1. Quels risques encoure-t-on avec la démocratisation
des pratiques entomophages et comment y
remédier ?
L’introduction des insectes dans nos assiettes et les enjeux que cela entraine.
Il est possible est possible que dans quelque temps,
trouverdes insectes dans vos assiettes soit monnaie
courante.Bon appétit !
Selon la FAO (organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture), la croissance démographique,
l’urbanisation et la montée des classes moyennes ont fait
augmenter la demande mondiale en aliments, notamment en
protéines d’origine animale. D’ici 2030, plus de 9 milliards de
personnes devront être nourries. Afin de préserver nos ressources,
de nouvelles solutions doivent impérativement être recherchées.
De plus en plus de personnes parlent de pratiques entomophages,
la consommation d’insectes par l’être humain.
Les professionnels se lançant le défi d’instaurer les insectes
dans l’assiette des individus entreprennent deux axes
principaux : Le premier tient d’une logique de découverte
(partenariat avec des chefs de renom). Le second est
l’implantation de cette pratique dans la grande distribution.
Cette dernière technique provoque cependant
quelques questionnements. En effet, en fonction de la manière
dont les grandes chaines de distribution entreprennent
l’entomophagie, ce secteur encoure des risques.
Premièrement, le problème de traçabilité du produit, l’idée
n’est plus de produire localement pour une clientèle locale. Il
est alors plus difficile de savoir ce que l’on retrouve dans
l’assiette (nous connaissons actuellement plusieurs scandales
liés à ce problème de traçabilité). Ensuite, le fait d’importer des
insectes d’Asie ou d’Afrique insinuerait un transport non
respectueux de l’environnement, donc à l’opposé de la
perspective de développement durable. De plus, cette pratique
qui a pour but de proposer une alternative à la consommation
actuelle ne serait pas mise à bien si la grande distribution met
l’éthique de coté et reproduit les dérives d’une mondialisation
mal gérée qu’elle a connues avec la production animale.
La réponse à ce risque serait d’avoir une législation
pour encadrer cette pratique. Cependant, la loi reste limitée
car elle n’a pas assez de recul. Les entreprises centrées sur la
production et la vente d’insectes pour la consommation
humaine exercent dans un secteur émergeant, ce qui insinue
qu’il y a des obstacles et des zones sombres au niveau de la loi.
Les associations établissent un lien essentiel entre les
législateurs, les organisations non-gouvernementales et les
agriculteurs. En donnant la parole aux professionnels, elles
peuvent aider à la planification, la structure et
l’implémentation de lois et de programmes qui affecteraient ce
secteur. En d’autres termes, les associations des producteurs
d’insectes ont le pouvoir de faire force de loi. C’est le cas par
exemple de l’association néerlandaise des agriculteurs
d’insectes (VENIK), qui entretient des liens avec des
législateurs, politiciens et autorités de sécurité alimentaire afin
d’implanter cette pratique dans le long terme.
“La recherche est nécessaire pour développer et
automatiser un élevage rentable, énergétiquement
efficace et microbiologiquement sain, des
technologies de transformation des récoltes et en
phase post-récolte, ainsi que des procédures
sanitaires en matière de sécurité des denrées
alimentaires et des aliments pour animaux, afin
d’obtenir des produits à base d’insectes sûrs à un prix
raisonnable à l’échelle industrielle, notamment en
comparaison avec les produits à base de viande. »
Rumpold et Schlüter, 2013.
Afin d’instaurer l’entomophagie sur le long terme,
le corps gouvernemental doit s’appuyer sur les
points suivants :
-la collaboration avec le ministère de l’agriculture,
de la santé et de l’environnement,
- la mise en oeuvrede textes de loi,
- l’investissement dans la recherche et le
développement
- l’assistance technique aux agriculteurs.
Si la grande distribution représente un risque, des
règles s’instaurent peu à peu aux vues des
prévisions de popularité de cette pratique dans les
années à venir.