10 caractéristiques d'une bonne proposition de valeur vpd
Le fighting spirit ou le "quand on veut on peut..."
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Samedi 5 septembre 2015
Management moderne
Le fighting spirit ou le "quand
on veut on peut…"
L’on entend ici et là des voix
qui appellent aux larmes et à
la défaite. L’on entend bien là
tout près de chez nous ces
pleureuses qui se désolent de
la crise qui frappe pourtant le
monde entier sans distinction
aucune. Nous avons pris un
échantillon pour étayer notre
réflexion et démontrer que
lors que l’on veut, on peut.
L’exemple édifiant de ce
jeune entrepreneur en est
limpide. Ghani KOLLI un
jeune algérien issu de l’école
algérienne et du terroir
algérien nous explique ce que
l’on fait et doit on faire pour
avancer, du moins dans son
espace proche. Sa volonté et
sa hargne sont tels qu’il est
devenu un instructeur pour
les managers les plus
aguerris.
Echo d’Algérie : Qui êtes vous ?
Ghani Kolli : Je suis Ghani Kolli, entre-
preneur en série, issue de l’université
algérienne ayant lancé ma première
entreprise à 24 ans dans le domaine des
technologies avant de m’expatrier au
Canada dans le même domaine. Je me
suis relancé en affaire à Montréal tou-
jours dans les technologies de
l’information, précisément le marketing
digital avec un focus particulier pour le
Inbound Marketing. Beyond Nova est
le nom de ma compagnie qui aura bien-
tôt d’ailleurs une filiale en Algérie avec
une vision Maghrébine.
Q : Pourquoi l'Algérie sachant que
les ressources sont amoindries
avec la crise ?
R : Faites la différence je vous en
conjure entre manquer de ressources et
y faire attention. Le Chef du gouverne-
ment l’a déclaré à maintes reprises que
notre pays va bien et mieux si tous ses
enfants y croyaient vraiment et moi j’y
crois. Sans cette crise et surtout la prise
de conscience qu’elle génère, je
l’espère en tout cas, le marché algérien
restait jusque-là dans un paradigme
d’abondance des ressources. Alors
l’ambiance générale n’était pas à
l’optimisation malgré les slogans. Y
compris dans le secteur privé, les ges-
tionnaires voient mal comment le
numérique pourrait leur faire gagner de
l’argent sinon de leur réaliser des éco-
nomies. Nous avons difficilement
gagné en Algérie a bataille de
l’informatisation et donc des systèmes
de gestion intégrés mais reste la grande
bataille de penser le numérique comme
levier de croissance et non simplement
comme quelque chose qui relève du
service informatique ; cette chose que
l’on veux pas nécessairement com-
prendre mais que l’on sait qu’elle est
indispensable.
Q : Êtes-vous en train de dire qu'il
n'y a pas de crise économique en
Algérie ?
R : Votre question sous entend que la
crise ce n’est pas normal. Ce qui ne
l’est pas c’est notre manque de prépara-
tion, au mieux encore, notre anticipa-
tion à cette crise. Les chiffres sont là, la
planification des budgets de l’État a
toujours été basée sur un baril faible (à
moins de 40$ en moyenne). Donc la
crise (pétrolière du moins) est, en appa-
rence, prévue. La vraie crise est double:
Confiance et vision. Ces deux éléments
sont intimement liés. Aucune réforme
structurelle n’a de chance de réussir si
c’est deux éléments au moins ne sont
pas acquis. A ne pas confondre évidem-
ment les mesures d’urgence qui permet-
tent d’amoindrir les dégâts.
Q : Parlez-nous du marché que
vous convoîtez
R : Le marché de la PME privée. Celle
qui a dépassée son seuil de démarrage
et dispose d’un ancrage dans mon mar-
ché mais a suffisamment de potentiel
pour développer soit de nouveaux seg-
ments de marchés soit de nouveaux
produits ou services. Mais avec tout ca,
il s’agit d’abord d’avoir affaire à un
chef d’entreprise visionnaire, flexible
au changement et capable de remettre
en cause son modèle d’affaire existant.
Là est la denrée rare des gens potentiels
pour qui le marketing numérique peut
apporter une valeur. Nous ciblons cette
niche uniquement, sans omettre de par-
ticiper à la conscientisation des autres
en vue de les faire embarquer dans le
wagon. C’est notre devoir aussi.
Q : L'environnement local s'y
prête-t-il, dites nous la différence
avec la Tunisie et le Maroc ?
R : Au delà des blocages administratifs
qui tardent à disparaître malgré les
récents efforts louables, c’est l’absence
d’un climat des affaires cimenté par la
confiance et orienté vers une vision
claire qui handicape notre marché. À la
différence du marché marocain, que je
connais bien pour y avoir eu des activi-
tés, la vision est claire, les grands chan-
tiers sont tracés, les industries straté-
giques sont identifiées et des écosys-
tèmes commencent à émerger. Je pense
à l’aéronautique ou l’automobile pour
ne citer que ceux-là. La Tunisie vit en
ce moment un contexte particulier qui
met une pause malheureusement à son
développement.
Q : Depuis votre départ au
Canada et aujourd'hui les choses
ont-elles changé ?
R : Ce serait mal honnête de dire que
rien n’a changé. Il n’y a qu’à voir les
avancées quantitatives en matière
d’infrastructures pour constater que des
choses bougent. Qualitativement, c’est
très discutables et le point noir de ces
mêmes avancées. La finance aussi vit
aux rythmes de pas incertains, parfois
de bonnes initiatives mais souvent tein-
tées d’hésitation et de manque de cou-
rage. Les systèmes de paiement
modernes, pourtant tout le monde
s’accorde sur leur rôle dans l’économie,
ne parviennent pas à prendre l’envolée
méritée malgré les investissements
colossaux consentis par l’État. Cela me
rappel d’ailleurs une mission écono-
mique à laquelle j’étais convié sur
Canal Algérie et qui remonte à 2011 qui
traite de ce sujet où les intervenants,
incluant l’actuel ministre des Finances,
à l’époque délégué général de l’ABEF,
affirmaient qu’il y a un écart énormes
entre les investissements (SATIM,
banques, etc..) et les résultats sur le ter-
rain en matière d’adoption des nou-
veaux moyens de paiement. Le grand
chantier dit «e-Algérie 2013» pourrait
en être un autre exemple.
Q : Quel est votre plan de
développement et qui sont vos
concurrents ?
R : Notre plan se base essentiellement
sur le recrutement des talents locaux et
leur formation ainsi que le focus sur la
niche de marché décrite plus haut. Le
transfert de compétence de Montréal
vers l’Algérie et, à terme vis versa,
j’insiste, est au cœur de notre dévelop-
pement. Quand à la concurrence,
aujourd’hui le manque de conscience
des chefs d’entreprise par rapport au
numérique et le plus grand concurrent
du fait qu’il réduit sensiblement la taille
du marché potentiel pourtant celle du
marché absolu est fort intéressante.
Mon souhait c’est qu’il y ait justement
une concurrence sur ce segment et
qu’ensemble, on puisse créer une dyna-
mique d’appropriation des TIC dans la
sphère de l’entreprise. Ce qui me déso-
le, c’est les effets de mode que suivent
certaines «agences» dites «digitales»
qui offrent autant l’habillage de véhi-
cules, les bâches pour chapiteaux (des
services par ailleurs tout à fait respec-
table et nécessaires) avec des services
de gestion de compagne de Marketing
et j’en passe. L’ignorance des acteurs
de l’offre et de la demande est notre
concurrent invisible.
Q : Quel place octroieriez-vous à
l'Algérie en qu'il concerne le
développement de ses TIC ?
R : J’ai évoqué le projet e-Algérie
2013 nous sommes à l’aube de 2016 et
aucune évaluation n’a été faite pour ce
projet ! Ce fut un projet porteur et qui
devait replacer l’Algérie en pôle posi-
tion avec des pays émergents voire
développés. Aujourd'hui, si l’on regar-
de les chiffres, nous sommes placés
bien derrière beaucoup de pays moins
nantis que nous. Le mobile en Algérie
fait tout de même exception. Y a qu’à
voir la progression fulgurante de taux
de pénétration du mobile avant et
récemment de la 3G. À croire que
nous sommes champions de la com-
munication ! Mais là encore, consom-
mer quoi ? Le contenu local, partie
essentielle de toute stratégie TIC, est
loin d’être à la hauteur du potentiel de
notre marché. Mon espoir est
l’émergence de quelques startup dans
la difficile arène du contenu.
Q : l'Afrique ?
R : L’Afrique est en train de devenir le
géant de la croissance à tout point de
vue. Facebook fêtait il y a quelques
jours son premier milliard d’humains
connecté instantanément sur ce média.
Si l’on sait que le taux des africains est
minime, on peut facilement imaginer le
boom que les TIC vont créer dans ce
continent qui foisonne de jeunesse. Le
contenu africain sera le plus grand
enjeu si l’on admet que l’infrastructure
télécom va se propager dans les décen-
nies à venir.
Q : Etes vous un entrepreneur
heureux ?
R : Tellement ! J’écrivais justement
dans mon dernier article sur mon blog
que le «Pourquoi» entreprendre est plus
important que «Quoi» entreprendre.
J’accompagne plusieurs entrepreneurs
en démarrage en tant que Mentor pour
Entrepreneurs et je silionne les
chambres de commerces, les universi-
tés et écoles pour des conférences sur
l’entrepreneuriat et j’affirme souvent
que la raison essentielle qui fait qu’un
entrepreneur soit heureux est que
l’entrepreneuriat n’est pas un métier
qu’on exerce mais une passion qu’on
poursuit.
Entretien réalisé par
Mohamed Adel