1. Transfermuga (.eu)
Ou la cruauté de l’open innovation dans les territoires
- Paris, le 23 Septembre 2017 -
L’ensemble des visuels sont issus du compte Instagram de « The New Yorker ».
Episode 2
2. Penser différemment
Nous ne sommes par une
autorité organisatrice de
transports.
Le produit final que nous
avo n s c r é é n ’ e s t p a s
révolutionnaire.
Les outils que nous avons
déployons ne sont pas
spécialement innovants.
Pour autant, ils sont
devenus un service public
d’information voyageurs,
pensé différemment.
La genèse
du projet
3. Une frontière, pas que physique
L’histoire commence fin 2014.
Avec un constat : sur le
territoire transfrontalier, il
existe de nombreuses offres
de transports.
N é a n m o i n s , e l l e s s o n t
méconnues, et souvent pour
u n e r a i s o n s i m p l e ,
l’information est cloisonnée et
en une seule langue.
C’est simple, c’est même
simpliste, mais c’est la réalité.
La genèse
du projet
4. Nous mixons les politiques publiques
L’Eurorégion, qui est une entité
publique transfrontalière décide
alors de chercher une solution.
Elle se dit que vue sa taille (quatre
personnes), son potentiel de capter
des fonds européens (elle est à seule
une entité transfrontalière et
possède un potentiel de captation
important, jusqu’à 65%)…
…il lui est possible de proposer une
solution simple, agile, rapide à
déployer.
La genèse
du projet
5. Amorcer, créer le cadre
Parce que la première nécessité,
c’est d’abord de mettre à disposition
l’info, de manière simple et en
plusieurs langues, nous avons créé
un portail web : transfermuga.eu*
Comment ? Un bon wordpress, en
mode responsive, quelques heures
(beaucoup en fait) passées devant
un écran, et surtout, le minimum de
dépense possible.
Ce qui nous a aidé ? Notre
connaissance du territoire, des
offres et des acteurs locaux.
#1 Le portail
d’informations
* Le nom est à coucher dehors ? Oui.
Mais dans un contexte transfrontalier,
il faut pouvoir contenter tout le monde !
6. Eviter le piège administratif
Notre méthode s’est voulue simple :
sortir le produit seul, avant de
mobiliser les acteurs publics au fur
et à mesure.
Pourquoi ? Parce que dans le cas
contraire, on y serait encore : comité
technique, comité de pilotage, note,
note sur la note, validation de la
note, écriture d’un cahier des
charges, choix d’une AMO, choix
d’un prestataire, création du site,
alimentation du site…
#1 Le portail
d’informations
7. Faire adhérer tous les acteurs
Une fois l’outil mis en ligne, nous
avons progressé, évolué, amélioré le
dispositif au fur et à mesure. Nous
avons appris en avançant.
Nous avons ajouté des modules (carto,
guides, comparateur…), travaillé le
lien entre web et physique, et grâce
aux stats, nous avons généré de
nouveaux contenus, très attendus.
Le portail est devenu incontournable
et parfois remplace l’information mise
en place par les collectivités.
Progressivement, ce petit projet a
commencé à fédérer. Les acteurs ont
lentement adhéré à la démarche.
#1 Le portail
d’informations
8. En marche sur un fil…
Des difficultés ? Finalement pas tant
que ça. Partir seul, ça a du bon.
Ah si, comme le contenu (dense) a
pas mal fait remonter le portail sur
Google, certaines entités publiques
o n t c o m m e n c é à n o u s fa i r e
comprendre que l’on devenait des
concur rents… parce qu’elles
p a y a i e n t t r è s c h e r l e u r
référencement, à l’inverse de nous !
Le début des ennuis ?
#1 Le portail
d’informations
9. Eviter le piège du business
Donner accès à l’info c’est bien.
Proposer un outil pour calculer son
itinéraire c’est mieux. Nous avons
donc songé à intégrer ce type d’outil.
De nombreux scénarios étaient
possibles. Le plus commun ? Monter
un marché public, aller chercher un
intégrateur, payer un gros ticket
pour tout le monde (très gros), et
laisser vivoter l’outil à coup
d’avenants. Un autre, encore plus
simple, tout filer à Google !
Là, on a compris que tout ça était
avant tout du business.
#2 Le calculateur
d’itinéraires
10. Monter un plan d’attaque
Nous avons donc tenté « autre
chose ». Comme on aime bien
Chronos, Gabriel Plassat ou encore
15 Marches, on a pensé appliquer les
idées du tiers de confiance, la
méthode des plate-forme et l’open
innovation.
Avec un objectif simple : montrer
que nous étions capables de sortir
un outil efficace, simple, sans que le
coût soit désarmant. Le tout sans
être une autorité de transports.
Ensuite, pouvoir aller plus loin en
montrant que d’autres outils sont
potentiellement encore beaucoup
plus performants.
#2 Le calculateur
d’itinéraires
11. Etre séduisant et rassurer
Ce que nous avons proposé aux acteurs du
transport :
Nous, comme tiers de confiance et plate
forme administrative, technique,
financière,
Un marché public permettant d’intégrer
ou d’exclure des acteurs au fur et à
mesure,
Un intégrateur proposant un outil léger et
surtout ouvert,
Un modèle économique ou chaque acteur
du transport paye son ticket d’entrée,
mais dispose d’un prix très compétitif,
d’un produit performant, et d’évolutions
constantes,
Surtout, un focus sur la qualité de la
donnée transports.
#2 Le calculateur
d’itinéraires
12. Faire de la politique
Aujourd’hui, l’outil tourne (à l’échelle de
deux Départements, ce qui nous semble
être le territoire le plus pertinent) et
l’objectif initial est presque atteint. Le
modèle économique est quasiment
stabilisé.
Mais on a rapidement appris que pour
faire avancer le projet, il fallait faire de la
politique. L’outil a à de nombreuses
reprises été au centre de discussions
tendues, d’enjeux bien plus importants…
Parce que ce type d’outil, dès lors qu’il
fonctionne, devient un enjeu politique
fort.
#2 Le calculateur
d’itinéraires
13. Tenir bon
Parce qu’en réalité, un dispositif comme
Transfermuga dérange :
Il prouve que l’on peut déployer rapidement,
avec peu de coûts. Cela remet en cause
beaucoup de techniciens, de marchés passés. Il
casse les limites administratives et politiques.
Cela gène certains élus.
L’Eurorégion n’est pas une AOT, qu’est ce
qu’elle vient faire la dedans ? Pourquoi elle
discute directement avec les OT, les AOT, les
acteurs privés, l’Aéroport ?
Chaque collectivité préférerait avoir son nom
en haut de la page et son propre outil.
L’Eurorégion bosse elle en mode « no name » !
#2 Le calculateur
d’itinéraires
14. Ouvrir et être transparent
Alors tant qu’à bousculer, nous
avons décidé d’aller plus loin. Nous
sommes rentrés dans une nouvelle
bataille, celle de l’ouverture et de la
transparence.
Nous avons d’abord souhaité mettre
en ligne la totalité des études
transports que nous menons.
Puis nous allons ouvrir à la fin de
l’année les données transports
inclues dans le calculateur.
#3 L’ouverture des
données
15. Accompagner les acteurs du transport
Nous travaillons (grâce à des fonds
européens) avec un acteur local, qui
réalise un audit, améliore et prépare
l’ensemble des données transports,
qui se retrouvent ensuite dans le
calculateur d’itinéraires.
L’idée est d’accompagner chaque
acteur, de lui préconiser des
solutions d’améliorations, afin que
progressivement, les données
intégrées dans notre outils soient
meilleures.
Surtout, il s’agit que chaque acteur
se prenne en main.
#3 L’ouverture des
données
16. Rassurer sur l’ouverture
L’autre objectif, c’est de rassurer
chaque acteur. Evoluer vers des
normes ou des standards n’est pas
évident. Ouvrir ses données peut
faire peur.
Nous souhaitons proposer un label
d’ouverture, afin de limiter les
craintes des acteurs du transports.
Par ailleurs, les 1er et 2 Décembre,
nous allons mettre à disposition les
données transports du calculateur,
et créer un événement autour de la
mobilité transfrontalière, pour que
des étudiants portent des idées un
peu neuves…
#3 L’ouverture des
données
17. Porter une vraie open innovation
E v i d e m m e n t , p a r t a ge r c ’ e s t
compliqué et ça n’est pas vraiment
naturel. Un véritable marketing
territorial s’est installé et pousse les
collectivités à la concurrence.
Ouvrir les données théoriques de
transports (points d’arrêts et
horaires) est une première étape.
Demain, il s’agira de mettre en ligne
les budgets des réseaux, les
fréquentations, pourquoi pas les
études.
Il s’agira aussi et surtout de laisser
des acteurs privés proposer des
chouettes outils, basés sur ces
données ouvertes, c’est aussi
essentiel.
#3 L’ouverture des
données
18. Un potentiel énorme
Ce projet illustre comme en France,
hors Ile de France particulièrement,
la puissance publique a pris du
retard sur la stratégie d’information
voyageurs et plus largement la data
transports.
Ce projet montre aussi le manque
d’agilité des collectivités, le
cloisonnement des compétences,
l’éternelle guerre des clochers.
Non pas que tout cela soit immuable,
mais le chemin reste très long.
#4 Et après ?
19. C’est (très) compliqué
Cela fait maintenant 3 ans que nous
essayons de faire bouger les lignes.
Mais c’est compliqué.
Nous valorisons les approches
ouvertes, tentons de minimiser les
dépenses publiques, travaillons dans
la proximité, impliquons tous les
acteurs… Mais c’est compliqué.
#4 Et après ?
20. Plein d’idées
Plus c’est compliqué, plus cela nous
motive. Alors nous prévoyons pour
demain :
•de faire de la vente en ligne (volet
touristique) sur le portail,
•d’ajouter des acteurs dans notre
calculateur,
•de créer un référentiel de données
transfrontalier,
•de travailler le format de données
Netex,
•de continuer à alimenter Open Street
Map.
Et si ça ne marche pas, on a d’autres
idées >>>
#4 Et après ?
21. Twitter
Si cette histoire (vraie) vous a plu,
J’en raconte plein d’autres sur
@juliendelabaca
La vraie vie
Sinon, je suis toujours ravi de discuter
07 63 03 84 23 / juliendelabaca@me.com
Le boulot
Tout ce que vous souhaitez savoir sur le
projet de l’Eurorégion est sur
transfermuga.eu
naen.eu