EZVAN (Cécile), MOREL (Camille), POULAIN (Sébastien), « Le territoire et ses ressources, un commun comme un autre ?. L’étude de la gouvernance d’une SCIC de développement local dans les Vosges », Entreprise & Société, n° 6, 2019 – 2, p. 105-127, https://classiques-garnier.com/entreprise-societe-2019-2-n-6-varia.html
Introduction sur l'économie de l'environnement, la prise en compte des "commu...MediterLMI
Présentation Jour 1 : Session introductive
Cette présentation a été faite à l'occasion de l'école-chercheurs qui s'est déroulée à Azrou (Maroc) du 9 au 15 avril 2018. Le thème de cette école était le suivant : "Évolution et gouvernance des communs : enjeux méthodologiques, comparatifs et pluridisciplinaires". Cette formation, réunissant une cinquantaine de personnes dont 30 doctorants de divers horizons, a été imaginée et organisée par le LMI MediTer (Maroc / Tunisie), en association étroite avec les LMI PATEO (Sénégal) et MESO (Mexique), ainsi qu'avec le RIAM, sans oublier l'appui de l'IRD au Maroc, du centre culturel d'Azrou et de la FLSH de l'UM5-Rabat.
Quels indicateurs pour mesurer la qualité de la croissances? France Stratégie
Pour compléter la mesure du PIB, cette note propose sept indicateurs formant un tableau de bord de la qualité de la croissance française. Parce qu’ils représentent autant de choix de société, ces indicateurs devront faire l’objet d’un débat public.
https://strategie.ssl-gouv.fr/publications/indicateurs-mesurer-qualite-de-croissance
Introduction sur l'économie de l'environnement, la prise en compte des "commu...MediterLMI
Présentation Jour 1 : Session introductive
Cette présentation a été faite à l'occasion de l'école-chercheurs qui s'est déroulée à Azrou (Maroc) du 9 au 15 avril 2018. Le thème de cette école était le suivant : "Évolution et gouvernance des communs : enjeux méthodologiques, comparatifs et pluridisciplinaires". Cette formation, réunissant une cinquantaine de personnes dont 30 doctorants de divers horizons, a été imaginée et organisée par le LMI MediTer (Maroc / Tunisie), en association étroite avec les LMI PATEO (Sénégal) et MESO (Mexique), ainsi qu'avec le RIAM, sans oublier l'appui de l'IRD au Maroc, du centre culturel d'Azrou et de la FLSH de l'UM5-Rabat.
Quels indicateurs pour mesurer la qualité de la croissances? France Stratégie
Pour compléter la mesure du PIB, cette note propose sept indicateurs formant un tableau de bord de la qualité de la croissance française. Parce qu’ils représentent autant de choix de société, ces indicateurs devront faire l’objet d’un débat public.
https://strategie.ssl-gouv.fr/publications/indicateurs-mesurer-qualite-de-croissance
Le benevolat d’entreprises entre nouvelle delegation de service public et app...Dr Sebastien Poulain
Camille Morel et Sebastien Poulain, « Le bénévolat d’entreprises entre nouvelle délégation de service public et appropriation entrepreneuriale », « Richesses et ambiguïtés du travail bénévole », in Nicolas Da Silva et Pascale Molinier (sous la direction de), Nouvelle revue de psychosociologie, n°32, automne 2021, https://www.editions-eres.com/ouvrage/4830/le-travail-benevole
Les communs pour s'organiser autrementDavid VALLAT
Conférence 'Confluences des savoirs' du 16/10/2018 (http://www.confluence-des-savoirs.fr/communs) - ENS de Lyon
***
La logique du marché autorégulateur a connu, depuis 1776 et la publication de la Richesse des Nations par Adam Smith, une popularité grandissante. Le libéralisme économique est devenu pour le meilleur (création de richesses, esprit d’entreprise, innovation, etc.) et pour le pire (inégalités, destruction d’écosystèmes, etc.) le référentiel principal en matière de régulation des échanges et d’organisation de la production. Bien entendu ce libéralisme doit être régulé pour limiter ses dérives. C’est le rôle dévolu aux Etats.
Le duo « Etat-Marché » a tendance à reléguer d’autres formes de production, d’organisation ou d’échange à un rôle marginal. Ainsi l’autogestion, la production domestique, la réciprocité, la collaboration, semblent tenir de l’anecdote.
Pourtant le progrès technologique, Internet en particulier, tend à réhabiliter les vertus de la collaboration. L’encyclopédie Wikipedia, le système d’exploitation Linux, l’ordinateur Raspberry Pi sont le produit de communautés organisées selon des principes qui ne relève ni du marché, ni de l’Etat.
Comment penser ces formes de collaboration ? Peuvent-elles être étendues ou sont-elles vouées à demeurer marginales ? De nombreuses entreprises reconnaissent pourtant l’intérêt de l’innovation ouverte qui implique de collaborer parfois même entre concurrents.
Afin de dépasser le duo Etat/marché comme référentiel des échanges David Vallat propose d’explorer une autre forme d’organisation mise en lumière par le prix Nobel d’économie 2009, Elinor Ostrom, à savoir, le commun.
Qu’est ce qu’un commun ? Une ressource partagée susceptible d’être épuisée et/ou appropriée si l’exploitation de cette ressource n’est pas organisée. L’Etat peut intervenir pour cette régulation (ressource halieutique par exemple) mais ce n’est pas toujours possible, soit que cette ressource soit de taille réduire (le réfrigérateur familial) ou de dimension transnational (le climat).
David Vallat explorera l’histoire des communs et notamment le renouvèlement de l’intérêt porté à cette forme organisationnelle avec l’avènement d’Internet. Il montrera surtout en quoi ce concept permet de renouveler notre compréhension du fonctionnement des organisations, des échanges, voire de nos sociétés.
Restitution évènement Ouishare, Nouvelle Aquitaine, la ruée vers l'ouestAlexandre Mezard
Restitution de l’événement
du 23 janvier à Darwin
Qu’est-ce qui fait territoire ?
Grâce à la présentation de l’étude Sharitories du Lab OuiShare x Chronos et à une table ronde d’acteurs locaux qui repensent les raisons et les manières de vivre ensemble, nous mettons en exergue des alternatives pour remédier à la relégation de certains territoires de Nouvelle-Aquitaine.
Innovation sociale, management des connaissances et commonsDavid VALLAT
L’économie de la connaissance, dont le développement s’amplifie avec l’hyperconnexion de nos sociétés, se nourrit de pratiques collaboratives qui impliquent une culture du partage, de l’ouverture, de la solidarité, c’est-à-dire d’innovations sociales.
La construction du pouvoir syndical; Christian Levesque CRIMT eta HEC Montreal.
Démarche théorique et méthodologique Cadre d’analyse du pouvoir syndical Construction historique du pouvoir syndical Et maintenant, que faire?
Entreprendre dans l’ESS : zoom sur l'association ATISJeremy ABDILLA
Présentation de la structure ATIS (Association Territoires & Innovation Sociale) de Bordeaux, qui aide les entrepreneurs de l’ESS à faire émerger leur projet. Cet article est le résumé d’un dossier sur "l’entrepreneuriat dans l’Economie Sociale & Solidaire" réalisé par Jeremy ABDILLA & Yihao WU dans le cadre de leur Master 2 IDET de l'Université de Bordeaux.
En savoir plus : http://cacgironde.fr/entreprendre-ess-bordeaux-atis
2e vague du baromètre Limelight - Limite de la vision des présidents d’associations, de fondations et d’ONG sur les grands enjeux économiques, sociaux, environnementaux.
Le bénévolat d’entreprise sociale : une nouvelle forme d'engagement des citoy...Dr Sebastien Poulain
Camille Morel (PACTE, Université Grenoble-Alpes et chargée de recherche) et Sebastien Poulain (Mica, Université Bordeaux Montaigne)
, « Le bénévolat d’entreprise sociale : une nouvelle forme d'engagement des citoyens et ses limites », sous la responsabilité de Dan Ferrand Bechmann et Damiano de Facci (Réseau thématique-RT 35 « Sociologie des mondes associatifs » de l’Association française de sociologie-AFS), séminaire « (R)évolutions des formes de l'engagement, sociologie du bénévolat », groupe de travail (GT) 32, Association Internationale des Sociologues de Langue Française (AISLF), 22 mars 2022, 14h00-17h30, https://www.aislf.org/revolutions-des-formes-de-lengagement
Amélie Deschenaux et Sandrine Cortessis, Potentielles nouvelles modalités d’engagement et résistances au sein d’une forme traditionnelle d’engagement bénévole de visite à l’hôpital (Suisse)Sebastien Poulain et Camille Morel, Le bénévolat d’entreprise sociale : une nouvelle forme d'engagement des citoyens et ses limites Marie-Anne Dujarier, présentation de Trouble dans le travail : sociologie d'une catégorie de pensée
Damiano De Facci, La solidarité par le bas, comment répondre à la crise sanitaire (France)
Eric Gagnon, Les impacts de la pandémie, du confinement et des mesures sanitaires sur les organisations où œuvrent les bénévoles ainés et sur les bénévoles eux-mêmes. stratégies organisationnelles et stratégies individuelles visant à maintenir cet engagement.
Yves Raibaud, Travail gratuit et bénévolat dans une perspective féministe "Qui encaisse le travail gratuit“ et ”trouble dans le bénévolat": ces deux énoncés, posés côte à côte, sont stimulants. Le travail gratuit est historiquement et universellement le travail des femmes, ce qui fait penser aux care studies. Trouble fait inévitablement penser à Gender Trouble. Y-a-t-il du trouble dans le bénévolat lorsque certains hommes, certaines femmes, certains autres, ne sont pas à la place où on les attend ?Dan Ferrand-Bechmann, Nouvelles formes de bénévolat, l'écoute à distance : les incontournables deviennent contournables, conclusion sur la valeur du bénévolat.
Note de lecture Laurence Corroy Education aux medias en Europe. Histoire, enj...Dr Sebastien Poulain
POULAIN Sebastien, « Laurence Corroy (dir.), Éducation aux médias en Europe. Histoire, enjeux et perspectives », Questions de communication, n° 44, 2023/2, p. 478-480, https://www.cairn.info/revue-questions-de-communication-2023-2-page-478.htm
1Cet ouvrage dirigé par Laurence Corroy est publié dans une collection – « Éducation et médias » – fondée et dirigée par elle-même et Francis Barbey en 2016 chez L’Harmattan. Il se divise en dix articles correspondant à 1’étude de dix pays : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grèce, Italie, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Suisse. C’est une réussite en soi car il fallait trouver des chercheur·es francophones spécialistes d’EMI (éducation aux médias et à l’information). Ces chapitres sont précédés d’un court « avant-propos » de L. Corroy où elle présente chacun d'eux.
2 L’ouvrage suit la publication de L’Éducation aux médias. Un point de vue africain (2017) de F. Barbey dans la même collection, et coïncide avec la publication dirigée par Éric Delamotte : Recherches francophones sur les éducations aux médias, à l’information et au numérique. Points de vue et dialogues (Villeurbanne, Presses de l’Enssib, 2022). Cette internationalisation comparative est-elle une coïncidence ? Est-ce parce que nous avons besoin de chercher des solutions ailleurs à des problèmes complexes et fortement évolutifs qui dépassent les capacités de réaction des autorités et acteur·ices de l’éducation ? Est-ce parce que les institutions supranationales jouent un rôle de plus en plus important dans l’EMI ? Est-ce parce que les États vont de plus en plus appliquer les mêmes politiques face aux mêmes problèmes ?
3 En effet, les États font face à l’apparition des mêmes médias (radio et télévision au XXe siècle et l’internet au XXIe siècle), des mêmes phénomènes (fake news, cyberharcèlement…), et sont en interaction avec les mêmes institutions supranationales (Commission européenne, Unesco – Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture –, Unicef – Fonds des Nations unies pour l’enfance –, Conseil de l’Europe). Au niveau de l’Union européenne (UE), on peut citer les réglementations ePrivacy, RGPD – règlement général sur la protection des données –, DMA – législation sur les marchés numériques –, DSA – législation sur les services numériques –, AMS – Advance Manifest System –, voire la décision de censurer le média RT (Russia Today) et l’agence Sputnik. Ce ne sont pas directement des outils de politique d’EMI, mais elles visent à protéger les usagers/usagères du média internet. D’ailleurs, il manque peut-être un article sur les politiques d’EMI des institutions supranationales – Commission européenne, Conseil de l’Europe, Unesco et Unicef – dans un ouvrage intitulé Éducation aux médias en Europe où plusieurs auteurs/autrices font référence aux définitions et aux actions-programmes de ces institutions qui vont sans doute prendre toujours plus d’importance dans l’avenir.
Genealogie meta-radiophonique d’une normalisation post-monopolistiqueDr Sebastien Poulain
Généalogie méta-radiophonique d’une normalisation post-monopolistique : les aléas des politiques d’éducation par les radios scolaires
lundi 27 novembre 2023 Canopé 23 rue du Maréchal Juin Strasbourg
Il s’agit dans ce document de faire une étude critique des politiques publiques du Ministère de l’Education d’éducation aux médias à travers les publications du CLEMI concernant les radios scolaires. La thèse défendue consiste à dire que les évolutions de la définition de ce qu’est une radio - et en particulier une radio scolaire - a eu des effets sur la possibilité de développer des radios scolaires. Dans les années 1980-1990, il y a une tentative de « radiophonisation » du scolaire dans le sens où les scolaires doivent se soumettre au monde radiophonique : règles administratives, technologies, gestion, personnels... Les RS sont alors principalement définies comme des radios associatives locales hertziennes mises en place par des acteurs et actrices du milieu scolaire et diffusant des contenus scolaires. Dans les années 2000-2020, il y a « scolarisation » de la radio dans le sens où les scolaires se libèrent des contraintes du monde radiophonique pour se focaliser sur les questions scolaires. Les radios scolaires sont alors principalement définies comme des contenus sonores – appelés « webradios » ou « podcasts » - à caractère scolaire mis en ligne sur internet par des acteurs et actrices du milieu scolaire. Cette évolution de la définition de « radiophonisation » du scolaire vers la « scolarisation » de la radio a fait passer d’une trentaine à des centaines de radios scolaires, c’est-à-dire d’un échec d’une politique d’éducation aux médias à une réussite. Toutefois, d’autres facteurs ont joué un rôle important : économiques (de nouveaux financements spécifiques), techniques (le développement d’internet) et politiques (la montée des enjeux de l’éducation aux médias liée aux attentats, au cyberharcèlement…).
Muriel Béasse, Sabine Bosler, Aise Celik, Faouzia Cherifi, Jean-Jacques Cheval, Matthieu Claure, Christelle Corgiat, Raphaël Dapzol, Marine De Lassalle, Christophe Deleu, Marcy Delsione Ovoundaga, Etienne Damome, Antoine Deiana, Christophe Deleu, Séverine Equoy Hutin, Carole Fagadé, Anne-Caroline Fiévet, Guillaume Garçon, Monica Ghiţă Stoica, Caroline Gillet, Hervé Glevarec, Fatima Gomis, Marc Gonon, Isabel Guglielmone, Nicolas Horber, Sylvain Joseph, Thierry Lefebvre, Florence Michaux-Colin, Sébastien Michon, Claire Moutarde, Sebastien Poulain, Laurence Prevost, Olivia Probst, Sébastien Rochat, Elsie Russier, Rachid Sadaoui, Blandine Schmidt, Eric Schweitzer, Elodie Tapsoba
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Conférence 'Confluences des savoirs' du 16/10/2018 (http://www.confluence-des-savoirs.fr/communs) - ENS de Lyon
***
La logique du marché autorégulateur a connu, depuis 1776 et la publication de la Richesse des Nations par Adam Smith, une popularité grandissante. Le libéralisme économique est devenu pour le meilleur (création de richesses, esprit d’entreprise, innovation, etc.) et pour le pire (inégalités, destruction d’écosystèmes, etc.) le référentiel principal en matière de régulation des échanges et d’organisation de la production. Bien entendu ce libéralisme doit être régulé pour limiter ses dérives. C’est le rôle dévolu aux Etats.
Le duo « Etat-Marché » a tendance à reléguer d’autres formes de production, d’organisation ou d’échange à un rôle marginal. Ainsi l’autogestion, la production domestique, la réciprocité, la collaboration, semblent tenir de l’anecdote.
Pourtant le progrès technologique, Internet en particulier, tend à réhabiliter les vertus de la collaboration. L’encyclopédie Wikipedia, le système d’exploitation Linux, l’ordinateur Raspberry Pi sont le produit de communautés organisées selon des principes qui ne relève ni du marché, ni de l’Etat.
Comment penser ces formes de collaboration ? Peuvent-elles être étendues ou sont-elles vouées à demeurer marginales ? De nombreuses entreprises reconnaissent pourtant l’intérêt de l’innovation ouverte qui implique de collaborer parfois même entre concurrents.
Afin de dépasser le duo Etat/marché comme référentiel des échanges David Vallat propose d’explorer une autre forme d’organisation mise en lumière par le prix Nobel d’économie 2009, Elinor Ostrom, à savoir, le commun.
Qu’est ce qu’un commun ? Une ressource partagée susceptible d’être épuisée et/ou appropriée si l’exploitation de cette ressource n’est pas organisée. L’Etat peut intervenir pour cette régulation (ressource halieutique par exemple) mais ce n’est pas toujours possible, soit que cette ressource soit de taille réduire (le réfrigérateur familial) ou de dimension transnational (le climat).
David Vallat explorera l’histoire des communs et notamment le renouvèlement de l’intérêt porté à cette forme organisationnelle avec l’avènement d’Internet. Il montrera surtout en quoi ce concept permet de renouveler notre compréhension du fonctionnement des organisations, des échanges, voire de nos sociétés.
Restitution évènement Ouishare, Nouvelle Aquitaine, la ruée vers l'ouestAlexandre Mezard
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Qu’est-ce qui fait territoire ?
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L’économie de la connaissance, dont le développement s’amplifie avec l’hyperconnexion de nos sociétés, se nourrit de pratiques collaboratives qui impliquent une culture du partage, de l’ouverture, de la solidarité, c’est-à-dire d’innovations sociales.
La construction du pouvoir syndical; Christian Levesque CRIMT eta HEC Montreal.
Démarche théorique et méthodologique Cadre d’analyse du pouvoir syndical Construction historique du pouvoir syndical Et maintenant, que faire?
Entreprendre dans l’ESS : zoom sur l'association ATISJeremy ABDILLA
Présentation de la structure ATIS (Association Territoires & Innovation Sociale) de Bordeaux, qui aide les entrepreneurs de l’ESS à faire émerger leur projet. Cet article est le résumé d’un dossier sur "l’entrepreneuriat dans l’Economie Sociale & Solidaire" réalisé par Jeremy ABDILLA & Yihao WU dans le cadre de leur Master 2 IDET de l'Université de Bordeaux.
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2e vague du baromètre Limelight - Limite de la vision des présidents d’associations, de fondations et d’ONG sur les grands enjeux économiques, sociaux, environnementaux.
Le bénévolat d’entreprise sociale : une nouvelle forme d'engagement des citoy...Dr Sebastien Poulain
Camille Morel (PACTE, Université Grenoble-Alpes et chargée de recherche) et Sebastien Poulain (Mica, Université Bordeaux Montaigne)
, « Le bénévolat d’entreprise sociale : une nouvelle forme d'engagement des citoyens et ses limites », sous la responsabilité de Dan Ferrand Bechmann et Damiano de Facci (Réseau thématique-RT 35 « Sociologie des mondes associatifs » de l’Association française de sociologie-AFS), séminaire « (R)évolutions des formes de l'engagement, sociologie du bénévolat », groupe de travail (GT) 32, Association Internationale des Sociologues de Langue Française (AISLF), 22 mars 2022, 14h00-17h30, https://www.aislf.org/revolutions-des-formes-de-lengagement
Amélie Deschenaux et Sandrine Cortessis, Potentielles nouvelles modalités d’engagement et résistances au sein d’une forme traditionnelle d’engagement bénévole de visite à l’hôpital (Suisse)Sebastien Poulain et Camille Morel, Le bénévolat d’entreprise sociale : une nouvelle forme d'engagement des citoyens et ses limites Marie-Anne Dujarier, présentation de Trouble dans le travail : sociologie d'une catégorie de pensée
Damiano De Facci, La solidarité par le bas, comment répondre à la crise sanitaire (France)
Eric Gagnon, Les impacts de la pandémie, du confinement et des mesures sanitaires sur les organisations où œuvrent les bénévoles ainés et sur les bénévoles eux-mêmes. stratégies organisationnelles et stratégies individuelles visant à maintenir cet engagement.
Yves Raibaud, Travail gratuit et bénévolat dans une perspective féministe "Qui encaisse le travail gratuit“ et ”trouble dans le bénévolat": ces deux énoncés, posés côte à côte, sont stimulants. Le travail gratuit est historiquement et universellement le travail des femmes, ce qui fait penser aux care studies. Trouble fait inévitablement penser à Gender Trouble. Y-a-t-il du trouble dans le bénévolat lorsque certains hommes, certaines femmes, certains autres, ne sont pas à la place où on les attend ?Dan Ferrand-Bechmann, Nouvelles formes de bénévolat, l'écoute à distance : les incontournables deviennent contournables, conclusion sur la valeur du bénévolat.
Note de lecture Laurence Corroy Education aux medias en Europe. Histoire, enj...Dr Sebastien Poulain
POULAIN Sebastien, « Laurence Corroy (dir.), Éducation aux médias en Europe. Histoire, enjeux et perspectives », Questions de communication, n° 44, 2023/2, p. 478-480, https://www.cairn.info/revue-questions-de-communication-2023-2-page-478.htm
1Cet ouvrage dirigé par Laurence Corroy est publié dans une collection – « Éducation et médias » – fondée et dirigée par elle-même et Francis Barbey en 2016 chez L’Harmattan. Il se divise en dix articles correspondant à 1’étude de dix pays : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grèce, Italie, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Suisse. C’est une réussite en soi car il fallait trouver des chercheur·es francophones spécialistes d’EMI (éducation aux médias et à l’information). Ces chapitres sont précédés d’un court « avant-propos » de L. Corroy où elle présente chacun d'eux.
2 L’ouvrage suit la publication de L’Éducation aux médias. Un point de vue africain (2017) de F. Barbey dans la même collection, et coïncide avec la publication dirigée par Éric Delamotte : Recherches francophones sur les éducations aux médias, à l’information et au numérique. Points de vue et dialogues (Villeurbanne, Presses de l’Enssib, 2022). Cette internationalisation comparative est-elle une coïncidence ? Est-ce parce que nous avons besoin de chercher des solutions ailleurs à des problèmes complexes et fortement évolutifs qui dépassent les capacités de réaction des autorités et acteur·ices de l’éducation ? Est-ce parce que les institutions supranationales jouent un rôle de plus en plus important dans l’EMI ? Est-ce parce que les États vont de plus en plus appliquer les mêmes politiques face aux mêmes problèmes ?
3 En effet, les États font face à l’apparition des mêmes médias (radio et télévision au XXe siècle et l’internet au XXIe siècle), des mêmes phénomènes (fake news, cyberharcèlement…), et sont en interaction avec les mêmes institutions supranationales (Commission européenne, Unesco – Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture –, Unicef – Fonds des Nations unies pour l’enfance –, Conseil de l’Europe). Au niveau de l’Union européenne (UE), on peut citer les réglementations ePrivacy, RGPD – règlement général sur la protection des données –, DMA – législation sur les marchés numériques –, DSA – législation sur les services numériques –, AMS – Advance Manifest System –, voire la décision de censurer le média RT (Russia Today) et l’agence Sputnik. Ce ne sont pas directement des outils de politique d’EMI, mais elles visent à protéger les usagers/usagères du média internet. D’ailleurs, il manque peut-être un article sur les politiques d’EMI des institutions supranationales – Commission européenne, Conseil de l’Europe, Unesco et Unicef – dans un ouvrage intitulé Éducation aux médias en Europe où plusieurs auteurs/autrices font référence aux définitions et aux actions-programmes de ces institutions qui vont sans doute prendre toujours plus d’importance dans l’avenir.
Genealogie meta-radiophonique d’une normalisation post-monopolistiqueDr Sebastien Poulain
Généalogie méta-radiophonique d’une normalisation post-monopolistique : les aléas des politiques d’éducation par les radios scolaires
lundi 27 novembre 2023 Canopé 23 rue du Maréchal Juin Strasbourg
Il s’agit dans ce document de faire une étude critique des politiques publiques du Ministère de l’Education d’éducation aux médias à travers les publications du CLEMI concernant les radios scolaires. La thèse défendue consiste à dire que les évolutions de la définition de ce qu’est une radio - et en particulier une radio scolaire - a eu des effets sur la possibilité de développer des radios scolaires. Dans les années 1980-1990, il y a une tentative de « radiophonisation » du scolaire dans le sens où les scolaires doivent se soumettre au monde radiophonique : règles administratives, technologies, gestion, personnels... Les RS sont alors principalement définies comme des radios associatives locales hertziennes mises en place par des acteurs et actrices du milieu scolaire et diffusant des contenus scolaires. Dans les années 2000-2020, il y a « scolarisation » de la radio dans le sens où les scolaires se libèrent des contraintes du monde radiophonique pour se focaliser sur les questions scolaires. Les radios scolaires sont alors principalement définies comme des contenus sonores – appelés « webradios » ou « podcasts » - à caractère scolaire mis en ligne sur internet par des acteurs et actrices du milieu scolaire. Cette évolution de la définition de « radiophonisation » du scolaire vers la « scolarisation » de la radio a fait passer d’une trentaine à des centaines de radios scolaires, c’est-à-dire d’un échec d’une politique d’éducation aux médias à une réussite. Toutefois, d’autres facteurs ont joué un rôle important : économiques (de nouveaux financements spécifiques), techniques (le développement d’internet) et politiques (la montée des enjeux de l’éducation aux médias liée aux attentats, au cyberharcèlement…).
Muriel Béasse, Sabine Bosler, Aise Celik, Faouzia Cherifi, Jean-Jacques Cheval, Matthieu Claure, Christelle Corgiat, Raphaël Dapzol, Marine De Lassalle, Christophe Deleu, Marcy Delsione Ovoundaga, Etienne Damome, Antoine Deiana, Christophe Deleu, Séverine Equoy Hutin, Carole Fagadé, Anne-Caroline Fiévet, Guillaume Garçon, Monica Ghiţă Stoica, Caroline Gillet, Hervé Glevarec, Fatima Gomis, Marc Gonon, Isabel Guglielmone, Nicolas Horber, Sylvain Joseph, Thierry Lefebvre, Florence Michaux-Colin, Sébastien Michon, Claire Moutarde, Sebastien Poulain, Laurence Prevost, Olivia Probst, Sébastien Rochat, Elsie Russier, Rachid Sadaoui, Blandine Schmidt, Eric Schweitzer, Elodie Tapsoba
Référence : FERRAND-BECHMANN Dan et POULAIN Sebastien, « Festivals, associations, services publics : les bénévoles font-ils tourner la France ? », The Conversation, 10 août 2023, 23h17, https://theconversation.com/festivals-associations-services-publics-les-benevoles-font-ils-tourner-la-france-209446
Ce sont près de 21 millions « participations bénévoles » – un même bénévole pouvant avoir plusieurs participations – qui irriguent le monde du bénévolat selon l’Insee. Ces « participations » représentant 580 000 emplois en équivalent temps plein dans 1,25 million d’associations (là où a traditionnellement lieu l’activité bénévole).
Plus récemment, on observe une montée de groupes informels : collectifs radicaux, ZAD, réseaux sociaux, gilets jaunes, engagements à la carte. Les bénévoles s’y engagent sans contrepartie financière, librement et pour aider d’autres personnes, y compris pour la gestion administrative de ces structures et souvent pour défendre une cause. Ce phénomène a pris beaucoup d’ampleur depuis plusieurs décennies. Les motifs ? Un désir d’aider les autres (matériellement ou psychologiquement), une envie de lien social, d’être un citoyen actif ou de militer, parfois parce qu’on est concerné (associations de malades). Beaucoup de secteurs attirent les bénévoles : droits humains, écologie, culture, patrimoine, sécurité, etc.
Multiplication des dispositifs de travail bénévole
Cette attraction pour le bénévolat est encouragée par l’État. Au-delà des atouts fiscaux traditionnels dont les associations bénéficient sur les dons (66 % de réduction) et sur leur imposition, l’État utilise les bénévoles pour mettre en œuvre ses politiques climatiques, antiterroristes ou démographiques, etc. Pour cela, il « désétatise » et délègue des missions d’intérêt général aux associations, et même à des structures lucratives.
Créées par une loi de 2001, les Sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) où collaborent des associations, des collectivités territoriales et des entreprises sont de plus en plus plébiscitées. La loi Économie sociale et solidaire de 2014 a créé l’agrément « Entreprise solidaire d’utilité sociale ». La loi dite Pacte de 2019 a imposé de prendre en considération les impacts sociaux et environnementaux, et encourage les sociétés à but lucratif à « redéfinir leur raison d’être ».
Multiplication des dispositifs de travail bénévole
Cette attraction pour le bénévolat est encouragée par l’État. Au-delà des atouts fiscaux traditionnels dont les associations bénéficient sur les dons (66 % de réduction) et sur leur imposition, l’État utilise les bénévoles pour mettre en œuvre ses politiques climatiques, antiterroristes ou démographiques, etc. Pour cela, il « désétatise » et délègue des missions d’intérêt général aux associations, et même à des structures lucratives.
Les médias peuvent-ils changer le monde pour le rendre durable, soutenable, écologique ? Vaste question ! On se doute qu’ils ont des effets non négligeables compte-tenu de leurs rôles dans nos vies. Mais quels sont les médias qui veulent changer ce monde ? C’est l’objet du présent article.
Nous sommes habitués à recevoir des informations plutôt déplaisantes depuis le 18ème siècle où a été créé la presse papier. Face à l’apocalypse socio-écologique que nous sommes en train de créer et vivre, il semble que nous ayons besoin d’informations qui nous redonnent de l’espoir.
D’autant plus que les médias traditionnels (presse écrite, radio et télévision) sont critiqués de toute part et souffrent d’un manque de confiance comme le montre le baromètre annuel de La Croix sur la confiance dans les médias qui montre que le média radio est celui qui inspire le plus confiance.
Et 32% des personnes interrogées par le Reuters Institute dans sa dernière étude annuelle évitent régulièrement ou parfois les actualités, tandis que 52% sont plus enclins à lire plus d’articles du même journal et 60% à partager l’article lorsque l’on propose une solution selon Nina Fasciaux, rédactrice et coordinatrice du Solutions Journalism Network en Europe, qui est intervenue lors du Festival de l’Info Locale fin juin à Nantes.
D’où l’apparition du journalisme positif, d’impact, de solutions, de construction qui se distingue des formes de journalisme habituels. Selon l’étude du Solutions Journalism Network et l’Engaging News Project menée auprès de 755 Américains adultes, le journalisme orienté vers la solution est prometteur sur au moins trois dimensions :
• Le lecteur a davantage le sentiment d’être bien informé par ce type de journalisme orienté solution
• La confiance se renforce entre le lectorat et les organes de presse promouvant ce type de journalisme
• L’engagement des lecteurs augmente : nombre de partages sociaux, du nombre de lectures sur le site, du même auteur, sur le même sujet…
Une soirée de Convergences – jeudi 5 septembre 2019 19h00–21h00 (voir annexe 1 ci-dessous) – était justement intitulée « Pour changer le monde, commençons par le raconter autrement » et avait 3 problématiques :
• De quelle façon les médias peuvent-ils contribuer à faire évoluer les représentations et les comportements vers un monde plus durable ?
• Comment faire émerger de nouveaux récits pour inspirer le plus grand nombre et provoquer des déclics ?
• Comment les leviers de l’information, de la fiction et du divertissement peuvent-ils être mobilisés pour accélérer la transition écologique, sociale et démocratique ?
Ci-dessus une photo de la soirée du 6 septembre 2019 #YouthWeCan ! “Les jeunes s’engagent pour le climat” à Convergences.
Note de lecture Thierry LEFEBVRE L’Aventurier des radios libres Jean Ducarroi...Dr Sebastien Poulain
Source : Note de lecture, « Thierry Lefebvre, L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003), Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 p. », RadioMorphoses, n°9, 2023, https://journals.openedition.org/radiomorphoses/3930
9 | 2023
Notes, conduites, synopsis, partitions : écrire et composer la radio
Note de lecture
Thierry LEFEBVRE, L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003)
Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 p.
Sébastien Poulain
https://doi.org/10.4000/radiomorphoses.3930
Référence(s) :
Thierry LEFEBVRE, L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003). Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 p.
Plan | Texte | Citation | Auteur
Plan
Historiographie réparatrice
Le radiolibriste aventurier et sa chute
Conclusions post-radiolibristes
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1Ayant rendu compte de la structure de l’ouvrage L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003) et de la place de J. Ducarroir dans l’histoire de la radio (Questions de communication, n°40, 2021, p. 568-572), je vais insister ici sur la place « réparatrice » de ce livre dans l’historiographie radiolibriste et sur le mystère de la « chute » post-radiolibriste de J. Ducarroir.
Historiographie réparatrice
2Négliger L’Aventurier du fait de l’importance de La bataille des radios libres. 1977-1981 (2008) – qui est aujourd’hui une référence pour toute recherche sur les « radios libres », voire sur les médias militants - parce qu’elle ne concernerait qu’un seul acteur - et de surcroit un acteur peu connu - serait une erreur. En fait, La bataille constitue la matrice dont Thierry Lefebvre tire les fils dans ses ouvrages suivants - notamment Carbone 14 : Légende et histoire d’une radio pas comme les autres (2012) et François Mitterrand pirate des ondes. L’affaire Radio Riposte (2019) -, et en particulier dans L’Aventurier qui permet d’humaniser davantage le mouvement et de nous informer sur ses acteurs et leur quotidien de militant. En effet, T. Lefebvre publie des archives inédites, dont certaines auraient pu figurer dans La bataille : photos, retranscriptions d’émission, de réunions, scénario de film, articles de journalistes, archives de J. Ducarroir, d’autres radiolibristes et de l’INA. Comme dans La bataille, L’Aventurier comprend des annexes avec des « repères chronologiques », un index des patronymes et un index des stations. Si L’Aventurier (280 p.) contient moins de pages que La bataille (424 p.), T. Lefebvre cite 156 radios dans L’Aventurier contre 226 dans La bataille. J. Ducarroir permet à T. Lefebvre de revisiter et approfondir une grande partie de cette « bataille » sur laquelle il travaille depuis le début des années 2000 et pour laquelle il a cherché vainement « à contacter ce personnage incontournable » (p. 12) alors que ce dernier décède justement à ce moment-là, en 2003.
Radios internationales : des outils de mobilisation du grand public en pleine...Dr Sebastien Poulain
Source : Thierry Lefebvre et Sebastien Poulain, « Radios internationales : des outils de mobilisation du grand public en pleine transformation », The Conversation, 28 mars 2023, 21h30, https://theconversation.com/radios-internationales-des-outils-de-mobilisation-du-grand-public-en-pleine-transformation-200325
Partout dans le monde, les autorités politiques ont longtemps détenu le monopole aussi bien des radios locales et nationales que des radios internationales, ce qui leur permettait de faire passer les messages souhaités à leurs propres populations, mais aussi à celles des pays étrangers vers lesquels leurs radios diffusaient.
Nos recherches récentes montrent que ce modèle ancien est désormais largement dépassé.
La désétatisation de la radio et son internationalisation grâce à sa numérisation/webification ont modifié les rapports de force communicationnels.
On distingue aujourd'hui trois types de radios de mobilisation. Les radios étatiques de mobilisation (REM) ont d’abord cédé du terrain face aux radios civiles de mobilisation) (RCM, lesquelles sont devenues, grâce à Internet, accessibles dans le monde entier, se muant donc en radios civiles de mobilisation internationales (RCMI). Ces trois types de radios cohabitent de nos jours dans un paysage médiatique qui n'a plus grand-chose à voir avec celui d'il y a une vingtaine d'années.
Les monopoles nationaux des radios étatiques de mobilisation (REM) durant les guerres internationales
La radio fut un enjeu politique dès l’origine : citons les causeries de Franklin D. Roosevelt, les radios « blanches » et « noires » durant la « drôle de guerre » – qui amorce la « guerre des ondes » –, les instructions aux résistants diffusées par « Radio Londres »…
Durant la guerre froide (et jusqu’à aujourd’hui pour certaines radios), les Alliés s’installèrent sur les ondes pour continuer leur travail hétéronomique (c’est-à-dire visant à imprégner les auditeurs de lois/normes politiques, sociales et culturelles). Par exemple, le gouvernement américain multiplia les stations : Voice of America, RIAS (Radio in the American Sector, principalement tournée vers l’Allemagne de l’Est), Radio Free Europe/Radio Liberté et Radio Free Asia, Azadi (destinée à l’Afghanistan) ou encore Farda (diffusant en farsi vers l’Iran)…
Selon la chercheuse Anne-Chantal Lepeuple, toutes ces radios visaient à favoriser la diffusion des idées libérales au sein des peuples des pays ciblés, en mettant en place une « politique d’érosion graduelle » des régimes en place.
Aujourd’hui, RFE/RL diffuse en 27 langues et dans 23 pays « où la liberté de la presse est menacée et où la désinformation est omniprésente ». Elle joue son rôle de « radio de substitution », selon l’expression de Jacques Sémelin désignant les radios qui se substituent aux radios locales et se distinguent des « radios de représentation » – celles qui promeuvent les États qui les financent, à l’instar de la BBC, de Deutsche Welle ou de RFI.
POULAIN Sebastien, « Une micro-radio d’organisation douce : les postradiomorphoses entre mobilisation, décélération et communication », in Pascal Ricaud et Lara Van Dievoet (sous la direction de), « Radio en mobilité : Programmes, pratiques, techniques et perspectives », RadioMorphoses, n°7, 2021, https://journals.openedition.org/radiomorphoses/2257
Les « micro-radios d’organisation » sont une nouvelle génération de postradiomorphoses issues des radios d’organisation, webradios et podcasts. Au-delà de leur utilité informationnelle, communicationnelle, RH, marketing pour les organisations qui les mettent en place, elles peuvent avoir d’autres fonctions dans les sociétés urbaines contemporaines en tentant de modifier le cours des flux urbains. L’étude de l’une de ces radios permet de mettre en exergue plusieurs effets envisageables de celles-ci : mobilisation, attraction, fixation, localisation, décélération des acteurs mobiles urbains. Si ces radios « lentes » ou « douces » font face à des difficultés, elles sont susceptibles de jouer un nouveau rôle dans le « continuum sociotechnique » pour faire société autrement et ouvrir le champ des possibles.
Organizational micro-radios are a new generation of postradiomorphoses originate in organizational radios, webradios and podcasts. Beyond their information, communication, HR and marketing usefulness for the organizations that set them up, they can have other functions in contemporary urban societies by trying to modify the course of urban flows. The study of one of these radios makes it possible to highlight several possible effects of these: mobilization, attraction, fixation, localization, deceleration of urban mobile actors. If these “slow” or “soft” radios face difficulties, they are likely to play a new role in the “socio-technical continuum” to create society differently and open up the field of possibilities.
Las microradios organizacionales son una nueva generación de postradiomorfosis originadas en radios organizacionales, webradios y podcasts. Más allá de su utilidad de información, comunicación, RRHH y marketing para las organizaciones que los establecieron, pueden tener otras funciones en las sociedades urbanas contemporáneas al tratar de modificar el curso de los flujos urbanos de la "sociedad líquida". El estudio de una de estas radios, permite destacar varios posibles efectos de estas: movilización, atracción, fijación, localización, desaceleración de los actores móviles urbanos. Si estas radios "lentas" o "blandas" enfrentan dificultades, es probable que desempeñen un nuevo papel en el "continuo socio-técnico" para crear una sociedad diferente y abrir el campo de posibilidades.
« Le podcast comme outil faustien de gafamisation de la radio ? », 10e Colloque international du GRER, « La radio dans l’univers audio Expressions, concurrences et contextes », 10e Colloque international du GRER (Groupe de recherches et d’études sur la radio)
Département d’information et de communication
Université Laval à Québec
9 au 11 novembre 2022
https://radiodansuniversaudio.com/
Jour 1 (09 Nov) - Salle CSL 3788
09:00 Ouverture du colloque et mots de bienvenue par Henri Assogba Professeur titulaire à l’Université Laval et responsable du comité d’organisation, Étienne Damome Maître de conférences HDR à l’Université Bordeaux Montaigne et président du GRER, Guylaine Martel Directrice du département d’information et de communication, Université Laval, Guillaume Pinson Doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines, Université Laval
09:30 La radio dans l'univers audio : sociologie d'une fragmentation Conférence inaugurale par Hervé Glevarec Directeur de recherche au CNRS, Université de Paris Cité
10:30 Pause-café
10:45 Table ronde d’ouverture : « Mutations de l’univers audio du point de vue des acteurs »
par Julien Morissette Directeur artistique de Transistor Média et fondateur du Festival de la radio numérique à Gatineau / Québec, Jean-Nicolas Gagné, Directeur général de Qub Radio, la radio numérique de Québécor / Québec, Natacha Mercure Première directrice stratégie et contenus audionumériques à Radio-Canada, Silvain Gire, Cofondateur et directeur éditorial d'Arte Radio / France,
Modératrices, Colette Brin Professeure titulaire à l’Université Laval, Marie-Laurence Rancourt, Directrice artistique et générale de Magnéto
12:00 Pause déjeuner
12:00 Pause déjeuner
1er panel scientifique présidé par Jean-Jacques Cheval, Professeur à l’Université Bordeaux Montaigne
14:00 Radiophonique ou radionumérique : l'un dans l'autre ou l'autre dans l’un par Séverine Equoy Hutin professeure des Universités en sciences de l'information et de la communication à l'Université de Bourgogne Franche-Comté / France.
14:25 « Flux vs stock : le direct sauve-t-il la radio face à l’audio ? » par Frédéric Antoine Professeur à l’Université de Namur / Belgique
14:50 « The Serial productions, from remediation to innovation » par Ella Waldmann Doctorante à l’Université Paris Cité / France
15:15 Pause-café
Jour 1 (09 Nov) - Salle CSL 3788
2e panel scientifique présidé par Nozha Smati, Enseignante-chercheure à l’Université de Lille
15:45 « La Radio Tunisienne dans l’univers audio : Réflexion sur les nouveaux contextes professionnels, les enjeux technologiques et les défis de contenus médiatiques » par Soumaya Berjeb, IPSI - Université de la Manouba / Tunisie
16:10 « Le podcast comme outil faustien de gafamisation de la radio ? » par Sébastien Poulain Chercheur associé au MICA - l’Université Bordeaux Montaigne / France
Référence : « "Une autre redevance est possible" : quelles alternatives à la suppression de la Contribution à l'Audiovisuel Public ? », interview de Simon Becquet, RAM 05, 4 juillet 2022, https://ram05.fr/une-autre-redevance-est-possible-quelles-alternatives-a-la-suppression-de-la-contribution-a-laudiovisuel-public
Note de lecture Thierry Lefebvre - L Aventurier des radios libres : Jean Duc...Dr Sebastien Poulain
Référence : POULAIN Sebastien, note de lecture, « Thierry Lefebvre, L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003). Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 p. », Questions de communication, n°40, 2021, http://journals.openedition.org/questionsdecommunication/27690, https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.27690 et https://www.cairn.info/revue-questions-de-communication-2021-2-page-568.htm
Bien qu’il existe aujourd’hui de nombreux articles de scientifiques sur le monde radiophonique, cela reste moins traité que sur les autres médias. Thierry Lefebvre est actuellement le seul universitaire français à publier régulièrement des ouvrages sur ce sujet (entre ses autres ouvrages sur l’histoire des sciences). Spécialiste des « radios libres », il a commencé son travail de recherche par une approche globale du mouvement radiolibriste dans La Bataille des radios libres. 1977-1981 (Paris, Nouveau Monde Éd., 2008). Dans cette même dynamique, il a dirigé plusieurs livraisons des Cahiers d’histoire de la radiodiffusion sur la fin des années 1970 et le début des années 1980. Puis, il choisit une approche plus individuelle à travers l’étude d’une station de radio dans Carbone 14. Légende et histoire d’une radio pas comme les autres (Bry-sur-Marne, Éd. de l’INA, 2012). Malgré sa programmation très libre et ses émissions illégales, cette radio ne peut pas être qualifiée de « radio libre » au sens du livre précédent – c’est-à-dire une radio qui milite contre le monopole principalement entre 1977 et 1981. Par la suite, il a étudié un événement-radio (ou radio-événement) politique via l’étude de Radio Riposte dans François Mitterrand pirate des ondes. L’affaire Radio Riposte (Paris, Éd. Le Square, 2019). Malgré le travail de préparation et les conséquences, cette radio n’a duré que quelques minutes, avant son brouillage et sa saisie.
Je me permets de signaler que T. Lefebvre et moi avons dirigé deux ouvrages. D’abord, Radios libres, 30 ans de FM : la parole libérée ? (Paris, Éd. L’Harmattan, 2016) qui a permis d’élargir le spectre d’étude grâce à des approches de chercheurs internationaux, de professionnels de la radio, d’archivistes et d’une cinéaste – ce sont les actes du premier colloque sur les radios libres organisé par le Groupe de recherches et d’études de la radio (Grer). Ensuite, Les Radios locales : histoires, territoires et réseaux (Paris, Éd. L’Harmattan, 2021) qui permet, quant à lui, d’étendre le spectre temporel avec l’étude de radios plus anciennes (les toutes premières expériences radiophoniques ou Radio Solitude en Cévennes de France Culture) et de radio beaucoup plus récentes (les webradios locales).
Avec Françoise Dumaine, Alain Zanotti, Benoît Dumaine, Sebastien Poulain, « Généraliser l'Empreinte Solidaire® dans la gestion d'actifs », axes « Quel modèle social pour « faire avec » nos vulnérabilités ? » et « Quelle voie pour une économie soutenable ? », Contribution – « Covid-19 : pour un « après » soutenable », séminaire « Soutenabilités » cycle 1 février-juillet 2020, France stratégie, juillet 2020, https://www.strategie.gouv.fr/projets/seminaire-soutenabilites, https://www.strategie.gouv.fr/publications/covid-19-un-apres-soutenable-synthese-contributions, https://www.strategie.gouv.fr/actualites/modele-social-faire-nos-vulnerabilites, https://www.strategie.gouv.fr/actualites/une-economie-soutenable, https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/seminaire_soutenabilite_-_covid-19_-_contributions_web.pdf et https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/generaliser_l_empreinte_solidairer_dans_la_gestion_d_actifs.pdf
New deal, refondation, résilience, soutenabilité : la finalité est claire. Nous avons la connaissance
des besoins, il y a urgence à agir. L'Empreinte Solidaire®, comme marqueur de l'engagement
inclusif des grands investisseurs institutionnels et une loi Pacte élargie sur l'Assurance-vie
(l'enveloppe). La doctrine AMF sur "engagement" et critères ESG évolue, les cadres d'application
doivent innover pour répondre à cette ouverture et l'urgence du monde d'après. Pour un
changement d'échelle renforçant le S de ESG, dans sa profondeur solidaire. Face à la récession
en formation, aux laissés-pour-compte à venir, les jeunes notamment, il faut une réponse massive
public-privé. La réponse se veut innovante et pragmatique, avec une réelle intentionnalité pour
embarquer les acteurs et les inciter à agir sur le terrain d'un solidaire dédié au post-covid. https://
www.empreinte-solidaire.com/
Référence : préparation en français de l’article « Kein Programm links von der Mitte. Öffentlich-rechtlicher Rundfunk in Frankreich », fondation Friedrich-Ebert, mars 2022, https://www.fes.de/themenportal-geschichte-kultur-medien-netz/artikelseite/kein-programm-links-von-der-mitte-oeffentlich-rechtlicher-rundfunk-in-frankreich, http://library.fes.de/pdf-files/a-p-b/19078.pdf et https://fr.slideshare.net/SebastienPoulain/kein-programm-links-von-der-mitte-ffentlichrechtlicher-rundfunk-in-frankreich
Kein Programm links von der Mitte. Öffentlich-rechtlicher Rundfunk in FrankreichDr Sebastien Poulain
Note « Kein Programm links von der Mitte. Öffentlich-rechtlicher Rundfunk in Frankreich », fondation Friedrich-Ebert, Paris, mars 2022, https://www.fes.de/themenportal-geschichte-kultur-medien-netz/artikelseite/kein-programm-links-von-der-mitte-oeffentlich-rechtlicher-rundfunk-in-frankreich et http://library.fes.de/pdf-files/a-p-b/19078.pdf
Avec Jacques Attali (conseiller d’État, auteur de Histoire des médias), Francis Lec (président de Radio Amiens), Jean-Louis Auduc (professeur agrégé d’histoire, fondateur de Radio Risposte, membre du Conseil des sages de la laïcité), Stéphane Demilly (sénateur de la Somme), Henri Sannier (journaliste), Guy Vadepied (député honoraire), « Les 40 ans des radios libres et de Radio Amiens. Liberté d’expression, économie, médias et jeunes », Conseil départemental de la Somme, Amiens, 9 novembre 2021, https://lesradioslibres.wordpress.com/2021/11/08/9-novembre-2021-les-40-ans-des-radios-libres-et-de-radio-amiens/
Challenges Radio : Bolloré n'enraye pas la chute des audiences à Europe 1 Dr Sebastien Poulain
Interview avec Guillaume Echelard pour l'article « Radio: le virage éditorial de Bolloré à Europe 1 n'enraye pas la chute des audiences », challenges.fr, 14 janvier 2022 à 18h22, https://www.challenges.fr/media/radio-le-virage-editorial-de-bollore-a-europe-1-nenraye-pas-la-chute-des-audiences_796648
Radios libres : retour sur le « big bang » de la democratisation mediatiqueDr Sebastien Poulain
Thierry Lefebvre et Sebastien Poulain, « Radios libres : retour sur le « big bang » de la démocratisation médiatique », The Conversation, 7 décembre 2021, 22h24, https://theconversation.com/radios-libres-retour-sur-le-big-bang-de-la-democratisation-mediatique-171377
Gouvernance inclusive et alliances inédites pour un territoire plus innovantDr Sebastien Poulain
Camille Morel et Sebastien Poulain, « Gouvernance inclusive et alliances inédites pour un territoire plus innovant : le cas de la SCIC Citeomix à Mirecourt dans les Vosges », Session 1 « Innovations sociales, projets alternatifs et réseautage : des leviers pour une transition des territoires durable ? », animée par Nassima Hakimi (laboratoire Pacte) et Iharivola Randrianasolo (laboratoire CITERES), Journée d’étude à destination des jeunes chercheur.euse.s « Les capacités transformatives des réseaux dans la fabrique des territoires », laboratoire CITERES (Université de Tours) et PACTE (Université de Grenoble), https://cjcpacteciteres.sciencesconf.org/, Cité des Territoires, Grenoble, 15 novembre 2018, https://cjcpacteciteres.sciencesconf.org/data/pages/20181115_Programme_Journee_Jeunes_Chercheurs_2018_modifie.pdf, https://www.slideshare.net/SebastienPoulain/gouvernance-inclusive-et-alliances-indites
Camille Morel et Sebastien Poulain, « Gouvernance inclusive et alliances inédites pour un territoire plus innovant : le cas de la SCIC Citeomix à Mirecourt dans les Vosges », Session 1 « Innovations sociales, projets alternatifs et réseautage : des leviers pour une transition des territoires durable ? », animée par Nassima Hakimi (laboratoire Pacte) et Iharivola Randrianasolo (laboratoire CITERES), Journée d’étude à destination des jeunes chercheur.euse.s « Les capacités transformatives des réseaux dans la fabrique des territoires », laboratoire CITERES (Université de Tours) et PACTE (Université de Grenoble), https://cjcpacteciteres.sciencesconf.org/, Cité des Territoires, Grenoble, 15 novembre 2018, https://cjcpacteciteres.sciencesconf.org/data/pages/20181115_Programme_Journee_Jeunes_Chercheurs_2018_modifie.pdf (actes non publiés)
Le benevolat d entreprises sociales une nouvelle forme de benevolat condition...Dr Sebastien Poulain
Camille Morel et Sebastien Poulain, « Le bénévolat d’entreprises sociales : une nouvelle forme de bénévolat conditionnée par l’éthique » (Communication #1775), Groupes de travail émergents (GTE) 09 - Sociologie du bénévolat « Le bénévolat entre travail, éthique et engagement », 17h00-19h00, jeudi 15 juillet 2021, « La société morale », XXIème congrès de l’Association Internationale des Sociologues de Langue Française (AISLF) Tunis, 12-16 juillet 2021, https://congres2021.aislf.org/, https://congres2021.aislf.org/pages/38-prog.php?groupe=GTE09
« La radio de demain s'invente aujourd'hui », « C'est déjà demain », émission animée par Églantine Éméyé, France Bleu, 15-16h, 2/06/2021, https://www.francebleu.fr/emissions/c-est-deja-demain/la-radio-de-demain-s-invente-aujourd-hui et https://radiodufutur.wordpress.com/2021/07/09/france-bleu-la-radio-de-demain/
Le territoire et ses ressources un commun comme un autre
1. Le territoire et ses ressources, un commun comme un
autre ? L’étude de la gouvernance d’une SCIC de
développement local dans les Vosges
2. EZVAN (Cécile), MOREL (Camille), POULAIN (Sébastien), « Le territoire et ses
ressources, un commun comme un autre ?. L’étude de la gouvernance d’une SCIC
de développement localdanslesVosges»,Entreprise& Société,n°6,2019 – 2, p. 105-
127, https://classiques-garnier.com/entreprise-societe-2019-2-n-6-varia.html
DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10785-9.p.0105
3. SOMMAIRE
Henri Zimnovitch
Présentation du numéro. 15
GRAND ANGLE
Philippe Gillet
«Grand Angle » avec Gérard Hirigoyen. 21
Gérard Hirigoyen
Théorie et modélisation financières. Antécédents et perspectives. 33
DOSSIER THÉMATIQUE
«ENTREPRISE ET COMMUN»
Cécile Renouard et Swann Bommier
Introduction au dossier «Entreprise et commun». 75
Benjamin Coriat et Magali Toro
Nutri’zaza, la malnutrition et le service du bien commun. Histoire d’une entreprise
sociale hybride à «Objet Social Exclusif». 85
Camille Morel, Sebastien Poulain et Cécile Ezvan
Le territoire et ses ressources, un commun comme un autre? L’étude de la
gouvernance d’une SCIC de développement local dans les Vosges. 105
Gaël Giraud
Entreprendre en commun. De la révision du Code Civil à la philosophie de l’État. 129
Hélène L’Huillier
Le plastique, d’un mal privé et public à un bien commun? À partir des expériences de
Danone autour du recyclage du plastique. 143
RECENSIONS D’OUVRAGES
Patrick Boisselier, Les ravages de l’idéologie dominante. La société française
menacée (Henri Zimnovitch). 163
Thomas Piketty, Capital et idéologie (Henri Zimnovitch). 165
Revue Entreprise & Société (ENSO).
Appel à contributions. 173
Résumés. 183
5. LE TERRITOIRE ET SES RESSOURCES,
UN COMMUN COMME UN AUTRE ?
L’étude de la gouvernance d’une SCIC
de développementlocal dans les Vosges
Camille MOREl
Chargée de recherche chez Crois/
Sens et chercheuse associée au
laboratoire EVS
Sebastien POUlAIn
Chargé de recherche chez Crois/Sens
et chercheur associé au laboratoire
MICA
Cécile EzVAn
Professeure associée à La Rochelle
Business School–Excelia group
etchercheuse associéeàl’Institut
de Recherche Philosophique de
Lyon, Université de Lyon et au
programme CODEVàl’ESSEC
La dichotomie entre privé et public est de plus en plus remiseen
cause, par l’arrivée d’acteurs hybrides aux modes d’organisation et
de financement plus mixtes (Ostrom (2010), Richez-Battesti (2010),
Eynaud et Laurent (2017)), ainsi que par la revitalisation d’écosystèmes
économiques ancrés dans les territoires par des acteurs locaux (Delfavard
6. 106 CAMILLEMOREL, SEBASTIEN POULAIN ET CÉCILE EZVAN
(2016), Renouard et al.(2018), Chaillou (2018)). Cesformes dedémo-
cratisation de l’économie (Laville (2013 et 2016)) intègrent de nouveaux
acteurs comme lescitoyens, dans desdécisions dedéveloppement qui
les concernent directement. En contrepoint des modèles traditionnels
strictement privés ou publics, certaines de ces démarches mettent en place
des organisations spécifiques pour gérer des ressources «communes ».
Notrearticle portesur une démarche collective centréesur un bien
qui peut être considéré comme un «commun» : le territoire. Au-delà
d’un espacegéographique borné, reconnu et gouverné par une auto-
rité politique, le territoire est constitué des acteurs qui y habitent, y
travaillent, s’y divertissent… et par leur mode de relation culturel et
symbolique àcetespace(Debarbieux(1999)). Ildispose deressources
naturelles, d’un patrimoine historique et culturel, d’habitants et de
réseaux sociaux, ancrés géographiquement et construits au fil du temps.
La démarche quenous avons étudiée vise àprotéger,promouvoiret
valoriser le territoire face à denouveaux défis : déclin économique et
démographique, difficultés sociales etsanitaires, prélèvement des ressources
naturelles au-delà des seuils de renouvellement. Nous nous intéresserons
en particulier au cas d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC)
fondéeen2018àMirecourt (Vosges) danslebutdefédérerlesacteursdu
territoiremirecurtien etsesalentours.Unecollaborationaétéenvisagée
avec d’autres villes proches, comme Vittel ou Contrexéville par exemple,
dans desdomaines comme l’agriculture entransition vers le bioou le
tourisme santé,encohérenceavecles aspirations deshabitants. Le fait
que ces derniers soient relativement peu nombreux – une population
municipale de5 285habitants en2016– et que l’espace géographique
en question soit petit – une superficie de 12,12 km2 – rend plus facile
la cogestion d’un commun qu’à l’échelle d’une métropole.
Dans l’optique d’Elinor Ostrom, ce n’est pas le concept de « commun»
à proprement parler qui caractérise les coopératives, mais plutôt la
notion d’institution auto-organisée (Ranville (2018)) qui repose sur
un système de règles édifiées par les membres pour eux-mêmes. Elinor
Ostrom et l’école de Bloomington ont identifié des conditions favo-
rables à l’auto-organisation pour la gestionde ressources naturelles, et
enparticulier des règles d’accès et d’usage (Ostromet Schlager(1992))
permettant d’éviter la « tragédie des communs » (Hardin (1968)) et
l’épuisement des ressources au bénéfice de quelques-uns et au détriment
7. Méthodologie
Les résultats derechercheprésentésdanscetarticlesontissusdedeuxsources
principales : une observation participante effectuée entre juin 2017 et novembre
LETERRITOIREETSESRESSOURCES,UNCOMMUNCOMMEUNAUTRE?107
du collectif. Ces cadres d’analyse sont éclairants pour analyser d’autres
formes d’actions collectives et de gouvernance de communs.
Notre question de recherche porte sur la gouvernance pertinente
et opérante pour associer l’ambition citoyenne et l’ancrage territorial
pour porter une telle démarche. Dans quellemesureuneSCICpeut-elle
constituer une forme de gouvernance adaptée pour gérer le territoire
comme un commun ?
Pour répondre à cette question, nous proposons de mobiliser l’approche
des Communs d’Elinor Ostrom, ainsi que des travaux récents sur la gouver-
nance à l’échelle territoriale (Enjorlas (2005), Ehlinger et al. (2015)). Fondée
sur unprincipe de gouvernance horizontale, inclusive et transparente, la
SCIC n’échappe pas aux tensions. Celles que nous avons observées sont
de deux types : d’une part, des tensions externes lors de la constitution
de la SCIC puisque les acteurs du territoire se sont positionnés soit à
l’intérieur, soit à l’extérieur de la SCIC. D’autre part, des tensions internes
quisont encore peuvisibles et présentes mais quipourraient prendrede
l’ampleur du fait de la structuration particulière de la SCIC.
Nos observations révèlent des enjeux de légitimité locale et de
construction démocratique de la SCIC à ses débuts. Même sienthéo-
rie « la gouvernance démocratique veille (…)à préserver des équilibres
entre les sous-groupes et à favoriser l’expression de leurs divergences »
(Maignan et al. 2018 p. 5),l’apparitionde rapports de dominationpeut
questionner la différence entre la théorie et la mise enpratique :ya-t-il
une égalité réelle de statut dans la gouvernance en pratique ?
L’article est structuré en trois temps. Dans le premier temps, nous
présentons le contexte, les origines duprojet et les acteurs enprésence.
Nous montrons ensuite comment la dynamique collective a permis
d’associer des acteurs publics et des acteurs privés qui ont appris à
coopérer pour le territoire, à travers lamiseenplaced’unegouvernance
nouvelle avec ses défis propres. En fin d’article, nous mettons en évidence
les questions àrésoudreavant dedéployerle dispositif àgrande échelle.
8. 108 CAMILLEMOREL, SEBASTIEN POULAIN ET CÉCILE EZVAN
2018et 29 entretiens semi-directifs menés entre septembre et novembre 2018avec
les acteurs suivants :
– 7 représentants des 5collèges de la SCIC: 1 «volontaires»,2«acteurs bien-
veillants », 1 entreprises et financeurs responsables, 1 « acteurs de la recherche et du
bien commun », 2 «institutions publiques »
– 1 salariée de la SCIC
– 12personnes bénévolesouex-bénévolesducaféUtopiC(dont4personnesqui
ont voté contre l’entrée du café UtopiC dans la SCIC),
– 9 festivaliers du Festival UtopiC&Co (courts entretiens de 10à 15minutes
tandis que les autres interviews ont duré 1 à 2 heures).
L’observation participante surune durée longue a été rendue possible grâce à
l’implication des trois auteurs dans l’unedes entreprises sociétaires dela SCIC.
– Camille Morel,chercheusesalariéeauseindecetteentreprise,aparticipéàplu-
sieurs évènements menant à la constitution de la SCIC (débats au café Utopic, réunions
d’information, Festival Utopic & Co, …) et a ponctuellement conseillé le café et la SCIC
enproposantunappuiméthodologiquesurlagouvernance,les premières demandes
de subvention, la formation des salariés,et l’organisation du festivalparticipatif.
– Sébastien Poulain,salariédelamêmeentreprise,aréalisédes entretiens surle
vifdes participants au festivalen juin2018,cequiapermis d’observerles relations
et conflits in situ.Sébastien a contribué àlacommunicationnumériquedufestival
et participé aux formations.
– Cécile Ezvan aparticipé,dans lecadred’uneconventionderechercheavecle
laboratoire CODEV de l’ESSEC, à la conception de critères d’évaluation de projets
au service du bien-vivre pourle compte de la même entreprise,et suit à ce titre les
expérimentations qui sont menées à Mirecourt.
Cet article s’inscritdans unedémarchederecherche-actiondontles résultatsde
recherche inspirent des préconisations et des méthodologies d’actions.
1. UNEDÉMARCHEVISANTÀPROMOUVOIRL’INNOVATION
CITOYENNE DANS UNTERRITOIRE
1.1 LA SOCIÉTÉ COOPÉRATIVE D’INTÉRÊT COLLECTIF, RENOUVEA U
DE LA GOUVERNANCE COOPÉRATIVE À L’ÉCHELLE DU TERRITOIRE ?
Les «territoires d’innovation»(Cordoba et al. (2013))relient le suc-
cès des innovations sociales autant aux entreprises qui les promeuvent
qu’aux citoyens qui les adoptent. Dans cette optique, c’est parce que
l’innovation répond à un besoin, qu’elle accroît le pouvoir d’agir ou
9. LETERRITOIREETSESRESSOURCES,UNCOMMUNCOMMEUNAUTRE?109
permet d’améliorer la qualité de vie sur un territoire donné, que les
citoyens qui l’expérimentent, choisissent de l’adopter, la développent
et parfois la diffusent à une échelle plus large. La valeur économique et
sociale co-créée par les acteurs duterritoire génère des formes degou-
vernance spécifiques pour les orientations stratégiques, l’organisation des
activités, et la gestion des ressources. La SCIC est l’une de ces nouvelles
formes d’entreprise.
Issue de la loi no
2001-624, la SCIC suit l’esprit des règles coo-
pératives et a pour but de produire ou fournir des biens et services
d’intérêt collectif, présentant un caractère d’utilité sociale. Le mode de
fonctionnement coopératif est une condition nécessaire à l’appellation
SCIC, mais non suffisante. Ce modèle dépasse eneffet la coopération
entre des travailleurs qui unissent leurs moyens de production ou des
consommateurs qui mutualisent leurs achats. La SCIC est une société de
personnes, ayant une forme commerciale qui peut associer au sein de sa
gouvernance des salariés, des bénévoles, des collectivités territoriales, ou
bien encore des organismes non-gouvernementaux. Cette particularité du
modèle permet – au moins en théorie – de mettre en œuvre une action
économique et sociale au service de l’ensemble des parties prenantes. Elle
permet également d’expérimenter de nouvelles formes de gouvernance
plus participatives en vue de collaborations multi-partenariales entre
différents acteurs d’un territoire.
La SCIC semble ainsi a priori un modèle particulièrement bien adapté
pour promouvoir des projets auservicedescitoyensdanslesterritoires.
Pourtant, la mise en œuvre d’innovations sociales répondant auxaspi-
rations et aux besoins des citoyens est loin d’être simple. Elle suscite,
auseind’une SCIC comme auseinde toute organisationcollective,des
conflits d’intérêt, de personnes, de valeurs. Cet article analyse ce type
de gouvernance multi-parties prenantes à partir de l’exemple de cette
SCIC pour comprendre dans quelle mesurecetypedestructurepermet
de concilier des initiatives privées, publiques et citoyennes.
1.2 UNE SCIC DANSLES VOSGES
POUR DÉVELOPPER LES RESSOURCES DU TERRITOIRE
La SCIC que nous avons étudiée a été initiée par un«entrepreneur
militant » c’est-à-dire un acteur qui mobilise «un certain nombre de
revendications issues des mouvements sociaux tout eninscrivant son
10. 110 CAMILLEMOREL, SEBASTIEN POULAIN ET CÉCILE EZVAN
registre d’action dans une activité entrepreneuriale » (Landon (2015)).
Celui-ci souhaite mobiliser des ressources pour animer un territoire en
déclin dupoint de vue socio-économique. Ce faisant, ilexpérimente les
préconisations issues d’un travail de recherche auquel il a participé quelques
années auparavant et qui a donné lieu à une publication éditée avec le
soutien de la DATAR : Territoires et Innovations (Cordoba et al. (2013)).
Celui-ci a participé à l’ouverture d’un café participatif accueillant des
débats pour faire émerger les idées et projets des habitants permettant
l’innovation dans leur territoire. Sensibilisé aux enjeux de la participation
citoyenne, notamment à travers sa participation auconcours d’urbanisme
« Réinventer Paris» et des rencontres lors de la mission d’étude « Territoires
et Innovations », cet entrepreneur souhaite démontrer l’efficacité de ce qu’il
appelle un « protocole d’action pour les territoires innovants ». L’ouverture
ducafé participatif correspond ainsi à la phase 1 : la mise en débat ou
« inform’action », et le montage de la SCIC à la phase 2 : l’expérimentation
ou«créa’ction».Depuis sonouvertureen2015(BernardetPoulain2019),
le café a permis de mobiliser autotal1100adhérentsetl’organisationde
plus de 90 débats sur desthématiquesenlienaveclesressourceslocales
(parmi les thèmes abordés : l’Autre, les différentes formes d’intelligences,
le territoire agricole). Ces débats ont facilité, semble-t-il,la mise enréseau
etleportagedenouveaux projetsdedéveloppementéconomiqueduter-
ritoire, objectifs déclarés dans la charte ducafé.
Caractéristique des «entrepreneurs militants »(Landon(2015)p. 3),
le passage à l’action et le «faire » sont des termes récurrents dans le
discours duleader de cette dynamique locale. Ildevientainsileprincipal
promoteur du montage d’une SCIC, pour structurer les propositions issues
des débats. Le calendrier relativement rapide (Figure 1)dupassage du
débat à l’action est révélateur d’un paradoxe soulevé par Aurélie Landon :
une exigence démocratique qu’il s’est lui-même imposé – l’«impéra-
tif délibératif» (Blondiaux (2008)) – combiné avec «la démarche de
l’entrepreneurialisme urbain», que l’auteure observe aujourd’hui chez
ce type de figure militante. Cette SCIC, dont la constructionhistorique
est représentée dans la chronologie de la Figure 1,est une prolongation
plus économique du café qui se propose « d’accompagner et d’accélérer
des initiatives citoyennes qui visent à être transformées en activités
économiques pour développer le bassin de vie1
». Cette dynamique
1 Bilan annuel de la SCIC, juin 2018.
11. LETERRITOIREETSESRESSOURCES,UNCOMMUNCOMMEUNAUTRE?111
d’ouverture de la gouvernance – également partagée par les différents
échelons des institutions publiques – est de plus en plus reprise par
certaines entreprises qui cherchent autant à démocratiser leur modèle
de gouvernance qu’à améliorer leur procès d’innovationencohérence
avec les usages.
FIG. 1 – Chronologie de la création du café Utopic à la création de la SCIC.
La société coopérative d’intérêt collectif que nous avons étudiée a
été créée début 2018 dans le but de construire une gouvernance nou-
velle et une structure juridique pour des projets économiques en leur
donnant un cadre d’action global dans lequel pourront être intégrés à
terme des financeurs publics et privés. Siègent dans des collèges à part
égales citoyens bénévoles, associations locales, entreprises classiques ou
ESS, élus et/ou collectivités et chercheurs (dernier collège encours de
structuration). Présentée comme une initiative bottom-up, portée par
des citoyens, la SCIC vise à mutualiser des énergies pour valoriser les
ressources présentes sur le territoire dans le but d’améliorer le «bien-
vivre » de ses habitants. Si le terme «commun»n’est pas prononcé en
tant quetelpar les membres dela SCIC,il figure dans sesstatuts (p.4).
12. 112 CAMILLEMOREL, SEBASTIEN POULAIN ET CÉCILE EZVAN
Après cette phase delancement,laSCIC,commelecaféUtopic,ont
connu une crise. Plusieurs acteurs très impliqués jusque-là se sont désen-
gagés du café en remettant en question le bien-fondé de l’engagement
du café dans la SCIC aux côtés d’entreprises privées, noncompatible
selon eux avec la poursuite de l’intérêt général. Ces acteurs craignaient
notamment que la «mission» de la SCIC et les profits réalisés par les
partenaires de la SCIC ne soient pas exclusivement dédiés auterritoire,
et redoutaient que les conditions de gouvernance dans lesquelles la SCIC
exerce ses activités ne garantissent pas son caractère d’utilité sociale2
.
C’est donc bien la légitimité du statut de la SCIC, autrement dit d’une
entreprise commerciale intégrant des acteurs publics, associatifs, mais
surtout privés, qui est remise en question par une partie des acteurs.
2. APPRENDRE COLLECTIVEMENT
ÀGÉRERDESBIENSCOMMUNS
2.1. LES ATOUTSDU MULTI-PARTENARIAT:
MOBILISER ET RELIER LES ACTEURSDU TERRITOIRE
La SCIC de Mirecourt repose sur plusieurs dimensions quine sont
pas exclusivement économiques mais qui concernent la vie des citoyens
(alimentation, forme/santé, logement) et vise à terme à identifier des
projets correspondant auxbesoins des citoyens et susceptibles de pro-
mouvoir l’économie locale. La SCIC, qui est un collectif de collectifs,
contribue ainsi à favoriser la gestion collective de projets innovants en
associant des acteurs multiples dans leurs missions et leur fonctionnement
(Manoury (2001), Pezzini (2010)). À ce titre, la constitution de la SCIC
estconsidéréeparsesmembrescommeuneréussiteensoi,compte-tenu
de la diversité des membres et des compétences rassemblées :
2 Lacirculairedu 18 avril2002 relativeàlasociétécoopératived’intérêtcollectifcomplète
la qualification de l’utilité sociale en faisant référence à l’arrêt du commissaire du gouver-
nement DELMAS-MARSALET du 30 novembre 1973 : « Le caractère d’utilité sociale d’une
institution ne découle pas du secteur dans lequel elle exerce son activité, mais bien des conditions
dans lesquelles elle l’exerce. »