1. « Hamlet » : Shakespeare<br />I. Le Dispositif théâtral complexe et la fonction dramatique de la scène<br />On distingue deux groupes de personnages :<br />Les comédiens //La cour<br />(Roi, reine, Polonius, Courtisans)<br />• La scène est caractérisée par un jeu de regards complexe<br />- le spectateur réal regard une pièce, les personnages de la pièce regardent une autre pièce. Hamlet et Horatio regardent le roi et la reine.<br />- Il s’agit d’une mise en abyme complexe et intéressante.<br />• Hamlet interroge la reine et commente le spectacle : le roi va s’inquiéter [inspiré d’un fait réel à Vienne]. C’était la tradition de commenter (et manger, boire, parler etc.). Hamlet prends le rôle du coryphée (chef de chœur).<br />• Hamlet est le double du dramaturge, il va manipuler les réactions de la cour.<br />On a une fonction dramatique évidente :<br />- la réaction imprévue du roi, et son départ précipité<br />Il ne reste plus que Hamlet et Horatio : c’est La Souricière.<br />Le théâtre dans le théâtre relève d’une mise à l’épreuve du piège. Hamlet a réussi à inverser les rôles (du ‘regardé’ en ‘observateur’).<br />C’est une révélation au roi que Hamlet a tout découvert.<br />Le théâtre dans le théâtre fonctionne comme un révélateur.<br /> II. La Dimension baroque du procédé du théâtre dans le théâtre<br />- Il ne s’agit pas seulement d’un simple divertissement ou d’une illusion, mais d’un reflet de la réalité du monde, d’un miroir de la vie.<br />- Hamlet se fait porte-parole de Shakespeare en conseillant aux comédiens :<br />« Toute exagération s’écarta du but du théâtre qui a pour objet d’être le miroir de la nature, de montrer à la vertu ses propres traits, à l’infamie sa propre image. »<br />Il s’agit du ‘Topos baroque’ : celui d’un ‘theatrum mundi’<br />- Il découvre que le monde est plein de mensonges, que la cour est un lieu d’illusion (en représentation théâtral) – la réalité devient illusion.<br />- Shakespeare dévoile le pouvoir du roi (meurtre légitime par son pouvoir, donc il ne sera pas pris)<br />• Shakespeare fait l’éloge du théâtre, qui fait ressortir le mensonge et qui dévoile la face cachée des personnages. L’illusion apporte la vérité.<br />« Qu’on apporte de la lumière. » [Ironie ; double-sens]<br />III. La Comparaison entre le théâtre de Shakespeare et celui de Corneille<br />Les deux pièces fonctionnent avec le théâtre dans le théâtre.<br />• Chez Shakespeare : il est un miroir de la vérité dans le passé des personnages<br />• Chez Corneille : il n’y a pas de rapport avec Alcandre<br />Pour Shakespeare la mise en abyme révèle une tragédie personnelle, il s’agit d’une frayeur qui engendre la vérité et la prise de conscience.<br />La double énonciation / double entente<br />- échange entre Hamlet et Ophélie (jeux de mots)<br />(l.19) références sexuelles<br />« Encore meilleur, mais pire. »<br />- (l.5) Antiphrase : « du poison pour rire », La Souricière<br />- l’ensemble des sens figurés<br />(l. 11-12) « Nous avons la conscience libre » = provocation du roi<br />- Opposition et comparaison entre : « cerf blessé … le chevreuil folâtre »<br /> Le roi et Hamlet<br />Conclusion :<br />• Au royaume de Danemark, la vérité ne peut qu’être dite indirectement :<br />- de façon allégorique, au sens figuré<br />- se trouve déguisé<br />• On relève de l’esthétique baroque<br />Les signes sont allusifs, fragmentaires, métaphoriques et relèvent de l’inversion.<br />• On fait la dissociation entre l’être et le paraître (le langage du paraître permet la révélation). Le théâtre est ici un outil de la révélation.<br />