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LIMOUSIN PROMOTION                      Cahier des Charges            Date : 10/10/08
Maison Régionale de                                                    Référence :
l’Agriculture                                                           Version 1
Bd des Arcades
                                   IGP « Bœuf du Limousin »                 IGP
87060 LIMOGES Cedex 2                                                  Page : 1/31
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                        CAHIER DES CHARGES DE

           L’INDICATION GEOGRAPHIQUE PROTEGEE

                          BŒUF DU LIMOUSIN




                              Association Limousin Promotion
                             Maison Régionale de l’Agriculture
                        Bd des Arcades– 87060 LIMOGES Cedex 2
                         Tél. : 05.55.10.37.96 Fax : 05.55.10.37.99
LIMOUSIN PROMOTION                                         Cahier des Charges                                         Date : 10/10/08
   Maison Régionale de                                                                                                    Référence :
   l’Agriculture                                                                                                           Version 1
   Bd des Arcades
                                                        IGP « Bœuf du Limousin »                                               IGP
   87060 LIMOGES Cedex 2                                                                                                  Page : 2/31
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                                                          SOMMAIRE
CAHIER DES CHARGES......................................................................................................... 3
 1. LE DEMANDEUR ............................................................................................................ 3
 2. NOM DU PRODUIT AGRICOLE COMPRENANT L’INDICATION
 GEOGRAPHIQUE................................................................................................................. 4
 3. LE TYPE DE PRODUIT ................................................................................................... 4
 4. DESCRIPTION DU PRODUIT......................................................................................... 4
 5. LA DELIMITATION DE L’AIRE GEOGRAPHIQUE .................................................... 4
 6. LES ELEMENTS PROUVANT QUE LE PRODUIT EST ORIGINAIRE DE L’AIRE
 DELIMITEE......................................................................................................................... 11
    6.1. Naissance et identification des bovins en France...................................................... 11
    6.2. Elevage des bovins dans l’aire géographique délimitée............................................ 11
    6.3. Liste des éleveurs de l’aire géographique ................................................................. 11
    6.4. Livraison des animaux à l’abattoir ............................................................................ 11
    6.5. Traçabilité à l’abattoir et dans les locaux de l’abatteur............................................. 12
    6.6. Traçabilité en aval ..................................................................................................... 12
 7. LA DESCRIPTION DE LA METHODE D’OBTENTION ............................................ 13
    7.1. Elevage ...................................................................................................................... 13
    7.2. Transport des animaux à l’abattoir............................................................................ 14
    7.3. Attente avant abattage ............................................................................................... 14
    7.4. Abattage, ressuage..................................................................................................... 14
 8. LE LIEN A L’ORIGINE.................................................................................................. 15
    8.1. Spécificité de l’aire géographique............................................................................. 15
    8.2. Spécificité du produit ................................................................................................ 17
    8.3. Lien causal entre l’aire géographique et la qualité ou les caractéristiques du produit
    ou une qualité spécifique, la réputation ou une autre caractéristique du produit ............. 18
 9. LE NOM DE L’ORGANISME DE CONTROLE ........................................................... 22
 10. LES REGLES D’ETIQUETAGE .................................................................................. 22
 11. LES EXIGENCES EVENTUELLES A RESPECTER ................................................. 23

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 24

ANNEXE I ............................................................................................................................... 25

HISTORIQUE ET IMPORTANCE DE L'ELEVAGE BOVIN DE L’AIRE
GEOGRAPHIQUE................................................................................................................... 25

ANNEXE II : PHOTOGRAPHIES JUSTIFIANT L’UTILISATION DE LA
DENOMINATION « BOEUF DU LIMOUSIN » ................................................................... 26

ANNEXE III : TEMOIGNAGES DE PROFESSIONNELS .................................................. 30

ANNEXE IV : CARACTERISTIQUES DES PRODUCTIONS BOVINES DE L’AIRE
GEOGRAPHIQUE................................................................................................................... 32
 I. EVOLUTION DU MODE D'ELEVAGE ET DES TYPES D'ANIMAUX ..................... 32
 II. RACE DES ANIMAUX ELEVES DANS LA ZONE CONSIDEREE .......................... 32
 III. ALIMENTATION DES BOVINS ................................................................................. 33
LIMOUSIN PROMOTION                          Cahier des Charges                         Date : 10/10/08
  Maison Régionale de                                                                     Référence :
  l’Agriculture                                                                            Version 1
  Bd des Arcades
                                         IGP « Bœuf du Limousin »                              IGP
  87060 LIMOGES Cedex 2                                                                   Page : 3/31
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                                  CAHIER DES CHARGES


1. LE DEMANDEUR

La reconnaissance de l’Indication Géographique Protégée « Bœuf du Limousin » définie par le présent
cahier des charges est demandée par l’Association Limousin Promotion, qui constitue un groupement
au sens de l’article 5 du règlement (CE) n° 510/2006 du Conseil relatif à la protection des indications
géographiques et des appellations d’origine :


                                    LIMOUSIN PROMOTION
                            Maison Régionale de l’agriculture du Limousin
                                      Boulevard des Arcades
                                     87060 LIMOGES cedex 2
              Tel : 05.55.10.37.96 Fax : 05.55.10.37.99 accueil@blasonprestige.com


L’Association Limousin Promotion regroupe des acteurs de la filière bovine (éleveurs, abatteurs,
grossistes).

En 2006, l’association regroupe 11 organisations de producteurs de l’aire géographique
considérée et les abatteurs associés, et représente ainsi tous les groupements d’éleveurs de
bovins viande du bassin de production considéré.

L’ensemble des groupements d’éleveurs de bovins viande de l’aire géographique est ainsi amené à
bénéficier, à terme, de l’IGP.

Pour l’année 2006, le nombre d’éleveurs engagés dans une démarche qualitative correspondant aux
critères du présent cahier des charges était de 3400 et le volume total de viande commercialisée était
de 2470 tonnes.
LIMOUSIN PROMOTION                               Cahier des Charges                            Date : 10/10/08
      Maison Régionale de                                                                             Référence :
      l’Agriculture                                                                                    Version 1
      Bd des Arcades
                                                 IGP « Bœuf du Limousin »                                  IGP
      87060 LIMOGES Cedex 2                                                                           Page : 4/31
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2. NOM   DU                    PRODUIT            AGRICOLE                   COMPRENANT         L’INDICATION
GEOGRAPHIQUE

L’indication géographique protégée définie par le présent cahier des charges est :
                                                « Bœuf du Limousin »


3. LE TYPE DE PRODUIT

Classe 1.1 Viandes (et abats) frais.


4. DESCRIPTION DU PRODUIT

Le Bœuf du Limousin est vendu en demi-carcasses, quartiers, pièces de gros, muscles ou unités de
vente consommateur (UVC) issus de carcasses de gros bovins.

Le Boeuf du Limousin est issu d’animaux :
   - de race limousine ou charolaise,
   - abattus aux âges suivants :
               Femelles de 10 mois à 144 mois
                Mâles de 10 mois à 24 mois
                Mâles castrés de plus de 26 mois

Le Bœuf du Limousin est issu de la découpe de carcasses de gros bovins conformes aux spécifications
de la norme française NF V 46001, auxquelles s’ajoutent certaines exigences supplémentaires :
                    conformation : E, U, ou R de la grille de classification EUROP
                    état d’engraissement : 2, 3 ou 4 de la grille de classification EUROP

Les carcasses se caractérisent par une bonne conformation et un rendement de désossage supérieur. La
viande est de couleur rouge soutenue avec un grain de viande fin et un beau persillé. La présence de
persillé contribue largement à l’impression de tendreté et de moelleux.

La viande est commercialisée après une maturation minimale de 7 jours pour les pièces à griller, à
l’exception de la hampe, du filet et de l’onglet.


5. LA DELIMITATION DE L’AIRE GEOGRAPHIQUE

Le Bœuf du Limousin est issu d’animaux nés, élevés et engraissés dans l’aire géographique définie ci-
dessous :

       -      Les départements de la Haute Vienne, de la Corrèze et de la Creuse (toutes les communes)



       -      Dans le département de l’Allier : les communes suivantes :

n°         Commune                        007     Arpheuilles-Saint-Priest         051   Chambérat
005        Archignat                      047     (La) Celle                       052   Chamblet
LIMOUSIN PROMOTION                                   Cahier des Charges                            Date : 10/10/08
      Maison Régionale de                                                                                 Référence :
      l’Agriculture                                                                                        Version 1
      Bd des Arcades
                                                    IGP « Bœuf du Limousin »                                   IGP
      87060 LIMOGES Cedex 2                                                                               Page : 5/31
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055        (La) Chapelaude                    172   Mesples                      246   Saint-Martinien
072        Chazemais                          185   Montlucon                    249   Saint-Palais
088        Courçais                           195   Néris-les-Bains              259   Saint-Sauvier
097        Deneuille-les-Mines                206   (La) Petite-Marche           261   Sainte-Thérence
098        Désertines                         211   Prémilhat                    262   Saint-Victor
101        Domérat                            212   Quinssaines                  279   Teillet-Argenty
106        Durdat-Larequille                  216   Ronnet                       280   Terjat
128        Huriel                             217   Saint-Angel                  288   Treignat
136        Lamaids                            225   Saint-Désiré                 301   Vaux
140        Lavault-Sainte-Anne                228   Saint-Eloy-d'Allier          305   Verneix
145        Lignerolles                        231   Saint-Fargeol                314   Villebret
161        Marcillat-en-Combraille            233   Saint-Genest                 317   Viplaix
167        Mazirat                            244   Saint-Marcel-en-Marcillat


       -          Dans le département du Cantal : les communes suivantes :

n°                               Commune      064   Escorailles                  182   Saint-Etienne-Cantalès
003        Ally                               076   Glénat                       186   Sainte-Eulalie
008        Antignac                           079   Jaleyrac                     189   Saint-Gérons
010        Arches                             088   Lacapelle-Viescamp           200   Saint-Martin-Cantalès
011        Arnac                              092   Lanobre                      206   Saint-Pierre
015        Auzers                             094   Laroquebrou                  211   Saint-Santin-Cantalès
016        Ayrens                             111   Madic                        217   Saint-Victor
018        Barriac-les-Bosquets               120   Mauriac                      220   Salins
019        Bassignac                          123   Méallet                      223   Sauvat
020        Beaulieu                           128   (La) Monselie                228   Siran
024        Brageac                            131   (Le) Monteil                 230   Sourniac
036        Chalvignac                         135   Montvert                     240   Trémouille
037        Champagnac                         137   Moussages                    250   Vebret
038        Champs-sur-Tarentaine-Marchal      143   Nieudan                      254   Veyrières
046        Chaussenac                         153   Pleaux                       261   (Le) Vigean
057        Cros-de-Montvert                   165   Rouffiac                     265   Ydes
063        Drugeac                            169   Saignes


            -         Dans le département du Puy de Dôme : les communes suivantes :

n°                               Commune      152   Espinasse                    292   Puy-Saint-Gulmier
024        Avèze                              159   Fernoël                      293   (Le) Quartier
025        Ayat-sur-Sioule                    165   Giat                         304   Roche-d'Agoux
028        Bagnols                            171   Gouttières                   320   Saint-Avit
041        Biollet                            175   Herment                      329   Sainte-Christine
048        Bourg-Lastic                       183   Labessette                   336   Saint-Donat
053        Briffons                           186   Landogne                     339   Saint-Etienne-des-Champs
060        Bussières                          190   Larodde                      346   Saint-Genès-Champespe
064        (La) Celle                         191   Lastic                       351   Saint-Germain-près-Herment
067        (La) Cellette                      192   (La) Tour-d'Auvergne         354   Saint-Gervais-d'Auvergne
094        Charensat                          225   Messeix                      359   Saint-Hilaire-les-Monges
098        Chastreix                          228   Miremont                     360   Saint-Hilaire
101        Château-sur-Cher                   237   Montel-de-Gelat              369   Saint-Julien-la-Geneste
115        Combrailles                        279   Picherande                   370   Saint-Julien-Puy-Lavèze
118        Condat-en-Combraille               281   Pionsat                      373   Saint-Maigner
129        Cros                               283   Pontaumur                    377   Saint-Maurice-près-Pionsat
                                              289   Prondines                    388   Saint-Priest-des-Champs
LIMOUSIN PROMOTION                                 Cahier des Charges                           Date : 10/10/08
      Maison Régionale de                                                                              Référence :
      l’Agriculture                                                                                     Version 1
      Bd des Arcades
                                                 IGP « Bœuf du Limousin »                                   IGP
      87060 LIMOGES Cedex 2                                                                            Page : 6/31
      Tél : 05.55.10.37.96

397        Saint-Sauves-d'Auvergne         421   Singles                      447   Vergheas
399        Saint-Sulpice                   426   Tauves                       450   Verneugheol
408        Sauret-Besserve                 433   Tortebesse                   460   Villosanges
410        Sauvagnat                       436   Tralaigues                   467   Voingt
416        Savennes                        437   Trémouille-Saint-Loup


       -       Dans le département du Lot : les communes suivantes :

n°                               Commune   097   Estal                        228   Prudhomat
016        Baladou                         106   Floirac                      229   Puybrun
024        Belmont-Bretenoux               117   Gagnac-sur-Cère              232   (Les) Quatre-Routes-du-Lot
028        Bétaille                        118   Gignac                       265   Saint-Denis-lès-Martel
029        Biars-sur-Cère                  122   Gintrac                      283   Saint-Michel-de-Bannières
038        Bretenoux                       123   Girac                        284   Saint-Michel-Loubéjou
043        Cahus                           124   Glanes                       293   Saint-Sozy
048        Calviac                         141   Lacam-d'Ourcet               298   Sarrazac
058        Carennac                        144   Lacave                       309   Souillac
065        Cavagnac                        145   Lachapelle-Auzac             311   Sousceyrac
067        Cazillac                        150   Lamativie                    312   Strenquels
071        Comiac                          153   Lanzac                       313   Tauriac
074        Condat                          163   Laval-de-Cère                315   Teyssieu
076        Cornac                          185   Martel                       330   Vayrac
083        Cressensac                      192   Meyronne                     337   Mayrac
084        Creysse                         208   Montvalent
086        Cuzance                         220   Pinsac


       -       Dans le département de l’Indre : les communes suivantes :

n°                               Commune   070   Eguzon-Chantôme              174   Roussines
001        Aigurande                       073   Feusines                     177   Sacierges-Saint-Martin
012        Baraize                         081   Gargilesse-Dampierre         182   Saint-Benoît-du-Sault
014        Bazaiges                        094   Lignac                       187   Saint-Civran
015        Beaulieu                        095   Lignerolles                  189   Saint-Denis-de-Jouhet
016        Bélâbre                         099   Lourdoueix-Saint-Michel      196   Saint-Gilles
020        Bonneuil                        114   Mauvières                    197   Saint-Hilaire-sur-Benaize
028        (La) Buxerette                  126   Montchevrier                 207   Saint-Plantaire
032        Ceaulmont                       134   Mouhet                       208   Sainte-Sévère-sur-Indre
035        Chaillac                        146   Orsennes                     214   Sazeray
036        Chalais                         150   Parnac                       223   Tilly
047        (La) Châtre-Langlin             156   Pérassay                     227   Urciers
049        Chazelet                        158   Badecon-le-Pin               238   Vigoulant
060        Crevant                         160   Pommiers                     239   Vigoux
061        Crozon-sur-Vauvre               163   Pouligny-Notre-Dame          240   Vijon
062        Cuzion                          164   Pouligny-Saint-Martin
067        Dunet                           168   Prissac




       -       Dans le département du Cher : les communes suivantes :

n°                               Commune   057   Châteaumeillant              187   Préveranges
024        Beddes                          083   Culan                        192   Reigny
LIMOUSIN PROMOTION                                  Cahier des Charges                             Date : 10/10/08
      Maison Régionale de                                                                                 Référence :
      l’Agriculture                                                                                        Version 1
      Bd des Arcades
                                                 IGP « Bœuf du Limousin »                                      IGP
      87060 LIMOGES Cedex 2                                                                               Page : 7/31
      Tél : 05.55.10.37.96

203     Saint-Christophe-le-Chaudry        225   Saint-Maur                       234   Saint-Saturnin
217     Saint-Jeanvrin                     232   Saint-Priest-la-Marche           252   Sidiailles

         -        Dans le département de la Vienne : les communes suivantes :

n°                             Commune     112   (L') Isle-Jourdain               192   Plaisance
001     Adriers                            117   Jouhet                           200   Pressac
011     Asnières-sur-Blour                 118   Journet                          203   Queaux
012     Asnois                             119   Joussé                           228   Saint-Laurent-de-Jourdes
015     Availles-Limouzine                 120   Lathus-Saint-Rémy                230   Saint-Léomer
034     Bouresse                           131   Lhommaizé                        234   Saint-Martin-l'Ars
035     Bourg-Archambault                  132   Liglet                           235   Saint-Maurice-la-Clouère
037     Brigueil-le-Chantre                138   Luchapt                          242   Saint-Romain
038     Brion                              140   Lussac-les-Châteaux              248   Saint-Secondin
052     Champagné-Saint-Hilaire            141   Magné                            254   Saulgé
055     (La) Chapelle-Bâton                152   Mauprévoir                       262   Sillars
061     Charroux                           153   Mazerolles                       264   Sommières-du-Clain
063     Chatain                            159   Millac                           266   Surin
064     Château-Garnier                    165   Montmorillon                     270   Thollet
077     Civaux                             170   Moulismes                        273   (La)Trimouille
084     Coulonges                          171   Moussac                          276   Usson-du-Poitou
097     (La) Ferrière-Airoux               172   Mouterre-sur-Blourde             285   Verrières
103     Gençay                             176   Nérignac                         289   (Le) Vigeant
104     Genouillé                          189   Payroux
107     Gouex                              190   Persac
110     Haims                              191   Pindray


         -        Dans le département de la Charente : les communes suivantes :

n°                             Commune     134   Exideuil                         249   Oradour-Fanais
001     Abzac                              135   Eymouthiers                      250   Orgedeuil
007     Alloue                             137   Feuillade                        255   Parzac
009     Ambernac                           149   Genouillac                       259   (La) Péruse
016     Ansac-sur-Vienne                   157   (Le) Grand-Madieu                261   (Les) Pins
035     Beaulieu-sur-Sonnette              158   Grassac                          264   Pleuville
038     Benest                             164   Hiesse                           270   Pressignac
054     (Le) Bouchage                      181   Lessac                           289   Roussines
064     Brigueuil                          182   Lesterps                         290   Rouzède
065     Brillac                            183   Lésignac-Durand                  293   Saint-Adjutory
070     Chabanais                          188   (Le) Lindois                     306   Saint-Christophe
071     Chabrac                            192   Roumazières-Loubert              308   Saint-Claud
076     Champagne-Mouton                   195   Lussac                           310   Saint-Coutant
084     Charras                            203   Mainzac                          322   Saint-Germain-de-Confolens
085     Chasseneuil-sur-Bonnieure          205   Manot                            323   Saint-Germain-de-Montbron
086     Chassenon                          211   Marthon                          329   Saint-Laurent-de-Céris
087     Chassiecq                          212   Massignac                        336   Saint-Mary
096     Cherves-Châtelars                  213   Mazerolles                       337   Saint-Maurice-des-Lions
100     Chirac                             214   Mazières                         345   Saint-Quentin-sur-Charente
106     Confolens                          223   Montbron                         353   Saint-Sornin
124     Ecuras                             225   Montemboeuf                      363   Saulgond
128     Epenède                            231   Montrollet                       364   Sauvagnac
131     Esse                               239   Mouzon                           372   Souffrignac
132     Etagnac                            245   Nieuil                           375   Suaux
LIMOUSIN PROMOTION                              Cahier des Charges                                       Date : 10/10/08
      Maison Régionale de                                                                                       Référence :
      l’Agriculture                                                                                              Version 1
      Bd des Arcades
                                                 IGP « Bœuf du Limousin »                                            IGP
      87060 LIMOGES Cedex 2                                                                                     Page : 8/31
      Tél : 05.55.10.37.96

376     Suris                              398   Verneuil                                416   Vitrac-Saint-Vincent
389     Turgon                             403   (Le) Vieux-Cérier                       421   Vouthon


         -         Dans le département de la Dordogne : Les communes suivantes :

n°                             Commune     158   Dussac                                  381   Saint-Barthélemy-de-Bussière
001     Abjat-sur-Bandiat                  162   Escoire                                 391   Saint-Crépin-de-Richemont
004     Ajat                               163   Etouars                                 392   Saint-Crépin-et-Carlucet
008     Angoisse                           164   Excideuil                               394   Sainte-Croix-de-Mareuil
009     Anlhiac                            171   Eyzerac                                 397   Saint-Cyr-les-Champagnes
011     Antonne-et-Trigonant               179   (La) Feuillade                          398   Saint-Estèphe
012     Archignac                          180   Firbeix                                 401   Sainte-Eulalie-d'Ans
016     Augignac                           188   Fossemagne                              403   Saint-Félix-de-Bourdeilles
019     Azerat                             192   Gabillou                                410   Saint-Front-la-Rivière
020     (La) Bachellerie                   196   Génis                                   411   Saint-Front-sur-Nizonne
021     Badefols-d'Ans                     198   (La) Gonterie-Boulouneix                412   Saint-Geniès
025     Bars                               202   Granges-d'Ans                           417   Saint-Germain-des-Prés
030     Beauregard-de-Terrasson            203   (Les) Graulges                          425   Saint-Jean-de-Côle
033     Beaussac                           204   Grèzes                                  428   Saint-Jory-de-Chalais
046     Boisseuilh                         209   Hautefaye                               429   Saint-Jory-las-Bloux
047     (La) Boissière-d'Ans               210   Hautefort                               448   Saint-Martial-d'Albarède
050     Borrèze                            214   Javerlhac-et-la-Chapelle-Saint-Robert   451   Saint-Martial-de-Valette
056     (Le) Bourdeix                      215   Jayac                                   453   Saint-Martin-de-Fressengeas
066     Brouchaud                          218   Jumilhac-le-Grand                       458   Saint-Martin-le-Pin
070     Busserolles                        221   Rudeau-Ladosse                          463   Saint-Médard-d'Excideuil
071     Bussière-Badil                     227   Lanouaille                              464   Saint-Mesmin
079     Cantillac                          229   (Le) Lardin-Saint-Lazare                473   Sainte-Orse
085     (La) Cassagne                      235   Léguillac-de-Cercles                    474   Saint-Pancrace
095     Chaleix                            238   Lempzours                               475   Saint-Pantaly-d'Ans
096     Champagnac-de-Belair               239   Ligueux                                 476   Saint-Pantaly-d'Excideuil
099     Champeaux-et-la-Chapelle-Pommier   241   Limeyrat                                479   Saint-Pardoux-la-Rivière
100     Champniers-et-Reilhac              248   Lussas-et-Nontronneau                   481   Saint-Paul-la-Roche
101     Champs-Romain                      253   Mareuil                                 485   Saint-Pierre-de-Côle
103     (Le) Change                        262   Mayac                                   486   Saint-Pierre-de-Frugie
107     (La) Chapelle-Faucher              269   Mialet                                  489   Saint-Priest-les-Fougères
111     (La) Chapelle-Montmoreau           271   Milhac-de-Nontron                       491   Saint-Rabier
113     (La) Chapelle-Saint-Jean           283   Monsec                                  493   Saint-Raphaël
116     Châtres                            284   Montagnac-d'Auberoche                   496   Saint-Romain-et-Saint-Clément
117     Chavagnac                          301   Nadaillac                               498   Saint-Saud-Lacoussière
120     Cherveix-Cubas                     302   Nailhac                                 503   Saint-Sulpice-de-Mareuil
121     Chourgnac                          304   Nantheuil                               505   Saint-Sulpice-d'Excideuil
124     Clermont-d'Excideuil               305   Nanthiat                                507   Sainte-Trie
127     Coly                               308   Négrondes                               513   Saint-Vincent-sur-l'Isle
129     Condat-sur-Trincou                 311   Nontron                                 515   Salagnac
130     Condat-sur-Vézère                  317   Paulin                                  516   Salignac-Eyvigues
131     Connezac                           320   Payzac                                  519   Sarlande
133     (La) Coquille                      321   Pazayac                                 521   Sarliac-sur-l'Isle
134     Corgnac-sur-l'Isle                 324   Peyrignac                               522   Sarrazac
135     Cornille                           328   Piégut-Pluviers                         525   Savignac-de-Nontron
136     Coubjours                          339   Preyssac-d'Excideuil                    526   Savignac-Lédrier
137     Coulaures                          344   Puyrenier                               527   Savignac-les-Eglises
147     Cubjac                             346   Quinsac                                 528   Sceau-Saint-Angel
153     (La) Dornac                        353   (La) Rochebeaucourt-et-Argentine        540   Sorges
LIMOUSIN PROMOTION           Cahier des Charges      Date : 10/10/08
      Maison Régionale de                                   Référence :
      l’Agriculture                                          Version 1
      Bd des Arcades
                                IGP « Bœuf du Limousin »         IGP
      87060 LIMOGES Cedex 2                                 Page : 9/31
      Tél : 05.55.10.37.96

541     Soudat
545     Teillots
546     Temple-Laguyon
547     Terrasson-Lavilledieu
548     Teyjat
550     Thenon
551     Thiviers
555     Tourtoirac
565     Varaignes
567     Vaunac
579     Vieux-Mareuil
580     Villac
582     Villars
LIMOUSIN PROMOTION                              Cahier des Charges                    Date : 10/10/08
   Maison Régionale de                                                                   Référence :
  l’Agriculture                                                                           Version 1
  Bd des Arcades
                                                  Bœuf du Limousin                            IGP
  87060 LIMOGES Cedex 2                                                                  Page : 10/31
  Tél : 05.55.10.37.96


Cette aire géographique est représentée sur la carte ci-dessous (chaque unité géographique représente un
canton):




Légende :                                                                              NORD
= Limites départementales (CREUSE : nom du département)
– Limites cantonales (Bélâbre : nom du canton)
LIMOUSIN PROMOTION                           Cahier des Charges                          Date : 10/10/08
   Maison Régionale de                                                                      Référence :
  l’Agriculture                                                                              Version 1
  Bd des Arcades
                                               Bœuf du Limousin                                  IGP
  87060 LIMOGES Cedex 2                                                                     Page : 11/31
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6. LES ELEMENTS PROUVANT QUE LE PRODUIT EST ORIGINAIRE DE L’AIRE
DELIMITEE

        6.1. Naissance et identification des bovins en France

Tous les animaux sont identifiés conformément à la réglementation en vigueur afin d’assurer la
traçabilité complète.
L’éleveur assure l’identification des animaux nés dans son élevage au moyen de 2 boucles identiques par
animal, fournies par le maître d’œuvre de l’identification.
L’éleveur notifie, dans un délai de 7 jours, au maître d’œuvre de l’identification, tous les mouvements
d’animaux (naissance, achat, vente, mort) intervenus dans son élevage.
L’éleveur s’assure que tous les animaux de plus de 42 jours d’âge disposent d’un passeport. Le passeport
comprend les éléments suivants :
    - le n° national d’identification,
    - le n° de travail,
    - le sexe,
    - la race,
    - la date de naissance,
    - le n° du cheptel naisseur.

L’éleveur tient à jour son registre des bovins constitué des copies des fiches de notification adressées au
maître d’œuvre de l’identification.


        6.2. Elevage des bovins dans l’aire géographique délimitée

Les gros bovins destinés à la production du Bœuf du Limousin sont nés, élevés et engraissés dans l’aire
géographique délimitée au chapitre 5.

Dans le cas où l’éleveur est naisseur-engraisseur, il conserve le passeport de chaque bovin sur son
élevage jusqu’à la commercialisation de l’animal.

Dans tous les cas, l’éleveur engraisseur, dont l’exploitation est située dans l’aire géographique délimitée,
conserve les preuves de la durée d’élevage de l’animal sur son exploitation (registre d’étable, passeport
des animaux présents, éventuellement factures d’achat des animaux).


        6.3. Liste des éleveurs de l’aire géographique

Les éleveurs d’animaux destinés à l’IGP sont suivis par une structure reconnue par l’organisme
certificateur (cf chapitre 9). Cette structure tient à jour la liste des éleveurs et la communique à
l’Organisme de Défense et de Gestion.


        6.4. Livraison des animaux à l’abattoir

Lors de l’acheminement des bovins à l’abattoir, ceux-ci sont accompagnés d’un bon de livraison
renseigné du numéro national d’identification de chaque animal et de la date d’enlèvement du lot.

Par ailleurs, chaque animal est livré à l’abattoir accompagné de son passeport.
LIMOUSIN PROMOTION                            Cahier des Charges                           Date : 10/10/08
   Maison Régionale de                                                                        Référence :
  l’Agriculture                                                                                Version 1
  Bd des Arcades
                                                Bœuf du Limousin                                   IGP
  87060 LIMOGES Cedex 2                                                                       Page : 12/31
  Tél : 05.55.10.37.96




        6.5. Traçabilité à l’abattoir et dans les locaux de l’abatteur

Les animaux abattus sont identifiés par un numéro d’ordre. L’abatteur conserve les enregistrements
permettant de retrouver, à partir de ce numéro, le numéro de l’animal vivant et son cheptel d’élevage.

Les informations caractérisant chaque animal : provenance d’un élevage reconnu, race, sexe, date de
naissance, poids, conformation, état d’engraissement, sont conservés par l’abatteur. Elles permettent la
sélection des animaux certifiables.

L’ensemble de ces informations est conservé dans un ou plusieurs documents constituant le registre
d’abattage.

Les carcasses sélectionnées sont identifiées par un signe distinctif avant l’expédition vers le distributeur.


        6.6. Traçabilité en aval

                6.6.1. Traçabilité lors de l’expédition des demi-carcasses, quartiers et pièces de gros

Les critères prévus au chapitre 4 sont contrôlés et la personne habilitée par l’organisme certificateur
attribue l’IGP Bœuf du Limousin aux carcasses sélectionnées. Ces carcasses sont destinées à être
commercialisées par un opérateur reconnu (grossiste, découpeur, boucher détaillant, GMS).

L’abatteur identifie les carcasses, quartiers ou pièces de gros bénéficiant de l’IGP au moyen d’une
étiquette carcasse mentionnant au minimum :

        le numéro identifiant la carcasse et permettant de retrouver le n° national d’identification de
        l’animal,
        la date d’abattage
        la désignation de la pièce,
        la race,
        le poids,
        le nom du destinataire,
        le n° de l’étiquette carcasse,
        éventuellement le nom de l’éleveur.

Les viandes sont livrées avec les documents commerciaux mentionnant le destinataire, la raison sociale
du fournisseur, la désignation des produits et leur poids, le numéro identifiant la carcasse d’origine.

                 6.6.2. Traçabilité de la découpe

La découpe est effectuée par lots homogènes de Bœuf du Limousin Chaque lot est identifié par un
numéro de lot de découpe. Le responsable de la découpe conserve les enregistrements permettant de
retrouver pour chaque lot de viandes découpées, les numéros des carcasses ou quartiers mis en découpe.
Les produits découpés sont identifiés par des étiquettes mentionnant au minimum la référence à l’atelier
de découpe, le n° de lot et la date de découpe.
Les produits sont livrés avec les documents commerciaux qui mentionnent le destinataire, la raison
sociale du fournisseur, la désignation des produits et leurs poids.
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  l’Agriculture                                                                             Version 1
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                                               Bœuf du Limousin                                 IGP
  87060 LIMOGES Cedex 2                                                                    Page : 13/31
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                6.6.3. Traçabilité en point de vente

Les produits sont livrés avec les documents commerciaux prévus en 6.6.1. et 6.6.2.
L’identification des produits à la vente est permise par une publicité sur les lieux de vente (PLV)
spécifique à chaque marque et qui mentionne l’IGP (voir chapitre 10).

Les viandes commercialisées à la coupe sont identifiées par l’étiquette de la carcasse correspondante (cf.
6.6.1.), affichée à la vue des consommateurs.
Dans le cas où le détaillant propose différentes viandes de bœuf, le Bœuf du Limousin est commercialisé
en rayon séparé et le distributeur tient une comptabilité matière des viandes.


7. LA DESCRIPTION DE LA METHODE D’OBTENTION

        7.1. Elevage

               7.1.1. Caractéristique de l’élevage
Les bovins doivent être issus d’un élevage qualifié.

Le Bœuf du Limousin est issu d’animaux de race limousine ou charolaise.

Les veaux séjournent avec leur mère dans les pâtures du printemps à l’automne jusqu’à l’âge de 8 à 10
mois environ.
Les mâles non castrés sont alors engraissés pendant environ 10 mois puis abattus à l’âge de 24 mois
maximum.
Les femelles, de type « génisses légères », sont également engraissées puis abattues entre 10 et 28 mois
environ.
Les autres génisses connaissent un deuxième passage à l’herbe, entre le printemps et l’automne de la
seconde année. A l’issue de cette période à l’herbe, l’éleveur décide de leur mise en engraissement ou de
leur carrière de reproductrice. Certaines sont donc abattues à partir de 28 mois, d’autres entament leur
carrière de reproductrices.
Les vaches reproductrices sont élevées à l’herbe pendant 8 mois au minimum chaque année de leur
carrière.


                7.1.2. Mode d’alimentation

La conduite des animaux est de type traditionnel avec une alimentation basée sur l’herbe et les fourrages
et une alternance saisonnière prairie-étable

De la naissance à la mise en engraissement, les bovins sont traditionnellement nourris de lait puis
d’herbe. En période hivernale, la ration des animaux, à base de foin ou d’herbe conservée, est
éventuellement complémentée.

Lorsque les bovins sont mis en finition, ils sont nourris essentiellement d’aliments provenant de l’aire
géographique délimitée : herbe, fourrages grossiers, foin, paille, ensilage de maïs ou d’herbe, céréales,
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  l’Agriculture                                                                              Version 1
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  87060 LIMOGES Cedex 2                                                                     Page : 14/31
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légumineuses. La ration est complétée par des aliments complémentaires garantissant l’équilibre
nécessaire à une production de qualité.

Les aliments provenant de l’aire géographique délimitée constituent, pour chaque élevage au moins 75%
de la ration alimentaire.

        7.2. Transport des animaux à l’abattoir.

Le chargement des bovins, le transport et le déchargement ont lieu dans le calme ; de même, le
regroupement de jeunes bovins de différentes cases est évité, ceci afin de prévenir le phénomène
ultérieur de carcasse à pH élevé.

Le circuit de transport est organisé de façon à minimiser la durée du trajet, de l’exploitation ou du centre
d’allotement à l’abattoir.


        7.3. Attente avant abattage

Avant l’abattage, les bovins subissent une attente aussi brève que possible. Dans le cas où l’attente
dépasserait deux heures, les animaux sont placés en box individuel et ont de l’eau à disposition.

Si l’abattage ne peut avoir lieu dans les 24 heures suivant l’arrivée en bouverie, les animaux disposent
d’une stalle individuelle, d’une litière, de foin et d’eau à volonté.


        7.4. Abattage, ressuage

L’abattage et la découpe ont lieu dans des établissements répondant aux dispositions communautaires en
vigueur. L’abattage est réalisé conformément à la Directive 93/119/CE du Conseil des communautés
Européennes, paru au JOCE du 31.12.93.

Les spécifications de la norme NF V 46001 sont respectées.
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    l’Agriculture                                                                                            Version 1
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    87060 LIMOGES Cedex 2                                                                                   Page : 15/31
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8. LE LIEN A L’ORIGINE

         8.1. Spécificité de l’aire géographique

                   Descriptif de l’aire géographique

Dans l’aire géographique, l’élevage est une tradition de longue date qui repose sur les étendues d’herbe
caractérisant la région, comme le souligne l’Association Française pour l’Avancement des Sciences, lors
du Congrès de 1890 (1) : « de temps immémorial, la prairie a été la ressource principale, la richesse
naturelle du Limousin, et c’est exclusivement à elle qu’il doit d’être devenu un centre d’élevage
réellement très important ».
Tous les cantons de l’aire géographique s’apparentent par leurs conditions agronomiques et climatiques à
la région administrative proprement dite du Limousin. La zone herbagère du Limousin, caractérisée par
des bocages entrecoupés de petits bois sur des successions de collines ne s’arrête pas aux limites
administratives de la région. Elle déborde plus largement sur trois zones en particulier : le Sud de la
Vienne (Montmorillonnais), l’Est de la Charente dit « Charente Limousine » (ou Confolentais) et le
Nord-Est de la Dordogne dit « Périgord vert » (Nontronnais). Ces trois zones sont dans la continuité de la
région Limousin en terme de paysages, de sols et de pratiques d’élevage.
Sur le plan agricole, l’aire géographique s’étend sur 8 Petites Régions Agricoles 1 (PRA) qui sont des
lieux traditionnels d’élevage des bovins charolais ou limousins.
On distingue :
     - la zone herbagère nord du Massif Central : PRA Bas Berry, PRA Boischaud du sud et PRA
         Marche
     - la zone d’élevage viande du Massif Central : PRA Bas-Pays de Brive, PRA Confins granitiques
         du Limousin, PRA Haut-Limousin, PRA Plateau de Millevaches et PRA Plateau du Sud-Est
         Limousin
Cette délimitation est établie selon les recommandations de M. Bernard Lassaut (INRA) dans son rapport
d’expert du 13 mars 1996.

Situé à 200 km de l’océan Atlantique, le Limousin constitue, avec un gradient d’altitude d’Ouest en Est
allant de 150 m à 1000 m, le premier obstacle naturel rencontré par les perturbations atmosphériques en
provenance de l’Ouest. La pluviométrie annuelle varie de 800 à 1700 mm pour une moyenne nationale
de 800 mm. Le Pays Limousin repose pour la plus grande part sur un socle rigide constitué de roches
cristallines datant de l’ère primaire. Ces roches, sous l’influence du climat humide ont produit des sols
généralement acides. Les sols se caractérisent également par leur richesse en matières organiques, ce qui
leur confèrent une bonne capacité de rétention en eau, phénomène qui s’est accentué avec les activités
d’élevage.
 Au fil des siècles, la pauvreté minérale des sols et la déclivité qui caractérisent la plupart des parcelles,
associées à la rudesse des températures et à la forte pluviométrie ont conduit les paysans à spécialiser
leurs terres dans la production d’herbe. Par ailleurs, la bonne portance des sols et l’abondance des points
d’eau ont permis le développement de l’élevage bovin.

Sur la zone considérée, les prairies occupent 86 % de la surface agricole utilisée (soit le double de la
moyenne nationale de 43,64%), les céréales et oléo-protéagineux cultivés pour l’engraissement
représentant 9,5 % soit au total 95,5 % de la SAU consacrée à l’élevage.


1
  Une PRA est définie par l’INSEE comme une superficie, de la taille de quelques cantons, où les conditions dans
lesquelles peuvent s’exercer l’agriculture en général et l’élevage en particulier sont assez comparables ; la nature des sols
et donc leurs caractéristiques physiques, les conditions climatiques (pluviométrie, précocité, etc.), l’altitude, la dimension
moyenne des exploitations y sont relativement homogènes.
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  l’Agriculture                                                                                Version 1
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Au niveau de la production bovine, les exploitations sont généralement de petite taille (moyenne de 56 ha
en 2006) et les troupeaux de 55 vaches en moyenne. Le chargement à l’hectare (nombre d’unités gros
bovins par hectare) est faible, le système d’élevage est donc de type extensif, basé sur la production
d’herbe favorisée par une pluviométrie régulière tout au long de l’année. La zone se caractérise
également par une faible utilisation d’engrais (-50 % par rapport à la statistique nationale).

Dans l’aire géographique, le recensement agricole de 1988 (14) fait apparaître que la majeure partie des
vaches (68%) sont de races limousine ou charolaise. Plus récemment, les statistiques agricoles régionales
font état d’un cheptel total de 497 600 vaches dont 463 000 vaches nourrices (c’est à dire de races
limousine (73%), charolaise (16%), ou croisées) soit 93% (source : Mémento Agreste Limousin 2006).

                Historique : l’élevage bovin en Limousin, une tradition ancestrale

L’histoire débute au Néolithique où l’homme devient agriculteur-éleveur et commence à domestiquer les
espèces bovines entre Dordogne et Garonne, ainsi que le notent Meiller et Vannier (2) et comme en
témoignent les peintures rupestres. La direction des services agricoles de la Haute-Vienne (3) ajoute qu’à
l’époque gauloise, les Ibères et les Ligures, qui exploitent le bœuf domestique primigène, s’établissent
dans le sud de la France, en Périgord et Limousin, et introduisent dans ces contrées la domestication des
bovins.

Du néolithique jusqu’au Moyen-âge, l’homme domestique et élève les bovins essentiellement pour le
trait et le fumier qu’ils produisent. A cette époque, « le commerce des bestiaux est très irrégulier » (2).
« L’élevage est très anciennement pratiqué en Limousin et les paysans lui ont toujours consacré une part
notable de leurs travaux. Cette activité avait d’ailleurs frappé un biographe d’un prince ottoman qui
décrit vers 1485, dans la région de Bourganeuf, ce qu’il appelle des prairies semées qui sont ensuite
fauchées ou pâturées par les bêtes. Ce témoignage atteste de l’ancienneté de la culture de l’herbe
spécifiquement destinée aux animaux ruraux. Il faut y voir une pratique agricole raisonnée qui souligne
toute l’importance que l’on accordait dès cette époque à l’élevage. Aussi n’est-il pas étonnant que le
commerce du bétail soit ancien en Limousin et soit devenu très précocement un objet de négoce
important, tant au niveau régional comme en témoigne l’existence de nombreuses foires, qu’au niveau
national avec l’exportation du bétail hors de la province, plus particulièrement vers les marchés
parisiens. Cette dernière destination est attestée dès le XVe siècle au moins. » (15)

Au XVIe siècle, l’élevage bovin de la région gagne en renom car la viande produite est acheminée vers
les grandes villes. Les animaux sont notamment acheminés vers Bordeaux et Paris, où la qualité de leur
viande est particulièrement appréciée. « Les marchands, accompagnés de leurs toucheurs et de leurs
chiens, conduisent à Paris des troupeaux d’une quinzaine de bêtes, en 12 ou 14 jours » (2). Colbert note
en 1674 que « le commerce des bestiaux a commencé à être avantageux pour la Généralité de
Limoges ». Ce commerce provient des grands domaines seigneuriaux et abbatiaux.

L’effectif des cheptels progresse rapidement et l’élevage devient au XVIIIe siècle la première activité
agricole du Limousin, et une activité importante des autres départements du bassin de production.

Au XVIIIe siècle, l’élevage du bassin de production évolue : les animaux sont élevés à la fois pour
effectuer les labours, mais aussi comme animaux de boucherie (2), selon une méthode d’élevage décrite
par Braudel (14) : « la bête à engraisser est mise dans le pré, mais elle ne couchera pas dehors. Quand
l’herbe lui fait défaut, du foin lui est offert, et aussi un breuvage au pain de noix [..]. Ces privilégiés ne
sortent que par beau temps. A l’étable, ils boivent de l’eau mêlée de farine de seigle ou d’orge ».

En 1790, on dénombre dans le Limousin 150 lieux de foires aux bestiaux totalisant 1202 jours de foire
sur l’année (15). «On y vend en hiver des bœufs gras, destinés à l’approvisionnement de Paris et de
quelques autres villes de France » (15). Ces marchés traditionnels se sont maintenus pour la plupart
jusqu’à la fin du XIXe.
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  l’Agriculture                                                                                Version 1
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  87060 LIMOGES Cedex 2                                                                       Page : 17/31
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Après la révolution, les paysans du Limousin et des zones alentour se sont mis à produire spécifiquement
des animaux d’engrais, en particulier des animaux jeunes commercialisés sur Lyon et Saint-Etienne. Ces
productions ont donné un nouvel essor à l’élevage bovin et au cours du XIXe et du XXe siècle, l’offre a
évolué vers les femelles de boucherie qui constituent aujourd’hui la plus grande partie de la production.

En 1856, le chemin de fer relie Limoges et Paris, ce qui a pour conséquence d’augmenter les flux de
viande en provenance de la Haute-Vienne et des départements avoisinants vers la capitale. La
construction de la voie ferrée entre Bordeaux et Lyon, passant par Limoges, donne l’occasion aux
producteurs de la région d’expédier vers les marchés lyonnais et stéphanois de jeunes bovins gras, qui s’y
forgent rapidement une renommée du fait de leur qualité. La demande en viande des centres industriels
s’accroît rapidement, provoquant une augmentation des cours favorables aux éleveurs.
Les exploitations se spécialisent, à partir du XIXe siècle, dans l’élevage bovin (2) et le nombre de
femelles augmente dans les cheptels (3).

A la fin du XIXe siècle, la production d’animaux jeunes croît dans l’ensemble du bassin de production et
ce développement va de pair avec une amélioration des rations alimentaires (2). En effet, jusqu’au
XVIIIe siècle, les bovins sont nourris par les herbages naturels. Au XIXe siècle, l’essor des cultures
fourragères permet à l’éleveur d’améliorer la ration des bovins, ce qui amène une grande partie du bassin
de production à se spécialiser dans la production bovine.

Au XXe siècle, ces flux se sont intensifiés, faisant de la production bovine le premier secteur
économique du Limousin. Les productions du bassin considéré deviennent très réputées à cette époque,
comme le souligne Rivière, dans une Monographie agricole du département de la Creuse (12) : « la plus
grande partie des bovins creusois est destinée à la boucherie. Les limousins gras de La Souterraine sont
fort appréciés aux marchés de Bordeaux, Paris, Lyon ou Saint-Etienne ; les charolais de Boussac et
Evaux sont très estimés à Paris, Lyon, Lille, Roubaix, Valenciennes ». L’ensilage apparaissant dans les
rations alimentaires, le nombre de génisses engraissées, de taurillons et de mères augmente (3) par
rapport aux autres productions bovines. Aujourd’hui, les femelles de boucherie constituent la plus
grande partie de la production.

Encore aujourd’hui, les traditions anciennes et le culte voué à l’élevage bovin en Limousin imprègnent la
culture locale. En témoignent par exemple le nombre important de foires et de comices agricoles dans la
région, et également les traditions religieuses liées au culte des Saints protecteurs du bétail qui subsistent
encore actuellement. Ainsi, encore aujourd’hui Saint Goussaud, le Saint invoqué pour la protection du
bétail, est honoré dans différentes communes de la Creuse et de l’Indre. De même, chaque premier
dimanche du mois de mai, une messe est célébrée à la chapelle du domaine de la Commanderie, près de
Bellac en Haute-Vienne, en l’honneur de Saint Jean-Baptiste, pour la protection des troupeaux. Rites et
processions traduisent l’importance accordée par la population locale à la bonne santé du bétail, et ce
depuis toujours.

Pour plus de détails, voir les Annexe I et Annexe IV.

        8.2. Spécificité du produit
La production de viande est une tradition ancestrale de la région et très tôt les éleveurs ont orienté
naturellement la sélection génétique vers des animaux aux qualités bouchères supérieures afin de
répondre aux attentes des bouchers.
En effet, depuis plusieurs siècles, les éleveurs du Limousin attachent une importance particulière à la
sélection des bovins destinés à l’engraissement et pratiquent depuis toujours la sélection génétique de
leurs animaux, ce qui explique la nette différence de conformation observée sur la zone. Au XVIIIe
siècle, les bœufs travaillaient soit pour le labour, soit pour le transport de matériaux, et ensuite
uniquement les meilleurs d’entre eux étaient sélectionnés par les paysans afin d’être engraissés et vendus
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  l’Agriculture                                                                                        Version 1
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  87060 LIMOGES Cedex 2                                                                               Page : 18/31
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sur le marché parisien. Ces critères de sélection sont précisément décrits dans la littérature, comme par
exemple par Nicolas Demarest qui écrit en 1787 : « il y a des marques extérieures auxquelles les
marchands de bœufs de réforme et les propriétaires des métairies s’attachent en Limousin, pour
distinguer un bœuf propre à être engraissé ; et ces marques, réunies autant qu’il est possible, les
trompent rarement ; ils veulent qu’un bœuf ait la tête grosse, le mufle court et arrondi, la poitrine large,
les jambes et les pieds gros, le ventre rond, large et abattu en dessous : c’est ce qu’on appelle un bon
dessous ».(15) Déjà en ce temps, les animaux les moins aptes à l’engrais étaient immédiatement écartés
des circuits d’engraissement afin de ne garder que les meilleurs d’entre eux: « Les animaux des deux
sexes qui sont chétifs et mal conformés sont éliminés dès leur plus jeune âge, ce qui contribue ainsi à la
sélection et à l’amélioration de l’espèce ».(15)
Aujourd’hui, le travail accompli au cours des siècles
de sélection contribue largement à la réputation                          Conformation des animaux
actuelle du bœuf du Limousin.                                       Source : registre des animaux Label Rouge
Les bouchers apprécient particulièrement les
carcasses issues de l’aire géographique pour leur             70%
rendement en muscles de première catégorie et pour            60%
                                                              50%
les qualités de conservation en vitrine et de
                                                              40%
présentation de la viande. Les animaux nés et élevés          30%
dans l’aire géographique sont également réputés               20%
pour avoir un grain de viande plus fin et une couleur         10%
de viande plus soutenue (rouge franc), avec un beau            0%
persillé. L’obtention de ce persillé est garantie par le                    E                  U                   R
choix des races (les races limousines et charolaises
                                                                         Limousine IGP                Limousine France
sont des races bouchères) et la sélection des
carcasses selon le niveau d’engraissement, les                           Charolaise IGP               Charolaise France
carcasses trop maigres étant exclues ainsi que celles
présentant un engraissement excessif. Ces animaux            Graphique : comparatif entre la conformation des animaux issus de la
sont également mieux conformés que leurs                     zone IGP par rapport à l’ensemble des animaux labellisé pour la race
                                                             limousine et la race charolaise sur l’année 2007.
homologues de même race nés et élevés hors de
l’aire (Cf. tableau ci-contre).
De solides entreprises du Limousin, spécialisées dans les viandes de boucherie, ont bâti leur réussite sur
la renommée du boeuf du Limousin. On peut citer parmi les plus anciennes maisons Somafer (Bessines),
Plainemaison (Limoges), Viandes de Corrèze (Brive) mais aussi plus récemment, Sobevia (Bessines),
Viandes Bouchères du Limousin (Limoges), Arcadie (Brive et Guéret), Covial Limousin (Limoges),
Viandes Limousin Sud (Saint Yrieix). D’autres entreprises situées hors région ont fait du bœuf du
Limousin une spécialité : Orléans Viandes (45), Viandes Limousin Forez (42), Sopacel (69), Bigard (69,
71, 30), Socopa Bordeaux (33), Europagro (26), Scavo (49), etc.
Pour plus de détails voir l’Annexe III.

        8.3. Lien causal entre l’aire géographique et la qualité ou les caractéristiques du produit
        ou une qualité spécifique, la réputation ou une autre caractéristique du produit
Le lien avec l’aire géographique est justifié par la réputation.
Les animaux de l’espèce bovine en provenance de la zone herbagère limousine sont réputés pour leur
qualité depuis plusieurs siècles. La réputation du Limousin en matière de viande bovine commence à la
fin du XVe siècle et s’est construite au fil des siècles.
« Charles Estienne mentionnait en 1553 dans son Guide des chemins de France que ‘Les chemins du
Limousin sont fréquentés par le bétail à cause des bons pâturages, des vallées et montagnes
d’icelui.’ »(15) A cette époque, tandis que de nombreuses régions avaient abandonné les bœufs de trait
au profit des chevaux, le Limousin et les zones voisines avaient conservé ce mode de traction en raison
du relief accidenté et du mauvais état des routes. « Personne n’ignore que les bêtes à cornes sont seules
LIMOUSIN PROMOTION                               Cahier des Charges                              Date : 10/10/08
   Maison Régionale de                                                                              Référence :
  l’Agriculture                                                                                      Version 1
  Bd des Arcades
                                                   Bœuf du Limousin                                      IGP
  87060 LIMOGES Cedex 2                                                                             Page : 19/31
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employées au labourage ainsi qu’au charriage de nos denrées ou matériaux. Le mauvais état de nos
chemins de communication ne permettent pas d’employer des chevaux, voie plus rapide et moins
dispendieuse » (17)
Les états de marchés de Seaux et de Poissy de 1736 et 1737 font bien apparaître que le Limousin avait
une place prédominante dans l’approvisionnement de Paris en bovins de boucherie derrière la
Normandie. En effet, le Limousin, qui pratiquait un engraissement à l’étable, fournissait Paris de
l’automne au printemps tandis que les paysans normands, pratiquant l’engraissement au pré, ne
pouvaient livrer des animaux qu’en dehors de la période hivernale. A noter qu’à cette époque, on
entendait par « bœufs limousins » les bœufs en provenance de la région Limousin (le Limousin
Historique), et non pas les bœufs de la race limousine ; en effet, la notion de race n’est apparue que bien
plus tard : « Le terme générique « bœufs » mentionné dans les états de marché appelle cependant une
remarque : sous ce terme sont regroupés les bœufs et les vaches présentés sur les marchés, car il existe
un abus de langage de la part des contemporains qui appellent bœufs tous les bovins adultes consommés
dans la capitale. »(15)
Durant le carême, le Limousin avait le monopole de l’approvisionnement de la capitale en bovin ce qui a
valu aux boeufs du Limousin de se forger une solide réputation à Paris. En période de carême, seul
l’Hôtel-Dieu était autorisé à commercialiser de la viande de bœuf, réservée aux malades, vieillards,
jeunes enfants et nourrices sur autorisation spéciale des autorités religieuses. Le Limousin étant le
fournisseur quasi exclusif de l’Hôtel-Dieu en cette période, le Bœuf du Limousin s’est ainsi forgé sur
Paris une réputation de viande d’exception rare et chère.
A cette époque, un commerce relativement important existe entre la zone de production et Paris. « En
1737, nous savons que le Limousin a fourni 26000 bœufs aux deux principaux marchés parisiens [Seaux
et Poissy]. Si l’on y ajoute les animaux livrés à l’Hôtel-Dieu durant le carême, c’est environ 28000 bêtes
limousines que reçoit la capitale cette année-là. Nous savons aussi que la demande en viande bovine n’a
cessé d’augmenter au cours du XVIIIe siècle à Paris ; pour répondre à celle-ci et pour la satisfaire, il est
vraisemblable que le Limousin, avec d’autres provinces, a fourni un nombre croissant d’animaux de
boucherie à mesure que le siècle avance. Si l’on considère que la province approvisionne aussi en bovins
d’autres hôpitaux parisiens, ainsi que les armées de terre et la marine, il est vraisemblable que le
Limousin commercialise chaque année, vers le milieu du siècle, un minimum de 30 000 bovins – très
majoritairement des bœufs – sur des marchés situés hors de la province. » (15)
L’essor du commerce de ce produit vers les villes, dont la principale est Paris, montre à quel point ce
produit était prisé : « Le Limousin […] a su répondre à l’appel du marché parisien, le plus important du
royaume ; la qualité de la viande bovine limousine n’est sans doute pas étrangère à l’insertion réussie de
la province dans ce dernier ». (15) Le Limousin occupait la deuxième place dans l’approvisionnement de
Paris en 1737 (hors carême) et le nombre d’animaux fournis par le Limousin a été multiplié par trois
entre 1732 et 1771.




 Tableau 11-1 présentant l’origine des bœufs approvisionnant les marchés parisiens en 1737 et hors période de carême
 (source : Jean-Pierre Delhoume, 2007, p374)
 Tableau 11-2 présentant la part du Limousin dans l’approvisionnement de l’Hôtel Dieu en bœufs durant la période de
 carême (source : Jean-Pierre Delhoume, 2007, p377)
LIMOUSIN PROMOTION                          Cahier des Charges                          Date : 10/10/08
   Maison Régionale de                                                                     Référence :
  l’Agriculture                                                                             Version 1
  Bd des Arcades
                                              Bœuf du Limousin                                  IGP
  87060 LIMOGES Cedex 2                                                                    Page : 20/31
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Mais d’autres débouchés étaient également possibles : « En dehors du marché parisien, le Limousin
fournit aussi en bêtes de boucherie les armées de terre et la Marine. En février 1694 par exemple, le
marquis de Pompadour espère ‘que le boucher de l’armée’ est enfin ‘paru en Limousin afin que cela
fasse débiter les bestiaux’ ; en 1698, l’intendant de Bernage signale que « ceux qui étaient chargés de la
fourniture des vivres pour les armées d’Italie ont des emplettes considérables de bœufs dans ce pays là
[Le Limousin]’ » (15)
Par ailleurs, de nombreux auteurs de l’époque affirment que le Limousin a su faire de l’engrais de ses
animaux une spécialité dont la valeur et les qualités se ventaient bien plus loin que l’origine des
animaux :
                                  « En 1782, Dupont de Nemours écrivait ‘Le principal produit du
                                  Limousin est le nourrissage des bestiaux que l’on engraisse pour la
                                  boucherie’ » (2)
                                  « Arthur Young, traversant le Limousin en juin 1787 note en arrivant à
                                  Limoges : la principale production de toute la province est le bétail
                                  gras, que l’on envoie à Paris et dans d’autres villes. […]Pierre
                                  Gondinet, sous-préfet de Saint-Yrieix et médecin, écrit en 1808 : on
                                  remarque que les bœufs de ce pays sont plus propres à l’engrais que la
                                  plupart de ceux qui y viennent de plusieurs autres contrées. […] Les
                                  fines herbes que produit notre sol rendent exquis les bœufs qu’on y
                                  engraisse ; tout le monde sait qu’à Paris ils sont fort estimés, pour le
                                  bon goût de leur chair et pour la qualité de leur graisse dont elle est
                                  entrelardée » (16)


                                Déjà au XVIIIe siècle la renommée du Bœuf du Limousin était telle que
                                dans un abécédaire on retrouve pour la lettre « B » le nom de « Bœuf du
                                Limousin » (2)


Dans les années 1970, l’appellation « Bœuf du Limousin » faisait l’objet d’un Label de qualité de la
Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin. Cette démarche a permis de faire reconnaître
officiellement la réputation de la région et de nombreux bouchers s’y étaient engagés pour distinguer leur
commerce par une viande de haute renommée.
Aujourd’hui, la réputation du bœuf du Limousin s’étend sur la région Parisienne, les régions Lyonnaise
et Stéphanoise, Bordeaux et le pourtour méditerranéen, mais aussi à l’étranger, notamment en Hollande,
Belgique et Luxembourg. De nombreux restaurants français mais aussi étrangers proposent du « Bœuf du
Limousin » à leur carte. Aussi, de nombreux bouchers sont fiers de mettre en avant le « Bœuf du
Limousin », que ce soit au niveau de leur vitrine, ou de recettes qu’ils proposent à leurs clients.
Le boeuf du Limousin est également renommé au niveau des consommateurs. En effet, si les bouchers
choisissent de vendre du Bœuf du Limousin, c’est d’une part pour les raisons citées précédemment
(meilleure conformation des carcasses, meilleurs rendement de désossage, …), mais aussi et surtout car
cette viande est demandée et achetée par les consommateurs. Pour ces derniers, le Limousin fait
référence à juste titre à une viande de qualité et évoque chez eux les verts pâturages de la région qui
constituent la majeure partie de l’alimentation des bovins.
De nos jours, de nombreuses foires aux bestiaux ont encore lieu dans ce bassin de production, qui parfois
donnent lieu à des remises de prix aux éleveurs, comme lors du concours de Saint-Yrieix. Lors de ces
concours, des acheteurs provenant de l’ensemble du territoire national sont présents et prennent part aux
LIMOUSIN PROMOTION                          Cahier des Charges                          Date : 10/10/08
     Maison Régionale de                                                                     Référence :
    l’Agriculture                                                                             Version 1
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                                               Bœuf du Limousin                                   IGP
    87060 LIMOGES Cedex 2                                                                    Page : 21/31
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enchères. On peut ainsi y rencontrer des bouchers et restaurateurs de nombreuses régions et également
des acheteurs représentant d’importantes chaînes de grande et moyenne distribution (GMS). Les foires et
concours créent et entretiennent dans les campagnes une émulation et une compétition entre les éleveurs
qui ont tiré l’ensemble de l’élevage vers l’excellence.
En 2006, le nombre d’éleveurs engagés dans une démarche qualitative correspondant aux critères du
présent cahier des charges était de 3400 et le volume total de viande commercialisée était de 2470 tonnes.
Les viandes de qualité, issues du bassin de production et conformes au présent cahier de charges,
bénéficient lors de la vente d’un prix plus élevé que les autres viandes bovines, à conformation, état
d’engraissement et poids égaux : l’éleveur reçoit 0,2 à 0,3 euros de plus au kilo et le distributeur, boucher
artisan ou grande surface, achète les carcasses également 0,2 à 0,3 euros de plus.
Le nombre de consommateurs réguliers de viande bovine faisant mention de l’origine Limousin est
estimé à 100 000 2 , et répartis sur environ 200 points de vente.
Pour plus d’informations on consultera l’Annexe II.




2
  La consommation moyenne française de bœuf étant de 22.6kg par personne et le tonnage en 2006 étant de
2470 tonnes, on obtient une estimation du nombre de consommateurs, à savoir dans ce cas 109 292
consommateurs.
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     Maison Régionale de                                                                          Référence :
    l’Agriculture                                                                                  Version 1
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                                                  Bœuf du Limousin                                     IGP
    87060 LIMOGES Cedex 2                                                                         Page : 22/31
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9. LE NOM DE L’ORGANISME DE CONTROLE

CERTILIM et QUALITE FRANCE sont les organismes certificateurs accrédités selon la norme EN 45
011 chargés de contrôler le Bœuf du Limousin.
Les adresses des organismes certificateurs sont :
                      CERTILIM
         Maison Régionale de l’Agriculture                                  QUALITE France SA
                 Bd des Arcades                                           Immeuble Le Guillaumet
            87060 LIMOGES cedex 2                                      60 avenue du Général de Gaulle
               Tél. : 05.55.36.07.78                                 92046 PARIS LA DEFENSE cedex
            Courriel : accueil@certilim.fr                                  Tél. : 01.41.97.00.74


Les méthodes de contrôles internes sont précisées dans des procédures de contrôles validées par les
organismes certificateurs.


10. LES REGLES D’ETIQUETAGE

L’étiquetage des produits 1 comporte les mentions spécifiques suivantes :
     -   Le nom de la denrée alimentaire : Bœuf du limousin
     -   Le ou les identifiant(s) garantissant la traçabilité des viandes (cf chapitre 6),
     -   La race de l’animal : race limousine ou race charolaise

Les produits bénéficiant de l’IGP peuvent être accompagnés de textes destinés à informer le
consommateur sur la nature, l’origine et les caractéristiques certifiées du produit.

Ces textes sont rédigés de façon objective dans le respect des dispositions légales et réglementaires visant
à garantir le consommateur contre les tromperies et les risques d'être induit en erreur.




1
   On entend par « étiquetage des produits », l’étiquetage des UVC dans le cas des viandes commercialisées en
libre-service, ou l’étiquetage carcasse affichée à la vue des consommateurs dans le cas des viandes commercialisées
à la coupe.
LIMOUSIN PROMOTION                             Cahier des Charges                    Date : 10/10/08
   Maison Régionale de                                                                  Référence :
  l’Agriculture                                                                          Version 1
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                                             Bœuf du Limousin                                IGP
  87060 LIMOGES Cedex 2                                                                 Page : 23/31
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11. LES EXIGENCES EVENTUELLES A RESPECTER
Le tableau suivant décrit les principaux points à contrôler du cahier des charges et leurs méthodes
d’évaluation.


              Points à contrôler                                  Méthode d’évaluation
     Animal né, élevé et engraissé dans l’aire                   Vérification documentaire
                  géographique                                     Passeport de l’animal
                                                                 Vérification documentaire
                      Race
                                                                   Passeport de l’animal
                                                                 Vérification documentaire
                 Age à l’abattage
                                                                   Passeport de l’animal
                                                                 Vérification documentaire
                  Conformation
                                                                      Ticket de pesée
                                                                 Vérification documentaire
              Etat d’engraissement
                                                                      Ticket de pesée
  Les aliments provenant de l’aire géographique
  délimitée constituent, pour chaque élevage, au                 Vérification documentaire
       moins 75% de la ration alimentaire.
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  l’Agriculture                                                                       Version 1
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                                           Bœuf du Limousin                               IGP
  87060 LIMOGES Cedex 2                                                              Page : 24/31
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                                      BIBLIOGRAPHIE



(1)    Association Française pour l'Avancement des Sciences, Congrès de 1890, 19ème session, 1890.
       Le Limousin, notices scientifiques, historiques, économiques. Limoges, 476 p.
(2)    Meiller, D., Vannier, P., 1992. Limousines - L'avenir de la race bovine limousine. Ed. La
       Manufacture, 259 p.
(3)    Direction des services agricoles de la Haute-Vienne / Ministère de l'Agriculture, 1935.
       L'agriculture du département de la Haute-Vienne en 1929-1934 par P. Dessales. Limoges, 480 p.
(4)    SCEES/INSEE, 1988. Agreste - Recensement Agricole 1988 - Limousin, principaux résultats.
       Paris, 32 p.
(5)    Jeune chambre économique de la Vienne, 1960. La Vienne. 66 p.
(6)    Ministère de l'Agriculture, 1959. Vienne. La Documentation Française, Paris, 82 p.
(7)    GEB/ITEB/Confédération Nationale de l'élevage. L’évolution de l’élevage dans le Massif
       Central. 216 p.
(8)    Secrétariat Général du Gouvernement, 1978. Charente - Notes et études documentaires. La
       Documentation Française, 135 p.
(9)    Ministère de l'Agriculture, 1959. Monographies agricoles départementales - La Charente. La
       Documentation Française, Paris, 58 p.
(10)   Ministère de l'Agriculture, 1960. Monographies agricoles départementales - La Dordogne. La
       Documentation Française, Paris, 44 p.
(11)   Conseil Général de la Creuse, 1962. La Creuse. Bobigny, 178 p.
(12)   Rivière, S., 1935. Monographie agricole du départemental de la Creuse. Guéret, 203 p.

(13)   Agreste (SCEES-INSEE), 1988. Recensement Agricole de 1988. Inventaires (disponibles sur
       microfiches).

(14)   Braudel, F., 1986. L'identité de la France - Les hommes et les choses. Les Editions Arthaud,
       Paris, 475 p.
(15)   Jean-Pierre Delhoume 2007 – L’élevage Bovin en Limousin au XVIIIe siècle – Université de
       Limoges
(16)   Dominique Danthieux, Philippe Grandcoing, 2007 – La Limousine, histoire d’une race bovine
       XIXe – XXe siècles – Ed Pulim.
(17)   Navières du Rieux-Peyrou, 1819 – Mémoire sur l’état actuel des bêtes à cornes dans la Haute
       Vienne - Archives départementales de la Haute Vienne
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  l’Agriculture                                                                             Version 1
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                                              Bœuf du Limousin                                  IGP
  87060 LIMOGES Cedex 2                                                                    Page : 25/31
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                                   ANNEXE I
             HISTORIQUE ET IMPORTANCE DE L'ELEVAGE BOVIN DE L’AIRE
                                GEOGRAPHIQUE

Au Néolithique, l'homme commence à domestiquer les espèces bovines (2). Dans le bassin de production
considéré, les Ibères et les Ligures introduisent le bœuf domestique primigène à l'époque gauloise (3).

Entre l'époque gallo-romaine et le XVIIIème siècle, les bovins de la région ne constituent pas la
production animale majoritaire. Ils sont élevés principalement pour le trait et le fumier qu'ils produisent
(2).

Au XVIème siècle, les bovins, notamment ceux provenant du Limousin et de la Dordogne, sont
acheminés vers les grandes villes "où la qualité de leur viande est particulièrement appréciée" (2).
L'élevage bovin acquiert ses premières lettres de noblesse : "les plus vieux documents dignes d'être
consultés sont des dessins d'animaux dus aux peintures émailleurs de Limoges du XVème et du XVIème
siècle" (3) : ces dessins représentent des bovins.

Du XVIème au XVIIIème siècle, l'effectif du bétail, toutes catégories confondues, progresse
sensiblement (3). Au XVIIIème siècle, l'élevage constitue la première activité agricole du Limousin (2).

A partir du XIXème siècle, grâce à l'essor de l'ère industrielle, la construction de voies ferrées et la
demande en viande des villes, les exploitations se spécialisent dans l'élevage bovin (2). L’activité
continue à croître à la fin du XIXe siècle, puis au cours du XXe siècle, comme le soulignent le GEB (7),
la Jeune chambre économique de la Vienne (5), le Ministère de l’Agriculture (6) et le Secrétariat Général
du Gouvernement (8). C’est à cette époque que l’élevage évolue vers la production d’animaux de
boucherie avec un commerce relativement important entre le Limousin et Paris.

Ainsi, le nombre d'animaux croît de 113.051 à 289.000 têtes entre 1808 et 1929 en Limousin (3). En
1988, le nombre de bovins atteint 981.120 têtes et près de 50 % des exploitations sont orientées vers la
production bovine, contre 40 % en 1970 (4).

Dans les autres départements de la région considérée, l'élevage bovin est également ancré dans les
traditions.

Dans la Vienne, cet élevage est surtout notable dans les zones de prairies naturelles, aux confins
granitiques du Limousin (5), dans les Brandes et les Terres rouges à Châtaigniers (6).

En Charente, la région du Confolentais et en Dordogne, celle du Nontronnais, sont réputées pour leur
tradition d'élevage de jeunes bovins gras destinés aux marchés lyonnais et stéphanois (7).

"[En Charente,] la progression des races à viande est rapide. Leur implantation géographique se situe
principalement dans l'arrondissement de Confolens et dans la région de Chalais (8)". L'implantation de la
race limousine, dans les régions du Sud, Est et Nord-Est du département, est favorisé par les étendues de
prairies (9).

En Dordogne, les régions agricoles du Ribéracois, du Double, du Landais et surtout du Nontronnais
connaissent une tradition d'élevage bovin : "la production bovine occupe une part importante de
l'exploitation de la Dordogne (10).
LIMOUSIN PROMOTION                   Cahier des Charges                                    Date : 10/10/08
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l’Agriculture                                                                                Version 1
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                                     Bœuf du Limousin                                            IGP
87060 LIMOGES Cedex 2                                                                       Page : 26/31
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         ANNEXE II : PHOTOGRAPHIES JUSTIFIANT L’UTILISATION DE LA
                    DENOMINATION « BOEUF DU LIMOUSIN »




                                     Etiquette « Bœuf du Limousin » dans les années 1970




                         Panneau porte-vignette « Bœuf du Limousin » (dans les
                                             années 1970)
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l’Agriculture                                                                                                     Version 1
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                                                       Bœuf du Limousin                                               IGP
87060 LIMOGES Cedex 2                                                                                            Page : 27/31
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    Rayon boucherie d’une grande surface située à Nancy et                Rayon boucherie d’une grande surface située à Villebon et vendant
   vendant de la viande de « Bœuf du Limousin »- août 1989                de la viande de « Bœuf du Limousin » - septembre 1989




                            Vitrine d’un boucher traditionnel de Metz vendant du « Bœuf du Limousin » - 1989
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                                                       Bœuf du Limousin                                                 IGP
87060 LIMOGES Cedex 2                                                                                              Page : 28/31
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      Vitrine de la « Boucherie Jacques » située à
     Pontivy (56) et mettant en avant le « Bœuf du
                       Limousin »
                                                                             Recette de cuisine proposée par l’Hôtel restaurant de la Gare à
                                                                             Chasseneuil (16) ; recette extraite de « Cuisineries Gourmandes
                                                                             des Provinces Françaises », année 2006-2007




                         Exemple de menu (en anglais) proposant du « Top rump of Beff from Limousin
                         roasted » par le restaurant de l’hôtel Westminster situé Rue de la Paix à Paris
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l’Agriculture                                                                                        Version 1
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                                              Bœuf du Limousin                                           IGP
87060 LIMOGES Cedex 2                                                                               Page : 29/31
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                                                         Autre exemple de menu proposant du « carré de Bœuf du
                                                         Limousin » à la carte, Le Moulin de la Galette, à Sannois
                                                         (95)




  Extrait de l’article « Le compagnon bistrotier » par
  Philippe MOLLE et paru le 23 novembre 2007 sur
  « ledevoir.com »
  « Sur la carte plastifiée à la façon des
  bistrots, on retient les spécialités du jour,
  inchangées depuis 30 ans et qui ont fait la
  réputation de la maison. […] Le magret
  séché aux copeaux de Cantal, le boudin
  noir de Corrèze pommes en l’air et la côte
  de bœuf du Limousin grillée pour deux                              […]

  personnes témoignent de cet amour pour le
  Massif Central »
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                                Bœuf du Limousin                 IGP
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              ANNEXE III : TEMOIGNAGES DE PROFESSIONNELS
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  87060 LIMOGES Cedex 2                                                                    Page : 32/31
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       ANNEXE IV : CARACTERISTIQUES DES PRODUCTIONS BOVINES DE L’AIRE
                               GEOGRAPHIQUE



I. EVOLUTION DU MODE D'ELEVAGE ET DES TYPES D'ANIMAUX

"Jusqu'au XVIIIème siècle, les caractéristiques des cheptels limousins sont très mal connues"(3). Les
bovins sont élevés pour "les labours et les charrois […]. Le seul avantage, c'est qu'en plus de leur force
de travail, ils fournissent du fumier, le seul amendement que l'on connaisse avec le brûlage" (2). Les
cultivateurs ne possèdent en général qu'une paire de bœufs ou de vaches nécessaires au labour. Les
bovins sont vendus lorsqu'ils sont devenus inaptes au travail.

Au XVIIIème siècle, "on élève des animaux qui sont à la fois bêtes de somme et bêtes de boucherie. […]
on engraisse des bœufs de 8 à 10 ans, et on les vend lorsqu'il sont au meilleur de leur taille et de leur
poids"(2). Les catégories d'animaux sont le "bœuf gras de 200 à 350 kilogrammes, les vaches grasses, les
veaux d'élevage, les génisses et bœufs de trait" (3).

"Après la Révolution, le commerce des bœufs [devient] moins florissant et un certain nombre de régions
[abandonnent] peu à peu leur préparation pour augmenter la vacherie et vendre des animaux jeunes. Cette
progression du nombre de femelles, bien marquée par les statistiques, va devenir la caractéristique
essentielle de l'évolution du cheptel bovin, au cours du XIXème siècle" (3).

L'élevage, à la fin du XIXème siècle, se caractérise par la conservation, à la ferme, des femelles et la
production d'animaux jeunes, l'éleveur cherchant à améliorer leur ration alimentaire (cf 6.1.2.2.).

Au début du XXème siècle, la hausse régulière du prix du bovin gras précoce (cf 6.2.) amène les éleveurs
à abandonner la vente du bœuf de trait, de la vache de harnais au profit des génisses engraissées et des
jeunes taurillons : le nombre de mères augmente également (3).

Une étude sur l'agriculture de la Haute-Vienne entre 1929 et 1935 (3) décrit les différents types
d'élevages destinés à produire de la viande bovine :

        •   "production d'animaux d'élevages, vente de reproducteurs et engraissement de jeunes
            animaux ;
        •   production de veau de lait ;
        •   élevage et engraissement de gros animaux : bœufs, vaches, châtrons, fortes génisses ;
        •   embouche".



II. RACE DES ANIMAUX ELEVES DANS LA ZONE CONSIDEREE

Au XXème siècle, la majeure partie du cheptel de l'aire géographique considérée est composée de bovins
de race limousine, charolaise, ou issus de leur croisement.

Dans l'Indre, au cours des années 30 , "l'élevage de la race limousine pure se pratique dans les cantons
[…] d'Aigurande, d'Eguzon, de Saint-Benoît du Saut, d'Argenton" (3).
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  l’Agriculture                                                                             Version 1
  Bd des Arcades
                                               Bœuf du Limousin                                 IGP
  87060 LIMOGES Cedex 2                                                                    Page : 33/31
  Tél : 05.55.10.37.96


"En Dordogne, les bovins limousins occupent toute la partie septentrionale du département :
Nontronnais, Ribéracois, Périgord Blanc, Salardais, Double". (3).

A la même époque, en Corrèze, la race limousine se rencontre "sur la totalité du territoire, sauf une bande
de 40 kilomètres de large environ en bordure du Cantal et du Puy-de-Dôme" (3).

"En Haute-Vienne, région berceau, la race limousine est presque seule exploitée" (3).

"La zone d'élevage [de la race limousine] déborde en Charente dans les cantons de Confolens, Chabanais,
Montemboeuf et le nord du canton de Montbron. Elle s'étend en bordure, [dans les] cantons de
Champagne-Mouton, Saint-Claud" (3).

En Creuse, dans les années 60, "deux grandes races se partagent le département : la race charolaise sur
les 2/3 [...], la race limousine sur le 1/3 restant" (11).

Dans la Vienne, dans la même période "on trouve des sujets de race limousine et charolaise dans les
régions limitrophes du département de la Haute-Vienne et de l'Indre" (5).

Le recensement général agricole de 1988 (13) donne la proportion de vaches limousines et charolaises
par rapport à l'ensemble des vaches : 49 % des vaches sont de race limousine et 19 % de race charolaise.
Au total, plus de deux tiers (68%) des vaches du bassin de production sont potentiellement concernées
par le présent cahier des charges.



III. ALIMENTATION DES BOVINS

Jusqu'au XVIIIème siècle, "le bétail est mal nourri, sur des herbages naturels dont les qualités nutritives
sont en rapport avec la pauvreté des sols" (2).

A la fin du XIXème siècle, l'extension des cultures fourragères et leur amélioration est en partie due aux
grands propriétaires terriens, "soucieux de meilleurs rendements" (2). La surface des prairies fauchées et
des terres labourables augmente et la culture des plantes fourragères et sarclées (trèfle, pomme de terre,
raves) se généralise. Le développement des voies de communication permet "les échanges commerciaux,
la circulation des idées, l'acheminement des engrais" (2). La culture du topinambour, particulièrement
adapté à la région Limousin, se développe depuis la fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle. Il
améliore considérablement la ration des bovins.

Ces évolutions amènent la région Limousin à se spécialiser dans la production de viande bovine, dès la
moitié du XIXème siècle.

Au XXème siècle, l'évolution des rations alimentaires est marquée dans les années 60 par l'apparition de
l'ensilage.

En Creuse, l'évolution de l'élevage en qualité et quantité est due à l'amélioration des techniques de
production d'herbe : la culture de luzerne, l'introduction des prairies temporaires dans l'assolement et le
développement de l'ensilage ont eu pour résultat le doublement de la masse des unités fourragères à
disposition des cheptels (11). La majeure partie des productions végétales y est aujourd'hui destinée à
l'entretien des animaux.

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  • 1. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades IGP « Bœuf du Limousin » IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 1/31 Tél : 05.55.10.37.96 CAHIER DES CHARGES DE L’INDICATION GEOGRAPHIQUE PROTEGEE BŒUF DU LIMOUSIN Association Limousin Promotion Maison Régionale de l’Agriculture Bd des Arcades– 87060 LIMOGES Cedex 2 Tél. : 05.55.10.37.96 Fax : 05.55.10.37.99
  • 2. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades IGP « Bœuf du Limousin » IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 2/31 Tél : 05.55.10.37.96 SOMMAIRE CAHIER DES CHARGES......................................................................................................... 3 1. LE DEMANDEUR ............................................................................................................ 3 2. NOM DU PRODUIT AGRICOLE COMPRENANT L’INDICATION GEOGRAPHIQUE................................................................................................................. 4 3. LE TYPE DE PRODUIT ................................................................................................... 4 4. DESCRIPTION DU PRODUIT......................................................................................... 4 5. LA DELIMITATION DE L’AIRE GEOGRAPHIQUE .................................................... 4 6. LES ELEMENTS PROUVANT QUE LE PRODUIT EST ORIGINAIRE DE L’AIRE DELIMITEE......................................................................................................................... 11 6.1. Naissance et identification des bovins en France...................................................... 11 6.2. Elevage des bovins dans l’aire géographique délimitée............................................ 11 6.3. Liste des éleveurs de l’aire géographique ................................................................. 11 6.4. Livraison des animaux à l’abattoir ............................................................................ 11 6.5. Traçabilité à l’abattoir et dans les locaux de l’abatteur............................................. 12 6.6. Traçabilité en aval ..................................................................................................... 12 7. LA DESCRIPTION DE LA METHODE D’OBTENTION ............................................ 13 7.1. Elevage ...................................................................................................................... 13 7.2. Transport des animaux à l’abattoir............................................................................ 14 7.3. Attente avant abattage ............................................................................................... 14 7.4. Abattage, ressuage..................................................................................................... 14 8. LE LIEN A L’ORIGINE.................................................................................................. 15 8.1. Spécificité de l’aire géographique............................................................................. 15 8.2. Spécificité du produit ................................................................................................ 17 8.3. Lien causal entre l’aire géographique et la qualité ou les caractéristiques du produit ou une qualité spécifique, la réputation ou une autre caractéristique du produit ............. 18 9. LE NOM DE L’ORGANISME DE CONTROLE ........................................................... 22 10. LES REGLES D’ETIQUETAGE .................................................................................. 22 11. LES EXIGENCES EVENTUELLES A RESPECTER ................................................. 23 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 24 ANNEXE I ............................................................................................................................... 25 HISTORIQUE ET IMPORTANCE DE L'ELEVAGE BOVIN DE L’AIRE GEOGRAPHIQUE................................................................................................................... 25 ANNEXE II : PHOTOGRAPHIES JUSTIFIANT L’UTILISATION DE LA DENOMINATION « BOEUF DU LIMOUSIN » ................................................................... 26 ANNEXE III : TEMOIGNAGES DE PROFESSIONNELS .................................................. 30 ANNEXE IV : CARACTERISTIQUES DES PRODUCTIONS BOVINES DE L’AIRE GEOGRAPHIQUE................................................................................................................... 32 I. EVOLUTION DU MODE D'ELEVAGE ET DES TYPES D'ANIMAUX ..................... 32 II. RACE DES ANIMAUX ELEVES DANS LA ZONE CONSIDEREE .......................... 32 III. ALIMENTATION DES BOVINS ................................................................................. 33
  • 3. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades IGP « Bœuf du Limousin » IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 3/31 Tél : 05.55.10.37.96 CAHIER DES CHARGES 1. LE DEMANDEUR La reconnaissance de l’Indication Géographique Protégée « Bœuf du Limousin » définie par le présent cahier des charges est demandée par l’Association Limousin Promotion, qui constitue un groupement au sens de l’article 5 du règlement (CE) n° 510/2006 du Conseil relatif à la protection des indications géographiques et des appellations d’origine : LIMOUSIN PROMOTION Maison Régionale de l’agriculture du Limousin Boulevard des Arcades 87060 LIMOGES cedex 2 Tel : 05.55.10.37.96 Fax : 05.55.10.37.99 accueil@blasonprestige.com L’Association Limousin Promotion regroupe des acteurs de la filière bovine (éleveurs, abatteurs, grossistes). En 2006, l’association regroupe 11 organisations de producteurs de l’aire géographique considérée et les abatteurs associés, et représente ainsi tous les groupements d’éleveurs de bovins viande du bassin de production considéré. L’ensemble des groupements d’éleveurs de bovins viande de l’aire géographique est ainsi amené à bénéficier, à terme, de l’IGP. Pour l’année 2006, le nombre d’éleveurs engagés dans une démarche qualitative correspondant aux critères du présent cahier des charges était de 3400 et le volume total de viande commercialisée était de 2470 tonnes.
  • 4. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades IGP « Bœuf du Limousin » IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 4/31 Tél : 05.55.10.37.96 2. NOM DU PRODUIT AGRICOLE COMPRENANT L’INDICATION GEOGRAPHIQUE L’indication géographique protégée définie par le présent cahier des charges est : « Bœuf du Limousin » 3. LE TYPE DE PRODUIT Classe 1.1 Viandes (et abats) frais. 4. DESCRIPTION DU PRODUIT Le Bœuf du Limousin est vendu en demi-carcasses, quartiers, pièces de gros, muscles ou unités de vente consommateur (UVC) issus de carcasses de gros bovins. Le Boeuf du Limousin est issu d’animaux : - de race limousine ou charolaise, - abattus aux âges suivants : Femelles de 10 mois à 144 mois Mâles de 10 mois à 24 mois Mâles castrés de plus de 26 mois Le Bœuf du Limousin est issu de la découpe de carcasses de gros bovins conformes aux spécifications de la norme française NF V 46001, auxquelles s’ajoutent certaines exigences supplémentaires : conformation : E, U, ou R de la grille de classification EUROP état d’engraissement : 2, 3 ou 4 de la grille de classification EUROP Les carcasses se caractérisent par une bonne conformation et un rendement de désossage supérieur. La viande est de couleur rouge soutenue avec un grain de viande fin et un beau persillé. La présence de persillé contribue largement à l’impression de tendreté et de moelleux. La viande est commercialisée après une maturation minimale de 7 jours pour les pièces à griller, à l’exception de la hampe, du filet et de l’onglet. 5. LA DELIMITATION DE L’AIRE GEOGRAPHIQUE Le Bœuf du Limousin est issu d’animaux nés, élevés et engraissés dans l’aire géographique définie ci- dessous : - Les départements de la Haute Vienne, de la Corrèze et de la Creuse (toutes les communes) - Dans le département de l’Allier : les communes suivantes : n° Commune 007 Arpheuilles-Saint-Priest 051 Chambérat 005 Archignat 047 (La) Celle 052 Chamblet
  • 5. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades IGP « Bœuf du Limousin » IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 5/31 Tél : 05.55.10.37.96 055 (La) Chapelaude 172 Mesples 246 Saint-Martinien 072 Chazemais 185 Montlucon 249 Saint-Palais 088 Courçais 195 Néris-les-Bains 259 Saint-Sauvier 097 Deneuille-les-Mines 206 (La) Petite-Marche 261 Sainte-Thérence 098 Désertines 211 Prémilhat 262 Saint-Victor 101 Domérat 212 Quinssaines 279 Teillet-Argenty 106 Durdat-Larequille 216 Ronnet 280 Terjat 128 Huriel 217 Saint-Angel 288 Treignat 136 Lamaids 225 Saint-Désiré 301 Vaux 140 Lavault-Sainte-Anne 228 Saint-Eloy-d'Allier 305 Verneix 145 Lignerolles 231 Saint-Fargeol 314 Villebret 161 Marcillat-en-Combraille 233 Saint-Genest 317 Viplaix 167 Mazirat 244 Saint-Marcel-en-Marcillat - Dans le département du Cantal : les communes suivantes : n° Commune 064 Escorailles 182 Saint-Etienne-Cantalès 003 Ally 076 Glénat 186 Sainte-Eulalie 008 Antignac 079 Jaleyrac 189 Saint-Gérons 010 Arches 088 Lacapelle-Viescamp 200 Saint-Martin-Cantalès 011 Arnac 092 Lanobre 206 Saint-Pierre 015 Auzers 094 Laroquebrou 211 Saint-Santin-Cantalès 016 Ayrens 111 Madic 217 Saint-Victor 018 Barriac-les-Bosquets 120 Mauriac 220 Salins 019 Bassignac 123 Méallet 223 Sauvat 020 Beaulieu 128 (La) Monselie 228 Siran 024 Brageac 131 (Le) Monteil 230 Sourniac 036 Chalvignac 135 Montvert 240 Trémouille 037 Champagnac 137 Moussages 250 Vebret 038 Champs-sur-Tarentaine-Marchal 143 Nieudan 254 Veyrières 046 Chaussenac 153 Pleaux 261 (Le) Vigean 057 Cros-de-Montvert 165 Rouffiac 265 Ydes 063 Drugeac 169 Saignes - Dans le département du Puy de Dôme : les communes suivantes : n° Commune 152 Espinasse 292 Puy-Saint-Gulmier 024 Avèze 159 Fernoël 293 (Le) Quartier 025 Ayat-sur-Sioule 165 Giat 304 Roche-d'Agoux 028 Bagnols 171 Gouttières 320 Saint-Avit 041 Biollet 175 Herment 329 Sainte-Christine 048 Bourg-Lastic 183 Labessette 336 Saint-Donat 053 Briffons 186 Landogne 339 Saint-Etienne-des-Champs 060 Bussières 190 Larodde 346 Saint-Genès-Champespe 064 (La) Celle 191 Lastic 351 Saint-Germain-près-Herment 067 (La) Cellette 192 (La) Tour-d'Auvergne 354 Saint-Gervais-d'Auvergne 094 Charensat 225 Messeix 359 Saint-Hilaire-les-Monges 098 Chastreix 228 Miremont 360 Saint-Hilaire 101 Château-sur-Cher 237 Montel-de-Gelat 369 Saint-Julien-la-Geneste 115 Combrailles 279 Picherande 370 Saint-Julien-Puy-Lavèze 118 Condat-en-Combraille 281 Pionsat 373 Saint-Maigner 129 Cros 283 Pontaumur 377 Saint-Maurice-près-Pionsat 289 Prondines 388 Saint-Priest-des-Champs
  • 6. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades IGP « Bœuf du Limousin » IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 6/31 Tél : 05.55.10.37.96 397 Saint-Sauves-d'Auvergne 421 Singles 447 Vergheas 399 Saint-Sulpice 426 Tauves 450 Verneugheol 408 Sauret-Besserve 433 Tortebesse 460 Villosanges 410 Sauvagnat 436 Tralaigues 467 Voingt 416 Savennes 437 Trémouille-Saint-Loup - Dans le département du Lot : les communes suivantes : n° Commune 097 Estal 228 Prudhomat 016 Baladou 106 Floirac 229 Puybrun 024 Belmont-Bretenoux 117 Gagnac-sur-Cère 232 (Les) Quatre-Routes-du-Lot 028 Bétaille 118 Gignac 265 Saint-Denis-lès-Martel 029 Biars-sur-Cère 122 Gintrac 283 Saint-Michel-de-Bannières 038 Bretenoux 123 Girac 284 Saint-Michel-Loubéjou 043 Cahus 124 Glanes 293 Saint-Sozy 048 Calviac 141 Lacam-d'Ourcet 298 Sarrazac 058 Carennac 144 Lacave 309 Souillac 065 Cavagnac 145 Lachapelle-Auzac 311 Sousceyrac 067 Cazillac 150 Lamativie 312 Strenquels 071 Comiac 153 Lanzac 313 Tauriac 074 Condat 163 Laval-de-Cère 315 Teyssieu 076 Cornac 185 Martel 330 Vayrac 083 Cressensac 192 Meyronne 337 Mayrac 084 Creysse 208 Montvalent 086 Cuzance 220 Pinsac - Dans le département de l’Indre : les communes suivantes : n° Commune 070 Eguzon-Chantôme 174 Roussines 001 Aigurande 073 Feusines 177 Sacierges-Saint-Martin 012 Baraize 081 Gargilesse-Dampierre 182 Saint-Benoît-du-Sault 014 Bazaiges 094 Lignac 187 Saint-Civran 015 Beaulieu 095 Lignerolles 189 Saint-Denis-de-Jouhet 016 Bélâbre 099 Lourdoueix-Saint-Michel 196 Saint-Gilles 020 Bonneuil 114 Mauvières 197 Saint-Hilaire-sur-Benaize 028 (La) Buxerette 126 Montchevrier 207 Saint-Plantaire 032 Ceaulmont 134 Mouhet 208 Sainte-Sévère-sur-Indre 035 Chaillac 146 Orsennes 214 Sazeray 036 Chalais 150 Parnac 223 Tilly 047 (La) Châtre-Langlin 156 Pérassay 227 Urciers 049 Chazelet 158 Badecon-le-Pin 238 Vigoulant 060 Crevant 160 Pommiers 239 Vigoux 061 Crozon-sur-Vauvre 163 Pouligny-Notre-Dame 240 Vijon 062 Cuzion 164 Pouligny-Saint-Martin 067 Dunet 168 Prissac - Dans le département du Cher : les communes suivantes : n° Commune 057 Châteaumeillant 187 Préveranges 024 Beddes 083 Culan 192 Reigny
  • 7. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades IGP « Bœuf du Limousin » IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 7/31 Tél : 05.55.10.37.96 203 Saint-Christophe-le-Chaudry 225 Saint-Maur 234 Saint-Saturnin 217 Saint-Jeanvrin 232 Saint-Priest-la-Marche 252 Sidiailles - Dans le département de la Vienne : les communes suivantes : n° Commune 112 (L') Isle-Jourdain 192 Plaisance 001 Adriers 117 Jouhet 200 Pressac 011 Asnières-sur-Blour 118 Journet 203 Queaux 012 Asnois 119 Joussé 228 Saint-Laurent-de-Jourdes 015 Availles-Limouzine 120 Lathus-Saint-Rémy 230 Saint-Léomer 034 Bouresse 131 Lhommaizé 234 Saint-Martin-l'Ars 035 Bourg-Archambault 132 Liglet 235 Saint-Maurice-la-Clouère 037 Brigueil-le-Chantre 138 Luchapt 242 Saint-Romain 038 Brion 140 Lussac-les-Châteaux 248 Saint-Secondin 052 Champagné-Saint-Hilaire 141 Magné 254 Saulgé 055 (La) Chapelle-Bâton 152 Mauprévoir 262 Sillars 061 Charroux 153 Mazerolles 264 Sommières-du-Clain 063 Chatain 159 Millac 266 Surin 064 Château-Garnier 165 Montmorillon 270 Thollet 077 Civaux 170 Moulismes 273 (La)Trimouille 084 Coulonges 171 Moussac 276 Usson-du-Poitou 097 (La) Ferrière-Airoux 172 Mouterre-sur-Blourde 285 Verrières 103 Gençay 176 Nérignac 289 (Le) Vigeant 104 Genouillé 189 Payroux 107 Gouex 190 Persac 110 Haims 191 Pindray - Dans le département de la Charente : les communes suivantes : n° Commune 134 Exideuil 249 Oradour-Fanais 001 Abzac 135 Eymouthiers 250 Orgedeuil 007 Alloue 137 Feuillade 255 Parzac 009 Ambernac 149 Genouillac 259 (La) Péruse 016 Ansac-sur-Vienne 157 (Le) Grand-Madieu 261 (Les) Pins 035 Beaulieu-sur-Sonnette 158 Grassac 264 Pleuville 038 Benest 164 Hiesse 270 Pressignac 054 (Le) Bouchage 181 Lessac 289 Roussines 064 Brigueuil 182 Lesterps 290 Rouzède 065 Brillac 183 Lésignac-Durand 293 Saint-Adjutory 070 Chabanais 188 (Le) Lindois 306 Saint-Christophe 071 Chabrac 192 Roumazières-Loubert 308 Saint-Claud 076 Champagne-Mouton 195 Lussac 310 Saint-Coutant 084 Charras 203 Mainzac 322 Saint-Germain-de-Confolens 085 Chasseneuil-sur-Bonnieure 205 Manot 323 Saint-Germain-de-Montbron 086 Chassenon 211 Marthon 329 Saint-Laurent-de-Céris 087 Chassiecq 212 Massignac 336 Saint-Mary 096 Cherves-Châtelars 213 Mazerolles 337 Saint-Maurice-des-Lions 100 Chirac 214 Mazières 345 Saint-Quentin-sur-Charente 106 Confolens 223 Montbron 353 Saint-Sornin 124 Ecuras 225 Montemboeuf 363 Saulgond 128 Epenède 231 Montrollet 364 Sauvagnac 131 Esse 239 Mouzon 372 Souffrignac 132 Etagnac 245 Nieuil 375 Suaux
  • 8. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades IGP « Bœuf du Limousin » IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 8/31 Tél : 05.55.10.37.96 376 Suris 398 Verneuil 416 Vitrac-Saint-Vincent 389 Turgon 403 (Le) Vieux-Cérier 421 Vouthon - Dans le département de la Dordogne : Les communes suivantes : n° Commune 158 Dussac 381 Saint-Barthélemy-de-Bussière 001 Abjat-sur-Bandiat 162 Escoire 391 Saint-Crépin-de-Richemont 004 Ajat 163 Etouars 392 Saint-Crépin-et-Carlucet 008 Angoisse 164 Excideuil 394 Sainte-Croix-de-Mareuil 009 Anlhiac 171 Eyzerac 397 Saint-Cyr-les-Champagnes 011 Antonne-et-Trigonant 179 (La) Feuillade 398 Saint-Estèphe 012 Archignac 180 Firbeix 401 Sainte-Eulalie-d'Ans 016 Augignac 188 Fossemagne 403 Saint-Félix-de-Bourdeilles 019 Azerat 192 Gabillou 410 Saint-Front-la-Rivière 020 (La) Bachellerie 196 Génis 411 Saint-Front-sur-Nizonne 021 Badefols-d'Ans 198 (La) Gonterie-Boulouneix 412 Saint-Geniès 025 Bars 202 Granges-d'Ans 417 Saint-Germain-des-Prés 030 Beauregard-de-Terrasson 203 (Les) Graulges 425 Saint-Jean-de-Côle 033 Beaussac 204 Grèzes 428 Saint-Jory-de-Chalais 046 Boisseuilh 209 Hautefaye 429 Saint-Jory-las-Bloux 047 (La) Boissière-d'Ans 210 Hautefort 448 Saint-Martial-d'Albarède 050 Borrèze 214 Javerlhac-et-la-Chapelle-Saint-Robert 451 Saint-Martial-de-Valette 056 (Le) Bourdeix 215 Jayac 453 Saint-Martin-de-Fressengeas 066 Brouchaud 218 Jumilhac-le-Grand 458 Saint-Martin-le-Pin 070 Busserolles 221 Rudeau-Ladosse 463 Saint-Médard-d'Excideuil 071 Bussière-Badil 227 Lanouaille 464 Saint-Mesmin 079 Cantillac 229 (Le) Lardin-Saint-Lazare 473 Sainte-Orse 085 (La) Cassagne 235 Léguillac-de-Cercles 474 Saint-Pancrace 095 Chaleix 238 Lempzours 475 Saint-Pantaly-d'Ans 096 Champagnac-de-Belair 239 Ligueux 476 Saint-Pantaly-d'Excideuil 099 Champeaux-et-la-Chapelle-Pommier 241 Limeyrat 479 Saint-Pardoux-la-Rivière 100 Champniers-et-Reilhac 248 Lussas-et-Nontronneau 481 Saint-Paul-la-Roche 101 Champs-Romain 253 Mareuil 485 Saint-Pierre-de-Côle 103 (Le) Change 262 Mayac 486 Saint-Pierre-de-Frugie 107 (La) Chapelle-Faucher 269 Mialet 489 Saint-Priest-les-Fougères 111 (La) Chapelle-Montmoreau 271 Milhac-de-Nontron 491 Saint-Rabier 113 (La) Chapelle-Saint-Jean 283 Monsec 493 Saint-Raphaël 116 Châtres 284 Montagnac-d'Auberoche 496 Saint-Romain-et-Saint-Clément 117 Chavagnac 301 Nadaillac 498 Saint-Saud-Lacoussière 120 Cherveix-Cubas 302 Nailhac 503 Saint-Sulpice-de-Mareuil 121 Chourgnac 304 Nantheuil 505 Saint-Sulpice-d'Excideuil 124 Clermont-d'Excideuil 305 Nanthiat 507 Sainte-Trie 127 Coly 308 Négrondes 513 Saint-Vincent-sur-l'Isle 129 Condat-sur-Trincou 311 Nontron 515 Salagnac 130 Condat-sur-Vézère 317 Paulin 516 Salignac-Eyvigues 131 Connezac 320 Payzac 519 Sarlande 133 (La) Coquille 321 Pazayac 521 Sarliac-sur-l'Isle 134 Corgnac-sur-l'Isle 324 Peyrignac 522 Sarrazac 135 Cornille 328 Piégut-Pluviers 525 Savignac-de-Nontron 136 Coubjours 339 Preyssac-d'Excideuil 526 Savignac-Lédrier 137 Coulaures 344 Puyrenier 527 Savignac-les-Eglises 147 Cubjac 346 Quinsac 528 Sceau-Saint-Angel 153 (La) Dornac 353 (La) Rochebeaucourt-et-Argentine 540 Sorges
  • 9. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades IGP « Bœuf du Limousin » IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 9/31 Tél : 05.55.10.37.96 541 Soudat 545 Teillots 546 Temple-Laguyon 547 Terrasson-Lavilledieu 548 Teyjat 550 Thenon 551 Thiviers 555 Tourtoirac 565 Varaignes 567 Vaunac 579 Vieux-Mareuil 580 Villac 582 Villars
  • 10. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 10/31 Tél : 05.55.10.37.96 Cette aire géographique est représentée sur la carte ci-dessous (chaque unité géographique représente un canton): Légende : NORD = Limites départementales (CREUSE : nom du département) – Limites cantonales (Bélâbre : nom du canton)
  • 11. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 11/31 Tél : 05.55.10.37.96 6. LES ELEMENTS PROUVANT QUE LE PRODUIT EST ORIGINAIRE DE L’AIRE DELIMITEE 6.1. Naissance et identification des bovins en France Tous les animaux sont identifiés conformément à la réglementation en vigueur afin d’assurer la traçabilité complète. L’éleveur assure l’identification des animaux nés dans son élevage au moyen de 2 boucles identiques par animal, fournies par le maître d’œuvre de l’identification. L’éleveur notifie, dans un délai de 7 jours, au maître d’œuvre de l’identification, tous les mouvements d’animaux (naissance, achat, vente, mort) intervenus dans son élevage. L’éleveur s’assure que tous les animaux de plus de 42 jours d’âge disposent d’un passeport. Le passeport comprend les éléments suivants : - le n° national d’identification, - le n° de travail, - le sexe, - la race, - la date de naissance, - le n° du cheptel naisseur. L’éleveur tient à jour son registre des bovins constitué des copies des fiches de notification adressées au maître d’œuvre de l’identification. 6.2. Elevage des bovins dans l’aire géographique délimitée Les gros bovins destinés à la production du Bœuf du Limousin sont nés, élevés et engraissés dans l’aire géographique délimitée au chapitre 5. Dans le cas où l’éleveur est naisseur-engraisseur, il conserve le passeport de chaque bovin sur son élevage jusqu’à la commercialisation de l’animal. Dans tous les cas, l’éleveur engraisseur, dont l’exploitation est située dans l’aire géographique délimitée, conserve les preuves de la durée d’élevage de l’animal sur son exploitation (registre d’étable, passeport des animaux présents, éventuellement factures d’achat des animaux). 6.3. Liste des éleveurs de l’aire géographique Les éleveurs d’animaux destinés à l’IGP sont suivis par une structure reconnue par l’organisme certificateur (cf chapitre 9). Cette structure tient à jour la liste des éleveurs et la communique à l’Organisme de Défense et de Gestion. 6.4. Livraison des animaux à l’abattoir Lors de l’acheminement des bovins à l’abattoir, ceux-ci sont accompagnés d’un bon de livraison renseigné du numéro national d’identification de chaque animal et de la date d’enlèvement du lot. Par ailleurs, chaque animal est livré à l’abattoir accompagné de son passeport.
  • 12. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 12/31 Tél : 05.55.10.37.96 6.5. Traçabilité à l’abattoir et dans les locaux de l’abatteur Les animaux abattus sont identifiés par un numéro d’ordre. L’abatteur conserve les enregistrements permettant de retrouver, à partir de ce numéro, le numéro de l’animal vivant et son cheptel d’élevage. Les informations caractérisant chaque animal : provenance d’un élevage reconnu, race, sexe, date de naissance, poids, conformation, état d’engraissement, sont conservés par l’abatteur. Elles permettent la sélection des animaux certifiables. L’ensemble de ces informations est conservé dans un ou plusieurs documents constituant le registre d’abattage. Les carcasses sélectionnées sont identifiées par un signe distinctif avant l’expédition vers le distributeur. 6.6. Traçabilité en aval 6.6.1. Traçabilité lors de l’expédition des demi-carcasses, quartiers et pièces de gros Les critères prévus au chapitre 4 sont contrôlés et la personne habilitée par l’organisme certificateur attribue l’IGP Bœuf du Limousin aux carcasses sélectionnées. Ces carcasses sont destinées à être commercialisées par un opérateur reconnu (grossiste, découpeur, boucher détaillant, GMS). L’abatteur identifie les carcasses, quartiers ou pièces de gros bénéficiant de l’IGP au moyen d’une étiquette carcasse mentionnant au minimum : le numéro identifiant la carcasse et permettant de retrouver le n° national d’identification de l’animal, la date d’abattage la désignation de la pièce, la race, le poids, le nom du destinataire, le n° de l’étiquette carcasse, éventuellement le nom de l’éleveur. Les viandes sont livrées avec les documents commerciaux mentionnant le destinataire, la raison sociale du fournisseur, la désignation des produits et leur poids, le numéro identifiant la carcasse d’origine. 6.6.2. Traçabilité de la découpe La découpe est effectuée par lots homogènes de Bœuf du Limousin Chaque lot est identifié par un numéro de lot de découpe. Le responsable de la découpe conserve les enregistrements permettant de retrouver pour chaque lot de viandes découpées, les numéros des carcasses ou quartiers mis en découpe. Les produits découpés sont identifiés par des étiquettes mentionnant au minimum la référence à l’atelier de découpe, le n° de lot et la date de découpe. Les produits sont livrés avec les documents commerciaux qui mentionnent le destinataire, la raison sociale du fournisseur, la désignation des produits et leurs poids.
  • 13. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 13/31 Tél : 05.55.10.37.96 6.6.3. Traçabilité en point de vente Les produits sont livrés avec les documents commerciaux prévus en 6.6.1. et 6.6.2. L’identification des produits à la vente est permise par une publicité sur les lieux de vente (PLV) spécifique à chaque marque et qui mentionne l’IGP (voir chapitre 10). Les viandes commercialisées à la coupe sont identifiées par l’étiquette de la carcasse correspondante (cf. 6.6.1.), affichée à la vue des consommateurs. Dans le cas où le détaillant propose différentes viandes de bœuf, le Bœuf du Limousin est commercialisé en rayon séparé et le distributeur tient une comptabilité matière des viandes. 7. LA DESCRIPTION DE LA METHODE D’OBTENTION 7.1. Elevage 7.1.1. Caractéristique de l’élevage Les bovins doivent être issus d’un élevage qualifié. Le Bœuf du Limousin est issu d’animaux de race limousine ou charolaise. Les veaux séjournent avec leur mère dans les pâtures du printemps à l’automne jusqu’à l’âge de 8 à 10 mois environ. Les mâles non castrés sont alors engraissés pendant environ 10 mois puis abattus à l’âge de 24 mois maximum. Les femelles, de type « génisses légères », sont également engraissées puis abattues entre 10 et 28 mois environ. Les autres génisses connaissent un deuxième passage à l’herbe, entre le printemps et l’automne de la seconde année. A l’issue de cette période à l’herbe, l’éleveur décide de leur mise en engraissement ou de leur carrière de reproductrice. Certaines sont donc abattues à partir de 28 mois, d’autres entament leur carrière de reproductrices. Les vaches reproductrices sont élevées à l’herbe pendant 8 mois au minimum chaque année de leur carrière. 7.1.2. Mode d’alimentation La conduite des animaux est de type traditionnel avec une alimentation basée sur l’herbe et les fourrages et une alternance saisonnière prairie-étable De la naissance à la mise en engraissement, les bovins sont traditionnellement nourris de lait puis d’herbe. En période hivernale, la ration des animaux, à base de foin ou d’herbe conservée, est éventuellement complémentée. Lorsque les bovins sont mis en finition, ils sont nourris essentiellement d’aliments provenant de l’aire géographique délimitée : herbe, fourrages grossiers, foin, paille, ensilage de maïs ou d’herbe, céréales,
  • 14. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 14/31 Tél : 05.55.10.37.96 légumineuses. La ration est complétée par des aliments complémentaires garantissant l’équilibre nécessaire à une production de qualité. Les aliments provenant de l’aire géographique délimitée constituent, pour chaque élevage au moins 75% de la ration alimentaire. 7.2. Transport des animaux à l’abattoir. Le chargement des bovins, le transport et le déchargement ont lieu dans le calme ; de même, le regroupement de jeunes bovins de différentes cases est évité, ceci afin de prévenir le phénomène ultérieur de carcasse à pH élevé. Le circuit de transport est organisé de façon à minimiser la durée du trajet, de l’exploitation ou du centre d’allotement à l’abattoir. 7.3. Attente avant abattage Avant l’abattage, les bovins subissent une attente aussi brève que possible. Dans le cas où l’attente dépasserait deux heures, les animaux sont placés en box individuel et ont de l’eau à disposition. Si l’abattage ne peut avoir lieu dans les 24 heures suivant l’arrivée en bouverie, les animaux disposent d’une stalle individuelle, d’une litière, de foin et d’eau à volonté. 7.4. Abattage, ressuage L’abattage et la découpe ont lieu dans des établissements répondant aux dispositions communautaires en vigueur. L’abattage est réalisé conformément à la Directive 93/119/CE du Conseil des communautés Européennes, paru au JOCE du 31.12.93. Les spécifications de la norme NF V 46001 sont respectées.
  • 15. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 15/31 Tél : 05.55.10.37.96 8. LE LIEN A L’ORIGINE 8.1. Spécificité de l’aire géographique Descriptif de l’aire géographique Dans l’aire géographique, l’élevage est une tradition de longue date qui repose sur les étendues d’herbe caractérisant la région, comme le souligne l’Association Française pour l’Avancement des Sciences, lors du Congrès de 1890 (1) : « de temps immémorial, la prairie a été la ressource principale, la richesse naturelle du Limousin, et c’est exclusivement à elle qu’il doit d’être devenu un centre d’élevage réellement très important ». Tous les cantons de l’aire géographique s’apparentent par leurs conditions agronomiques et climatiques à la région administrative proprement dite du Limousin. La zone herbagère du Limousin, caractérisée par des bocages entrecoupés de petits bois sur des successions de collines ne s’arrête pas aux limites administratives de la région. Elle déborde plus largement sur trois zones en particulier : le Sud de la Vienne (Montmorillonnais), l’Est de la Charente dit « Charente Limousine » (ou Confolentais) et le Nord-Est de la Dordogne dit « Périgord vert » (Nontronnais). Ces trois zones sont dans la continuité de la région Limousin en terme de paysages, de sols et de pratiques d’élevage. Sur le plan agricole, l’aire géographique s’étend sur 8 Petites Régions Agricoles 1 (PRA) qui sont des lieux traditionnels d’élevage des bovins charolais ou limousins. On distingue : - la zone herbagère nord du Massif Central : PRA Bas Berry, PRA Boischaud du sud et PRA Marche - la zone d’élevage viande du Massif Central : PRA Bas-Pays de Brive, PRA Confins granitiques du Limousin, PRA Haut-Limousin, PRA Plateau de Millevaches et PRA Plateau du Sud-Est Limousin Cette délimitation est établie selon les recommandations de M. Bernard Lassaut (INRA) dans son rapport d’expert du 13 mars 1996. Situé à 200 km de l’océan Atlantique, le Limousin constitue, avec un gradient d’altitude d’Ouest en Est allant de 150 m à 1000 m, le premier obstacle naturel rencontré par les perturbations atmosphériques en provenance de l’Ouest. La pluviométrie annuelle varie de 800 à 1700 mm pour une moyenne nationale de 800 mm. Le Pays Limousin repose pour la plus grande part sur un socle rigide constitué de roches cristallines datant de l’ère primaire. Ces roches, sous l’influence du climat humide ont produit des sols généralement acides. Les sols se caractérisent également par leur richesse en matières organiques, ce qui leur confèrent une bonne capacité de rétention en eau, phénomène qui s’est accentué avec les activités d’élevage. Au fil des siècles, la pauvreté minérale des sols et la déclivité qui caractérisent la plupart des parcelles, associées à la rudesse des températures et à la forte pluviométrie ont conduit les paysans à spécialiser leurs terres dans la production d’herbe. Par ailleurs, la bonne portance des sols et l’abondance des points d’eau ont permis le développement de l’élevage bovin. Sur la zone considérée, les prairies occupent 86 % de la surface agricole utilisée (soit le double de la moyenne nationale de 43,64%), les céréales et oléo-protéagineux cultivés pour l’engraissement représentant 9,5 % soit au total 95,5 % de la SAU consacrée à l’élevage. 1 Une PRA est définie par l’INSEE comme une superficie, de la taille de quelques cantons, où les conditions dans lesquelles peuvent s’exercer l’agriculture en général et l’élevage en particulier sont assez comparables ; la nature des sols et donc leurs caractéristiques physiques, les conditions climatiques (pluviométrie, précocité, etc.), l’altitude, la dimension moyenne des exploitations y sont relativement homogènes.
  • 16. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 16/31 Tél : 05.55.10.37.96 Au niveau de la production bovine, les exploitations sont généralement de petite taille (moyenne de 56 ha en 2006) et les troupeaux de 55 vaches en moyenne. Le chargement à l’hectare (nombre d’unités gros bovins par hectare) est faible, le système d’élevage est donc de type extensif, basé sur la production d’herbe favorisée par une pluviométrie régulière tout au long de l’année. La zone se caractérise également par une faible utilisation d’engrais (-50 % par rapport à la statistique nationale). Dans l’aire géographique, le recensement agricole de 1988 (14) fait apparaître que la majeure partie des vaches (68%) sont de races limousine ou charolaise. Plus récemment, les statistiques agricoles régionales font état d’un cheptel total de 497 600 vaches dont 463 000 vaches nourrices (c’est à dire de races limousine (73%), charolaise (16%), ou croisées) soit 93% (source : Mémento Agreste Limousin 2006). Historique : l’élevage bovin en Limousin, une tradition ancestrale L’histoire débute au Néolithique où l’homme devient agriculteur-éleveur et commence à domestiquer les espèces bovines entre Dordogne et Garonne, ainsi que le notent Meiller et Vannier (2) et comme en témoignent les peintures rupestres. La direction des services agricoles de la Haute-Vienne (3) ajoute qu’à l’époque gauloise, les Ibères et les Ligures, qui exploitent le bœuf domestique primigène, s’établissent dans le sud de la France, en Périgord et Limousin, et introduisent dans ces contrées la domestication des bovins. Du néolithique jusqu’au Moyen-âge, l’homme domestique et élève les bovins essentiellement pour le trait et le fumier qu’ils produisent. A cette époque, « le commerce des bestiaux est très irrégulier » (2). « L’élevage est très anciennement pratiqué en Limousin et les paysans lui ont toujours consacré une part notable de leurs travaux. Cette activité avait d’ailleurs frappé un biographe d’un prince ottoman qui décrit vers 1485, dans la région de Bourganeuf, ce qu’il appelle des prairies semées qui sont ensuite fauchées ou pâturées par les bêtes. Ce témoignage atteste de l’ancienneté de la culture de l’herbe spécifiquement destinée aux animaux ruraux. Il faut y voir une pratique agricole raisonnée qui souligne toute l’importance que l’on accordait dès cette époque à l’élevage. Aussi n’est-il pas étonnant que le commerce du bétail soit ancien en Limousin et soit devenu très précocement un objet de négoce important, tant au niveau régional comme en témoigne l’existence de nombreuses foires, qu’au niveau national avec l’exportation du bétail hors de la province, plus particulièrement vers les marchés parisiens. Cette dernière destination est attestée dès le XVe siècle au moins. » (15) Au XVIe siècle, l’élevage bovin de la région gagne en renom car la viande produite est acheminée vers les grandes villes. Les animaux sont notamment acheminés vers Bordeaux et Paris, où la qualité de leur viande est particulièrement appréciée. « Les marchands, accompagnés de leurs toucheurs et de leurs chiens, conduisent à Paris des troupeaux d’une quinzaine de bêtes, en 12 ou 14 jours » (2). Colbert note en 1674 que « le commerce des bestiaux a commencé à être avantageux pour la Généralité de Limoges ». Ce commerce provient des grands domaines seigneuriaux et abbatiaux. L’effectif des cheptels progresse rapidement et l’élevage devient au XVIIIe siècle la première activité agricole du Limousin, et une activité importante des autres départements du bassin de production. Au XVIIIe siècle, l’élevage du bassin de production évolue : les animaux sont élevés à la fois pour effectuer les labours, mais aussi comme animaux de boucherie (2), selon une méthode d’élevage décrite par Braudel (14) : « la bête à engraisser est mise dans le pré, mais elle ne couchera pas dehors. Quand l’herbe lui fait défaut, du foin lui est offert, et aussi un breuvage au pain de noix [..]. Ces privilégiés ne sortent que par beau temps. A l’étable, ils boivent de l’eau mêlée de farine de seigle ou d’orge ». En 1790, on dénombre dans le Limousin 150 lieux de foires aux bestiaux totalisant 1202 jours de foire sur l’année (15). «On y vend en hiver des bœufs gras, destinés à l’approvisionnement de Paris et de quelques autres villes de France » (15). Ces marchés traditionnels se sont maintenus pour la plupart jusqu’à la fin du XIXe.
  • 17. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 17/31 Tél : 05.55.10.37.96 Après la révolution, les paysans du Limousin et des zones alentour se sont mis à produire spécifiquement des animaux d’engrais, en particulier des animaux jeunes commercialisés sur Lyon et Saint-Etienne. Ces productions ont donné un nouvel essor à l’élevage bovin et au cours du XIXe et du XXe siècle, l’offre a évolué vers les femelles de boucherie qui constituent aujourd’hui la plus grande partie de la production. En 1856, le chemin de fer relie Limoges et Paris, ce qui a pour conséquence d’augmenter les flux de viande en provenance de la Haute-Vienne et des départements avoisinants vers la capitale. La construction de la voie ferrée entre Bordeaux et Lyon, passant par Limoges, donne l’occasion aux producteurs de la région d’expédier vers les marchés lyonnais et stéphanois de jeunes bovins gras, qui s’y forgent rapidement une renommée du fait de leur qualité. La demande en viande des centres industriels s’accroît rapidement, provoquant une augmentation des cours favorables aux éleveurs. Les exploitations se spécialisent, à partir du XIXe siècle, dans l’élevage bovin (2) et le nombre de femelles augmente dans les cheptels (3). A la fin du XIXe siècle, la production d’animaux jeunes croît dans l’ensemble du bassin de production et ce développement va de pair avec une amélioration des rations alimentaires (2). En effet, jusqu’au XVIIIe siècle, les bovins sont nourris par les herbages naturels. Au XIXe siècle, l’essor des cultures fourragères permet à l’éleveur d’améliorer la ration des bovins, ce qui amène une grande partie du bassin de production à se spécialiser dans la production bovine. Au XXe siècle, ces flux se sont intensifiés, faisant de la production bovine le premier secteur économique du Limousin. Les productions du bassin considéré deviennent très réputées à cette époque, comme le souligne Rivière, dans une Monographie agricole du département de la Creuse (12) : « la plus grande partie des bovins creusois est destinée à la boucherie. Les limousins gras de La Souterraine sont fort appréciés aux marchés de Bordeaux, Paris, Lyon ou Saint-Etienne ; les charolais de Boussac et Evaux sont très estimés à Paris, Lyon, Lille, Roubaix, Valenciennes ». L’ensilage apparaissant dans les rations alimentaires, le nombre de génisses engraissées, de taurillons et de mères augmente (3) par rapport aux autres productions bovines. Aujourd’hui, les femelles de boucherie constituent la plus grande partie de la production. Encore aujourd’hui, les traditions anciennes et le culte voué à l’élevage bovin en Limousin imprègnent la culture locale. En témoignent par exemple le nombre important de foires et de comices agricoles dans la région, et également les traditions religieuses liées au culte des Saints protecteurs du bétail qui subsistent encore actuellement. Ainsi, encore aujourd’hui Saint Goussaud, le Saint invoqué pour la protection du bétail, est honoré dans différentes communes de la Creuse et de l’Indre. De même, chaque premier dimanche du mois de mai, une messe est célébrée à la chapelle du domaine de la Commanderie, près de Bellac en Haute-Vienne, en l’honneur de Saint Jean-Baptiste, pour la protection des troupeaux. Rites et processions traduisent l’importance accordée par la population locale à la bonne santé du bétail, et ce depuis toujours. Pour plus de détails, voir les Annexe I et Annexe IV. 8.2. Spécificité du produit La production de viande est une tradition ancestrale de la région et très tôt les éleveurs ont orienté naturellement la sélection génétique vers des animaux aux qualités bouchères supérieures afin de répondre aux attentes des bouchers. En effet, depuis plusieurs siècles, les éleveurs du Limousin attachent une importance particulière à la sélection des bovins destinés à l’engraissement et pratiquent depuis toujours la sélection génétique de leurs animaux, ce qui explique la nette différence de conformation observée sur la zone. Au XVIIIe siècle, les bœufs travaillaient soit pour le labour, soit pour le transport de matériaux, et ensuite uniquement les meilleurs d’entre eux étaient sélectionnés par les paysans afin d’être engraissés et vendus
  • 18. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 18/31 Tél : 05.55.10.37.96 sur le marché parisien. Ces critères de sélection sont précisément décrits dans la littérature, comme par exemple par Nicolas Demarest qui écrit en 1787 : « il y a des marques extérieures auxquelles les marchands de bœufs de réforme et les propriétaires des métairies s’attachent en Limousin, pour distinguer un bœuf propre à être engraissé ; et ces marques, réunies autant qu’il est possible, les trompent rarement ; ils veulent qu’un bœuf ait la tête grosse, le mufle court et arrondi, la poitrine large, les jambes et les pieds gros, le ventre rond, large et abattu en dessous : c’est ce qu’on appelle un bon dessous ».(15) Déjà en ce temps, les animaux les moins aptes à l’engrais étaient immédiatement écartés des circuits d’engraissement afin de ne garder que les meilleurs d’entre eux: « Les animaux des deux sexes qui sont chétifs et mal conformés sont éliminés dès leur plus jeune âge, ce qui contribue ainsi à la sélection et à l’amélioration de l’espèce ».(15) Aujourd’hui, le travail accompli au cours des siècles de sélection contribue largement à la réputation Conformation des animaux actuelle du bœuf du Limousin. Source : registre des animaux Label Rouge Les bouchers apprécient particulièrement les carcasses issues de l’aire géographique pour leur 70% rendement en muscles de première catégorie et pour 60% 50% les qualités de conservation en vitrine et de 40% présentation de la viande. Les animaux nés et élevés 30% dans l’aire géographique sont également réputés 20% pour avoir un grain de viande plus fin et une couleur 10% de viande plus soutenue (rouge franc), avec un beau 0% persillé. L’obtention de ce persillé est garantie par le E U R choix des races (les races limousines et charolaises Limousine IGP Limousine France sont des races bouchères) et la sélection des carcasses selon le niveau d’engraissement, les Charolaise IGP Charolaise France carcasses trop maigres étant exclues ainsi que celles présentant un engraissement excessif. Ces animaux Graphique : comparatif entre la conformation des animaux issus de la sont également mieux conformés que leurs zone IGP par rapport à l’ensemble des animaux labellisé pour la race limousine et la race charolaise sur l’année 2007. homologues de même race nés et élevés hors de l’aire (Cf. tableau ci-contre). De solides entreprises du Limousin, spécialisées dans les viandes de boucherie, ont bâti leur réussite sur la renommée du boeuf du Limousin. On peut citer parmi les plus anciennes maisons Somafer (Bessines), Plainemaison (Limoges), Viandes de Corrèze (Brive) mais aussi plus récemment, Sobevia (Bessines), Viandes Bouchères du Limousin (Limoges), Arcadie (Brive et Guéret), Covial Limousin (Limoges), Viandes Limousin Sud (Saint Yrieix). D’autres entreprises situées hors région ont fait du bœuf du Limousin une spécialité : Orléans Viandes (45), Viandes Limousin Forez (42), Sopacel (69), Bigard (69, 71, 30), Socopa Bordeaux (33), Europagro (26), Scavo (49), etc. Pour plus de détails voir l’Annexe III. 8.3. Lien causal entre l’aire géographique et la qualité ou les caractéristiques du produit ou une qualité spécifique, la réputation ou une autre caractéristique du produit Le lien avec l’aire géographique est justifié par la réputation. Les animaux de l’espèce bovine en provenance de la zone herbagère limousine sont réputés pour leur qualité depuis plusieurs siècles. La réputation du Limousin en matière de viande bovine commence à la fin du XVe siècle et s’est construite au fil des siècles. « Charles Estienne mentionnait en 1553 dans son Guide des chemins de France que ‘Les chemins du Limousin sont fréquentés par le bétail à cause des bons pâturages, des vallées et montagnes d’icelui.’ »(15) A cette époque, tandis que de nombreuses régions avaient abandonné les bœufs de trait au profit des chevaux, le Limousin et les zones voisines avaient conservé ce mode de traction en raison du relief accidenté et du mauvais état des routes. « Personne n’ignore que les bêtes à cornes sont seules
  • 19. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 19/31 Tél : 05.55.10.37.96 employées au labourage ainsi qu’au charriage de nos denrées ou matériaux. Le mauvais état de nos chemins de communication ne permettent pas d’employer des chevaux, voie plus rapide et moins dispendieuse » (17) Les états de marchés de Seaux et de Poissy de 1736 et 1737 font bien apparaître que le Limousin avait une place prédominante dans l’approvisionnement de Paris en bovins de boucherie derrière la Normandie. En effet, le Limousin, qui pratiquait un engraissement à l’étable, fournissait Paris de l’automne au printemps tandis que les paysans normands, pratiquant l’engraissement au pré, ne pouvaient livrer des animaux qu’en dehors de la période hivernale. A noter qu’à cette époque, on entendait par « bœufs limousins » les bœufs en provenance de la région Limousin (le Limousin Historique), et non pas les bœufs de la race limousine ; en effet, la notion de race n’est apparue que bien plus tard : « Le terme générique « bœufs » mentionné dans les états de marché appelle cependant une remarque : sous ce terme sont regroupés les bœufs et les vaches présentés sur les marchés, car il existe un abus de langage de la part des contemporains qui appellent bœufs tous les bovins adultes consommés dans la capitale. »(15) Durant le carême, le Limousin avait le monopole de l’approvisionnement de la capitale en bovin ce qui a valu aux boeufs du Limousin de se forger une solide réputation à Paris. En période de carême, seul l’Hôtel-Dieu était autorisé à commercialiser de la viande de bœuf, réservée aux malades, vieillards, jeunes enfants et nourrices sur autorisation spéciale des autorités religieuses. Le Limousin étant le fournisseur quasi exclusif de l’Hôtel-Dieu en cette période, le Bœuf du Limousin s’est ainsi forgé sur Paris une réputation de viande d’exception rare et chère. A cette époque, un commerce relativement important existe entre la zone de production et Paris. « En 1737, nous savons que le Limousin a fourni 26000 bœufs aux deux principaux marchés parisiens [Seaux et Poissy]. Si l’on y ajoute les animaux livrés à l’Hôtel-Dieu durant le carême, c’est environ 28000 bêtes limousines que reçoit la capitale cette année-là. Nous savons aussi que la demande en viande bovine n’a cessé d’augmenter au cours du XVIIIe siècle à Paris ; pour répondre à celle-ci et pour la satisfaire, il est vraisemblable que le Limousin, avec d’autres provinces, a fourni un nombre croissant d’animaux de boucherie à mesure que le siècle avance. Si l’on considère que la province approvisionne aussi en bovins d’autres hôpitaux parisiens, ainsi que les armées de terre et la marine, il est vraisemblable que le Limousin commercialise chaque année, vers le milieu du siècle, un minimum de 30 000 bovins – très majoritairement des bœufs – sur des marchés situés hors de la province. » (15) L’essor du commerce de ce produit vers les villes, dont la principale est Paris, montre à quel point ce produit était prisé : « Le Limousin […] a su répondre à l’appel du marché parisien, le plus important du royaume ; la qualité de la viande bovine limousine n’est sans doute pas étrangère à l’insertion réussie de la province dans ce dernier ». (15) Le Limousin occupait la deuxième place dans l’approvisionnement de Paris en 1737 (hors carême) et le nombre d’animaux fournis par le Limousin a été multiplié par trois entre 1732 et 1771. Tableau 11-1 présentant l’origine des bœufs approvisionnant les marchés parisiens en 1737 et hors période de carême (source : Jean-Pierre Delhoume, 2007, p374) Tableau 11-2 présentant la part du Limousin dans l’approvisionnement de l’Hôtel Dieu en bœufs durant la période de carême (source : Jean-Pierre Delhoume, 2007, p377)
  • 20. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 20/31 Tél : 05.55.10.37.96 Mais d’autres débouchés étaient également possibles : « En dehors du marché parisien, le Limousin fournit aussi en bêtes de boucherie les armées de terre et la Marine. En février 1694 par exemple, le marquis de Pompadour espère ‘que le boucher de l’armée’ est enfin ‘paru en Limousin afin que cela fasse débiter les bestiaux’ ; en 1698, l’intendant de Bernage signale que « ceux qui étaient chargés de la fourniture des vivres pour les armées d’Italie ont des emplettes considérables de bœufs dans ce pays là [Le Limousin]’ » (15) Par ailleurs, de nombreux auteurs de l’époque affirment que le Limousin a su faire de l’engrais de ses animaux une spécialité dont la valeur et les qualités se ventaient bien plus loin que l’origine des animaux : « En 1782, Dupont de Nemours écrivait ‘Le principal produit du Limousin est le nourrissage des bestiaux que l’on engraisse pour la boucherie’ » (2) « Arthur Young, traversant le Limousin en juin 1787 note en arrivant à Limoges : la principale production de toute la province est le bétail gras, que l’on envoie à Paris et dans d’autres villes. […]Pierre Gondinet, sous-préfet de Saint-Yrieix et médecin, écrit en 1808 : on remarque que les bœufs de ce pays sont plus propres à l’engrais que la plupart de ceux qui y viennent de plusieurs autres contrées. […] Les fines herbes que produit notre sol rendent exquis les bœufs qu’on y engraisse ; tout le monde sait qu’à Paris ils sont fort estimés, pour le bon goût de leur chair et pour la qualité de leur graisse dont elle est entrelardée » (16) Déjà au XVIIIe siècle la renommée du Bœuf du Limousin était telle que dans un abécédaire on retrouve pour la lettre « B » le nom de « Bœuf du Limousin » (2) Dans les années 1970, l’appellation « Bœuf du Limousin » faisait l’objet d’un Label de qualité de la Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin. Cette démarche a permis de faire reconnaître officiellement la réputation de la région et de nombreux bouchers s’y étaient engagés pour distinguer leur commerce par une viande de haute renommée. Aujourd’hui, la réputation du bœuf du Limousin s’étend sur la région Parisienne, les régions Lyonnaise et Stéphanoise, Bordeaux et le pourtour méditerranéen, mais aussi à l’étranger, notamment en Hollande, Belgique et Luxembourg. De nombreux restaurants français mais aussi étrangers proposent du « Bœuf du Limousin » à leur carte. Aussi, de nombreux bouchers sont fiers de mettre en avant le « Bœuf du Limousin », que ce soit au niveau de leur vitrine, ou de recettes qu’ils proposent à leurs clients. Le boeuf du Limousin est également renommé au niveau des consommateurs. En effet, si les bouchers choisissent de vendre du Bœuf du Limousin, c’est d’une part pour les raisons citées précédemment (meilleure conformation des carcasses, meilleurs rendement de désossage, …), mais aussi et surtout car cette viande est demandée et achetée par les consommateurs. Pour ces derniers, le Limousin fait référence à juste titre à une viande de qualité et évoque chez eux les verts pâturages de la région qui constituent la majeure partie de l’alimentation des bovins. De nos jours, de nombreuses foires aux bestiaux ont encore lieu dans ce bassin de production, qui parfois donnent lieu à des remises de prix aux éleveurs, comme lors du concours de Saint-Yrieix. Lors de ces concours, des acheteurs provenant de l’ensemble du territoire national sont présents et prennent part aux
  • 21. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 21/31 Tél : 05.55.10.37.96 enchères. On peut ainsi y rencontrer des bouchers et restaurateurs de nombreuses régions et également des acheteurs représentant d’importantes chaînes de grande et moyenne distribution (GMS). Les foires et concours créent et entretiennent dans les campagnes une émulation et une compétition entre les éleveurs qui ont tiré l’ensemble de l’élevage vers l’excellence. En 2006, le nombre d’éleveurs engagés dans une démarche qualitative correspondant aux critères du présent cahier des charges était de 3400 et le volume total de viande commercialisée était de 2470 tonnes. Les viandes de qualité, issues du bassin de production et conformes au présent cahier de charges, bénéficient lors de la vente d’un prix plus élevé que les autres viandes bovines, à conformation, état d’engraissement et poids égaux : l’éleveur reçoit 0,2 à 0,3 euros de plus au kilo et le distributeur, boucher artisan ou grande surface, achète les carcasses également 0,2 à 0,3 euros de plus. Le nombre de consommateurs réguliers de viande bovine faisant mention de l’origine Limousin est estimé à 100 000 2 , et répartis sur environ 200 points de vente. Pour plus d’informations on consultera l’Annexe II. 2 La consommation moyenne française de bœuf étant de 22.6kg par personne et le tonnage en 2006 étant de 2470 tonnes, on obtient une estimation du nombre de consommateurs, à savoir dans ce cas 109 292 consommateurs.
  • 22. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 22/31 Tél : 05.55.10.37.96 9. LE NOM DE L’ORGANISME DE CONTROLE CERTILIM et QUALITE FRANCE sont les organismes certificateurs accrédités selon la norme EN 45 011 chargés de contrôler le Bœuf du Limousin. Les adresses des organismes certificateurs sont : CERTILIM Maison Régionale de l’Agriculture QUALITE France SA Bd des Arcades Immeuble Le Guillaumet 87060 LIMOGES cedex 2 60 avenue du Général de Gaulle Tél. : 05.55.36.07.78 92046 PARIS LA DEFENSE cedex Courriel : accueil@certilim.fr Tél. : 01.41.97.00.74 Les méthodes de contrôles internes sont précisées dans des procédures de contrôles validées par les organismes certificateurs. 10. LES REGLES D’ETIQUETAGE L’étiquetage des produits 1 comporte les mentions spécifiques suivantes : - Le nom de la denrée alimentaire : Bœuf du limousin - Le ou les identifiant(s) garantissant la traçabilité des viandes (cf chapitre 6), - La race de l’animal : race limousine ou race charolaise Les produits bénéficiant de l’IGP peuvent être accompagnés de textes destinés à informer le consommateur sur la nature, l’origine et les caractéristiques certifiées du produit. Ces textes sont rédigés de façon objective dans le respect des dispositions légales et réglementaires visant à garantir le consommateur contre les tromperies et les risques d'être induit en erreur. 1 On entend par « étiquetage des produits », l’étiquetage des UVC dans le cas des viandes commercialisées en libre-service, ou l’étiquetage carcasse affichée à la vue des consommateurs dans le cas des viandes commercialisées à la coupe.
  • 23. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 23/31 Tél : 05.55.10.37.96 11. LES EXIGENCES EVENTUELLES A RESPECTER Le tableau suivant décrit les principaux points à contrôler du cahier des charges et leurs méthodes d’évaluation. Points à contrôler Méthode d’évaluation Animal né, élevé et engraissé dans l’aire Vérification documentaire géographique Passeport de l’animal Vérification documentaire Race Passeport de l’animal Vérification documentaire Age à l’abattage Passeport de l’animal Vérification documentaire Conformation Ticket de pesée Vérification documentaire Etat d’engraissement Ticket de pesée Les aliments provenant de l’aire géographique délimitée constituent, pour chaque élevage, au Vérification documentaire moins 75% de la ration alimentaire.
  • 24. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 24/31 Tél : 05.55.10.37.96 BIBLIOGRAPHIE (1) Association Française pour l'Avancement des Sciences, Congrès de 1890, 19ème session, 1890. Le Limousin, notices scientifiques, historiques, économiques. Limoges, 476 p. (2) Meiller, D., Vannier, P., 1992. Limousines - L'avenir de la race bovine limousine. Ed. La Manufacture, 259 p. (3) Direction des services agricoles de la Haute-Vienne / Ministère de l'Agriculture, 1935. L'agriculture du département de la Haute-Vienne en 1929-1934 par P. Dessales. Limoges, 480 p. (4) SCEES/INSEE, 1988. Agreste - Recensement Agricole 1988 - Limousin, principaux résultats. Paris, 32 p. (5) Jeune chambre économique de la Vienne, 1960. La Vienne. 66 p. (6) Ministère de l'Agriculture, 1959. Vienne. La Documentation Française, Paris, 82 p. (7) GEB/ITEB/Confédération Nationale de l'élevage. L’évolution de l’élevage dans le Massif Central. 216 p. (8) Secrétariat Général du Gouvernement, 1978. Charente - Notes et études documentaires. La Documentation Française, 135 p. (9) Ministère de l'Agriculture, 1959. Monographies agricoles départementales - La Charente. La Documentation Française, Paris, 58 p. (10) Ministère de l'Agriculture, 1960. Monographies agricoles départementales - La Dordogne. La Documentation Française, Paris, 44 p. (11) Conseil Général de la Creuse, 1962. La Creuse. Bobigny, 178 p. (12) Rivière, S., 1935. Monographie agricole du départemental de la Creuse. Guéret, 203 p. (13) Agreste (SCEES-INSEE), 1988. Recensement Agricole de 1988. Inventaires (disponibles sur microfiches). (14) Braudel, F., 1986. L'identité de la France - Les hommes et les choses. Les Editions Arthaud, Paris, 475 p. (15) Jean-Pierre Delhoume 2007 – L’élevage Bovin en Limousin au XVIIIe siècle – Université de Limoges (16) Dominique Danthieux, Philippe Grandcoing, 2007 – La Limousine, histoire d’une race bovine XIXe – XXe siècles – Ed Pulim. (17) Navières du Rieux-Peyrou, 1819 – Mémoire sur l’état actuel des bêtes à cornes dans la Haute Vienne - Archives départementales de la Haute Vienne
  • 25. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 25/31 Tél : 05.55.10.37.96 ANNEXE I HISTORIQUE ET IMPORTANCE DE L'ELEVAGE BOVIN DE L’AIRE GEOGRAPHIQUE Au Néolithique, l'homme commence à domestiquer les espèces bovines (2). Dans le bassin de production considéré, les Ibères et les Ligures introduisent le bœuf domestique primigène à l'époque gauloise (3). Entre l'époque gallo-romaine et le XVIIIème siècle, les bovins de la région ne constituent pas la production animale majoritaire. Ils sont élevés principalement pour le trait et le fumier qu'ils produisent (2). Au XVIème siècle, les bovins, notamment ceux provenant du Limousin et de la Dordogne, sont acheminés vers les grandes villes "où la qualité de leur viande est particulièrement appréciée" (2). L'élevage bovin acquiert ses premières lettres de noblesse : "les plus vieux documents dignes d'être consultés sont des dessins d'animaux dus aux peintures émailleurs de Limoges du XVème et du XVIème siècle" (3) : ces dessins représentent des bovins. Du XVIème au XVIIIème siècle, l'effectif du bétail, toutes catégories confondues, progresse sensiblement (3). Au XVIIIème siècle, l'élevage constitue la première activité agricole du Limousin (2). A partir du XIXème siècle, grâce à l'essor de l'ère industrielle, la construction de voies ferrées et la demande en viande des villes, les exploitations se spécialisent dans l'élevage bovin (2). L’activité continue à croître à la fin du XIXe siècle, puis au cours du XXe siècle, comme le soulignent le GEB (7), la Jeune chambre économique de la Vienne (5), le Ministère de l’Agriculture (6) et le Secrétariat Général du Gouvernement (8). C’est à cette époque que l’élevage évolue vers la production d’animaux de boucherie avec un commerce relativement important entre le Limousin et Paris. Ainsi, le nombre d'animaux croît de 113.051 à 289.000 têtes entre 1808 et 1929 en Limousin (3). En 1988, le nombre de bovins atteint 981.120 têtes et près de 50 % des exploitations sont orientées vers la production bovine, contre 40 % en 1970 (4). Dans les autres départements de la région considérée, l'élevage bovin est également ancré dans les traditions. Dans la Vienne, cet élevage est surtout notable dans les zones de prairies naturelles, aux confins granitiques du Limousin (5), dans les Brandes et les Terres rouges à Châtaigniers (6). En Charente, la région du Confolentais et en Dordogne, celle du Nontronnais, sont réputées pour leur tradition d'élevage de jeunes bovins gras destinés aux marchés lyonnais et stéphanois (7). "[En Charente,] la progression des races à viande est rapide. Leur implantation géographique se situe principalement dans l'arrondissement de Confolens et dans la région de Chalais (8)". L'implantation de la race limousine, dans les régions du Sud, Est et Nord-Est du département, est favorisé par les étendues de prairies (9). En Dordogne, les régions agricoles du Ribéracois, du Double, du Landais et surtout du Nontronnais connaissent une tradition d'élevage bovin : "la production bovine occupe une part importante de l'exploitation de la Dordogne (10).
  • 26. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 26/31 Tél : 05.55.10.37.96 ANNEXE II : PHOTOGRAPHIES JUSTIFIANT L’UTILISATION DE LA DENOMINATION « BOEUF DU LIMOUSIN » Etiquette « Bœuf du Limousin » dans les années 1970 Panneau porte-vignette « Bœuf du Limousin » (dans les années 1970)
  • 27. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 27/31 Tél : 05.55.10.37.96 Rayon boucherie d’une grande surface située à Nancy et Rayon boucherie d’une grande surface située à Villebon et vendant vendant de la viande de « Bœuf du Limousin »- août 1989 de la viande de « Bœuf du Limousin » - septembre 1989 Vitrine d’un boucher traditionnel de Metz vendant du « Bœuf du Limousin » - 1989
  • 28. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 28/31 Tél : 05.55.10.37.96 Vitrine de la « Boucherie Jacques » située à Pontivy (56) et mettant en avant le « Bœuf du Limousin » Recette de cuisine proposée par l’Hôtel restaurant de la Gare à Chasseneuil (16) ; recette extraite de « Cuisineries Gourmandes des Provinces Françaises », année 2006-2007 Exemple de menu (en anglais) proposant du « Top rump of Beff from Limousin roasted » par le restaurant de l’hôtel Westminster situé Rue de la Paix à Paris
  • 29. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 29/31 Tél : 05.55.10.37.96 Autre exemple de menu proposant du « carré de Bœuf du Limousin » à la carte, Le Moulin de la Galette, à Sannois (95) Extrait de l’article « Le compagnon bistrotier » par Philippe MOLLE et paru le 23 novembre 2007 sur « ledevoir.com » « Sur la carte plastifiée à la façon des bistrots, on retient les spécialités du jour, inchangées depuis 30 ans et qui ont fait la réputation de la maison. […] Le magret séché aux copeaux de Cantal, le boudin noir de Corrèze pommes en l’air et la côte de bœuf du Limousin grillée pour deux […] personnes témoignent de cet amour pour le Massif Central »
  • 30. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 30/31 Tél : 05.55.10.37.96 ANNEXE III : TEMOIGNAGES DE PROFESSIONNELS
  • 31. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 31/31 Tél : 05.55.10.37.96
  • 32. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 32/31 Tél : 05.55.10.37.96 ANNEXE IV : CARACTERISTIQUES DES PRODUCTIONS BOVINES DE L’AIRE GEOGRAPHIQUE I. EVOLUTION DU MODE D'ELEVAGE ET DES TYPES D'ANIMAUX "Jusqu'au XVIIIème siècle, les caractéristiques des cheptels limousins sont très mal connues"(3). Les bovins sont élevés pour "les labours et les charrois […]. Le seul avantage, c'est qu'en plus de leur force de travail, ils fournissent du fumier, le seul amendement que l'on connaisse avec le brûlage" (2). Les cultivateurs ne possèdent en général qu'une paire de bœufs ou de vaches nécessaires au labour. Les bovins sont vendus lorsqu'ils sont devenus inaptes au travail. Au XVIIIème siècle, "on élève des animaux qui sont à la fois bêtes de somme et bêtes de boucherie. […] on engraisse des bœufs de 8 à 10 ans, et on les vend lorsqu'il sont au meilleur de leur taille et de leur poids"(2). Les catégories d'animaux sont le "bœuf gras de 200 à 350 kilogrammes, les vaches grasses, les veaux d'élevage, les génisses et bœufs de trait" (3). "Après la Révolution, le commerce des bœufs [devient] moins florissant et un certain nombre de régions [abandonnent] peu à peu leur préparation pour augmenter la vacherie et vendre des animaux jeunes. Cette progression du nombre de femelles, bien marquée par les statistiques, va devenir la caractéristique essentielle de l'évolution du cheptel bovin, au cours du XIXème siècle" (3). L'élevage, à la fin du XIXème siècle, se caractérise par la conservation, à la ferme, des femelles et la production d'animaux jeunes, l'éleveur cherchant à améliorer leur ration alimentaire (cf 6.1.2.2.). Au début du XXème siècle, la hausse régulière du prix du bovin gras précoce (cf 6.2.) amène les éleveurs à abandonner la vente du bœuf de trait, de la vache de harnais au profit des génisses engraissées et des jeunes taurillons : le nombre de mères augmente également (3). Une étude sur l'agriculture de la Haute-Vienne entre 1929 et 1935 (3) décrit les différents types d'élevages destinés à produire de la viande bovine : • "production d'animaux d'élevages, vente de reproducteurs et engraissement de jeunes animaux ; • production de veau de lait ; • élevage et engraissement de gros animaux : bœufs, vaches, châtrons, fortes génisses ; • embouche". II. RACE DES ANIMAUX ELEVES DANS LA ZONE CONSIDEREE Au XXème siècle, la majeure partie du cheptel de l'aire géographique considérée est composée de bovins de race limousine, charolaise, ou issus de leur croisement. Dans l'Indre, au cours des années 30 , "l'élevage de la race limousine pure se pratique dans les cantons […] d'Aigurande, d'Eguzon, de Saint-Benoît du Saut, d'Argenton" (3).
  • 33. LIMOUSIN PROMOTION Cahier des Charges Date : 10/10/08 Maison Régionale de Référence : l’Agriculture Version 1 Bd des Arcades Bœuf du Limousin IGP 87060 LIMOGES Cedex 2 Page : 33/31 Tél : 05.55.10.37.96 "En Dordogne, les bovins limousins occupent toute la partie septentrionale du département : Nontronnais, Ribéracois, Périgord Blanc, Salardais, Double". (3). A la même époque, en Corrèze, la race limousine se rencontre "sur la totalité du territoire, sauf une bande de 40 kilomètres de large environ en bordure du Cantal et du Puy-de-Dôme" (3). "En Haute-Vienne, région berceau, la race limousine est presque seule exploitée" (3). "La zone d'élevage [de la race limousine] déborde en Charente dans les cantons de Confolens, Chabanais, Montemboeuf et le nord du canton de Montbron. Elle s'étend en bordure, [dans les] cantons de Champagne-Mouton, Saint-Claud" (3). En Creuse, dans les années 60, "deux grandes races se partagent le département : la race charolaise sur les 2/3 [...], la race limousine sur le 1/3 restant" (11). Dans la Vienne, dans la même période "on trouve des sujets de race limousine et charolaise dans les régions limitrophes du département de la Haute-Vienne et de l'Indre" (5). Le recensement général agricole de 1988 (13) donne la proportion de vaches limousines et charolaises par rapport à l'ensemble des vaches : 49 % des vaches sont de race limousine et 19 % de race charolaise. Au total, plus de deux tiers (68%) des vaches du bassin de production sont potentiellement concernées par le présent cahier des charges. III. ALIMENTATION DES BOVINS Jusqu'au XVIIIème siècle, "le bétail est mal nourri, sur des herbages naturels dont les qualités nutritives sont en rapport avec la pauvreté des sols" (2). A la fin du XIXème siècle, l'extension des cultures fourragères et leur amélioration est en partie due aux grands propriétaires terriens, "soucieux de meilleurs rendements" (2). La surface des prairies fauchées et des terres labourables augmente et la culture des plantes fourragères et sarclées (trèfle, pomme de terre, raves) se généralise. Le développement des voies de communication permet "les échanges commerciaux, la circulation des idées, l'acheminement des engrais" (2). La culture du topinambour, particulièrement adapté à la région Limousin, se développe depuis la fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle. Il améliore considérablement la ration des bovins. Ces évolutions amènent la région Limousin à se spécialiser dans la production de viande bovine, dès la moitié du XIXème siècle. Au XXème siècle, l'évolution des rations alimentaires est marquée dans les années 60 par l'apparition de l'ensilage. En Creuse, l'évolution de l'élevage en qualité et quantité est due à l'amélioration des techniques de production d'herbe : la culture de luzerne, l'introduction des prairies temporaires dans l'assolement et le développement de l'ensilage ont eu pour résultat le doublement de la masse des unités fourragères à disposition des cheptels (11). La majeure partie des productions végétales y est aujourd'hui destinée à l'entretien des animaux.