2. Le Département Recherche Expérimentation
Développement (DRED) a pour mission de sou-
tenir la recherche sur de nouvelles manières
de lutter contre la pauvreté, au sein du Secours
Catholique - Caritas France en s’appuyant sur la parti-
cipation de tous pour viser une transformation sociale.
Créé en 2012, il est constitué d’une équipe de trois per-
sonnes, Anne-Catherine Berne, Etienne Noel et Jean-Luc
Graven. Le DRED est en charge de la coordination des
Chantiers Prioritaires 2011 - 2016 du Secours Catholique.
Le Groupe de Développement Social (GDS) est un
groupe de travail créé en 2001 autour de la présence du
Secours Catholique en quartiers populaires. Ce groupe
rassemble des bénévoles, des volontaires civiques et des
animateurs du Secours Catholique chaque trimestre pour
échanger sur leurs pratiques et travailler sur des théma-
tiques propres à la pédagogie du Développement Social.
Il s’ouvre également aux réalités du monde rural.
« L’Église est appelée à sortir d’elle-même pour aller vers
les périphéries, non seulement géographiques, mais aus-
si les périphéries existentielles. »
Pape François
Au fil de son histoire, le Secours Catholique a multiplié
les façons d’accueillir les personnes exclues au travers
de permanences, d’accueils spécialisés vers l’emploi, de
petits déjeuners, de boutiques solidaires, etc. Ces der-
nières années, une prise de conscience a grandi sur les
effets positifs d’aller rejoindre les personnes sur leurs ter-
ritoires de vie. Cela s’est traduit par la mise en place de
maraudes, de tournées mobiles de nuit, de démarches
en quartier populaire… Au Secours Catholique comme
dans le travail social en France, accueillir ou être accueil-
li, sont les deux faces d’une même réalité : se rendre
présent à l’autre.
Ce livret est au service de toutes les personnes en situa-
tion d’animer un territoire. Cet outil pédagogique fait suite
à un premier numéro sur la mobilisation. Il est le fruit du
travail des participants du Groupe Développement Social
qui s’est réuni pendant 3 jours à Lyon en Octobre 2013.
"ATOUSONPEUTOU"
PÉDAGOGIE DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL
3. SOMMAIRE
1. POURQUOI CETTE DÉMARCHE ?
1.1 Qu’est ce qui nous pousse à y aller ?
1.1/1 Quelle vision ?
1.1/2 Articulation Aller-vers/accueil
1.1/3 Luc 10 1-11
1.2 Pourquoi ce n’est pas facile ?
1.2/1 J’ai envie mais j’ai peur
1.2/2 Change ton regard !
1.2/3 Les personnes sans territoire fixe
2. COMMENT S’Y PRENDRE ?
2.1 Par où commencer ?
2.1/1 Du diagnostic à la connaissance d’un territoire
2.1/2 Connaissance partagée d’un territoire
2.1/3 Comment démarrer sur un nouveau territoire ?
2.2 Pour accompagner la démarche
2.2/1 Entrer en relation : trucs et astuces
2.2/2 Aller vers les mains vides
2.2/3 Passer du « je » au « nous »
2.2/4 La relecture
3. FICHES D’ANIMATION
5. Ce mardi, comme tous les
mardis, à la sortie de l’école…
Hello Maryse !
Et bien comme tous les mardis
j’installe mon tapis de lecture.
C’est ça qui permet de tisser de
nouveaux liens, sortir de la routine
et rencontrer des personnes qui
n’oseraient pas venir vers moi.
Youhou !
Bienvenue !
Tiens des gâteaux
Oui, biensûr !
Qu’est-ce que tu
viens faire là ?
Bienvenue !
Pourquoi tu fais ça
comme ça, dehors ?
Au Secours Catholique,
ils sont d’accord avec ça ?
Tu n’as pas peur ?
C’est sûr que je me sens un
peu vulnérable mais, du coup,
les rapports sont plus équilibrés
avec ceux qui viennent à ma
rencontre.
Tu vois, quand on est tous
assis autour de ce tapis,
c’est plus simple de faire
société ensemble.
Tu as bien vu, ils ne m’ap-
pellent pas l’accueillie,
mais la bienvenue !
La vision du Secours
Catholique, c’est ça !
Maryse, je peux
te faire la lecture ?
S’associer avec
les personnes
en difficulté pour
construire une
société plus juste
et fraternelle.
1
3 4
5 6
2
Merci
et pour arriver à ça, il faut
bien aller vers l’autre !
(Un enfant du quartier)
6. Parce que ça rend joyeux.
Tisser de nouveaux liens, sortir de la routine, rencontrer
des personnes qui n’oseraient pas venir vers nous.
Découvrir la position du demandeur,
ça permet d’équilibrer les rapports.
Ce changement d’attitude permet :
• de valoriser l’autre.
• d’aller plus loin que l’aide matérielle.
• de mieux connaître l’autre.
• de redonner du pouvoir d’agir.
• de nous faire tous acteur de nos vies.
Ça permet de faire société ensemble.
1.1 /1 QUELLE VISION ?
QU’EST CE QUI NOUS
POUSSE À Y ALLER ?1.1
1
2
3
4
5
7. 1.1 /2 ARTICULATION ALLER-VERS / ACCUEIL
L’aide offerte par la
personne « aidante »
n’est pas suffisante,
les courants de la rivière
ramènent la personne
sur la rive en contre-bas
et l’aide se répète
sans cesse.
Donner une aide
ponctuelle, matérielle,
sans suivi.
Répondre à la
demande première
sans recul.
La personne a été
accompagnée vers
son autonomie, elle
est autonome, mais
elle est seule sur
l’autre rive et aura
sûrement besoin encore
d’accompagnement.
Demander les besoins
et les attentes de la per-
sonne. Prendre le temps
de l’accompagner, de
l’écouter, de la former et
de la soutenir dans les
moments les plus durs.
ALLER-VERS
Tout le monde arrive
ensemble de l’autre coté
de la rivière, chacun est
acteur du développement
de la communauté. Ils
sont libres de faire des
aller-retour avec leur
radeau. Ils ne sont pas
seuls, mais ont le choix
de rester ou pas. Le
bonhomme rouge, lui
aussi, a traversé la rivière.
Vouloir participer à la traversée.
Ne pas rester seul, s’associer
avec des personnes ayant des
objectifs similaires en allant les
chercher. Etre attentif à la place
de chacun, aux besoins, aux
libertés, aux coutumes… Veiller
à ce que chacun ait une place
et puisse exercer ses talents.
Donner sans savoir,
ne pas chercher
les besoins et
attentes de l’autre,
ne s’écouter
que soi-même,
vouloir aider.
Une personne voulant
aider, ne sachant pas
comment s’y prendre,
risque de faire couler la
personne qui se noie.
ACCUEILLIRETAIDERNEPASACCUEILLIR
ACCUEILLIRET
ACCOMPAGNER
Bouge plus, je t’aide
Tiens, attrape la bouée !
De quoi as-tu besoin ?
Bonjour, je cherche à traverser la rivière
Super ! Apprends moi à nager,
j’ai toujours rêvé de nager !
Moi , je sais nager, je pourrais vous
apprendre, mais vous êtes nombreux !
J’ai besoin d’une bouée, je ne sais pas nager.
Je suis prêt à cela pour avoir la satisfaction
de traverser par moi même.
Moi , je sais couper du bois et
construire les radeaux !
C’est pas grave, j’ai besoin de la
bouée, je ne sais pas nager !
Yes, good idea, allons
les rencontrer !
Quelle bonne idée, moi j’ai déjà navigué sur
cette rivière je connais les courants, mais je
n’ai pas de bateau.
Bonjour, qu’est-ce que tu cherches à faire ?
Je sais nager, je pourrais t’apprendre ?
Comment puis-je faire pour t’aider ?
Il te faudra du temps pour apprendre
et réussir à traverser.
D’accord, je te la donne, mais avec le courant,
tu n’arriveras pas à traverser, tu reviendras
sans cesse sur la même rive.
Chacun de vous veut traverser,
je veux bien traverser avec
vous, mais comment faire ?
(après avoir traversé)
Tu as réussi, mais tu es seul de l’autre côté, j’ai
rencontré d’autres personnes qui souhaitent
traverser, reviens, allons les voir !
Pour ma part ,je ne sais rien faire, mais
je vous chanterai des chansons et vous
conterai des histoires pendant le travail !
8. RENCONTRER, FAIRE RENCONTRER LES GENS ENTRE EUX
POUR ALLER ENSEMBLE VERS DU CHANGEMENT !
Un animateur, ou leader de groupe peut être le centre d’un groupe (schéma ),
ou bien il peut favoriser les liens entre les personnes (schéma ),
encore mieux : il peut favoriser l’autonomie du groupe (schéma ).
> ALLER VERS, C’EST ...
1
1
2
2
3
3
9. 1.1 /3 LUC 10 1-11
Mais en quelque ville que vous entriez,
si l’on ne vous accueille pas, sortez sur
ses places et dites : « Même la poussière
de votre ville qui s’est collée à nos pieds,
nous l’essuyons pour vous la laisser.
Pourtant, sachez-le, le Royaume de Dieu
est tout proche. »
Les soixante-dix revinrent avec joie,
disant : Seigneur,
les démons mêmes nous sont sou-
mis en ton nom.
Après cela, le Seigneur désigna
soixante-douze autres et les envoya
deux par deux en avant de lui dans
toute ville et tout endroit où lui-même
devait aller.
Et il leur disait : « La moisson est abon-
dante, mais les ouvriers peu nombreux ;
priez donc le Maître de la moisson d’en-
voyer des ouvriers à sa moisson.
Allez ! Voici que je vous envoie
comme des agneaux au milieu de
loups. N’emportez pas de bourse, pas
de besace, pas de sandales, et ne
saluez personne en chemin.
En quelque maison que vous entriez,
dites d’abord : « Paix à cette maison ! »
Et s’il y a là un fils de paix, votre paix
ira reposer sur lui ; sinon, elle vous
reviendra.
Demeurez dans cette maison-là, man-
geant et buvant ce qu’il y aura chez
eux ; car l’ouvrier mérite son salaire.
Ne passez pas de maison en maison.
Et en toute ville où vous entrez et où
l’on vous accueille, mangez ce qu’on
vous sert ; guérissez ses malades et
dites aux gens : « Royaume de Dieu
est tout proche de vous. »
> cf. FICHE D’ANIMATION 3 : LUC 10 1-11
10. Gwenaëlle, animatrice (93)
Le déclic : « On était 2 animatrices envoyées
vers la ville de Dugny en Seine Saint Denis
(93). On avait besoin de connaître l’ambiance
du quartier. Les gens étaient interpellés de
nous voir, de savoir que c’était le Secours
Catholique mais ils discutaient facilement. »
Ce que ça m’a apporté : « J’ai osé franchir
cette crainte d’aller vers les gens. On m’a
demandé de le faire mais je dois dire que ce
n’était pas toujours facile. Il y a de vrais liens
qui se sont créés par la suite ».
Oser...
“
”
DONNERENVIE
D’ALLER-VERS POURQUOI CE N’EST
PAS FACILE ?1.2
11. 1.2 /1 J’AI ENVIE MAIS J’AI PEUR !
JE VEUX FAIRE LE BIEN
AUTOUR DE MOI !
JE VEUX RÉPONDRE AUX
DEMANDES D’AIDE QUI
ME SONT FAITES !
JE SUIS CURIEUSE DE CONNAÎTRE
D’AUTRES CULTURES, D’AUTRES
MANIÈRES DE VIVRE !
J’AI BESOIN
DE CRÉER
DU LIEN AVEC
D’AUTRES
PERSONNES.
J’AI ENVIE D’AIDER
MON PROCHAIN
J’AI TELLEMENT
REÇU, JE DOIS
RENDRE TOUTES
LES BONNES CHOSES
QUE J’AI EUES !
J’AI ENVIE DE ME
RENDRE UTILE
J’AI ENVIE
DE DÉCOUVRIR
DES PERSONNES
DIFFÉRENTES.
JE NE VAIS PAS
Y ARRIVER, C’EST
TROP DIFFICILE,
JE SUIS NUL…
ET SI JE SUIS
REJETÉ, QU’ILS
REFUSENT
MON AIDE ?
JUSQU’OÙ
LA RENCONTRE
VA-T-ELLE
ME MENER ?
JUSQU’OÙ
SUIS-JE PRÊTE
À ALLER DANS
L’INCONNU ?
J’AI PEUR
D’ÊTRE JUGÉE !
JE N’AI PAS ENVIE
DE PARAÎTRE POUR
CELUI QUI DONNE
DES LEÇONS…
JE NE VEUX PAS
ÊTRE PRISE EN OTAGE
PAR LES PERSONNES
DEMANDEUSES D’AIDE !
L’INTIMITÉ DE
L’AUTRE M’EFFRAIE,
JE NE VAIS PAS
TROP LOIN DANS
L’INTRUSION ?
JE VEUX GARDER
MA VIE PRIVÉE !
JE NE VEUX PAS
ÊTRE UTILISÉE PAR
LES MÉDIAS OU LES
ORGANISATIONS
> cf. FICHE D’ANIMATION 6 : LE LIÈVRE ET LA TORTUE
12. J’AI ENVIE DE
J’AI PEUR DE ...
J’AI PEUR DE ...
J’AI ENVIE DE
ET TOI, DE QUOI AS-TU PEUR ?
QU’ EST-CE QUI TE POUSSE À Y ALLER ??
13. > PISTES DE RÉFLEXION POUR
FAVORISER L’ALLER-VERS :
• Y aller à deux
• Observation pour engager/démarrer la rencontre
• Avoir un objectif atteignable (ex : rencontrer au moins une personne dans l’après midi)
• Avoir un temps de relecture avec un tiers
• Accepter la liberté et les réactions sur lesquelles je n’ai pas de pouvoir
(éléments extérieurs à moi).
• Se sentir libre de refuser une demande qui m’est faite et qui ne relève pas
de mes compétences ou qu’il m’est impossible de satisfaire.
• Venir avec beaucoup de respect, curiosité, se laisser accueillir,
être ouvert à tout ce que l’on va rencontrer, être soi-même.
• Accepter ses peurs, les connaître, aide à les surmonter : une passerelle,
une issue, une manière de surmonter, droit à l’erreur…
14. CHANGER DE REGARD : QUI JUGE OU QUI VALORISE
JE SUIS
AUSSI ...
1.2 /2 CHANGE TON REGARD !
JE NE SUIS
PAS QUE ...
« Hey toi ! Si tu viens vers moi, n’oublie pas
que je suis tout ça à la fois ! De la manière
dont tu poseras les yeux sur moi, dépendra ma
façon de changer le monde avec toi ! »
Chicots pourris, bègue,
balafré, bec de lièvre,
chômeur, malade,
absent pour
mes enfants,
invalidité potentielle,
dépendant aux jeux,
ancien détenu, fada,
alcoolique, vieux,
isolé, drogué,
surendetté, divorcé,
lunatique, illettré,
menacé d’expulsion,
sans-papiers, impulsif,
pas diplômé…
Homme d’expériences,
petits boulots,
parcours de migration,
serviable, courageux,
combatif, sensible,
bon bricoleur,
débrouillard,
sait gérer son stress,
mobile et écolo,
se déplace en vélo,
récupère plein de
matériel électroménager,
participe à
un jardin partagé,
passionné de foot,
engagé dans un groupe
d’action citoyenne,
parle 3 langues
danse très bien
sans-permis,
15. DONNERENVIE
D’ALLER-VERS
Paroles de ceux vers qui
nous sommes allés :
“
”
- Enfin, vous m’avez fait sortir la tête de l’eau ...
- C’est la première fois depuis quatre ans que quelqu’un vient chez moi ...
- On est des pauvres, mais nous sommes dignes ...
- Il n’y a que le Secours Catholique qui vient nous parler ...
- Pourquoi vous vous intéressez à moi ?
- Vous venez semer une graine, elle grandit et donne place à un arbre.
Plus tard, le vent du changement enverra d’autres graines vers
les autres quartiers.
16. Nous abordons la question des personnes sans territoire fixe (gens de la rue,
gens du voyage, Roms…) dans un chapitre à part car leurs modes de vie en-
traînent une approche différente dans l’aller vers. Pour ces populations,
des questions d’appartenance et d’identification au territoire d’implantation
se posent, ainsi que des questions de préjugés collectifs.
Nous n’avons travaillé que l’aspect des préjugés. La difficulté (et non l’impossi-
bilité !) de nouer des relations dans la durée avec ces personnes entraîne bien
souvent un rejet, une incompréhension et une peur largement alimentés dans les
médias. Dans un premier temps, un travail sur les préjugés est nécessaire pour
pouvoir ensuite aller à la rencontre de ces personnes et analyser avec elles les
questions d’appartenance et de développement social.
1.2 /3 LES PERSONNES SANS TERRITOIRE FIXE
COMMENT FAIRE TOMBER LES ÉTIQUETTES ?
ACCOMPAGNER LE CHANGEMENT DE REGARD ?
QU’ EST-CE QUI TE POUSSE À Y ALLER ?
?
17. SU
R
LES ROMS SUR LES
S
D
F
Ils seraient
mieux chez eux
Ils ne veulent
pas travailler
Ils ne veulent
pas s’intégrer
dans la culture
On ne peut
pas compter
sur eux
Ils font mendier
leurs enfants,
les exploitent
Ils sont
instables
Ils nous
mettent
mal à l’aise
On ne peut
pas leur faire
confiance
On ne peut rien
faire pour eux car
ils sont comme ça !
Ils sont
alcooliques
Ils ne cherchent
pas à s’en sortir
Ils font peur
Ils profitent
des aides
Ils rejettent
la société
Ils sont sales !Voleurs
Ils sont
démotivés
LES ÉTIQUETTES QUI COLLENT À LA PEAU
18. > LES CONDITIONS DE LA RENCONTRE
1. Revenir à soi : qu’est-ce qui m’interpelle ? Qu’est ce qui me dérange ? Pourquoi ?
À partir de cela, se sentir libre, ne pas se sentir contraint, connaître et accepter
ses limites. La rencontre est un cadeau.
2. Ne pas être seul, s’associer aux partenaires.
3. Donner à l’autre la liberté de nous accueillir.
4. Oser utiliser des façons détournées : l’humour, un tiers (enfant, musique…).
5. Revenir à des choses essentielles : repas, jeux…
6. Partage autour de recettes.
7. Proposer des services concrets entourés et soignés par la relation fraternelle.
8. Donner la liberté aux personnes d’exprimer leur vécu, leurs sentiments
individuel ou collectif.
19. Changement
de regard...
“
”
Michel, campement Rom
au Tubet (13)
Le déclic : « une animatrice du Se-
cours Catholique m’a demandé si je
voulais m’intéresser aux Roms. Il y
avait un conflit avec la maison reli-
gieuse proche du campement. On
y est allé à 4 : l’AS, l’animatrice, un
membre d’une association partenaire
et moi ».
Ce que ça m’a apporté : « j’ai découvert les Roms sous un
angle tout à fait différent de ce que l’on pense d’eux d’ha-
bitude. J’ai aimé leur humour, leur générosité. On rit en-
semble. Ca m’a apporté énormément, c’est un bonheur,
cette chaleur humaine. Des gens très pauvres qui n’ont
rien, ils donnent quand même ».
DONNERENVIE
D’ALLER-VERS
21. > QUE VEUT DIRE DIAGNOSTIC ?
> QU’EST-CE QUE ÇA NOUS INSPIRE ?
• Diagnostic = verdict = problème = maladie
• 1 malade = 1 traitement
• Malade = patient = passif
• Ordonnance = traitement ponctuel
• Médecin = savoir = autorité
> QUE CHERCHE-T-ON ?
• Connaître le territoire et ses habitants
(sociologie, démographie, géographie, etc.)
• Accompagner des dynamiques de groupe dans une visée de changement
• Comprendre les causes de la pauvreté
2.1 /1 DU DIAGNOSTIC À LA CONNAISSANCE
D’UN TERRITOIRE
• pauvreté ≠ maladie
• Démarche collective et évolutive
• Participation de tous
• Dans la durée : prendre le temps
de connaître le territoire
• Savoirs partagés
PAR OÙ COMMENCER ?
2.1
Il faut faire un diagnostic pour
trouver des solutions à la situation
difficile des quartiers !
Le Secours Catholique
lance un appel pour la
mission de diagnostic et
d’appui de la réflexion
stratégique de la délégation !
faisons une enquête analytique
pour évaluer et diagnostiquer les
zones de pauvreté… bla bla bla ...
STOP
Définition
de diagnostic
(Larousse) :
Temps de l’acte médical permettant
d’identifier la nature et la cause de
l’affection dont un patient est atteint.
22. > ON NE VEUT PLUS UTILISER LE MOT
DIAGNOSTIC, TROP CONNOTÉ MAIS :
• ÉTYMOLOGIE GRECQUE DE DIAGNOSTIC : capable de discerner,
dia : à travers, gnosis : connaissance > démarche individuelle.
• ÉTYMOLOGIE DE CONNAISSANCE : naître avec, apprendre à connaître
ou connaître : être avec > démarche collective.
CONNAISSANCE PARTAGÉE D’UN TERRITOIRE !
> cf. FICHE D’ANIMATION 1 : MON TERRITOIRE DE VIE
23. 2.1 /2 CONNAISSANCE PARTAGÉE D’UN TERRITOIRE
L’ÉLÉPHANT ET LES FOURMIS
Il était une fois, dans un lointain pays de l’Afrique profonde, près du lac Tangara,
un vieil homme a moitié paralysé qui passait depuis des lustres, ses journées
devant sa hutte. Du promontoire où elle était placée,
il pouvait apercevoir la silhouette d’animaux venant chercher un peu de fraîcheur
au bord d’une eau encore toute vibrante de la chaleur du jour. La savane bruis-
sait, crissait, croassait, caquetait. Chaque herbe jaunie, chaque insecte, chaque
grain de poussière menait paisiblement son destin. Portant le regard vers ses
pieds dont la peau était tannée comme le cuir d’un buffle, le vieil homme interpella
une fourmi qui allait son chemin :
- Hé ! Petite ! Approche un peu d’ici, j’ai quelque chose à te demander.
La fourmi grimpa prestement le long du buste pour venir se poster sur l’épaule
osseuse :
- Aperçois-tu cette masse sombre, là-bas, au bord de l’eau ? Il se dit au vil-
lage que c’est un "éléphant". Je ne peux plus me déplacer. Voudrais-tu, avec
quelques-unes de tes sœurs aller voir de plus près ce que c’est ? Faites vite car
le crépuscule est là et je voudrais vraiment savoir, avant la nuit noire, ce qu’est un
"éléphant".
Depuis toujours, il n’avait cessé de porter en lui-même cette question qui le tour-
mentait jusque dans son sommeil : qu’est-ce qu’un "éléphant" ?
La fourmi, toute fière de se voir confier une mission aussi importante, se dépê-
cha de dégringoler sur le sol et de rejoindre la fourmilière. La reine, à qui fut ex-
posée la requête du vieil homme, désigna une douzaine de fourmis aux longues
antennes afin de constituer l’expédition qui se mit aussitôt en chemin. Arrivées au
pied de l’imposant monticule, elles grimpèrent le long d’une colonne vertigineuse
de plusieurs mètres de hauteur et se dispersèrent pour explorer...
La première étoile s’allumait dans le ciel lorsqu’elles revinrent devant le vieil homme :
- Qu’avez-vous donc observé ? demanda-t-il.
- Moi, je sais ce que c’est qu’un "éléphant", dit la première fourmi, c’est un grand
balai de poils bruns, rêches et broussailleux…
- Mais non, dit la deuxième, c’est comme une large route à la surface grise et
rugueuse…
- Pas du tout, dit la troisième, c’est un long serpent gris qui ondule…
- Tu n’y es pas, dit la quatrième, un "éléphant" c’est lisse, froid, blanc et brillant
comme l’ivoire d’une boule de billard…
Le vieil homme invita les fourmis à s’asseoir et un long conciliabule commença.
Au loin derrière les arbres, la lune ronde et vaste comme une assiette, entamait
sa trajectoire de la terre jusqu’au ciel… La nuit était avancée quand une fourmi
poussa un cri de joie.
- Mes sœurs, j’ai trouvé ! En fait, un "éléphant", c’est un animal, tout comme
nous mais d’une taille gigantesque.
Elles réfléchirent ensemble en se frottant les mandibules. Elles réussirent à iden-
tifier la trompe, les défenses, la queue et reconstituèrent l’éléphant en entier. Elles
parvinrent aussi à s’expliquer comment il se nourrissait, comment il se lavait,
comment il se déplaçait… Alors, le vieil homme remercia les fourmis et entra en
lui-même. Il se dit :
- Mille yeux ne seront jamais de trop pour éclairer un esprit…
Inspiré de Thalie de Molènes,
17 contes du bouddhisme,
Castor Poche Flammariion 2000.
> cf. FICHE D’ANIMATION 7 : L’ÉLÉPHANT ET LES FOURMIS
24. QU’AVONS NOUS
OBSERVÉ ?
ON Y VIT BIEN !!
MAIS AUSSI
PEU DE BUS !
COOL LE CURÉ !
DES BOUTIQUES
ÉTAIENT FERMÉES BEAUCOUP DE
PERSONNES ÂGÉES ...
LES APPARTS SONT
MAL ISOLÉS...
LES MAMANS
ÉCHANGENT
BEAUCOUP
DEVANT L’ÉCOLE !
DES ASSOS
ACTIVES...
...ISOLÉES
SYMPA LE PARC
AVEC LES ENFANTS
QUI JOUENT
ALLONS CONNAÎTRE
CE TERRITOIRE !
POUR VIVRE QUOI ?
AVEC QUI ?
VIENS, ON A
BESOIN DE TOI !
QU’EST CE QU’ON
OBSERVE ?
fourmi Secours Catholique fourmi «ressource»
ASSOCS
ASSOCS
MAIRIE
C.G.
C.A.F.
MAISON DE
RETRAITE
HÔPITAL
POLICE
ÉCOLE
BOULANGERIE
RESTAURANTS
PMU
COMMERCES
PAROISSE
25. Élaboration des critères
Quel mode de présence ?
Choix d’y aller ou non
Approfondir la connaissance du territoire
Validation de la démarche par le bureau
après discussion (temps à consacrer,
RH, moyens financiers, etc. )
Opportunité
externe
Opportunité
interne
Choix d’un territoire
Initiative de la délégation
(chantiers, projet, etc.)
Cibler plusieurs territoires
Approfondir
la connaissance
des territoires
Quel lien avec
le projet et les actions
de la délégation ?
Quel lien avec
les autres partenaires?
Quel type
d’activités en lien
avec les besoins ?
Comment
mobiliser les
personnes en situation
de pauvreté ?
Comment
associer les personnes à
l’élaboration du projet ?
Accompagnement
individuel et/ou
collectif ?
Local ou pas local ?
Quel rythme
de présence ?
2.1 /3 COMMENT DÉMARRER SUR UN
NOUVEAU TERRITOIRE ?
LES EXEMPLES D’OPPORTUNITÉS EXTERNES :
• Une opportunité de pouvoir utiliser un local prêté
• Des bénévoles nouveaux qui se présentent spontanément
et/ou suite à un appel
• Une demande d’un partenaire (équipe d’Assistantes sociales,
école, association…)
• Volonté de la paroisse ou du diocèse de développer
un lieu de fraternité
• Une situation d’urgence peut se transformer en une opportunité.
OPPORTUNITÉS INTERNES À L’ÉQUIPE :
• Un-e bénévole qui repère des situations de pauvreté sur son
territoire de vie et qui souhaite s’investir sur ce territoire-là.
• Une très grosse équipe en centre ville qui cherche
à être présente sur des territoires isolés.
CONNAISSANCE DU TERRITOIRE :
Cf Chapitre « Connaissance partagée d’un territoire »du livret, p.20.
ELABORATION DES CRITÈRES :
• Repère d’un désert associatif / relégation / sentiment d’abandon.
• Repère de populations en difficulté -> dossier d’aide financière
/ information assistantes sociales
• Des volontaires (ressources humaines) pour démarrer
quelque chose
• Des ressources matérielles locales (bienveillance de la paroisse)
LA MOBILISATION : Cf livret pédagogique précédent :
« la mobilisation dans tous ses états »,
publié en octobre 2013.
26. Contexte-déclic...
“
”
Guilaine, quartier de La Duchère à Lyon (69)
Le déclic : notre quartier est en plein
bouleversement depuis des années. On
rénove les murs et les rues mais on prend
peu les gens en compte. J’ai entendu parler par
l’AS d’une jeune maman avec un bébé malade.
Je suis allée chez elle la rencontrer. J’ai vu ses
besoins. Après, on est revenues à 3 avec du lait, de la layette…
On a fait connaissance de son mari.
Ce que ça m’a apporté : une vraie relation avec la personne.
On la connaît dans son contexte, dans son cadre de vie.
Ainsi, on peut mieux répondre à ses besoins.
DONNERENVIE
D’ALLER-VERS
27. 2.2 /1 ENTRER EN RELATION : TRUCS ET ASTUCES
• Être venu en amont dans le quartier : repérages, pour être vu par les habitants et avoir pu observer.
• Importance de « l’accroche » !
• Obtenir un échange, « banalités » pas forcément en relation avec le Secours Catholique -> recherche des
points communs, de ce qui relie.
• Se mettre en position de « demandeur » (d’infos, de services…).
• Créer la confiance, rester ouvert.
• A un arrêt de bus : demander les horaires, les lignes de bus, les trajets…
• A une sortie d’école : discuter à propos des enfants, si on est du quartier…
• Dans un commerce ou un marché
• Dans la rue : demander son chemin, une adresse dans le quartier, l’emplacement d’un local ou de quelqu’un…
LIÉES À LA FAÇON D’ÊTRE DE CELUI QUI « VA VERS » :
• Intrusion : trop parler de soi, poser des questions trop personnelles.
• Etre trop direct : entrer trop vite dans le vif du sujet
• Etre trop bavard : trop d’infos tue l’info !
• Etre trop vague, pas assez direct : tourner autour du pot !
LIÉES AU « TERRAIN » :
• Barrière de la langue, cultures différentes, personnalité de celui vers qui on va
•…
CONDITIONS
PRÉALABLES
OBJECTIFS
ET MOYENS
EXEMPLES
RÉSISTANCES /
VIGILANCES
POUR ACCOMPAGNER
LA DÉMARCHE2.2
28. DONNERENVIE
D’ALLER-VERS
Se connaître...
“
”
Le déclic : « depuis toute petite, j’ai eu le goût de la lecture, de sortir,
de faire des études et ça m’a tirée d’affaire ; dans ma famille, c’était
difficile… J’ai eu envie de partager cela avec d’autres, avec des
enfants. Il y a eu l’opportunité avec l’animatrice du Secours Catho-
lique… j’ai tout de suite accroché ».
Ce que ça m’a apporté : « de belles rencontres avec des enfants qui
permettent de connaître les mamans. On s’enrichit mutuellement. Il y
a beaucoup de joie à chaque séance de la bibliothèque de rue. Je
suis surprise parce qu’ils en demandent et en redemandent… »
Maryse et Danièle, Quartier La Bricarde à Marseille (13)
29. LA SOUPE AU CAILLOU
Il était une fois, un homme qui arriva dans un village. Il frappait aux
portes des maisons en demandant à manger. Chaque fois, les gens
lui répondaient
- Désolé Monsieur, je ne peux rien vous donner.
Le mystérieux monsieur décida de changer de stratégie. Il frappa à
nouveau à une maison et il demanda encore une fois à manger :
- Bonjour Madame, est-ce que vous pourriez me donner quelque
chose à manger ?
- Je suis désolée mais je n’ai rien…
- Oh, ce n’est pas grave ; en fait, j’ai une pierre dans mon sac-à-
dos avec laquelle je pourrais faire une soupe. Si vous me prêtiez
un chaudron avec de l’eau, je pourrais faire la meilleure soupe au
monde.
- Juste avec une pierre ? Vous rigolez ?!
- Pas du tout ma chère dame. Donnez-moi un chaudron bien grand
et vous verrez de vos propres yeux.
La dame en question partit chercher un chaudron et l’apporta au
centre du village. Le mystérieux monsieur prépara un feu et y plaça
le chaudron avec de l’eau. Quand elle commença à bouillir, tout le
village était présent afin de voir comment, avec une seule pierre
on pouvait préparer la meilleure soupe au monde. Au bout d’un
moment, l’inconnu jeta la pierre dans l’eau et s’exclama en goûtant :
- Cette soupe est délicieuse ! Mais… il manque quelques pommes
de terre pour l’améliorer…
Aussitôt, un villageois partit chercher des pommes de terre et il les
donna à l’inconnu qui goûta à nouveau la soupe et s’exclama :
- Elle est bien meilleure mais…si on avait un peu de viande on
pourrait améliorer son goût…
Une femme couru chercher de la viande qu’elle avait chez elle. A
ce moment, tout le monde fut saisi d’un même enthousiasme et les
villageois allèrent chercher chez eux des légumes, du sel, un peu
plus de viande…du pain pour manger avec…
Le mystérieux monsieur demanda :
- Vite, des assiettes pour tout le monde !
Et les gens apportèrent des assiettes, des couverts et tout ce qu’il
fallait pour manger. Tout le monde s’assit pour goûter cette étrange
soupe de pierre. En même temps, un étrange sentiment de bon-
heur envahissait tous les cœurs…bonheur de partager la soupe
ensemble…
Le mystérieux monsieur décida alors de quitter le village en laissant
la mystérieuse pierre afin que les gens puissent l’utiliser. C’est ainsi
que, dans les jours qui suivirent, ils partirent vers les villages voisins
et ils firent, avec leurs habitants, la meilleure soupe du monde !
Adaptation libre de l’espagnol
Marcela Villalobos Cid
2.2 /2 ALLER-VERS LES MAINS VIDES
30. Cette histoire illustre une
façon de rassembler des
personnes autour d’un
projet commun. L’étran-
ger n’apporte que sa
conviction dans la capa-
cité de tous à fabriquer
la « meilleure soupe du
monde ». Le caillou est
une représentation sym-
bolique de ses faibles
moyens. Aller vers les
personnes en difficulté,
les mains vides, peut
susciter une générosi-
té collective, si nous en
sommes convaincus. On
s’aperçoit que l’enthou-
siasme est contagieux
et nous pousse à aller, à
notre tour, vers d’autres.
Avec des légumes et de la viande,
ça serait meilleur ! Il faudrait un chaudron
J’en ai un !
Préparons la table
Venez mangeons la soupe !
José s’en va. Et comme José :
« moi aussi je vais aller vers un village
voisin faire la soupe au caillou ! »
Un jour José arrive au village :
« je vais vous faire la meilleure des soupes
au caillou ! » Il n’a qu’un caillou.
31. DANS CETTE HISTOIRE :
• Quel est le déclic des villageois pour participer à la fabrication de la soupe ?
• Tout le monde se sent-il concerné par ce qui se passe ?
• Quel lien faites-vous entre cette histoire et la démarche aller-vers ?
• Qu’est ce qui pousse des villageois à aller-vers les autres villages ?
> ANALYSE
> cf. FICHE D’ANIMATION 9 : LA SOUPE AU CAILLOU
32. Les mains vides...
“
”
Le déclic : « ça s’est passé en Albanie. J’étais en mission avec le Secours
Catholique. Je me suis trouvé très démuni (sans parler la langue, sans moyen
d’action). On est allé vers les gens et, avec nous, ils ont commencé à résoudre leurs
problèmes d’électricité, d’eau, d’enfants handicapés…
Au retour, je me suis dit : il faut vraiment sortir de nos locaux, on n’est pas assez présents
dans les quartiers. C’est comme ça que le projet Cause Commune est né ».
Ce que ça m’a apporté : « être dans la position d’accueilli, ça renverse les rôles, on
apprend beaucoup. Arriver les mains vides, ça oblige à chercher ensemble des
solutions, à faire ensemble. Si on arrive avec les moyens, ça démobilise ».
Jean-Luc, quartiers de l’agglo de Grenoble (38)
DONNERENVIE
D’ALLER-VERS
33. 2.2 /3 PASSER DU « JE » AU « NOUS »
Regrouper
les personnes
(inviter)
Avoir une
communication
adaptée
Vivre
des moments
conviviaux
Une indignation
commune
Animer
le groupe
Participation
libre et
sur invitation
Trouver un équilibre :
- ma place
- la place de l’autre
- avoir un projet et des résultats
Relire ensemble nos actions
Construire une vision commune
Avoir des points communs
qui donnent sens/envie
DANS LA DÉMARCHE ALLER-VERS, PASSÉE
LA PREMIÈRE ÉTAPE DE LA RENCONTRE
INDIVIDUELLE, COMMENT S’ORIENTER VERS
DU COLLECTIF ?
?
> cf. FICHE D’ANIMATION 5 : DU «JE» AU «NOUS»
34. Mobiliser...
“
”
Le déclic : « j’étais habitante de ce
quartier populaire. Il n’y avait pas d’épi-
cerie, beaucoup de gens au chômage.
La nourriture est très chère. On a ré-
alisé ce problème. Dans le cadre de la pastorale
sociale de l’Eglise (équivalent de Caritas), on a
décidé de rencontrer les habitants en frappant à
leur porte et on a monté un projet ».
Ce que ça m’a apporté : « les gens étaient étonnés : on n’est pas des
politiciens en campagne ! On a vu les conditions de vie des gens :
beaucoup de dignité, la propreté des logements. Les personnes
étaient reconnaissantes et fières : on vient me voir. En
connaissant plus de personnes, ça m’a permis de m’intégrer ».
Marcella, quartier Hochelaga
maison neuve de Montréal (Québec)
DONNERENVIE
D’ALLER-VERS
35. Martine et Joëlle, Le Penne Mirabeau
près de Marseille (13)
Le déclic : «le médecin nous a
signalé un monsieur en grande
difficulté. On est allé chez lui.
En effet, il venait de perdre sa
maman, sa cuisine avait brûlé et
il ne se nourrissait plus… On s’est occupé de lui et on a interpellé les
scouts qui ont nettoyé la cuisine, le jardin…Plus tard, il est venu vers le
Secours Catholique et il donne un coup de main ».
Ce que ça m’a apporté : « au début, je me sentais coupable de n’avoir
rien vu. Après, j’ai été soulagée de ce qui s’est passé. On a fait
une relecture de tout cela avec l’équipe et avec les scouts ».
Relire...
“
”
DONNERENVIE
D’ALLER-VERS
36. 2.2 /4 LA RELECTURE (Bilan, debriefing, faire le point…)
Mais pourquoi maintenant ?
Il me semble qu’on est arrivé à un point
d’étape, on a déjà rencontré beaucoup de
monde, il faudrait vérifier qu’on est sur la
bonne route.
Et sur quelles bases alors ?
Compter pour quoi faire ?
Qui « nous » ?
Notre équipe, mais aussi tout
ceux qu’on a rencontré !
Wahou, super !
Ben pourquoi ?
Bon, il faut faire le point !
Savoir si ça marche, avoir le
point de vue de toute l’équipe,
Sur la qualité des relations qu’on a pu
établir, sur le nombre de personnes
sur qui on peut compter,
Mais c’est super comme question ça !
Ça va nous permettre d’ajuster le but
de notre action !
38. Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 1
MON TERRITOIRE DE VIE
OBJECTIFS :
1. APPRENDRE À SE CONNAÎTRE AU SEIN D’UN GROUPE
2. APPRENDRE À DÉCRIRE SON LIEU DE VIE
3. CRÉER ENSEMBLE UNE « ŒUVRE » COMMUNE.
DÉROULEMENT
1. Chaque participant est invité à prendre quelques
minutes pour penser à son lieu de vie. Il va devoir
le présenter ensuite à d’autres :
• Où j’habite ?
• Quelles sont les caractéristiques de ce lieu ?
• Qu’est-ce qui me plait ?
• Qu’est-ce que je n’aime pas ?
• Comment je l’ai choisi ?
2. Les participants constituent des petits groupes
de 3 personnes. Chacun à leur tour, les participants
vont se présenter (qui je suis) et décrire leur territoire
de vie. Les 2 autres personnes font une écoute active :
qu’est-ce qu’on retient de la présentation ?
3. Échange sur ce que l’on retient, les éléments
importants, discussion. Chacun parle à son tour
et garde les traces de ce qui est dit.
Chacun va pouvoir, avec l’aide des 2 autres, représenter
son territoire de vie sur une pièce du puzzle. La pièce de
puzzle est préalablement découpé par l’animateur dans
du carton ou du carton-plume de façon à ce que toutes
les pièces des membres du groupe s’emboitent les unes
dans les autres. On peut, bien sûr, être créatif. Une petite
flèche sur chaque pièce du puzzle en indique le sens.
Les pièces du puzzle réunies constitueront,
à la fin, un magnifique ensemble.DURÉE
MATÉRIEL
GROUPE
30 personnes
45 minutes
• Des pièces de puzzles
(découpées dans du
carton plume)
• Des feuilles de couleurs
• Des feutres de couleur,
• Des crayons de couleur
• papier blanc
• ciseaux, colle.
• Des revues avec
beaucoup de photos.
FICHED’ANIMATION//1
39. Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 2
LA PÉTANQUE
OBJECTIFS :
1. OUVRIR UNE SÉANCE DE MANIÈRE DYNAMIQUE ET
CRÉER UNE AMBIANCE DE GROUPE DÉTENDUE
2. FAVORISER LA RENCONTRE ENTRE PERSONNES
DÉROULEMENT
Les participants reçoivent chacun la feuille
comportant quatre cases vides et répondent aux
questions.
1. Un signe distinctif, une caractéristique qui per-
met de me reconnaître.
2. Mon territoire de vie est… (le qualifier)
3. Aller Vers l’autre, j’en ai envie parce que…
4. Aller vers l’autre, ça me fait un peu peur parce que…
Les participants placent la feuille sur leur propre tête
et se dessinent (sommairement !). Ils froissent leur
feuille de manière à en faire une boule.
L’animateur montre une feuille de couleur sur
laquelle sont inscrits les mots « transformation
sociale », « société juste et fraternelle »… en indiquant qu’il
s’agit de ce que l’on vise, ce vers quoi on tend. Il froisse la
feuille et en fait une boule. Elle constitue le cochonnet du jeu
de pétanque qui est alors proposé.
La personne la plus âgée du groupe lance le cochonnet. Puis
chaque participant joue à son tour selon le principe
de la pétanque : approcher le plus possible sa boule du cochon-
net. Il n’y a pas d’équipe.
Le vainqueur est félicité et chacun va reprendre une boule,
n’importe laquelle.
Chaque participant est alors invité à trouver la personne qui, au
début, avait inscrit les renseignements sur la feuille et à échan-
ger avec elle lorsqu’ils se sont reconnus.
DURÉE
LIEU / ESPACE
MATÉRIEL
GROUPE
de 6 à 20
personnes
20 minutes
un espace libre
Autant de feuilles
que de participants.
Une feuille de couleur.
FICHED’ANIMATION//2
40. Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 3
LUC 10 1-11
OBJECTIFS :
1. RENFORCER DES CONVICTIONS À PROPOS DE
LA DÉMARCHE « ALLER VERS ».
2. FAVORISER UN ÉCHANGE EN PROFONDEUR ET UNE
CONNAISSANCE ENTRE LES PARTICIPANTS.
DÉROULEMENT
Le texte d’Évangile est préalablement découpé en
plusieurs morceaux, par exemple : les versets 1-2,
3-4-5, 6-7, 8-9 et 10-11. Chaque participant reçoit l’un
de ces extraits du texte.
1. Le texte est lu en entier, à haute voix, pour tout le
groupe. Chaque participant lit et réfléchit silencieuse-
ment sur l’extrait du texte qu’il a reçu. (5’)
2. Les participants, se regroupent entre ceux qui ont
reçu le même extrait. Ils échangent sur leur compré-
hension du texte, ce qu’il signifie pour eux. (15’)
3. Ils se concertent pour trouver comment traduire
l’extrait du texte en une « sculpture humaine ».
Chacun se fige dans une attitude expressive en lien
avec l’attitude des autres participants. Lorsqu’ils sont
tombés d’accord, ils peuvent appeler l’animateur qui
prend en photo la sculpture humaine. (10’)
L’ensemble des photos pourra, avec les extraits
du texte, rendre plus vivant le compte rendu de la
rencontre.
DURÉE
LIEU / ESPACE
MATÉRIEL
GROUPE
15 personnes
30 minutes
libre
Le texte d’évangile
Luc 10 1-11 découpé
en plusieurs parties.
FICHED’ANIMATION//3
41. Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 4
DIAGNOSTIC INVESTIGATEUR
OBJECTIFS :
1. ENTRER DANS LA DÉMARCHE DE CONNAISSANCE
D’UN TERRITOIRE.
2. RÉFLÉCHIR À LA STRATÉGIE À METTRE EN PLACE POUR
ENTRER EN CONTACT AVEC UN TERRITOIRE.
DÉROULEMENT
On sépare le groupe en 2 :
Les uns vont chez le médecin pour un diagnostic santé
complet (c’est obligatoire une fois par an !) Les autres vont
chez l’assistante sociale. Elle est chargée de mettre en place
un diagnostic partagé sur son territoire (ou chez le Maire qui
veut lancer une ABS - Analyse des Besoins Sociaux)
Chaque groupe va réfléchir à partir de petites mises en
scène jouées par les animateurs avec des membres du
groupe (à préparer, matériel…. Il peut être bon d’avoir
prévu un stéthoscope, une blouse blanche, un appareil pour
prendre la tension… Pour l’AS, elle peut projeter les diapos
de l’ABS de Valence).
DÉFINITION :
C’est quoi un diagnostic médical ? Comment le médecin va
s’y prendre ? Pourquoi faire un diagnostic ? Quels outils ?
Les questions ? L’histoire de la personne ? Le moral ? Les
informations chiffrées ? …
C’est quoi faire un diagnostic pour une assistante sociale
? Idem : quels outils ? Quelles questions ? Pour aboutir à quoi ?
L’histoire du territoire ? Les impressions ? Les informations
chiffrées ?
1. Chaque groupe va débroussailler le terrain sous forme de
liste organisée par l’animateur sur un paperboard.
2. Au bout d’une vingtaine de minutes : on inverse les deux
groupes et on complète ce que vient de dire l’autre groupe.
3. On se remet tous ensemble pour se dire : au Secours
Catholique, c’est quoi faire un diagnostic de territoire ?
De quels outils dispose-t-on ? Comment peut-on s’y prendre ?
Est-ce que, comme le médecin, on soigne une maladie ?
Est-ce qu’on va faire comme l’AS ?
C’est quoi la différence au Secours Catholique ?
4. Le groupe peut, à partir de là, mettre en place sa stratégie
pour commencer son travail d’analyse et de connaissance
du territoire.
DURÉE
LIEU / ESPACE
MATÉRIEL
GROUPE
15
personnes
1 heure
un espace libre
Un ABS à projeter,
vidéo-projecteur,
paperboard, feutres,
accessoires pour les
mises en scène.
FICHED’ANIMATION//4
42. Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 5
DU JE AU NOUS
OBJECTIFS :
1. FAIRE CONNAISSANCE AU SEIN D’UN GROUPE.
2. PRENDRE CONSCIENCE DE LA FORCE DU GROUPE SI
LES LIENS ENTRE LES MEMBRES SONT SOLIDES.
DÉROULEMENT
1. L’animateur invite les participants à constituer un cercle
(assez serré, au coude à coude). Il tient dans ses mains une
pelote de laine (l’animateur s’insère lui aussi dans le groupe).
2. L’animateur se présente au groupe (prénom, nom, d’où il
vient etc.). Il lance la pelote de laine à un participant situé en
face de lui dans le cercle. Il garde en main l’extrémité du fil
de laine. Chaque participant est ainsi amené à se présenter
aux autres. Chacun garde en main le fil. Une « toile d’arai-
gnée » est ainsi constituée.
3. Lorsque tout le monde s’est présenté, un deuxième tour
de prise de parole peut commencer, chacun expliquant aux
autres pourquoi il est là, quelle était sa motivation à venir.
Le fil de laine poursuit son itinéraire de l’un à l’autre. Le
maillage continue de se renforcer.
4. L’animateur pose sur la toile d’araignée un ballon et les
participants doivent faire en sorte qu’il ne tombe pas en ten-
dant le fil et en restant tous attentif à cet objectif commun.
5. L’animateur invite tout le monde à s’asseoir et à réfléchir
à ce que le groupe vient de vivre. Qu’est-ce que représente
le fil ? Le ballon ? Qu’est-ce que cela peut nous dire de la
vie de notre groupe ?
DURÉE
LIEU / ESPACE
MATÉRIEL
GROUPE
15 personnes
30 minutes
libre
Une pelote de laine.
Un ballon
FICHED’ANIMATION//5
43. Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 6
LE LIÈVRE ET LA TORTUE
OBJECTIFS :
1. PRENDRE CONSCIENCE DE L’ATTITUDE SOUHAITABLE
POUR L’APPROCHE D’UN TERRITOIRE INCONNU ET DE
SES HABITANTS.
2. PRENDRE CONSCIENCE DE CE QUI PEUT FAIRE OBSTACLE
À LA RENCONTRE.
3. TROUVER ENSEMBLE DES MOYENS DE LE DÉPASSER.
DÉROULEMENT
L’animateur fait reconstituer par le groupe la fable du lièvre et la
tortue. En général, en faisant appel à la coopération et à la mé-
moire de tous, le groupe arrive assez vite à un bon résultat. Cette
fable fait partie du patrimoine culturel français, au moins pour son
sens général.
Si l’animateur a affaire à un groupe qui ne partage pas du tout
cette culture, il pourra simplement raconter l’histoire. Il est possible
que dans d’autres cultures, il existe des histoires analogues.
Les participants se répartissent en deux groupes.
Le premier établit une liste de défauts du lièvre pendant que le
second établit une liste de qualités de la tortue. Les deux listes
sont mises en commun.
L’animateur invite à comparer les méthodes du lièvre et de la
tortue avec l’attitude qui pourrait être adoptée dans une démarche
d’aller vers des habitants ou un territoire inconnus. Les participants
s’expriment à ce sujet.
Cependant, la réalité est plus nuancée. La tortue, tout en conser-
vant ses qualités de ténacité ou d’intelligence est craintive. Au
moindre danger, elle rentre dans sa carapace.
L’animateur invite alors les participants à exprimer ce qui leur fait
peur dans le fait d’aller en terrain inconnu. Une liste est inscrite au
fur et à mesure au tableau.
Lorsque cette expression est terminée, Les participants peuvent
placer, en face de chaque mot exprimant une peur sur le tableau,
un « antidote », une façon de la surmonter.
DURÉE
MATÉRIEL
GROUPE
une quinzaine
de personnes
45 minutes
• un tableau
• des marqueurs
FICHED’ANIMATION//6
44. Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 7
L’ÉLÉPHANT ET LES FOURMIS
OBJECTIF :
1. FAVORISER LE CHANGEMENT DE REGARD.
2. PRENDRE CONSCIENCE DE LA NÉCESSAIRE
COMPLÉMENTARITÉ DANS UN GROUPE.
Pour changer de regard sur le monde, il faut d’abord prendre
conscience que chacun n’en a qu’une vue partielle. Ce n’est
qu’en prenant du recul, en croisant les observations, qu’on
peut prétendre s’approcher de la réalité.
DÉROULEMENT
L’animateur raconte l’histoire « L’éléphant et les fourmis ».
Ayant terminé son récit, l’animateur interroge le groupe :
1) Qu’est-ce qu’un éléphant, d’après vous ?
2) Que remarquez-vous dans cette histoire ?
3) Que pensez-vous de la façon de faire du vieux sage ?
4) En quoi cela nous renvoie-t-il à notre propre expérience ?
5) Donnez des exemples.
6) Choisissez un « éléphant » que vous observez
en ce moment dans votre vie.
DURÉE
LIEU / ESPACE
MATÉRIEL
GROUPE
une quinzaine
de personnes.
30 minutes
Un espace confortable,
calme, propice à l’écoute.
Pourquoi pas, un tapis,
des coussins…
FICHED’ANIMATION//7
L’histoire par écrit. Toute
liberté est donnée, bien en-
tendu, pour que l’animateur
improvise l’histoire à partir
d’une trame semblable,
c’est plus vivant…
45. Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 8
LA MAQUETTE
OBJECTIFS :
1. PERMETTRE AUX PERSONNES DE RÉALISER ENSEMBLE
UNE MAQUETTE DE LEUR QUARTIER.
2. STIMULER LA CRÉATIVITÉ COLLECTIVE.
DÉROULEMENT
Il est nécessaire d’installer au préalable un plan de travail (des
tables par exemple) qui vont être le support de la maquette.
L’animateur commence par délimiter le quartier en définis-
sant avec les participants les rues limitrophes.
Il propose un certain nombre de petits objets, des cubes en
bois, des boites diverses et variées, des kaplas, des car-
tons, des feuilles… (plutôt des objets en volume).
Les personnes s’approprient l’espace et les objets. Le groupe
peut alors commencer à installer des objets, boîtes, cubes qui
représentent les immeubles, les espaces publics, les locaux à
poubelles, l’école, les commerces... Si l’on dispose de boites
de camembert par exemple, on laisse les participants décider
ce que cela peut représenter. Il faut en avoir en nombre suffi-
sant pour que l’on puisse dire, une boite de camembert, c’est
un rond-point par exemple. La construction doit être collective,
l’animateur est garant de cela. Chaque objet posé sur la table
est accompagné d’une parole. Le niveau de précision et de
détail est à définir par le groupe.
> POUR ALLER PLUS LOIN
Il peut être proposé que chaque personne indique où elle
habite dans le quartier et que cela soit signifié concrète-
ment par une «carte de visite» posée sur la maquette au
bon endroit. Chacun peut aussi indiquer depuis combien
de temps il habite cet endroit.
Cette animation peut aussi permettre de repérer ce qu’il
faudrait changer dans l’aménagement du quartier, les lieux
des jeunes, des mamans, des promeneurs de chiens…
Souvent, l’animation se termine par une photo de la maquette.
L’implication de chaque personne à cette création collective est
souvent importante avec une forte connotation affective.
DURÉE
LIEU / ESPACE
MATÉRIEL
GROUPE
12 personnes
1 heure voire plus
FICHED’ANIMATION//8
Une grande
table centrale
Un grand nombre
d’objets, boîtes,
cubes…
46. Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 9
LA SOUPE AU CAILLOU
OBJECTIFS :
1. PRENDRE CONSCIENCE DE LA FORCE DU GROUPE.
2. PRENDRE CONSCIENCE QU’ON PEUT FAIRE BEAUCOUP
À PARTIR DE PEU.
DÉROULEMENT
1. L’animateur réunit le groupe et annonce qu’il va raconter
une histoire : l’histoire de la soupe au caillou.
2. Une fois l’histoire racontée, il invite les participants à
reconstituer les différentes séquences de l’histoire : soit par
oral, soit en les dessinant sommairement dans plusieurs
cases successives (comme une bande dessinée).
3. Il pose au groupe les questions suivantes :
- Qu’est-ce qui a provoqué la participation des villageois ?
- Quel a été le déclic ?
- Est-ce que tout le monde s’est senti concerné par ce
qui s’est passé ?
- Qu’est-ce qui a poussé les villageois à partir, à leur
tour vers les autres villages ?
- Quel parallèle faites-vous avec la situation de votre groupe ?
DURÉE
LIEU / ESPACE
GROUPE
15 personnes
30 minutes
libre
FICHED’ANIMATION//9
Le conte de la
Soupe au Caillou
Un tableau,
des feutres
pour dessiner…
MATÉRIEL
47. Département Recherche Expérimentations Développement
Tel : 04 57 13 81 21 / Courriel : dept.red@secours-catholique.org Fiche d’animation // 10
LES 4 BÂTONS
OBJECTIF :
1. PRENDRE CONSCIENCE QUE SEUL ON NE PEUT
RIEN ET QU’À TOUS, ON EST PLUS FORT.
DÉROULEMENT
Cette animation a deux versions :
1/ LA VERSION CONTÉE :
Un vieil homme, sentant venir sa fin et se faisant du souci
pour l’avenir de sa famille, réunit à son chevet ses quatre
fils qui passaient leur temps à se disputer.
« Avant de vous quitter, j’aimerais vous laisser quelque chose… »
A chacun de ses fils, le vieil homme donna un bâton de bois.
Il leur demanda à tour de rôle de casser le bâton. Chacun
s’exécuta sans difficulté.
Puis le vieil homme pris quatre autres bâtons, il les réunit
et les lia ensemble. Il demanda à nouveau à ses enfants
d’essayer de les rompre. Chacun, à son tour s’y essaya
mais aucun n’y parvint.
Leur vieux père leur dit alors :
« Voici le message que je tiens à vous laisser : en étant
unis, liés les uns aux autres, vous serez forts et vous
pourrez résister là où seuls, vous ne pourrez rien. »
A partir de : Adalberto Barreto et Jean-Pierre Boyer,
L’indien qui est en moi, itinéraire d’un psychiatre brésilien,
Descartes & Compagnie, 1996.
2/ VERSION EXPÉRIMENTÉE :
Les bâtons de bois représentent les personnes.
Les injustices, les inégalités, l’individualisme sont des
causes de souffrance. Tout cela s’accumule, chacun subit
mille douleurs. La personne en arrive à être brisée.
L’animateur prend les bâtons et les casse en deux.
A nouveau, il recommence avec les morceaux restants,
expliquant que les différents malheurs, difficultés, accidents
qui accablent les personnes finissent par les briser. Il conti-
nue de briser les bâtons qui raccourcissent de plus en plus.
L’animateur prend à nouveau plusieurs bâtons qu’il lie
ensemble et demande à un participant de les casser…
Il invite le groupe à échanger sur la signification de cette
histoire pour chacun, pour le groupe et dans la société.
DURÉE
LIEU / ESPACE
GROUPE
15 personnes
10 minutes
libre
FICHED’ANIMATION//10
Des bâtons de bois ou,
à défaut, des crayons
de couleurs différentes.MATÉRIEL
48. GROUPE
DÉVELOPPEMENT SOCIAL
CHANTIER TERRITOIRES URBAINS
Travail collectif réalisé à St
Peray (Ardèche)
- Avril 2013 -
Département Recherche Expérimentations Développement
SECOURS CATHOLIQUE – CARITAS FRANCE