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La Tribune Indépendante des Entrepreneurs de la Finance
No
73 – Eté 2018 – CHF 12.– / E 12.–
w w w.pointdemire.ch
Revue fondée en 1995, 23e
année	 ISSN 1662-6826
Gérance de fortune indépendante &
Normalisation des marchés financiers
		1
Portrait
Pierre-Noël Formigé
Fondateur et CEO
SEQUOIA Group SA
Genève
(➥ suite en page 4)
©KarineBauzin
Pierre-Noël Formigé
Du gestionnaire de fortune indépendant au
prestataire de services pour ses collègues GFI
Depuis les dernières 20 années, la société financière genevoise SEQUOIA a suivi une trajectoire peu ordi-
naire. Au départ, il s’agissait d’une affaire classique de gestion de fortune indépendante (GFI). Dans la
course à l’innovation pour s’adapter aux temps qui changent, elle s’est élargie pour proposer à d’autres
GFI des prestations qu’elle destinait au départ à son propre usage. Pierre-Noël Formigé, son fondateur
et CEO, a surmonté des défis nombreux, bien connus des professionnels de la finance, durant toutes ces
années marquées par un durcissement progressif des contraintes applicables à la gestion de patrimoines.
La montée des coûts, les restrictions légales toujours plus nombreuses, les réglementations de plus en
plus contraignantes et les pressions politiques sur le secteur de la finance helvétique en sont quelques
exemples. Au lieu de se résigner, Pierre-Noël Formigé, tout en continuant à gérer les patrimoines qui
lui ont été confiés, a décidé de s’ouvrir au marché et de faire bénéficier d’autres GFI de ses expériences.
Aujourd’hui, SEQUOIA propose à ses anciens concurrents, devenus ses clients ou même ses partenaires,
des prestations qui couvrent les aspects essentiels de la gestion de fortune indépendante.
Numéro 73 – Eté 2018 – 	 3
Sommaire éditorial
Portrait	Pages
•	 Pierre-Noël Formigé, Fondateur et CEO, SEQUOIA Group SA, Genève
Du gestionnaire de fortune indépendant
au prestataire de services pour ses collègues GFI	 1, 4, 5, 14 et 15
Éditorial
•	 Vers une normalisation des économies	 3
Ingénierie patrimoniale et gestion d’actifs
•	Les obligations convertibles demeurent une exposition
intéressante dans un contexte de hausse des taux	 6
Gérance de fortune indépendante
•	L’ARIF : futur organisme de surveillance	 8
•	Théorie et pratique de la gestion de fortune indépendante	 9
Gestion des risques & géopolitique
•	L’endettement des ménages aux Etats-Unis…
catalyseur méconnu de la prochaine crise ?	 10
Aspects économiques et financiers
•	 Chronique financière :
La confiance et le devoir de rendre compte	 11
Forum
•	Ratings et perspectives conjoncturelles	 12
•	Marché du travail	 12
•	Accord de libre-échange AELE-Philippines	 12
•	 Note d'humeur : Des millions de ­banquiers centraux	 12
•	La vie des entreprises : Swiss Circle rejoint MV Invest	 13
•	 Echos des affaires et de l’économie :
Business Club Belgo-Luxembourgeois en Suisse	 13
•	Libres propos : Vers la disparition des assurances complètes ?	 13
Prochain numéro : automne 2018
Clôture de la rédaction : 1er
septembre 2018
Vers une normalisation des
économies
« La géopolitique est une constante en éco-
nomie », écrivait François Meylan, en titre
de sa chronique, dans notre premier cahier
de 2018. Il convient dès lors de toujours
bien appréhender ce facteur lorsque l’on se
hasarde à faire des prévisions économiques,
plus encore des pronostics boursiers. Tout au
long de ce printemps les événements poli-
tiques se sont soudainement accélérés, partout dans le monde.
D’abord sur le Vieux Continent avec des changements de gouver-
nements, impensables il y a peu encore, intervenus brusquement
au tout début juin en Espagne et, peu après, en Italie. Puis ce
fut au Québec, dans la cadre du G7 - là où le Président français
comptait en imposer aux Américains - que les représentants des
six plus grandes puissances occidentales alliées traditionnelles
des Etats-Unis, subirent un très violent affront, après que le Pré-
sident Trump se soit abruptement désisté du communiqué final
qu’il venait laborieusement de signer avec les autres membre du
G7. Du coup, la mésentente politique ne restait plus seulement
verbale. En se concrétisant, elle ouvrait la porte aux risques très
réels d’une nouvelle escalade en matière de guerre commerciale
et économique.
Mais l’on sait que cette façon déconcertante de négocier est aussi
l’une des tactiques favorites du Président américain. Donald Trump
préfère la négociation directe, l’approche bilatérale, plutôt que les
discussions sans fins, les compromis boiteux, comme ceux qui sou-
vent se prennent dans le cadre de négociations multilatérales infi-
nies. Le Président américain est avant tout un homme d’affaires,
qui suit d’abord son instinct et comprend rapidement les moti-
vations de la partie adverse. Cette redoutable efficacité, Donald
Trump l’a démontrée ce 11 juin, en rompant avec le G7, puis en
mettant directement le cap, depuis le Canada, sur Singapour pour
y rencontrer Kim Jong-un, le jeune mais terrible dictateur de la
Corée du Nord. Ce tête-à-tête et la longue poignée de mains du
12 juin 2018 entre le chef de la première puissance mondiale et
le leader d’un pays bandit, un leader qui passait pour un fou, un
illuminé aux yeux de beaucoup, et surtout, qui était l’ennemi juré
des Etats-Unis, ont constitué l’événement géopolitique majeur
de cette fin de printemps, sans doute même de cette décennie.
Pour l’heure, il est naturellement difficile d’en évaluer déjà les
retombées. De part et d’autre on peut dire que c’est là un acte
courageux ; il donne de l’espoir non seulement à toute la péninsule
coréenne qui est toujours en état de guerre, mais à l’Asie en parti-
culier et au monde entier. Si les engagements oraux de ce Sommet
se concrétisent, il devrait s’en suivre un relâchement progressif des
tensions militaires, un retour graduel à la paix dans le monde et
une normalisation de toutes les économies.
Il est en tous cas certain que la démarche réussie du président amé-
ricain a fait se détourner pour un temps l’attention portée aux fac-
teurs économiques habituels. Le relèvement graduel du loyer de
l’argent aux Etats-Unis et la remontée concomitante de l’inflation
sont considérés aujourd’hui comme des points positifs ; dès lors, les
marchés financiers, y compris les marchés obligataires, ne semblent
pas s’en soucier. Bien au contraire ! En Suisse également, avec une
prévision en hausse de la croissance qui devrait se situer à au moins
2,3% cette année, en raison de l’affaiblissement de franc, tout
semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le taux de
chômage lui aussi est en recul, tout au moins selon les calculs qu’en
donne le SECO, des calculs qui ne tiennent pas forcément compte
de ceux qui, toujours en quête d’un emploi, ne sont plus pris en
considération dans les statistiques.
Jean-Pierre Michellod, Directeur de la publication
Editeur : Association Point de Mire Edition, Genève | Administration,
abonnements et gestion des annonces : Point de Mire – 9, rue de Candolle,
CP 5340 – 1211 Genève 11, Tél. 022 550 2945, E-mail : info@pointdemire.ch –
www.pointdemire.ch | Directeur de la publication : Jean-Pierre Michellod |
Rédacteur en chef : Daniel Stanislaus Martel | Rédacteur associé : Maurice
Baudet | Ont également participé à la rédaction de ce numéro : Norberto
Birchler, Philippe Garoflid, Stéphanie Hodara El Bez, François Meylan, Bernhard
Wenger, Pasquale Zarra | Crédit photos : Maurice Baudet, Karine Bauzin,
Daniel S. Martel, François Meylan, Jean-Pierre Michellod et divers contributeurs
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Tous les droits sont réservés. Toute réimpression, copie de texte ou d’annonce,
ainsi que toute utilisation sur des supports optiques ou électroniques, sont
soumis à l’approbation préalable de la rédaction.
4	 Numéro 73 – Eté 2018 – 	
Portrait	 (➥ suite de la page 1) Pierre-Noël Formigé, SEQUOIA Group SA
SEQUOIA Group SA est ainsi deve-
nue une holding financière qui
réunit 35 personnes et chapeaute
trois entités. SEQUOIA Advisory
SA (anciennement SEQUOIA
Asset Management SA) se foca-
lise sur la logistique et les services
d’accompagnement et de support
destinés aux gestionnaires de for-
tunes et de fonds. SEQUOIA Advi-
sory SA jouit d’une large expé-
rience, d’accords, de réseaux et
de systèmes informatiques opti-
misés depuis sa création ; elle met
également une équipe de spé-
cialistes à disposition des clients
qui la mandatent. Ceci lui donne
la crédibilité, la légitimité et les
bases nécessaires pour servir au
mieux ses clients et partenaires.
SEQUOIA Wealth Management
SA, la deuxième société, se dédie
à la clientèle privée et au Family
Office. SEQUOIA Wealth Manage-
ment SA est le premier «client» de
SEQUOIA Advisory SA. Elle permet
en outre aux GFI ou aux autres
gestionnaires qui se lancent, qui
ne souhaitent pas ou ne peuvent
pas mettre en place leur propre
structure juridique et qui veulent
conserver leur liberté de mouve-
ment, de choix et de rémunéra-
tion, tout en respectant les direc-
tives réglementaires et juridiques
du moment, de jouir d’une plate-
forme novatrice répondant à tous
ces critères. Le suivi comptable
et fiscal des sociétés du groupe
SEQUOIA, de ses membres, de
ses partenaires et de ses clients
est assuré par la troisième entité
du groupe, WEALTHINGS SA, qui
a été fondée en partenariat avec
Patrick Thiebaud, ancien direc-
teur d’Arthur Andersen.
Ces trois entités offrent des pres-
tations à forte valeur ajoutée,
cohérentes et modulables, com-
prenant notamment la sous-trai-
tance d’opérations techniques et
répétitives, le partage de locaux,
ou encore l’accès au vaste réseau
de compétences externes indis-
pensables à tout GFI. Elle permet
aux GFI, dans la majorité des cas,
d’augmenter leurs revenus de
façon significative grâce à la fédé-
ration des masses et volumes sous
gestion ainsi qu’aux procédés
internes d’optimisation des coûts
et revenus. SEQUOIA se définit
comme un « one stop shop », ou
interlocuteur unique pour GFI.
Un gestionnaire peut devenir
partenaire ou même associé du
groupe, et ainsi multiplier ses
forces et renforcer sa position au
sein de SEQUOIA Group SA.
En financier talentueux et averti,
Pierre-Noël Formigé continue à
faire bénéficier les GFI de sa riche
expérience, tout en la partageant
et la confrontant avec d’autres
professionnels. Pour en savoir
davantage, nous l’avons rencon-
tré dans ses nouveaux bureaux
genevois, Rue de Jargonnant 2,
qu’il occupe depuis ce printemps.
Ecoutons-le !
Point de Mire : Les gérants de
fortune indépendants (GFI) sont
forcés de s’appuyer sur différents
partenaires, et, en particulier,
bien entendu, sur leurs banques
dépositaires. Pour votre part,
vous vous positionnez comme
une « plateforme au service des
GFI ». Concrètement, quelles sont
en fait vos prestations et, pour
un GFI, quel est l’intérêt principal
d’y adhérer ?
Pierre-Noël Formigé : En effet,
les GFI tels que nous les connais-
sons sont une particularité suisse
qui vise à offrir des prestations
financières sur mesure à des
clients privés ou institutionnels,
de façon indépendante et avec
le moins de conflits d’intérêts
possibles. Il était jusqu’à pré-
sent relativement facile d’établir
une société financière en Suisse,
cependant les nouvelles régle-
mentations nationales et inter-
nationales sont en train de for-
tement modifier la donne. C’est
dans ce cadre que nous avons
pris les devants. Nous avons donc
façonné notre groupe avec le
conseil d’auditeurs et d’avocats
spécialisés pour que SEQUOIA
devienne une plateforme indé-
pendante permettant aux GFI
de pérenniser leurs objectifs pre-
miers : la relation humaine avec
leurs clients, la liberté d’action,
l’indépendance financière et
l’offre d’un service à vraie valeur
ajoutée. Pour cela, SEQUOIA tra-
vaille avec de nombreux pres-
tataires de services comme les
banques dépositaires qui sont
elles-mêmes amenées à modifier
leurs offres et structures pour
répondre aux demandes toujours
plus pressantes des régulateurs,
du marché et donc des clients.
L’activité de GFI n’était jusqu’à
présent pas ou peu réglementée
ni vraiment reconnue en Suisse ;
elle va le devenir dans les mois
qui viennent, et va donc pouvoir
prendre un réel essor au sein du
tissu financier suisse. Naturelle-
ment, il va falloir que les acteurs
qui forment ce nouveau marché
de GFI répondent à des critères
beaucoup plus élevés, dont plus
de 70% des acteurs à ce jour ne
sont pas dotés. SEQUOIA se posi-
tionne donc pour aider ces GFI
à répondre au cadre juridique
et réglementaire imposé par les
lois et directives telles que LSFin,
LEFin, MiFID II, etc. En étant
membres de SEQUOIA, les GFI
répondent aux exigences régle-
mentaires. Les GFI ont également
accès aux espaces de travail com-
muns ou séparés, aux équipes de
back-office, de middle office et
de gestion, aux logiciels agréés
de consolidations de comptes, de
reporting, de gestion des risques,
de suivi d’ordres, de cartographie
de clients, et aux services de com-
pliance. SEQUOIA est également
à même d’offrir un réseau de
prestataires et d’accords qui per-
mettent à tout GFI membre de la
plateforme SEQUOIA d’optimi-
ser ses coûts et d’augmenter ses
revenus. L’intérêt principal d’ad-
hérer à SEQUOIA est simplement
d’éviter aux GFI de devenir des
hommes orchestre, de leur per-
mettre de se concentrer sur leur
vrai métier et de mieux gagner
leur vie tout en respectant l’envi-
ronnement réglementaire actuel
et en restant maîtres de leurs
emplois du temps ainsi que de
leurs revenus.
PdM : Au départ vous étiez un
GFI classique. Qu’est-ce qui vous
a fait vouloir offrir des presta-
tions à d’autres intermédiaires
financiers, en sus de vos propres
activités ?
P-N.F. : Les premières raisons pour
lesquelles nous nous sommes
orientés vers des prestations à
d’autres intermédiaires finan-
ciers découlent de l’expérience
acquise dans le monde financier
anglo-saxon et de la demande
récurrente d’autres GFI qui sou-
haitaient bénéficier de cette
©KarineBauzin
De gauche à droite : Elena Schaffter (assise), Patrizia Filipowski, André Keller,
Pierre-Noël Formigé, Mathieu Chacun (assis), Vincent Python, Anastasia
Qerimi, Kristijan Kraljevic, Ernesto Tlapanco Villalpando, Eric Devillaire
Numéro 73 – Eté 2018 – 	 5
Portrait
expertise. Après avoir travaillé
dans une banque d’affaires d’im-
portance mondiale à Londres et à
New York, lorsque je suis revenu
à Genève, je me suis aperçu que
le métier de GFI en Suisse était
bien différent de ce que j’avais
pu observer. A Genève, l’accent
semblait reposer sur la relation
humaine avec son client, alors
qu’au Royaume-Uni ou aux Etats-
Unis, l’offre des conseillers en
patrimoine était plus orientée
sur la performance et le service à
forte valeur ajoutée que l’on ne
pouvait prodiguer qu’avec une
structure adéquate, composée
d’au moins six personnes et de
systèmes informatiques perfor-
mants. De plus, nous avons été
rejoints par des gestionnaires
de fonds, qui souhaitaient se
focaliser sur leur trading et
nous laisser gérer toute la par-
tie administrative et opération-
nelle. Nous avons donc investi
dans des équipes et un réseau
de prestataires institutionnels à
partir de 2004. SEQUOIA a donc
pu offrir très tôt des familles de
fonds qu’elle donnait en gestion
à des gestionnaires internes ou
externes dont SEQUOIA suivait
l’activité en temps réel, avec
contrôle du risque. Par la suite,
le même modèle a été offert à
des gestionnaires indépendants
(GFI) afin de leur permettre
de se concentrer sur la relation
humaine avec leurs clients et
donc de nous laisser gérer toute
la partie opérationnelle et régle-
mentaire sous-jacente.
PdM : Vous proposez aux GFI des
prestations, des conseils et des
partenariats. Est-ce que vous
pourriez nous en dire plus ?
P-N.F. : SEQUOIA est un prestataire
suisse de solutions financières glo-
bales en gestion de fonds et de
patrimoine. SEQUOIA assiste les
institutions financières, les conseil-
lers en placement et les Family
Offices suisses et étrangers et les
aide à créer et gérer le patrimoine
de leurs clients. Pour cette raison,
SEQUOIA a vocation à fédérer
autour d’elle des prestataires/par-
tenaires que SEQUOIA va mettre
en lien avec les membres de sa
plateforme tout en assurant la
logistique et le risque qu’une telle
relation implique. Les prestations
proposées comprennent : une
place de travail au sein d’un envi-
ronnement dynamique et syner-
gique ; des services administratifs
et de réception ; des services de
conseil en gestion de portefeuille ;
des services d’assistanat en Front,
Middle et Back Office ; des ser-
vices de Legal & Compliance ; des
services de gestion des risques ; la
mise à disposition d’un PMS, d’un
CRM et d’une Infrastructure IT ; la
mise à disposition d’un réseau per-
mettant d’augmenter ses revenus ;
d’un accompagnement marketing
et promotionnel si souhaité.
Lorsque le chiffre d’affaires
annuel récurrent généré par un
GFI en faveur de la plateforme
SEQUOIA s’élève à plus de CHF
500’000.00, le GFI peut à cer-
taines conditions devenir action-
naire de la plateforme SEQUOIA
et donc bénéficier également
du développement des autres
membres de la plateforme.
PdM : Concernant vos parte-
nariats ou associations, les GFI
qui choisissent cette option ne
perdent-ils pas l’un de leurs
grands atouts, c’est-à-dire leur
autonomie ?
P-N.F. : Non, c’est là justement
le grand attrait de SEQUOIA.
SEQUOIA a été structurée pour
préserver l’autonomie des
membres qui la forment. En effet,
les GFI qui sont « powered by »
SEQUOIA ont la liberté de quitter
SEQUOIA à tout moment, avec
un bref préavis. Les GFI qui sont
employés par SEQUOIA peuvent
également reprendre leurs clients
et quitter SEQUOIA, avec le même
préavis. Tout est fait au sein de
SEQUOIA pour que chacun de ses
membres, personnes physiques
(employés) ou personnes morales
(sociétés), puisse agir de façon
autonome tout en respectant le
cadre légal et réglementaire qui
nous est imposé (surveillance et
autorégulation).
SEQUOIA a été struc-
turée pour préserver
l’autonomie des SES
membres
PdM : Dans le cadre des presta-
tions que vous offrez par le biais
de votre plateforme, comment
abordez-vous le risque, la com-
pliance et la réglementation ?
Est-ce le même processus que
celui que vous appliquez dans le
cadre de vos propres activités de
gestionnaire de patrimoine ?
P-N.F. : Dans le processus d’accep-
tation de nouveaux membres de
la plateforme ainsi que du suivi
de l’activité de ces membres, il est
évident que nous devons appli-
quer des règles strictes, conformes
aux dispositions légales et aux
règlements de la FINMA. Le
risque d’une plateforme telle que
SEQUOIA réside en grande partie
dans l’activité des membres qui
la composent. Il est primordial
de s’assurer que les acteurs et
membres de SEQUOIA respectent
en tous points les règles de bonne
conduite. C’est là un très grand
challenge pour SEQUOIA car il
est difficile de suivre les faits et
gestes de tous ses membres, sans
parler des activités qui ne sont pas
directement liées à SEQUOIA mais
se reflètent sur la réputation et le
professionnalisme.
PdM : Comment sélectionnez-­
vous les GFI qui souhaitent
re­joindre votre plateforme ?
P-N.F. : Le processus de sélection
de nos membres est encore très
ouvert, en particulier parce que
les principales lois affectant en
profondeur les GFI (LSFin, LEFin)
ne sont pas encore en vigueur. Par
conséquent, la demande pour une
plateforme telle que SEQUOIA
est loin d’avoir atteint son point
culminant. Dans l’attente d’une
entrée en vigueur de la loi,
SEQUOIA cherche avant tout des
membres proactifs, capables de
générer un chiffre d’affaires leur
permettant de vivre et de payer
les prestations qu’ils utilisent sur
la plateforme SEQUOIA. Les GFI
qui nous rejoignent actuellement
sont des gestionnaires qui s’oc-
cupent de 20 à 150 clients, avec
une masse sous gestion de CHF 20
Mio à CHF 300 Mio. SEQUOIA n’a
pas de zone géographique de pré-
dilection, même si ses membres
actuels sont particulièrement
actifs du côté des pays émergents.
CUSTODIANS,
NAV
CALCULATION
MARKET FEED
UPDATES
CRM
YOU
Anywhere in
the World
SIMULATION AND
ANALYSIS
REPORTING
POSITION HOLDING,
TRADING
OPERATIONS CONTROL
COMPLIANCE
FEES AND RETROCESSIONS
CALCULATION
SHADOW ACCOUNTING
BROKERS,
DEALING
DESK AND
TRADING
PLATFORMS
(➥ suite en page 14)
Sequoia - The Advanced and Mobile Portfolio Management System
Source: SEQUOIA Group SA
6	 Numéro 73 – Eté 2018 – 	
Ingénierie patrimoniale et gestion d’actifs
s’associent à une hausse des marchés
actions, on se trouve dans l’univers
le plus favorable. Nous nous éloi-
gnons aujourd’hui graduellement
de cet environnement sur fond de
normalisation des politiques moné-
taires, en particulier aux Etats-Unis.
Mais il est peut-être encore trop tôt
pour dire que le cycle des marchés
actions est déjà terminé.
Par ailleurs alors que les spreads de
crédit commencent à s’écarter il est
intéressant de noter que le risque
crédit des obligations par rapport
aux actions est plus limité car elles se
situent au même rang pari pasu que
les obligations séniors traditionnelles.
Qu’est-ce qu’une obliga-
tion convertible ?
L’obligation convertible est un titre
de dette à revenu fixe qui allie les
propriétés des obligations et des
actions. Tout comme une obligation
classique, l’obligation convertible
distribue périodiquement un cou-
pon fixe et peut être remboursée à
une date d’échéance définie. Elle a
également en commun avec les obli-
gations d’entreprises classiques cer-
tains risques tels que le risque de cré-
dit lié à l’émetteur et le risque induit
par la variation des taux d’intérêt.
Elle se distingue en revanche de
l’obligation d’entreprise tradi-
tionnelle par la clause optionnelle
dont elle est dotée et qui donne à
son détenteur la possibilité, mais
non l’obligation, de convertir son
titre en un nombre défini d’actions
de la société. Ces actions sont en
principe, mais pas nécessairement,
émises par la même entreprise que
celle qui émet l’obligation.
La convexité des
convertibles
Les investisseurs utilisent les obli-
gations convertibles pour leurs
caractéristiques en termes de
convexité, c’est-à-dire la non-li-
néarité de leur performance entre
phase haussière et phase baissière.
La convexité plus élevée offre un
plancher qui limite le risque bais-
sier si la qualité de crédit de l’émet-
teur obligataire reste solide. Cette
caractéristique peut être clé dans
un contexte de marché plus volatil
comme en 2018. Lors de la baisse
brutale des marchés du début d’an-
née, les obligations convertibles
ont démontré cette capacité à
réduire les performances négatives
et à rebondir rapidement.
Phase du cycle et hausse
des taux
Les obligations convertibles sont
propulsées par différents moteurs.
Si la baisse des rendements et la
contraction des spreads de crédit
Les obligations convertibles sont
aussi généralement considérées
comme un moyen d’amortir les
effets de la hausse des taux. Elles
ont tendance à mieux se compor-
ter grâce à leur clause optionnelle.
En effet, les contextes de hausse
des taux coïncident souvent avec
une amélioration de la conjonc-
ture économique, ce qui est géné-
Les obligations convertibles
demeurent une exposition
intéressante dans un contexte
de hausse des taux
n Bernhard Wenger, Résponsable SPDR ETFs, Suisse, State Street Global Advisors (SSGA), Zurich
Les obligations convertibles qui allient les propriétés des obligations et des
actions offrent aux investisseurs une exposition présentant des caractéristiques
uniques. Grâce à cet instrument créé dans les années 1860 pour financer l’in-
dustrie ferroviaire américaine, l’émetteur est en mesure d’emprunter à des
taux intéressants tandis que l’investisseur peut participer au développement
de la société en exerçant une option qui lui permet de convertir ses obligations
en actions. Dans une phase de croissance économique qui nécessite une nor-
malisation des politiques monétaires avec une remontée des taux court terme,
cette classe d’actif a tendance à bien se comporter.
Source : Bloomberg Finance L.P. au 15 mai 2018
Past performance is not a guarantee of future results. Index returns reflect capital gains and losses, income, and
the reinvestment of dividends. Performance returns for periods of less than one year are not annualized.
Bernhard Wenger, Directeur
Commercial Suisse de State
Street Global Advisors (SSGA),
dirige la vente et le Business
Development de la gamme
SPDR ETFs, qui se focalise sur les
stratégies Fixed Income, Secto-
rielles et Smart Beta. Avant de
rejoindre SSGA, Bernhard Wen-
ger a occupé durant cinq ans plu-
sieurs postes chez ETF Securities,
en particulier celui de Directeur
Commercial Europe en charge
des activités vente et Business
Development. Auparavant, il a
occupé plusieurs postes à respon-
sabilité au sein des banques Mor-
gan Stanley, HSBC et BNP Pari-
bas. Il est diplômé d’un Master
en Management Européen de
l‘ESCP Europe (Paris-Oxford-Ber-
lin). SSGA est le 3e
gérant d’actifs
et ETF Provider au monde.
Numéro 73 – Eté 2018 – 	 7
Ingénierie patrimoniale et gestion d’actifs
ralement favorable aux actions et
au crédit plus largement.
Il faut noter que la faible sensibilité
au risque de taux d’intérêt des obli-
gations convertibles mondiales pro-
tège particulièrement bien dans les
contextes de hausse des rendements
à long terme. Les taux à court terme
ne réagissent pas toujours instan-
tanément et il se peut que les ren-
dements à plus long terme les pré-
cèdentdanslahausse.Lorsqu’àlafois
les rendements à court et long terme
montent, les obligations convertibles
peuvent contribuer à compenser les
tensions sur la performance.
Lors des périodes passées de hausse
des taux courts et de remontée des
rendements, les obligations conver-
tibles ont démontré de bonnes per-
formances relatives par rapport à
certains indices obligataires crédit
en particulier. Le tableau ci-dessous
met en exergue quelques périodes
de remontée des taux directeurs
aux Etats-Unis et/ou d’augmen-
tation des rendements dans un
contexte de hausse de l’inflation.
Souvent signe d’une phase plus tar-
dive du cycle économique qui com-
bine une expansion modérée de
l’économie et une situation proche
du plein emploi. Dans ce contexte,
les indices de sentiment sont plus
élevés et l’inflation augmente.
Que ce soit lors du “taper tantrum”
il y a cinq ans ou plus récemment
lors de la phase de reflation au der-
nier trimestre 2016 ou encore depuis
décembre 2017, ou même lors de la
dernière période de hausse des taux
aux Etats-Unis (2004-2006) les indices
d’obligations convertibles ont dé­
montré leur capacité à protéger par-
tiellement contre l’effet négatif de la
sensibilité au risque de taux.
Conclusion
Nous estimons être dans cette phase
du cycle économique qui voit les
politiques monétaires se normaliser
alors que le cycle mature. Ces phases
ont historiquement été bénéficiaires
aux obligations convertibles dans
l'univers obligataire. Cependant, la
volatilité peut revenir rapidement,
comme nous l'avons expérimenté
plusieurs fois cette année. Les carac-
téristiques hybrides des obligations
convertibles en font un instrument
particulièrement adapté pour navi-
guer à travers cette phase en 2018.
Avertissement
Exclusivement destiné aux inves-
tisseurs professionnels.
L’information fournie ne constitue
pas un conseil en investissement tel
que ce terme est défini par la règle-
mentation suisse applicable et elle ne
pourrait être invoquée en tant que
telle. Elle ne doit pas être considérée
comme une sollicitation d’achat ou
une offre de vente d’investissement.
Déc-17 à
Mai-18 (%)
Oct-16 à
Mars-17 (%)
Sep-15 à
Déc-15 (%)
Mai-13 à
Juin-13 (%)
Mars-04 à
Juin-06 (%)
Jan-06 à
Juin-06 (%)
Oct-04 à
Avr-05 (%)
Mars-04 à
Juin-04 (%)
TR Qualified Global (Cvt) 2.10 2.95 1.59 -0.54 12.85 7.46 2.05 -2.21
TR Global Focus (Cvt) 0.28 0.92 1.98 -1.14 10.15 6.40 1.44 -1.69
MSCI ACWI NR (Eq) 3.01 8.18 5.03 -2.62 31.68 6.13 7.14 0.36
Global High Yield BB-B -1.15 2.77 -0.68 -3.90 15.29 3.90 2.62 -1.10
Global Corporate IG -2.51 -2.65 -0.82 -4.94 4.99 1.80 5.37 -3.02
US Crossover (BBB-BB) -1.84 2.23 -0.70 -4.06 8.10 1.54 1.81 -2.53
Rates & Yields changes
Déc-17 à
Mai-18 (%)
Oct-16 à
Mars-17 (%)
Sep-15 à
Déc-15 (%)
Mai-13 à
Juin-13 (%)
Mars-04 à
Juin-06 (%)
Jan-06 à
Juin-06 (%)
Oct-04 à
Avr-05 (%)
Mars-04 à
Juin-04 (%)
Fed Funds 0.50 0.50 0.25 0.00 4.25 1.00 1.00 0.25
US 10y Yield Change 0.57 0.79 0.23 0.86 1.30 0.75 0.01 0.75
DE 10y Yield Change 0.10 0.45 0.04 0.52 0.14 0.76 -0.63 0.39
Source : State Street Global Adivsors ; Bloomberg Finance L.P. au 25 mai 2018
Past performance is not a guarantee of future results. Index returns reflect capital gains and losses, income, and
the reinvestment of dividends. Performance returns for periods of less than one year are not annualized.
8	 Numéro 73 – Eté 2018 – 	
gérance de fortune indépendante
de services financiers. En outre sur la
demande du client, des informations
sur les montants effectivement reçus
doivent être fournies.
L’exposé de Madame Yvonne Lenoir-
Gehl, Head of Group Regulatory
Office Organization de la Banque
Pictet de Genève, explique à nos
membres pourquoi un gestionnaire
de fortune actif en Suisse doit res-
pecter les règles MIFID II. C’est parce
que la plupart de ses clients sont
européens et qu’en cas de passage
devant les tribunaux, ce n’est pas les
lois suisses qui s’appliqueront mais
bien les lois européennes. Le respect
de MIFID II n’entraîne aucune recon-
naissance de facto d’un gérant suisse.
Les lois européennes protègent
donc les consommateurs européens.
Même si la ligne de défense devait se
baser sur la « reverse sollicitation »,
avec les moyens technologiques
d’aujourd’hui, n’importe quel client
peut facilement prouver que son
gestionnaire l’a au moins appelé une
fois, ce qui fera tomber cet argument
et mettra le gérant dans la juridiction
des juges étrangers.
En ce qui concerne les membres de
l’ARIF, une partie importante des obli-
gations de MIFID II sont déjà remplies,
si les standards de l’ARIF sont respectés.
Pour conclure l’après-midi, l’anima-
teur souligne que si les gestionnaires
de fortune et les trustees respectent
scrupuleusement les règles de l’ARIF
(Directives et Code de déontologie),
ils ont déjà une bonne avance sur la
mise en œuvre des obligations qui
découleront des futures lois.
Les membres de l’ARIF concernés
sont donc déjà bien armés pour
assurer leur passage dans le futur
OS, notamment les trustees pour
lesquels, l’ARIF a émis déjà depuis
2012 une Directive spéciale destinée
aux trustees, fondations et assimilés,
(Directive 3b) pour les aider dans
l’identification du cocontractant et
de l’ayant droit économique.
L’ARIF :
Futur organisme de surveillance
n Norberto Birchler, Directeur, membre du Comité de l’ARIF et membre du Groupe de travail – ARIF futur OS, et Maître
Stéphanie Hodara El Bez, Associée chez Altenburger Ltd legal + tax, membre du Comité de l’ARIF et Responsable du
Groupe de travail – ARIF futur OS
Le mardi 8 mai et le jeudi 31 mai 2018, l’ARIF a organisé deux de ses forma-
tions sur le thème « LSFin/LEFin ». Le but principal de ces deux séances (la
première en français, la deuxième en anglais) et regroupant près de 250 per-
sonnes, était de présenter à nos membres gestionnaires de fortune et/ou trustees
les préparatifs que l’ARIF a déjà entrepris afin de pouvoir demander, en temps
voulu, l’autorisation en tant qu’organisme de surveillance (OS) dans le cadre
de la LSFin/LEFin. Le rôle de l’OS sera d’assurer la surveillance courante des
établissements financiers, qui auront obtenu une autorisation de la FINMA et
qui seront membres de l’ARIF.
qui restent assujettis à la
LBA. Afin de permettre à
tous les nouveaux établis-
sements agréés de respecter
entièrement leurs obligations,
l’ARIF prépare une formation métier
et réglementaire pour les gérants de
fortune et les trustees, en collabo-
ration avec un institut de formation
reconnu. La loi prévoit également la
création d’un organisme de média-
tion : un partenariat de l’ARIF avec
un organisme reconnu est en prépa-
ration. La structure de l’ARIF en tant
qu’OS dépendra de la version finale
des ordonnances et ne pouvait donc
être présentée lors de la conférence.
Maître S. Hodara a ensuite présenté
les obligations pour les établisse-
ments soumis à la LSFin, notamment
les règles de conduite à observer
pour la fourniture de services finan-
ciers telles que la classification des
clients, l’obligation de formation
continue et de perfectionnement,
l’obligation d’information, la véri-
fication du caractère approprié et
de l’adéquation des services finan-
ciers (suitability et appropriateness),
l’obligation d’établir des documents
et de rendre compte, etc. Les clients
devront être classés en plusieurs
catégories, chacune de ces catégo-
ries pouvant ensuite encore choisir
entre un opting-in et un opting-
out. La suitability et l’appropriate-
ness impliquent que l’établissement
financier devra se renseigner sur
les connaissances et l’expérience du
client, établir sa situation financière
et définir avec lui les objectifs de pla-
cement. En ce qui concerne les rému-
nérations perçues de tiers, celles-ci
ne sont pas interdites, mais sont
soumises à des conditions. Le client
doit être informé du type et de l’am-
pleur de cette rémunération et avoir
renoncé à la percevoir ; cela doit être
fait préalablement à la fourniture
Le séminaire était articulé en trois
interventions. Un représentant de la
FINMA, a présenté en premier lieu la
LEFin et sa mise en œuvre. Les faits
présentés se basent sur le projet de loi
actuel de la LEFin (pas encore accepté
par le Parlement lors de la rédaction
de cet article, et susceptible de modi-
fication). En introduction, le repré-
sentant de la FINMA a présenté la
situation actuelle des intermédiaires
financiers (IF) du secteur paraban-
caire (Art. 2, al. 3 LBA). Ces IF peuvent
actuellement choisir d’être surveillés
soit par la FINMA, en optant pour
un assujettissement direct (IFDS),
soit devenir membre d’un organisme
d’autorégulation tel que l’ARIF.
Nous sommes tous
concernés par la LSFin
Actuellement environ 39% des IF,
selon Art. 2, al. 3 LBA, pratiquent la
gestion de fortune, alors que seu-
lement 3% sont actifs en tant que
trustee. Ces chiffres, issus de la conso-
lidation des données fournies à la
FINMA par les organismes d’autoré-
gulation (OAR) indiquent qu’environ
3’000 intermédiaires financiers seront
concernés par l’introduction des
LSFin/LEFin et devront donc deman-
der une autorisation à la FINMA. Ces
intermédiaires financiers deviendront
alors des établissements financiers
(EF) et seront soumis à un audit de
type prudentiel. Le représentant de
la FINMA a ensuite présenté les délais
transitoires qui prévoient que les OS
devront être reconnus dans un délai
de six mois après l’entrée en vigueur
de la loi, que les gérants et les trus-
tees auront un délai de six mois pour
s’annoncer auprès de la FINMA et que
celle-ci aura un délai de trois ans pour
les autoriser. En ce qui concerne les
IFDS, ceux-ci auront un délai d’un an
pour s’assujettir à un des
OAR restant. Ces délais
pourraient être simplifiés.
En résumé, les gérants de for-
tune, les trustees et les essayeurs de
commerce seront désormais soumis à
une autorisation directe octroyée par
la FINMA. Les IFDS et les membres
des OAR exerçant une de ces activités
devront obtenir une autorisation de
la FINMA, et le statut d’IFDS dispa-
raîtra. Ces derniers devront adhérer
à un OS ou à un OAR. Les délais tran-
sitoires devront être respectés.
Dans un deuxième temps, Maître Sté-
phanie Hodara, de Altenburger Ltd
legal + tax, membre du Comité de
l’ARIF, a présenté le projet de l’ARIF
en tant qu’OS. Celui-ci assurera la sur-
veillance courante des nouveaux éta-
blissements financiers autorisés par
la FINMA. Cela implique le contrôle
du respect des conditions d’autorisa-
tion LSFin, des obligations LBA ainsi
que des règles de conduite (LEFin).
Tout ce qui dépasse la surveillance
courante sera de la compétence de la
FINMA. Les OS n’auront pas, en l’état
actuel du projet de loi la possibilité
de sanctionner leurs assujettis en cas
de violation, mais devront annoncer
ces dernières à la FINMA et c’est vrai-
semblablement l’Enforcement de la
FINMA qui prendra le relais.
L’ARIF – votre partenaire
pour la transition
En ce qui concerne l’ARIF, celle-ci
a mis sur pied un groupe de travail
qui a réfléchi à ce qui doit être fait :
dans un premier temps l’OS assis-
tera ses membres pour déposer leur
demande d’agrément, en assurant
simultanément la surveillance cou-
rante des gérants de fortune et des
trustees sans oublier celles des IF
Norberto Birchler, Président
de l’ARIF, est membre du
Groupe de travail – ARIF futur
OS. Il est également Conseil-
ler municipal PLR à Collonge-­
Bellerive. Une biographie plus
détaillée se trouve dans le
Point de Mire no 71, page 10.
Numéro 73 – Eté 2018 – 	 9
Gérance de fortune indépendante
m’ont permis d’acquérir une solide
base théorique utilisable comme outil
de réflexion. Aucun modèle ne rem-
placera cependant l’expérience du
contact quotidien avec les gérants, et
le fait de rester constamment dispo-
nible et à l’écoute.
PdM : Vous n’hésitez pas à parler de
« vertus de l’indépendance », des termes
forts qui indiquent bien votre engage-
ment en faveur de la profession.
J.F. : Ce terme de « vertus » m’a natu-
rellement valu quelques remarques
amusées, mais je le maintiens. Pour
moi les mots « gérant » et « indépen-
dant » sont lourds de sens. J’assimile
l’indépendance à la responsabilité
personnelle dans la gestion de for-
tune. Je constate que nous revenons
aujourd’hui aux valeurs fondamen-
tales de la profession, après avoir trop
facilement succombé aux attraits de
ses aspects purement techniques et
fonctionnels. Il me semble que l’on
retrouve ce sens de l’engagement qui
met réellement le client au centre du
métier, même si ce concept a été, je le
reconnais, trop souvent galvaudé. La
disponibilité du gérant est une vertu
cardinale. L’analyse à laquelle s’attelle
la troisième partie de la thèse conforte
d’ailleurs ces constatations : l’indépen-
dance est considérée comme une vertu
essentielle par les acteurs de la profes-
sion, de même qu’une réputation irré-
prochable appuyée sur une structure
solide de la société de gestion assurant
sa pérennité, ainsi qu’une culture d’en-
treprise qui reflète ses compétences
particulières et contribue à la cohé-
rence des résultats de gestion. Enfin,
les gérants indépendants tiennent à
conserver toute l’agilité et la flexibilité
que permettent des petites structures.
Ces facteurs se conjuguent pour assu-
rer des relations de qualité sur le long
terme avec la clientèle.
PdM : Venons-en maintenant à votre
pratique au sein de Piguet Galland.
J.F. : Après une expérience à haut
niveau dans de grands établisse-
ments, j’ai aujourd’hui le privilège
d’exercer mon métier au sein d’une
petite structure qui offre précisé-
ment cette culture d’indépendance et
Julien Froidevaux a tenu à mettre son
expérience à disposition aussi bien
des praticiens que des investisseurs en
publiant une thèse de doctorat intitu-
lée « Vertus de l’indépendance dans la
gestion de fortune ». Point de Mire a
tenu à le rencontrer pour déterminer
ce qui l’avait amené à théoriser ainsi
ces vertus, et comment il passait, dans
ses activités quotidiennes, de la théo-
rie à la pratique.
Ecoutons-le !
Point de Mire : Comment en êtes-vous
arrivé à rédiger une thèse de doctorat
sur la gestion indépendante ?
Julien Froidevaux : Je désirais parta-
ger l’expérience acquise au service
de cette clientèle très particulière et
très diversifiée. Peu d’études acadé-
miques ont été publiées à ce sujet. Il
y a naturellement la thèse de Madame
Claude Bretton Chevallier, « Le gérant
de fortune indépendant », (Schulthess
2002), consacrée aux aspects juri-
diques de la profession, et celle de
Christian Bührer, « Unaghängige Ver-
mögensverwalter in der Schweiz »,
(Haupt Verlag, 2006), qui en donne
une image statistique. Mon but était
de tenter une approche plus globale.
L’objectif de ma thèse n’était pas
uniquement de rédiger une étude
purement académique, mais bien de
contribuer à transmettre l’expérience
pratique accumulée au fil des années.
Il était principalement envisagé de
vérifier si l’indépendance d’un gérant
produisait de meilleurs résultats en
termes de performance et de qua-
lité des services
aux clients. Par
performance, il
faut comprendre
l’ensemble des
variables ayant
une influence
positive dans la
pratique de la
gestion. J’ai en
effet très vite
réalisé qu’une
c o m p a r a i s o n
directe des résul-
tats des porte-
feuilles gérés
s’avérait impossible du fait de la trop
grande diversité des univers d’inves-
tissement en présence. De ce fait, elle
eût été, de surcroît, peu pertinente.
En fait, ma thèse s’articule autour de
trois principaux thèmes :
-	L’environnement global de la ges-
tion indépendante et son évolution
drastique des dix dernières années,
en particulier du fait de l’abandon
du secret bancaire ;
-	La description en profondeur des
modèles d’affaires des gérants
indépendants ; et
-	 Une analyse des services fournis
par ces derniers, fondée sur des
questionnaires et entretiens d’un
échantillon significatif d’acteurs du
secteur.
J’ajoute que j’ai tenu à effectuer ces
recherches en toute indépendance,
sans le soutien d’un employeur ou de
toute autre institution.
PdM : Comment décririez-vous l’évolu-
tion récente du métier ?
J.F. : Les dix dernières années ont
amené des bouleversements en pro-
fondeur. Elles n’ont toutefois abouti
ni à une contraction significative du
secteur ni aux concentrations que
d’aucuns nous prédisent depuis des
décennies. Les tentatives de fusion se
soldent souvent par des échecs, et cela
tient précisément à l’attachement aux
valeurs d’indépendance cultivées par
ces gérants. La résilience du métier
peut sembler étonnante avec les pro-
blèmes qu’il a pu traverser en raison
du durcissement de l’environnement
réglementaire. Elle a visiblement pour
origine le renforcement tant du pro-
fessionnalisme que de la conscience
accrue des valeurs fondamentales de
la profession. Le métier a dû évoluer
vers une plus grande transparence,
et c’est une excellente chose, car cela
l’oblige à tendre vers l’excellence, et à
se dépasser constamment.
PdM : Comment intégrez-vous les
résultats de vos recherches dans votre
pratique quotidienne ?
J.F. : Les modèles que j’ai mis en œuvre
dans la troisième partie de ma thèse
d’excellence que je me suis attaché à
défendre. La banque avait pour objec-
tif d’étendre la palette de services des-
tinés aux gérants indépendants, une
clientèle qu’elle sert déjà depuis des
décennies. Avec mon arrivée et celle
de deux de mes anciens bras droits
très expérimentés, nous formons ainsi
au sein de l’établissement une équipe
dédiée de six personnes, aux talents
et aux personnalités très complémen-
taires. Nous offrons tous les avantages
d’un établissement à taille humaine
(environ 170 personnes) adossé à un
actionnaire étatique - la Banque Can-
tonale Vaudoise - présentant à la fois
toutes garanties de contrepartie et
une culture de risque maitrisé.
Nous nous présentons comme une
alternative complémentaire aux
autres banques dépositaires, nous
souciant de conserver - à l’image
même de nos clients gérants indépen-
dants - une grande flexibilité et une
approche très personnalisée de notre
clientèle. Comme eux, nous privilé-
gions le luxe rare de prendre le temps
de la réflexion et de l’écoute.
Interview exclusive pour Point de Mire
réalisée par Maurice Baudet.
Théorie et pratique de la gestion
de fortune indépendante
Rencontre avec Julien Froidevaux
Directeur, responsable développement commercial, Piguet Galland & Cie SA, Genève
Notre interlocuteur sert depuis plus de quinze ans une clientèle de gérants
indépendants. Il a pu ainsi développer une connaissance en profondeur des
acteurs de ce secteur, de leurs motivations, des valeurs qu’ils défendent, et
des particularités des services qu’ils peuvent offrir. Il les a accompagnés dans
l’évolution profonde de leur profession, marquée surtout par un environne-
ment réglementaire de plus en plus complexe et exigeant. Il poursuit actuelle-
ment sa carrière au sein de la banque Piguet Galland.
Julien Froidevaux travaille depuis plus
de 27 ans dans des postes de haute
direction, d’investissement et de
clientèle auprès de banques interna-
tionales (UBS, HSBC, Bank of China)
et locales (Lombard Odier, BCV) répu-
tées. Il a débuté son activité comme
auditeur / consultant chez Arthur
Andersen. Julien Froidevaux travaille
actuellementauprèsdePiguetGalland
à Genève en tant que responsable du
développement commercial pour les
gérants indépendants. Il est docteur
en management de l’Université de
Genève et titulaire du diplôme CFA®
et est l’un des membres fondateurs de
la Swiss CFA Society (SCFAS) en 1996 et
l’un de ses anciens présidents.
Maurice Baudet a consacré le plus
clair de sa carrière à la gestion
de fortune indépendante. Il fut
en outre Président de l’Associa-
tion suisse des gérants de fortune
(ASG), puis Directeur général de
celle-ci de 2002 à 2007. Pendant
ces années il a aussi assumé la
fonction de rédacteur responsable
de « Denaris », la revue de l’ASG.
Aujourd’hui conseiller financier
indépendant, Maurice Baudet est
étroitement associé à Point de Mire
en tant que rédacteur et Président
de son Comité consultatif.
VERTUS
DE L’INDÉPENDANCE
DANS LA GESTION
DE FORTUNE
Julien Froidevaux
Éditions Slatkine
Genève
2018
10	 Numéro 73 – Eté 2018 – 	
gestion des risques & géopolitique
L’état alarmant des
prêts étudiants
Pour beaucoup, les prêts étu-
diants sont une forme de
« bonne dette » ; les personnes
ayant un diplôme d’études supé-
rieures gagnent environ USD
20’000 de plus par année que
ceux qui n’ont fait que l’école
obligatoire. Cette perspective
d’un meilleur revenu explique
la raison pour laquelle tant
de jeunes, qui sont mineurs et
n’ont pas besoin de garantie de
solvabilité pour être approuvés,
contractent d’énormes prêts
pour payer leurs études. Au
final, environ 75% des étudiants
achèvent leurs études avec une
dette moyenne de USD 37’000.
Pour ces 44 millions d’Améri-
cains, cet investissement per-
sonnel ne semble pas toujours
être rentable puisque le taux de
délinquance (que l'on obtient
quand les paiements ne sont
pas effectués après 90 jours)
augmente année après année
pour atteindre 11% en 2017.
Bien que ce chiffre soit déjà
alarmant, le taux réel de délin-
quance est probablement bien
plus élevé car bon nombre de
ces prêts sont en « période de
grâce », c’est-à-dire pendant que
l’étudiant est encore à l’école
ou entre deux emplois. De plus,
divers facteurs tels que la hausse
constante du coût des études
et la nécessité ­croissante d’aller
à l’université pour ­trouver un
bon emploi font que le volume
des prêts étudiants continuera
de croître, ainsi que son taux de
délinquance.
Subprime Auto Loans…
une impression de déjà-vu
Les Etats-Unis sont le pays de la
voiture, et plus ou moins chaque
ménage est dans l’obligation
d’en posséder au moins une. En
conséquence, la partie la plus
pauvre de la population n’a pas
d’autre choix que d’emprunter à
travers les prêts subprime en rai-
son de leur faible solvabilité.
Bien que cela soit probléma-
tique pour ces personnes qui
paient d’énormes intérêts sur
ces prêts, Wall Street y voit
une opportunité, pour des ren-
dements plus élevés, dans un
contexte de taux d’intérêt histo-
riquement bas sur les prêts régu-
liers en raison de la politique
monétaire de la FED. Et comme
cela s’est produit en 2008 avec
les hypothèques, beaucoup de
concessionnaires automobiles
vendent leurs prêts subprime
aux banques qui regroupent ces
milliers de prêts à risque et les
revendent ensuite sous forme
d’obligations à des investisseurs
avides de rendements plus éle-
vés et qui ne se soucient guère
des produits sous-jacents. À
titre d’exemple, Moody’s Inves-
tors Service a récemment évalué
des produits créés par la banque
Santander et il semblerait que
celle-ci n’expertise qu’un prêt
sur dix. Le risque cumulé de ces
crédits est par ailleurs rajouté
aux impondérables liés aux
autres dettes de la banque, de
sorte qu’au total les obligations
de la banque dépassent le mil-
liard de dollars.
Les cartes de crédit en
plus
Les Américains ont toujours uti-
lisé leurs cartes de crédit pour
financer bon nombre de leurs
projets, mais le taux de croissance
de cette dette est, elle aussi, alar-
mante : une hausse de 3% par rap-
port à l’année dernière pour en
arriver aujourd'hui à USD 8’600
en moyenne par foyer. Ainsi, les
consommateurs ont accumulé USD
93 milliards de dettes liées aux
cartes de crédit en 2017, soit la plus
forte hausse annuelle depuis 2007,
année de fort optimisme… De ce
fait, les bons résultats des com-
pagnies, qui servent souvent aux
analystes pour justifier la suréva-
luation des actions sur le marché,
serait en partie financée par cette
augmentation de la dette.
Le grand retour des
hypothèques
Seulement 5% des propriétaires
sont en défaut de payement
de leurs prêts hypothécaires.
Mais ceci n’est pas forcément
un signe de bonne santé éco-
nomique. Pour certains proprié-
taires, la dette hypothécaire est
une priorité absolue, les autres
dettes peuvent bien attendre !
Pour d’autres, acculés par leurs
diverses dettes, la revente de leur
bienimmobilierestlaseuleissue. Et
dans un marché où, pour l’instant,
les taux des prêts hypothécaires
sont bas et la valeur immobilière
en hausse, il se trouve toujours
de nouveaux acheteurs prêts à
entrer à leur tour dans la spirale
de l’endettement. Pour mémoire,
un taux de défaillance hypo-
thécaire particulièrement bas
(4.5%) s’est produit en pleine
bulle de 2005, trois ans avant que
le marché immobilier américain
ne s’effondre totalement…
Conclusion
Actuellement, de nombreux finan-
ciers, politiciens ou journalistes
vantentlabonnesantééconomique
des Etats-Unis : taux de chômage
historiquement bas, augmenta-
tion des salaires, etc. Mais si l’on
consulte www.usdebtclock.org,
le site où tourne le compteur des
dettes américaines, cet optimisme
est pris en défaut. Cette ques-
tion de la dette personnelle des
citoyens américains devrait nous
interpeler et nous inquiéter, ceci
d’autant plus que le changement
de politique monétaire annoncé
par J. Powell, le Président de la
Réserve Fédérale, se fera encore
plus ressentir par des millions de
personnes déjà tant endettées.
Finalement, si l’on se souvient des
conséquences mondiales de la
crise de 2008, dont l’origine était
américaine, il ne faut pas avoir la
prétention de penser que la Suisse
sera à l’abri des répercussions pos-
sibles d’un tel processus. En effet,
comme le dit le proverbe, quand
les Etats-Unis toussent, le reste du
monde s’enrhume !
L’endettement des ménages
aux Etats-Unis… catalyseur
méconnu de la prochaine crise ?
n Philippe Garoflid, conseiller financier, Meylan Finance Sàrl, Lausanne
Alors que la question de la dette nationale américaine est bien connue, il existe
une autre dette qui menace le pays : celle des consommateurs. Elle vaut à ce jour
USD 18 trillions contre 21 trillions pour la dette nationale, ce qui représente
une dette personnelle de USD 60’000 par habitant. Après la dette hypothécaire
(USD 15 trillions) vient celle des étudiants (USD 1,5 trillions) suivie par celle
des cartes de crédit et celle des prêts automobiles (USD 1 trillion chacune).
En stage chez Meylan Finance,
Philippe Garoflid est titulaire
d’un « Bachelor of Science in
Business Administration » avec
spécialisation en finance et
économie obtenu aux Etats-
Unis à l’Université de Miami.
Pour la suite, son objectif est
de poursuivre sa carrière dans
le domaine de l’énergie, un
sujet qui, selon lui, ouvre d’im-
menses opportunités, tout en
étant à l’avant-garde du pro-
grès technologique.
Numéro 73 – Eté 2018 – 	 11
Aspects économiques et financiers
restons investis en euros et ne
conservons du dollar américain
que comme valeur refuge en
cas de sérieuse baisse boursière.
C’est une assurance portefeuille
et non une devise de placement.
Pour finir, une autre nouvelle
nous invite à faire comme les
philosophes René Descartes et
Baruch Spinoza : cultiver le doute
et regarder les choses telles
qu’elles sont vraiment. Facebook
vient d’annoncer avoir supprimé
ces trois derniers mois - sous la
pression des autorités tant amé-
ricaines qu’européennes - 583
millions de faux comptes ! Rien
que ça… Là aussi, des ques-
tions se posent : quelle est la
vraie valeur d’une publicité sur
le réseau social ou encore quel
est le réel niveau de sécurité
qu’il assure à ses utilisateurs ? À
suivre, en vous souhaitant un bel
été à toutes et à tous.
Meylan Finance
Rue du Simplon 37
1006 Lausanne
populisme - avec un programme
économique non viable - a re-
­bondi sur la même probléma-
tique qui avait amplifié le oui
au Brexit à savoir la crise des
migrants. Là aussi, les élites ont
refusé de prendre en compte les
inquiétudes d’une population
certes silencieuse mais bouil-
lonnante. On parle de surprise
italienne.
Mais avec le Brexit et l’élec-
tion de Donald Trump, les sur-
prises deviennent nombreuses.
On veut nous rassurer comme
quoi ce n’est pas une crise éco-
nomique mais une crise poli-
tique. On est tenté de répondre
que la première peut être pro-
voquée par la seconde. Les
conséquences ne se sont pas
fait attendre. Baisse de l’euro,
fébrilité boursière et décro-
chage de la dette obligataire
subordonnée. Toutefois, nous
nous inquiétons pas plus que
cela pour la troisième écono-
mie de l’Union européenne
(UE). Soixante-cinq pour cent
de la dette du pays est déte-
nue par les ménages. Et même
si la croissance est à la peine, la
nation transalpine s’érige sur un
important patrimoine.
Pour sa part, la Banque cen-
trale européenne (BCE) devrait
rester accommodante jusqu’au
premier trimestre 2019, sans
pour autant sur réagir au choc
politique italien. Le seul fait de
son existence en termes de der-
nier recours rassure les marchés.
Aux États-Unis, les cadeaux fis-
caux de Trump accordés l’an
dernier sont déjà rognés par la
dernière hausse du pétrole. La
consommation devrait fléchir au
cours du second semestre et le
pétrole poursuivre sa trajectoire
haussière de long terme. Nous
restons globalement neutres
sur les actions. C’est une année
au cours de laquelle consolider
les gains obtenus en 2017 en
fera déjà un bel exercice. Nous
Chronique financière
La confiance et le devoir de
rendre compte
n François MEYLAN, Conseiller financier et Directeur, Meylan Finance Sàrl, Lausanne
Récemment, le spécialiste
américain en sécurité informa-
tique Symantec a dégringolé
en bourse d’une trentaine de
pourcent, en une seule séance.
La raison en est l’annonce d’une
mystérieuse enquête interne
ayant des impacts financiers
encore non quantifiables. Le
moindre que l’on puisse dire est
que l’annonce fut très lacunaire.
Wall-Street n’a pas aimé. Il en
est de même, quelques jours
plus tôt, pour l’équipementier
automobile Tesla dont le patron
Elon Musk s’est permis un saut
d’humeur en boudant les ana-
lystes financiers lors d’une
présentation des résultats. Là
aussi, la bourse a sanctionné. Et
l’Agence France Presse (AFP) de
rappeler dans une communica-
tion que les analystes ont hor-
reur qu’on laisse leurs questions
sans réponse. « La seule chose
qu’un investisseur averti peut
croire, ce sont les chiffres qu’on
lui montre. Si les dirigeants
d’une société ne peuvent plus
les montrer ou ne veulent
pas répondre à des questions
simples et légitimes, alors il n’y
a plus de confiance », estime
Gregori Volokhine, président de
Meeschaert Financial Services.
Et d’ajouter que la seule mon-
naie qui importe à Wall-Street
c’est la confiance. Plus près de
nous, à Thoune, en Suisse, c’est
le rapport sur la rémunération
de la gouvernance de l’équipe-
mentier solaire Meyer Burger
qui a été refusé lors de l’assem-
blée générale. Certes, ce vote
inhabituel n’a encore qu’une
valeur consultative. Mais le sym-
bole est fort : « Messieurs, vous
nous avez pas rendu compte en
temps voulu que les frais de res-
tructuration allaient dépasser
pareillement le montant prévu.
Notre confiance est ébranlée ! »
Dans un autre domaine, celui
de la politique, aussi une his-
toire de confiance, c’est l’affaire
du fastueux voyage aux Émirats
arabes unis du magistrat gene-
vois Pierre Maudet qui noircis-
sait les pages de nos canards.
Là aussi il n’y a probablement
pas eu crime mais la confiance
est altérée. Le devoir de rendre
compte n’a pas été observé.
Une incroyable imprudence sur
laquelle n’ont pas manqué de se
précipiter les « vautours » tous
azimuts.
Les gens aiment être
respectés
Que l’on fasse des affaires ou
de la politique, la donne est
la même. On n’est pas seul
au monde. On existe avec les
autres, et même parfois de leurs
argents ou de leurs votes. On
évolue grâce à notre environne-
ment. On fait de la politique ou
du business avec son prochain.
La contrepartie minimum est
de renseigner. Et d’informer
juste. À ce propos, la législation
topique l’a prévu. L’article 2 du
Code civil suisse stipule : « Cha-
cun est tenu de se comporter
sur le principe de la bonne foi. »
Et au Code des obligations de
consacrer des dizaines d’articles
sur les devoirs de rendre compte
et de renseigner.
C’est à ces aspects qu’il fau-
dra être particulièrement vigi-
lant pour le second semestre.
Le gourou de la finance War-
ren Buffett l’affirme en ces
termes : « C’est quand la mer se
retire qu’on voit les gens qui se
baignent tout nu. » Ceci pour
dire qu’après des années de
perfusion monétaire à hautes
doses, après la période de
l’argent gratuit, après le gon-
flement de la bulle, les marchés
financiers ne manqueront pas
de marquer au fer rouge celles
et ceux qui ont manqué à leurs
devoirs de respecter les autres
et de rendre compte.
Tout récemment, c’est en Italie
que la sanction est tombée. Le
Meylan Finance Sàrl, société
de conseil patrimonial et de
gestion de fortune, établie
à Lausanne, a été fondée en
2011 par François Meylan qui
est actif dans la promotion
d’un libéralisme humaniste.
Meylan Finance Sàrl qui four-
nit une large palette de pres-
tations allant du placement
de capitaux à l’exécution tes-
tamentaire, se spécialise dans
la finance durable et dans l’ac-
tivisme actionnarial en parti-
cipant aux assemblées géné-
rales d’actionnaires, entre
autres.
12	 Numéro 73 – Eté 2018 – 	
Forum
Ratings et perspectives
conjoncturelles
La Ville de Genève garde son rating
Standard & Poor de AA-
Standard & Poor Global Ratings (S&P) a confirmé,
le 4 mai 2018, la note de référence à long terme
‘AA-’ de la Ville de Genève. La perspective asso-
ciée à cette attribution reste ‘stable’. Le barème
‘AA-’ indique la très forte aptitude de la Ville
à honorer ses obligations financières. Selon le
cabinet de classement américain, Genève restera
en mesure de limiter son endettement en 2018-
2020, et ce malgré une hausse de ses dépenses
d’investissements et la possible mise en œuvre
de la réforme de la fiscalité des entreprises après
2020.
La note reflète le cadre institutionnel très pré-
visible et équilibré des communes genevoises.
Genève bénéficie d’une économie très forte,
favorisant la progression de ses recettes et la
modération de ses besoins de financement cou-
rants après les investissements. La perspective
reste toutefois contrainte par un endettement
élevé. Combinée à des dépenses d’investisse-
ments plus importantes, la réforme de la fis-
calité des entreprises devrait conduire à une
réduction des revenus de la ville de Genève
après 2020, et à une augmentation de l’endet-
tement.
Daniel S. Martel
La Ville de Lausanne garde son rating
Standard & Poor de A+
Standard & Poor Global Ratings (S&P) a d’ailleurs
confirmé, le 11 juin dernier, également la note ‘A+’
de la Ville de Lausanne. La perspective associée à
cette classification est également ‘stable’, notam-
ment en raison de la forte aptitude de la Ville à
honorer ses obligations financières. En mettant
‘A+’, S & P anticipe que Lausanne demeurera en
mesure de conserver des performances budgé-
taires fortes d’ici 2020, et ce malgré l’entrée en
vigueur de la réforme de la fiscalité des entreprises
à compte de 2019 dans le Canton. Selon le cabinet
de classement, la dette directe de la capitale vau-
doise, toutefois élevée, restera stable.
La Ville de Lausanne sera en mesure d’absor-
ber l’impact financier de la mise en œuvre de la
réforme de l’imposition des entreprises à compter
de 2019. La note ‘A+’ reflète également le cadre
institutionnel favorable des communes vaudoises,
dont Lausanne bien-sûr, ainsi que l’économie très
forte de la ville. La gouvernance et la gestion
financières adaptées de Lausanne devraient sou-
tenir ses performances budgétaires solides, mal-
gré une flexibilité budgétaire moyenne, une dette
très élevée et une situation de liquidités peu satis-
faisante.
Daniel S. Martel
Marché du travail
Obligation d’annoncer les postes
vacants
En février 2014, le peuple suisse a accepté l’ini-
tiative « Contre l’immigration de masse ». Pour y
donner suite, le Parlement a adopté l’obligation
d’annoncer les postes vacants dans les genres de
professions sujets à un taux de chômage élevé, ceci
afin de permettre de mieux employer le potentiel
de main-d’œuvre en Suisse.
Au 1er
juillet 2018, cette nouvelle législation entre
en vigueur. Dès cette date les employeurs suisses
auront donc l’obligation d’annoncer aux offices
régionaux de placement (ORP) les postes vacants
concernant les professions où le taux de chômage
national atteint au moins 8%. A noter que cette
valeur seuil sera abaissée à 5% au 1er
janvier 2020.
Comme le souligne le SECO, précisons encore que
les postes concernés qui sont pourvus par des
agences de placement privées, des chasseurs de
têtes ou des entreprises de location de services
devront aussi être annoncés aux ORP.
En revanche, il n’y a pas d’obligation d’annonce
lorsque le poste vacant est pourvu par une per-
sonne travaillant depuis au moins 6 mois dans l’en-
treprise ou si ledit poste est pourvu par un membre
de la famille d’une personne autorisée à signer
pour l’entreprise ou s’il s’agit d’un emploi proposé
pour une durée très courte, moins de 15 jours.
Presqu’à la veille de cette échéance beaucoup d’en-
trepreneurs sont perplexes quant aux dispositions
à prendre et aux modalités de fonctionnement de
cette nouvelle exigence légale. Des renseignements
détaillés sur cette obligation d’annonce sont dispo-
nibles auprès des ORP ainsi que sur la plateforme
Web de l’assurance-chômage www.travail.swiss.
Jean-Pierre Michellod
Accord de libre-échange
AELE-Philippines
Si les relations bilatérales Suisse - Union Euro-
péenne battent de l’aile, en revanche, celles qui
se nouent dans le cadre de l’AELE, l’Association
européenne de libre-échange dont la Suisse est
membre aux côtés de l’Islande, du Liechtenstein et
de la Norvège, se portent très bien. Ainsi, l’accord
signé le 28 avril 2016 entre l’AELE et les Philippines
est entré en vigueur le 1er
juin 2018, les Chambres
fédérales l’ayant approuvé en mars 2017. Les expor-
tateurs suisses vont désormais bénéficier d’un accès
en franchise de droits de douane pour la quasi-to-
talité des produits industriels destinés aux Philip-
pines ainsi que sur un grand nombre de produits
agricoles suisses transformés (chocolat, fromage,
etc). De son côté la Suisse supprime tous les droits
d’entrées sur les produits industriels similaires origi-
naires des Philippines, pays qui, en 2017, figurait au
6e rang des partenaires commerciaux de la Suisse
en Asie du Sud-Est.
Jean-Pierre Michellod
Note d’humeur
par Maurice Baudet
Des millions de
­banquiers centraux
Certaines initia-
tives populaires qui
nous sont servies
en rafales de plus
en plus serrées nous
incitent malheureu-
sement à douter
des réelles vertus de
la démocratie directe, ce qui n’est
pas le moindre des paradoxes. L’ini-
tiative dite « Monnaie pleine » qui a
fait l’objet de la votation du 10 juin
2018 était précisément de celles qui
laissent le citoyen pantois. Voici le
citoyen confronté à une proposition
éminemment technique, celle d’in-
terdire aux banques la création de
monnaie scripturale, ce qui implique
une modification fondamentale de
notre système monétaire. Elle a
été présentée par le comité d’ini-
tiative comme une idée simple et
quasiment évidente, et cette sim-
plification à outrance ne pouvait
qu’engendrer la méfiance, car les
fondements théoriques de l’initia-
tive étaient plus que contestables,
et que, de surcroit, cette prétendue
solution n’avait jamais été expéri-
mentée en pratique.
En fait ses auteurs, qui se présentent
comme autant d’éminents spécia-
listes des problèmes économiques,
ont tenté de mener un combat
purement politique en surfant sur la
vague de la crise bancaire de 2008,
et les auteurs des réfutations una-
nimes tant de la classe politique que
des milieux universitaires se sont
heurtés la tâche délicate de contrer,
en termes compréhensibles pour le
profane en économie, un texte aux
implications infiniment complexes
et aux conséquences quasiment
impossibles à mesurer. Inévitable-
ment cela a parfois abouti, sur-
tout du côté politique, à certaines
approximations qui n’ont pas tou-
jours éclairci le débat.
Ce qu’il faudra retenir finalement de
cette initiative, fort sagement rejetée
parlepeupleettouslescantonsetqui
voulait faire de millions de citoyens
autant de banquiers centraux, c’est
qu’il reste malheureusement possible
de présenter des textes au verdict du
peuple avec des arguments dont ni la
solidité ni l’honnêteté intellectuelle
ne sont manifestes. A la sagesse, fau-
dra-t-il ajouter la méfiance systéma-
tique pour assurer un juste exercice
de la démocratie ?
Numéro 73 – Eté 2018 – 	 13
Forum
la Vie des entreprises
MV Invest : Swiss Circle rejoint l’organisation du
salon IMMO'19 à Zurich
Pour la première fois, le Salon IMMO'19 qui aura lieu les 22 et 23 jan-
vier 2019 à Zurich, sera organisé en collaboration entre MV Invest AG,
son fondateur, et Swiss Circle. Ce sixième salon immobilier suisse se
déroulera dans le cadre du salon de la finance. L’événement s'adresse
aux professionnels des secteurs immobilier et financier en Suisse
et à l'étranger. Cette année, avec 44 exposants, le forum a connu
une nouvelle progression significative et a attiré, avec le salon de la
finance, 3’300 spécialistes.
« Forte d’une expérience de plus 20 ans dans le marketing de l'im-
mobilier tout comme dans le marketing spécifique à l’organisation
de salons, la société Swiss Circle favorisera l'expansion continue
d'IMMO’ », s’est réjoui Roland Vögele, fondateur et PDG de MV Invest
AG. « Nous sommes fiers de travailler avec MV Invest en tant que par-
tenaire à part entière et nous sommes impatients d’offrir au salon de
nouvelles impulsions », a confirmé Roman Bolliger, PDG de Swiss Cir-
cle. Grâce à cette nouvelle organisation, le salon IMMO’ a le potentiel
de devenir une plateforme d’envergure internationale de l’immobi-
lier de toute sorte. (DSM)
Echos des affaires et de l’économie
Business Club Belgo-Luxembourgeois en Suisse
Le 22 mai dernier, le BLC - Business Club Belgo-Luxembourgeois en
Suisse, a tenu son traditionnel colloque annuel à Lausanne, dans
les salons de l’Hôtel Lausanne-Palace. Cette institution que pilote
depuis son origine Christian
Fabri, qui en est le fondateur et
son administrateur délégué, réu-
nit trois petits pays. « Certes des
petits pays, mais qui ont beau-
coup de points et d’intérêts com-
muns » a souligné dans son dis-
cours introductif Emmanuel de la
Vallée Poussin, Président du BLC ;
et ce sont des pays qui comptent
dans le cadre de la construction
européenne qui est toutefois
loin encore d’être pleinement
achevée.
C’est justement la problématique de l’Europe communautaire et de
la position de la Suisse qui a constitué le thème dominant de cette
rencontre. Dominique de Buman, Président du Conseil national suisse
et invité d’honneur du BLC, s’est exprimé très ouvertement sur cette
question de pleine actualité devant un auditoire attentif, où étaient
notamment présents la Présidente du Conseil d’Etat vaudois Nuria
Gorrite et son collègue, le Conseiller d’Etat Pascal Broulis.
« En raison des réformes en cours en Suisse et des incertitudes de Bruxelles
liées au Brexit, un danger de blocage des négociations ne menace-t-il pas
la Suisse ? » C’est la question auquel le Premier citoyen de notre pays s’est
efforcé de répondre. Les propos de Dominique de Burman étaient d’au-
tant plus réservés que ce colloque se tenait juste deux semaines avant la
prochaine ronde des négociations entre l’Union européenne et la Confédé-
ration, agendée depuis longtemps, pour le 7 juin 2018. Il ne s’agit pas d’un
blocage des négociations mais d’un processus lent, comme le sont d’ailleurs
aussi les réformes qui se mettent en place chez nous, a souligné le Président
de notre Conseil national. Et la Suisse se doit d’ailleurs de défendre sa sou-
veraineté. Dominique de Buman s’est dit toutefois convaincu que l’Union
européenne est favorable à la Suisse même si ce pays, aujourd’hui et pour
de multiples raisons, ne constitue pas une priorité pour elle. (JPM)
Vers la disparition des ­assurances complètes ?
La disparition progressive des assurances complètes dans le 2e
pilier obligatoire dénote un besoin accru de solutions individuelles.
L’abandon par AXA Suisse de l’assurance complète préoccupe les PME. Et on les comprend, ces dernières étant particulière-
ment attirées par la sécurité d’un tel modèle : en effet, avec cette solution, l’assureur-vie garantit en tout temps les avoirs de prévoyance.
Allons-nous donc vers la disparition progressive de l’assurance complète ? Nous le craignons. La législation restrictive liée aux garanties du
capital pour les assureurs-vie et, surtout, le niveau bien trop élevé du taux de conversion de la prévoyance obligatoire font de ce modèle un
produit de luxe. Avec une performance des obligations de la Confédération entre 1 et 2% sur les dix prochaines années, le taux de conver-
sion devrait se situer entre 5 et 5,5%. Contre 6,8% aujourd’hui !
Serpent de mer de la politique suisse, la baisse du taux de conversion n’a jamais connu de véritable soutien des autorités. Ce dossier est
certes sensible, mais il est aujourd’hui temps que les responsables politiques imposent leur leadership.
La disparition progressive de l’assurance complète et l’urgence de réduire le taux de conversion illustrent surtout les faiblesses d’un système
inadapté aux besoins actuels des entreprises et des particuliers. Avec l’allongement de l’espérance de vie, offrir une plus grande liberté et
une responsabilité individuelle élargie aux assurés s’avérera à terme nécessaire. Preuve en est le succès que rencontrent les solutions avec
libre-choix de la stratégie de placement proposées par certaines fondations dans le 2e
pilier surobligatoire (revenus de plus de 126'900
francs). Face aux enjeux, gageons que les autorités sauront assumer leurs responsabilités. Et vite !
Libres propos
par Pasquale Zarra, Directeur, PensExpert SA, Lausanne
Roman Bolliger	 Roland Vögele
Conversation informelle avec
Dominique de Burman
©J.-P.Michellod
14	 Numéro 73 – Eté 2018 – 	
Portrait Suite	 (➥ suite de la page 5) Pierre-Noël Formigé, SEQUOIA Group SA
©KarineBauzin
PdM : Quels sont vos barèmes ou
exigences minimales par rapport
aux volumes du portefeuille et la
performance du GFI ?
P-N.F. : SEQUOIA n’a pas de
barèmes ou d’exigences minimales
par rapport aux volumes du porte-
feuille, de la performance ou d’ob-
jectifs à réaliser par année. La seule
chose que SEQUOIA demande à
ses membres, c’est d’être un centre
de profits et non de coûts pour sa
plateforme. Cela signifie que le
GFI qui rejoint SEQUOIA doit avoir
suffisamment de clients pour vivre
aisément des revenus générés et
pour que SEQUOIA puisse couvrir
les frais engagés pour servir le
GFI. Chez SEQUOIA, le GFI n’a pas
d’autres objectifs ou contraintes, si
ce n’est celle de se conformer en
tout temps aux règles de l’indus-
trie de la gestion de fortune en
Suisse. Dans ces conditions, le GFI
détermine seul comment il dispose
de son temps, de son argent et de
ses clients.
S’agissant de la performance, le
GFI qui est employé par SEQUOIA
sous-traite la gestion et le conseil
en gestion à l’équipe dédiée à
cet effet au sein de SEQUOIA ; le
GFI peut participer au processus
de sélection des investissements
et à la construction de porte-
feuilles, mais la gestion de la per-
formance restera entre les mains
de SEQUOIA. Les revenus qui en
découlent sont partagés entre
l’équipe de gestion SEQUOIA et le
GFI, selon une clé de répartition
convenue de cas en cas. La ven-
tilation de ces revenus peut être
différente d’un client à l’autre,
notamment en fonction du degré
d’implication et du rôle du GFI.
Pour les GFI membres de SEQUOIA
qui agissent par une société, pour
autant que cette société rem-
plisse les critères d’adéquation et
de convenance de l’industrie, la
gestion et la performance restent
entre les mains de ces GFI, lesquels
n’auront alors pas à se plier aux
règles de gestion de SEQUOIA,
mais devront assumer eux-mêmes
les coûts d’un tel positionnement.
SEQUOIA ne facture
aucuns frais à ses
membres
PdM : Quels sont vos atouts par
rapport à d’autres prestataires
qui offrent aux GFI des presta-
tions analogues ou similaires aux
vôtres, et quid des prestations
offertes par les banques ?
P-N.F. : Les atouts que SEQUOIA
offre par rapport à d’autres acteurs
sont essentiellement le « one stop
shop ». La plupart des plateformes
actuellement sur le marché offre
un ou deux services, et il faut
ensuite aller chercher les autres
ailleurs. Les prestations offertes ne
sont pas toujours en adéquation
avec les nouvelles réglementations.
SEQUOIA a déjà fait le nécessaire
avec la mise en place d’une struc-
ture adéquate et offre donc une
« turn key solution » à ses membres,
avec en particulier une prise en
charge des questions réglemen-
taires, mais également le réseau
et la place de travail : tout est
compris chez SEQUOIA. SEQUOIA
jouit également d’une expérience
et d’un historique de plus de 20
ans, ce qui permet à ses membres
de bénéficier de son réseau et de
ses accords. SEQUOIA est égale-
ment très proche et active dans
les domaines de la Fintech et du
Biotech, ce qui permet aux clients
de ses membres de participer au
financement de projets novateurs
et prometteurs. Non seulement
SEQUOIA jouit d’une longue expé-
rience dans la gestion de fortune,
mais elle est également composée
de spécialistes de la constitution,
de la gestion et du suivi de fonds.
SEQUOIA a vocation à mettre en
place des structures de fonds, de
notes ou de certificats pour ses
membres, en mettant en contact
et orientant tous les acteurs d’un
fonds (gestionnaires, administra-
teurs, avocats, auditeurs, banques
dépositaires, brokers). Finalement,
SEQUOIA est dotée d’un logiciel
centralisé indépendant dont la
société-mère est basée à Zurich.
SEQUOIA offre par ce biais un sys-
tème capable de consolider les
avoirs des clients de ses membres
auprès d’une douzaine de banques,
et ce de manière automatisée. Ce
logiciel permet également le suivi
d’ordres, de paiements, du risque
et du reporting clients et régula-
teurs. Ce logiciel permet à tous les
membres de SEQUOIA de suivre
les comptes de leurs clients où
qu’ils soient dans le monde. Quant
aux prestations proposées par les
banques, elles sont généralement
adaptées au marché actuel, et elles
vont fortement évoluer à l’avenir
puisqu’une plus grande partie des
prestations aux clients finaux vont
incomber aux GFI. Les banques
resteront des partenaires de choix
pour SEQUOIA, et le fondement de
l’offre de SEQUOIA. Elles devront
naturellement adapter leurs pres-
tations aux nouvelles règles, et
considérer les GFI régulés comme
des interlocuteurs institutionnels,
ce qui n’a pas toujours été le cas
dans le passé.
PdM : Pourriez-vous nous révé-
ler quelques chiffres, comme les
coûts pour vos clients et parte-
naires, et mettre ces chiffres en
rapport avec ceux d’autres parte-
naires des GFI ?
P-N.F. : SEQUOIA ne facture aucuns
frais à ses membres. SEQUOIA est
une plateforme d’intérêts com-
muns qui met à disposition de
ses membres, dès le premier jour
et sans frais, un outil permettant
de réduire les coûts opérationnels
et d’augmenter les revenus. Les
membres de SEQUOIA peuvent
conserver 70% des revenus géné-
rés grâce à la plateforme. Les
membres peuvent également uti-
liser ou partager une partie des
70% qui leur revient avec l’équipe
de gestion, afin de couvrir les frais
de recherche, de suivi de compte,
de conseil en gestion, de passa-
tion d’ordres, de marketing, de
voyage, etc.
SEQUOIA est à mon sens très
attrayante en comparaison avec
d’autres solutions disponibles
dans le marché, puisqu’elle ne
facture aucuns frais et ne touche
qu’un pourcentage du chiffre d’af-
faires généré par ses membres,
ce qui permet d’aligner totale-
Different clients
Different needs
The RM and wealth manager focus
on clients’ relationship and
propose tailor made services and
investment solutions
• Admin support
• Familly office services
• Legal support
• IT system
• Fiduciary
• Tax consulting
• Brokers
• Investment Banks
• Funds Providers
• Portfolio Management
• Investment Proposal
construction
• Trading
• Structuration
• Risk management
• Internal research &
publications
Relationship
Manager /
Independent
Wealth
Manager
CUSTODIAN BANKS
&
SEQUOIA NETWORK
Clients
Sequoia - The Fully Formed Solution
Source: SEQUOIA Group SA
Numéro 73 – Eté 2018 – 	 15
Portrait Suite & Fin
ment ses intérêts avec ceux de ses
membres, puisque le succès de
ses membres devient son propre
succès. SEQUOIA participe donc
activement au développement et
aux campagnes de marketing de
ses membres. SEQUOIA est extrê-
mement attentive à ce que ses
membres bénéficient des meil-
leurs outils et prestations actuelle-
ment disponibles dans le marché.
PdM : Comment la législation et
la réglementation suisses, notam-
ment la LSFin en train de se mettre
en place, influenceront-elles vos
opérations ? Comment gérez-vous
l’approche juridique au sein de
votre plateforme ?
P-N.F. : SEQUOIA a été créée pour
répondre aux nouvelles législa-
tions et réglementations. Depuis
2011, SEQUOIA s’est efforcée de
renforcer et parfaire ses structures
et s’est entourée d’avocats, de
conseillers, d’auditeurs qui l’ont
façonnée dans le but de répondre
entouspointsauxnouvellesrègles
du marché financier. SEQUOIA a
énormément investi en pensant
que ces règles allaient être mises
en place rapidement. Néanmoins,
entre l’approche conservatrice
voire attentiste de nos autorités
et des événements majeurs tels
que le Brexit, une telle structure
devient surdimensionnée dans un
marché non régulé. En revanche,
comme cela devrait être le cas dès
l’entrée en vigueur de la LSFin et
de la LEFin, SEQUOIA offrira une
solution extrêmement attrayante
pour la grande majorité des GFI
et des autres gestionnaires de
fortune qui souhaitent changer
d’horizon, devenir plus indépen-
dants sans être esseulés, pouvoir
offrir une solution indépendante
multi-banques, multi-services,
multi-prestataires, multi-pro-
duits, avec une forte valeur ajou-
tée pour leurs clients et pour
eux-mêmes. Le suivi juridique est
assuré à l’interne par notre « Head
of Risk and Compliance », M.
Mathieu Chacun, qui est appuyé
par une aide externe en matière
de compliance apportée par Mme
Christina Riva, et finalement cha-
peauté par notre conseil juridique
de toujours, l’étude Mangeat et
plus particulièrement Me Fabien
Aepli, qui siège également au
conseil d’administration.
PdM : En ce qui concerne la légis-
lation et la réglementation euro-
péennes comme le Règlement
général européen sur la pro-
tection des données (RGPD) ou
comme MiFID II, comment vous y
adaptez-vous ?
P-N.F. : Comme SEQUOIA l’a
fait jusqu’à maintenant, avec le
conseil de ses avocats, auditeurs
et régulateurs. Avec, néanmoins,
une différence dans la mise en
œuvre, avec une phase d’observa-
tion plus longue avant de prendre
des mesures, sans précipitation.
Ce d’autant plus que nous gérons
actuellement une clientèle essen-
tiellement basée dans des pays
émergents, avec l’application de
règles différentes et générale-
ment moins strictes sur ces ques-
tions. Nous y sommes quoi qu’il
en soit attentifs et avons déjà ini-
tié les aménagements en ce sens
pour anticiper une diversification
de la clientèle touchée à travers
nos GFI actuels et futurs.
SEQUOIA pourrait
encadrer les activi-
tés suisses d’un GFI
étranger
PdM : Est-ce que vous entendez
vous ouvrir à des GFI étrangers
également ?
P-N.F. : Oui. Cela se pratique cou-
ramment chez nos homologues
luxembourgeois, anglais ou sin-
gapouriens. SEQUOIA pourrait
ainsi encadrer les activités suisses
d’un GFI étranger. Nous sommes
outillés pour offrir un tel ser-
vice. Une fois n’est pas coutume,
nous pourrions d’ailleurs être
aidés par nos autorités, si elles
venaient à exiger, comme cela
est le cas dans la plupart des pays
européens, que les GFI étrangers
disposent d’un bureau avec de la
substance en Suisse s’ils gèrent
des comptes en Suisse.
PdM : Enfin, comment voyez-
vous l’évolution du secteur de
la gestion de fortune indépen-
dante à l’horizon des prochaines
cinq années, et quels modèles
d’affaires, selon vous, les GFI
devraient-ils adopter en priorité
pour assumer la pérennité de ce
secteur ?
P-N.F. : La gestion de fortune
indépendante va certainement
poursuivre et accélérer son évo-
lution, même si peut-être dans
une moindre mesure que les
banques. Parmi les changements
les plus importants se trouvent la
Fintech, la Blockchain et les cryp-
to-monnaies. J’ose imaginer un
monde dans lequel les acteurs de
la finance mondiale agiront en
symbiose mais de façon plus indé-
pendante qu’aujourd’hui. Grâce
à la Blockchain, nous pourrions
voir des banques purement dépo-
sitaires, des administrateurs, des
avocats, des brokers, des conseil-
lers et des gestionnaires agir tous
de façon indépendante mais com-
plémentaire. A mes yeux, nous
sommes en train d’assister à une
implosion du système financier
et surtout du modèle classique
de la banque universelle comme
nous le connaissons aujourd’hui,
un supermarché de la finance
où tout est offert sous le même
toit et la même enseigne avec les
avantages et – surtout – les incon-
vénients que cela représente. De
nouveaux acteurs offrant des ser-
vices administratifs variés pour-
raient voir le jour et se connecter
électroniquement les uns aux
autres pour offrir des solutions
malléables à l’infini. Dans ce
contexte, je vois les gestionnaires
comme des conseillers qui utili-
seront ces nombreux modules,
qu’ils assembleront afin de se
doter d’outils toujours plus per-
formants, permettant d’offrir à
leurs clients, qui seront de plus en
plus exigeants et éphémères, des
prestations toujours plus variées
et sur mesure, avec une limitation
importante des risques. Cet envi-
ronnement devrait prendre un
peu plus de cinq ans à émerger.
En attendant, les gestionnaires
doivent pouvoir rester flexibles
et devraient soit se doter d’ou-
tils performants qu’ils peuvent
mettre en place et payer eux-
mêmes, soit obtenir à travers des
plateformes telles que SEQUOIA
des solutions autant, voire plus
efficaces. Les petits GFI, dont la
masse sous gestion est inférieure
à CHF 250 mio, auront beaucoup
de mal à survivre dans les pro-
chaines années s’ils s’évertuent
à vouloir rester indépendants
comme aujourd’hui ; ils devront
soit rejoindre une banque, soit
fusionner avec un ou plusieurs
autres GFI, soit adhérer à une
plateforme telle que SEQUOIA.
Merci, Monsieur Formigé, et féli-
citations pour votre idée d’enca-
drer vos collègues gérants de for-
tune indépendants.
Interview réalisée en exclusivité
pour Point de Mire
par Daniel S. Martel
Pierre-Noël Formigé a été
prédestiné, semble-t-il, à une
carrière d’entrepreneur de la
finance. Il est un entrepreneur
qui s’appuie sur l’esprit du temps
et qui saisit les opportunités que
le monde lui offre. Son arrière-
grand-père était architecte en
chef de la ville de Paris, et col-
labora notamment avec Gus-
tave Eiffel, célèbre promoteur
de la tour du même nom. Sa
mère, issue d’une grande famille
genevoise, incarnait quant à elle
l’esprit libéral basé sur la respon-
sabilité individuelle. C’est dans
ce même esprit que Pierre-Noël
Formigé a passé sa jeunesse dans
la ville à la pointe du Léman,
entre l’esprit cartésien de France
et l’esprit entrepreneurial d’Hel-
vétie. Sa première intention eût
été d’étudier à HEC Lausanne ;
toutefois, d’autres courants
extraprofessionnels l’ont dirigé
vers la capitale britannique où
il a suivi le programme de la
célèbre London School of Eco-
nomics, entre 1990 et 1994.
En jeune professionnel dans le
hub mondial de la finance, il a fait
ses premières armes comme ana-
lystechezMerryllLynchàLondres
et à New York, pour finalement
regagner Genève, la ville de son
enfance, en tant que Private Ban-
kerchezCouttsBank.Apeineâgé
de 29 ans, il devint directeur de
GEDEFI Asset Management SA,
et rapidement entra dans le capi-
tal de la société. Entrepreneur
dans l’âme, à 32 ans, il racheta
en 2002 GEDEFI Asset Manage-
ment SA dont il fera, sous le nom
de SEQUOIA Asset Management
SA, la base de son activité profes-
sionnelle. En 2009, il renforça son
organisation en créant SEQUOIA
Wealth Management SA et, deux
ans plus tard, il valorisa son expé-
rience dans le cadre de la consti-
tution de WEALTHINGS SA, tout
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  • 1. La Tribune Indépendante des Entrepreneurs de la Finance No 73 – Eté 2018 – CHF 12.– / E 12.– w w w.pointdemire.ch Revue fondée en 1995, 23e année ISSN 1662-6826 Gérance de fortune indépendante & Normalisation des marchés financiers 1 Portrait Pierre-Noël Formigé Fondateur et CEO SEQUOIA Group SA Genève (➥ suite en page 4) ©KarineBauzin Pierre-Noël Formigé Du gestionnaire de fortune indépendant au prestataire de services pour ses collègues GFI Depuis les dernières 20 années, la société financière genevoise SEQUOIA a suivi une trajectoire peu ordi- naire. Au départ, il s’agissait d’une affaire classique de gestion de fortune indépendante (GFI). Dans la course à l’innovation pour s’adapter aux temps qui changent, elle s’est élargie pour proposer à d’autres GFI des prestations qu’elle destinait au départ à son propre usage. Pierre-Noël Formigé, son fondateur et CEO, a surmonté des défis nombreux, bien connus des professionnels de la finance, durant toutes ces années marquées par un durcissement progressif des contraintes applicables à la gestion de patrimoines. La montée des coûts, les restrictions légales toujours plus nombreuses, les réglementations de plus en plus contraignantes et les pressions politiques sur le secteur de la finance helvétique en sont quelques exemples. Au lieu de se résigner, Pierre-Noël Formigé, tout en continuant à gérer les patrimoines qui lui ont été confiés, a décidé de s’ouvrir au marché et de faire bénéficier d’autres GFI de ses expériences. Aujourd’hui, SEQUOIA propose à ses anciens concurrents, devenus ses clients ou même ses partenaires, des prestations qui couvrent les aspects essentiels de la gestion de fortune indépendante.
  • 2.
  • 3. Numéro 73 – Eté 2018 – 3 Sommaire éditorial Portrait Pages • Pierre-Noël Formigé, Fondateur et CEO, SEQUOIA Group SA, Genève Du gestionnaire de fortune indépendant au prestataire de services pour ses collègues GFI 1, 4, 5, 14 et 15 Éditorial • Vers une normalisation des économies 3 Ingénierie patrimoniale et gestion d’actifs • Les obligations convertibles demeurent une exposition intéressante dans un contexte de hausse des taux 6 Gérance de fortune indépendante • L’ARIF : futur organisme de surveillance 8 • Théorie et pratique de la gestion de fortune indépendante 9 Gestion des risques & géopolitique • L’endettement des ménages aux Etats-Unis… catalyseur méconnu de la prochaine crise ? 10 Aspects économiques et financiers • Chronique financière : La confiance et le devoir de rendre compte 11 Forum • Ratings et perspectives conjoncturelles 12 • Marché du travail 12 • Accord de libre-échange AELE-Philippines 12 • Note d'humeur : Des millions de ­banquiers centraux 12 • La vie des entreprises : Swiss Circle rejoint MV Invest 13 • Echos des affaires et de l’économie : Business Club Belgo-Luxembourgeois en Suisse 13 • Libres propos : Vers la disparition des assurances complètes ? 13 Prochain numéro : automne 2018 Clôture de la rédaction : 1er septembre 2018 Vers une normalisation des économies « La géopolitique est une constante en éco- nomie », écrivait François Meylan, en titre de sa chronique, dans notre premier cahier de 2018. Il convient dès lors de toujours bien appréhender ce facteur lorsque l’on se hasarde à faire des prévisions économiques, plus encore des pronostics boursiers. Tout au long de ce printemps les événements poli- tiques se sont soudainement accélérés, partout dans le monde. D’abord sur le Vieux Continent avec des changements de gouver- nements, impensables il y a peu encore, intervenus brusquement au tout début juin en Espagne et, peu après, en Italie. Puis ce fut au Québec, dans la cadre du G7 - là où le Président français comptait en imposer aux Américains - que les représentants des six plus grandes puissances occidentales alliées traditionnelles des Etats-Unis, subirent un très violent affront, après que le Pré- sident Trump se soit abruptement désisté du communiqué final qu’il venait laborieusement de signer avec les autres membre du G7. Du coup, la mésentente politique ne restait plus seulement verbale. En se concrétisant, elle ouvrait la porte aux risques très réels d’une nouvelle escalade en matière de guerre commerciale et économique. Mais l’on sait que cette façon déconcertante de négocier est aussi l’une des tactiques favorites du Président américain. Donald Trump préfère la négociation directe, l’approche bilatérale, plutôt que les discussions sans fins, les compromis boiteux, comme ceux qui sou- vent se prennent dans le cadre de négociations multilatérales infi- nies. Le Président américain est avant tout un homme d’affaires, qui suit d’abord son instinct et comprend rapidement les moti- vations de la partie adverse. Cette redoutable efficacité, Donald Trump l’a démontrée ce 11 juin, en rompant avec le G7, puis en mettant directement le cap, depuis le Canada, sur Singapour pour y rencontrer Kim Jong-un, le jeune mais terrible dictateur de la Corée du Nord. Ce tête-à-tête et la longue poignée de mains du 12 juin 2018 entre le chef de la première puissance mondiale et le leader d’un pays bandit, un leader qui passait pour un fou, un illuminé aux yeux de beaucoup, et surtout, qui était l’ennemi juré des Etats-Unis, ont constitué l’événement géopolitique majeur de cette fin de printemps, sans doute même de cette décennie. Pour l’heure, il est naturellement difficile d’en évaluer déjà les retombées. De part et d’autre on peut dire que c’est là un acte courageux ; il donne de l’espoir non seulement à toute la péninsule coréenne qui est toujours en état de guerre, mais à l’Asie en parti- culier et au monde entier. Si les engagements oraux de ce Sommet se concrétisent, il devrait s’en suivre un relâchement progressif des tensions militaires, un retour graduel à la paix dans le monde et une normalisation de toutes les économies. Il est en tous cas certain que la démarche réussie du président amé- ricain a fait se détourner pour un temps l’attention portée aux fac- teurs économiques habituels. Le relèvement graduel du loyer de l’argent aux Etats-Unis et la remontée concomitante de l’inflation sont considérés aujourd’hui comme des points positifs ; dès lors, les marchés financiers, y compris les marchés obligataires, ne semblent pas s’en soucier. Bien au contraire ! En Suisse également, avec une prévision en hausse de la croissance qui devrait se situer à au moins 2,3% cette année, en raison de l’affaiblissement de franc, tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le taux de chômage lui aussi est en recul, tout au moins selon les calculs qu’en donne le SECO, des calculs qui ne tiennent pas forcément compte de ceux qui, toujours en quête d’un emploi, ne sont plus pris en considération dans les statistiques. Jean-Pierre Michellod, Directeur de la publication Editeur : Association Point de Mire Edition, Genève | Administration, abonnements et gestion des annonces : Point de Mire – 9, rue de Candolle, CP 5340 – 1211 Genève 11, Tél. 022 550 2945, E-mail : info@pointdemire.ch – www.pointdemire.ch | Directeur de la publication : Jean-Pierre Michellod | Rédacteur en chef : Daniel Stanislaus Martel | Rédacteur associé : Maurice Baudet | Ont également participé à la rédaction de ce numéro : Norberto Birchler, Philippe Garoflid, Stéphanie Hodara El Bez, François Meylan, Bernhard Wenger, Pasquale Zarra | Crédit photos : Maurice Baudet, Karine Bauzin, Daniel S. Martel, François Meylan, Jean-Pierre Michellod et divers contributeurs / Copyright 2018 | Composition, mise en page et impression : APPI Sàrl (Denise Gaillard) - Riant-Coteau 11 – CH-1196 Gland - Tél. 022 995 0252 – Fax 022 995 0257 | Diffusion postale en Suisse contrôlée par la REMP : 4-5 numéros par an | Diffusion spéciale à l’étranger : une version électronique est diffusée par la Fédération Européenne des Conseils et Intermédiaires Financiers (FECIF à Bruxelles) à ses membres francophones dans l’Union européenne. | Prix de l’abonnement (Suisse) : 1 an CHF 45.– / 2 ans CHF 80.– / Abonnement de soutien CHF 250.– / Prix au numéro CHF 12.– / E 12.– | © Point de Mire 2018 Tous les droits sont réservés. Toute réimpression, copie de texte ou d’annonce, ainsi que toute utilisation sur des supports optiques ou électroniques, sont soumis à l’approbation préalable de la rédaction.
  • 4. 4 Numéro 73 – Eté 2018 – Portrait (➥ suite de la page 1) Pierre-Noël Formigé, SEQUOIA Group SA SEQUOIA Group SA est ainsi deve- nue une holding financière qui réunit 35 personnes et chapeaute trois entités. SEQUOIA Advisory SA (anciennement SEQUOIA Asset Management SA) se foca- lise sur la logistique et les services d’accompagnement et de support destinés aux gestionnaires de for- tunes et de fonds. SEQUOIA Advi- sory SA jouit d’une large expé- rience, d’accords, de réseaux et de systèmes informatiques opti- misés depuis sa création ; elle met également une équipe de spé- cialistes à disposition des clients qui la mandatent. Ceci lui donne la crédibilité, la légitimité et les bases nécessaires pour servir au mieux ses clients et partenaires. SEQUOIA Wealth Management SA, la deuxième société, se dédie à la clientèle privée et au Family Office. SEQUOIA Wealth Manage- ment SA est le premier «client» de SEQUOIA Advisory SA. Elle permet en outre aux GFI ou aux autres gestionnaires qui se lancent, qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas mettre en place leur propre structure juridique et qui veulent conserver leur liberté de mouve- ment, de choix et de rémunéra- tion, tout en respectant les direc- tives réglementaires et juridiques du moment, de jouir d’une plate- forme novatrice répondant à tous ces critères. Le suivi comptable et fiscal des sociétés du groupe SEQUOIA, de ses membres, de ses partenaires et de ses clients est assuré par la troisième entité du groupe, WEALTHINGS SA, qui a été fondée en partenariat avec Patrick Thiebaud, ancien direc- teur d’Arthur Andersen. Ces trois entités offrent des pres- tations à forte valeur ajoutée, cohérentes et modulables, com- prenant notamment la sous-trai- tance d’opérations techniques et répétitives, le partage de locaux, ou encore l’accès au vaste réseau de compétences externes indis- pensables à tout GFI. Elle permet aux GFI, dans la majorité des cas, d’augmenter leurs revenus de façon significative grâce à la fédé- ration des masses et volumes sous gestion ainsi qu’aux procédés internes d’optimisation des coûts et revenus. SEQUOIA se définit comme un « one stop shop », ou interlocuteur unique pour GFI. Un gestionnaire peut devenir partenaire ou même associé du groupe, et ainsi multiplier ses forces et renforcer sa position au sein de SEQUOIA Group SA. En financier talentueux et averti, Pierre-Noël Formigé continue à faire bénéficier les GFI de sa riche expérience, tout en la partageant et la confrontant avec d’autres professionnels. Pour en savoir davantage, nous l’avons rencon- tré dans ses nouveaux bureaux genevois, Rue de Jargonnant 2, qu’il occupe depuis ce printemps. Ecoutons-le ! Point de Mire : Les gérants de fortune indépendants (GFI) sont forcés de s’appuyer sur différents partenaires, et, en particulier, bien entendu, sur leurs banques dépositaires. Pour votre part, vous vous positionnez comme une « plateforme au service des GFI ». Concrètement, quelles sont en fait vos prestations et, pour un GFI, quel est l’intérêt principal d’y adhérer ? Pierre-Noël Formigé : En effet, les GFI tels que nous les connais- sons sont une particularité suisse qui vise à offrir des prestations financières sur mesure à des clients privés ou institutionnels, de façon indépendante et avec le moins de conflits d’intérêts possibles. Il était jusqu’à pré- sent relativement facile d’établir une société financière en Suisse, cependant les nouvelles régle- mentations nationales et inter- nationales sont en train de for- tement modifier la donne. C’est dans ce cadre que nous avons pris les devants. Nous avons donc façonné notre groupe avec le conseil d’auditeurs et d’avocats spécialisés pour que SEQUOIA devienne une plateforme indé- pendante permettant aux GFI de pérenniser leurs objectifs pre- miers : la relation humaine avec leurs clients, la liberté d’action, l’indépendance financière et l’offre d’un service à vraie valeur ajoutée. Pour cela, SEQUOIA tra- vaille avec de nombreux pres- tataires de services comme les banques dépositaires qui sont elles-mêmes amenées à modifier leurs offres et structures pour répondre aux demandes toujours plus pressantes des régulateurs, du marché et donc des clients. L’activité de GFI n’était jusqu’à présent pas ou peu réglementée ni vraiment reconnue en Suisse ; elle va le devenir dans les mois qui viennent, et va donc pouvoir prendre un réel essor au sein du tissu financier suisse. Naturelle- ment, il va falloir que les acteurs qui forment ce nouveau marché de GFI répondent à des critères beaucoup plus élevés, dont plus de 70% des acteurs à ce jour ne sont pas dotés. SEQUOIA se posi- tionne donc pour aider ces GFI à répondre au cadre juridique et réglementaire imposé par les lois et directives telles que LSFin, LEFin, MiFID II, etc. En étant membres de SEQUOIA, les GFI répondent aux exigences régle- mentaires. Les GFI ont également accès aux espaces de travail com- muns ou séparés, aux équipes de back-office, de middle office et de gestion, aux logiciels agréés de consolidations de comptes, de reporting, de gestion des risques, de suivi d’ordres, de cartographie de clients, et aux services de com- pliance. SEQUOIA est également à même d’offrir un réseau de prestataires et d’accords qui per- mettent à tout GFI membre de la plateforme SEQUOIA d’optimi- ser ses coûts et d’augmenter ses revenus. L’intérêt principal d’ad- hérer à SEQUOIA est simplement d’éviter aux GFI de devenir des hommes orchestre, de leur per- mettre de se concentrer sur leur vrai métier et de mieux gagner leur vie tout en respectant l’envi- ronnement réglementaire actuel et en restant maîtres de leurs emplois du temps ainsi que de leurs revenus. PdM : Au départ vous étiez un GFI classique. Qu’est-ce qui vous a fait vouloir offrir des presta- tions à d’autres intermédiaires financiers, en sus de vos propres activités ? P-N.F. : Les premières raisons pour lesquelles nous nous sommes orientés vers des prestations à d’autres intermédiaires finan- ciers découlent de l’expérience acquise dans le monde financier anglo-saxon et de la demande récurrente d’autres GFI qui sou- haitaient bénéficier de cette ©KarineBauzin De gauche à droite : Elena Schaffter (assise), Patrizia Filipowski, André Keller, Pierre-Noël Formigé, Mathieu Chacun (assis), Vincent Python, Anastasia Qerimi, Kristijan Kraljevic, Ernesto Tlapanco Villalpando, Eric Devillaire
  • 5. Numéro 73 – Eté 2018 – 5 Portrait expertise. Après avoir travaillé dans une banque d’affaires d’im- portance mondiale à Londres et à New York, lorsque je suis revenu à Genève, je me suis aperçu que le métier de GFI en Suisse était bien différent de ce que j’avais pu observer. A Genève, l’accent semblait reposer sur la relation humaine avec son client, alors qu’au Royaume-Uni ou aux Etats- Unis, l’offre des conseillers en patrimoine était plus orientée sur la performance et le service à forte valeur ajoutée que l’on ne pouvait prodiguer qu’avec une structure adéquate, composée d’au moins six personnes et de systèmes informatiques perfor- mants. De plus, nous avons été rejoints par des gestionnaires de fonds, qui souhaitaient se focaliser sur leur trading et nous laisser gérer toute la par- tie administrative et opération- nelle. Nous avons donc investi dans des équipes et un réseau de prestataires institutionnels à partir de 2004. SEQUOIA a donc pu offrir très tôt des familles de fonds qu’elle donnait en gestion à des gestionnaires internes ou externes dont SEQUOIA suivait l’activité en temps réel, avec contrôle du risque. Par la suite, le même modèle a été offert à des gestionnaires indépendants (GFI) afin de leur permettre de se concentrer sur la relation humaine avec leurs clients et donc de nous laisser gérer toute la partie opérationnelle et régle- mentaire sous-jacente. PdM : Vous proposez aux GFI des prestations, des conseils et des partenariats. Est-ce que vous pourriez nous en dire plus ? P-N.F. : SEQUOIA est un prestataire suisse de solutions financières glo- bales en gestion de fonds et de patrimoine. SEQUOIA assiste les institutions financières, les conseil- lers en placement et les Family Offices suisses et étrangers et les aide à créer et gérer le patrimoine de leurs clients. Pour cette raison, SEQUOIA a vocation à fédérer autour d’elle des prestataires/par- tenaires que SEQUOIA va mettre en lien avec les membres de sa plateforme tout en assurant la logistique et le risque qu’une telle relation implique. Les prestations proposées comprennent : une place de travail au sein d’un envi- ronnement dynamique et syner- gique ; des services administratifs et de réception ; des services de conseil en gestion de portefeuille ; des services d’assistanat en Front, Middle et Back Office ; des ser- vices de Legal & Compliance ; des services de gestion des risques ; la mise à disposition d’un PMS, d’un CRM et d’une Infrastructure IT ; la mise à disposition d’un réseau per- mettant d’augmenter ses revenus ; d’un accompagnement marketing et promotionnel si souhaité. Lorsque le chiffre d’affaires annuel récurrent généré par un GFI en faveur de la plateforme SEQUOIA s’élève à plus de CHF 500’000.00, le GFI peut à cer- taines conditions devenir action- naire de la plateforme SEQUOIA et donc bénéficier également du développement des autres membres de la plateforme. PdM : Concernant vos parte- nariats ou associations, les GFI qui choisissent cette option ne perdent-ils pas l’un de leurs grands atouts, c’est-à-dire leur autonomie ? P-N.F. : Non, c’est là justement le grand attrait de SEQUOIA. SEQUOIA a été structurée pour préserver l’autonomie des membres qui la forment. En effet, les GFI qui sont « powered by » SEQUOIA ont la liberté de quitter SEQUOIA à tout moment, avec un bref préavis. Les GFI qui sont employés par SEQUOIA peuvent également reprendre leurs clients et quitter SEQUOIA, avec le même préavis. Tout est fait au sein de SEQUOIA pour que chacun de ses membres, personnes physiques (employés) ou personnes morales (sociétés), puisse agir de façon autonome tout en respectant le cadre légal et réglementaire qui nous est imposé (surveillance et autorégulation). SEQUOIA a été struc- turée pour préserver l’autonomie des SES membres PdM : Dans le cadre des presta- tions que vous offrez par le biais de votre plateforme, comment abordez-vous le risque, la com- pliance et la réglementation ? Est-ce le même processus que celui que vous appliquez dans le cadre de vos propres activités de gestionnaire de patrimoine ? P-N.F. : Dans le processus d’accep- tation de nouveaux membres de la plateforme ainsi que du suivi de l’activité de ces membres, il est évident que nous devons appli- quer des règles strictes, conformes aux dispositions légales et aux règlements de la FINMA. Le risque d’une plateforme telle que SEQUOIA réside en grande partie dans l’activité des membres qui la composent. Il est primordial de s’assurer que les acteurs et membres de SEQUOIA respectent en tous points les règles de bonne conduite. C’est là un très grand challenge pour SEQUOIA car il est difficile de suivre les faits et gestes de tous ses membres, sans parler des activités qui ne sont pas directement liées à SEQUOIA mais se reflètent sur la réputation et le professionnalisme. PdM : Comment sélectionnez-­ vous les GFI qui souhaitent re­joindre votre plateforme ? P-N.F. : Le processus de sélection de nos membres est encore très ouvert, en particulier parce que les principales lois affectant en profondeur les GFI (LSFin, LEFin) ne sont pas encore en vigueur. Par conséquent, la demande pour une plateforme telle que SEQUOIA est loin d’avoir atteint son point culminant. Dans l’attente d’une entrée en vigueur de la loi, SEQUOIA cherche avant tout des membres proactifs, capables de générer un chiffre d’affaires leur permettant de vivre et de payer les prestations qu’ils utilisent sur la plateforme SEQUOIA. Les GFI qui nous rejoignent actuellement sont des gestionnaires qui s’oc- cupent de 20 à 150 clients, avec une masse sous gestion de CHF 20 Mio à CHF 300 Mio. SEQUOIA n’a pas de zone géographique de pré- dilection, même si ses membres actuels sont particulièrement actifs du côté des pays émergents. CUSTODIANS, NAV CALCULATION MARKET FEED UPDATES CRM YOU Anywhere in the World SIMULATION AND ANALYSIS REPORTING POSITION HOLDING, TRADING OPERATIONS CONTROL COMPLIANCE FEES AND RETROCESSIONS CALCULATION SHADOW ACCOUNTING BROKERS, DEALING DESK AND TRADING PLATFORMS (➥ suite en page 14) Sequoia - The Advanced and Mobile Portfolio Management System Source: SEQUOIA Group SA
  • 6. 6 Numéro 73 – Eté 2018 – Ingénierie patrimoniale et gestion d’actifs s’associent à une hausse des marchés actions, on se trouve dans l’univers le plus favorable. Nous nous éloi- gnons aujourd’hui graduellement de cet environnement sur fond de normalisation des politiques moné- taires, en particulier aux Etats-Unis. Mais il est peut-être encore trop tôt pour dire que le cycle des marchés actions est déjà terminé. Par ailleurs alors que les spreads de crédit commencent à s’écarter il est intéressant de noter que le risque crédit des obligations par rapport aux actions est plus limité car elles se situent au même rang pari pasu que les obligations séniors traditionnelles. Qu’est-ce qu’une obliga- tion convertible ? L’obligation convertible est un titre de dette à revenu fixe qui allie les propriétés des obligations et des actions. Tout comme une obligation classique, l’obligation convertible distribue périodiquement un cou- pon fixe et peut être remboursée à une date d’échéance définie. Elle a également en commun avec les obli- gations d’entreprises classiques cer- tains risques tels que le risque de cré- dit lié à l’émetteur et le risque induit par la variation des taux d’intérêt. Elle se distingue en revanche de l’obligation d’entreprise tradi- tionnelle par la clause optionnelle dont elle est dotée et qui donne à son détenteur la possibilité, mais non l’obligation, de convertir son titre en un nombre défini d’actions de la société. Ces actions sont en principe, mais pas nécessairement, émises par la même entreprise que celle qui émet l’obligation. La convexité des convertibles Les investisseurs utilisent les obli- gations convertibles pour leurs caractéristiques en termes de convexité, c’est-à-dire la non-li- néarité de leur performance entre phase haussière et phase baissière. La convexité plus élevée offre un plancher qui limite le risque bais- sier si la qualité de crédit de l’émet- teur obligataire reste solide. Cette caractéristique peut être clé dans un contexte de marché plus volatil comme en 2018. Lors de la baisse brutale des marchés du début d’an- née, les obligations convertibles ont démontré cette capacité à réduire les performances négatives et à rebondir rapidement. Phase du cycle et hausse des taux Les obligations convertibles sont propulsées par différents moteurs. Si la baisse des rendements et la contraction des spreads de crédit Les obligations convertibles sont aussi généralement considérées comme un moyen d’amortir les effets de la hausse des taux. Elles ont tendance à mieux se compor- ter grâce à leur clause optionnelle. En effet, les contextes de hausse des taux coïncident souvent avec une amélioration de la conjonc- ture économique, ce qui est géné- Les obligations convertibles demeurent une exposition intéressante dans un contexte de hausse des taux n Bernhard Wenger, Résponsable SPDR ETFs, Suisse, State Street Global Advisors (SSGA), Zurich Les obligations convertibles qui allient les propriétés des obligations et des actions offrent aux investisseurs une exposition présentant des caractéristiques uniques. Grâce à cet instrument créé dans les années 1860 pour financer l’in- dustrie ferroviaire américaine, l’émetteur est en mesure d’emprunter à des taux intéressants tandis que l’investisseur peut participer au développement de la société en exerçant une option qui lui permet de convertir ses obligations en actions. Dans une phase de croissance économique qui nécessite une nor- malisation des politiques monétaires avec une remontée des taux court terme, cette classe d’actif a tendance à bien se comporter. Source : Bloomberg Finance L.P. au 15 mai 2018 Past performance is not a guarantee of future results. Index returns reflect capital gains and losses, income, and the reinvestment of dividends. Performance returns for periods of less than one year are not annualized. Bernhard Wenger, Directeur Commercial Suisse de State Street Global Advisors (SSGA), dirige la vente et le Business Development de la gamme SPDR ETFs, qui se focalise sur les stratégies Fixed Income, Secto- rielles et Smart Beta. Avant de rejoindre SSGA, Bernhard Wen- ger a occupé durant cinq ans plu- sieurs postes chez ETF Securities, en particulier celui de Directeur Commercial Europe en charge des activités vente et Business Development. Auparavant, il a occupé plusieurs postes à respon- sabilité au sein des banques Mor- gan Stanley, HSBC et BNP Pari- bas. Il est diplômé d’un Master en Management Européen de l‘ESCP Europe (Paris-Oxford-Ber- lin). SSGA est le 3e gérant d’actifs et ETF Provider au monde.
  • 7. Numéro 73 – Eté 2018 – 7 Ingénierie patrimoniale et gestion d’actifs ralement favorable aux actions et au crédit plus largement. Il faut noter que la faible sensibilité au risque de taux d’intérêt des obli- gations convertibles mondiales pro- tège particulièrement bien dans les contextes de hausse des rendements à long terme. Les taux à court terme ne réagissent pas toujours instan- tanément et il se peut que les ren- dements à plus long terme les pré- cèdentdanslahausse.Lorsqu’àlafois les rendements à court et long terme montent, les obligations convertibles peuvent contribuer à compenser les tensions sur la performance. Lors des périodes passées de hausse des taux courts et de remontée des rendements, les obligations conver- tibles ont démontré de bonnes per- formances relatives par rapport à certains indices obligataires crédit en particulier. Le tableau ci-dessous met en exergue quelques périodes de remontée des taux directeurs aux Etats-Unis et/ou d’augmen- tation des rendements dans un contexte de hausse de l’inflation. Souvent signe d’une phase plus tar- dive du cycle économique qui com- bine une expansion modérée de l’économie et une situation proche du plein emploi. Dans ce contexte, les indices de sentiment sont plus élevés et l’inflation augmente. Que ce soit lors du “taper tantrum” il y a cinq ans ou plus récemment lors de la phase de reflation au der- nier trimestre 2016 ou encore depuis décembre 2017, ou même lors de la dernière période de hausse des taux aux Etats-Unis (2004-2006) les indices d’obligations convertibles ont dé­ montré leur capacité à protéger par- tiellement contre l’effet négatif de la sensibilité au risque de taux. Conclusion Nous estimons être dans cette phase du cycle économique qui voit les politiques monétaires se normaliser alors que le cycle mature. Ces phases ont historiquement été bénéficiaires aux obligations convertibles dans l'univers obligataire. Cependant, la volatilité peut revenir rapidement, comme nous l'avons expérimenté plusieurs fois cette année. Les carac- téristiques hybrides des obligations convertibles en font un instrument particulièrement adapté pour navi- guer à travers cette phase en 2018. Avertissement Exclusivement destiné aux inves- tisseurs professionnels. L’information fournie ne constitue pas un conseil en investissement tel que ce terme est défini par la règle- mentation suisse applicable et elle ne pourrait être invoquée en tant que telle. Elle ne doit pas être considérée comme une sollicitation d’achat ou une offre de vente d’investissement. Déc-17 à Mai-18 (%) Oct-16 à Mars-17 (%) Sep-15 à Déc-15 (%) Mai-13 à Juin-13 (%) Mars-04 à Juin-06 (%) Jan-06 à Juin-06 (%) Oct-04 à Avr-05 (%) Mars-04 à Juin-04 (%) TR Qualified Global (Cvt) 2.10 2.95 1.59 -0.54 12.85 7.46 2.05 -2.21 TR Global Focus (Cvt) 0.28 0.92 1.98 -1.14 10.15 6.40 1.44 -1.69 MSCI ACWI NR (Eq) 3.01 8.18 5.03 -2.62 31.68 6.13 7.14 0.36 Global High Yield BB-B -1.15 2.77 -0.68 -3.90 15.29 3.90 2.62 -1.10 Global Corporate IG -2.51 -2.65 -0.82 -4.94 4.99 1.80 5.37 -3.02 US Crossover (BBB-BB) -1.84 2.23 -0.70 -4.06 8.10 1.54 1.81 -2.53 Rates & Yields changes Déc-17 à Mai-18 (%) Oct-16 à Mars-17 (%) Sep-15 à Déc-15 (%) Mai-13 à Juin-13 (%) Mars-04 à Juin-06 (%) Jan-06 à Juin-06 (%) Oct-04 à Avr-05 (%) Mars-04 à Juin-04 (%) Fed Funds 0.50 0.50 0.25 0.00 4.25 1.00 1.00 0.25 US 10y Yield Change 0.57 0.79 0.23 0.86 1.30 0.75 0.01 0.75 DE 10y Yield Change 0.10 0.45 0.04 0.52 0.14 0.76 -0.63 0.39 Source : State Street Global Adivsors ; Bloomberg Finance L.P. au 25 mai 2018 Past performance is not a guarantee of future results. Index returns reflect capital gains and losses, income, and the reinvestment of dividends. Performance returns for periods of less than one year are not annualized.
  • 8. 8 Numéro 73 – Eté 2018 – gérance de fortune indépendante de services financiers. En outre sur la demande du client, des informations sur les montants effectivement reçus doivent être fournies. L’exposé de Madame Yvonne Lenoir- Gehl, Head of Group Regulatory Office Organization de la Banque Pictet de Genève, explique à nos membres pourquoi un gestionnaire de fortune actif en Suisse doit res- pecter les règles MIFID II. C’est parce que la plupart de ses clients sont européens et qu’en cas de passage devant les tribunaux, ce n’est pas les lois suisses qui s’appliqueront mais bien les lois européennes. Le respect de MIFID II n’entraîne aucune recon- naissance de facto d’un gérant suisse. Les lois européennes protègent donc les consommateurs européens. Même si la ligne de défense devait se baser sur la « reverse sollicitation », avec les moyens technologiques d’aujourd’hui, n’importe quel client peut facilement prouver que son gestionnaire l’a au moins appelé une fois, ce qui fera tomber cet argument et mettra le gérant dans la juridiction des juges étrangers. En ce qui concerne les membres de l’ARIF, une partie importante des obli- gations de MIFID II sont déjà remplies, si les standards de l’ARIF sont respectés. Pour conclure l’après-midi, l’anima- teur souligne que si les gestionnaires de fortune et les trustees respectent scrupuleusement les règles de l’ARIF (Directives et Code de déontologie), ils ont déjà une bonne avance sur la mise en œuvre des obligations qui découleront des futures lois. Les membres de l’ARIF concernés sont donc déjà bien armés pour assurer leur passage dans le futur OS, notamment les trustees pour lesquels, l’ARIF a émis déjà depuis 2012 une Directive spéciale destinée aux trustees, fondations et assimilés, (Directive 3b) pour les aider dans l’identification du cocontractant et de l’ayant droit économique. L’ARIF : Futur organisme de surveillance n Norberto Birchler, Directeur, membre du Comité de l’ARIF et membre du Groupe de travail – ARIF futur OS, et Maître Stéphanie Hodara El Bez, Associée chez Altenburger Ltd legal + tax, membre du Comité de l’ARIF et Responsable du Groupe de travail – ARIF futur OS Le mardi 8 mai et le jeudi 31 mai 2018, l’ARIF a organisé deux de ses forma- tions sur le thème « LSFin/LEFin ». Le but principal de ces deux séances (la première en français, la deuxième en anglais) et regroupant près de 250 per- sonnes, était de présenter à nos membres gestionnaires de fortune et/ou trustees les préparatifs que l’ARIF a déjà entrepris afin de pouvoir demander, en temps voulu, l’autorisation en tant qu’organisme de surveillance (OS) dans le cadre de la LSFin/LEFin. Le rôle de l’OS sera d’assurer la surveillance courante des établissements financiers, qui auront obtenu une autorisation de la FINMA et qui seront membres de l’ARIF. qui restent assujettis à la LBA. Afin de permettre à tous les nouveaux établis- sements agréés de respecter entièrement leurs obligations, l’ARIF prépare une formation métier et réglementaire pour les gérants de fortune et les trustees, en collabo- ration avec un institut de formation reconnu. La loi prévoit également la création d’un organisme de média- tion : un partenariat de l’ARIF avec un organisme reconnu est en prépa- ration. La structure de l’ARIF en tant qu’OS dépendra de la version finale des ordonnances et ne pouvait donc être présentée lors de la conférence. Maître S. Hodara a ensuite présenté les obligations pour les établisse- ments soumis à la LSFin, notamment les règles de conduite à observer pour la fourniture de services finan- ciers telles que la classification des clients, l’obligation de formation continue et de perfectionnement, l’obligation d’information, la véri- fication du caractère approprié et de l’adéquation des services finan- ciers (suitability et appropriateness), l’obligation d’établir des documents et de rendre compte, etc. Les clients devront être classés en plusieurs catégories, chacune de ces catégo- ries pouvant ensuite encore choisir entre un opting-in et un opting- out. La suitability et l’appropriate- ness impliquent que l’établissement financier devra se renseigner sur les connaissances et l’expérience du client, établir sa situation financière et définir avec lui les objectifs de pla- cement. En ce qui concerne les rému- nérations perçues de tiers, celles-ci ne sont pas interdites, mais sont soumises à des conditions. Le client doit être informé du type et de l’am- pleur de cette rémunération et avoir renoncé à la percevoir ; cela doit être fait préalablement à la fourniture Le séminaire était articulé en trois interventions. Un représentant de la FINMA, a présenté en premier lieu la LEFin et sa mise en œuvre. Les faits présentés se basent sur le projet de loi actuel de la LEFin (pas encore accepté par le Parlement lors de la rédaction de cet article, et susceptible de modi- fication). En introduction, le repré- sentant de la FINMA a présenté la situation actuelle des intermédiaires financiers (IF) du secteur paraban- caire (Art. 2, al. 3 LBA). Ces IF peuvent actuellement choisir d’être surveillés soit par la FINMA, en optant pour un assujettissement direct (IFDS), soit devenir membre d’un organisme d’autorégulation tel que l’ARIF. Nous sommes tous concernés par la LSFin Actuellement environ 39% des IF, selon Art. 2, al. 3 LBA, pratiquent la gestion de fortune, alors que seu- lement 3% sont actifs en tant que trustee. Ces chiffres, issus de la conso- lidation des données fournies à la FINMA par les organismes d’autoré- gulation (OAR) indiquent qu’environ 3’000 intermédiaires financiers seront concernés par l’introduction des LSFin/LEFin et devront donc deman- der une autorisation à la FINMA. Ces intermédiaires financiers deviendront alors des établissements financiers (EF) et seront soumis à un audit de type prudentiel. Le représentant de la FINMA a ensuite présenté les délais transitoires qui prévoient que les OS devront être reconnus dans un délai de six mois après l’entrée en vigueur de la loi, que les gérants et les trus- tees auront un délai de six mois pour s’annoncer auprès de la FINMA et que celle-ci aura un délai de trois ans pour les autoriser. En ce qui concerne les IFDS, ceux-ci auront un délai d’un an pour s’assujettir à un des OAR restant. Ces délais pourraient être simplifiés. En résumé, les gérants de for- tune, les trustees et les essayeurs de commerce seront désormais soumis à une autorisation directe octroyée par la FINMA. Les IFDS et les membres des OAR exerçant une de ces activités devront obtenir une autorisation de la FINMA, et le statut d’IFDS dispa- raîtra. Ces derniers devront adhérer à un OS ou à un OAR. Les délais tran- sitoires devront être respectés. Dans un deuxième temps, Maître Sté- phanie Hodara, de Altenburger Ltd legal + tax, membre du Comité de l’ARIF, a présenté le projet de l’ARIF en tant qu’OS. Celui-ci assurera la sur- veillance courante des nouveaux éta- blissements financiers autorisés par la FINMA. Cela implique le contrôle du respect des conditions d’autorisa- tion LSFin, des obligations LBA ainsi que des règles de conduite (LEFin). Tout ce qui dépasse la surveillance courante sera de la compétence de la FINMA. Les OS n’auront pas, en l’état actuel du projet de loi la possibilité de sanctionner leurs assujettis en cas de violation, mais devront annoncer ces dernières à la FINMA et c’est vrai- semblablement l’Enforcement de la FINMA qui prendra le relais. L’ARIF – votre partenaire pour la transition En ce qui concerne l’ARIF, celle-ci a mis sur pied un groupe de travail qui a réfléchi à ce qui doit être fait : dans un premier temps l’OS assis- tera ses membres pour déposer leur demande d’agrément, en assurant simultanément la surveillance cou- rante des gérants de fortune et des trustees sans oublier celles des IF Norberto Birchler, Président de l’ARIF, est membre du Groupe de travail – ARIF futur OS. Il est également Conseil- ler municipal PLR à Collonge-­ Bellerive. Une biographie plus détaillée se trouve dans le Point de Mire no 71, page 10.
  • 9. Numéro 73 – Eté 2018 – 9 Gérance de fortune indépendante m’ont permis d’acquérir une solide base théorique utilisable comme outil de réflexion. Aucun modèle ne rem- placera cependant l’expérience du contact quotidien avec les gérants, et le fait de rester constamment dispo- nible et à l’écoute. PdM : Vous n’hésitez pas à parler de « vertus de l’indépendance », des termes forts qui indiquent bien votre engage- ment en faveur de la profession. J.F. : Ce terme de « vertus » m’a natu- rellement valu quelques remarques amusées, mais je le maintiens. Pour moi les mots « gérant » et « indépen- dant » sont lourds de sens. J’assimile l’indépendance à la responsabilité personnelle dans la gestion de for- tune. Je constate que nous revenons aujourd’hui aux valeurs fondamen- tales de la profession, après avoir trop facilement succombé aux attraits de ses aspects purement techniques et fonctionnels. Il me semble que l’on retrouve ce sens de l’engagement qui met réellement le client au centre du métier, même si ce concept a été, je le reconnais, trop souvent galvaudé. La disponibilité du gérant est une vertu cardinale. L’analyse à laquelle s’attelle la troisième partie de la thèse conforte d’ailleurs ces constatations : l’indépen- dance est considérée comme une vertu essentielle par les acteurs de la profes- sion, de même qu’une réputation irré- prochable appuyée sur une structure solide de la société de gestion assurant sa pérennité, ainsi qu’une culture d’en- treprise qui reflète ses compétences particulières et contribue à la cohé- rence des résultats de gestion. Enfin, les gérants indépendants tiennent à conserver toute l’agilité et la flexibilité que permettent des petites structures. Ces facteurs se conjuguent pour assu- rer des relations de qualité sur le long terme avec la clientèle. PdM : Venons-en maintenant à votre pratique au sein de Piguet Galland. J.F. : Après une expérience à haut niveau dans de grands établisse- ments, j’ai aujourd’hui le privilège d’exercer mon métier au sein d’une petite structure qui offre précisé- ment cette culture d’indépendance et Julien Froidevaux a tenu à mettre son expérience à disposition aussi bien des praticiens que des investisseurs en publiant une thèse de doctorat intitu- lée « Vertus de l’indépendance dans la gestion de fortune ». Point de Mire a tenu à le rencontrer pour déterminer ce qui l’avait amené à théoriser ainsi ces vertus, et comment il passait, dans ses activités quotidiennes, de la théo- rie à la pratique. Ecoutons-le ! Point de Mire : Comment en êtes-vous arrivé à rédiger une thèse de doctorat sur la gestion indépendante ? Julien Froidevaux : Je désirais parta- ger l’expérience acquise au service de cette clientèle très particulière et très diversifiée. Peu d’études acadé- miques ont été publiées à ce sujet. Il y a naturellement la thèse de Madame Claude Bretton Chevallier, « Le gérant de fortune indépendant », (Schulthess 2002), consacrée aux aspects juri- diques de la profession, et celle de Christian Bührer, « Unaghängige Ver- mögensverwalter in der Schweiz », (Haupt Verlag, 2006), qui en donne une image statistique. Mon but était de tenter une approche plus globale. L’objectif de ma thèse n’était pas uniquement de rédiger une étude purement académique, mais bien de contribuer à transmettre l’expérience pratique accumulée au fil des années. Il était principalement envisagé de vérifier si l’indépendance d’un gérant produisait de meilleurs résultats en termes de performance et de qua- lité des services aux clients. Par performance, il faut comprendre l’ensemble des variables ayant une influence positive dans la pratique de la gestion. J’ai en effet très vite réalisé qu’une c o m p a r a i s o n directe des résul- tats des porte- feuilles gérés s’avérait impossible du fait de la trop grande diversité des univers d’inves- tissement en présence. De ce fait, elle eût été, de surcroît, peu pertinente. En fait, ma thèse s’articule autour de trois principaux thèmes : - L’environnement global de la ges- tion indépendante et son évolution drastique des dix dernières années, en particulier du fait de l’abandon du secret bancaire ; - La description en profondeur des modèles d’affaires des gérants indépendants ; et - Une analyse des services fournis par ces derniers, fondée sur des questionnaires et entretiens d’un échantillon significatif d’acteurs du secteur. J’ajoute que j’ai tenu à effectuer ces recherches en toute indépendance, sans le soutien d’un employeur ou de toute autre institution. PdM : Comment décririez-vous l’évolu- tion récente du métier ? J.F. : Les dix dernières années ont amené des bouleversements en pro- fondeur. Elles n’ont toutefois abouti ni à une contraction significative du secteur ni aux concentrations que d’aucuns nous prédisent depuis des décennies. Les tentatives de fusion se soldent souvent par des échecs, et cela tient précisément à l’attachement aux valeurs d’indépendance cultivées par ces gérants. La résilience du métier peut sembler étonnante avec les pro- blèmes qu’il a pu traverser en raison du durcissement de l’environnement réglementaire. Elle a visiblement pour origine le renforcement tant du pro- fessionnalisme que de la conscience accrue des valeurs fondamentales de la profession. Le métier a dû évoluer vers une plus grande transparence, et c’est une excellente chose, car cela l’oblige à tendre vers l’excellence, et à se dépasser constamment. PdM : Comment intégrez-vous les résultats de vos recherches dans votre pratique quotidienne ? J.F. : Les modèles que j’ai mis en œuvre dans la troisième partie de ma thèse d’excellence que je me suis attaché à défendre. La banque avait pour objec- tif d’étendre la palette de services des- tinés aux gérants indépendants, une clientèle qu’elle sert déjà depuis des décennies. Avec mon arrivée et celle de deux de mes anciens bras droits très expérimentés, nous formons ainsi au sein de l’établissement une équipe dédiée de six personnes, aux talents et aux personnalités très complémen- taires. Nous offrons tous les avantages d’un établissement à taille humaine (environ 170 personnes) adossé à un actionnaire étatique - la Banque Can- tonale Vaudoise - présentant à la fois toutes garanties de contrepartie et une culture de risque maitrisé. Nous nous présentons comme une alternative complémentaire aux autres banques dépositaires, nous souciant de conserver - à l’image même de nos clients gérants indépen- dants - une grande flexibilité et une approche très personnalisée de notre clientèle. Comme eux, nous privilé- gions le luxe rare de prendre le temps de la réflexion et de l’écoute. Interview exclusive pour Point de Mire réalisée par Maurice Baudet. Théorie et pratique de la gestion de fortune indépendante Rencontre avec Julien Froidevaux Directeur, responsable développement commercial, Piguet Galland & Cie SA, Genève Notre interlocuteur sert depuis plus de quinze ans une clientèle de gérants indépendants. Il a pu ainsi développer une connaissance en profondeur des acteurs de ce secteur, de leurs motivations, des valeurs qu’ils défendent, et des particularités des services qu’ils peuvent offrir. Il les a accompagnés dans l’évolution profonde de leur profession, marquée surtout par un environne- ment réglementaire de plus en plus complexe et exigeant. Il poursuit actuelle- ment sa carrière au sein de la banque Piguet Galland. Julien Froidevaux travaille depuis plus de 27 ans dans des postes de haute direction, d’investissement et de clientèle auprès de banques interna- tionales (UBS, HSBC, Bank of China) et locales (Lombard Odier, BCV) répu- tées. Il a débuté son activité comme auditeur / consultant chez Arthur Andersen. Julien Froidevaux travaille actuellementauprèsdePiguetGalland à Genève en tant que responsable du développement commercial pour les gérants indépendants. Il est docteur en management de l’Université de Genève et titulaire du diplôme CFA® et est l’un des membres fondateurs de la Swiss CFA Society (SCFAS) en 1996 et l’un de ses anciens présidents. Maurice Baudet a consacré le plus clair de sa carrière à la gestion de fortune indépendante. Il fut en outre Président de l’Associa- tion suisse des gérants de fortune (ASG), puis Directeur général de celle-ci de 2002 à 2007. Pendant ces années il a aussi assumé la fonction de rédacteur responsable de « Denaris », la revue de l’ASG. Aujourd’hui conseiller financier indépendant, Maurice Baudet est étroitement associé à Point de Mire en tant que rédacteur et Président de son Comité consultatif. VERTUS DE L’INDÉPENDANCE DANS LA GESTION DE FORTUNE Julien Froidevaux Éditions Slatkine Genève 2018
  • 10. 10 Numéro 73 – Eté 2018 – gestion des risques & géopolitique L’état alarmant des prêts étudiants Pour beaucoup, les prêts étu- diants sont une forme de « bonne dette » ; les personnes ayant un diplôme d’études supé- rieures gagnent environ USD 20’000 de plus par année que ceux qui n’ont fait que l’école obligatoire. Cette perspective d’un meilleur revenu explique la raison pour laquelle tant de jeunes, qui sont mineurs et n’ont pas besoin de garantie de solvabilité pour être approuvés, contractent d’énormes prêts pour payer leurs études. Au final, environ 75% des étudiants achèvent leurs études avec une dette moyenne de USD 37’000. Pour ces 44 millions d’Améri- cains, cet investissement per- sonnel ne semble pas toujours être rentable puisque le taux de délinquance (que l'on obtient quand les paiements ne sont pas effectués après 90 jours) augmente année après année pour atteindre 11% en 2017. Bien que ce chiffre soit déjà alarmant, le taux réel de délin- quance est probablement bien plus élevé car bon nombre de ces prêts sont en « période de grâce », c’est-à-dire pendant que l’étudiant est encore à l’école ou entre deux emplois. De plus, divers facteurs tels que la hausse constante du coût des études et la nécessité ­croissante d’aller à l’université pour ­trouver un bon emploi font que le volume des prêts étudiants continuera de croître, ainsi que son taux de délinquance. Subprime Auto Loans… une impression de déjà-vu Les Etats-Unis sont le pays de la voiture, et plus ou moins chaque ménage est dans l’obligation d’en posséder au moins une. En conséquence, la partie la plus pauvre de la population n’a pas d’autre choix que d’emprunter à travers les prêts subprime en rai- son de leur faible solvabilité. Bien que cela soit probléma- tique pour ces personnes qui paient d’énormes intérêts sur ces prêts, Wall Street y voit une opportunité, pour des ren- dements plus élevés, dans un contexte de taux d’intérêt histo- riquement bas sur les prêts régu- liers en raison de la politique monétaire de la FED. Et comme cela s’est produit en 2008 avec les hypothèques, beaucoup de concessionnaires automobiles vendent leurs prêts subprime aux banques qui regroupent ces milliers de prêts à risque et les revendent ensuite sous forme d’obligations à des investisseurs avides de rendements plus éle- vés et qui ne se soucient guère des produits sous-jacents. À titre d’exemple, Moody’s Inves- tors Service a récemment évalué des produits créés par la banque Santander et il semblerait que celle-ci n’expertise qu’un prêt sur dix. Le risque cumulé de ces crédits est par ailleurs rajouté aux impondérables liés aux autres dettes de la banque, de sorte qu’au total les obligations de la banque dépassent le mil- liard de dollars. Les cartes de crédit en plus Les Américains ont toujours uti- lisé leurs cartes de crédit pour financer bon nombre de leurs projets, mais le taux de croissance de cette dette est, elle aussi, alar- mante : une hausse de 3% par rap- port à l’année dernière pour en arriver aujourd'hui à USD 8’600 en moyenne par foyer. Ainsi, les consommateurs ont accumulé USD 93 milliards de dettes liées aux cartes de crédit en 2017, soit la plus forte hausse annuelle depuis 2007, année de fort optimisme… De ce fait, les bons résultats des com- pagnies, qui servent souvent aux analystes pour justifier la suréva- luation des actions sur le marché, serait en partie financée par cette augmentation de la dette. Le grand retour des hypothèques Seulement 5% des propriétaires sont en défaut de payement de leurs prêts hypothécaires. Mais ceci n’est pas forcément un signe de bonne santé éco- nomique. Pour certains proprié- taires, la dette hypothécaire est une priorité absolue, les autres dettes peuvent bien attendre ! Pour d’autres, acculés par leurs diverses dettes, la revente de leur bienimmobilierestlaseuleissue. Et dans un marché où, pour l’instant, les taux des prêts hypothécaires sont bas et la valeur immobilière en hausse, il se trouve toujours de nouveaux acheteurs prêts à entrer à leur tour dans la spirale de l’endettement. Pour mémoire, un taux de défaillance hypo- thécaire particulièrement bas (4.5%) s’est produit en pleine bulle de 2005, trois ans avant que le marché immobilier américain ne s’effondre totalement… Conclusion Actuellement, de nombreux finan- ciers, politiciens ou journalistes vantentlabonnesantééconomique des Etats-Unis : taux de chômage historiquement bas, augmenta- tion des salaires, etc. Mais si l’on consulte www.usdebtclock.org, le site où tourne le compteur des dettes américaines, cet optimisme est pris en défaut. Cette ques- tion de la dette personnelle des citoyens américains devrait nous interpeler et nous inquiéter, ceci d’autant plus que le changement de politique monétaire annoncé par J. Powell, le Président de la Réserve Fédérale, se fera encore plus ressentir par des millions de personnes déjà tant endettées. Finalement, si l’on se souvient des conséquences mondiales de la crise de 2008, dont l’origine était américaine, il ne faut pas avoir la prétention de penser que la Suisse sera à l’abri des répercussions pos- sibles d’un tel processus. En effet, comme le dit le proverbe, quand les Etats-Unis toussent, le reste du monde s’enrhume ! L’endettement des ménages aux Etats-Unis… catalyseur méconnu de la prochaine crise ? n Philippe Garoflid, conseiller financier, Meylan Finance Sàrl, Lausanne Alors que la question de la dette nationale américaine est bien connue, il existe une autre dette qui menace le pays : celle des consommateurs. Elle vaut à ce jour USD 18 trillions contre 21 trillions pour la dette nationale, ce qui représente une dette personnelle de USD 60’000 par habitant. Après la dette hypothécaire (USD 15 trillions) vient celle des étudiants (USD 1,5 trillions) suivie par celle des cartes de crédit et celle des prêts automobiles (USD 1 trillion chacune). En stage chez Meylan Finance, Philippe Garoflid est titulaire d’un « Bachelor of Science in Business Administration » avec spécialisation en finance et économie obtenu aux Etats- Unis à l’Université de Miami. Pour la suite, son objectif est de poursuivre sa carrière dans le domaine de l’énergie, un sujet qui, selon lui, ouvre d’im- menses opportunités, tout en étant à l’avant-garde du pro- grès technologique.
  • 11. Numéro 73 – Eté 2018 – 11 Aspects économiques et financiers restons investis en euros et ne conservons du dollar américain que comme valeur refuge en cas de sérieuse baisse boursière. C’est une assurance portefeuille et non une devise de placement. Pour finir, une autre nouvelle nous invite à faire comme les philosophes René Descartes et Baruch Spinoza : cultiver le doute et regarder les choses telles qu’elles sont vraiment. Facebook vient d’annoncer avoir supprimé ces trois derniers mois - sous la pression des autorités tant amé- ricaines qu’européennes - 583 millions de faux comptes ! Rien que ça… Là aussi, des ques- tions se posent : quelle est la vraie valeur d’une publicité sur le réseau social ou encore quel est le réel niveau de sécurité qu’il assure à ses utilisateurs ? À suivre, en vous souhaitant un bel été à toutes et à tous. Meylan Finance Rue du Simplon 37 1006 Lausanne populisme - avec un programme économique non viable - a re- ­bondi sur la même probléma- tique qui avait amplifié le oui au Brexit à savoir la crise des migrants. Là aussi, les élites ont refusé de prendre en compte les inquiétudes d’une population certes silencieuse mais bouil- lonnante. On parle de surprise italienne. Mais avec le Brexit et l’élec- tion de Donald Trump, les sur- prises deviennent nombreuses. On veut nous rassurer comme quoi ce n’est pas une crise éco- nomique mais une crise poli- tique. On est tenté de répondre que la première peut être pro- voquée par la seconde. Les conséquences ne se sont pas fait attendre. Baisse de l’euro, fébrilité boursière et décro- chage de la dette obligataire subordonnée. Toutefois, nous nous inquiétons pas plus que cela pour la troisième écono- mie de l’Union européenne (UE). Soixante-cinq pour cent de la dette du pays est déte- nue par les ménages. Et même si la croissance est à la peine, la nation transalpine s’érige sur un important patrimoine. Pour sa part, la Banque cen- trale européenne (BCE) devrait rester accommodante jusqu’au premier trimestre 2019, sans pour autant sur réagir au choc politique italien. Le seul fait de son existence en termes de der- nier recours rassure les marchés. Aux États-Unis, les cadeaux fis- caux de Trump accordés l’an dernier sont déjà rognés par la dernière hausse du pétrole. La consommation devrait fléchir au cours du second semestre et le pétrole poursuivre sa trajectoire haussière de long terme. Nous restons globalement neutres sur les actions. C’est une année au cours de laquelle consolider les gains obtenus en 2017 en fera déjà un bel exercice. Nous Chronique financière La confiance et le devoir de rendre compte n François MEYLAN, Conseiller financier et Directeur, Meylan Finance Sàrl, Lausanne Récemment, le spécialiste américain en sécurité informa- tique Symantec a dégringolé en bourse d’une trentaine de pourcent, en une seule séance. La raison en est l’annonce d’une mystérieuse enquête interne ayant des impacts financiers encore non quantifiables. Le moindre que l’on puisse dire est que l’annonce fut très lacunaire. Wall-Street n’a pas aimé. Il en est de même, quelques jours plus tôt, pour l’équipementier automobile Tesla dont le patron Elon Musk s’est permis un saut d’humeur en boudant les ana- lystes financiers lors d’une présentation des résultats. Là aussi, la bourse a sanctionné. Et l’Agence France Presse (AFP) de rappeler dans une communica- tion que les analystes ont hor- reur qu’on laisse leurs questions sans réponse. « La seule chose qu’un investisseur averti peut croire, ce sont les chiffres qu’on lui montre. Si les dirigeants d’une société ne peuvent plus les montrer ou ne veulent pas répondre à des questions simples et légitimes, alors il n’y a plus de confiance », estime Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services. Et d’ajouter que la seule mon- naie qui importe à Wall-Street c’est la confiance. Plus près de nous, à Thoune, en Suisse, c’est le rapport sur la rémunération de la gouvernance de l’équipe- mentier solaire Meyer Burger qui a été refusé lors de l’assem- blée générale. Certes, ce vote inhabituel n’a encore qu’une valeur consultative. Mais le sym- bole est fort : « Messieurs, vous nous avez pas rendu compte en temps voulu que les frais de res- tructuration allaient dépasser pareillement le montant prévu. Notre confiance est ébranlée ! » Dans un autre domaine, celui de la politique, aussi une his- toire de confiance, c’est l’affaire du fastueux voyage aux Émirats arabes unis du magistrat gene- vois Pierre Maudet qui noircis- sait les pages de nos canards. Là aussi il n’y a probablement pas eu crime mais la confiance est altérée. Le devoir de rendre compte n’a pas été observé. Une incroyable imprudence sur laquelle n’ont pas manqué de se précipiter les « vautours » tous azimuts. Les gens aiment être respectés Que l’on fasse des affaires ou de la politique, la donne est la même. On n’est pas seul au monde. On existe avec les autres, et même parfois de leurs argents ou de leurs votes. On évolue grâce à notre environne- ment. On fait de la politique ou du business avec son prochain. La contrepartie minimum est de renseigner. Et d’informer juste. À ce propos, la législation topique l’a prévu. L’article 2 du Code civil suisse stipule : « Cha- cun est tenu de se comporter sur le principe de la bonne foi. » Et au Code des obligations de consacrer des dizaines d’articles sur les devoirs de rendre compte et de renseigner. C’est à ces aspects qu’il fau- dra être particulièrement vigi- lant pour le second semestre. Le gourou de la finance War- ren Buffett l’affirme en ces termes : « C’est quand la mer se retire qu’on voit les gens qui se baignent tout nu. » Ceci pour dire qu’après des années de perfusion monétaire à hautes doses, après la période de l’argent gratuit, après le gon- flement de la bulle, les marchés financiers ne manqueront pas de marquer au fer rouge celles et ceux qui ont manqué à leurs devoirs de respecter les autres et de rendre compte. Tout récemment, c’est en Italie que la sanction est tombée. Le Meylan Finance Sàrl, société de conseil patrimonial et de gestion de fortune, établie à Lausanne, a été fondée en 2011 par François Meylan qui est actif dans la promotion d’un libéralisme humaniste. Meylan Finance Sàrl qui four- nit une large palette de pres- tations allant du placement de capitaux à l’exécution tes- tamentaire, se spécialise dans la finance durable et dans l’ac- tivisme actionnarial en parti- cipant aux assemblées géné- rales d’actionnaires, entre autres.
  • 12. 12 Numéro 73 – Eté 2018 – Forum Ratings et perspectives conjoncturelles La Ville de Genève garde son rating Standard & Poor de AA- Standard & Poor Global Ratings (S&P) a confirmé, le 4 mai 2018, la note de référence à long terme ‘AA-’ de la Ville de Genève. La perspective asso- ciée à cette attribution reste ‘stable’. Le barème ‘AA-’ indique la très forte aptitude de la Ville à honorer ses obligations financières. Selon le cabinet de classement américain, Genève restera en mesure de limiter son endettement en 2018- 2020, et ce malgré une hausse de ses dépenses d’investissements et la possible mise en œuvre de la réforme de la fiscalité des entreprises après 2020. La note reflète le cadre institutionnel très pré- visible et équilibré des communes genevoises. Genève bénéficie d’une économie très forte, favorisant la progression de ses recettes et la modération de ses besoins de financement cou- rants après les investissements. La perspective reste toutefois contrainte par un endettement élevé. Combinée à des dépenses d’investisse- ments plus importantes, la réforme de la fis- calité des entreprises devrait conduire à une réduction des revenus de la ville de Genève après 2020, et à une augmentation de l’endet- tement. Daniel S. Martel La Ville de Lausanne garde son rating Standard & Poor de A+ Standard & Poor Global Ratings (S&P) a d’ailleurs confirmé, le 11 juin dernier, également la note ‘A+’ de la Ville de Lausanne. La perspective associée à cette classification est également ‘stable’, notam- ment en raison de la forte aptitude de la Ville à honorer ses obligations financières. En mettant ‘A+’, S & P anticipe que Lausanne demeurera en mesure de conserver des performances budgé- taires fortes d’ici 2020, et ce malgré l’entrée en vigueur de la réforme de la fiscalité des entreprises à compte de 2019 dans le Canton. Selon le cabinet de classement, la dette directe de la capitale vau- doise, toutefois élevée, restera stable. La Ville de Lausanne sera en mesure d’absor- ber l’impact financier de la mise en œuvre de la réforme de l’imposition des entreprises à compter de 2019. La note ‘A+’ reflète également le cadre institutionnel favorable des communes vaudoises, dont Lausanne bien-sûr, ainsi que l’économie très forte de la ville. La gouvernance et la gestion financières adaptées de Lausanne devraient sou- tenir ses performances budgétaires solides, mal- gré une flexibilité budgétaire moyenne, une dette très élevée et une situation de liquidités peu satis- faisante. Daniel S. Martel Marché du travail Obligation d’annoncer les postes vacants En février 2014, le peuple suisse a accepté l’ini- tiative « Contre l’immigration de masse ». Pour y donner suite, le Parlement a adopté l’obligation d’annoncer les postes vacants dans les genres de professions sujets à un taux de chômage élevé, ceci afin de permettre de mieux employer le potentiel de main-d’œuvre en Suisse. Au 1er juillet 2018, cette nouvelle législation entre en vigueur. Dès cette date les employeurs suisses auront donc l’obligation d’annoncer aux offices régionaux de placement (ORP) les postes vacants concernant les professions où le taux de chômage national atteint au moins 8%. A noter que cette valeur seuil sera abaissée à 5% au 1er janvier 2020. Comme le souligne le SECO, précisons encore que les postes concernés qui sont pourvus par des agences de placement privées, des chasseurs de têtes ou des entreprises de location de services devront aussi être annoncés aux ORP. En revanche, il n’y a pas d’obligation d’annonce lorsque le poste vacant est pourvu par une per- sonne travaillant depuis au moins 6 mois dans l’en- treprise ou si ledit poste est pourvu par un membre de la famille d’une personne autorisée à signer pour l’entreprise ou s’il s’agit d’un emploi proposé pour une durée très courte, moins de 15 jours. Presqu’à la veille de cette échéance beaucoup d’en- trepreneurs sont perplexes quant aux dispositions à prendre et aux modalités de fonctionnement de cette nouvelle exigence légale. Des renseignements détaillés sur cette obligation d’annonce sont dispo- nibles auprès des ORP ainsi que sur la plateforme Web de l’assurance-chômage www.travail.swiss. Jean-Pierre Michellod Accord de libre-échange AELE-Philippines Si les relations bilatérales Suisse - Union Euro- péenne battent de l’aile, en revanche, celles qui se nouent dans le cadre de l’AELE, l’Association européenne de libre-échange dont la Suisse est membre aux côtés de l’Islande, du Liechtenstein et de la Norvège, se portent très bien. Ainsi, l’accord signé le 28 avril 2016 entre l’AELE et les Philippines est entré en vigueur le 1er juin 2018, les Chambres fédérales l’ayant approuvé en mars 2017. Les expor- tateurs suisses vont désormais bénéficier d’un accès en franchise de droits de douane pour la quasi-to- talité des produits industriels destinés aux Philip- pines ainsi que sur un grand nombre de produits agricoles suisses transformés (chocolat, fromage, etc). De son côté la Suisse supprime tous les droits d’entrées sur les produits industriels similaires origi- naires des Philippines, pays qui, en 2017, figurait au 6e rang des partenaires commerciaux de la Suisse en Asie du Sud-Est. Jean-Pierre Michellod Note d’humeur par Maurice Baudet Des millions de ­banquiers centraux Certaines initia- tives populaires qui nous sont servies en rafales de plus en plus serrées nous incitent malheureu- sement à douter des réelles vertus de la démocratie directe, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes. L’ini- tiative dite « Monnaie pleine » qui a fait l’objet de la votation du 10 juin 2018 était précisément de celles qui laissent le citoyen pantois. Voici le citoyen confronté à une proposition éminemment technique, celle d’in- terdire aux banques la création de monnaie scripturale, ce qui implique une modification fondamentale de notre système monétaire. Elle a été présentée par le comité d’ini- tiative comme une idée simple et quasiment évidente, et cette sim- plification à outrance ne pouvait qu’engendrer la méfiance, car les fondements théoriques de l’initia- tive étaient plus que contestables, et que, de surcroit, cette prétendue solution n’avait jamais été expéri- mentée en pratique. En fait ses auteurs, qui se présentent comme autant d’éminents spécia- listes des problèmes économiques, ont tenté de mener un combat purement politique en surfant sur la vague de la crise bancaire de 2008, et les auteurs des réfutations una- nimes tant de la classe politique que des milieux universitaires se sont heurtés la tâche délicate de contrer, en termes compréhensibles pour le profane en économie, un texte aux implications infiniment complexes et aux conséquences quasiment impossibles à mesurer. Inévitable- ment cela a parfois abouti, sur- tout du côté politique, à certaines approximations qui n’ont pas tou- jours éclairci le débat. Ce qu’il faudra retenir finalement de cette initiative, fort sagement rejetée parlepeupleettouslescantonsetqui voulait faire de millions de citoyens autant de banquiers centraux, c’est qu’il reste malheureusement possible de présenter des textes au verdict du peuple avec des arguments dont ni la solidité ni l’honnêteté intellectuelle ne sont manifestes. A la sagesse, fau- dra-t-il ajouter la méfiance systéma- tique pour assurer un juste exercice de la démocratie ?
  • 13. Numéro 73 – Eté 2018 – 13 Forum la Vie des entreprises MV Invest : Swiss Circle rejoint l’organisation du salon IMMO'19 à Zurich Pour la première fois, le Salon IMMO'19 qui aura lieu les 22 et 23 jan- vier 2019 à Zurich, sera organisé en collaboration entre MV Invest AG, son fondateur, et Swiss Circle. Ce sixième salon immobilier suisse se déroulera dans le cadre du salon de la finance. L’événement s'adresse aux professionnels des secteurs immobilier et financier en Suisse et à l'étranger. Cette année, avec 44 exposants, le forum a connu une nouvelle progression significative et a attiré, avec le salon de la finance, 3’300 spécialistes. « Forte d’une expérience de plus 20 ans dans le marketing de l'im- mobilier tout comme dans le marketing spécifique à l’organisation de salons, la société Swiss Circle favorisera l'expansion continue d'IMMO’ », s’est réjoui Roland Vögele, fondateur et PDG de MV Invest AG. « Nous sommes fiers de travailler avec MV Invest en tant que par- tenaire à part entière et nous sommes impatients d’offrir au salon de nouvelles impulsions », a confirmé Roman Bolliger, PDG de Swiss Cir- cle. Grâce à cette nouvelle organisation, le salon IMMO’ a le potentiel de devenir une plateforme d’envergure internationale de l’immobi- lier de toute sorte. (DSM) Echos des affaires et de l’économie Business Club Belgo-Luxembourgeois en Suisse Le 22 mai dernier, le BLC - Business Club Belgo-Luxembourgeois en Suisse, a tenu son traditionnel colloque annuel à Lausanne, dans les salons de l’Hôtel Lausanne-Palace. Cette institution que pilote depuis son origine Christian Fabri, qui en est le fondateur et son administrateur délégué, réu- nit trois petits pays. « Certes des petits pays, mais qui ont beau- coup de points et d’intérêts com- muns » a souligné dans son dis- cours introductif Emmanuel de la Vallée Poussin, Président du BLC ; et ce sont des pays qui comptent dans le cadre de la construction européenne qui est toutefois loin encore d’être pleinement achevée. C’est justement la problématique de l’Europe communautaire et de la position de la Suisse qui a constitué le thème dominant de cette rencontre. Dominique de Buman, Président du Conseil national suisse et invité d’honneur du BLC, s’est exprimé très ouvertement sur cette question de pleine actualité devant un auditoire attentif, où étaient notamment présents la Présidente du Conseil d’Etat vaudois Nuria Gorrite et son collègue, le Conseiller d’Etat Pascal Broulis. « En raison des réformes en cours en Suisse et des incertitudes de Bruxelles liées au Brexit, un danger de blocage des négociations ne menace-t-il pas la Suisse ? » C’est la question auquel le Premier citoyen de notre pays s’est efforcé de répondre. Les propos de Dominique de Burman étaient d’au- tant plus réservés que ce colloque se tenait juste deux semaines avant la prochaine ronde des négociations entre l’Union européenne et la Confédé- ration, agendée depuis longtemps, pour le 7 juin 2018. Il ne s’agit pas d’un blocage des négociations mais d’un processus lent, comme le sont d’ailleurs aussi les réformes qui se mettent en place chez nous, a souligné le Président de notre Conseil national. Et la Suisse se doit d’ailleurs de défendre sa sou- veraineté. Dominique de Buman s’est dit toutefois convaincu que l’Union européenne est favorable à la Suisse même si ce pays, aujourd’hui et pour de multiples raisons, ne constitue pas une priorité pour elle. (JPM) Vers la disparition des ­assurances complètes ? La disparition progressive des assurances complètes dans le 2e pilier obligatoire dénote un besoin accru de solutions individuelles. L’abandon par AXA Suisse de l’assurance complète préoccupe les PME. Et on les comprend, ces dernières étant particulière- ment attirées par la sécurité d’un tel modèle : en effet, avec cette solution, l’assureur-vie garantit en tout temps les avoirs de prévoyance. Allons-nous donc vers la disparition progressive de l’assurance complète ? Nous le craignons. La législation restrictive liée aux garanties du capital pour les assureurs-vie et, surtout, le niveau bien trop élevé du taux de conversion de la prévoyance obligatoire font de ce modèle un produit de luxe. Avec une performance des obligations de la Confédération entre 1 et 2% sur les dix prochaines années, le taux de conver- sion devrait se situer entre 5 et 5,5%. Contre 6,8% aujourd’hui ! Serpent de mer de la politique suisse, la baisse du taux de conversion n’a jamais connu de véritable soutien des autorités. Ce dossier est certes sensible, mais il est aujourd’hui temps que les responsables politiques imposent leur leadership. La disparition progressive de l’assurance complète et l’urgence de réduire le taux de conversion illustrent surtout les faiblesses d’un système inadapté aux besoins actuels des entreprises et des particuliers. Avec l’allongement de l’espérance de vie, offrir une plus grande liberté et une responsabilité individuelle élargie aux assurés s’avérera à terme nécessaire. Preuve en est le succès que rencontrent les solutions avec libre-choix de la stratégie de placement proposées par certaines fondations dans le 2e pilier surobligatoire (revenus de plus de 126'900 francs). Face aux enjeux, gageons que les autorités sauront assumer leurs responsabilités. Et vite ! Libres propos par Pasquale Zarra, Directeur, PensExpert SA, Lausanne Roman Bolliger Roland Vögele Conversation informelle avec Dominique de Burman ©J.-P.Michellod
  • 14. 14 Numéro 73 – Eté 2018 – Portrait Suite (➥ suite de la page 5) Pierre-Noël Formigé, SEQUOIA Group SA ©KarineBauzin PdM : Quels sont vos barèmes ou exigences minimales par rapport aux volumes du portefeuille et la performance du GFI ? P-N.F. : SEQUOIA n’a pas de barèmes ou d’exigences minimales par rapport aux volumes du porte- feuille, de la performance ou d’ob- jectifs à réaliser par année. La seule chose que SEQUOIA demande à ses membres, c’est d’être un centre de profits et non de coûts pour sa plateforme. Cela signifie que le GFI qui rejoint SEQUOIA doit avoir suffisamment de clients pour vivre aisément des revenus générés et pour que SEQUOIA puisse couvrir les frais engagés pour servir le GFI. Chez SEQUOIA, le GFI n’a pas d’autres objectifs ou contraintes, si ce n’est celle de se conformer en tout temps aux règles de l’indus- trie de la gestion de fortune en Suisse. Dans ces conditions, le GFI détermine seul comment il dispose de son temps, de son argent et de ses clients. S’agissant de la performance, le GFI qui est employé par SEQUOIA sous-traite la gestion et le conseil en gestion à l’équipe dédiée à cet effet au sein de SEQUOIA ; le GFI peut participer au processus de sélection des investissements et à la construction de porte- feuilles, mais la gestion de la per- formance restera entre les mains de SEQUOIA. Les revenus qui en découlent sont partagés entre l’équipe de gestion SEQUOIA et le GFI, selon une clé de répartition convenue de cas en cas. La ven- tilation de ces revenus peut être différente d’un client à l’autre, notamment en fonction du degré d’implication et du rôle du GFI. Pour les GFI membres de SEQUOIA qui agissent par une société, pour autant que cette société rem- plisse les critères d’adéquation et de convenance de l’industrie, la gestion et la performance restent entre les mains de ces GFI, lesquels n’auront alors pas à se plier aux règles de gestion de SEQUOIA, mais devront assumer eux-mêmes les coûts d’un tel positionnement. SEQUOIA ne facture aucuns frais à ses membres PdM : Quels sont vos atouts par rapport à d’autres prestataires qui offrent aux GFI des presta- tions analogues ou similaires aux vôtres, et quid des prestations offertes par les banques ? P-N.F. : Les atouts que SEQUOIA offre par rapport à d’autres acteurs sont essentiellement le « one stop shop ». La plupart des plateformes actuellement sur le marché offre un ou deux services, et il faut ensuite aller chercher les autres ailleurs. Les prestations offertes ne sont pas toujours en adéquation avec les nouvelles réglementations. SEQUOIA a déjà fait le nécessaire avec la mise en place d’une struc- ture adéquate et offre donc une « turn key solution » à ses membres, avec en particulier une prise en charge des questions réglemen- taires, mais également le réseau et la place de travail : tout est compris chez SEQUOIA. SEQUOIA jouit également d’une expérience et d’un historique de plus de 20 ans, ce qui permet à ses membres de bénéficier de son réseau et de ses accords. SEQUOIA est égale- ment très proche et active dans les domaines de la Fintech et du Biotech, ce qui permet aux clients de ses membres de participer au financement de projets novateurs et prometteurs. Non seulement SEQUOIA jouit d’une longue expé- rience dans la gestion de fortune, mais elle est également composée de spécialistes de la constitution, de la gestion et du suivi de fonds. SEQUOIA a vocation à mettre en place des structures de fonds, de notes ou de certificats pour ses membres, en mettant en contact et orientant tous les acteurs d’un fonds (gestionnaires, administra- teurs, avocats, auditeurs, banques dépositaires, brokers). Finalement, SEQUOIA est dotée d’un logiciel centralisé indépendant dont la société-mère est basée à Zurich. SEQUOIA offre par ce biais un sys- tème capable de consolider les avoirs des clients de ses membres auprès d’une douzaine de banques, et ce de manière automatisée. Ce logiciel permet également le suivi d’ordres, de paiements, du risque et du reporting clients et régula- teurs. Ce logiciel permet à tous les membres de SEQUOIA de suivre les comptes de leurs clients où qu’ils soient dans le monde. Quant aux prestations proposées par les banques, elles sont généralement adaptées au marché actuel, et elles vont fortement évoluer à l’avenir puisqu’une plus grande partie des prestations aux clients finaux vont incomber aux GFI. Les banques resteront des partenaires de choix pour SEQUOIA, et le fondement de l’offre de SEQUOIA. Elles devront naturellement adapter leurs pres- tations aux nouvelles règles, et considérer les GFI régulés comme des interlocuteurs institutionnels, ce qui n’a pas toujours été le cas dans le passé. PdM : Pourriez-vous nous révé- ler quelques chiffres, comme les coûts pour vos clients et parte- naires, et mettre ces chiffres en rapport avec ceux d’autres parte- naires des GFI ? P-N.F. : SEQUOIA ne facture aucuns frais à ses membres. SEQUOIA est une plateforme d’intérêts com- muns qui met à disposition de ses membres, dès le premier jour et sans frais, un outil permettant de réduire les coûts opérationnels et d’augmenter les revenus. Les membres de SEQUOIA peuvent conserver 70% des revenus géné- rés grâce à la plateforme. Les membres peuvent également uti- liser ou partager une partie des 70% qui leur revient avec l’équipe de gestion, afin de couvrir les frais de recherche, de suivi de compte, de conseil en gestion, de passa- tion d’ordres, de marketing, de voyage, etc. SEQUOIA est à mon sens très attrayante en comparaison avec d’autres solutions disponibles dans le marché, puisqu’elle ne facture aucuns frais et ne touche qu’un pourcentage du chiffre d’af- faires généré par ses membres, ce qui permet d’aligner totale- Different clients Different needs The RM and wealth manager focus on clients’ relationship and propose tailor made services and investment solutions • Admin support • Familly office services • Legal support • IT system • Fiduciary • Tax consulting • Brokers • Investment Banks • Funds Providers • Portfolio Management • Investment Proposal construction • Trading • Structuration • Risk management • Internal research & publications Relationship Manager / Independent Wealth Manager CUSTODIAN BANKS & SEQUOIA NETWORK Clients Sequoia - The Fully Formed Solution Source: SEQUOIA Group SA
  • 15. Numéro 73 – Eté 2018 – 15 Portrait Suite & Fin ment ses intérêts avec ceux de ses membres, puisque le succès de ses membres devient son propre succès. SEQUOIA participe donc activement au développement et aux campagnes de marketing de ses membres. SEQUOIA est extrê- mement attentive à ce que ses membres bénéficient des meil- leurs outils et prestations actuelle- ment disponibles dans le marché. PdM : Comment la législation et la réglementation suisses, notam- ment la LSFin en train de se mettre en place, influenceront-elles vos opérations ? Comment gérez-vous l’approche juridique au sein de votre plateforme ? P-N.F. : SEQUOIA a été créée pour répondre aux nouvelles législa- tions et réglementations. Depuis 2011, SEQUOIA s’est efforcée de renforcer et parfaire ses structures et s’est entourée d’avocats, de conseillers, d’auditeurs qui l’ont façonnée dans le but de répondre entouspointsauxnouvellesrègles du marché financier. SEQUOIA a énormément investi en pensant que ces règles allaient être mises en place rapidement. Néanmoins, entre l’approche conservatrice voire attentiste de nos autorités et des événements majeurs tels que le Brexit, une telle structure devient surdimensionnée dans un marché non régulé. En revanche, comme cela devrait être le cas dès l’entrée en vigueur de la LSFin et de la LEFin, SEQUOIA offrira une solution extrêmement attrayante pour la grande majorité des GFI et des autres gestionnaires de fortune qui souhaitent changer d’horizon, devenir plus indépen- dants sans être esseulés, pouvoir offrir une solution indépendante multi-banques, multi-services, multi-prestataires, multi-pro- duits, avec une forte valeur ajou- tée pour leurs clients et pour eux-mêmes. Le suivi juridique est assuré à l’interne par notre « Head of Risk and Compliance », M. Mathieu Chacun, qui est appuyé par une aide externe en matière de compliance apportée par Mme Christina Riva, et finalement cha- peauté par notre conseil juridique de toujours, l’étude Mangeat et plus particulièrement Me Fabien Aepli, qui siège également au conseil d’administration. PdM : En ce qui concerne la légis- lation et la réglementation euro- péennes comme le Règlement général européen sur la pro- tection des données (RGPD) ou comme MiFID II, comment vous y adaptez-vous ? P-N.F. : Comme SEQUOIA l’a fait jusqu’à maintenant, avec le conseil de ses avocats, auditeurs et régulateurs. Avec, néanmoins, une différence dans la mise en œuvre, avec une phase d’observa- tion plus longue avant de prendre des mesures, sans précipitation. Ce d’autant plus que nous gérons actuellement une clientèle essen- tiellement basée dans des pays émergents, avec l’application de règles différentes et générale- ment moins strictes sur ces ques- tions. Nous y sommes quoi qu’il en soit attentifs et avons déjà ini- tié les aménagements en ce sens pour anticiper une diversification de la clientèle touchée à travers nos GFI actuels et futurs. SEQUOIA pourrait encadrer les activi- tés suisses d’un GFI étranger PdM : Est-ce que vous entendez vous ouvrir à des GFI étrangers également ? P-N.F. : Oui. Cela se pratique cou- ramment chez nos homologues luxembourgeois, anglais ou sin- gapouriens. SEQUOIA pourrait ainsi encadrer les activités suisses d’un GFI étranger. Nous sommes outillés pour offrir un tel ser- vice. Une fois n’est pas coutume, nous pourrions d’ailleurs être aidés par nos autorités, si elles venaient à exiger, comme cela est le cas dans la plupart des pays européens, que les GFI étrangers disposent d’un bureau avec de la substance en Suisse s’ils gèrent des comptes en Suisse. PdM : Enfin, comment voyez- vous l’évolution du secteur de la gestion de fortune indépen- dante à l’horizon des prochaines cinq années, et quels modèles d’affaires, selon vous, les GFI devraient-ils adopter en priorité pour assumer la pérennité de ce secteur ? P-N.F. : La gestion de fortune indépendante va certainement poursuivre et accélérer son évo- lution, même si peut-être dans une moindre mesure que les banques. Parmi les changements les plus importants se trouvent la Fintech, la Blockchain et les cryp- to-monnaies. J’ose imaginer un monde dans lequel les acteurs de la finance mondiale agiront en symbiose mais de façon plus indé- pendante qu’aujourd’hui. Grâce à la Blockchain, nous pourrions voir des banques purement dépo- sitaires, des administrateurs, des avocats, des brokers, des conseil- lers et des gestionnaires agir tous de façon indépendante mais com- plémentaire. A mes yeux, nous sommes en train d’assister à une implosion du système financier et surtout du modèle classique de la banque universelle comme nous le connaissons aujourd’hui, un supermarché de la finance où tout est offert sous le même toit et la même enseigne avec les avantages et – surtout – les incon- vénients que cela représente. De nouveaux acteurs offrant des ser- vices administratifs variés pour- raient voir le jour et se connecter électroniquement les uns aux autres pour offrir des solutions malléables à l’infini. Dans ce contexte, je vois les gestionnaires comme des conseillers qui utili- seront ces nombreux modules, qu’ils assembleront afin de se doter d’outils toujours plus per- formants, permettant d’offrir à leurs clients, qui seront de plus en plus exigeants et éphémères, des prestations toujours plus variées et sur mesure, avec une limitation importante des risques. Cet envi- ronnement devrait prendre un peu plus de cinq ans à émerger. En attendant, les gestionnaires doivent pouvoir rester flexibles et devraient soit se doter d’ou- tils performants qu’ils peuvent mettre en place et payer eux- mêmes, soit obtenir à travers des plateformes telles que SEQUOIA des solutions autant, voire plus efficaces. Les petits GFI, dont la masse sous gestion est inférieure à CHF 250 mio, auront beaucoup de mal à survivre dans les pro- chaines années s’ils s’évertuent à vouloir rester indépendants comme aujourd’hui ; ils devront soit rejoindre une banque, soit fusionner avec un ou plusieurs autres GFI, soit adhérer à une plateforme telle que SEQUOIA. Merci, Monsieur Formigé, et féli- citations pour votre idée d’enca- drer vos collègues gérants de for- tune indépendants. Interview réalisée en exclusivité pour Point de Mire par Daniel S. Martel Pierre-Noël Formigé a été prédestiné, semble-t-il, à une carrière d’entrepreneur de la finance. Il est un entrepreneur qui s’appuie sur l’esprit du temps et qui saisit les opportunités que le monde lui offre. Son arrière- grand-père était architecte en chef de la ville de Paris, et col- labora notamment avec Gus- tave Eiffel, célèbre promoteur de la tour du même nom. Sa mère, issue d’une grande famille genevoise, incarnait quant à elle l’esprit libéral basé sur la respon- sabilité individuelle. C’est dans ce même esprit que Pierre-Noël Formigé a passé sa jeunesse dans la ville à la pointe du Léman, entre l’esprit cartésien de France et l’esprit entrepreneurial d’Hel- vétie. Sa première intention eût été d’étudier à HEC Lausanne ; toutefois, d’autres courants extraprofessionnels l’ont dirigé vers la capitale britannique où il a suivi le programme de la célèbre London School of Eco- nomics, entre 1990 et 1994. En jeune professionnel dans le hub mondial de la finance, il a fait ses premières armes comme ana- lystechezMerryllLynchàLondres et à New York, pour finalement regagner Genève, la ville de son enfance, en tant que Private Ban- kerchezCouttsBank.Apeineâgé de 29 ans, il devint directeur de GEDEFI Asset Management SA, et rapidement entra dans le capi- tal de la société. Entrepreneur dans l’âme, à 32 ans, il racheta en 2002 GEDEFI Asset Manage- ment SA dont il fera, sous le nom de SEQUOIA Asset Management SA, la base de son activité profes- sionnelle. En 2009, il renforça son organisation en créant SEQUOIA Wealth Management SA et, deux ans plus tard, il valorisa son expé- rience dans le cadre de la consti- tution de WEALTHINGS SA, tout en consolidant ses trois entités sous l’égide de SEQUOIA Group SA. ©KarineBauzin