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Emmanuelle Leneuf - Extrait Livre Blanc 80 #PortraitDeStartuper - 2015 : sous le soleil de la Fintech française
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1Emmanuelle Leneuf
2015 : sous le soleil de la Fintech française
Grand Reporter spécialisée en économie, j'ai lancé le FlashTweet sur Twitter en mars 2015. Tous
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2015 : sous le soleil de la Fintech française
La FrenchTech va-t-elle se rebaptiser FrenchFintech ?
Levées de fonds clés, entrée du secteur dans le Top5
des investissements en capital-risque au premier
semestre, lancement d’incubateurs et de fonds dédiés :
2015 marque incontestablement un tournant pour la
Fintech française. Mais la France pourra-t-elle
concurrencer Londres qui a mis en place un écosystème
très performant pour porter le secteur ?
Nouvel eldorado, la Fintech attire les investisseurs. De
ce point de vue, les chiffres du capital-risque sur la
France cette année,-qui n’est pas encore terminée-, sont
assez parlants. D’après le Baromètre Ernst & Young,
pas moins de dix levées de fonds ont eu lieu au premier
semestre 2015, pour un total de 56 millions d’euros
investis, soit une moyenne de 5,6 millions. Un montant
qui permet à la Fintech de faire son entrée en 5e position
derrière la Tech (234 millions), les Services Internet (178
millions), les Logiciels (126 millions) et le Life Science
(82 millions). Révélateur d’une tendance de fonds qui
devrait modifier le paysage bancaire dans les mois à
venir, ce domaine d’activité a été porté par l’accélération
autour du crowdfunding. Avec notamment la levée de
fonds de 31 millions d’euros de Prêt d’Union, plateforme
de crédit entre particuliers.
Mais l’appétence des investisseurs ne se limite pas à
l’univers des capital-risqueurs. Plusieurs levées de fonds
d’importance ont marqué 2015. Qu’on en juge : La
Financière des Paiements Electroniques (FPE), éditrice
de la marque Compte Nickel, a annoncé en septembre
avoir bouclé un nouveau tour de table de 10,2 millions
d’euros auprès du fonds Partech Ventures (4 millions) et
La Financière IDAC, La Confédération des Buralistes de
France, HGDLMA holding ainsi que ses fondateurs
Hugues le Bret et Ryad Boulanouar. Soit un plus de 30
millions, en cumulés, pour soutenir cette banque d’un
nouveau genre qui permet l’ouverture d’un compte
bancaire chez un buraliste, en temps réel, avec une
simple pièce d’identité et un numéro de téléphone
portable.
Une annonce qui avait été précédée en mai 2015 par
celle de Kantox, d’un montant identique. Fondé en juin
2011 par Philippe Gelis, Antonio Rami, John Carbajal,
Laurent Descout et Marek Fodor, Kantox est spécialisé
dans la gestion d’échanges de devises pour PME et ETI,
avec Partech Ventures en investisseur historique.
Autre levée de fonds à noter, Pumpkin a pu obtenir 600
000 euros auprès d’investisseurs privés. L’application,
disponible sur iOS et Androïd, se propose à terme, de
remplacer des moyens de paiement et de
remboursement comme le RIB, le chèque ou l’argent
liquide. Un système que Victor Lennel, Hugo Salle de
Chou et Constantin Wolfrom, les 3 co-fondateurs,
avaient expérimenté aux USA (Venmo) et au Kenya (M
Pesa).
Preuve que le secteur est en pleine ébullition, l’année
aura aussi été marquée par deux rachats majeurs de
startups. D’une part, celui de 86% du capital de Leetchi,
la première solution de cagnotte en ligne lancée en 2009
par Céline Lazorthes, par le groupe Crédit Mutuel Arkéa.
Une opération estimée à plus de 50 millions d’euros qui
solde 4 levées de fonds successives depuis le début de
l’aventure pour un montant de 7 millions d’euros. Le
groupe bancaire compte aussi apporter une enveloppe
supplémentaire de 10 millions d’euros, pour booster le
développement de l’entreprise en Allemagne, en
Espagne et au Royaume-Uni.
D’autre part, sur le même segment, l’acquisition de 85%
du site de cagnotte en ligne Le Pot Commun par BPCE,
via S-money, la filiale de paiement électronique du
groupe, qui a lancé le transfert d’argent par tweet. La
startup qui se fixe comme objectif de devenir le numéro
un français et européen du paiement communautaire, se
développera en Europe. Avec l’Espagne en ligne de mire
cette année.
Dans le même temps fleurissent en France les
structures d’accompagnement émanant d’acteurs privés,
assurantiels ou bancaires. Axa accélère et vient de
lancer un incubateur de Fintech ainsi qu’un fonds
d’investissement doté de 200 millions d’euros, baptisé
AXA Strategic Ventures, destiné à favoriser l’innovation
dans les métiers de l’assurance, de l’épargne, de la
banque et la gestion d’actifs. Anciennement AXA Seed
Factory, AXA Factory change de positionnement pour
devenir un programme d’accompagnement qui
permettra d’accélérer la croissance de startups dans les
domaines de l’AssurTech et de la FinTech en France.
Emmanuelle Leneuf
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L'Atelier BNP Paribas prépare pour janvier 2016 le
lancement d’un incubateur Fintech Accelerator qui
aidera les startups à travers un programme de 4 mois.
Avec un double objectif : apporter du mentorat aux
entreprises pour faire de la co-innovation avec les
différentes entités de BNP Paribas en réalisant un MVP
(minimum value project) et les réunir dans un lieu
unique.
Autre initiative dans le même sens, le fonds
d’investissement Truffle Capital a lancé son incubateur
de FinTech et accueille déjà 4 startups. Son but est de
regrouper l’ensemble des innovations du secteur
bancaire que sont le crowdfunding, le transfert d’argent,
l’échange de devise ou encore la gestion de l’épargne.
Sans oublier Finance Innovation, le pôle de compétitivité
mondial du secteur de la finance, qui vise à aider les 100
startups, TPE, PME les plus prometteuses à trouver des
financements (publics et privés) et de nouveaux clients.
De nombreux partenaires accompagnent Finance
Innovation, tels que Bpifrance, la Caisse des dépôts ou
encore la DGE (Direction Général des Entreprises).
Reste que ces initiatives demeurent timides par rapport
à Londres, qui fait la course en tête dans la FinTech. Il
faut dire que Londres revendique ses ambitions d’être la
capitale mondiale de la Tech depuis 2014. Pour ce faire,
des dispositifs attractifs ont été mis en place :
accélérateurs, espaces de co-working, initiatives
gouvernementales favorisant les liens entre
investisseurs et startups.
Et le succès au rendez-vous : 44 000 personnes
travaillent en Fintech à Londres et ses environs (43 000
pour NYC et 11 000 dans la Silicon Valley) et 539
millions de dollars (environ 485 millions d’euros) ont été
levés en 2014 dans la FinTech. Soit le triple qu’en 2013.
Parallèlement est né en 2014 Innovate Finance, une
organisation à but non lucratif sponsorisée par la ville de
Londres et du Canary Wharf Group. Créée par Claire
Cockerton, également membre active de Women in
Tech, elle est devenue le point de contact de l’industrie
FinTech réunissant à la fois les banques, les acteurs
majeurs en FinTech, les sociétés de régulation et le
monde politique afin de déterminer l’avenir de la finance.
Bref, Londres se donne les moyens !
Et là encore, pour revenir au capital-risque, les chiffres
du premier semestre 2015 du baromètre Ernst & Young
illustre le retard pris par la France. Si elle est en 2e
position en Europe derrière la Grande Bretagne par le
nombre total d’opération, l’Hexagone est en 3e position
pour le montant total, cumulant 13% du volume contre
27% pour le Royaume Uni…où les tours de financement
supérieurs à 100 millions ont été cinq fois supérieurs. La
France occupe donc un poids tout relatif dans
l’écosystème européen du capital-risque !
2016 marquera-t-il un nouveau cap pour la France grâce
à l’organisation de ParisFintech Forum le 28 janvier ?
Rien n’est moins sûr. Cependant les objectifs sont là :
mettre à l’honneur l’innovation française en matière de
Fintech et ses pépites, proposer des évolutions
réglementaires et sectorielles permettant le
développement d’acteurs ayant une réelle présence
européenne, faciliter les échanges entre les grands
groupes et les startups innovantes dans ce domaine, ou
encore s’ouvrir aux innovations venues d’ailleurs (Etats-
Unis, Asie). Mais il faudra ensuite passer de la parole
aux actes pour mettre en place un plan d’action. Et
tenter de rattraper le retard sur Londres !
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Emmanuelle Leneuf
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A propos de l’auteur
Ma Présence sur les Réseaux Sociaux
Sébastien Bourguignon est Manager IT dans l’assurance, il est dans le
domaine du Digital, du Management, de l’Innovation et de l’Agilité
depuis 2000. Sa vision de demain est un monde numérique dans lequel
les changements profonds de comportements des hommes, les
interactions au sein des entreprises, la compétition internationale des
grands groupes, le management et les organisations seront
complètement remis en question. La société bouge vite, très vite,
l’innovation et la nécessité de plus d’agilité dans les organisations
doivent être une préoccupation majeure, il n'y a plus de doute là-dessus.
Ses convictions sont que sans une prise de conscience de ces enjeux
de société, les entreprises d’aujourd'hui prennent un risque important
pour leur survie. Les individus, managers ou collaborateurs, devront
s’adapter encore plus vite et plus fort que ce qu’il n’aura été nécessaire
à leurs grands-parents lors de la première révolution industrielle. En
effet, le quotidien de tout un chacun va évoluer avec l’explosion du
digital. Ces modifications pourraient ressembler à de la science fiction
encore aujourd’hui, mais elles sont inévitables et bien réelles car la
transformation est en marche.
Passionné par l’innovation, le numérique et le management, il
s’intéresse particulièrement aux mécanismes liés à l’entreprenariat et en
particulier aux startups. Cela l’a amené à réaliser une série de portraits
de startupers pour les partager sur son blog.
Son objectif est multiple, comprendre les parcours de ces créateurs de
startups, les difficultés qu’ils ont rencontrées, et comment tout cela se
matérialise concrètement, finalement un vrai feedback d’entrepreneur.
Par ailleurs, il est auteur de nombreux articles sur Le Cercle Les Echos,
L’Obs ou encore Le Journal Du Net.
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