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Entretien avec Eric Lippert
Eric Lippert préside aux destinées des Systèmes d'Information de Lombard
International Assurance. Il était l'un des CIOs en lice pour l’Award du CIO of
the Year 2013, décerné le 4 décembre dernier à l'occasion de 7ème Gala IT
One. Il nous confie son point de vue sur l'évolution de la fonction de Chief
Information Officer.
Quelle est votre vision de la place IT luxembourgeoise ?
La place luxembourgeoise a toujours été très dynamique, particulièrement
dans le domaine financier, ce qui est un atout majeur pour appréhender la
transformation qui est en train de se dérouler depuis quelques temps. Ce
dynamisme ne suffira cependant pas à assurer la prospérité du monde ICT au
Luxembourg, et il faut garder à l’esprit l’importance de la diversification de la
place. D’ailleurs, les instances politiques en sont pleinement conscientes, ce qui est une chance pour nous, les
professionnels du secteur. Je pense qu’il faut maintenant positionner le Luxembourg, au niveau européen, comme un
fournisseur de service qui se distingue par l’excellence de ses compétences et services et dans l’infrastructure des
services, tout en étant créatif dans d’autres secteurs d’activités.
Avec la montée en puissance du secteur ICT, on dit que le CIO va entrer dans une nouvelle dimension. Hier, on
évoquait le changement de rôle du CIO, aujourd’hui on parle de"réinvente" la fonction de CIO. Quel est votre avis ?
Le rôle du CIO a changé et va encore évoluer drastiquement. L’ampleur de la transformation va bien sûr dépendre du
secteur, mais le changement arrive à grands pas. Aujourd’hui, nous entendons beaucoup parler de “post digital”. Je ne
pense pas, cependant, que l’on en soit déjà à ce stade: nous n’en sommes qu’au moyen-âge du digital, ou plutôt à la fin
de cette période. Nous venons de vivre la préhistoire du digital et nous ouvrons seulement les portes de la
renaissance. Tout ce qui est devant nous en termes de digital est éblouissant au niveau des perspectives, et effrayant
également.
Pour en revenir au changement de rôle du CIO, il s'agit davantage d'une évolution que d’une révolution. Partant de la
fonction de “Chief Information Officier”, les professionnels ont dû entrer en profondeur dans les problématiques qui
entourent le digital, et pas uniquement en termes de management IT. Le niveau des technologies de l’information est
tel qu’il est impératif de prendre en compte les technologies de A à Z, et notamment dans les interactions avec le
client, mais aussi les processus. La vision du CIO se doit d’être plus globale et transversale que ce que la technologie
peut apporter.
D’après une étude récente menée par le cabinet Ernst & Young, intitulée «l’ADN du CIO», on peut distinguer trois types
de CIO, selon l’orientation que chacun donne à son rôle: technologique, processus ou clients externes. Lequel êtes-
vous et pourquoi ?
Cela rejoint l’évolution du rôle du CIO, je crois en un mélange de ces types de profils. En tant que responsable des
technologies, le CIO est au service des utilisateurs et de la société pour laquelle il œuvre. A titre personnel, je pense
que la technologie doit être au service du business et non l’inverse. C’est un must absolu en ce qui me concerne. Mais
je suis également orienté clients (internes à la société), afin de leur apporter un avantage compétitif. C’est vraiment un
des leitmotivs de l’IT chez Lombard. L’amélioration des processus est également un atout, tant pour nos clients
internes que pour l’IT en lui-même.
J'ajouterai que, de manière générale, il est primordial d’être orienté technologie sans pour autant mettre de côté
l’infrastructure et la maîtrise des coûts qui reste un des facteurs de stabilité pour l’entreprise. Cette combinaison de
profils est, je pense, l’archétype du CIO d’aujourd’hui.
Quels sont vos challenges professionnels et personnels à l'horizon 2015?
A titre professionnel, les années 2011 et 2013 ont été des années de profondes transformations IT chez Lombard.
Nous avons mené des projets de fond très importants, tant au niveau des infrastructures qu’au niveau de l’architecture
applicative, et cela s’est traduit par de bons résultats. L’année 2014 va être la continuité de ces projets: Nous devons
encore finaliser 30% environ de la refonte de notre applicatif.
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