : • la France est classée en 6ème position mondiale sur le montant annuel dépensé par utilisateur sur internet19 ; 18 « Digital in 2017 - Global overview », janvier 2017, Hootsuite 19 « Digital in 2017 - Global overview », janvier 2017, Hootsuite Regard international • Aux Etats-Unis, la part de travailleurs dits « contingent workers » (intérimaires, freelances, etc.) est passée de 35% en 2006 à plus de 40% en 2010. • La part de travailleurs à temps partiel est passée de 12% à 16% entre 2005 et 2010. Source : U.S. Government Accountability Office
  • 12. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 11 • 62% de la population active en France achète sur internet20 et 19% le fait via téléphone mobile21 Encore trop peu d’entreprises proposent des outils adaptés à ces nouveaux comportements. Pourquoi les entreprises avanceraient-elles plus vite dans leur digitalisation pour leurs collaborateurs que dans celle pour leurs clients ? Les attentes des collaborateurs ne sont en effet pas vraiment mieux couvertes, comme le confirme notre étude auprès des salariés : les salariés estiment leurs équipements numériques personnels plus performants que ceux fournis par l’entreprise22 . Les collaborateurs interrogés attendent d’abord une clarification des ouvertures du SI de leur entreprise. Les outils fournis par leurs entreprises peuvent être moins performants car ils font partie d’une équation comptable d’amortissement sur 4 ans (ou plus !), ce qui les rend rapidement obsolètes. 20 Part de la population active ayant fait un achat dans le mois sur internet : « Digital in 2017 - Global overview », janvier 2017, Hootsuite 21 GSMA INTELLIGENCE, Q4 201, cité dans « Digital in 2017 - Global overview », janvier 2017, Hootsuite 22 ISlean consulting – Harris interactive « DE LA TRANSFORMATION DIGITALE A LA REVOLUTION INDUSTRIELLE / Regards croisés dirigeants – salariés », décembre 2016 Regard international • Aux Etats-Unis, en 2016, 72% des PME ont un site internet, 26% marchand et 46% non marchand. • 82% des PME qui ont un site internet (marchand ou non marchand) disposent d’un site internet optimisé ou spécifique pour les usages en mobilité. • Les entreprises américaines se distinguent par le soin qu’elles accordent à l’usage d’internet en mobilité. Source : SurePayroll – Monthly small business Scorecard
  • 13. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 12 A performance équivalente, des détails d’ergonomie sur le poste de travail (ex : forme du clavier, résistance du pavé tactile – Touchpad- , poids…) peuvent rendre un ordinateur individuellement difficile à supporter (malgré une évaluation globale acceptable et économique faite par les ingénieurs de la DSI lors du choix d‘achat du matériel pour l’entreprise). Un ordinateur acheté par d’autres aura toujours l’inconvénient de ne pas avoir été choisi par le salarié : tout écart perçu ne sera pas un renoncement personnel mais une contrainte matérielle donnée par l’employeur. La mise en place d’une politique Byod apparaît comme une solution pouvant améliorer la satisfaction des salariés concernant leurs outils de travail. Notre étude révèle qu’en 2017, 4 à 5% des PME et ETI françaises ont une politique de Byod généralisé. Regard international En 2014, 5% des entreprises américaines avaient une politique de BYOD généralisé. La proportion montait à 9% dans les entreprises de moins de 100 salariés à l’époque. Source : https://www.slideshare.net/comptia/slideshare-charts-2014-mobility-study - Calculs ISlean consulting
  • 14. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 13 4. LE PANORAMA CONTRASTE DU BYOD DANS LES PME ET ETI vi.LE BYOD : UN CONCEPT REVOLUTIONNAIRE EN FRANCE ? Un an avant l’étude Gartner prédisant la montée en puissance du Byod pour les entreprises dans le monde, la France semblait déjà en retrait de ce mouvement23 . En 2012, sur 9 pays étudiés24 , la France : • a le plus faible nombre d’employés qui utilisent des outils mobiles ; • a la plus faible part de DSI favorables au Byod pour leur organisation (40%) ; • a la plus grande proportion d’entreprises qui interdisent le Byod ou font le minimum sans politique ou support de l’entreprise (51%). En 2015, des voix expertes expliquent que le Byod ne peut être que marginal en France : • sur le plan de l’acceptation individuelle, la CNIL indique que « les outils personnels ne peuvent être utilisés qu’à titre subsidiaire dans un cadre professionnel » 25 en s’appuyant sur le code du travail ; • évoquant les risques de sécurité, l’ANSSI indique que « sauf à utiliser des solutions de cloisonnement dont il a été vérifié qu’elles répondent aux besoins de sécurité de l’entreprise, [l’ANSSI recommande d’] utiliser des ordiphones professionnels dédiés à cet usage » 26 ; • la CGPME, dans son guide de bonnes pratiques rédigé avec l’ANSSI, donne l’exemple du salarié motivé qui met en danger son entreprise, en travaillant tard le soir, depuis chez lui sur son ordinateur personnel27 . En 2017, nous estimons que c’est au chef d’entreprise de faire son choix et de voir l’opportunité de cet usage pour son entreprise. Nous entendons jouer notre rôle au travers de ce document pour les chefs d’entreprise, en complétant ces points de vue d’autorités administratives, avec le point de vue et l’expérience d’entreprises. vii. LA CONNAISSANCE DU BYOD PAR NOTRE PANEL Une légère majorité (61%) des PME et ETI de notre panel28 connaissent le Byod : • Un quart des PME et ETI interrogées connaissent bien le sujet : o 14% des personnes interrogées ont déjà pratiqué le Byod dans leur carrière ; o 10% ont également mené une étude pour leur entreprise ; • 38% des entreprises de notre panel déclarent avoir entendu parler du Byod ; • 38% des PME et ETI de notre panel ne connaissent pas le terme Byod. 23 « BYOD: A Global Perspective » CISCO ISBG, Survey report, 2012 24 Etats-Unis, Inde, Chine, Brésil, Mexique, Royaume-Uni, France, Allemagne et Russie 25 « Byod – quelles sont les bonnes pratiques ? » CNIL, 19 février 2015 26 « Recommandations de sécurité relatives aux ordiphones » ANSSI – Note pour le 1er Ministre, Juillet 2015, No DAT-NT-010/ANSSI/SDE/NP du 28 juillet 2015 27 « Guide des bonnes pratiques informatiques » Mars 2015, CGPME, Recommandation 11 - Séparer les usages personnels des usages professionnels 28 Entretiens et questionnaires focalisés ISlean consulting avec 50 PME et ETI en France – juillet 2016 / février 2017
  • 15. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 14 Pour ceux qui en ont entendu parler, les avis sont très tranchés en général : • « c’est une lubie sans lendemain » et « je suis totalement contre » pour certains ; • « on ne se posera peut-être même plus la question dans 10 ans » et « quelques règles à mettre en place, ça va se déployer dans les TPE/PME/ETI d'ici 10 ans » pour les autres. Certains expliquent l’écart constaté entre le niveau de connaissance et le niveau d’usage par des blocages générationnels « Ce n'est pas pour tout de suite dans les PME et ETI, la génération qui va faire son choix en fonction de son degré de liberté n'est pas encore arrivée ». D’autres présentent des points techniques : ils mettent en avant le besoin d’un accès à internet sécurisé « il faut du wifi partout mais ça c'est en marche. Et mettre les logiciels de sécurité qui vont bien pour les équipements. ». Enfin, les plus pragmatiques pensent à la faisabilité d’une telle politique pour conserver le bon niveau matériel : il faut avoir une compensation financière pour pouvoir « investir dans une bonne machine. Mon ordinateur personnel pèse 3,5 kg et n'est pas fait pour être déplacé régulièrement ». Les salariés souhaitent ne pas perdre les moyens d’avoir des équipements performants et leur facilitant la vie professionnelle. Pour ceux qui ne connaissaient pas le Byod (au début de notre échange), les réactions de conclusion sont également tranchées : • C’est le rôle de l’employeur « Je reste comme je suis ! On me donne un ordinateur et je l'utilise comme je veux. » ou une aberration externe « Je suis étonnée que cela soit pratiqué, à cause des investissements nécessaires en matière de sécurité. » ; • Certains s’enthousiasment pour cette « super opportunité pour les employés et les entreprises ! » pour mieux libérer le capital humain de l’entreprise et répondre aux attentes des jeunes générations. Et d’y voir également un vrai enjeu pour notre économie tertiaire en France : « Sur des secteurs de service cela doit bien s'adapter »… Toutefois, même quand le terme Byod n’est pas connu, l’utilisation (ou non) de ses propres outils au travail est dans les faits déjà plus en marche qu’il n’y parait dans les PME et ETI, notamment au niveau des politiques mises en place par l’entreprise. Vous ne connaissez pas 38% Vous en avez entendu parler 38% Vous avez fait une étude dans votre entreprise 10% Vous avez déjà pratiqué dans votre carrière 14% NIVEAU DE CONNAISSANCE DES RÉPONDANTS CONCERNANT LE BYOD
  • 16. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 15 viii. LES POLITIQUES BYOD DES PME ET ETI DE NOTRE PANEL Parmi notre panel de PME et d’ETI en France29 : • 10% ont une approche volontaire sur le Byod, en l’adoptant de façon complète ou partielle, • 50% des entreprises le tolère et nous verrons plus tard les risques que cela comporte ; • 18% ont mis en place des politiques alternatives de COPE (à 16%) ou de Cyod (à 2%) ; • 18% des entreprises ont pris position pour interdire le Byod à leurs salariés. Note : cf. la partie glossaire en début de document pour la définition des termes Byod, Cyod, COPE… Les entreprises ayant adopté le Byod généralisé (toutes les applications de l’entreprise sont accessibles à tous les terminaux de ses salariés partout et tout le temps) restent minoritaires. Toutefois, les salariés de ces entreprises interrogés sont satisfaits de la politique menée. Les avantages cités sont : • d’abord les gains en souplesse personnelle : horaire et en lieux de travail associés à la mobilité dans le travail ; • ensuite, viennent les gains en réduction des coûts pour l’entreprise (formation à l’outil, support et remplacement…). Contrairement aux idées d’origine, les entreprises ayant mis en place le Byod ne constatent pas d’effets particuliers de ce levier sur le service au client ou sur la productivité. Le Byod toléré est souvent une situation de compromis ou d’attente. L’entreprise laisse faire, sans réellement prendre parti : ses salariés qui veulent utiliser leurs outils personnels ont accès aux services numériques suffisamment modernes pour être accessibles, mais l’entreprise n’a pas de politique active en la matière (pas de stratégie SI pour mettre le SI au niveau des standards internet ou envie de basculer sur le SaaS pour favoriser le Byod). Le COPE30 est le pendant avec un peu plus de contrôle : l’entreprise a conscience que ses salariés utilisent l’ordinateur professionnel pour avoir accès à leurs services numériques personnels. A 29 Entretiens et questionnaires focalisés ISlean consulting avec 50 PME et ETI en France – juillet 2016 / février 2017 30 CF. Glossaire Byod généralisé 4% Byod partiel 6% Byod toléré 50% COPE 16% Cyod 2% Byod interdit 18% Autre politique 4% POLITIQUES MISES EN ŒUVRE DANS NOTRE PANEL PME ET ETI
  • 17. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 16 l’inverse, l’entreprise a aussi conscience que si elle bride l’utilisation du matériel professionnel à l’usage privé de ses salariés, cette règle sera probablement outrepassée. Elle tolère donc cet usage depuis ses postes de travail, notamment en ne bloquant pas les accès à certains réseaux sociaux ou encore site de vidéos en ligne. Sur le plan juridique, l’équipement et, sauf charte d’entreprise contraire, toutes les opérations et données sont la « propriété » de l’employeur. Le Cyod31 est peu utilisé dans les PME et ETI de notre panel : cette politique est plutôt en effet destinée aux grands groupes pouvant garder des effets volumes sur des catalogues à plusieurs produits, alors que l’ajout de plusieurs produits dans un catalogue devant servir à 50 - ou même 1 000 - personnes, pose plus de problèmes qu’il n’apporte d’avantages pour les PME et ETI. Quant au Byod interdit, au-delà d’une volonté de l’entreprise de garder le contrôle sur le parc informatique (et sa sécurité), il est ressorti de nos entretiens que cette démarche peut venir aussi des habitudes budgétaires avec l’affectation du matériel en immobilisation : l’entreprise et sa DSI achètent des équipements qui vont dans des comptes pouvant être amortis sur 3 à 7 ans. On retrouve les mêmes arguments que ceux au début du SaaS : la préférence pour la prévisibilité par rapport aux variations en cours d’année (quand bien même ces variations permettent de réduire les coûts en cas de départ de collaborateurs). ix.LA PREFERENCE POUR LE BYOD TELCO Au travers de nos entretiens, nous avons pu constater une assez nette différence de la projection des salariés dans une politique de Byod selon le matériel qui se retrouve aussi dans les pratiques indiquées lors de notre enquête32 . 31 CF. Glossaire 32 ISlean consulting – Harris interactive « DE LA TRANSFORMATION DIGITALE A LA REVOLUTION INDUSTRIELLE / Regards croisés dirigeants – salariés », décembre 2016 84% 41% 8% 44% 8% 15% Ordinateur Smartphone Dans le cadre de votre travail, qui fournit le matériel que vous utilisez ? L'enterprise Les deux Equipement personnel
  • 18. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 17 La plupart de nos interlocuteurs se sentaient plus enclins à mettre en place et « vivre » le Byod telco. Ce constat avait également été observé dans une étude33 : 80% des projets recensés à l’époque étaient dans le périmètre mobiles et tablettes. Nous avons entendu quatre raisons principales à cette orientation : • Remédier à la gestion de deux téléphones : avec un téléphone Byod, le salarié n’a plus à dépendre de deux mobiles (son personnel et son professionnel) avec tous les inconvénients liés ; • Eviter l’insatisfaction du modèle du smartphone : il existe plus de modèles et d’OS sur mobiles que sur les ordinateurs. Il est donc plus courant d’être insatisfait et perdre en productivité sur un modèle qui ne nous convient pas ; • Elargir l’accès aux mobiles à de nouveaux salariés : le Byod telco permet de donner accès à des outils et informations professionnelles à des salariés non-éligibles aux mobiles d’entreprise ; • Utiliser son mobile en mobilité (plus que son ordinateur) : le Byod telco arrive devant le Byod poste de travail, car le mobile est moins lourd à transporter au quotidien ! x. LES AVANTAGES PERÇUS DU BYOD Commençons par poser le cas générique du Byod sous l’angle économique : • Prenons l’hypothèse d’une entreprise qui indemnise ses salariés 50 € par mois pour l’usage de son matériel (ordinateur personnel) pour travailler ; • Cela représente 600 € par an. Selon la gamme de matériel qu’il souhaite utiliser, le salarié peut donc tous les 18 mois renouveler son ordinateur pour 900 € ou le renouveler tous les deux ans pour 1200 €. Il s’agit plutôt d’ordinateurs moyen / haut de gamme sans obsolescence. Pour les salariés qui trouvent majoritairement aujourd’hui que les outils qu’ils choisissent sont meilleurs que ceux de l’entreprise, le Byod représente un gain de liberté et de confort dans le travail. • Les salariés sont responsabilisés au quotidien sur leurs outils qu’ils peuvent personnaliser comme ils les souhaitent. • Ils changent de matériel à leur rythme, selon leurs souhaits et leurs besoins d’équipement. Pour l’entreprise, le retour sur investissement immédiat est facile à calculer : les charges pour la gestion de parc de matériel et pour le support informatique étant toujours très élevées. Ce qui est économisé lors de ces opérations de renouvellement : • Les coûts d’achat du poste de travail : l’entreprise n’a plus d’équipe pour comparer les postes de travail, tenir à jour un catalogue, lancer des appels d’offres, voire négocier avec les constructeurs…) ; • Les coûts d’installation technique du poste : l’entreprise n’a plus besoin d’ingénieur spécialiste pour installer le poste de travail, avec un master spécifique (image du disque dur et de la configuration du poste) d’entreprise - à maintenir également et à installer ; 33 Les synthèses – N°44 – « Byod : peut-on laisser la sphère privée s’inviter dans l’entreprise », Solucom 2014
  • 19. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 18 • Les coûts de supports lors des pannes : l’entreprise n’a plus ni besoin – ni le droit - d’intervenir sur les postes de travail lors des pannes. Le salarié est responsable de gérer le remplacement de son appareil. • Le remplacement du matériel cassé ou volé : selon la politique que vous mettez en place, vous n’aurez a priori plus de remplacement à prévoir pour ce matériel ni de frais d’assurance à payer. xi.LES FREINS FACE AU BYOD Les problématiques de sécurité informatique et de compatibilité des applications restent en tête des préoccupations concernant le Byod généralisé. Pour autant, les freins à ce type d’approches sont nombreux : • Le frein technique : pour passer au Byod, il faut une architecture informatique suffisamment compatible avec les standards du web et les approches « Cloud ». Même si des solutions existent pour gérer la transition, l’investissement peut rebuter une DSI qui doit gérer le poids de l’histoire ; • Le frein financier : ce rôle est paradoxalement plus facilement tenu par le DSI que par le DAF. En effet, les achats groupés ont plus d’effet sur les prix des équipements. Si vous achetez cent ordinateurs de façon centralisée, vous pouvez commencer à négocier le prix de l’ordinateur. De plus, le DSI arguera aussi des effets de mutualisation de ses ressources sur les mises à niveau des ordinateurs : le « master » de l’entreprise coûte moins cher quand il est conçu et déployé sur le même modèle d’équipement. • Le frein de la sécurité : ouvrir ses systèmes via internet suscite des craintes d’intrusion externe dans ses systèmes, de piratage voire de vol de données stratégiques. Sans prétendre répondre de façon exclusive à ce risque, on peut simplement se rappeler que les données exfiltrées par Edward Snowden de la NSA l’ont été via des CD gravés directement à partir de son poste de travail de la NSA. Les échecs – même emblématiques – d’un mode de fonctionnement ne sont, certes, pas suffisantes pour justifier l’adoption du mode de fonctionnement contraire, mais rappellent que la sécurité est avant tout une vigilance constante de toute l’entreprise. Le passage au Byod permet de réinterroger les pratiques de la sécurité informatique pour l’adapter sans dogmatisme. • Le frein des juristes ou de la DRH : puisque le Byod nécessite un dédommagement, n’y a-t-il pas un risque fiscal ou social associé à ce flux financier ? A cela, notre propre expérience34 permet de lever les doutes : le contrôleur URSSAF a validé le Byod, en considérant que cela s’apparentait à « l’indemnité outillage » des salariés du BTP, qui apportent souvent leurs outils personnels dans un domaine non informatique ; 34 http://www.islean-consulting.fr/byod-et-urssaf/
  • 20. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 19 • Le frein psychologique et les habitudes des salariés : le plus difficile à combattre. Il y a une sorte de conviction « religieuse » qui veut que « c’est à l’entreprise de fournir les outils des salariés ». Dans notre enquête « DE LA TRANSFORMATION DIGITALE A LA REVOLUTION INDUSTRIELLE / Regards croisés dirigeants – salariés »35 , une majorité de salariés préfère encore aujourd’hui que son entreprise fournisse les outils informatiques, principalement pour ce motif. On voit aussi en deuxième position une forme de scepticisme sur la compatibilité entre leurs équipements personnels et le SI de l’entreprise. • Le frein managérial : les outils ont longtemps été associés au pouvoir. Au début des années 2000, les (grandes) entreprises confiaient des Blackberry aux décideurs ; les tablettes ont par la suite été l’apanage de la direction générale pour s’afficher en comité de direction. Il subsiste des traces de ce gain en statut, comme a pu l’être le véhicule de fonction. Les entreprises doivent déplacer le curseur de la rétention : aller vers davantage de performance des pratiques en s’appuyant sur des outils personnalisés plus que l’historique « prime » psychologique en nature, accessoire de rétention. 35 Etude ISlean consulting / Harris interactive, décembre 2016 20% 39% 69% Les outils de votre entreprise sont plus performants Pour des raisons de compatibilité/conformité avec l’environnement et applications de l’entreprise C'est à l'entreprise d'équiper ses collaborateurs Vous préférez que votre entreprise vous fournisse votre ordinateur parce que...
  • 21. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 20 5. LE BYOD, UN ATOUT DANS LA TRANSFORMATION DIGITALE DES PME ET ETI Chaque entreprise est unique. Les chiffres suivants36 donnent des éléments de référence ou de comparaison au chef d’entreprise pour mieux prendre sa décision. Sans prétendre représenter toute la richesse d’une étude générationnelle, notre analyse bat en brèche le cliché selon lequel le Byod serait plutôt un gadget pour jeune cadre dynamique de la génération Y travaillant dans une grande entreprise à Paris. xii. LE BYOD N’EST PAS UN GADGET POUR LES PARISIENS DE LA GENERATION Y Notre enquête révèle le même poids entre les salariés et managers opposants et ceux favorables entre les entreprises en région et celles en région parisienne. En termes de génération et d’appétence pour le Byod, les résultats peuvent être à contre-courant d’une première impression : • les 25-34 ans de la génération Y sont les plus opposés au Byod de toutes les générations (proches mais encore plus opposés que la génération Z ou Millenials – de 15-24 ans) ; • près de 35% pour les 50-64 ans sont prêts au Byod … 36 Données connectées auprès de 800 salariés et managers en France – juillet / août 2016 (collecte par Harris interactive et retraitements ISlean consulting) 15% 20% 25% 30% 35% 40% 60%65%70%75%80%85%90% Partdesrépondantsfavorablesouindifférents Part des répondants opposés Comparaison des favorables / opposants au Byod par tranches d'âges 15-24 ans 25-34 ans 35-49 ans 50-64 ans
  • 22. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 21 xiii. LA CAPACITE D’ADOPTION DU BYOD PAR TAILLE ET SECTEUR DES PME ET ETI Pour commencer, au niveau de la taille de l’entreprise, nous distinguons trois groupes : • Les entreprises plus ouvertes à l’évolution vers le Byod : d’abord les PME de 100 à 249 salariés en tête • Les entreprises encore partagées sont les plus nombreuses : dans un mouchoir de poche, les entreprises de 50 à 99 salariés, celles de 250 à 999 salariés ; • Les plus réfractaires à date : les grandes entreprises (entre 1 000 et 4 999 personnes). Ensuite, pour les entreprises de moins de 1000 personnes, nous distinguons quatre groupes au niveau du secteur de l’entreprise : • Les plus ouverts au Byod : d’abord l’immobilier, suivi d’assez près par les sociétés de services et de prestations intellectuelles puis le secteur du transport, hébergement et restauration ; • Le deuxième groupe : l’administration publique, l’enseignement, la santé et l’action sociale, le secteur de l’information et communication, les industries manufacturières et l’agriculture ; • Les plus réticents au Byod : on y retrouve d’abord, les activités spécialisées (scientifiques et techniques) et les services administratifs de soutien, la construction et le commerce ; • Enfin, les radicalement opposés : les entreprises exerçant des activités financières et dans l’assurance opposées à 100% au Byod. 15% 17% 19% 21% 23% 25% 27% 29% 31% 70%72%74%76%78%80% Partdesrépondantsfavorablesou indifférents Part des répondants opposés Comparaison des favorables / opposants au Byod par taille d'entreprises 50 à 99 salariés 100 à 249 salariés 250 à 499 salariés 500 à 999 salariés 1 000 à 4999 salariés
  • 23. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 22 Enfin, la dernière couche pour évaluer la pertinence est le contexte individuel du métier et de l’activité : • Dans le cas des métiers purement sédentaires qui n’ont pas de pertinence à avoir même un ordinateur portable et ne pouvant être exercés en télé-travail, le Byod n’est pas recommandé ; • Pour tous les autres métiers, qu’ils soient en mobilité aujourd’hui ou demain, alors le Byod peut être une piste pour l’entreprise. 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 60%65%70%75%80%85%90%95%100% Partdesrépondantsfavorables Part des répondants opposés Comparaison des favorables / opposants au Byod par secteurs Activités financières et d'assurance Activités immobilières Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale Commerce de gros ou de détail Construction Industrie manufacturière, industries extractives et autres Information et communication Transports, hébergement et restauration
  • 24. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 23 Dans tous les cas, le chef d’entreprise ne peut imposer un modèle unique à ses équipes. Comme nous l’avons vu, l’imposition, par elle- même, crée des mécanismes de contournement voire de transgression de la règle. Une logique plus au service ou à la carte multiplie les chances de succès et d’adhésion à la démarche. Il est préférable d’interroger les salariés et de savoir quel est leur ressenti par rapport à cette politique d’entreprise pour les associer à ce nouveau partage de responsabilité. Les salariés ressentent quotidiennement plus de besoins de mobilité : cela leur permet d’exprimer leurs besoins en termes de téléphone mobile, de postes de travail et de bureau. Le Byod est un bon révélateur des envies individuelles et des pistes d’amélioration des conditions de travail pour l’employeur, qui peut alors moduler la réponse de l’entreprise selon les catégories et envies de son personnel. xiv. LES ELEMENTS DE LA DECISION Les premiers éléments de décision doivent concrétiser un intérêt business pour l’entreprise : • Votre entreprise cherche-t-elle des leviers de réduction des coûts et d’amélioration de la performance ? • Votre entreprise doit-elle gérer des intégrations rapides d’effectifs à cause du renouvellement naturel, de pics de saisonnalité ou de recrutements de CDD ? • Les coûts SI et télécom sont-ils un sujet de contrariété pour la direction ? • Les salariés de votre entreprise pratiquent-ils la mobilité (travail hors lieu et télétravail) ? • Votre entreprise a-t-elle besoin de se différencier sur son marché par ses initiatives digitales ? Viennent alors les questions d’enjeu pour les salariés : • Souhaitent-ils choisir leur équipement ? Font-ils régulièrement des demandes en ce sens (ex : renouvellement de matériel, poste de travail spécifique…) ? • Font-ils également remonter des besoins de télé-travail ? De plus se déplacer (chez les clients, prospects, fournisseurs…) ? Si l’une de ces questions se pose, alors viennent des éléments de faisabilité : • Quels sont les salariés les plus favorables à ces changements (cf. partie précédente du document, ce ne sont pas nécessairement les plus jeunes !) ? • Comment sera perçue cette transformation par les équipes ? • Votre équipe SI et votre SI sont-ils globalement prêts à faire ce saut ? • Les outils informatiques de votre entreprise sont-ils déjà accessibles via internet ? • Les infrastructures de votre entreprise sont-elles compatibles à l’accès internet (ex : connexion Wifi…) ? Après avoir basculé sur 100% d’ordinateurs portables, une PME de 400 personnes dans les services cherchait à optimiser le coût de son poste de travail. Ses dirigeants envisageaient de remettre des ordinateurs fixes à tous les collaborateurs sédentaires. Les salariés ont exprimé un souhait de rester sur des ordinateurs portables, que ce soit pour avoir des outils de mobilité ou pour pouvoir faire du télé-travail. Le projet a cherché d’autres sources d’optimisation.
  • 25. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 24 xv. LES QUESTIONS ET RISQUES DE SECURITE La sécurité n’est pas un sujet léger. La multiplication des attaques et des vols en ligne montre à quel point la criminalité digitale s’est déjà organisée ! Les exemples donnés par Caleb Barlow dans une de ses conférences TED font froid dans le dos. Toutefois, avant de sombrer dans la paranoïa contagieuse du tout-sécuritaire (qu’aucun éditeur d’anti-virus ne garantit dans son contrat), revenons aux causes d’exposition : • Les attaques exogènes (le « hacking ») représentent la moitié des risques courus. En général, cette moitié attire toute l’attention, car les attaques sont externes, désagréables et parfois très douloureuses ; • L’autre moitié vient plutôt de causes endogènes à l’organisation et aux individus qui la composent. Cette moitié attire moins l’attention : o Un individu sur 5 rend public – lui-même – des données. On appelle cela une « fausse manipulation » ! o Un autre cas sur 5 vient d’un vol ou perte. C’est un « défaut d’attention ». o La dernière partie vient d’un vol interne, c’est-à-dire de quelqu’un connu ou encore « de la partie » avant – voire après – le vol. Le Byod ne résout certainement pas ces problèmes en tant que tel. Ces problèmes doivent être traités les uns après les autres avec la politique Byod, selon votre contexte et votre niveau de risque par population. La sécurité doit être incluse dans le projet de passage en Byod ; cette étude sur la sécurité actuelle et celle envisagée avec le Byod peut d’ailleurs servir à partager une évaluation des risques réels de l’entreprise. Le Byod a la vertu d’ouvrir le sujet de la sécurité de l’entreprise de façon plus personnelle : le salarié redouble de vigilance en se sachant à la fois acteur de la sécurité et en exposant aussi son outil personnel. 46% 22% 21% 10% Attaques externes Diffusion accidentelle Vol ou perte de l'ordinateur Vol interne Principales raisons des failles de sécurité - Symantec : Internet Security Threat Report, volume 21 (Avril 2016) -
  • 26. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 25 Par ailleurs, les entreprises qui nous ont déclaré37 interdire le Byod sont celles qui s’exposent dans les faits au plus grand nombre de risques : • Seul un répondant sur deux affirme sans détour que la politique d’interdiction du Byod n’est pas contournée dans ces entreprises ; • Les politiques d’interdiction n’empêchent pas complètement les accès depuis l’ordinateur ou téléphone personnels, qui sont devenues de pratiques fortement entrées dans les mœurs ; • Dans plus de 50% des entreprises qui ont interdit l’usage des outils personnels dans le cadre professionnel, les salariés ont en fait accès à leurs emails sur un outil personnel ; Les entreprises qui pensent avoir renforcé leur sécurité en décrétant l’interdiction sont souvent plus en risque qu’elles l’estiment : elles peuvent passer à côté des usages et accès réels au SI par les collaborateurs. De plus, les collaborateurs utilisant ces accès ne sont pas experts en sécurité et peuvent donc, contre leur volonté, déclencher des failles au détriment de l’entreprise. 37 Entretiens et questionnaires focalisés ISlean consulting avec 50 PME et ETI en France – juillet 2016 / février 2017 Je ne sais pas 37% Non 50% Oui 13% L'interdiction d'utiliser du matériel personnel à des fins professionnelles est-elle contournée ? 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% Accès Email Accès Agenda Accès Contacts Accès documents d'entreprise Accès applications Accès Gestion des temps et frais Accès Réseaux sociaux d'entreprise Pourcentage de répondants ayant des accès sur leur matériel personnel malgré la politique BYOD interdit En 2008, l’Iphone commence à avoir de très nombreux fans dans un grand groupe en France (SSII à l’époque, ESN aujourd’hui). Un grand nombre de salariés réclament à la DSI d’avoir l’accès à la messagerie depuis leur Iphone. Le DSI refuse et décrète l’interdiction de l’usage de l’Iphone pour toute l’entreprise (car l’Iphone est « non sécurisé »). Quelques mois plus tard, le DSI se rend compte qu’un développeur de l’entreprise a posté un mode opératoire pour « hacker » la messagerie d’entreprise depuis son Iphone personnel sur le Wiki de l’un des pays du groupe. Il décide d’assouplir sa politique et de mettre en place du Cyod et inclut l’Iphone dans le catalogue.
  • 27. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 26 xvi. LE BYOD DANS VOTRE TRANSFORMATION DIGITALE Chaque entreprise mérite une approche dédiée et adaptée à son contexte. Ce paragraphe présente une démarche type – avec ses limites – et les principaux chantiers de chaque étape. Selon le contexte, l’entreprise doit d’abord choisir le périmètre du Byod : sur les télécoms, sur l’ordinateur, voire les deux en même temps (à définir lors de la première phase). Face à l’enjeu de transformation auprès des salariés, nous recommandons de procéder au travers d’une expérimentation : • Inspirée des pratiques digitales, cette démarche permet à l’entreprise d’avancer, tester et apprendre par petits pas, sans le « grand soir » ou traumatisme du projet « cathédrale » parfois abandonné après 5 ans ; • L’entreprise conserve sa capacité à abandonner ou suspendre le projet à l’issue de l’expérimentation si aucun bénéfice n’est constaté ; • Enfin, l’expérimentation aide à faire bouger les lignes sur de nombreux sujets qui peuvent demander du temps de concertation en dehors de toute considération technique. Pour cette démarche, les acteurs incontournables – au-delà des collaborateurs – sont au moins : • La DG : elle porte la vision d’ensemble et détermine l’intérêt à agir en donnant la direction ; • La DRH : elle portera les nouvelles modalités pouvant faire adhérer les salariés, à savoir l’indemnité. Ce sera la première question des collaborateurs, y compris les plus motivés ; • La Finance : elle jouera un rôle majeur dans le financement du projet et sera preneuse des gains issus de la transformation, à condition qu’elle participe à leur identification ; • La DSI : elle aura à charge de nombreux sujets techniques (infrastructures, sécurité…). En cas de forte maturité digitale et technique (Cloud, plateformes, relations avec l’éco- système…), la DSI pourra être un vecteur d’accélération. Dans le cas contraire, elle vivra cela comme un poids supplémentaire sur son propre plan de transformation au digital.
  • 28. BAROMETRE DU BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE MAI 2017 © ISLEAN CONSULTING PAGE 27 6. POUR FINIR xvii. LE PANEL SPECIFIQUE « BYOD DANS LES ENTREPRISES EN FRANCE » (n =50 entreprises) Répartition des entreprises de notre panel par fourchette de chiffre d’affaires Répartition des entreprises de notre panel par secteur d’activités Répartition des répondants de notre panel par rôle dans l’entreprise Répartition des entreprises de notre panel par zone géographique xviii. EQUIPE DE L’ETUDE Arnaud Bouclon Senior consultant Ayako Dumont Consultante Flavie Joos Consultante Louis Alexandre Louvet Directeur associé 0 à 1 M€ 10% 1 à 3 M€ 14% 3 à 5 M€ 4% 5 à 10 M€ 10% 10 à 20 M€ 16% 20 à 50 M€ 14% 50 à 100 M€ 6% 100 à 200 M€ 12% Plus de 200 M€ 14% Secteur primaire 6% Secteur secondaire 26% Secteur tertiaire 68% Directeur 38% Opérationnel 20% Reponsabl e/Chef de projet 42% Paris 10% Région parisienne 30% Régions 60%