FIEVET Anne-Caroline (coord.), POULAIN Sébastien, RICAUD Pascal, SMATI Nozha and CHEVAL Jean-Jacques, « Rapport national sur les médias communautaires en France », in À TRAVERS LES GÉNÉRATIONS - Les médias associatifs en tant qu’espaces de dialogue et de cohésion au niveau local, document de recherche, CMFE (Community Media Forum Europe)-COMMIT (Community Medien Institut), Conseil de l’Europe, 2019, 16 pages, document de recherche non publié, https://drive.google.com/file/d/1zH7o5TXRohVC01PhpcsrrXmm5zhZCfl7/view?usp=sharing
« L'information radiophonique, un modèle de service public ? », « La radio au service des publics. Statuts, Missions, Programmes et enjeux », 8ème Colloque International du Groupe de Recherches et d'Études sur la Radio (GRER) – Bordeaux, 16, 17 et 18 novembre 2017
Radios libres : retour sur le « big bang » de la democratisation mediatiqueDr Sebastien Poulain
Thierry Lefebvre et Sebastien Poulain, « Radios libres : retour sur le « big bang » de la démocratisation médiatique », The Conversation, 7 décembre 2021, 22h24, https://theconversation.com/radios-libres-retour-sur-le-big-bang-de-la-democratisation-mediatique-171377
Avec Jacques Attali (conseiller d’État, auteur de Histoire des médias), Francis Lec (président de Radio Amiens), Jean-Louis Auduc (professeur agrégé d’histoire, fondateur de Radio Risposte, membre du Conseil des sages de la laïcité), Stéphane Demilly (sénateur de la Somme), Henri Sannier (journaliste), Guy Vadepied (député honoraire), « Les 40 ans des radios libres et de Radio Amiens. Liberté d’expression, économie, médias et jeunes », Conseil départemental de la Somme, Amiens, 9 novembre 2021, https://lesradioslibres.wordpress.com/2021/11/08/9-novembre-2021-les-40-ans-des-radios-libres-et-de-radio-amiens/
« Pourquoi a-t-on autant confiance en la radio ? », La Revue des médias, 28/02/17, http://www.inaglobal.fr/radio/article/pourquoi-fait-autant-confiance-la-radio-9572 et https://larevuedesmedias.ina.fr/pourquoi-fait-autant-confiance-la-radio
Internet : Une révolution pour la radio et les journaux ?Weez Radio
Compte rendu de mon TPE de première Economique et Sociale. Questionnement sur l'avenir des journaux et de la radio face à l'explosion de la vague internet.
« Les nouveaux moyens de diffusion » 16 h 00 - 17 h 30 le 19 mai 2017 Modérateurs : Stéphane VINCENT FRAN, Joaquim MIGUEZ FRAD’AUV Administrateurs de la CNRA Intervenants : Bruno BURTRE, Directeur de la Direction déléguée à l’Enseignement, à la Formation et au Conseil de l’INA Xavier FILLIOL, Fondateur de la régie radio 2.0 d’AdsRadios, membre du Geste, coorganisateur des Rencontres Radio 2.0Dr. Sébastien POULAIN, Trésorier du GRER (Groupement de Recherches et d’Etudes sur la Radio), chercheur, enseignant à l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle.
CONGRÈS CNRA (Confédération Nationale des Radios Associatives) 2017
Palais du Luxembourg & E-Artsup (Ionis
Rapport de stage de 3e (Virgin Radio & Radio Arménie)Weez Radio
Rapport de stage écrit en 2010 suite à mon stage de découverte en milieu professionnel. Stages effectués à Virgin Radio (Lyon) et Radio Arménie (Lyon).
Postradiomorphoses : petit bilan des mutations radiophoniques à l’ère du numé...Dr Sebastien Poulain
« Postradiomorphoses : petit bilan des mutations radiophoniques à l’ère du numérique », Radiography, 15 octobre 2013, http://radiography.hypotheses.org/906
« L'information radiophonique, un modèle de service public ? », « La radio au service des publics. Statuts, Missions, Programmes et enjeux », 8ème Colloque International du Groupe de Recherches et d'Études sur la Radio (GRER) – Bordeaux, 16, 17 et 18 novembre 2017
Radios libres : retour sur le « big bang » de la democratisation mediatiqueDr Sebastien Poulain
Thierry Lefebvre et Sebastien Poulain, « Radios libres : retour sur le « big bang » de la démocratisation médiatique », The Conversation, 7 décembre 2021, 22h24, https://theconversation.com/radios-libres-retour-sur-le-big-bang-de-la-democratisation-mediatique-171377
Avec Jacques Attali (conseiller d’État, auteur de Histoire des médias), Francis Lec (président de Radio Amiens), Jean-Louis Auduc (professeur agrégé d’histoire, fondateur de Radio Risposte, membre du Conseil des sages de la laïcité), Stéphane Demilly (sénateur de la Somme), Henri Sannier (journaliste), Guy Vadepied (député honoraire), « Les 40 ans des radios libres et de Radio Amiens. Liberté d’expression, économie, médias et jeunes », Conseil départemental de la Somme, Amiens, 9 novembre 2021, https://lesradioslibres.wordpress.com/2021/11/08/9-novembre-2021-les-40-ans-des-radios-libres-et-de-radio-amiens/
« Pourquoi a-t-on autant confiance en la radio ? », La Revue des médias, 28/02/17, http://www.inaglobal.fr/radio/article/pourquoi-fait-autant-confiance-la-radio-9572 et https://larevuedesmedias.ina.fr/pourquoi-fait-autant-confiance-la-radio
Internet : Une révolution pour la radio et les journaux ?Weez Radio
Compte rendu de mon TPE de première Economique et Sociale. Questionnement sur l'avenir des journaux et de la radio face à l'explosion de la vague internet.
« Les nouveaux moyens de diffusion » 16 h 00 - 17 h 30 le 19 mai 2017 Modérateurs : Stéphane VINCENT FRAN, Joaquim MIGUEZ FRAD’AUV Administrateurs de la CNRA Intervenants : Bruno BURTRE, Directeur de la Direction déléguée à l’Enseignement, à la Formation et au Conseil de l’INA Xavier FILLIOL, Fondateur de la régie radio 2.0 d’AdsRadios, membre du Geste, coorganisateur des Rencontres Radio 2.0Dr. Sébastien POULAIN, Trésorier du GRER (Groupement de Recherches et d’Etudes sur la Radio), chercheur, enseignant à l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle.
CONGRÈS CNRA (Confédération Nationale des Radios Associatives) 2017
Palais du Luxembourg & E-Artsup (Ionis
Rapport de stage de 3e (Virgin Radio & Radio Arménie)Weez Radio
Rapport de stage écrit en 2010 suite à mon stage de découverte en milieu professionnel. Stages effectués à Virgin Radio (Lyon) et Radio Arménie (Lyon).
Postradiomorphoses : petit bilan des mutations radiophoniques à l’ère du numé...Dr Sebastien Poulain
« Postradiomorphoses : petit bilan des mutations radiophoniques à l’ère du numérique », Radiography, 15 octobre 2013, http://radiography.hypotheses.org/906
Radios internationales : des outils de mobilisation du grand public en pleine...Dr Sebastien Poulain
Source : Thierry Lefebvre et Sebastien Poulain, « Radios internationales : des outils de mobilisation du grand public en pleine transformation », The Conversation, 28 mars 2023, 21h30, https://theconversation.com/radios-internationales-des-outils-de-mobilisation-du-grand-public-en-pleine-transformation-200325
Partout dans le monde, les autorités politiques ont longtemps détenu le monopole aussi bien des radios locales et nationales que des radios internationales, ce qui leur permettait de faire passer les messages souhaités à leurs propres populations, mais aussi à celles des pays étrangers vers lesquels leurs radios diffusaient.
Nos recherches récentes montrent que ce modèle ancien est désormais largement dépassé.
La désétatisation de la radio et son internationalisation grâce à sa numérisation/webification ont modifié les rapports de force communicationnels.
On distingue aujourd'hui trois types de radios de mobilisation. Les radios étatiques de mobilisation (REM) ont d’abord cédé du terrain face aux radios civiles de mobilisation) (RCM, lesquelles sont devenues, grâce à Internet, accessibles dans le monde entier, se muant donc en radios civiles de mobilisation internationales (RCMI). Ces trois types de radios cohabitent de nos jours dans un paysage médiatique qui n'a plus grand-chose à voir avec celui d'il y a une vingtaine d'années.
Les monopoles nationaux des radios étatiques de mobilisation (REM) durant les guerres internationales
La radio fut un enjeu politique dès l’origine : citons les causeries de Franklin D. Roosevelt, les radios « blanches » et « noires » durant la « drôle de guerre » – qui amorce la « guerre des ondes » –, les instructions aux résistants diffusées par « Radio Londres »…
Durant la guerre froide (et jusqu’à aujourd’hui pour certaines radios), les Alliés s’installèrent sur les ondes pour continuer leur travail hétéronomique (c’est-à-dire visant à imprégner les auditeurs de lois/normes politiques, sociales et culturelles). Par exemple, le gouvernement américain multiplia les stations : Voice of America, RIAS (Radio in the American Sector, principalement tournée vers l’Allemagne de l’Est), Radio Free Europe/Radio Liberté et Radio Free Asia, Azadi (destinée à l’Afghanistan) ou encore Farda (diffusant en farsi vers l’Iran)…
Selon la chercheuse Anne-Chantal Lepeuple, toutes ces radios visaient à favoriser la diffusion des idées libérales au sein des peuples des pays ciblés, en mettant en place une « politique d’érosion graduelle » des régimes en place.
Aujourd’hui, RFE/RL diffuse en 27 langues et dans 23 pays « où la liberté de la presse est menacée et où la désinformation est omniprésente ». Elle joue son rôle de « radio de substitution », selon l’expression de Jacques Sémelin désignant les radios qui se substituent aux radios locales et se distinguent des « radios de représentation » – celles qui promeuvent les États qui les financent, à l’instar de la BBC, de Deutsche Welle ou de RFI.
« Radio Ici et Maintenant face à la normalisation », in « L’année radiophonique 1987 », in Thierry Lefebvre (sous la direction de), Cahiers d’histoire de la radiodiffusion, n°133, juillet-septembre 2017, http://cohira.fr/cahier-n-133-juillet-septembre-2017/
Position de thèse, « Les radios alternatives : l’exemple de Radio Ici et Maintenant », Le Temps des Médias, n°25, 2015/2, https://www.cairn.info/revue-le-temps-des-medias-2015-2-p-293.htm
Référence : préparation en français de l’article « Kein Programm links von der Mitte. Öffentlich-rechtlicher Rundfunk in Frankreich », fondation Friedrich-Ebert, mars 2022, https://www.fes.de/themenportal-geschichte-kultur-medien-netz/artikelseite/kein-programm-links-von-der-mitte-oeffentlich-rechtlicher-rundfunk-in-frankreich, http://library.fes.de/pdf-files/a-p-b/19078.pdf et https://fr.slideshare.net/SebastienPoulain/kein-programm-links-von-der-mitte-ffentlichrechtlicher-rundfunk-in-frankreich
L'éveil des sans voix, capitalisation de dix-neuf ans d'appui de la Coopérati...regiosuisse
Avec la société civile et les pouvoirs publics, les médias jouent un rôle fondamental dans l’évolution des pays. Ils sont de puissants outils au service du développement partout dans le monde.Bien utilisés, les médias participent à l’éveil et à l’ouverture d’esprit des populations ainsi qu’au renforcement de la société civile dans sa mission de veille citoyenne et des pouvoirs publics dans leur mission de fourniture des services publics. A cet effet, les médias jouent un rôle important pour le changement des comportements en matière d’égalité des genres, de santé, de scolarisation, de pratiques agricoles ou d’adaptation aux changements climatiques. Ils contribuent ainsi à la consolidation de la démocratie, au développement économique, à la lutte contre la pauvreté et simplement au bien-être des citoyens. Sans oublier leur rôle dans le maintien de la paix et de la justice sociale.
Anticipant la libéralisation de l’espace audiovisuel intervenue à la faveur d’une loi promulguée en août 1997, la Coopération suisse a décidé en 1996, de contribuer à la création d’un réseau de radios communautaires, indépendantes, fortes et durables au service des populations du Bénin. Elle a aussi soutenu la création de structures d’appui au niveau national, de manière à obtenir un système cohérent d’acteurs privés et publics.
Les radios communautaires soutenues par la Suisse couvrent souvent plusieurs communes et dépassent par-fois les frontières nationales. Elles disposent d’un personnel engagé qui permet d’informer plus du tiers de la population béninoise soit près de 4 mio de citoyens. Preuve de leur qualité, elles n’ont jamais fait l’objet d’interpellation par l’autorité nationale de contrôle.Après 19 ans d’accompagnement et suite à une dernière phase de désengagement, il est temps que les radios communautaires soutenues par la Coopération suisse volent de leurs propres ailes. Pour cela, il est important pour la durabilité qu’elles puissent instituer un partenariat constructif, stable et durable avec les pouvoirs publics nationaux et locaux ainsi qu’avec des structures faîtières au niveau national qui ont été responsabilisées en fin de programme.
Ceux-ci ont tout intérêt à les sou-tenir dans le cadre d’un partenariat sain qui respecte la déontologie des médias, afin qu’elles continuent à assurer le droit du public à l’information et permettre le dialogue entre les citoyens et leurs autorités. Les radios communautaires servent ainsi de porte-voix aux communautés.
Avec Pierre Rafi, journaliste à Virgin Radio et co-fondateur de Radio LaRG' « Rencontre professionnelle : RADIO », organisé par Caroline Creton, Claire Mahéo et Julie Pasquer-Jeanne, jeudi 8 avril 2021 à 18h15, Université Catholique de l'Ouest Bretagne Sud U.C.O., Arradon
POULAIN Sebastien, « Une micro-radio d’organisation douce : les postradiomorphoses entre mobilisation, décélération et communication », in Pascal Ricaud et Lara Van Dievoet (sous la direction de), « Radio en mobilité : Programmes, pratiques, techniques et perspectives », RadioMorphoses, n°7, 2021, https://journals.openedition.org/radiomorphoses/2257
Les « micro-radios d’organisation » sont une nouvelle génération de postradiomorphoses issues des radios d’organisation, webradios et podcasts. Au-delà de leur utilité informationnelle, communicationnelle, RH, marketing pour les organisations qui les mettent en place, elles peuvent avoir d’autres fonctions dans les sociétés urbaines contemporaines en tentant de modifier le cours des flux urbains. L’étude de l’une de ces radios permet de mettre en exergue plusieurs effets envisageables de celles-ci : mobilisation, attraction, fixation, localisation, décélération des acteurs mobiles urbains. Si ces radios « lentes » ou « douces » font face à des difficultés, elles sont susceptibles de jouer un nouveau rôle dans le « continuum sociotechnique » pour faire société autrement et ouvrir le champ des possibles.
Organizational micro-radios are a new generation of postradiomorphoses originate in organizational radios, webradios and podcasts. Beyond their information, communication, HR and marketing usefulness for the organizations that set them up, they can have other functions in contemporary urban societies by trying to modify the course of urban flows. The study of one of these radios makes it possible to highlight several possible effects of these: mobilization, attraction, fixation, localization, deceleration of urban mobile actors. If these “slow” or “soft” radios face difficulties, they are likely to play a new role in the “socio-technical continuum” to create society differently and open up the field of possibilities.
Las microradios organizacionales son una nueva generación de postradiomorfosis originadas en radios organizacionales, webradios y podcasts. Más allá de su utilidad de información, comunicación, RRHH y marketing para las organizaciones que los establecieron, pueden tener otras funciones en las sociedades urbanas contemporáneas al tratar de modificar el curso de los flujos urbanos de la "sociedad líquida". El estudio de una de estas radios, permite destacar varios posibles efectos de estas: movilización, atracción, fijación, localización, desaceleración de los actores móviles urbanos. Si estas radios "lentas" o "blandas" enfrentan dificultades, es probable que desempeñen un nuevo papel en el "continuo socio-técnico" para crear una sociedad diferente y abrir el campo de posibilidades.
Démocratisation des médias : Source : POULAIN Sebastien,« L’audiovisuel public est-il vraiment public ? », The Conversation, 17 mars 2021, https://theconversation.com/debat-laudiovisuel-public-est-il-vraiment-public-156794
Origine de l’article : POULAIN Sebastien, « Radio Ici et Maintenant, pionnière en expérimentations », in Thierry Lefebvre (sous la direction de), Cahiers d’histoire de la radiodiffusion, n°121, juil.-sept. 2014, http://cohira.fr/cahier-n-121-de-juillet-a-septembre-2014/
Voilà une bien étrange question ! Le rôle de l'auditeur s'arrête-t-il seulement à la simple et seule écoute de votre radio ? L'auditeur peut-il être un acteur de votre grille ? Prendre part à vos émissions et pas uniquement à celle de la libre antenne ? L’ère digitale, qui place « la conversation » au cœur de toutes les stratégies sociales nous confirme à quel point la radio avait tout compris avant tout le monde. L’audience prend le pouvoir ! Comment en tirer le meilleur profit pour votre antenne ?
Le SIRTI interpelle vos élus sur le seuil anti-concentrationSIRTI
Cette lettre du SIRTI a été envoyéé à tous vos élus pour les interpeller sur le récent changement du seuil anti-concentration.
La liberté, le pluralisme et la diversité radiophonique sont en danger.
Le SIRTI est le syndicat interprofessionnel des radios et télés indépendantes.
Ses radios adhérentes emploient 2500 salariés dont 500 journalistes, réalisent un chiffre d'affaires de 200 millions d’Euros et touchent 9 millions d’auditeurs.
La webradiophonie journalistique : les grandes radios ont du retard mais elle...Dr Sebastien Poulain
« La webradiophonie journalistique : les grandes radios ont du retard mais elles se soignent ! », Radiography, 25 septembre 2013, http://radiography.hypotheses.org/793
Etude de cas marketing - Implantation mobile de Radio GrenouilleMaster CELSA Mines
Travaux dirigés en cours de Politiques de communication et stratégies média pour la promotion CTN :
Réaliser une note d’aide à la décision pour un comité de direction sur les faits marquants et les tendances 2013 / 2014 liés à un media spécifique (exemple : le RTB pour le display). En fonction de la typologie de l’entreprise de votre choix et au delà d’un travail de veille pertinent, cette note comprendra des recommandations quant à l’usage vue annonceur et/ou vue régie publicitaire de ce nouveau levier de communication.
Note de lecture Laurence Corroy Education aux medias en Europe. Histoire, enj...Dr Sebastien Poulain
POULAIN Sebastien, « Laurence Corroy (dir.), Éducation aux médias en Europe. Histoire, enjeux et perspectives », Questions de communication, n° 44, 2023/2, p. 478-480, https://www.cairn.info/revue-questions-de-communication-2023-2-page-478.htm
1Cet ouvrage dirigé par Laurence Corroy est publié dans une collection – « Éducation et médias » – fondée et dirigée par elle-même et Francis Barbey en 2016 chez L’Harmattan. Il se divise en dix articles correspondant à 1’étude de dix pays : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grèce, Italie, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Suisse. C’est une réussite en soi car il fallait trouver des chercheur·es francophones spécialistes d’EMI (éducation aux médias et à l’information). Ces chapitres sont précédés d’un court « avant-propos » de L. Corroy où elle présente chacun d'eux.
2 L’ouvrage suit la publication de L’Éducation aux médias. Un point de vue africain (2017) de F. Barbey dans la même collection, et coïncide avec la publication dirigée par Éric Delamotte : Recherches francophones sur les éducations aux médias, à l’information et au numérique. Points de vue et dialogues (Villeurbanne, Presses de l’Enssib, 2022). Cette internationalisation comparative est-elle une coïncidence ? Est-ce parce que nous avons besoin de chercher des solutions ailleurs à des problèmes complexes et fortement évolutifs qui dépassent les capacités de réaction des autorités et acteur·ices de l’éducation ? Est-ce parce que les institutions supranationales jouent un rôle de plus en plus important dans l’EMI ? Est-ce parce que les États vont de plus en plus appliquer les mêmes politiques face aux mêmes problèmes ?
3 En effet, les États font face à l’apparition des mêmes médias (radio et télévision au XXe siècle et l’internet au XXIe siècle), des mêmes phénomènes (fake news, cyberharcèlement…), et sont en interaction avec les mêmes institutions supranationales (Commission européenne, Unesco – Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture –, Unicef – Fonds des Nations unies pour l’enfance –, Conseil de l’Europe). Au niveau de l’Union européenne (UE), on peut citer les réglementations ePrivacy, RGPD – règlement général sur la protection des données –, DMA – législation sur les marchés numériques –, DSA – législation sur les services numériques –, AMS – Advance Manifest System –, voire la décision de censurer le média RT (Russia Today) et l’agence Sputnik. Ce ne sont pas directement des outils de politique d’EMI, mais elles visent à protéger les usagers/usagères du média internet. D’ailleurs, il manque peut-être un article sur les politiques d’EMI des institutions supranationales – Commission européenne, Conseil de l’Europe, Unesco et Unicef – dans un ouvrage intitulé Éducation aux médias en Europe où plusieurs auteurs/autrices font référence aux définitions et aux actions-programmes de ces institutions qui vont sans doute prendre toujours plus d’importance dans l’avenir.
Genealogie meta-radiophonique d’une normalisation post-monopolistiqueDr Sebastien Poulain
Généalogie méta-radiophonique d’une normalisation post-monopolistique : les aléas des politiques d’éducation par les radios scolaires
lundi 27 novembre 2023 Canopé 23 rue du Maréchal Juin Strasbourg
Il s’agit dans ce document de faire une étude critique des politiques publiques du Ministère de l’Education d’éducation aux médias à travers les publications du CLEMI concernant les radios scolaires. La thèse défendue consiste à dire que les évolutions de la définition de ce qu’est une radio - et en particulier une radio scolaire - a eu des effets sur la possibilité de développer des radios scolaires. Dans les années 1980-1990, il y a une tentative de « radiophonisation » du scolaire dans le sens où les scolaires doivent se soumettre au monde radiophonique : règles administratives, technologies, gestion, personnels... Les RS sont alors principalement définies comme des radios associatives locales hertziennes mises en place par des acteurs et actrices du milieu scolaire et diffusant des contenus scolaires. Dans les années 2000-2020, il y a « scolarisation » de la radio dans le sens où les scolaires se libèrent des contraintes du monde radiophonique pour se focaliser sur les questions scolaires. Les radios scolaires sont alors principalement définies comme des contenus sonores – appelés « webradios » ou « podcasts » - à caractère scolaire mis en ligne sur internet par des acteurs et actrices du milieu scolaire. Cette évolution de la définition de « radiophonisation » du scolaire vers la « scolarisation » de la radio a fait passer d’une trentaine à des centaines de radios scolaires, c’est-à-dire d’un échec d’une politique d’éducation aux médias à une réussite. Toutefois, d’autres facteurs ont joué un rôle important : économiques (de nouveaux financements spécifiques), techniques (le développement d’internet) et politiques (la montée des enjeux de l’éducation aux médias liée aux attentats, au cyberharcèlement…).
Muriel Béasse, Sabine Bosler, Aise Celik, Faouzia Cherifi, Jean-Jacques Cheval, Matthieu Claure, Christelle Corgiat, Raphaël Dapzol, Marine De Lassalle, Christophe Deleu, Marcy Delsione Ovoundaga, Etienne Damome, Antoine Deiana, Christophe Deleu, Séverine Equoy Hutin, Carole Fagadé, Anne-Caroline Fiévet, Guillaume Garçon, Monica Ghiţă Stoica, Caroline Gillet, Hervé Glevarec, Fatima Gomis, Marc Gonon, Isabel Guglielmone, Nicolas Horber, Sylvain Joseph, Thierry Lefebvre, Florence Michaux-Colin, Sébastien Michon, Claire Moutarde, Sebastien Poulain, Laurence Prevost, Olivia Probst, Sébastien Rochat, Elsie Russier, Rachid Sadaoui, Blandine Schmidt, Eric Schweitzer, Elodie Tapsoba
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Radios internationales : des outils de mobilisation du grand public en pleine...Dr Sebastien Poulain
Source : Thierry Lefebvre et Sebastien Poulain, « Radios internationales : des outils de mobilisation du grand public en pleine transformation », The Conversation, 28 mars 2023, 21h30, https://theconversation.com/radios-internationales-des-outils-de-mobilisation-du-grand-public-en-pleine-transformation-200325
Partout dans le monde, les autorités politiques ont longtemps détenu le monopole aussi bien des radios locales et nationales que des radios internationales, ce qui leur permettait de faire passer les messages souhaités à leurs propres populations, mais aussi à celles des pays étrangers vers lesquels leurs radios diffusaient.
Nos recherches récentes montrent que ce modèle ancien est désormais largement dépassé.
La désétatisation de la radio et son internationalisation grâce à sa numérisation/webification ont modifié les rapports de force communicationnels.
On distingue aujourd'hui trois types de radios de mobilisation. Les radios étatiques de mobilisation (REM) ont d’abord cédé du terrain face aux radios civiles de mobilisation) (RCM, lesquelles sont devenues, grâce à Internet, accessibles dans le monde entier, se muant donc en radios civiles de mobilisation internationales (RCMI). Ces trois types de radios cohabitent de nos jours dans un paysage médiatique qui n'a plus grand-chose à voir avec celui d'il y a une vingtaine d'années.
Les monopoles nationaux des radios étatiques de mobilisation (REM) durant les guerres internationales
La radio fut un enjeu politique dès l’origine : citons les causeries de Franklin D. Roosevelt, les radios « blanches » et « noires » durant la « drôle de guerre » – qui amorce la « guerre des ondes » –, les instructions aux résistants diffusées par « Radio Londres »…
Durant la guerre froide (et jusqu’à aujourd’hui pour certaines radios), les Alliés s’installèrent sur les ondes pour continuer leur travail hétéronomique (c’est-à-dire visant à imprégner les auditeurs de lois/normes politiques, sociales et culturelles). Par exemple, le gouvernement américain multiplia les stations : Voice of America, RIAS (Radio in the American Sector, principalement tournée vers l’Allemagne de l’Est), Radio Free Europe/Radio Liberté et Radio Free Asia, Azadi (destinée à l’Afghanistan) ou encore Farda (diffusant en farsi vers l’Iran)…
Selon la chercheuse Anne-Chantal Lepeuple, toutes ces radios visaient à favoriser la diffusion des idées libérales au sein des peuples des pays ciblés, en mettant en place une « politique d’érosion graduelle » des régimes en place.
Aujourd’hui, RFE/RL diffuse en 27 langues et dans 23 pays « où la liberté de la presse est menacée et où la désinformation est omniprésente ». Elle joue son rôle de « radio de substitution », selon l’expression de Jacques Sémelin désignant les radios qui se substituent aux radios locales et se distinguent des « radios de représentation » – celles qui promeuvent les États qui les financent, à l’instar de la BBC, de Deutsche Welle ou de RFI.
« Radio Ici et Maintenant face à la normalisation », in « L’année radiophonique 1987 », in Thierry Lefebvre (sous la direction de), Cahiers d’histoire de la radiodiffusion, n°133, juillet-septembre 2017, http://cohira.fr/cahier-n-133-juillet-septembre-2017/
Position de thèse, « Les radios alternatives : l’exemple de Radio Ici et Maintenant », Le Temps des Médias, n°25, 2015/2, https://www.cairn.info/revue-le-temps-des-medias-2015-2-p-293.htm
Référence : préparation en français de l’article « Kein Programm links von der Mitte. Öffentlich-rechtlicher Rundfunk in Frankreich », fondation Friedrich-Ebert, mars 2022, https://www.fes.de/themenportal-geschichte-kultur-medien-netz/artikelseite/kein-programm-links-von-der-mitte-oeffentlich-rechtlicher-rundfunk-in-frankreich, http://library.fes.de/pdf-files/a-p-b/19078.pdf et https://fr.slideshare.net/SebastienPoulain/kein-programm-links-von-der-mitte-ffentlichrechtlicher-rundfunk-in-frankreich
L'éveil des sans voix, capitalisation de dix-neuf ans d'appui de la Coopérati...regiosuisse
Avec la société civile et les pouvoirs publics, les médias jouent un rôle fondamental dans l’évolution des pays. Ils sont de puissants outils au service du développement partout dans le monde.Bien utilisés, les médias participent à l’éveil et à l’ouverture d’esprit des populations ainsi qu’au renforcement de la société civile dans sa mission de veille citoyenne et des pouvoirs publics dans leur mission de fourniture des services publics. A cet effet, les médias jouent un rôle important pour le changement des comportements en matière d’égalité des genres, de santé, de scolarisation, de pratiques agricoles ou d’adaptation aux changements climatiques. Ils contribuent ainsi à la consolidation de la démocratie, au développement économique, à la lutte contre la pauvreté et simplement au bien-être des citoyens. Sans oublier leur rôle dans le maintien de la paix et de la justice sociale.
Anticipant la libéralisation de l’espace audiovisuel intervenue à la faveur d’une loi promulguée en août 1997, la Coopération suisse a décidé en 1996, de contribuer à la création d’un réseau de radios communautaires, indépendantes, fortes et durables au service des populations du Bénin. Elle a aussi soutenu la création de structures d’appui au niveau national, de manière à obtenir un système cohérent d’acteurs privés et publics.
Les radios communautaires soutenues par la Suisse couvrent souvent plusieurs communes et dépassent par-fois les frontières nationales. Elles disposent d’un personnel engagé qui permet d’informer plus du tiers de la population béninoise soit près de 4 mio de citoyens. Preuve de leur qualité, elles n’ont jamais fait l’objet d’interpellation par l’autorité nationale de contrôle.Après 19 ans d’accompagnement et suite à une dernière phase de désengagement, il est temps que les radios communautaires soutenues par la Coopération suisse volent de leurs propres ailes. Pour cela, il est important pour la durabilité qu’elles puissent instituer un partenariat constructif, stable et durable avec les pouvoirs publics nationaux et locaux ainsi qu’avec des structures faîtières au niveau national qui ont été responsabilisées en fin de programme.
Ceux-ci ont tout intérêt à les sou-tenir dans le cadre d’un partenariat sain qui respecte la déontologie des médias, afin qu’elles continuent à assurer le droit du public à l’information et permettre le dialogue entre les citoyens et leurs autorités. Les radios communautaires servent ainsi de porte-voix aux communautés.
Avec Pierre Rafi, journaliste à Virgin Radio et co-fondateur de Radio LaRG' « Rencontre professionnelle : RADIO », organisé par Caroline Creton, Claire Mahéo et Julie Pasquer-Jeanne, jeudi 8 avril 2021 à 18h15, Université Catholique de l'Ouest Bretagne Sud U.C.O., Arradon
POULAIN Sebastien, « Une micro-radio d’organisation douce : les postradiomorphoses entre mobilisation, décélération et communication », in Pascal Ricaud et Lara Van Dievoet (sous la direction de), « Radio en mobilité : Programmes, pratiques, techniques et perspectives », RadioMorphoses, n°7, 2021, https://journals.openedition.org/radiomorphoses/2257
Les « micro-radios d’organisation » sont une nouvelle génération de postradiomorphoses issues des radios d’organisation, webradios et podcasts. Au-delà de leur utilité informationnelle, communicationnelle, RH, marketing pour les organisations qui les mettent en place, elles peuvent avoir d’autres fonctions dans les sociétés urbaines contemporaines en tentant de modifier le cours des flux urbains. L’étude de l’une de ces radios permet de mettre en exergue plusieurs effets envisageables de celles-ci : mobilisation, attraction, fixation, localisation, décélération des acteurs mobiles urbains. Si ces radios « lentes » ou « douces » font face à des difficultés, elles sont susceptibles de jouer un nouveau rôle dans le « continuum sociotechnique » pour faire société autrement et ouvrir le champ des possibles.
Organizational micro-radios are a new generation of postradiomorphoses originate in organizational radios, webradios and podcasts. Beyond their information, communication, HR and marketing usefulness for the organizations that set them up, they can have other functions in contemporary urban societies by trying to modify the course of urban flows. The study of one of these radios makes it possible to highlight several possible effects of these: mobilization, attraction, fixation, localization, deceleration of urban mobile actors. If these “slow” or “soft” radios face difficulties, they are likely to play a new role in the “socio-technical continuum” to create society differently and open up the field of possibilities.
Las microradios organizacionales son una nueva generación de postradiomorfosis originadas en radios organizacionales, webradios y podcasts. Más allá de su utilidad de información, comunicación, RRHH y marketing para las organizaciones que los establecieron, pueden tener otras funciones en las sociedades urbanas contemporáneas al tratar de modificar el curso de los flujos urbanos de la "sociedad líquida". El estudio de una de estas radios, permite destacar varios posibles efectos de estas: movilización, atracción, fijación, localización, desaceleración de los actores móviles urbanos. Si estas radios "lentas" o "blandas" enfrentan dificultades, es probable que desempeñen un nuevo papel en el "continuo socio-técnico" para crear una sociedad diferente y abrir el campo de posibilidades.
Démocratisation des médias : Source : POULAIN Sebastien,« L’audiovisuel public est-il vraiment public ? », The Conversation, 17 mars 2021, https://theconversation.com/debat-laudiovisuel-public-est-il-vraiment-public-156794
Origine de l’article : POULAIN Sebastien, « Radio Ici et Maintenant, pionnière en expérimentations », in Thierry Lefebvre (sous la direction de), Cahiers d’histoire de la radiodiffusion, n°121, juil.-sept. 2014, http://cohira.fr/cahier-n-121-de-juillet-a-septembre-2014/
Voilà une bien étrange question ! Le rôle de l'auditeur s'arrête-t-il seulement à la simple et seule écoute de votre radio ? L'auditeur peut-il être un acteur de votre grille ? Prendre part à vos émissions et pas uniquement à celle de la libre antenne ? L’ère digitale, qui place « la conversation » au cœur de toutes les stratégies sociales nous confirme à quel point la radio avait tout compris avant tout le monde. L’audience prend le pouvoir ! Comment en tirer le meilleur profit pour votre antenne ?
Le SIRTI interpelle vos élus sur le seuil anti-concentrationSIRTI
Cette lettre du SIRTI a été envoyéé à tous vos élus pour les interpeller sur le récent changement du seuil anti-concentration.
La liberté, le pluralisme et la diversité radiophonique sont en danger.
Le SIRTI est le syndicat interprofessionnel des radios et télés indépendantes.
Ses radios adhérentes emploient 2500 salariés dont 500 journalistes, réalisent un chiffre d'affaires de 200 millions d’Euros et touchent 9 millions d’auditeurs.
La webradiophonie journalistique : les grandes radios ont du retard mais elle...Dr Sebastien Poulain
« La webradiophonie journalistique : les grandes radios ont du retard mais elles se soignent ! », Radiography, 25 septembre 2013, http://radiography.hypotheses.org/793
Etude de cas marketing - Implantation mobile de Radio GrenouilleMaster CELSA Mines
Travaux dirigés en cours de Politiques de communication et stratégies média pour la promotion CTN :
Réaliser une note d’aide à la décision pour un comité de direction sur les faits marquants et les tendances 2013 / 2014 liés à un media spécifique (exemple : le RTB pour le display). En fonction de la typologie de l’entreprise de votre choix et au delà d’un travail de veille pertinent, cette note comprendra des recommandations quant à l’usage vue annonceur et/ou vue régie publicitaire de ce nouveau levier de communication.
Similaire à Rapport national sur les medias communautaires en France pour le Conseil de l’Europe (20)
Note de lecture Laurence Corroy Education aux medias en Europe. Histoire, enj...Dr Sebastien Poulain
POULAIN Sebastien, « Laurence Corroy (dir.), Éducation aux médias en Europe. Histoire, enjeux et perspectives », Questions de communication, n° 44, 2023/2, p. 478-480, https://www.cairn.info/revue-questions-de-communication-2023-2-page-478.htm
1Cet ouvrage dirigé par Laurence Corroy est publié dans une collection – « Éducation et médias » – fondée et dirigée par elle-même et Francis Barbey en 2016 chez L’Harmattan. Il se divise en dix articles correspondant à 1’étude de dix pays : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grèce, Italie, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Suisse. C’est une réussite en soi car il fallait trouver des chercheur·es francophones spécialistes d’EMI (éducation aux médias et à l’information). Ces chapitres sont précédés d’un court « avant-propos » de L. Corroy où elle présente chacun d'eux.
2 L’ouvrage suit la publication de L’Éducation aux médias. Un point de vue africain (2017) de F. Barbey dans la même collection, et coïncide avec la publication dirigée par Éric Delamotte : Recherches francophones sur les éducations aux médias, à l’information et au numérique. Points de vue et dialogues (Villeurbanne, Presses de l’Enssib, 2022). Cette internationalisation comparative est-elle une coïncidence ? Est-ce parce que nous avons besoin de chercher des solutions ailleurs à des problèmes complexes et fortement évolutifs qui dépassent les capacités de réaction des autorités et acteur·ices de l’éducation ? Est-ce parce que les institutions supranationales jouent un rôle de plus en plus important dans l’EMI ? Est-ce parce que les États vont de plus en plus appliquer les mêmes politiques face aux mêmes problèmes ?
3 En effet, les États font face à l’apparition des mêmes médias (radio et télévision au XXe siècle et l’internet au XXIe siècle), des mêmes phénomènes (fake news, cyberharcèlement…), et sont en interaction avec les mêmes institutions supranationales (Commission européenne, Unesco – Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture –, Unicef – Fonds des Nations unies pour l’enfance –, Conseil de l’Europe). Au niveau de l’Union européenne (UE), on peut citer les réglementations ePrivacy, RGPD – règlement général sur la protection des données –, DMA – législation sur les marchés numériques –, DSA – législation sur les services numériques –, AMS – Advance Manifest System –, voire la décision de censurer le média RT (Russia Today) et l’agence Sputnik. Ce ne sont pas directement des outils de politique d’EMI, mais elles visent à protéger les usagers/usagères du média internet. D’ailleurs, il manque peut-être un article sur les politiques d’EMI des institutions supranationales – Commission européenne, Conseil de l’Europe, Unesco et Unicef – dans un ouvrage intitulé Éducation aux médias en Europe où plusieurs auteurs/autrices font référence aux définitions et aux actions-programmes de ces institutions qui vont sans doute prendre toujours plus d’importance dans l’avenir.
Genealogie meta-radiophonique d’une normalisation post-monopolistiqueDr Sebastien Poulain
Généalogie méta-radiophonique d’une normalisation post-monopolistique : les aléas des politiques d’éducation par les radios scolaires
lundi 27 novembre 2023 Canopé 23 rue du Maréchal Juin Strasbourg
Il s’agit dans ce document de faire une étude critique des politiques publiques du Ministère de l’Education d’éducation aux médias à travers les publications du CLEMI concernant les radios scolaires. La thèse défendue consiste à dire que les évolutions de la définition de ce qu’est une radio - et en particulier une radio scolaire - a eu des effets sur la possibilité de développer des radios scolaires. Dans les années 1980-1990, il y a une tentative de « radiophonisation » du scolaire dans le sens où les scolaires doivent se soumettre au monde radiophonique : règles administratives, technologies, gestion, personnels... Les RS sont alors principalement définies comme des radios associatives locales hertziennes mises en place par des acteurs et actrices du milieu scolaire et diffusant des contenus scolaires. Dans les années 2000-2020, il y a « scolarisation » de la radio dans le sens où les scolaires se libèrent des contraintes du monde radiophonique pour se focaliser sur les questions scolaires. Les radios scolaires sont alors principalement définies comme des contenus sonores – appelés « webradios » ou « podcasts » - à caractère scolaire mis en ligne sur internet par des acteurs et actrices du milieu scolaire. Cette évolution de la définition de « radiophonisation » du scolaire vers la « scolarisation » de la radio a fait passer d’une trentaine à des centaines de radios scolaires, c’est-à-dire d’un échec d’une politique d’éducation aux médias à une réussite. Toutefois, d’autres facteurs ont joué un rôle important : économiques (de nouveaux financements spécifiques), techniques (le développement d’internet) et politiques (la montée des enjeux de l’éducation aux médias liée aux attentats, au cyberharcèlement…).
Muriel Béasse, Sabine Bosler, Aise Celik, Faouzia Cherifi, Jean-Jacques Cheval, Matthieu Claure, Christelle Corgiat, Raphaël Dapzol, Marine De Lassalle, Christophe Deleu, Marcy Delsione Ovoundaga, Etienne Damome, Antoine Deiana, Christophe Deleu, Séverine Equoy Hutin, Carole Fagadé, Anne-Caroline Fiévet, Guillaume Garçon, Monica Ghiţă Stoica, Caroline Gillet, Hervé Glevarec, Fatima Gomis, Marc Gonon, Isabel Guglielmone, Nicolas Horber, Sylvain Joseph, Thierry Lefebvre, Florence Michaux-Colin, Sébastien Michon, Claire Moutarde, Sebastien Poulain, Laurence Prevost, Olivia Probst, Sébastien Rochat, Elsie Russier, Rachid Sadaoui, Blandine Schmidt, Eric Schweitzer, Elodie Tapsoba
Référence : FERRAND-BECHMANN Dan et POULAIN Sebastien, « Festivals, associations, services publics : les bénévoles font-ils tourner la France ? », The Conversation, 10 août 2023, 23h17, https://theconversation.com/festivals-associations-services-publics-les-benevoles-font-ils-tourner-la-france-209446
Ce sont près de 21 millions « participations bénévoles » – un même bénévole pouvant avoir plusieurs participations – qui irriguent le monde du bénévolat selon l’Insee. Ces « participations » représentant 580 000 emplois en équivalent temps plein dans 1,25 million d’associations (là où a traditionnellement lieu l’activité bénévole).
Plus récemment, on observe une montée de groupes informels : collectifs radicaux, ZAD, réseaux sociaux, gilets jaunes, engagements à la carte. Les bénévoles s’y engagent sans contrepartie financière, librement et pour aider d’autres personnes, y compris pour la gestion administrative de ces structures et souvent pour défendre une cause. Ce phénomène a pris beaucoup d’ampleur depuis plusieurs décennies. Les motifs ? Un désir d’aider les autres (matériellement ou psychologiquement), une envie de lien social, d’être un citoyen actif ou de militer, parfois parce qu’on est concerné (associations de malades). Beaucoup de secteurs attirent les bénévoles : droits humains, écologie, culture, patrimoine, sécurité, etc.
Multiplication des dispositifs de travail bénévole
Cette attraction pour le bénévolat est encouragée par l’État. Au-delà des atouts fiscaux traditionnels dont les associations bénéficient sur les dons (66 % de réduction) et sur leur imposition, l’État utilise les bénévoles pour mettre en œuvre ses politiques climatiques, antiterroristes ou démographiques, etc. Pour cela, il « désétatise » et délègue des missions d’intérêt général aux associations, et même à des structures lucratives.
Créées par une loi de 2001, les Sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) où collaborent des associations, des collectivités territoriales et des entreprises sont de plus en plus plébiscitées. La loi Économie sociale et solidaire de 2014 a créé l’agrément « Entreprise solidaire d’utilité sociale ». La loi dite Pacte de 2019 a imposé de prendre en considération les impacts sociaux et environnementaux, et encourage les sociétés à but lucratif à « redéfinir leur raison d’être ».
Multiplication des dispositifs de travail bénévole
Cette attraction pour le bénévolat est encouragée par l’État. Au-delà des atouts fiscaux traditionnels dont les associations bénéficient sur les dons (66 % de réduction) et sur leur imposition, l’État utilise les bénévoles pour mettre en œuvre ses politiques climatiques, antiterroristes ou démographiques, etc. Pour cela, il « désétatise » et délègue des missions d’intérêt général aux associations, et même à des structures lucratives.
Les médias peuvent-ils changer le monde pour le rendre durable, soutenable, écologique ? Vaste question ! On se doute qu’ils ont des effets non négligeables compte-tenu de leurs rôles dans nos vies. Mais quels sont les médias qui veulent changer ce monde ? C’est l’objet du présent article.
Nous sommes habitués à recevoir des informations plutôt déplaisantes depuis le 18ème siècle où a été créé la presse papier. Face à l’apocalypse socio-écologique que nous sommes en train de créer et vivre, il semble que nous ayons besoin d’informations qui nous redonnent de l’espoir.
D’autant plus que les médias traditionnels (presse écrite, radio et télévision) sont critiqués de toute part et souffrent d’un manque de confiance comme le montre le baromètre annuel de La Croix sur la confiance dans les médias qui montre que le média radio est celui qui inspire le plus confiance.
Et 32% des personnes interrogées par le Reuters Institute dans sa dernière étude annuelle évitent régulièrement ou parfois les actualités, tandis que 52% sont plus enclins à lire plus d’articles du même journal et 60% à partager l’article lorsque l’on propose une solution selon Nina Fasciaux, rédactrice et coordinatrice du Solutions Journalism Network en Europe, qui est intervenue lors du Festival de l’Info Locale fin juin à Nantes.
D’où l’apparition du journalisme positif, d’impact, de solutions, de construction qui se distingue des formes de journalisme habituels. Selon l’étude du Solutions Journalism Network et l’Engaging News Project menée auprès de 755 Américains adultes, le journalisme orienté vers la solution est prometteur sur au moins trois dimensions :
• Le lecteur a davantage le sentiment d’être bien informé par ce type de journalisme orienté solution
• La confiance se renforce entre le lectorat et les organes de presse promouvant ce type de journalisme
• L’engagement des lecteurs augmente : nombre de partages sociaux, du nombre de lectures sur le site, du même auteur, sur le même sujet…
Une soirée de Convergences – jeudi 5 septembre 2019 19h00–21h00 (voir annexe 1 ci-dessous) – était justement intitulée « Pour changer le monde, commençons par le raconter autrement » et avait 3 problématiques :
• De quelle façon les médias peuvent-ils contribuer à faire évoluer les représentations et les comportements vers un monde plus durable ?
• Comment faire émerger de nouveaux récits pour inspirer le plus grand nombre et provoquer des déclics ?
• Comment les leviers de l’information, de la fiction et du divertissement peuvent-ils être mobilisés pour accélérer la transition écologique, sociale et démocratique ?
Ci-dessus une photo de la soirée du 6 septembre 2019 #YouthWeCan ! “Les jeunes s’engagent pour le climat” à Convergences.
Note de lecture Thierry LEFEBVRE L’Aventurier des radios libres Jean Ducarroi...Dr Sebastien Poulain
Source : Note de lecture, « Thierry Lefebvre, L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003), Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 p. », RadioMorphoses, n°9, 2023, https://journals.openedition.org/radiomorphoses/3930
9 | 2023
Notes, conduites, synopsis, partitions : écrire et composer la radio
Note de lecture
Thierry LEFEBVRE, L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003)
Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 p.
Sébastien Poulain
https://doi.org/10.4000/radiomorphoses.3930
Référence(s) :
Thierry LEFEBVRE, L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003). Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 p.
Plan | Texte | Citation | Auteur
Plan
Historiographie réparatrice
Le radiolibriste aventurier et sa chute
Conclusions post-radiolibristes
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1Ayant rendu compte de la structure de l’ouvrage L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003) et de la place de J. Ducarroir dans l’histoire de la radio (Questions de communication, n°40, 2021, p. 568-572), je vais insister ici sur la place « réparatrice » de ce livre dans l’historiographie radiolibriste et sur le mystère de la « chute » post-radiolibriste de J. Ducarroir.
Historiographie réparatrice
2Négliger L’Aventurier du fait de l’importance de La bataille des radios libres. 1977-1981 (2008) – qui est aujourd’hui une référence pour toute recherche sur les « radios libres », voire sur les médias militants - parce qu’elle ne concernerait qu’un seul acteur - et de surcroit un acteur peu connu - serait une erreur. En fait, La bataille constitue la matrice dont Thierry Lefebvre tire les fils dans ses ouvrages suivants - notamment Carbone 14 : Légende et histoire d’une radio pas comme les autres (2012) et François Mitterrand pirate des ondes. L’affaire Radio Riposte (2019) -, et en particulier dans L’Aventurier qui permet d’humaniser davantage le mouvement et de nous informer sur ses acteurs et leur quotidien de militant. En effet, T. Lefebvre publie des archives inédites, dont certaines auraient pu figurer dans La bataille : photos, retranscriptions d’émission, de réunions, scénario de film, articles de journalistes, archives de J. Ducarroir, d’autres radiolibristes et de l’INA. Comme dans La bataille, L’Aventurier comprend des annexes avec des « repères chronologiques », un index des patronymes et un index des stations. Si L’Aventurier (280 p.) contient moins de pages que La bataille (424 p.), T. Lefebvre cite 156 radios dans L’Aventurier contre 226 dans La bataille. J. Ducarroir permet à T. Lefebvre de revisiter et approfondir une grande partie de cette « bataille » sur laquelle il travaille depuis le début des années 2000 et pour laquelle il a cherché vainement « à contacter ce personnage incontournable » (p. 12) alors que ce dernier décède justement à ce moment-là, en 2003.
« Le podcast comme outil faustien de gafamisation de la radio ? », 10e Colloque international du GRER, « La radio dans l’univers audio Expressions, concurrences et contextes », 10e Colloque international du GRER (Groupe de recherches et d’études sur la radio)
Département d’information et de communication
Université Laval à Québec
9 au 11 novembre 2022
https://radiodansuniversaudio.com/
Jour 1 (09 Nov) - Salle CSL 3788
09:00 Ouverture du colloque et mots de bienvenue par Henri Assogba Professeur titulaire à l’Université Laval et responsable du comité d’organisation, Étienne Damome Maître de conférences HDR à l’Université Bordeaux Montaigne et président du GRER, Guylaine Martel Directrice du département d’information et de communication, Université Laval, Guillaume Pinson Doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines, Université Laval
09:30 La radio dans l'univers audio : sociologie d'une fragmentation Conférence inaugurale par Hervé Glevarec Directeur de recherche au CNRS, Université de Paris Cité
10:30 Pause-café
10:45 Table ronde d’ouverture : « Mutations de l’univers audio du point de vue des acteurs »
par Julien Morissette Directeur artistique de Transistor Média et fondateur du Festival de la radio numérique à Gatineau / Québec, Jean-Nicolas Gagné, Directeur général de Qub Radio, la radio numérique de Québécor / Québec, Natacha Mercure Première directrice stratégie et contenus audionumériques à Radio-Canada, Silvain Gire, Cofondateur et directeur éditorial d'Arte Radio / France,
Modératrices, Colette Brin Professeure titulaire à l’Université Laval, Marie-Laurence Rancourt, Directrice artistique et générale de Magnéto
12:00 Pause déjeuner
12:00 Pause déjeuner
1er panel scientifique présidé par Jean-Jacques Cheval, Professeur à l’Université Bordeaux Montaigne
14:00 Radiophonique ou radionumérique : l'un dans l'autre ou l'autre dans l’un par Séverine Equoy Hutin professeure des Universités en sciences de l'information et de la communication à l'Université de Bourgogne Franche-Comté / France.
14:25 « Flux vs stock : le direct sauve-t-il la radio face à l’audio ? » par Frédéric Antoine Professeur à l’Université de Namur / Belgique
14:50 « The Serial productions, from remediation to innovation » par Ella Waldmann Doctorante à l’Université Paris Cité / France
15:15 Pause-café
Jour 1 (09 Nov) - Salle CSL 3788
2e panel scientifique présidé par Nozha Smati, Enseignante-chercheure à l’Université de Lille
15:45 « La Radio Tunisienne dans l’univers audio : Réflexion sur les nouveaux contextes professionnels, les enjeux technologiques et les défis de contenus médiatiques » par Soumaya Berjeb, IPSI - Université de la Manouba / Tunisie
16:10 « Le podcast comme outil faustien de gafamisation de la radio ? » par Sébastien Poulain Chercheur associé au MICA - l’Université Bordeaux Montaigne / France
Référence : « "Une autre redevance est possible" : quelles alternatives à la suppression de la Contribution à l'Audiovisuel Public ? », interview de Simon Becquet, RAM 05, 4 juillet 2022, https://ram05.fr/une-autre-redevance-est-possible-quelles-alternatives-a-la-suppression-de-la-contribution-a-laudiovisuel-public
Note de lecture Thierry Lefebvre - L Aventurier des radios libres : Jean Duc...Dr Sebastien Poulain
Référence : POULAIN Sebastien, note de lecture, « Thierry Lefebvre, L’Aventurier des radios libres : Jean Ducarroir (1950-2003). Paris, Glyphe, coll. Histoire et société, 2021, 280 p. », Questions de communication, n°40, 2021, http://journals.openedition.org/questionsdecommunication/27690, https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.27690 et https://www.cairn.info/revue-questions-de-communication-2021-2-page-568.htm
Bien qu’il existe aujourd’hui de nombreux articles de scientifiques sur le monde radiophonique, cela reste moins traité que sur les autres médias. Thierry Lefebvre est actuellement le seul universitaire français à publier régulièrement des ouvrages sur ce sujet (entre ses autres ouvrages sur l’histoire des sciences). Spécialiste des « radios libres », il a commencé son travail de recherche par une approche globale du mouvement radiolibriste dans La Bataille des radios libres. 1977-1981 (Paris, Nouveau Monde Éd., 2008). Dans cette même dynamique, il a dirigé plusieurs livraisons des Cahiers d’histoire de la radiodiffusion sur la fin des années 1970 et le début des années 1980. Puis, il choisit une approche plus individuelle à travers l’étude d’une station de radio dans Carbone 14. Légende et histoire d’une radio pas comme les autres (Bry-sur-Marne, Éd. de l’INA, 2012). Malgré sa programmation très libre et ses émissions illégales, cette radio ne peut pas être qualifiée de « radio libre » au sens du livre précédent – c’est-à-dire une radio qui milite contre le monopole principalement entre 1977 et 1981. Par la suite, il a étudié un événement-radio (ou radio-événement) politique via l’étude de Radio Riposte dans François Mitterrand pirate des ondes. L’affaire Radio Riposte (Paris, Éd. Le Square, 2019). Malgré le travail de préparation et les conséquences, cette radio n’a duré que quelques minutes, avant son brouillage et sa saisie.
Je me permets de signaler que T. Lefebvre et moi avons dirigé deux ouvrages. D’abord, Radios libres, 30 ans de FM : la parole libérée ? (Paris, Éd. L’Harmattan, 2016) qui a permis d’élargir le spectre d’étude grâce à des approches de chercheurs internationaux, de professionnels de la radio, d’archivistes et d’une cinéaste – ce sont les actes du premier colloque sur les radios libres organisé par le Groupe de recherches et d’études de la radio (Grer). Ensuite, Les Radios locales : histoires, territoires et réseaux (Paris, Éd. L’Harmattan, 2021) qui permet, quant à lui, d’étendre le spectre temporel avec l’étude de radios plus anciennes (les toutes premières expériences radiophoniques ou Radio Solitude en Cévennes de France Culture) et de radio beaucoup plus récentes (les webradios locales).
Avec Françoise Dumaine, Alain Zanotti, Benoît Dumaine, Sebastien Poulain, « Généraliser l'Empreinte Solidaire® dans la gestion d'actifs », axes « Quel modèle social pour « faire avec » nos vulnérabilités ? » et « Quelle voie pour une économie soutenable ? », Contribution – « Covid-19 : pour un « après » soutenable », séminaire « Soutenabilités » cycle 1 février-juillet 2020, France stratégie, juillet 2020, https://www.strategie.gouv.fr/projets/seminaire-soutenabilites, https://www.strategie.gouv.fr/publications/covid-19-un-apres-soutenable-synthese-contributions, https://www.strategie.gouv.fr/actualites/modele-social-faire-nos-vulnerabilites, https://www.strategie.gouv.fr/actualites/une-economie-soutenable, https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/seminaire_soutenabilite_-_covid-19_-_contributions_web.pdf et https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/generaliser_l_empreinte_solidairer_dans_la_gestion_d_actifs.pdf
New deal, refondation, résilience, soutenabilité : la finalité est claire. Nous avons la connaissance
des besoins, il y a urgence à agir. L'Empreinte Solidaire®, comme marqueur de l'engagement
inclusif des grands investisseurs institutionnels et une loi Pacte élargie sur l'Assurance-vie
(l'enveloppe). La doctrine AMF sur "engagement" et critères ESG évolue, les cadres d'application
doivent innover pour répondre à cette ouverture et l'urgence du monde d'après. Pour un
changement d'échelle renforçant le S de ESG, dans sa profondeur solidaire. Face à la récession
en formation, aux laissés-pour-compte à venir, les jeunes notamment, il faut une réponse massive
public-privé. La réponse se veut innovante et pragmatique, avec une réelle intentionnalité pour
embarquer les acteurs et les inciter à agir sur le terrain d'un solidaire dédié au post-covid. https://
www.empreinte-solidaire.com/
Kein Programm links von der Mitte. Öffentlich-rechtlicher Rundfunk in FrankreichDr Sebastien Poulain
Note « Kein Programm links von der Mitte. Öffentlich-rechtlicher Rundfunk in Frankreich », fondation Friedrich-Ebert, Paris, mars 2022, https://www.fes.de/themenportal-geschichte-kultur-medien-netz/artikelseite/kein-programm-links-von-der-mitte-oeffentlich-rechtlicher-rundfunk-in-frankreich et http://library.fes.de/pdf-files/a-p-b/19078.pdf
Le bénévolat d’entreprise sociale : une nouvelle forme d'engagement des citoy...Dr Sebastien Poulain
Camille Morel (PACTE, Université Grenoble-Alpes et chargée de recherche) et Sebastien Poulain (Mica, Université Bordeaux Montaigne)
, « Le bénévolat d’entreprise sociale : une nouvelle forme d'engagement des citoyens et ses limites », sous la responsabilité de Dan Ferrand Bechmann et Damiano de Facci (Réseau thématique-RT 35 « Sociologie des mondes associatifs » de l’Association française de sociologie-AFS), séminaire « (R)évolutions des formes de l'engagement, sociologie du bénévolat », groupe de travail (GT) 32, Association Internationale des Sociologues de Langue Française (AISLF), 22 mars 2022, 14h00-17h30, https://www.aislf.org/revolutions-des-formes-de-lengagement
Amélie Deschenaux et Sandrine Cortessis, Potentielles nouvelles modalités d’engagement et résistances au sein d’une forme traditionnelle d’engagement bénévole de visite à l’hôpital (Suisse)Sebastien Poulain et Camille Morel, Le bénévolat d’entreprise sociale : une nouvelle forme d'engagement des citoyens et ses limites Marie-Anne Dujarier, présentation de Trouble dans le travail : sociologie d'une catégorie de pensée
Damiano De Facci, La solidarité par le bas, comment répondre à la crise sanitaire (France)
Eric Gagnon, Les impacts de la pandémie, du confinement et des mesures sanitaires sur les organisations où œuvrent les bénévoles ainés et sur les bénévoles eux-mêmes. stratégies organisationnelles et stratégies individuelles visant à maintenir cet engagement.
Yves Raibaud, Travail gratuit et bénévolat dans une perspective féministe "Qui encaisse le travail gratuit“ et ”trouble dans le bénévolat": ces deux énoncés, posés côte à côte, sont stimulants. Le travail gratuit est historiquement et universellement le travail des femmes, ce qui fait penser aux care studies. Trouble fait inévitablement penser à Gender Trouble. Y-a-t-il du trouble dans le bénévolat lorsque certains hommes, certaines femmes, certains autres, ne sont pas à la place où on les attend ?Dan Ferrand-Bechmann, Nouvelles formes de bénévolat, l'écoute à distance : les incontournables deviennent contournables, conclusion sur la valeur du bénévolat.
Challenges Radio : Bolloré n'enraye pas la chute des audiences à Europe 1 Dr Sebastien Poulain
Interview avec Guillaume Echelard pour l'article « Radio: le virage éditorial de Bolloré à Europe 1 n'enraye pas la chute des audiences », challenges.fr, 14 janvier 2022 à 18h22, https://www.challenges.fr/media/radio-le-virage-editorial-de-bollore-a-europe-1-nenraye-pas-la-chute-des-audiences_796648
Le benevolat d’entreprises entre nouvelle delegation de service public et app...Dr Sebastien Poulain
Camille Morel et Sebastien Poulain, « Le bénévolat d’entreprises entre nouvelle délégation de service public et appropriation entrepreneuriale », « Richesses et ambiguïtés du travail bénévole », in Nicolas Da Silva et Pascale Molinier (sous la direction de), Nouvelle revue de psychosociologie, n°32, automne 2021, https://www.editions-eres.com/ouvrage/4830/le-travail-benevole
Gouvernance inclusive et alliances inédites pour un territoire plus innovantDr Sebastien Poulain
Camille Morel et Sebastien Poulain, « Gouvernance inclusive et alliances inédites pour un territoire plus innovant : le cas de la SCIC Citeomix à Mirecourt dans les Vosges », Session 1 « Innovations sociales, projets alternatifs et réseautage : des leviers pour une transition des territoires durable ? », animée par Nassima Hakimi (laboratoire Pacte) et Iharivola Randrianasolo (laboratoire CITERES), Journée d’étude à destination des jeunes chercheur.euse.s « Les capacités transformatives des réseaux dans la fabrique des territoires », laboratoire CITERES (Université de Tours) et PACTE (Université de Grenoble), https://cjcpacteciteres.sciencesconf.org/, Cité des Territoires, Grenoble, 15 novembre 2018, https://cjcpacteciteres.sciencesconf.org/data/pages/20181115_Programme_Journee_Jeunes_Chercheurs_2018_modifie.pdf, https://www.slideshare.net/SebastienPoulain/gouvernance-inclusive-et-alliances-indites
Camille Morel et Sebastien Poulain, « Gouvernance inclusive et alliances inédites pour un territoire plus innovant : le cas de la SCIC Citeomix à Mirecourt dans les Vosges », Session 1 « Innovations sociales, projets alternatifs et réseautage : des leviers pour une transition des territoires durable ? », animée par Nassima Hakimi (laboratoire Pacte) et Iharivola Randrianasolo (laboratoire CITERES), Journée d’étude à destination des jeunes chercheur.euse.s « Les capacités transformatives des réseaux dans la fabrique des territoires », laboratoire CITERES (Université de Tours) et PACTE (Université de Grenoble), https://cjcpacteciteres.sciencesconf.org/, Cité des Territoires, Grenoble, 15 novembre 2018, https://cjcpacteciteres.sciencesconf.org/data/pages/20181115_Programme_Journee_Jeunes_Chercheurs_2018_modifie.pdf (actes non publiés)
Le benevolat d entreprises sociales une nouvelle forme de benevolat condition...Dr Sebastien Poulain
Camille Morel et Sebastien Poulain, « Le bénévolat d’entreprises sociales : une nouvelle forme de bénévolat conditionnée par l’éthique » (Communication #1775), Groupes de travail émergents (GTE) 09 - Sociologie du bénévolat « Le bénévolat entre travail, éthique et engagement », 17h00-19h00, jeudi 15 juillet 2021, « La société morale », XXIème congrès de l’Association Internationale des Sociologues de Langue Française (AISLF) Tunis, 12-16 juillet 2021, https://congres2021.aislf.org/, https://congres2021.aislf.org/pages/38-prog.php?groupe=GTE09
« La radio de demain s'invente aujourd'hui », « C'est déjà demain », émission animée par Églantine Éméyé, France Bleu, 15-16h, 2/06/2021, https://www.francebleu.fr/emissions/c-est-deja-demain/la-radio-de-demain-s-invente-aujourd-hui et https://radiodufutur.wordpress.com/2021/07/09/france-bleu-la-radio-de-demain/
Porte voix du mouvement nuitdebout radio debout occupe l espace mediatiqueDr Sebastien Poulain
Référence : DOYEN Claire, « Porte-voix du mouvement Nuitdebout, Radio debout "occupe l'espace médiatique" », Agence France Presse, 22/04/16, https://lesradioslibres.wordpress.com/2016/09/12/radio-debout-une-radio-libre/
BERTIN Marie, « Rythmes & formats : “Silence, s’il vous plaît !” De la place accordée aujourd’hui au silence à la radio », syntone.fr, 28 novembre 2012, http://syntone.fr/rythmes-formats-silence-sil-vous-plait/
MARCHAIS Clémentine, « Dingues d’aliens », Cosmos, Ecole de journalisme de l’Institut Français de Presse Paris II, mars 2014, p33-36, http://issuu.com/ifpparis2/docs/cosmos_04
Rapport national sur les medias communautaires en France pour le Conseil de l’Europe
1. 1
Rapport national sur les
médias communautaires en
France
FIEVET Anne-Caroline (coord.), POULAIN Sébastien, RICAUD Pascal, SMATI Nozha and CHEVAL Jean-Jacques,
« Rapport national sur les médias communautaires en France », in À TRAVERS LES GÉNÉRATIONS - Les médias associatifs
en tant qu’espaces de dialogue et de cohésion au niveau local, document de recherche, CMFE (Community Media Forum
Europe)-COMMIT (Community Medien Institut), Conseil de l’Europe, 2019, 16 pages, document de recherche non publié,
https://drive.google.com/file/d/1zH7o5TXRohVC01PhpcsrrXmm5zhZCfl7/view?usp=sharing
2. 2
Groupe de Recherches et d’Études sur la Radio (GRER) with Fiévet Anne-Caroline (coord.),
Poulain Sébastien, Ricaud Pascal, Smati Nozha and Cheval Jean-Jacques (2019) Country
Report Community Media in France. Unpublished Research Paper.
SOMMAIRE
Radios associatives : 729 (source : Conseil Supérieur de l’Audiovisuel1
).
Télévisions associatives (diffusées sur la TNT) : 2 (ASTV, et Télé Bocal).
Langues diffusées : 12 langues sont représentées dans les radios communautaires bilingues ou
même monolingues (dans cette autre langue), 7 langues régionales (basque, breton, catalan,
corse, créole, gascon aranais, occitan) et 5 langues étrangères (anglais, arménien, chinois,
espagnol, flamand) mais de nombreuses autres langues sont diffusées plus ponctuellement
dans des émissions à destination des différentes communautés telles que l’arabe dialectal,
l’arménien, le berbère, l’espagnol, etc.
Financement pour la radio : 30,75 millions d’euros pour le Fonds de soutien à l’expression
radiophonique (rapport de 20172
) auxquels s’ajoutent d’autres revenus qui seront développés
dans le rapport (subventions des régions, des mairies, dons des auditeurs, etc.).
6.1 Statut des médias communautaires
Spécificité française, le terme de radios communautaires est peu utilisé en France ou plutôt
concerne seulement une partie des radios associatives. Comme l’écrit Pascal Ricaud3
: « En
France – où l’État-nation s’est construit et consolidé autour d’une identité et d’une langue
unitaires – notre tradition républicaine et universaliste nous interdit presque d’utiliser ce
terme trop connoté et vite assimilé à un communautarisme cloisonné, exclusif. Les Français
parlent plus volontiers de radios libres, associatives, locales ou de proximité alors que
presque partout ailleurs dans le monde (…) l’expression de radio communautaire est
employée sans nécessaire préalable. »
Ainsi, Pascal Ricaud propose de considérer qu’en France, les « radios communautaires » sont
de quatre types : les radios communautaires régionales, les radios de communautés
immigrées, les radios militantes engagées (notamment dans des actions sociales) et les radios
au service de personnes fragilisées (comme les personnes handicapées). Il est par ailleurs
important de noter que certaines radios communautaires françaises ne sont pas des radios
associatives mais des radios privées commerciales (par exemple : Radio Orient, Beur FM,
Radio Alfa, Alfa n°1).
Dans ce rapport, nous parlerons des « community radios » dans le sens de « radios
associatives » (radios locales non commerciales), ce qui inclut les radios communautaires (au
1
Site du CSA : https://www.csa.fr/Cles-de-l-audiovisuel/Connaitre/Le-paysage-audiovisuel/Composition-du-
paysage-audiovisuel-francais-la-radio (consulté le 28/05/2019). Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel est
un organisme public de régulation des médias.
2
Disponible sur le site du ministère de la culture : http://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Audiovisuel/Fonds-
de-soutien-a-l-expression-radiophonique (consulté le 01/05/2019)
3
Ricaud Pascal. 2008, « Les radios communautaires de la FM à Internet », La radio : paroles données, paroles à
prendre, Cheval J-J., dir., MédiaMorphoses, n° 23, INA/ Armand Colin, p.45
3. 3
sens français) mais aussi d’autres types de radios dont le plus représenté, les radios de
proximité4
.
Les radios associatives ont pour but « d’assurer une mission de service, d’animation,
d’information en direction d’un public spécifique défini par un critère géographique
et/ouculturel social5
. » Ainsi, comme cela est écrit sur le site internet du Conseil Supérieur de
l’Audiovisuel, « ce ne sont pas des radios publiques, ce sont des radios au service du
public »6
.
Nozha Smati7
rapporte les propos d’Emmanuelle Daviet, médiatrice de Radio France8
, aux
dernières assises de la Confédération Nationale des Radios Associatives9
(CNRA) qui ont eu
lieu en mai 2019 : « ce média est synonyme de liberté, de proximité, d’entraide, de lien
social, d’écoute, de la singularité d’autrui. Il est synonyme d’un engament fort, le lieu de la
débrouille, du bénévolat, de l’humilité. Les particularités d’une radio associative se
manifestent dans sa capacité à être un média alternatif, à restituer une information locale qui
participe à la démocratie locale, à décrypter ce qui se passe dans les territoires et à être une
école du terrain. Ces médias ont pour mission de produire des reportages de terrain et de
proximité en lien avec le quotidien des auditeurs. »
Sébastien Poulain, dans sa thèse sur la radio associative parisienne « Radio Ici et
Maintenant » soutenue en 201510, recense les caractéristiques des radios associatives
françaises :
« - les radios associatives sont très nombreuses en France puisqu’elles sont 60011
environ ce
qui est un chiffre peu connu.
- les radios associatives ont peu de salariés mais le nombre de salariés n’est pas si éloigné de
celui des radios locales commerciales.
- les radios associatives sont animées par de nombreux bénévoles, contrairement aux radios
commerciales qui emploient des salariés et des stagiaires.
- les radios associatives invitent de nombreuses associations à l’antenne et valorisent donc
tout le tissu associatif et social.
- les radios associatives sont disséminées sur tout le territoire, y compris dans des zones où il
existe peu de médias.
- les radios associatives sont en grande partie financées par des institutions publiques (via des
4
Ibid, p.46.
5
Ricaud Pascal. 2008, « Les radios communautaires de la FM à Internet », La radio : paroles données,paroles à
prendre, Cheval J-J., dir., MédiaMorphoses,n° 23, INA/ Armand Colin, p.45
6
https://www.csa.fr/Informer/Espace-presse/Interventions-publiques/L-avenir-des-radios-associatives/Les-
radios-associatives-de-vrais-relais-au-service-du-public(consulté le 28/05/2019)
7
Smati Nozha. 2019 « Restitution des concertations des états généraux des radios associatives organisés par la
CNRA 13 et 14 juin 2019», disponible sur : https://radiography.hypotheses.org/3013( consulté le
01/07/2019).
8
Le médiateur.rice de Radio France reçoit les remarques et questions des auditeurs et les transmet aux
journalistes, dans le but d’améliorer la qualité des programmes.
9
Ce rapport mentionne plusieurs fois les États généraux de la CNRA parce que trois membres du GRER ont pu
y assister les 13 et 14 juin derniers et ont pu y récolter des informations récentes. Cependant, il est à noter
que le GRER (association de chercheurs donc neutre par déontologie) entretient les mêmes relations
cordiales avec les deux syndicats de radios associatives, qu’il s’agisse de la CNRA ou de la SNRL.
10
Poulain Sébastien. 2015, Les radios alternatives : l’exemple de Radio Ici et Maintenant. Sciences de
l’information et de la communication. Université Michel de Montaigne - Bordeaux III, 2015.
11
Depuis 2015, le nombre de radios associatives a augmenté (il est aujourd’hui d’environ 700), en particulier
avec la création de radios qui diffusent sur la RNT (radio numérique terrestre) ou DAB+ (terme technique
pour désigner les radios numériques).
4. 4
subventions publiques, des contrats de travail aidés…) donc il est intéressant d’observer les
résultats de politiques publiques et la gestion des finances publiques.
- les radios associatives donnent la parole à des personnes qui n’intéressent pas forcément les
autres médias ou qui ne sont pas assez performantes d’un point de vue de l’expression
radiophonique.
- les radios associatives fournissent des programmes qui ne pourraient pas avoir de place sur
d’autres types de médias car ils feraient perdre trop d’audience.
- les radios associatives donnent leur chance à des animateurs qui se font ainsi de
l’expérience et se forment avant d’aller dans d’autres radios ou d’autres médias. »
6.1.1 Histoire et statut juridique
Entre la fin des années 1960 et le début des années 1970, des radios contestent le monopole
de l’État instauré le 23 mars 1945 et émettent clandestinement, ce sont des radios pirates.
Parmi ces radios12
, on peut citer Radio Campus Lille (créée en 1969, elle revendique le titre
de première radio libre française), Radio verte (radio écologiste crée en 1977) ou Radio
Lorraine Cœur d’acier (radio militante crée par le syndicat CGT en 1979).
À l’époque, ce n’est pas encore le nom de radio libre qui est utilisé, on parle de « radios
pirates » mais aussi de « radios de quartier ». D’autres expressions sont employées plus
rarement : « radios communautaires », « radios indépendantes », « radios locales », « radios
illégales » ou « radios clandestines ». Le terme de « radio libre » émerge à partir de 1977, en
partie imposé par la Presse (dont le quotidien Libération)13
.
En 1981, l’élection de François Mitterrand à la Présidence de la République va déclencher la
libéralisation de la bande FM qui va se faire en plusieurs étapes :
- La loi du 9 novembre 1981, dite de tolérance, permet aux radios libres d’obtenir des
dérogations au monopole.
- La loi du 29 juillet 1982, dite de régulation, abolit le monopole. Près de 1500 stations
sont ainsi autorisées, on appellera ces nouvelles stations des radios locales privées
(RLP). Ces radios reçoivent une subvention annuelle qui provient d’une taxe sur les
ressources publicitaires des autres médias audiovisuels, c’est le fonds de soutien à
l’expression radiophonique.
- La loi du 1er
août 1984 autorise la publicité. Les radios ont alors le choix entre
conserver un régime associatif ou devenir des sociétés commerciales14
(choix de 75%
des radios, comme NRJ, aujourd’hui devenue un grand groupe privé)15
.
12
Cheval Jean-Jacques.1997, Les radios en France, Histoire, état et enjeux, Paris, éditions Apogée – diffusion
PUF, pp.73-75.
13Lefebvre Thierry. 2016 « Qu’entend-on par radio libre ? », in : Thierry Lefebvre & Sébastien Poulain, Radios
libres, 30 de FM, La parole libérée ? Paris, L’Harmattan, pp.19-29.
14
On peut trouver des informations sur l’histoire de ces radios surle site : http://www.schoop.fr, (consulté le
14/05/2019)
15
Albert Pierre, Tudesq André-Jean.1996, Histoire de la radio-télévision,Paris, Presses Universitaires de
France, collection que-sais-je ?, p.110.
5. 5
6.1.2 Financementet durabilité
En France, les radios sont classées en différentes catégories (5 catégories de A à E et une
sixième catégorie pour les radios du service public). Les radios associatives sont des radios
de catégorie A. Ce sont des radios locales, elles sont non commerciales, elles s’engagent à ce
que la publicité diffusée ne représente pas plus de 20% de leur chiffre d’affaires global.
Tous les ans, les radios associatives envoient un dossier au fonds de soutien à l’expression
radiophonique afin d’obtenir un financement qui, pour la plupart des radios, constitue
l’essentiel de leurs ressources. Le fonds de soutien à l’expression radiophonique dépend du
ministère de la culture, les subventions sont essentiellement de deux sortes16
:
1) Une subvention automatique d’exploitation (qui peut aller jusqu’à 40 000 euros par
an). Pour l’obtenir, il faut justifier une programmation qui ait un intérêt local (dans la
zone géographique de diffusion de cette radio)
2) Une subvention sélective à l’action radiophonique (qui peut aller jusqu’à environ
31000 euros). Pour l’obtenir, il faut pouvoir justifier d’une « mission de
communication sociale de proximité » grâce à des « actions culturelles et éducatives
et d’actions en faveur de l’intégration, de la lutte contre les discriminations, de
l’environnement et du développement local ». Pour recevoir cette subvention, les
radios doivent fournir des attestations de partenariats avec des structures qui
travaillent dans le domaine (éducation nationale, associations qui aident les migrants,
etc.).
Deux autres subventions sont plus ponctuelles : une subvention d’installation et une
subvention d’équipement. En 2017, les subventions du FSER ont été de 30,75 millions
d’euros dont environ 6 millions d’euros pour la subvention sélective.
Les radios associatives bénéficient également d’autres financements venant des régions (dont
la DRAC : direction régionale des affaires culturelles), des départements, des communes (ou
des communautés de communes), mais aussi du ministère de l’éducation nationale et de la
jeunesse (fonds pour le développement de la vie associative), de l’Europe (fonds social
européen), de l’UNESCO (« Éducation 2030 »), etc.
Les radios qui font appel aux dons des auditeurs, en particulier via leur site internet, sont
assez rares, c’est le cas dans les radios politisées (par exemple : Radio Libertaire à Paris),
religieuses (par exemple : RCF, la radio chrétienne francophone) ou les radios régionales (par
exemple : Radio Bro-Gwened en Bretagne ou Gure Irratia au Pays Basque17
). Des appels aux
dons peuvent également être lancés pour soutenir les radios qui ont des difficultés financières.
Par exemple, Radio Grenouille à Marseille est présente sur la plate-forme de crowdfounding
Commeon18
. Enfin, les radios peuvent organiser des événements pour récolter de l’argent. Par
exemple, Fréquence Paris Plurielle à Paris organise régulièrement des concerts de soutien.
16
Rapport du FSER 2017 : http://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Audiovisuel/Fonds-de-soutien-a-l-
expression-radiophonique/Rapports-d-activite, (consulté le 01/05/2019).
17
Ricaud Pascal., 2008, op.cit, p. 47.
18
« Soutenez radio Grenouille! » : https://www.commeon.com/fr/projet/soutenez-radio-grenouille , (consulté le
01/06/2019)
6. 6
6.1.3 Rôle des médias associatifs dans le paysage médiatique plus large
(régional/ national)
À côté des grandes radios publiques et privées, les radios associatives ont des difficultés à
être visibles. Une étude de juin 2018 sur 569 radios associatives rapporte le chiffre de
1 102 000 auditeurs soit 2% de l’écoute globale en France19
.
Pour avoir plus de poids, les radios associatives sont regroupées en syndicats, il en existe
deux (certaines radios font partie de l’un ou de l’autre, d’autres font partie des deux), le
CNRA20
(Confédération Nationale des Radios Associatives) et la SNRL21
(Syndicat National
des Radios Libres). Il existe également des structures régionales comme la FRADIF22
(Fédération des radios associatives d’Île-de-France).
Les syndicats encouragent la mutualisation de programmes. Par exemple, « L’ours et la
carotte », émission sur l’environnement réalisée par deux bénévoles du Sud-Ouest de la
France, est diffusée par de nombreuses radios au-delà de cette région (Radio Omega, Radio
Declic, Radio Dio, Beaub FM, Radio Gresivaudan, etc.).
Quant aux télévisions associatives diffusées sur la TNT, elles sont presque inexistantes en
France. Nous en avons recensé deux :
1) ASTV, la télévision locale de Grande-Synthe (Nord de la France) créée en 1982.
2) Télé Bocal en Île-de-France, télévision locale militante, elle a été lancée en 1995 et
elle est sur le TNT depuis 2008. Cette chaîne de télévision a inspiré un film (de
Michel Leclerc, sorti en 2012), « Télé Gaucho ».
D’ailleurs, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel écrit sur son site internet : « En France, la
télévision de proximité souffre d'un énorme retard par rapport à d'autres pays où la pratique
de décentralisation, souvent plus ancienne, est une tradition plus familière23
».
De nombreuses télévisions associatives ont cessé d’émettre ces dernières années, le plus
souvent par manque de moyens (CINAPS TV, Télé Plaisance …). On peut également citer
Zaléa TV à Paris disparue en 2007 qui se trouvait dans le même collectif d’associations que
la radio Fréquence Paris Plurielle. D’autres télévisions ont cessé d’émettre sur la TNT mais
ont toujours un site web (Tv Bruits, Télé Millevaches…).
Aujourd’hui, la télévision locale est surtout présente via les webtélés (par exemple :
www.kanaldude.tv qui est en langue basque, http://latelelibre.fr/ à Paris ou
http://tvcitoyenne.com dans les Alpes du Nord), et les télévisions privées (par exemple, D!CI
TV24
dans les Alpes du Sud est la télévision locale la plus regardée de France en 2017-2018
mais de nombreuses autres télévisions locales privées ont connu le même destin que les
19
Chiffres de Médiamétrie publiés dans la lettre pro radio (25 juin 2018), disponible sur :
https://www.lalettre.pro/L-audience-des-radios-locales-en-France_a16712.html (consulté le 15/06/2019)
20
Site de la confédération nationale des radios associative : http://www.cnra.fr/ , (consulté le 16/05/2019)
21
Site du Syndicat national des radios libres : https://www.snrl.fr/ (consulté le 16/05/2019)
22
Site de la Fédération des radios associative d’ile de France : http://www.fradif.org/
23
Accessible sur: https://www.csa.fr/Informer/Espace-presse/Interventions-publiques/Quel-avenir-pour-les-
televisions-associatives/L-essor-de-la-TV-locale-associative-entrave, (consulté le 30/06/2019)
24
Accessible sur: https://www.dici.fr/actu/2018/07/12/sondages-20172018-tombes-d-tv-toujours-de-loin-
television-locale-plus-regardee-de-france-1156279 , (consulté le 08/07/2019).
7. 6
télévisions associatives. Par exemple, Télé Toulouse (région Nouvelle Aquitaine) a arrêté
d’émettre en 2015 à cause de problèmes financiers).
Comme pour les radios, certaines télévisions locales font partie d’un syndicat (qui regroupe
les projets associatifs et privés), « locales.tv ».
6.1.4. L’étude sur les radios associativesbretonnes : le rapport de la
CORLAB
Il n’existe pas de données nationales sur le fonctionnement des radios associatives en France
mais un rapport sur les radios associatives en Bretagne permet d’avoir quelques éléments. Ce
rapport «Radios associatives de Bretagne, État des lieux prospectif 2019 » a été consulté sur
le site de la CORLAB25 (Coordination des radios locales et associatives de Bretagne), il s’agit
d’une synthèse qui reprend des données de 2017. Voici quelques points indicatifs de la
situation :
- En Bretagne, il y a 34 radios et 59 fréquences. La grande majorité sont actives depuis
plus de 10 ans, 5 radios sont apparues il y a moins de 6 ans, il y a également eu un
essor des webradios.
- Sur les 34 radios, 17 sont des radios généralistes de proximité (soit 50% du nombre
total), 7 sont des radios confessionnelles, 4 sont des radios associatives en langue
bretonne26
, 3 radios sont adhérentes à la Férarock (réseau de radios qui soutiennent la
diversité musicale), 2 sont des radios étudiantes et 1 radio produit une part des
programmes en gallo (langue romane, de Haute-Bretagne).
- En 2017, on dénombre 1603 bénévoles pour une moyenne de 47 bénévoles par radio.
Il y a une grande différence entre les radios urbaines (80 bénévoles en moyenne) et les
radios en zone rurale (37 bénévoles en moyenne). Les radios RCF (Radio chrétienne
francophone) ont un soutien important de leurs fidèles (82 bénévoles en moyenne
dans chaque radio).
- Les radios associatives de Bretagne employaient, en 2017, 114 salarié-e-s au total
pour une moyenne de 3,3 salarié-e-s par radio. Environ 4 salarié-e-s sur 10 exercent à
temps partiel. Ces salariés sont essentiellement des animateurs-rices (47%). Un
salarié-e sur 3 est une femme, ce qui rejoint les chiffres du secteur audiovisuel en
Bretagne (63% d’hommes). Les salariés sont 62% à être titulaires d’un diplôme bac+3
et plus27
. 60% des salarié.e.s interrogés ont auparavant été bénévoles dans une radio
associative.
- 26 jeunes volontaires en mission de service civique ont participé en 2017 à l’activité
de 17 radios.
- Les financements publics se répartissent de la façon suivante : FSER fonctionnement
47%, FSER sélective 11%, Région 7%, Région-Langues de Bretagne 12%,
25
Cf. Rapport réalisé par Xavier Milliner et Elise Sorin, disponible sur : http://corlab.org/ (consulté le
13/06/2019). Ce document est la synthèse d’une étude-action sur l’emploi-formation réalisée par la CORLAB
26
ll s’agit là d’une spécificité, présente seulement dans quelques régions françaises (voir plus loin le point sur
les radios en langue régionale).
27
Jean-Jacques Cheval observe les profils sociaux des membres des radios associatives de Gironde en 1985-
1986 et constate que, contrairement à l’idée reçue que le mouvement des radios libres était essentiellement
porté par les classes populaires, « les catégories socioprofessionnelles dominantes étaient les employés, les
professions intermédiaires et les étudiants. ». Cheval Jean-Jacques, « Devine qui est venu parler à la radio
hier soir ? », in : Thierry Lefebvre & Sébastien Poulain, Radios libres, 30 de FM, La parole libérée ? Paris,
L’Harmattan, 2016, pp.121-136.
8. 7
Départements 3%, Départements-Langues de Bretagne 7%, Communautés de
communes 1%, Communes 8%, autres subventions 4%.
- Les radios confessionnelles (dont celles du réseau RCF) concentrent 92% de la
totalité des dons (particuliers, entreprises…) des radios associatives de Bretagne.
- Environ un tiers des radios a diffusé de la publicité. Les radios associatives préfèrent
souvent une forme particulière de publicité qui s’appelle les MIC-MIG (messages
d’intérêt général et collectif), 40% des radios en ont diffusé.
- Environ 60% des radios associatives de Bretagne ont réalisé, en 2017, des ateliers
d’initiation à l’expression radiophonique (établissements scolaires, établissements
spécialisés, enseignement supérieur, maisons de quartier, maisons de retraite), cette
activité est en progression par rapport à 2014.
6.2 Les différents types de radios associatives
6.2.1. Les radios locales de proximité
D’après Nozha Smati28
, les radios locales de proximité ont des propriétés spécifiques. « Ces
médias sont diffusés dans une zone limitée et ne concernent, par les contenus qu’ils diffusent,
que les récepteurs qui habitent dans un territoire bien défini. Il existe donc une proximité
géographique de facto entre le public, le média et le monde raconté, traité dans ses
programmes. Ceci contribue à un ancrage fort au territoire ».
Dans les radios locales de proximité, les émissions sont variées mais certaines sont presque
toujours présentes comme celles qui traitent des informations locales, les émissions de radio
scolaires et les émissions qui parlent de l’écologie. Par la suite, les thématiques dépendent
des propositions des animateurs, le plus souvent bénévoles : animaux, botanique, cuisine,
voyages, bien-être, etc. Certaines émissions sont spécifiques de la région : par exemple, sur
Agora 86 (à Montmorillon dans la région Nouvelle Aquitaine), on peut écouter une émission
consacrée à la pêche sur le territoire, Destination pêche29
. Héritage des radios libres des
années 1980, des programmes peuvent aussi être consacrés à la participation des auditeurs
comme l’émission Le cabanon du soir30
sur Variance FM (région Auvergne-Rhône-Alpes).
6.2.2. Les radios associatives militantes
Un autre type de radio associative est très différent, il s’agit de celles issues directement du
mouvement des radios libres des années 1980, on peut les appeler des « radios de lutte » ou
des « radios militantes », ce sont pour la plupart des radios d’extrême gauche ou
anarchistes31
. Sur le site de Radio libertaire32
, on peut lire : « La radio sans dieu, sans maître
et sans publicité ». Sur ces radios, on trouve des émissions relayant les idées politiques (par
exemple, L’actualité des luttes sur Fréquence Paris Plurielle), la question des migrations (par
exemple, Odyssées immigrées sur Radio Aligre) ou la vie en prison (par exemple, Radio
Baumettes sur Radio Galère).
28
Smati Nozha, Médiations de fait culturels par la presse et les radios régionales en Tunisie, thèse en sciences
de l’information et de la communication, sous la direction de Pierre Molinier, université de Toulouse 2, p.
99.
29
https://www.facebook.com/radioagoramontmorillon/posts/1108824685969958 , consulté le 03/07/2019.
30
https://variancefm.com/programmes/emissions-en-semaine/le-cabanon-du-soir/, consulté le 03/07/2019.
31
À l’exception de Radio Courtoisie qui est située à l’extrême droite.
32
https://www.radio-libertaire.net/ , consulté le 10/06/2019
9. 8
Pour Sébastien Poulain qui a écrit une thèse sur la radio associative parisienne « Radio Ici et
Maintenant », ces radios peuvent également être qualifiées de « radios alternatives » car elles
présentent des points de vue qui changent de la pensée dominante ordinaire, proposent
d’autres manières de penser et permettent de comprendre les mutations contemporaines du
militantisme33
.
Ces radios rencontrent souvent des problèmes financiers. En effet, comme l’écrit Sébastien
Poulain : « plus les radios défendent un point de vue alternatif et plus elles souhaitent garder
une autonomie vis-à-vis des institutions publiques et des annonceurs commerciaux, plus elles
doivent être actives, innovantes, efficaces pour trouver d’autres formes de financement.34
»
6.2.3. Les radios rurales et périphériques
Comme l’explique Jocelyn Abbey35
de Radio Prévert (région Pays-de-la-Loire) : « l’accès à
la culture en milieu rural n’est pas le même que dans les villes donc notre radio a été créée
(en 1984) dans un but de communication sociale de proximité ». Aujourd’hui, les radios
locales rurales fonctionnent de la même façon que les radios urbaines (émissions locales,
radios scolaires, etc.). Jérôme Roisin36
de Radio Déclic explique que des partenariats sont mis
en place avec des foyers ruraux et les MJC des petites villes du secteur. Une difficulté
cependant en milieu rural est celle de la diffusion : pour Radio Déclic, la fréquence se trouve
à Villers-le-Sec (environ 500 habitants) puis il y a 3 autres réémetteurs en milieu rural.
Dans les zones périphériques c’est-à-dire les quartiers d’habitat social des grandes villes, les
projets sont également nombreux. Citons l’association « L’œil à l’écoute37
» créée en 2005 en
Seine-Saint-Denis (banlieue de Paris, département le plus pauvre de France, regroupant un
nombre important de quartiers d’habitat social) et qui a pour but de faire réaliser des contenus
radiophoniques (6650 participants depuis 2005). Comme cela est écrit sur leur site, « « L’œil
à l’écoute s’inscrit dans une démarche d’éducation populaire, en s’adressant à tous les
publics, quel que soit le genre, l’âge la situation socioprofessionnelle. ». L’émission de radio
L’œil à l’écoute38 est diffusée une heure par semaine sur Radio Campus Paris.
6.2.4. Les radios en langues régionales
Comme l’écrit Jean-Jacques Cheval39
, « le local, les régions, les identités et cultures
attenantes, les notions de pays, de terroirs, l’emploi des langues régionales […] sont des
éléments qui reviennent souvent et forment une partie importante du socle idéologique sur
lequel s’appuient les militants des premières radios libres. » Il n’est donc pas étonnant que de
nombreuses radios régionales soient encore présentes aujourd’hui en France. Les trois
langues les plus diffusées sont le basque (Gurre irratia Hendaye, Gurre Irratia, Irulegiko
irratia, Lapurdi Irratia et Xiberoko botza), le breton (Arvorig FM, Bro Gwened, Kerne et
Kreiz Breizh) et l’occitan (Albiges, Lengua d'Oc Montpellier, Lengua d'Oc Narbona, Radio
33
Poulain Sébastien. 2015, Op.cit, p. 20-21.
34
Poulain Sébastien, ibid,p. 764.
35
Entretien de visu du 13/06/2019.
36
Entretien de visu du 13/06/2019.
37
Site de l’association: http://www.loeilalecoute.org/, (consulté le 10/07/2019).
38
Accessible sur: https://www.radiocampusparis.org/loeilalecoute/, (consulté le 10/07/2019).
39
Cheval Jean-Jacques,1997, op.cit, p.70.
10. 9
Occitania, Radio Pais et Radio Pais Auch) mais il existe également des radios qui diffusent en
catalan, corse et gascon aranais40
. Ces radios ont l’obligation d’émettre au moins 3 heures par
jour dans la langue régionale mais c’est souvent plus, voire en totalité.
Pour Pascal Ricaud41
, la présence de ces radios en langues régionales est primordiale. En
effet, « si les radios basques, catalanes ou bretonnes réactivent des représentations
symboliques et des repères identitaires communs à des populations régionales ou
transfrontalières, elles reflètent et créent aussi des actions ou des événements collectifs
(commémoratifs, revendicatifs…), de la solidarité. »
6.3 Échanges et dialogues entre les générations
Bien que la radio universitaire soit au cœur de l’histoire des radios associatives avec Radio
Campus Lille dont nous avons parlé précédemment, elle est assez peu développée en France,
bien qu’il existe des webradios comme « Treizièm’onde42
», la webradio des étudiants de
l’Université Paris 13. Jean-Jacques Cheval43
déplore cette situation. En effet, il a été à
l’initiative, depuis 5 ans, d’une formation universitaire (Université Bordeaux Montaigne) en
partenariat avec Radio Campus Bordeaux et il s’est retrouvé face à des contraintes
budgétaires (peu d’argent pour le projet). En Espagne par exemple, les radios universitaires
sont plus souvent utilisées comme outils pédagogiques (apprendre à synthétiser un discours,
l’organiser, l’écrire …).
En revanche, en France, les activités de radio scolaire (de la maternelle au lycée) sont très
développées et mettent en scène aussi bien les acteurs de l’éducation nationale que ceux des
radios associatives.
6.3.1 Les émissions de radio scolaire
En France, il existe un organisme public, dépendant du ministère de l’éducation nationale, qui
coordonne les actions pour les jeunes et les médias, il s’agit du CLEMI (Centre de liaison de
l’enseignement et des médias d’information) qui a été créé en 1983.
Le 19 octobre 2018, le Groupe de Recherches et d’Études sur la Radio a organisé un
séminaire intitulé « la radio et les jeunes, le désamour ? ». Éric Schweitzer, responsable du
pôle web et audiovisuel au CLEMI, était un des invités :
Lors du séminaire, Éric Schweitzer a expliqué que l’histoire des radios scolaires était
directement liée à celle des radios libres. En 1982, une trentaine de radios scolaires voient le
jour. La première s’appelle Radio récré à Montauban. Par la suite, soit seules, soit en
partenariat avec des radios locales, des ateliers radio sont créés dans de nombreux
établissements. L’association des radios en milieu scolaire (ANAREMS) nait en 1985. À
40
À cela s’ajoutent les langues créoles en outre-mer. Voir à ce sujet : Nathalie Antiope. Radio infranationale et
discursivité identitaire en milieu insulaire : Des représentations sociales aux ethnodiscours médiatiques. Le cas
des Départements français d'Amérique. History, Philosophy and Sociology of Sciences. Université de la
Sorbonne nouvelle - Paris III, 2008.
41
Ricaud Pascal., 2008, op.cit, p. 47.
42
Site de la webradio « Treiziem’onde » : http://webradio.univ-paris13.fr/ (consulté le 07/07/2019)
43
Intervention de Jean-Jacques Cheval le 19 octobre 2018 lors du séminaire du Groupe de Recherches et
d’Études sur la Radio intitulé « la radio et les jeunes, le désamour ? ».
11. 10
cette époque, la création et la coordination d’une radio scolaire demande beaucoup de temps
et d’énergie (la technique et les démarches administratives peuvent être complexes ; pour une
radio qui se trouve dans un établissement, il faut pouvoir remplir le temps d’antenne) donc
les professeurs concernés sont des passionnés, des « militants », défenseurs de la pédagogie
de projet (dans la suite de pédagogies comme celle de Célestin Freinet). En effet, la radio
scolaire est un vrai outil de communication, un objet pédagogique qui motive les élèves. Elle
peut aider à transmettre les savoirs fondamentaux (maîtrise de la langue, passage de l’écrit à
l’oral, maîtrise de la lecture…) mais aussi des savoirs disciplinaires (émissions scientifiques,
histoire et géographie, langues vivantes …).
Avec l’arrivée d’internet, on assiste à l’explosion des pratiques radio, également dans les
écoles. Les outils de création deviennent beaucoup plus simples et moins chers. Par exemple,
il existe des logiciels libres pour faire du montage audio ainsi que des espaces de diffusion
qui libèrent des contraintes de flux. On peut produire quand on veut et le mettre sur le site.
Ces pratiques se généralisent par le podcast. (par exemple : http://podcast.ac-rouen.fr/ ou
https://blogpeda.ac-bordeaux.fr/clemibordeaux). Aujourd’hui, il est difficile de recenser
toutes les initiatives car elles sont de types très différents (émissions régulières vs. podcasts
ponctuels). Notons que certaines radios scolaires ont évolué comme Radio C.ly.p.e à Paris
qui, à ses débuts (à partir de 2000), diffusait une émission hebdomadaire sur une radio
associative locale (Fréquence Paris Plurielle puis Radio Campus Paris) et qui (à partir de
2005), est devenue une webradio : https://radioclype.scola.ac-paris.fr/
Éric Schweitzer a souligné le fait que la situation avait considérablement changé depuis
l’attentat de janvier 2015 qui a eu lieu à Paris dans les locaux du journal Charlie Hebdo.
Depuis, la question de l’éducation aux médias est devenue une priorité. Il y a eu une prise de
conscience des médias et des politiques. Depuis, on préconise la création de médias (radios
ou webradios mais aussi journaux scolaires ou blogs), on favorise le travail sur la liberté
d’expression, des ateliers sur les fake news sont organisés afin de travailler l’esprit critique,
d’apprendre aux jeunes à décoder et à se méfier. En plus des radios associatives et des
webradios, les radios du service public sont également impliquées comme « Mouv’ » qui
s’installe dans des lycées pour fabriquer des émissions de radio. Le CLEMI propose des
formations aux enseignants. Au-delà des objectifs classiques de la radio scolaire vus
précédemment, le but est de développer une éducation au numérique, une éducation à la
citoyenneté (qu’est-ce qu’on a le droit de publier et comment) et une éducation aux médias
(comme fabriquer de l’information, comment l’écrire, avec quelles règles journalistiques).
Du point de vue des radios associatives qui diffusent et le plus souvent organisent un grand
nombre de projets de radio scolaire, l’éducation aux médias est également devenue une
priorité depuis les attentats de 201544
. Pour Jocelyn Abbey de Radio Prévert45
, la radio
permet aux jeunes de prendre de l’assurance, elle permet également de réaliser des choses qui
n’auraient pas été possibles autrement. Par exemple, ce dernier explique que des
personnalités sont venues dans les locaux de la radio associative pour être interviewées par
les élèves (par exemple un ministre est venu et puis a invité les élèves à visiter son ministère
à Paris).
44
Entretien téléphonique avec Loïc Chusseau de Jet FM, 12 juin 2019.
45
Entretien de visu avec Jocelyn Abbey le 13 juin 2019. Nous remercions chaleureusement Jean-Michel Sauvage
qui, lors des États généraux des radios associatives organisés par la CNRA les 13-14 juin 2019, nous a
permis de rencontrer Jocelyn Abbey et Jérôme Roisin.
12. 11
6.3.2 Les autres projets radiophoniques avec des jeunes
Les projets radiophoniques avec les jeunes ne sont pas tous liés au système scolaire. Par
exemple, les radios associatives peuvent avoir des partenariats avec la mission locale (lieu
public où on aide les jeunes à trouver une formation ou un emploi). À Jet FM46, la création
d’une émission de radio sert de prétexte pour que les jeunes interviewent des chefs
d’entreprise ou des salariés. Cela leur permet de travailler leur façon d’exprimer, qu’il
s’agisse de francophones natifs ou d’allophones (jeunes migrants, par exemple), cela apporte
une façon plus riche d’aborder le sujet et amène des compétences en travail de groupe. À
Radio Prévert47, la démarche est quelque peu différente puisque les jeunes sont envoyés par
la mission locale pour découvrir la radio pendant deux semaines.
Sur Radio Active à Amboise (région du Centre de la France), une émission est animée par de
jeunes migrants, il s’agit de L’émission des jeunes d’AMMI48, AMMI signifiant « Accueil des
Mineurs Migrants Isolés ».
Enfin, sur Radio Libertaire à Paris, Radio Tisto49 est une émission animée par des adolescents
et des jeunes adultes souffrant de troubles psychiques.
Alors qu’Eric Schweitzer du CLEMI regrette que, dans les projets de radio scolaire, on ne se
préoccupe pas assez des auditeurs potentiels des émissions produites, cette dimension est
clairement assumée par Loïc Chusseau de Jet FM50 pour qui la thématique est plus sociale
que radiophonique, la qualité des émissions n’étant pas le premier objectif. De plus, l’activité
radiophonique ici n’est pas un loisir, Jet FM travaille toujours avec des partenaires (centre
social par exemple) qui ont auparavant identifié une difficulté.
Nombreux sont les acteurs des radios associatives à souligner le rôle formateur de la radio
auprès des jeunes et le fait que leur participation suscite parfois des vocations. Ainsi, Jérôme
Roisin de Radio Déclic51 explique que des enfants qui ont participé à la radio scolaire il y a
environ 15 ans sont aujourd’hui bénévoles à la radio. Jocelyn Abbey de Radio Prévert52
connait une jeune fille qui a commencé la radio quand elle était en 5ème, en 2014, elle faisait
une chronique toutes les 2 semaines. Il y a deux ans, elle a fait un stage dans une grande école
de journalisme (ESJ) et a même reçu un prix (Fondation Varenne).
6.3.3 Les personnes âgéesdans les radios associatives
Tout d’abord, mentionnons un fait, relevé comme une blague par Jérôme Roisin de Radio
Déclic53
lors de notre entretien : la radio ne comporte pas spécialement que des jeunes, il y a
aussi des jeunes des années 1980 qui ont vieilli ! En effet, les fondateurs qui avaient 20 ou 30
ans en 1982 ont environ 60-70 ans aujourd’hui et sont souvent encore présents puisque ce
sont des passionnés de radio.
46
Entretien téléphonique avec Loïc Chusseau de Jet FM, 12 juin 2019.
47
Entretien de visu avec Jocelyn Abbey le 13 juin 2019.
48
Site de Radio Active : https://www.radioactivefm.fr/emissions/article/l-emission-des-jeunes-d-ammi-val-d-
amboise/ (consulté le 31/05/2019)
49
Site de Radio Libertaire : https://www.radio-libertaire.net/pr%C3%A9sentation-des-
%C3%A9missions/mercredi/ (Consulté le 31/05/2019)
50
Entretien téléphonique avec Loïc Chusseau de Jet FM, 12 juin 2019.
51
Entretien de visu le 13 juin 2019.
52
Entretien de visu le 13 juin 2019.
53
Entretien de visu le 13 juin 2019.
13. 12
Pour les séniors, l’émission emblématique des radios de proximité (et des télévisions locales)
est celle qui diffuse de l’accordéon. On pourra citer de nombreux exemples : Accordéon en
ballade sur o2 radio, Allô l’accordéon et Accordéon tout azimut sur Alpa, Plein feu sur
l’accordéon sur Alto, L’accordéon club sur Beaub FM, etc. Ces émissions sont souvent
animées par des personnes elles-mêmes d’un certain âge.
Concernant les personnes très âgées, des émissions sont souvent organisées en partenariats
avec les maisons de retraite (appelées EHPAD « établissement d’hébergement pour les
personnes âgées dépendantes). Par exemple, à Jet FM54
, les animateurs vont chercher les
personnes âgées et les amènent dans des endroits publics pour leur faire faire des interviews.
Sur le site de la CORLAB55
, un projet d’ateliers radio est mentionné, pour recueillir la
mémoire orale des résidents en EHPAD.
6.4 L’utilisation du numérique et des médias sociaux
Ces dernières années, les radios associatives ont dû s’adapter à l’évolution numérique. Pour
Loïc Chusseau56
, il est nécessaire de développer de nouveaux outils comme les podcasts car
c’est ce que les jeunes écoutent, cela est fait progressivement car cela coûte de l’argent. Pour
Jérôme Roisin57
de Radio Déclic, le développement des nouvelles technologies demande de
plus en plus de compétences en interne : ajout de visuel et de rédactionnel sur le site pour
accompagner le streaming, animation de la page Facebook, rédaction d’une newsletter, etc.
Certains bénévoles ont des compétences mais il faut toujours envisager qu’ils peuvent quitter
la radio donc il est important de former les salariés.
Le développement des sites internet a permis aux radios locales de mieux se faire connaître.
La diffusion en streaming facilite l’écoute, même en dehors du territoire concerné. Comme
l’écrit Pascal Ricaud58
concernant les radios régionales, internet peut favoriser le
développement des réseaux, de l’entraide, de la coopération et, pour certaines radios, d’une
politique d’échange, de mutualisation, de constitution de fonds sonores ou d’archives à usage
collectif.
Les réseaux sociaux, surtout des pages Facebook, permettent le plus souvent d’annoncer les
émissions, les événements, ou de faire des appels à participations. Par exemple, sur Banquise
FM, des ateliers radio sont organisés dans les EHPAD et les animateurs souhaitent proposer
ces ateliers également aux personnes âgées qui habitent chez elles. Pour annoncer une
réunion d’information, la photo d’un monsieur portant un casque radio est diffusée sur
Facebook avec le texte suivant : « Jean, 94 ans qui ne souhaitait plus sortir de [son EHPAD]
depuis plus d'un an afin de préserver sa santé, a voulu venir enregistrer la prochaine émission
"de mon temps" dans nos studios de Banquise FM59
»
54
Entretien téléphonique avec Loïc Chusseau de Jet FM, 12 juin 2019.
55
http://corlab.org/seniors-on-air/
56
Entretien téléphonique avec Loïc Chusseau de Jet FM, 12 juin 2019.
57
Entretien de visu le 13 juin 2019.
58
Ricaud Pascal. 2016, « Les radios associatives et communautaires, Histoire et enjeux d’une parole libérée »,
in : Thierry Lefebvre & Sébastien Poulain, Radios libres, 30 de FM, La parole libérée ? Paris, L’Harmattan, ,
p.148.
59
Page facebook de MJEP Isbergues :
https://www.facebook.com/MJEPIsbergues/photos/a.2553204101570756/3200181323539694/?type=3&theater
(consulté le 01/06/2019).
14. 13
Même les radios de lutte comme Radio Galère ou Radio Libertaire, pourtant anti-capitalistes,
ont leur page Facebook. Seule Fréquence Paris Plurielle a une page Facebook qui indique
« vous ne trouverez pas Fréquence Paris Plurielle ici », les raisons sont expliquées sur leur
site internet60
.
Pour les radios associatives, l’enjeu de ces dernières années est le développement de la radio
numérique terrestre, dont le nom technique est DAB+. Progressivement, le Conseil Supérieur
de l’Audiovisuel (CSA) examine les dossiers de demandes et donne des fréquences. Le projet
est de couvrir avant fin 2020 la trentaine d’agglomérations de plus de 200 000 habitants et les
grands axes routiers et autoroutiers (du territoire métropolitain). Pour l’instant, il y a plus de
demandes que d’offres en fréquences, ce qui provoque des inquiétudes. Dans les grandes
villes, le DAB+ se développe. On peut citer Radio CAPSAO61, une radio latine, qui a deux
fréquences FM à Vienne et à Oyonnax (région de Lyon) et des fréquences DAB+ qui
permettent une diffusion plus large, en particulier dans les grandes villes : Lyon, Paris,
Strasbourg (automne 2019) et le Nord de la France. A Paris, Radio mandarin d’Europe62, une
radio communautaire chinoise, ne diffuse que par DAB+.
6.5. État des lieux des radios associatives et 2019 et perspectives
Du point de vue du fonctionnement des radios associatives en général, les 25ème
états
généraux des radios associatives organisés par la CNRA le vendredi 14 juin 2019 ont été
l’occasion de pointer les différents points de tensions. Une synthèse des concertations et
débats a été faite par Nozha Smati63
et Sébastien Poulain64
du GRER. En voici un bref
résumé :
- Les radios associatives déplorent le manque de moyens qui les empêchent de
travailler en profondeur. En France, le redécoupage récent des régions a eu pour
conséquence la baisse des subventions dans certaines régions pour les secteurs
associatifs, dont les radios. Le nombre d’emplois aidés (les radios reçoivent une aide
publique pour employer des personnes en recherche d’emploi, particulièrement des
jeunes), a été diminué. Malgré le nombre grandissant de radios, l’argent du FSER
n’augmente pas ou pas suffisamment.
- Certains acteurs de radios présents ont soulevé la pression que subissent les radios
locales en raison des appels d’offres mis en place par le pouvoir public avec des sujets
imposés, ce qui est perçu comme une vraie atteinte à la liberté d’expression des radios
indépendantes.
- Souvent, il n’y a pas de reconnaissance de la part des grands médias, ils oublient de
parler des radios associatives. De plus, il existe parfois une cohabitation difficile entre
les radios associatives locales et la radio locale publique (Réseau « France Bleue »).
- Le manque des femmes bénévoles à la radio serait lié selon de nombreux témoignages
à la perception des disponibilités des femmes à s’engager qui n’est pas la même pour
60
Site de Radio Fréquence Paris plurielle : http://www.rfpp.net/spip.php?article543 , (consulté le 10/06/2019)
61
Site de radio CAPSAO / https://www.capsao.com/page/les-frequences-radio-capsao-5,(consulté le
30/06/2019)
62
Site de Radio Mandarin d’Europe : https://wfr.radiomandarin.fr/
63
Synthèse des concertations disponible sur: https://radiography.hypotheses.org/3013 , (consulté le 01/07/2019)
64
https://fr.slideshare.net/SebastienPoulain/etats-gnraux-des-radios-associatives-cnra-2019-restitution-des-
concertations,(consulté le 01/07/2019)
15. 14
un homme qu’une femme ainsi qu’à une légitimité culturelle. Contrairement aux
années 1980, les émissions féministes sont quasi-inexistantes.
- Pour le déploiement de la radio numérique terrestre (DAB+), on constate pour
l’instant des inégalités territoriales car les métropoles sont prioritaires. Les radios des
zones rurales, montagneuses, sont inquiètes. Le passage au DAB+ coûte cher. Pour
l’instant, très peu de personnes sont équipées pour recevoir le DAB+ donc les radios
continuent à diffuser sur la FM (la double diffusion coûte également cher). La
transition se fait progressivement, il se peut que la FM disparaisse dans 10-20 ans
(quand tout le monde recevra le DAB+), voire pas du tout.
Concernant plus particulièrement la question de la présence des jeunes dans les radios
associatives, nous avons pu voir que les projets sont nombreux et parfois anciens puisque
datant des années 1980. Ces démarches sont le plus souvent ancrées dans des démarches
d’éducation populaire et, pour les milieux scolaires, dans des pédagogies de projet. La radio a
un rôle pour favoriser les apprentissages mais elle crée surtout du lien social auprès de
personnes fragiles, en difficulté. Quant aux personnes âgées, les projets sont plus récents
mais, du fait du vieillissement de la population, commencent à être nombreux.
Ce rapport a pu également mettre au jour la quasi-inexistence de la télévision locale
associative en France et le manque de développement des radios universitaires. La place des
femmes devra aussi être repensée dans les prochaines années.
Avec l’évolution de la société des technologies (et en particulier des podcasts), la radio se
tourne aujourd’hui vers la création sonore, la démarche devient plus générale, elle est
culturelle et artistique. Pour aider ces projets, Loïc Chusseau, soutenu par d’autres acteurs des
radios associatives et de la création sonore, a proposé la création d’un fonds de soutien à la
création radiophonique65
.
Appendice
1. Jet FM et le Sonolab66
La radio Jet FM67
se situe à Bellevue qui est un grand quartier d’habitat social de la ville de
Nantes (région Pays de la Loire). Elle est née en 1986 et a commencé avec des ateliers radios
pendant les vacances, animés par des éducateurs. Progressivement se sont développés des
projets de radio scolaire et un festival sonore.
En 2013, le Sonolab68
a été créé, il s’agit d’ateliers de pratique et créations radiophoniques.
Aujourd’hui, le Sonolab regroupe environ 50 projets par an, un poste de salarié a été créé
pour l’animer. La majorité des projets sont en temps scolaire (du CP au lycée). Les
enseignants sont formés (environ 50 par an) ainsi que les animateurs de la PJJ (protection
judiciaire de la jeunesse), des cours sont également donnés à l’Université en master de
Sciences de l’éducation pour les futurs enseignants.
D’autres publics sont également concernés : personnes en difficultés psychique (partenariats
avec l’hôpital de Nantes ou instituts médico-éducatifs, par exemple), milieu carcéral,
EHPADs. Quelques interventions sont également organisées pendant les vacances pour les
65
http://www.scam.fr/Portals/0/Contenus/Radio/FdsCreationRadiophonique.pdf?ver=2019-02-01-110449-423,
consulté le 10/06/2019.
66
Entretien téléphonique avec Loïc Chusseau le 12 mai 2019.
67
http://jetfm.fr/site/, , consulté le 08/05/2019
68
http://jetfm.fr/site/-SONOLAB-.html , (consulté le 08/05/2019).
16. 15
jeunes des quartiers prioritaires (avec des objectifs sociaux et non de loisirs). Ces projets
mettent en scène des femmes et des hommes de 18 à 65 ans. La création des émissions a un
côté ludique mais permet également de développer des compétences, un savoir-être. La
question de la prévention est également travaillée (en partenariat avec l’ARS, Agence
Régionale de Santé) : prévention routière, risques de MST (maladies sexuellement
transmissibles), etc.
2. Radio Déclic69
Radio Déclic70
est une radio associative rurale qui se situe en Lorraine (région Grand-Est),
elle a commencé à diffuser des programmes en 1986. Elle est issue des mouvements
catholiques de gauche (MRJC : mouvement rural de jeunesse chrétienne), elle a été créée par
de jeunes agriculteurs puis des enseignants ont rejoint le projet. Beaucoup d’enseignants qui
ont participé à la création de la radio étaient partisans de la pédagogie de Célestin Freinet.
L’émission emblématique de la radio s’appelle Cache-cache micro71
, il s’agit d’une émission
de radio scolaire animée par 50 classes des différentes écoles et diffusée tous les jours
(scolaires) en direct à 13h35. Avant, chaque année, toutes les classes qui avaient participé à
Cache-cache micro faisaient une fête dans un village, il y avait 1500-2000 enfants pendant
toute la journée. Cela avait démarré en 1986 mais cela a dû être arrêté il y a 2-3 ans pour des
raisons financières.
Des émissions sont également créées pour les personnes âgées dont certaines avec les jeunes.
Par exemple, il arrive que certaines émissions soient réalisées dans des EHPAD, en
partenariat avec un collège. Les personnes âgées racontent leurs souvenirs et les jeunes
proposent de la musique.
3. Radio Prévert72
Radio Prévert est une radio associative rurale qui se trouve à côté de la ville du Mans (région
Pays-de-la-Loire), elle a été créé en 1984 par des professeurs, le premier studio de radio était
dans une salle de classe.
Aujourd’hui, Radio Prévert est une radio locale de proximité mais la radio scolaire est encore
très présente. Il existe un « club radio73
» qui réalise deux émissions : dans la cour des grands
avec les élèves de 6ème
et 5ème
qui parlent des actualités de la semaine (internationales,
nationales ou régionales) et Pop-corn avec les élèves de 4ème
qui est une émission pour les
adolescents (pop-culture, mangas, relations avec les parents …). Ces ateliers de radio scolaire
sont aussi l’occasion de faire venir des personnes qui travaillent dans des entreprises pour que
les jeunes les interviewent, ce qui permet parfois à ces jeunes de trouver des stages (en
France, un stage d’une semaine en entreprise est obligatoire en classe de 3ème
- 9ème
classe)
Depuis cette année, une émission est réalisée par des personnes âgées (qui sont à leur
domicile)., elle s’appelle Radio Abord’Âge74
. L’accompagnateur est un animateur social qui a
69
Entretien de visu avec Jérôme Roisin le 13/06/2019.
70
http://radiodeclic.fr/, consulté le 15/06/2019.
71
http://radiodeclic.fr/shows/cache-cache-micro/ , (consulté le 15/06/2019).
72
Entretien de visu avec Jocelyn Abbey, 13/06/2019.
73
https://www.radioprevert.fr/actualite/club-radio, (consulté le 15/06/2019).
74
https://www.radioprevert.fr/actualite/societe/radio-abordage-ondes-radio-prevert.php,(consulté le
15/06/2019/)
17. 16
travaillé en maison de retraite. La dernière émission réalisée a parlé de l’école d’autrefois. Le
plus ancien participant a 96 ans !