1. L’orgue
L’orgue est le plus ancien des instruments à clavier. Dès l’antiquité, il apparaît
sous la forme de l’hydraule chez les Égyptiens, et se répand ultérieurement dans
tout le monde romain sous le nom d’organum (instrument de musique, du grec ”or-
ganon”).
Introduit dans les monastères et les églises de l’Occident chrétien, il est d’abord
utilisé comme guide-chant, puis, en dépit de ses origines païennes, il devient fina-
lement l’unique instrument de la liturgie chrétienne.
L’orgue médiéval, de dimensions modestes, était transporté lors des processions,
grâce à une courroie passée sur l’épaule ; le musicien appuyait, d’une main, sur
les touches pendant que, de l’autre main, il actionnait un soufflet alimentant les 8
à 32 tuyaux que comptait l’instrument.
Les possibilités offertes par le principe de l’orgue amenèrent, au 15è siècle, à
abandonner l’orgue portatif au profit d’un instrument plus étoffé, non mobile, qui
reçut le nom d’orgue ”positif ”.
2. Les premiers pas vers un gigantisme qui conduisit au monumental instrument
d’église que nous connaissons étaient effectués. Certains instruments comptent jus-
qu’à deux mille tuyaux et sont pourvus de plusieurs claviers. Ils nécessitent le
concours de plusieurs “souffleurs” pour fournir l’air nécessaire au remplissage du
réservoir à pompes qui alimente les tuyaux (aujourd’hui remplacé par une souf-
flerie électrique).
Chaque orgue est l’oeuvre d’un facteur, et est réalisé à l’endroit même de son im-
plantation définitive ; il n’existe pas au monde deux orgues semblables.