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Communication Loisir Information Presse
LE DICTIONNAIRE BIOGRAPHIQUE
DE LA REUNION
nol
Collection Indigotier
Edition CLIP/ ARS Terres Créoles
Cet ouvrage a été réalisé dans le cadre des manifestations du Bicen-
tenaire de la Réunion (1793-1993) grâce au concours du Conseil
Général de la Réunion.
Nos remerciements vont à Nicole Colinet et Béatrice Robineau de
l'imprimerie Graphica qui ont soigné cette maquette, au personnel
des Archives Départementales de la Réunion pour leur courtoisie et
leur efficacité ainsi qu'à Benoît Ferrand qui nous a fait l'amitié de
relire et de corriger le texte.
A
(laude Wanquet,
Univer$itaire~e1Jsibleetatt.àch(mtiàqu,i, nous
devons, non seule1J'(ent/la fOr1J'(atio71, de,générations.
de jeunes historiens mais al{ssÎ tout l'engouement
que la Réunion porte à sa mémoireetàsonpassé. ..
Qu'il en soitpubliquement remercié.
Mario Serviable
Ont été tirés hors commerce 100 exemplaires numérotés de 1 à 100
authentifiés par les paraphes de MM. Serviable et Verguin, pour la
société Chatel dont la vocation est de valoriser l'île de la Réunion.
ISBN 2-908578-19-0
© Mario Serviable, 1993
Réalisation maquette
Graphica
1
f
~
"
1
,L!
'1
SOMMAIRE
Poge
INTRODUCTION
5
100 PERSONNAGES
DE L'HISTOIRE DE LA RÉUNION
• 30 Desprez Julien (Mgr) 65
31 Dierx Léon 67
7 32 Diioux Franck (RP) 69
1 Albany Jean
33 Dodu Julielte 71
2 Albius Edmond 9 ,Ù
3 Après (d'), de Mannevillelte __11 34 Duy·Tan (dit Vinh·San)
4 Azéma Etienne 13
..
,. 35 Ernault des Bruslys 75
Babet Raphaël (15 '/
5
rt ..
6 Bédier Amédée
7 Bédier Joseph 19
77
36 Ferrand Adèle
y 8 Bellecombe (de): Guillaume __ 21
9 Bénard Paul 23 37 Firelin Michel
db
10 Bertin Antoine 25 38 Flacourt (de) Etienne
Fourcade Georges 83
11 Biberon J.Baptiste 27 39
12 Bonnier Eugène 29
...
(~=)
13 Bouvet Pierre
14 Brunet Auguste ('33 JI... 85
' 0 35 0
40 Garros Roland
15 Brunet Louis
Gasparin Lucien 87
16 Brunet Sully 37 41
89
17 Busschère (de), Henri 39 42 Gaudin (de) Anne,Mary
43 Gimart Stanislas 91
44 Gonneau (de) Montbrun (RP) __ 93
45 Guyon Félix 95
18 Chatel Jean 41
~
19 Chastelain Françoise 43
20 Collet Joseph 45
97
46 Hermann Jules
~ 21 Crémont (de), Honoré 47
47 Hubert Joseph 99
~
48 Hubert·Delisle Henri 101
/'
~
22 Dayot Eugène t 49,
23 Delsuc Louis el) Jacob de Cordemoy Phillippe __103
24 Desbassayns Charles 53 49
25 Desbassayns Joseph 55
26 Desbassayns Ombline 57 ~
27 Desbassayns-Panon Eugène __ 59
50 Keating Sheehy 105
28 Desbassayns·Panon Phillippe - - 61--)
51 Kermorvant (de) Victor 107
29 Desforges,Boucher Antoine -é63 0' /
3
52 labourdonnais (de) Mahé ~_ 109
53 lacaussade Auguste 111
54 lacaze lucien 113
55 lofasse Jean (RP) 115
56 lagourgue Adrien 117
57 lahuppe Pierre 119
58 la Serve (de) Nicole 121
59 leblond Ary 123
60 leblond Marius 125.
61 leconte de lisle 127
62 le Français Jacques 129
63 le Vasseur (dit la Buse) 13~
64 le ToullecJulien 133
65 levavasseur Frédéric (RP) __ 135
66 lislet-Geoffroy J-Baptiste 137
____ 139
_____ 141
____'J43,·
____ 145
____ 147
___ 149
___ 151
___ 153
_____ 155
______ 157
____ 159
____ 161
79 Petit-Radel Philippe 163
80 Philibert Pierre 165
81 Pitois Antoine 167
82 Poivre Pierre /%,-Y
83 Polycarpe (Fr.) C-]jl
84 Rathier-Duverger Pierre 173
85 Ricquebourg Jean 175
86 Richard Claude 177
87 Ripaud de Montaudevert ___ 179
88 Rontaunay (de) Julien 181
89 Roussin Antoine 183
90 Ruelle Claude 185
,
91 Scubillon (Fr.) 187
)(92 Souillac (de) François 189
'93 Ste Suzanne (de) Chrysostome __ 191
•
94 Telfair Charles 193
95 Thilbaut de Chanvalon 195
•
96 Vergès Raymond Cî1!J .
97 Vignol Pierre 199
98 Villèle (de) Joseph 201
99 Vigoureux J-Baptiste 203
100 Vollard Ambroise 205
BIBLIOGRAPHIE GENERALE ______________ 207
INDEX DES NOMS PROPRES 208
4
La Réunion:
Finis terrae de l'Europe
Les hommes disparaissent. C'est une certitude biologique. Les nécro-
poles entretiennent le souvenir et les disparus continuent de vivre dans la
mémoire collective et dans notre cadre de vie. Mais l'urbanisation, l'indiffé-
rence et le temps font disparaître les traces de vies antérieures.
Vies utiles, vies futiles, tout a fait avancer le genre humain. Parler de la
mort nous permet de réfléchir sur la vie. Malraux affirmait que la mort
«affleure partout» , dans le vieillissement et la métamorphose. Irrémédiable,
la mort participe à la vie.
A la Réunion, l'île fut un immense cimetière. Dès l'origine de la colonisa-
tion les espaces proches des chapelles, sans limites précises, servirent de
sépultures. Le PèreCamenheim, curé de St-Paul (12 mars 1687-14 sep-
tembre 1690) va clore les espaces des morts et établir des cimetières cano-
niques avec des secteurs séparés pour adultes et enfants. Conformément à
l'article X des Lettres Patentes de 1723, les baptisés sont enterrés en «terre
sainte» et les non-baptisés enfouis la nuit au milieu des champs. Mais la
séparation des vivants est légalisée dans l'île depuis le 1" décembre 1674.
Jacob de la Haye ordonna: «Défense aux Français d'épouser des négresses, cela
dégoûterait les noirs du service et défense aux noirs d'épouser des blanches: c'est
une confusion à éviter».
L'ecclésiastique catholique avait la possibilité de reposer à l'intérieur de
l'Eglise, Maison de Dieu qui devient ainsi nécropole et Maison vivante de
la mémoire. Ainsi furent inhumés le RP Jean Senet le 19 août 1712 à St-
Paul, le RP Houbert le 21 juin 1722 à Ste-Suzanne et le Préfet Apostolique
Criais fondateur de l'Eglise de St-Denis enterré «sous la fenêtre du sanctorum
du côté de l'Evangile». Et tant d'autres!
5
6
Par dérogation exceptionnelle certains laïcs purent bénéficier de cette
grâce: l'épouse de Labourdonnais et son fils au Port Louis, Mme Brénier,
l'épouse du gouverneur de la Réunion, le 17 décembre 1756 à St-Paul, la
famille Mussard à la Chapelle Notre-Dame-des-Anges à St-Paul. Cette cha-
pelle fut constrnite par François Mussard et démolie en 1868. Même le gou-
verneur Parat, mort à Pondichéry y fut inhumé le 20 juillet 1721.
Dans l'histoire de toutes les communautés humaines il y a des chaînons
oubliés. L'harmonie est alors interrompue sinon rompue.
Certes pour l'essentiel l'homme serait fait d'oubli; mais pour empêcher que
les hommes qui ont façonné notre destin et quî restent des acteurs de notre
situation présente ne disparaissent à jamais de notre espace et de notre
mémoire, l'association Communication, Loisirs, Information, Presse (CLIP) a
décidé d'intervenir. Cet inventaire de cent personnages que nous souhai-
tons mener à bien chaque année n'est pas un exercice d'exhumation _ pas
d'éloge funèbre ni d'ultime curriculum marlis -, mais l'intuition d'un temps
circulaire et la promesse d'une infinité de retours.
Cet inventaire ouvre des parenthèses et des filiations pour enraciner l'ave-
nir et dérouter l'oubli. Inéluctablement, il peut conduire à plus de lumière.
Michel Verguin
Mario Serviable
pz
1
Jean
ALBANY
4 décembre 1917 - 26 octobre 1984
Poète peintre
Jean Albany, fils de Marie-Antoinette et Ludovic Albany, est né le 4 décembre
1917 à St-Denis de la Réunion. Il aimait à raconter que le chef de la branche familiale
locale était Rabany (qui devint par quel mystère Albany) qui arriva dans l'île en 1817
comme professeur de collège.
"Voilà, ie trouve bien trace du professeur Rabany.
Claude, il se prénommait. Il s'est marié deux fois.
Il venait de Brioude. Du premier mariage, des
enfants morts au berceau. Du second, il a une fille,
Marie-Elisa. Là, ie perds sa trace. Mais ie trouve ..
une Hélène Rabany qui serait née à Ste-Marie. Serail-il
son père? Elle a eu en /858, un fils qui figure dans
les pièces d'état civil sous le nom de Pierre AlbanI.'
Vavangue, J. Albany.
Ses parents sont "instituteurs de campagne, républicains, bons blancs, petits bourgeois
en tUSSOf" installés, en retraite, dans leur maison de Grand Fond au bord de la mer.
En 1937 il part à Paris pour des études de droit et de chirurgie dentaire. Mob:lisé en
1939, il sert comme élève officier d'artillerie à Fontainebleau. Pendant 10 ~ebacle de
l'armée française Jean Albany écrit ses premiers poèmes, notamment le celebre Amour
Oiseau Fou.
Il reprend ses études pour obtenir une licence en droit, son doct~rat d'économie poli-
1 tique et son diplôme de chirurgien dentiste. Depuis 1941 il aVOIt egalement commence
1 des cours de peinture à l'AcadémieJullian.
Jean Albany séjournera à la Réunion de 1945 à 1948. Il revisite l'île avec délecta~on
et s'abreuve du créole de son enfance. Il participe aux émiSSions radiO (Au Vent es
Mascareignes) et constitue son glossaire de mots créoles. En 1947, il.exposera au
musée Léon Dierx qui fait l'acquisition d'une de ses toiles La Place Furstenberg en
7
ALBANY
Hiver. De retour à Paris c'est le poete qui se préoccupe de faire sortir en
Editions Bellenand son premier recueil de poésie, Zamal.
1951 aux
En 1964, il obtient le prix des Mascareignes de l'Association des Ecrivains d L
FrançOise IADELFI pour Miel Vert. Mais Jean Albany écrira égalem t • el angue
reux Ble M ' . l' en en creo e savou-
. u ascann, son premier Ivre en créole sort en 1969.
Bibliographie
• Zamal (1951 et 1982)
• Miel Vert (1966)
• Outremer (1967)
• Archipels, Paradis Grecs (1967)
• Bleu Mascarin (1970)
• Vavangue (1972)
L'ILE
Au cornmencémenf Dieu,'rêva'lè, monde
Puis il eut le désir .
D'une île paradiS
La mer était uniè' saphir
Rose au jardin de Saadi.
. J. Albany,ZamaI,Paris, 1951 .
• P'tit glossaire - Le Piment des mots créoles (1974)
• Bal Indigo (1976)
• Aux Belles Créoles (1977)
• Fare Fare (1978)
• Percale (1979)
• Indiennes (1981)
• Amour Oiseau Fou (1985)
Sources
Brochure, Hommage à J. Albany, St-Denis, Fondation Albany, 1987
Photo: Jean Albany (Archives Départementales de la Réunion)
,p
Edmond
ALBIUS
l 829 - 9 août 1880
Esclave, découvreur du procédé
de fécondation de la vanille
Edmond est né esclave en 1829 à Ste-Suzanne, de parents esclaves: Jamphile
et Mélise. Il perd sa mère à la naissance. Ferréol Beaumont-Bellier, établi à Bellevue
recueillit l'enfant qui appartenait à sa soeur. Il s'y attacha, le traitant plus comme son
propre fils que comme son esclave. Passionné de botanique, il emmena le ieune esclave
dans son verger et lui inculqua, par l'exemple, la passion des plantes. M. Beaumont-
Bellier désespérait de trouver la technique de fécondation artificielle de l'orchidée
vanillier tentée au Muséum d'Histoire naturelle de Paris dans les années 1840. Un autre
procédé Uannetl était également expérimenté sans succès dans la colonie par les bota-
nistes Richard et Bernier. Il se contentait de féconder manuellement les fleurs de citrouille
iolifiat.
En 1841, le ieune Edmond, tentant les mêmes opérations sur la vanille découvrit l'ingé-
nieux moyen de féconder les fleurs pour obtenir des gousses. Il avait 12 ans. Cette
découverte permit une exploitation commerciale de la plante sur une grande échelle. La
vanille Bourbon était née.
M. Beaumont-Bellier s'empressa de faire connaître la nouvelle à tout le pays par voie de
presse. Il accueillit chez lui d'autres colons pour suivre la démonstration du ieune
Edmond. Il n'hésita pas à leur prêter son ieune prodige.
Le 20 décembre 1848, l'esclavage fut aboli. Edmond reçut son nom de liberté: Albius.
M. Mézières Lepervanche, iuge de paix de Ste-Suzanne, présenta une requête à Sarda
Garriga, commissaire général, afin de faire accorder à Edmond une récompense
publique. Cette démarche n'eut pas de suite, le temps ayant manqué au commissaire
général rappelé en France à la même époque.
Le ieune Edmond qui voulait voir du pays s'en trouva fort démuni pour se rendre à St-
Denis. Engagé comme domestique, «la modicité de ses gages ne lui permettant pas de
satisfaire aux goûts de confort qu'il avait contractés dans la maison de son maÎtre",
Edmond commit un vol de bijoux avec effraction. Il fut condamné à 5 ans de réclusion
et à la chaîne. De nombreuses voix vont intervenir pour demander sa grâce en rappe-
lant sa contribution à l'économie de l'Île. Le iuge de paix Mézières Lepervanche sou-
ligne que «sa conduite aux bagnes a été exemplaire". Une remise de peine lui est
9
ALBIUS
consentie. Edmond Albius retourne à sa terre à Ste-Suzanne. Il épouse Marie Pauline
Ressema, une couturière qui décédera avant lui.
Il mourut le 9 août 1880 à l'hôpital communal de Ste-Suzanne au village Desprez.
Source
8 décembre 1853
«Monsièut fe C?àuverneur,
Je' prends, ta libert~ de vous. adresse.r une. reqüête en -faveur- d'un pauvre" noir
condan:ne au~ galeres po~r 5 ansi mais ce malheureux a des titres à cefte reèom-
mon~ot~on et.a la re~onnOissance du PClYS. C'est: à 'I~i qu'est due la découvertè du'
procede de fecondaflon des Heurs du vaniHier, t;'est donc" à lui séul que la .colOnle
est redevable. de cette nouvelle branche d'horticultuJe desfinée 6 prendre Uhe
grande exfenslon. ,.»
M~zière5 Lepervanche
Juge de Paix, StecSuzohné
A. Roussin, Album de l'île de la Réunion, St-Denis, Imp. Roussin, 1863
Illustration: Albius (A. Roussin, Album de la Réunion)
Jean-Baptiste Nicolas Denis
d'APRES
deA1A~EVILLETTE
l l février l 707 - 1"' mors l 780
Hydrographe
Fils de Jean-Baptiste-Claude d'Après de Blangy, Denis d'Après de Mannevillette
est né au Havre le 11 février 1707. Il est considéré comme le premier hydrographe.
Son père, capitaine de vaisseau de la Compagnie des Indes prit soin de son éducation
et l'amena à 12 ans aux Indes. le jeune homme se perfectionna ensuite à Paris dans la
géométrie et l'astronomie.
En 1726, d'Après de Mannevillette fit sa première campagne d'officier sur un vaisseau
de la Compagnie des Indes, le Maréchal d'Estrées. Ne tenant pas compte des conseils
du jeune officier seulement âgé de 19 ans, le capitaine fit échouer le vaisseau sur les
récifs au nord de St-Domingue. Son ingéniosité sauva pour la seconde fois le vaisseau
pendant la même campagne. le 20 septembre 1727 dans un violent cyclone près de
la Martinique, une voie d'eau se déclara à bord alors que le vaisseau avait perdu tous
ses mâts. Sa science permit de sauver le navire et l'équipage.
Faisant le constat des insuffisances en matière de cartographie maritime qui mettaient en
péril les biens et les personnes, il s'attacha à refaire les cartes de certains grands circuits
commerciaux. Il sera le premier à faire usage des instruments d'astronomie à réflexion
inventés par Hadley. Avec un octant, il rectifia la latitude de plusieurs points lars d'un
voyage en Chine. De 1735 à 1742, il recueillit plans, mémoires et cartes des côtes
d'Afrique, de l'Inde et de la Chine. Son travail fut apprécié par l'Académie des
Sciences qui le nomma correspondant en 1743.
En 1745, il publia l'ensemble de ses travaux sous le nom de Neptune Oriental. C'est le
premier guide de la navigation. On y trouve outre les relevés, la description de toutes
les côtes et des indications sur les vents et les courants en toutes saisons.
Cet ouvrage fut accueilli chaleureusement par le monde scientifique et les navigateurs.
Encouragé mais non grisé par ce succès, d'Après de Mannevillette passa encore 30
ans à perfectionner son ouvrage. Une seconde édition corrigée et augmentée du
Neptune Oriental parut en 1775.
Il fut le premier à emplayer la méthode des distances du soleil à la lune pour déterminer
la longitude.
11
d'APRES de MANNEVILLETTE
Ami de Dalrymple et de l'abbé de la Caill ' l' .
conduisit le célèbre abbé astronome au ca/de
c
~~tn UI ~UI ,commanda Ile vaisseau qui
de la partie australe du ciel. ne sperance pour a cartographie
~~~r~sfu~:~a~ndvi"e~e comma
F
nda un vaisseau de guerre dans l'escadre de d'Aché
. Ige e revenir en rance pour se défendre - sans succès _
accusations me~ant en cause sa probité scientifique Dégoûté il b d 'I0ntre des
tian pour prendre la direction du dépôt des cartes et l ' da a~ donna ,a, navlga-
Compagnie des Indes en 1762. p ans es n es cree par la
En 1767, il obtint de Louis XV la décoration de St-Michel Il t 1
73 ans t' ·t' . mouru e 1" mars 1780 à
sans pas en e.
Une rue à St-Denis (rue d'Après) nous rappelle son souvenir.
AU ROI,
Sire,
N
Encouragé par Je suffrage que vbtrèctuguste aïèul eut la banté d'a . d .
eptune One,ntal qUI parut.' en inil· se t.cent-' " "." '1., ,.cc~r er.,ou'
'èette époquè' toute~:,les nouvelles cléc!uvèrtes:qu?ronte cmq~ 1m ~ass~mbr~ '~I1PUiS
nqvigatioli dans. les mers des Indes et.de la C~i~,::uye,ntfvh'dre.a ptect~onner la
Votre ·Moiesté, le Neptune. OrtèiJtal que j'aHarmé dl 1(lI" ,onneu~,' ".8 prese
d
,~terô:
vertes. Cet 6iJvrage n'OIJ'ft.1 ,point de' ,'rix ~'r 'vdtre M~p~e~s',ce~, preCle~ses ecou-:
dédicace. La protection dOrit elle vou~ra[,i .''l'h'. .o[es;e darg!,e ~n r~e~oJr la
ment de' nouvelles lumières qui' assurerôrildeeï ' ' onorer 'era n?Jtf~ Immanqua~,Ie­
intéressanfeJJourTEtat ' " " p,us en plus, 19 navIgation des Indes 51
. D'après de Monné"illeHe; Préface, 1775
Bibliographie
• Neptune Oriental
• Supplément au Neptune Oriental
• D ..
escnptlOn et Usage d'un nouvel instrument pour observer la longitude appelé le Quartier Anglais
Source
• Le Neptune Oriental, Paris, Malassis, 1775
Illustration: L'astrolabe
12
François Paul-Etienne
AZEMA
15 ianvier 1776 - 28 août 1851
Magistrat et homme politique
François Paul-Etienne Mazaé Azéma naquit le 15 janvier 1776 (1778 affirme
P. de Monforandl, pendant un cyclone, à St-Denis. Fils de Jean-François Azéma, il est le
descendant de Jean-Baptiste Azéma qui fut gouverneur de l'Île en 1745. Envoyé en
France à 9 ans pour ses études, il retourna au pays natal en 1797. Il s'occupa d'agri-
culture, se lia avec Bory de St-Vincent avant d'embrasser la carrière judiciaire en 1815.
Nommé conseiller à la cour royale de Bourbon le 31 mai 1820, il est l'un des trois
magistrats nommés par l'ordonnance du 30 septembre 1827 qui remplace la magistra-
ture inamovible par une magistrature amovible. Par solidarité avec ses collègues démis
de leur fonction, il mène une vigoureuse campagne contre cette mesure. Dans un
mémoire envoyé au ministère le 21 juin 1828, il demande la fin des mesures discrimi-
natoires et il obtient gain de cause.
Alors qu'il est président de la cour d'assises de St-Paul, il est élu en avril 1831 comme
délégué de la colonie. Il va se battre jusqu'à la fin de son mandat le 11 juillet 1833
pour une meilleure connaissance des colonies si méprisées par les autorités métropoli-
taines. Et grâce à son action le gouvernement prend un certain nombre de mesures pour
les colonies par la loi du 24 avril 1833 que l'on appela la Charte coloniale.
De retour à Bourbon, il reprit ses fondions de conseiller à la cour jusqu'au 3 juillet
1846.
En 1850, il fut fait chevalier de la Légion d'Honneur.
Parallèlement à cette vie publique intense, Etienne Azéma publia à Paris en 1832 des
poèmes et des traductions de Virgile qui reçurent un accueil chaleureux.
Il meurt le 28 août 1851 .
13
AZEMA Etienne
Bibliographie
"A l'heure où de bhl!ifl'aSlre mêlancolique .
lavede ses fl91S d'orlecielb!eudu Tropique,
SEu.~.I.el.. boJd.de.~a. m
.. e.[.,je.yfens souven.l. m'osseàlr;
t 16 Ivre mon ome à la brls'è du soir." ,
E~ Azéma, Les NuiFs du Tropique, 1877
• Fables et Poésies Diverses 1832
• Œuvres Poétiques (comp~enant des traductions de Virgile et de Tibulle)
Source
P. de Monforand in Album de la Réunion, Roussin, St-Denis, 1860
Illustration: Etienne Azéma CA. Roussin, Album de la Réunion)
r
1
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1
J
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Raphaël
BABET
24 juin 1894 - 30 août 1957
Homme politique
Dernier né d'une famille de cinq enfants, Raphaël Bobet voit le iour le
24 iuin 1894 à St-Pierre. Orphelin de père et de mère à l'àge de 5 ans, il va connaître
une vie difficile et aventureuse. A 16 ans il s'embarque comme boy, sans solde, sur un
cargo à destination de Marseille. De retour à la Réunion il s'engage comme timonier à
bord du voilier Le Rêve pour des campagnes de pêche aux îles St-Paul et Amsterdam.
Puis il se fixe à Madagascar comme avait voulu le faire son père Auguste Bobet, ancien
maire de St-Pierre et créateur du port de ceije ville. Il s'installe à Foulepointe où sa mère
est morte 12 ans auparavant.
Pendant la guerre de 14/1 8 il est incorporé au bataillon d'infanterie coloniale de
l'Emyrne. Poilu d'Orient, il est grièvement blessé en 1916 et cité à l'ordre de l'armée. A
peine rétabli, il reprend du service dans une arme alors exclusivement réservée aux
audacieux et aux volontaires: l'aviation de chasse, comme Roland Garros. Il s'installe
en métropole iusqu'à la fin de l'autre grande guerre. Il s'y est encore distingué.
Dans les années 30, il se lance dans la politique locale. Il va créer le 4 avril 1933 le
bihebdomadaire La Démocratie dont l'obiectif est d'être «l'organe républicain indépen-
dant du prolétariat de la Réunion'. Léonce Salez dans le premier numéro du iournal
écrit <Notre ami et Fondateur Raphaël Bobet, fils de la démocratie créole a tenu
parole. C'est en eFFet grâce à sa générosité et à son esprit d'initiative que notre petit
ioumal voit le ioup>.
En 1946, il est maire de Stjoseph et se préoccupe du développement de ceije com-
mune : hôpital, mairie, école d'agriculture la plus importante de l'océan Indien, marché
couvert. .. Mais un problème le hantait, le même que celui qui avait conduit son père 50
ans plus tôt à Madagascar: le chômage.
Il encourage l'émigration réunionnaise dans le périmètre de la Sakay. Une ville est
même créée en mémoire de son père: Babelville. Elu à la députation, de 1946 à sa
mort il défend avec acharnement les dossiers de l'île. Comme tous les politiciens, il avait
son iournal, La Démocratie qui popularisait ses idées de iustice sociale.
BABET
Le député maire de StJoseph meurt le 30 août 1957 Il t t 'd b f '
mer U t'l' , es en erre e out ace a la
.: ne se e a sa memoire a été inaugurée à Babetvdle Ed d
ministre des Anciens Combattants en août 1958. par mon Michelet,
DESREUNIONN;AlSilUXILES AUSTRALES
'['île .de Sf-Paul,oùj'aipersoHnellementsé'àur' t • h' 1 .
~~~~~~ed:r~~~~i~n~~~;u:i:~~;~e~~:~.j~~rEfù~e~i~~Î'~ner~gu~lrl-~;;o~e~~r~~;t
, posséder.. un vastè port'naturèl où ,.I.e
.. s.·.bat~â.·.ux...·.l', a.~r'{! ova.ntag.e. appréciable de
-" "', :", ,,' ,,', ~ peelle sontparfdltemenf à l'abri»,
Source
R, Babet, 29 mars 1955
, La Démocratie
Edmond Michelet, Discours nécr l ' J 1d '
o ogIque, Durna el ne de la Réunion, 25 août 1958.
Photo: R. Babet (Archives Départementales de la RéunÎon)
Gabriel Amédée Marie
BEDIER
5 mars 1791 - août 1857
Militaire
Maire de St-Denis
Gabriel-Amédée-Marie Bédier naquit à St-Denis le 5 mars 1791. San père
Bédier Desjardins était ancien capitaine d'infanterie et ancien mousquetaire de Louis X:V.
San enfance fut marquée tant par les incertitudes de la Révolution que par les exploits
des corsaires français dans l'océan Indien.
En juillet 1810, lors de la bataille de la Redoute, il prit une part héroïque au combat
contre les Anglais à côté de Gilet et de Paiu de Rosemont qui payèrent de leur vie leur
bravoure. Amédée Bédier fut en deux fois grièvement blessé.
Malgré le retour de l'île à la France en avril 1815 conformément au Traité de Paris, la
menace anglaise resta présente. Aussi prenant prétexte du retour de Bonaparte de l'île
d'Elbe pendant les Cent Jours, les Anglais sommèrent Bouvet de Lozier de remettre la
tutelle anglaise en novembre 1815. Bédier déploya une intense détermination dans les
rangs de l'état-major du régiment d'Angoulême pour s'opposer à cette requête.
Le 15 juillet 1817 sa bravoure lui valut un rang honorable dans le corps des officiers du
bataillon de Bourbon que l'on venait de réorganiser. Le 15 août 1823 il fut nommé ins-
pecteur général de la police.
Son retour à la condition civile fut marquée par sa nomination le 20 août 1832 comme
maire de St-Denis. Ce fut le début du deuxième plus long majorat de St-Denis qui dura
jusqu'au 13 octobre 1848 soit plus de 16 ans à la tête du chef-lieu. Honoré par le gou-
vernement de Juillet qui le fit chevalier de la Légion d'Honneur, il refusa de servir la répu-
blique et préféra démissionner.
Mais il continuera à servir la collectivité. Appelé le 9 janvier 1851 à remplir les fonc-
tions de juge de paix du canton de St-Denis, il fut aidé dans l'exercice de cette magis-
trature de conciliation par sa connaissance des hommes et sa rectitude militaire.
Amédée Bédier meurt début août 1857.
BEVIER Amédée
GeOr~~s Azén'io/ Discours nécrologiquè
Source
M. Serviable, Les Maires de St-Denis, St-Denis, collection Indigotier, 1992
Photo: Amédée Bédier (Archives Départementales de la Réunion)
18
Charles Marie Joseph
BEDIER
28 janvier 1864 - 30 août 1938
Hommes de lettres
Académicien
Faut-il y voir un heureux présage que le jeune Joseph ait souhaité voir le jour le
28 janvier 1864 à Paris lors d'un voyage de ses parents réunionnais? Son père,
Aristide-Adolphe Bédier, avocat à la Cour d'Appel de Versajlles mourut à 35 ans. Sa
mère, Marie-Céline le Cocq du Tertre, jeune veuve, rentra à la Réunion; elle épousa
son cousin Denis Godefroy le Cocq du Tertre qui donna au jeune Joseph toute l'affec-
tion patemelle nécessaire à son épanouissement. Après des études secondaires à St-
Denis de la Réunion, il repart au lycée louis-le-Grand à Paris pour préparer le concours
d'entrée à l'Ecole Narmale Supérieure. Il en sort en 1886 agrégé de leijres. Disciple de
Gaston Paris au Collège de France, il enseigna en Allemagne à l'université de Halle, en
Suisse à l'université de Fribourg et à l'université de Caen.
En 1892, Bédier publia Lai de l'Ombre mais la notariété viendra avec sa thèse sur Les
Fabliaux, études de lifférature populaire et d'histoire lifféraire du Moyen-Age. Ce travail
révolutionnaire infirme les idées reçues et notamment l'enseignement de son maître
Gaston Paris. Ce dernier avait développé une théorie selon laquelle les contes popu-
laires seraient nés en Inde puis se seraient répandus dans le mande musulman avant
d'être rapportés por les Croisés. Bédier a démontré que sur 147 fabliaux seulement 11
sont issus de la liijérature orientale. En 1893 il est appelé à l'Ecole Normale Supérieure,
Joseph Bédier est alors âgé de 29 ans.
En 1900 sort son adaptation de Tristan et Yseut, roman de la Table Ronde. Trois ans
plus tard, à la mort de Gaston Paris, Bédier remplace son maître comme professeur de
langues et de liijérature française du Moyen-Age au Collège de France.
Bédier va alors se pencher sur l'origine des légendes épiques. Il fait paraître son oeuvre
majeure: Légendes épiques, Recherches sur la formation des Chansons de gestes. Il fait
éclater une autre idée reçue .qui voulait que les Chansons de gestes soient le compte
rendu historique et fidèle d'évenements. Il démontre qu'en fait ce sont des commandes
passées plusieurs siècles après coup à des auteurs thuriféraires pour promouvoir les cir-
cuits de pèlerinage. Il va retracer notamment l'itinéraire du pèlerinage de Stjacques de
Compostelle (via Tolosanal et celui de Ste-Morie-Madeleine du Vézelay.
19
BEDIERJoseph
Il contribuera à l'effort de propagande fran a' ,
Guerre mondiale. En 1920 il fut élu à I~ 1S'd;:ontre 1Allemagne pendant la Première
Rostand, et en 1927 il reçut la grand . d cal el:",e FrançOise au fauteuil d'Edmond
-croIx e a eglon d'Honneur.
le 31
août 1938, la presse locale annonçait la mort du meilleur médie'V', t f '.
se rançOls.
«Seigneurs, vous plaît-il d'entendrè 'U b
Tristan et d'Iseut la reine Ecout n' eou conte,' d:amour et de mort' 2 C'est d
. . ez comment à, ' d'·'" ' . e
fenf" purs en moururent un m'ême "[our l'.' _ gron'[I' JOie, a 9.rand deuil ils s"almè-
1 UI par elle, e e par lui».
J B'd- L
• e, 1er, e Roman de Tristan -et Iséut, Paris, 1942
Bibliographie
• Lai de l'Ombre, 1892
• Fa~liaux, études de littérature populaire et d 'h' . ' , .
• Tnstan et Yseut, 1900 IsiO/re httermre du Moyen-Age
• Etudes Critiques, 1903
• Légendes épiques, Recherches sur la formatio
G~bert,1911 etPrixJeanReynaud,1914 n des chansons de gestes - 4 vol, 1908-1913 _ Grand .
• Cnmes allemands d'après les témoign Il Pnx
• L'Effi "th- . agesa emands 1915
01. J,ançms, quelques aspects de la guerre, 1917'
Source
J.e. Roda, Dictionnaire Biographi ue d'
Mer,1981 q Outre-Mer, Paris, Publication de l'Acad/ . d .
effile es SClences d'Ourre-
Photo: Joseph Bédier CRoger-Viollet)
20
Pierre Guillaume Léonard
de BELLECOMBE
20 février l 728 - février l 792
Militaire
Gouverneur de Bourbon
Le 20 février 1728 naissait à Perville en Agenais, Guillaume, fils de Pierre-léonard
de Bellecombe et d'Anne de Marabal. De conviction protestante il fit carrière dans le métier
des armes. Il s'engagea à 19 ans au régiment de Royal-Roussillon; il gravit les échelons
pour devenir capitaine le 1" septembre 1756. Il fit campagne avec Montcalm en Amérique
et par sa bravoure il fut fait chevalier de St-louis le 17 septembre 1760.
Après avoir été en poste sur le front européen, il partit en Martinique en 1763 comme
aide major général des troupes avant d'être rappelé en France en 1765. Une autre
aventure commence pour lui dans I!océan Indien par sa nomination comme gouverneur
de Bourbon le 30 octobre 1766. Il arrive à l'[sle de France sur L'Outarde le 29 sep-
tembre 1767 et prend possession de son poste à Bourbon le 1e' novembre 1767.
Dans l'île, il se piqua de choses agricoles et se fit planteur. Il y acheta une habitation
qui serait à l'origine «de la fortune considérable qu'on lui connut plus tard>.
Nommé brigadier général le 3 janvier 1770, il fut promu commandant général des Iles
de France et de Bourbon tout en conservant le gouvernement particulier de cette der-
nière. Il quine son poste en 1774 pour rentrer en France et se retire à Bellecombe.
Nommé maréchal de camp le 24 janvier 1776, il aècède au gouvernorat de
Pondichéry le 18 février de la même année. Avant de repartir pour l'océan Indien il
épouse Angélique Catherine de Galaup de Marès. Ils embarquent ensemble sur La
Consolanle et visitent Gorée, l'ile-de-France, Bourbon, Foulepointe à Madagascar avant
d'arriver enfin à Pondichéry, le 8 janvier 1777.
[nstallé par son prédécesseur Jean de lauriston, il est vite assiégé par les Anglais et il
capitule devant Sir Hector Munro le 18 octobre de la même année après avoir épuisé
toutes ses munitions.
Rentré en France, ce revers ne va pas entamer sa carrière. Commandeur de St-Louis en
1780 puis grand-croix en 1783, il sera nommé gouverneur général de St-Domingue de
1781 au 2 juillet 1785 après la démission du marquis de Vaudreuil.
[[ retourne en France pour mourir à Montauban en février 1792.
21
l
22
de BELLECOMBE
Lors d'une expédition au volcan de la Fournaise il fut 1 l '
l'accès à l'Enclos. Cela n'empêchera pas le "P '" d e seu a ne pas vouloir emprunter
as e porter son nom.
Source
BeUecambe:,l" décembre 1767
ILeffre au Duc de Praslinl
Lucas, Serviable, Les Gouverneurs de la Réunion St D . C
, - ems, RI, 1986
IUustration: Le volcan, vu du Pas de Bellecombe (Trévise) .
•
Paul Julius
BENARD
9 décembre 1924 - 2 février 1987
Homme politique
Sénateur
C'est dans une famille modeste de St-Paul que naquit le 9 décembre 1924,
Paul Bénard. Après des études à l'école primaire de Rivière St-Louis et au lycée Leconte
de Lisle, il fera sa pharrnacie à la faculté de Montpellier.
Mobilisé en 1944, il choisit les forces françaises combattantes. Il finira la guerre avec
les galons de capitaine. De cette période, date son engagernent gaulliste. Revenu à
St-Paul il s'installe cornme pharmacien pendant les quelques 20 années qui le séparent
de son entrée dans la vie politique active. Il s'attriste devant la déchéance de sa ville
natale, ancienne capitale de la Cornpagnie des Indes. Chroniqueur politique au joumal
Le Progrès, il est élu en 1963, conseiller général au 3' canton de St-Paul.
En 1965, il devient maire de St-Paul, puis président de la commission des finances du
Conseil Général. Son action politique s'inscrira dans le cadre du Front Militant
Départementaliste qui sera le pendant du Front de la Jeunesse Autonomiste de la
Réunion IFJARI. excroissance du Parti communiste réunionnais dont il est un farouche
adversaire. C'est la droite musclée. L'homme a son franc parler qui enchante ou agace
amis et adversaires politiques. Il parle du 'port coupe-gorge' du «quasi-monopole de la
Cimacorem (fret maritirne) qui foit poyer 10 Réunion olin de loire boisser ses tarils en
Alrique', Mais les résultats sont là en 15 ans St-Paul posse de 37 000 à 61 000
habitants. «Quand nous sommes arrivés à la mairie, il n'y avait ni eau, ni électricité, ni
route... » onnonce la mairie de la seconde plus grande commune de France en superfi-
cie. Sous son mojorat, St-Paul revit.
Passionné de sport, il crée un complexe sportif de grande qualité et dote sa ville d'une
piscine olympique. Il lance un programme de logements sociaux et en même temps
développe le tourisme balnéaire. Sur la frange littorale de St-Gilles, le Club
Méditerranée, le WF et d'autres chaînes hôtelières s'installent. Il se passionne également
pour l'histoire de sa ville; il réhabilite les sites des premières implantations françaises,
accueille les restes du poète Leconte de Lisle au cimetière marin et écrit lui-même une his-
toire de la ville «Berceau d'un peuplement».
En 1983 il est élu sénateur de la Réunion. Adhérent du groupe Rassemblement Pour la
République, il est membre de la commission des affaires sociales et intervient vigoureuse-
ment dans les débats sur l'outre-mer français.
23
BENARD
Il meurt le 2 février
de Leconte de Lisle.
1987 d'un . d'
e crise car laque et repose au cimetière marin, non loin
Bibliographie
St-Paul- Berceau d'un peuplement, 1985
Source
A. Poher, Président du Sénat, Discours nécrologique, 1987
Photo: Paul Bénard (Archives Départementales de la Réunion)
24
,
l'Qui Bénard, SI-Paul de la Réunion
B~rçeau d'un peuplement
Antoine
de BERTIN
10 octobre 1752 - 30 juin 1790
Poète
Fils de Françoisjacques de Bertin et de Françoise-Christine Mathieu de Merville
de St-Rémy, Antoine naît le 10 octobre 1752 à Ste-Suzanne. Il est le septième enfant de
ses parents qui se sont mariés à Port Louis, Isle de France en iuillet 1743. Lui seul a vu le
iour à Bourbon alors que ses six frères et soeurs sont nés à l'Isle de France. Son père,
notaire, s'est établi à Bourbon dès le 5 novembre 1750 en qualité de <conseiller au
Conseil Supérieur de cette Île, commandant et juge de police des quartiers de Ste-
Suzanne, St-André et St-Benoît». Sa femme et ses enfants vont le reioindre à Bourbon
vers la fin de 1751.
Antoine aura comme parrain Antoine Desforges Boucher, ancien gouvemeur des Iles de
France et de Bourbon auquel il dédiera en 1778 une longue épître. Sa mère mourra le
13 décembre 1752, deux mois après l'avoir mis au monde. Le 24 octobre 1761, il
embarque sur L'Adonis pour la France.
A 9 ans, il est envoyé à Paris pour poursuivre ses études à la pension Colin à Picpus
puis en 1768 au collège de Plessis. Sur le même bateau voyagera celui qui ne cessera
d'être son ami: Evariste de Pomy. Il se fait remarquer en décrochant le prix d'honneur
de la classe de troisième. Son père qui entre temps s'est remarié avec Hélène Péau,
veuve Lagourgue (dont il aura 2 filles) ayant souhaité pour son fils qu'il entrât dans le
métier des armes, Antoine fait ses débuts au régiment d'Artois. Depuis 1770 il a une
liaison avec Catherine Sentuary qu'il idéalisera sous le nom d'Eucharis. Elle a 5 ans de
plus que lui et elle est mariée à Jean-Louis Testart.
En 1773 il fait ses vrais débuts poétiques dans L'Almanach des Muses. Ses Elégies
connurent un vif succès et furent même appréciées par la reine Marie-Antoinette. Il mena
selon les habitudes de l'époque grand train de vie qui entama sa fortune et sa santé. Il
dissipa sa ieunesse dans les plaisirs - alcools, péché de chair et filles légères. En
1777, paraît sa première plaquette Le Voyage de Bourgogne dédiée à Pomy.
En 1778 paraît L'Epnre à Desforges Boucher. En même temps et chez la veuve
Duchesne, Evariste de Pomy sort «Les Poésies Erotiques». Le livre de Pomy sera un suc-
cès littéraire et Bertin apprendra à vivre dans l'ombre de san talentueux compatriote.
25
de BERTIN
Si la reine pouvait régler ses problèmes d'argent il en allait autrement
bl' d ' . ' pour ses pro-
emes e sante. le 6 novembre 1779 ri est promu capitaine de cavale' ,.
d
'A . E '1" ne au reglment
rtols. n 1781, 1 est ecuyer du comte d'Artois En 1780 paraît Le A '1
de 38 élégies chantant sa passion pour Eucharis la mort' de Cath s. molurs2
, 4r.ecuell
173 'l' - d f . enne, e . avn
8 a age e 36 ans, rappe douloureusement le poète.
les événements de Paris en 1789 l'obligent à partir pour St-Do~l'n ' '1 d 't '
Hi' d . , '" gue ou 1 01 epouser
. e ene e lestang, ,une leune creole rencontrée dans la capitale. Bertin tombe mysté-
neusement malade a la veille de son mariage. /1 meurt 17 'Iours 1 t d 1 30"
1790 d'un typhus. /1 a 38 ans. pus ar e IUln
Bibliographie
,«Je''f)f?:[ -plus, ~:r~UCb9(jS:'i;',q'u!'rnl}~~ç)rte,,JQ,~j'e ,?
on,ul~1 y"le,ns'idans't~t1, om,(j,r:aJef:1~~veliLrT1es'yeux t
Jenal plusd Euchans;opressa perfidie
Je ne v~~x pIus revoir la' IUTTl~èrè dès"cleox»','
.A.de BI!r6n, E1égie /l,Paris, 1879
• L'Epître à Desforges BOl/cher, 1778
• Amours, 1780
• Elégies, 1782
• Poésies et Oeuvres Diverses, 1879
Source
R. Barquissau, Les Poètes Créoles du XVIII' siècle, Paris, Jean Vigneau
Illustration: Antoine Bertin (Archives Départementales de la Réunion)
Jean-Baptiste
BIBERON
25 octobre 1767 - 19 iuillet 1826
Capitaine de marine marchande
Fils de Charles Biberon et de Marie Baudoin, Jean-Baptiste naquit le 25 octobre
1767 à Bordeaux. Marin depuis 1780, il vint s'installer à l'Isle de France en 1794.
Non seulement fut-il enseigne sur le corsaire L'Uni mais il prit diverses participations dans
le financement des vaisseaux engagés dans la guerre de course. Il en profita également
pour faire son premier voyage d'affaires à Bourbon en 1786.
le 14 janvier 1796, il épousa à l'Isle de France Marianne Deniau, veuve Chelin, et
mère de cinq enfants de son précédent mariage. Quelques mois seulement plus tard, le
couple divorça le 30 octobre 1796. A la surprise de tous, les deux divorcés décidèrent
de se remarier. Ce qui fut fait le 14 janvier 1798. la rupture fut encore une fois
consommée le 17 mai 1801 'pour cause d'incompatibililé d'humeur el de coraclère'.
Entre temps, le couple avait eu le temps d'avoir trois enfonts : Jeanne, née le 9 août
1796, Jean-Baptiste, né le 4 juillet 1798 et Jacques, né le 10 avril 1800. les deux fils
seront marins comme leur père.
Après son deuxième divorce, Jean-Baptiste Biberon passa avec succès, le 12 juillet
1804, son examen pour commander les bâtiments de commerce.
A la suite de la conquête anglaise des Îles de Fronce et de Bourbon en 1810, il
retourna à Bordeaux, sa ville natale. Malgré l'opposition de sa famille, il épousa le
14 avril 1813 sa propre nièce, Marie Birouleau, fille de sa soeur Jeanne. Ils auront
quatre enfants Aimée, née le 17 juin 181 3, Amédée, né le 20 octobre 1815 et
Emilien, né le l°c
avril 1817, tous trois à Cadillac; louis-René, né le 17 juillet 1823 à
St-Paul fut le seul à voir le jour à Bourbon.
Installé définitivement à Bourbon, sa femme et ses enfants vont le rejoindre en 1821. la
famille Biberon fera souche à la Réunion.
Jean-Baptiste Biberon mourut à St-P~ulle 19 juillet 1826. Sa .première femme décéda à
Port-louis le 10 novembre 1821. la cascade Biberon à la plaine des Palmistes perpé-
tue le souvenir de ceije famille.
BIBERON
Source
LES BIENSDEBIBERON
Jean-Baptiste apporte ,comme part au mario
1
e '. un noir de c'aste /Vi b'
, l' d -, d' , d h ' , azam Ique
nomme, ln or, ag~ enVIron ix- uît ans, carpentier, estimé la- sommé ,de, trai;
cents prastres effectives; une montre à boîtier 'd'of' une cha-,n d t ' ,
. . d b 1 d' ' , ,8 e mon re aussI ,en
qr 1 ubl pOl.re e ?UC es argent à souliers el deux couverts d'argent, esfimés
8?Sem e s?lxante pl~stres. Ses nippes', linges et gardes à son usa 8, èstimés 6
cinq, cent ,cmquante prastres effectives. Plus la mcifHé indivise d'une m~i50n,,'rùe du
Sentb~r. Dautre P?rt, rf·dofe I~ Juture d'une somme de trois cents piastres.
l~s 18ns apportes par,Mananne Deniau au mariage consJsfent en ses re rises
resultant de la communauté qui 0, existé entre elle et H,en!)' Chelin' do t p
taire a o't 't' f 't M - B I " " n un mven-
. .VIe 7 dl par mIre ? u et son confrère, notojre~ à l'Ile de France ce 26
Fn(T1orre de 1An Quatre 117 decembre 1795) et en l " ·t'" d" d' .
d S
· ' ' ' " a mOl le ln IVlse une mQl-
son,. rue ,U, ,entier. D autre, part il a été 'sti,pulé une sortè de contrat en faveur du
survivant de la, valeur de deux cents piastres en: linges! gardes oU en argent
Contrat de mariage,28dé~embre 1798
devant Maitre Boudeville
Revue Cercle Généalogique de Bourbon, n° 27
Illusb'ation: Le St-Géran (A. Roussin, Album de la Réunion)
Pierre Eugène
BONNIER
4 février 1856 - 15 janvier 1894
Militaire
Le 4 février 1856 naît à la Chaloupe St-Leu Marie-Adolphe-Pierre-Eugène, fils
d'Eugène-Constant-Marcel Bonnier et Henrie~e-Ferdinande-Elisa de Peindray d'Ambelle,
Après des études primaires dans l'île natale, il est envoyé au lycée à Marseille puis il
entre à l'Ecole Polytechnique. Alors commence pour le jeune Réunionnais une brillante
carrière militaire.
Sorti de Polytechnique le 1" octobre 1875, il fut versé comme sous-lieutenant dans l'in-
fanterie de marine. Il fut affecté successivement en Nouvelle-Calédonie en 1878 puis au
Soudan en 1882 pour des relevés cartographiques,
Il connaît son baptême du feu en 1888 au Tonkin où il affronte des pirates, En 1893 le
lieutenant-colonel Bonnier repart au Soudan pour affronter le chef de guerre Samory et
maintenir la présence française dans cette partie de l'Afrique, Aide de camp du général
Borgnis-Desbordes, il est appelé en catastrophe au commandement supérieur du
Soudan français, le colonel Combes pressenti pour assurer l'intérim pendant l'absence
du colonel Archinard étant tombé malade.
L'occupation de Tombouctou conçue par Faidherbe en 1864 comme l'aboutissement
indispensable de la politique soudanaise de la France, est réalisée par Bonnier plus tôt
que prévue, En effet le lieutenant de vaisseau Boiteux, commandant la flottille du Niger,
au mépris de l'interdiction formelle d'Archinard et de Bonnier quitte Mopti pour
Tombouctou en novembre 1893, Avec une poignée d'hommes, il convainc, le 16
décembre, le chef Amsa de placer la ville sous la protection française. Mais éloigné de
ses bases, ce corps expéditionnaire est menacé par les Touaregs. Bonnier se porte à
son secours, Il quitte Ténétou le 13 décembre et en 15 jours parcourt plus de 1100 km
en marchant 18 heures par jour. Il ne peut empêcher le massacre du détachement de
Léon Aube le 28 décembre mois arrive à temps à Tombouctou, Le 10 janvier 1894, à
la tête d'un escadron de spahis sénégalais et de deux compagnies de tirailleurs, il entre
dans «10 ville interdite», Boiteux est puni pour insubordination.
Informé que la colonne de Joffre qui tentait de rallier la ville était à son tour menacée, il
prend la tête d'une expédition pour le prévenir et le secourir, Mais c'est lui qui est encer-
clé ô Tacoubao. Le 15 janvier 1894, à court de munitions, sa petite troupe est massa-
crée et Bonnier est tué d'un coup de lance,
29
BONNIER
Joseph Joffre, le futur vainqueur de la Marne qui commandait 1 5' ,. S d
remontera iusqu'au champ de bataille le 8 février mais ne trou:era gp~~,edeaus ou atn,
Mors la b d B ' " urvlvan s.
ravoure e onnler n aura pas eté vaine En mars 1894 1 T
baltu L 16" 1895 d' " , es ouaregs sonl
s. e IUln un eerel créa le gouvernemenl général de l'Af .
Occidenlale Française IAOFI dans laquelle esl inlégré le Soudan Ch d" II
q
u
le
P
. L d . au le en sera e
remler gouverneur. e nom e Bonnier sera donne' a' un f l'f' l' IF
. ; e or 1Ica Ion or .
son souvenir resle aijache à l'histoire de l'Afrique de l'Ouesl S f' dt Bonnlerl el
l ' '1" d l ' on rere ca el continuera
a carllere miliaire ans a zone avec le grade d "1 L' Il' B . ,
perpétue sa mémoire. e genera. a ee onnler a St-Denis
Joseph Joffre
Source
Ph. Héduy, Histoire de l'Afrique, Paris, 1985
Photo: Eugène Bonnier entrant à Tombouctou
30
Pierre
BOUVET
28 novembre 1775 - 18 iuin 1860
Contre-amiral
Fils de Pierre-René-Servais Bouvel de Maisonneuve el de Marie Périer
d'Hauterive, Pierre-François-Henri-Elienne Bouvel voit le iour le 28 novembre 1775 à
SI-Benoît. Comme son père qui commanda la Belle Poule dans la floije de Suffren, le
jeune Pierre sera marin.
En 1787, à 12 ans, il embarqua avec son père sur le Nécessaire pour une campagne
aux Indes. Officier de marine en 1792, il subit avec son père les rigueurs de la
Révolution. Emprisonnés, ils furenl libérés en ianvier 1795 ; son père mourut quelques
iours après cette libéralion. Pour oublier son chagrin Pierre Bouvel repril la mer el le
combal conlre les Anglais. Capturé à plusieurs reprises par l'ennemi il connut les sinislres
pontons de Plymoulh.
Après la campagne de Guadeloupe, il relourne à la Réunion où il épouse en 1804 sa
cousine germaine Henriette Périer d'Haulerive. Mais il n'a pas pour aulanl délaissé la
mer. Il pratique la guerre de course conlre les Anglais dans l'océan Indien sur L'Alalanle.
S'il connaît encore les prisons anglaises de Bombay, il ramène aussi de nombreuses
prises aux Îles de France et de Bourbon. Entre 1808 el 1809, il caplure plus de 30
navires anglais avec de riches bulins.
Bouvet parlicipera à la bataille du Vieux Grand Port. C'est la dernière victoire navale
française sur les Anglais el elle figurera à l'Arc de Triomphe de l'Etoile.
Remplaçant l'amiral Duperré blessé, il passe sur la frégale Le Bellone el conduil à la vic-
toire l'escodre française. Mais ce glorieux fait d'armes ne fait que retarder l'irréparable.
Les Iles de France el de Bourbon seront conquises et occupées par l'Anglelerre en 1810.
Bouvel rentre en France sur L'Adèle avec sa famille en aoûl 181 1 el conlinue son mélier
d'officier de marine. A bord de L'Arélhuse il se couvrit de gloire au Sierra Léone contre
les Anglais. Mais la mort de sa fille aînée el l'éloi de sanlé de sa femme, devenue
aveugle, vonl le forcer à prendre sa relraite en aoûl 1815. Il se relire à SI-Servan pour
oublier les fasles de l'Empire. Il est officiellement admis à la retraite en 1822 avec le
grade de conlre-amiral.
31
BOUVET
Son sens de l'engagement le conduil en 1830 à la dépulalion d J'IIJ - I-V'II .
1 l'b' l ' '(1 e e e 1 orne pour
es 1 eraux. a meme annee e 28 iuillel) il perd sa fem E 1831 '1
d ff
·· d 1 l" d' ' me. n , 1 esl promu
gran a ICler e a eglon Honneur alors que peu apr' '1 1 1 d"
l
' es son 1 e nota e e eSlgnp
pour a represenler au nouveau conseil des Colonies IJ l ' StS I ' ~
1860 M "1 1 b h . meur a - ervan e 18 luin
, . OIS 1 e~1 e on eur d'entendre encore une fois en 1857 1 '. .
1Empereur. Napoleon III, en visite à SI-Malo avail tenu à saluer le véléran. e Cil . Vive
G. Duperré
Source
P. 'de Monforand, Album de ['ne de la Réunion (Roussin), St-Denis, 1867
Illustration: Pierre Bouvet (A Roussin Album d 1 R' . )
• 1 e a eunlOn
32
Auguste
BRUNET
4 ianvier 1878 - 7 octobre 1957
Gouverneur
Homme politique
Homme de Lettres·
Ministre
Fils aîné de louis Brunei, Augusle<:harles-Désiré-Emmanuel naquit à St-Benoît le
4 ianvier 1878. Après des études secondaires dons l'île, il part à la faculté de Droit de
Paris où il décroche en 1898 sa licence puis son dodoral en 1907 (le Régime
International des Nouvel/es-Hébrides). Avocat inscrit à Paris, il enlre au cabinet du
ministre de l'Instruction Publique avant d'être affeclé à l'organisation de l'Exposition
Universelle de 1900.
Parallèlement à sa carrière dans l'administration, il participe en 1900 à la vie culturelle
de la capitale et collabore à la revue littéraire la Grande France fondée par Marius et
Ary leblond et qui disparaît en 1903.
Séduit par une carrière politique à la Réunion, il subil un échec aux législatives du
24 moi 1906 où il est battu par Français de Mahy. Il retourne alors à l'administration
coloniale. Il est successivement en poste au Dahomey (30 août 19071 puis en Nouvelle-
Calédonie (décret du 9 novembre 1909) où il accède aux plus hautes fonctions: gou-
verneur et commissaire général dans le Pacifique puis haut-commissaire aux Nouvelles-
Hébrides. Quand il devient gouverneur des colonies en 1913, il a 35 ans.
Volontaire sur le front européen el moyen oriental en 1914, il est fait lieutenant et chevalier
de la légion d'Honneur en 1917. Il a la douleur de perdre deux de ses frères au combat.
le 2 février 1918 il est lieutenanl gouverneur du haut Sénègal et du Niger avant d'être
affecté à Madagascar de 1922 à 1924. Il y remplit même en 1923 les fonctions de
gouverneur général par intérim. Il trouve le temps de faire paraître en 1920 un recueil
de vingt poèmes Exils Dorés des I/es.
En 1924, sollicité pour une deuxième aventure politique à la Réunion, il "cède ou
vibrant appel venu de tous les points de l'Île vers l'enfant du pays... à l'injonction qui
monte de la race et qui sort des tombeaux'.
Il est élu député le limai 1924 en compagnie de Gasparin devançant Boussenot de
près de 10000 voix. Il sera réélu à plusieurs reprises (1928, 1932, 1936). Il est sous-
secrétaire d'Etat aux Colonies dons les gouvernements Steeg (1930-19311 et Sarraut
(1933).
33
BRUNET Auguste
En 1940 après la victoire des Allemands il h . '. d ,.
maire de la commune de Caban -V'II ' c olsll e s Installer en zone libre où il est
. . oc 1 agrans Il refuse d'être d" , .
nlstrallon du maréchal Péta'in et pre'f' d ' esIgne marre par l'admi-
, ere onner sa d' .. M'
pouvoirs à Pétain en 1940 il est écart' d l ' elmlsslon. ars ayant voté les pleins
( e e a vie po Itlque.
Brunet se consacre alors aux activités culturelles A l" .
Antiques de Leconte de Lisle et d P , . occasion du centenarre des Poèmes
publie l'ouvrage souvenir L'Offrand: E~el~e~4etIPays~lg~s I~e La;aussade en 1952, il
. ,lest eu a Academie du Var.
Réhabilité en 1953 avec d'autres parlementaire . . ,
Pétain, il abandonne tout engagement p Il sil qUI av?,ent vote les pleins pouvoirs à
o Ilque. meurt a Toulon le 7 octobre 1957.
>" ",'<,", ,"
"Obscur etdt)ùxChel)i~1l!~hal11pb()rn';•.'e sClis ....•
~.u1·leshlen~Hlaos.yers~ntlèûisoltll;,fes<;Jses ....•..••
.UL a,oc o~~~. pOus.~i~r~,.pù:s~~dr}(eff9i::.ês:: :"»
lepPClS de...m
..on>en~on:c~.:dJ!.·~~ÜLv{và"nt"dès "çhoies".i::'.
.A. Brunet, Exils D"ré$dis If~i,paris,l'l2C
Bibliographie
Poésie • Exils Dorés des Iles, 1920
• L'Offrande, 1952
• Jule~ Simon et le problème de la constitutio11 coloniale 1945
• TrOIS cents ans de colonisation française a' ['n B b'
e our on, 1948
Histoire
Source
H. Foucque, Les Poètes de ['ne Bourbon, Paris, 1966
Photo: A. Brunet (Archives Départementales de la Réunion)
34
Louis
BRUNET
24 iuillet 1846 - 26 décembre 1905
Journaliste et notaire
Sénateur maire
Président du Conseil Général
Louis-Pierrecloseph-Emmanuel Brunet naquit le 24 iuillet 1846 à St-Denis. Il est le
fils de Charles Brunet, avoué et conseiller général.
La guerre de 1870 va contrarier ses études de notariat engagées sur les traces de son
père. Engagé volontaire dans l'armée de la Loire, il vit mal la défaite comme ses com-
patriotes Juliette Dodu et le capitaine Lambert, héros de Bazeilles.
De retour à la Réunion il retrouve son cabinet de notaire à St-Benoît avant de s'engager
dans le combat politique. Il sera conseiller général puis maire de St,Benoît en 1881
avant de prendre à quatre reprises la présidence du Conseil Général.
Adversaire du Crédit Foncier - «une société d'accaparement (qui) ruine les petits plan'
teurs» - il a donné l'exemple de la résistance en créant une usine sucrière subvention-
née par la commune.
Louis Brunet se lance également dans l'aventure de l'écriture. En tant qu'historien il fait
revivre les personnages et les grands moments du passé de l'île: les Francs-Créoles et
Ripaud de Montaudevert. Il dirige une publication culturelle, la Revue Bourbonnaise.
Journaliste, il se lance dans l'éducation politique des masses. Dans ses iournaux (Le
journal des Communes et Le Ralliement) il défend les idées républicaines et le suffrage
universel.
Aux législatives du 20 août 1893 il est élu. Au parlement il sera l'apôtre de «la Plus
Grande France» et un des membres du lobby de la conquête de Madagascar en
1895. Fondateur de la «Ligue des Droits Coloniaux» il se bat aussi pour «la bien-
veillance généreuse» de la France pour les peuples conquis.
Réélu en 1898 et en 1902, ses idées progressistes étonnent: abolition de la peine de
mort, création d'un ministère des Colonies de plein exercice.
Le 8 ianvier 1905 il est élu sénateur en remplacement de Théodore Drouhet décédé. Au
Sénat il sera premier Vice-préSident de la commission des Affaires Extérieures et des
Protectorats. Son mandat sera très court. Il meurt subitement à Paris le 26 décembre
35
BRUNET Louis
1905 à 7 heures 30 d'une crise d'as t l' C'
des Colonies qui en informera le Co yslo
G'~', elst son fils, Auguste, secrétaire général
nsel enera .
TESTAMENTPOLITIQUE DE LOUIS BRUNET
SENAT
Mes chers amis,
Paris 12 décembre 1.905
·5 heures du matj'ri
Ma dernière pensée' est pour m' ..
fils dévoué et en bon dtoyen. On pays que [8 me suis toUjours efforcé de servir en
~j m:>n cœur a battu plus Vivement desr cl'" ."
ernofJons communes qui m'ont l" ,JI" ,~ses 1018S et de ses tfistèss.es et cl
le a Ut Impenssab ement ' . !? ces
.Je lègue à mes fils dont i'ai voulu faire d' .
natale et ma dette de gra.titude infi . es hOmmes, mOn amour de là chère terre
nie.
Je n'ai qu'un regret c'est de. n
J
'. 1 e pas y reposer a.uprès:.des mi~ns,
~ ne sais p us les noms de ceux u' , f'
t
frce'dJe tends mes dernières force; ;e~ ~:t all~u ~al ni.siroi s'ou'ffert de leur injus-
ent ans mon cœu.r . ux qUI mont OIm6 et dont les ',mag
. ' ' , ' es res-
J;, donne à la ville de St-Benoit le buste . , "
d
temo,gnage du dévouement que j'ai app ~UI, tnl,o ete °d
Jfert par soùSC.rîption en
e mon souvenir. ore a a Cause es petits et de la fidélité
LOuis Brunet
Bibliographie
• ::Jstoire de l'Association des Francs-Créoles de l'll B b
: L,~:~~;e Montau~evert, Scènes de la Révoluti:n our on
• e e~mont, Episode de la Commune
L~ France a Madagascar 0815-1895) Etud . .
• L Œuvre de la France à M d ' e hlstonque et politique
a agascar
• A Outrance (recueil de vers sur la guerre de 1870), 1880
Source
C~mille Ricquebourg, Dictiollnaire Bio ra } . ,
SCIences d'Outre-Mer 1981 g Pllque d Outre-Mer Paris Publi t' d
, ' , ca IOn e l'Académie des
lHustration: Louis Brunet (Archives Départementales de 1 R' . )
a eUlllOn
36
Sully Jacques
BRUNET
3 novembre 1794 - 6 ianvier 1858
Député
Homme politique
Le 3 novembre 1794 voit le jodr à St-Denis, Sully-Jacques Brunet, fils de
Jacques Brunet originaire de Périgueux et nouvellement arrivé dans l'île en 1790.
le jeune Sully entre très jeune dans la vie active et devient mCÎtre clerc chez un avoué.
Refusant de prêter le serment d'allégeance aux Anglais qui occupent l'île depuis le 9
juillet 1810, il préfère passer en France avec son frère et continuer le combat pour l'em-
pereur.
Arrivé à Paris en 1812, il travaille le jour, étudie le droit la nuit et continue de vibrer aux
exploits des armées napoléoniennes. En 1814, le sort des armes est défavorable à l'em-
pereur. Sully Brunet prend les armes contre les forces coalisées qui envahissent la
France. l'exil à l'île d'Elbe, le retour triomphal, les Cent Jours puis la défaite à Waterloo
et le départ définitif pour Ste-Hélène! Tous ces moments sont vécus l'arme au poing par
le jeune Sully.
En 1815, ayant réussi sa licence de droit, cet antiroyaliste abandonne la France de
louis XVIII pour rentrer au pays natal. En 1817, il est substitut du procureur du Roi dans
l'île qui a repris son vocable royal: Bourbon. la population découvre un magistrat anti-
esclavagiste fidèle à l'image de rebelle contre l'autorité. Après une prise de position en
faveur d'un esclave qui a tout l'air d'une provocation, il est suspendu de ses fonctions et
assigné à résidence par le gouverneur Bouvet de lozier. Cene sanction sera levée par le
nouveau gouverneur Milius treize mois plus tard. Mais le jeune magistrat abandonne
son poste et s'inscrit au barreau. Sully Brunet sera l'avocat des pauvres et des Noirs.
Tribun fougueux au verbe fort avec une velYe juridique acquise pendant ses années de
pratique professionnelle, Sully Brunet se met à dos l'aristocratie de l'île le clan
Desbassayns de Villèle. Ses convictions antiesclavagistes vont lui apporter de solides ini-
mitiés et de nombreux désagréments. Mais il lie son destin à celui de Nicole Robinet de
la SelYe et à l'association secrète des Francs-Créoles.
En 1827, il se lance dans le combat politique mais deux ans plus tard sa santé le
contraint à s'exiler en France. Il vivra avec exaltation les événements de juillet 1830 et
la fin des Bourbon. les nouvelles instances politiques locales le désignent comme délé-
gué suppléant de la colonie puis premier délégué. Sully Brunet mène à Paris une vie
37
BRUNET Sully
d'activiste qui embarrasse les autorités On essaie en . d 1 d'
Bourbon. Il refuse plusieurs proposition; dont le p t d
VOIn
el e, I;sulader de rentrer à
os e e cansu genera a Cuba.
Son retour à Bourbon est triomphal. Il est élu m bdC '1 l '
tions en matière d'émancipation embarras t em~ re u on~el Co onlol. Ses convic-
trouvent "prématurées» le pays n'e'tant "p se~ memel,sebs lamls dFrancs-Créoles qui les
l
' as mur» pour a 0 ilio l' 1
es cabales, il sera plusieurs fois désigné comm d' l' 'd 1 n le esc avage. Malgré
e e egue e a co 0018.
C'est avec une joie légitime qu'il a '11 1 l'b '
décembre 1848. C'est son frère c~~:: ~ua ~ erte octroyée au~ e:claves de l'île le 20
quer le décret du 27 avril 1848 , g ~~efrdrrecteur de Ilnterreur qui fera appli-
nant aux colonies le droit de représ~~~~~~nça,ntl'Aa ranbclhissNement dies esclaves et redon-
a ssem ee atlono e.
En 1851, il est élu député de l'île au suffra e' 1 .
jours sera victime du coup d'état du 2 d' g bunlvJrs'f' MOIS ce bonapartiste de tou-
l'empêchera de siéger. ecem re u utur empereur Napoléon III qui
Déçu par la vie politique, il meurt à Paris le 6 janvier 1858.
Source
C~mil1e Ricquebourg, Dictionnaire Biogra hi ue d' ' . .
SCIences d'Outre-Mer, 1981 p q Outre-Mer, Pans, publicatlOn de l'Académie des
Illustration: Esclaves marqués aux fers (J. Méyer)
38
Henri
de BUSSCHERE
25 moi 1874 - 1"' moi 1937
Homme de presse
Conseiller Général
Vice-président du Conseil Général
Henri de Busschère est né le 25 mai 1874 à Paris. Arrivé jeune à la Réunion, il
se lance dans le journalisme et collabore au Journal de la Réunion de Joseph Bertho
créé en décembre 1898. Il devient ensuite le rédacteur en chef de la Patrie Créole
d'Edmond Maigne, journal du soir créé le 25 juin 1901. Il abandonne son poste en
-1907 pour s'installer à Madagascar, nouvellement conquise à la France. A Tananarive
il fonde la même année La Tribune qui devient une institution.
En 191 l, Henri de Busschère retourne à la Réunion pour diriger La Dépêche, quotidien
de Jules Auber, ancien député, président du Conseil Général et futur sénateur. Ce jour-
nal, «organe de gouvernement dévoué aux institutions républicaines et à fa laïcité»
prend un essor considérable sous sa direction.
Parallèlement, il plaide avec talent à maintes reprises devant le Conseil du Contentieux.
En '1912, il est nommé secrétaire de la mairie de St-Denis. Il tente avec succès une
incursion dans la politique en se faisant élire conseiller général à St-Denis. En 1919, il
est élu conseiller général de St-Pierre. Son crédit est tel, qu'il devient le leader des
conseillers généraux du Sud-Ouest. l'année suivante, il devient vice-préSident du Conseil
Général. Réélu en 1922 à St-Pierre, il est rapporteur du budget des Affaires Diverses et
à ce titre rédige de nombreux et pertinents rapports. Il se comporte avec héroïsme pen-
dant la terrible épidémie de grippe espagnole de 1919 et il obtient la Médaille
d'Honneur des Epidérnies.
En 1920, Henri de Busschère est nommé juge de paix à St-Denis. l'année suivante il
quitte le secrétariat de la mairie pour celui de la Chambre de Commerce où il exercera
jusqu'en 1924. Entre-temps il est fait chevalier de la légion d'Honneur en 1923.
Il collabore au Peuple, le journal de Victor Fourcade et de lucien Gasparin, fondé en
mars 1908, sous les pseudonymes de Judex et de Popol de 1920 à 1924. Il trouve
quand même le loisir de créer le 3 janvier 1923 le journal La Paix qui sera dirigé par
Georges de Busschère puis par Garsault. Il annonce fièrement: «Notre programme: La
Paix. Notre action La Paix. Notre politique: La Paix.» Il compose également des
pièces légères qui furent jouées. <La Bonne Maison» fut représentée à l'hôtel de ville de
St-Denis en 1921.
39
de BUSSCHERE
Après les législatives de 1924, il retoume à M d ' '1 f d
Madagascar et peu a rès Le M d ' a agascar ou 1 on e en 1925 Le
1935 pour y fonder r00tre Paysa agascar Illustre. Mais la Réunion l'allire et il revient en
Chroniqueur étincelant humoriste b'lI t b'll . ,
et commentés avec dél~ctation. ri an, ses 1 ets signes Frigolet ou Zoreil étaient lus
f
le 2 ovril 193.7, il a,dressait un émouvant article dans Notre na S
alsa t d 1 c, y "A mes lecteurs». Il
'. ses a leux a a presse et à la vie. le 1"' mai 1937 '1'
MetZinger. ' 1 mourait à bord du
les restes mortels d'Henri de Busschère ., 1 h' ,
en gare de St-Denis par le gouve ~r~,verent par e Contilly. la depouille fut saluée
le samedi 31 juillet 1937 au Ci~:~~;eed~ ilbnfrères de la presse. l'~nhumation eut lieu
où il avait manifesté le -Ie'sl'r cJ e ourg, «petit village qu ri avO/t fait sien et
u, e reposer».
Source
c:;èOrges de 8us.chère
.
Sjuillet 1901
K. Técher, M. Serviable, Histoire de la Presse à la Réunion St D . 1 di .
, - erus, n goher, 1991
Illustration: Le Peuple (Archives Départementales de la Réunion)
40
Jean
CHATEL
27 mai 1884 - 27 avril 1948
Homme politique
Maire de St-Denis
Ce fils du pharmacien Rémy Chatel voit le jour le 27 mai 1884. Après une jeu-
nesse sage et studieuse, ce pharmacien formé près de son père et à Paris, ne reprend
pas l'affaire de son père confiée à son beau-frère (Frappier de Montbenoist). Il sera dis-
tillateur. les alcools Chatel voient le jour en 1907. Florentin Chatel arrivé dans l'Île en
1812 a de quoi être fier de ses descendants..
Assisté de son épouse (née K/Ourioj, Jean Chatel va se mellre au service des plus
démunis. Ce chef d'entreprise dynamique a conservé une image de grand libéral huma-
niste. De nombreuses oeuvres sociales le rendirent populaire la Gauffe de Lait et les
arbres de Noël pour les indigents, les hospices de vieillards, les cantines scolaires. Son
trait principal: la bonté.
le 24 décembre 1925, il est élu maire de St-Denis, succédant à Richeville Robert
décédé le 17 novembre 1925. Chatel en tant que 1"' adjoint avait fait fonction de
maire à partir du 18 novembre. Il sera reconduit deux autres fois dans la foulée: le 9
mai 1929 et le 9 mai 1935. Sous son majorat les passions politiques se calmèrent à St-
Denis. Il va démissionner pour raison de santé le 10 novembre 1937.
De retour aux affaires, Jean Chatel développe le secteur 'assurances' (la Préservatrice).
En novembre 1938, il s'embarque à bord du Bougainville à destination des Kerguelen
pour y étudier les possibilités de pêche. Il ramène manchots et éléphants de mer présen-
tés à la curiosité des Réunionnais. Son engagement dons les affaires le met ou premier
rang des industriels dynamiques. Il est président de la Société Anonyme de Pêche
Malgache et Réunionnaise (SAPMERj, de la Société Vivienne et du Syndicat des
Commerçants. Il est président de la Chambre de Commerce de la Réunion et du club
de football les Juniors Dionysiens. Il dirige également la Sucrerie de la Rivière du Mât. le
16 octobre 1944, la société Jean Chatel et Cie voit le jour (import-export, liquoristerie-
distillerie et assurances).
Après l'assassinat d'Alexis de Villeneuve, la droite réunionnaise va tirer de sa retraite le
papa Jean Chatel pour affronter le Dr Vergès. «Son séiour de /2 ans à la mairie de St-
Denis a suffisamment laissé de traces, surtout comme œuvres sociales, pour rappeler
auiourd'hui que Jean Chatel revient pour parachever son ouvrage commencé sans fra-
cas et arrêté sans rancœur», Ce come bock se traduit par une victoire probante aux
41
CHATEL
municipales du 7 juillet 1946 : la liste Chatel est élue par 6 528 voix contre 5 519 '
son adversaire. Et trois semaines plus tard, le 28 juillet 1946, les deux adversaires s'a~
frontent aux cantonales avec le même résultat (7 899 voix à Chatel et 1 531 ., R
V ') VOIX a
erges. .
Jean Chatel va lifféralement se tuer à la tâche. Il meurt dans son bureau de l'hâtel de
vrlle le 27 avril 1948 de retour d'un~ manifestation du Rassemblement du Peuple
FrançaIS (RPF) au Jardin Colonial. les funerailles ont lieu le lendemain à la cathédrale. la
Chambre de Commerce de la Réunion et la Chambre de Commerce musulma t
demander à leurs ressortissants de fermer leurs magasins. Dans le cortè f 'b
ne
von
d d
'l' . d' ge une re, on
remarque es e egatlons autres communes, maires en tête, ceints de leur écharpe.
d
Son nom sera donné à la rue du Barachois (ancienne rue du Bazar) par la municipalité
lonyslenne.
Source
M. Serviable, Les Maires de St-Denis, St-Denis, Indigotier, 1992
Photo: J. Chatel (Les Maires de St-Denis)
42
Françoise
CHASTELAIN
23 novembre 1654, 3 septembre 1730
Françoise Chastelain serait née le 23 novembre 1654, fille de Philippe
Chastelain de Cressy (ou Crecy) et de Françoise de launay, elle aurait été baptisée d'ur-
gence «pour le péril el la nécessilé'. la mort de sa mère en 1665 amena son père à se
séparer d'elle. Agée de 11 ans, elle a été admise à la Salpétrière comme «élève de la
maison». Ce terme recouvre soit des enfants abandonnées ou en situation familiale déli-
cate. Elle y apprit à lire, à écrire et y reçut également un enseignement religieux.
le 27 février 1673, le roi ordonna au directeur de la Salpétrière d'envoyer seize jeunes
filles «pour êlre parlées en l'Isle de Bourbon» afin de la «peupler». Pour garder les colons
célibataires à la terre dans les îles lointaines, il était courant d'y envoyer «Iarronesses»
(ce qui n'était pas le cas de Françoise Chastelain) et jeunes filles sans famille.
Françoise Chastelain et quinze autres filles embarquèrent à bord de La Dunkerquoise
(capitaine Beauregard1 en mai 1673. le vaisseau fit escale à Fort Dauphin le 14 jan-
vier 1674 en pleine saison cyclonique. Mais le 7 mars, dans un ouragan La
Dunkerquoise rompit ses amarres et s'écrasa sur la côte. l'allente à Madagascar allait
encore se prolonger. Six jeunes filles, dont Françoise Chastelain, décidèrent de ne pas
prolonger leur voyage à Botfrbon et se marier à Madagascar. Elle épousa l'enseigne de
compagnie Jacques le lièvre de SauvaI. Ils échappèrent au massacre de Fort Dauphin
du 27 août 1674 et s'enfuirent à bord du BlanC-Pignon. Ils s'arrêtèrent au Mozambique
puis à Surate aux Indes. Ils décidèrent alors de s'établir à Bourbon et embarquèrent à
bord du SI-Roberl le 5 avril 1676. Ils arrivèrent à Bourbon en mai et obtinrent une
concession. Jacques le lièvre fut tué en novembre 1678 par les marrons de St-Suzanne.
Françoise Chastelain ne restera pas veuve longtemps. En 1679 elle épousa Michel
Esparon dit latour. le couple eut deux filles Marie née le 12 septembre 1680 et
Suzanne née vers 1683. Michel Esparon fut lui aussi tué par les marrons en 1685.
la même année Françoise Chastelain se remaria avec Jacques Carré dit Talhoët, com-
mis de la Compagnie. Ils eurent trois enfants: Bernardin né vers 1687, Françoise née
vers 1690 et Hyacinthe née le 20 janvier 1692. Carré mourut avant le 18 juin 1693,
date à laquelle son successeur Firelin fit l'inventaire de ses biens.
43
CHASTELAIN
Encore une. fois veuve, elle épousa le 17 juillet 1694 Augustin Panon plus ieune qu'elle.
Ils eurent Cinq ~nfants : Augustin né le 12 septembre 1694, Joseph né le 26 janvier
1697, Anne nee le 14 mars 1699, Catherine née le 18 l'uin 1702 M' , 1
15 août 1706. ' one nee e
Françoise Chastelain mourut le 3 septembre 1730. Beaucoup voient en elle une des
grand-mères des Réunionnais.
L'ACTE DE BAPTEMEDE FRANÇOISE
«Le'yrn~Hr~isièm~ jour dé nOV8,mbre 'mille '~,i~ cent~dnq~~nte quàtre fut baptisé à la
M.alSOn Selgneunale de Dange pour le penl et necesslte une fille enfant M .
et..Mademoiselle d: Crécy e~ le 26 décèmbrel654 les cérémonies d~~~~;
. Sacrement <Je Bapteme donneeset supplées au. dit enfant.. Elle a été nommée
Françol~e"par Mann Fe;rand" prêtre, ,curé :de__ cette pàroisse de St~AlJbrn et demoi-
se,lf:_,Renee, de (~h?ze ~pous~ du SI~uLde, la Tousêhe qui ont éJé -parrain et mar-
rOlne-aux,dtfes ceremOnies.»
Source
RP. Barassin in Mémoire de Boucher, St-Denis Mascarin, 1989
Illustration: Transport des filles (Jeaurat)
44
••
Joseph
COLLET
29 novembre 1768 - 20 octobre 1828
Contre-amiral
Fils de Pierre Collet, originaire du Morbihan et de Geneviève-Françoise Dupré,
créole de Bourbon, Joseph-Denis est né le 29 novembre 1768 à St-Denis. Son père
était arrivé dans l'Île en 1741 pour épouser neuf ans plus tard à Ste-Suzanne la fille
d'Antoine Dupré et de Jeanne-Marie Planti.
En 1781, le jeune Joseph embarque comme mousse volontaire sur le Baptistine qui fai-
sait le commerce aux Indes et en Chine. Après quinze mois de campagne, son père le
prend comme second sur L'Eclair. En ianvier 1790, Joseph Collet est volontaire sur la
corve~e La Bourbonnaise. Le 3 octobre 1793, il est enseigne sur le Duguay-Trouin puis
il passe comme officier sur la frégate La Cybèle commandée par Pierrejulien Tréhouart
de Longpré et participe aux combats navals contre les vaisseaux du blocus anglais: Le
Centurion et La Diomède. Le 22 octobre 1794 La Cybèle livra bataille aux côtés de La
Prudente, Le Jean Bart et Le Coureur formant l'escadre de Jean-Marie Renaud.
L'affrontement fut meurtrier et les vaisseaux anglais furent contraints de lever le blocus qui
asphyxiait les Iles de France et de Bourbon.
La Cybèle, réparée, se ioignit ensuite à la division de Sercey qui mouilla au Port Louis le
18 iuin 1796 en route pour les Indes. Joseph Collet fit plus que sa part de bravoure
pour protéger et surtout approvisionner les îles.
Après la campagne des îles de la Sonde, La Cybèle rentra en France. Tréhouart et
Joseph Collet vont alors se séparer. En mars 1799, il est à bord de L'Indomptable de la
division linois. Il prend part à l'expédition d'Egypte et au combat d'Algésiras de juillet
1801. L'Indomptable fut envoyé à St-Domingue en 1802. Le courage de Collet est enfin
doublement récompensé il est fait chevalier de la Légion d'Honneur et il est promu
capitaine de frégate.
En 1806, il commande La Minerve dans l'escadre du contre-amiral L'Allemand. Il est fait
prisonnier par les Anglais le 24 septembre 1806 et ne sera libéré que cinq ans plus
tard en juin 181 1. Collet reprend immédiatement le service armé. Il commande
L'Auguste de l'escadre Missiessy. En 1815, Joseph Collet commandant La Mélpomène
en Méditerranée est encore fait prisonnier par les Anglais. Il restera dans les geôles
anglaises pendant six mois iusqu'à la fin des hostilités.
45
COLLET
A la Restauration, il poursuit sa carrière. Il commande Lo Galathée. En 1823 à bord du
Trident il prend part au blocus de Cadix pour restaurer, selon le voeu de L~uis XVIII le
roi Ferdinand VII dans son pouvoir absolu. Dans l'affaire il est fait commandeur d~ la
Légion d'Honneur.
Ces années d'?ctivités i~tense: en mer ou d'incarcération en Angleterre avaient grave-
ment compromis sa sante. Apres une pause administrative à Toulon, il retrouva le service
actif pour effectuer le blocus naval d'Alger en 1827. Le 2 mars 1828, Charles X le fit
con.tre-a~iral. Mais son, état de santé s'étant gravement empiré, le contre"Dmirai Collet
fut evacue sur Toulon ou il mourut le 20 octobre 1828.
Sources
J;;EDANGER JiN1794
Le lB, octobre 1794,I'àPRar'tioqc!edeuxyaISseauJ< de SOcononslHms
Centuno~ ,(3t Hm? pio,mèct~}",c?,~fîr,h:t~r 1.~s:.:f;r?Înf~s··"d~·ir)Vèlsion.·de 1,'lsJe, de. Erànç,e
Ces, vaisse(]~,~'"ont:,,~,té,: ~nV9Y~,~,,p~:(Nevvçp,~~" P9~Jr le" blotus de, ('ile's~r Id,,èôte,. A~
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..a...ve
.. r~.e...r.:J".JsIY.", d.,e F.ra
....n
..(~e';.
'Allez chercher lennem.',. Telle"estJacbnsrgne aonnée à l'escadre de Renaud, .
te,,:contacJ,' a~ec::,~l~~n~r:n,f',-~~J,',~ff,~Bt,u~,',,:le;,:,@'2:?ctàbt~,_::J;($_:;c,~dre__frdrlçqisè _
sè ,conf
ppsede deux Jregales 'Laprvdantelç;pt:Renaud),LaÇybèlg(cpt. Trénouqrt);
.8 une corve~e.: te Cour"ur Icpt.. Garqyd)..et.deçleux corsqires :.le Jean BQrt Icpl
Loyseau)el L~ Sans Culone IX). '., ....•.......•.•.••............•..'..•..• '.' '..........•....•..•... ' .:....
le _
Centurion VCl aff(?l1f~r-se:vi,fes_ ~~l~ons_J(a!1çQ!s é()( -'e:_DiQ~ède_
refuserà -lê>ciJri)-
bat. le blocus "stleyé, mr'l~ceful.urie victoire meurtrièrè':. 3Btuêsèf95bl.ess~s
pour .Ies Françaiset 27 blessés pour .1~sAnglqis,·' .... .
M.SelViable,.Èllvr()~rir Pour Mohkla;slr
• F.C. Hennequin, Biographie Maritime, Paris, Régnault, 1835-1837
• Am. Nagapen in La Gazette des fles, n° 617, 1986
Illustration: Joseph Collet, (A. Roussin Album de la Réunion)
46
Honoré
de CREMONT
26 février 1731 - circa 1800
Administrateur
Cyr-Honoré-François de Crémont naquit à Versailles le 26 février 1731. Le
1" janvier 1746 il entra comme élève dans la marine pour devenir écrivain du roi le 15
adobre 1751. Après une campagne au Canada sur L'Opiniâtre, il fut nommé écrivain
principal le 13 février 1758. Il va servir dans l'escadre d'Aché sur L'illustre dans la cam-
pagne aux Indes. Le 1m février 1765 il devint sous'commissaire de la marine à l'Isle de
France, commissaire au 1e, janvier 1766 et six mois plus tard premier conseiller aux
Conseils Supérieurs des Iles de France et de Bourbon.
la rétrocession des Iles de Bourbon et de France au roi par la Compagnie des Indes,
décidée en août 1764 ne fut effective qu'en 1767 car la liquidation présentait beau'
coup de difficultés. Une nouvelle organisation administrative se mit en place. Le gouver-
nement général des deux îles fut confié conjointement à un gouverneur lieutenant géné-
rai et à un intendant, tous deux résidant à l'Ile de France. Ils étaient représentés à
Bourbon par un commandant particulier et par un commissaire général ordonnateur. Le
12 septembre 1767, Honoré de Crémont devint le premier ordonnateur de Bourbon et
représentant de Pierre Poivre, le gouverneur commandant de l'île étant M. de
Bellecombe.
La tâche d'Honoré de Crémont de 1767 à 1778 à Bourbon fut immense. Il institua les
fabriques destinées à l'entretien des églises, administra les fonds de la commune géné-
rale provenant de l'impôt de capitation, réorganisa les milices qui prirent le nom de
troupes nationales, développa les travaux de voirie d'adduction d'eau et d'assainisse-
ment et se préoccupa de faire de Bourbon le grenier vivrier de tout l'océan Indien. De
façon générale il va assurer avec discrétion le progrès et la prospérité des deux îles.
Le vrai fondateur du St,Denis moderne c'est cet homme méconnu! Dès 1768 il se livre
aux réparations indispensables dans une ville décrépie et sordide pour en faire le plus
beau centre urbain de toute la mer des Indes.
En mars 1775, Monsieur de Crémont chargea le chevalier Banks, arpenteur du Conseil
Supérieur de lever un nouveau plan du chef lieu. Ce plan, homologué par jugement du
tribunal terrier le 16 décembre 1777, est l'élément fondamental de l'urbanisme diony-
sien. Au moyen de ce plan de Crémont détermina l'étendue et les véritables limites du
quartier de St-Denis. La trame urbaine ne changea plus jamais.
47
deCREMONT
De Crémant fixa le nombre de rues et de places et donna un nom à chacune d'elles. Il
recueillit les eaux perdues de la Rivière St-Denis pour faire tourner les roues des moulins
à blé du Bas"Cle-la-Rivière. Bory de St-Vincent conserve de lui l'image d'un «petit homme
turbulent et plein d'amour propre», ami et disciple de Poivre. .
Il qui~a Bourbon en 1778 aussi pauvre qu'il était arrivé. A partir du 1m avril 1788 il
touche une pension de 12 000 livres qui lui sera enlevée en 1790. Dans les dernières
années de sa vie il dut accepter un poste insignifiant de 1 500 francs au bureau des
archives des Colonies à Versailles. Il mourut à Paris vers 1800.
Pour Lefebvre de Chantraine, il demeure «le véritable créateur» de la colonie.
Sources
L'ORDONNATEUR
[I_'était un officier supérieu~' de l:o?m'ln}sfration de la marine qui était chargé sous ,les
ordr~s, d~ gouverneur de J,administration de la Marine de la Guerre' el-du Trésor-de
,la direction ,~es tra~?u~ de :to~l~ nature, outre ,qUel 78UX des,ponts et èhaussées, ,et
des communes (quI dependOient dudirecleur .de 1Intérieur! et de la comptabilité
générale pour tous l,es' services. ' '
è [1 contresignait:en,c8:,qUi" aV?it'rapP9rt ô :son adminisfratkm les décrets coloniaux
ainsi ~ue l'es oHêtés, déci,sions et règlements dU-9ouverneu(,
• Il était personn~lfe~ent resp()ns9ble de tous les actes de son administration hors
les ~as?~ il justifiait;, soitovoir aHI en, vèrfu, d'ordre formel du gouverneur et leur
aV?lr fa,l,t, sur ce;>,ordres( ,desJeprésentotlons qùi n'avaient pas 'été accueillies,
salt avoir propose au'gouveJneur des mesures, qui n'avaient pas été adoptées.
La fondion d'ordonna~e~rfut supprimée par le décret du 15 septembre 1882 et
ses attnbuhons furent repartIes, 'entre le chef du service administratif de Jo mairie le
dlrècteur,de,tinférieur et du trésorier payeùr. . ,
• G. Azéma, Histoire de ['Ile Bourbon, Paris, 1859
• Maillard, Notes sur la Réunion, Paris, 1863
• M. Serviable, St-Denis la Clefdu Beau Pays, St-Denis, 1988
Illustmtion : Sceau d'Honoré de Crémont
48
Eugène
DAYOT
8 août 1810-19 décembre 1852
Poète et journaliste
Le 8 août 1810 vint au monde, à St-Paul, Eugène Dayot. L'île est alors anglaise
depuis un mois. Après des études au collège Raffray, il entre dans l'administration des
Ponts et Chaussées. Mal payé, il démissionne pour rejoindre son père établi comme
négociant à Madagascar.
Le jeune Eugène, souffrant de fièvres n'y séjoume pas longtemps. C'est à son retour que
se manifestent chez lui les premiers symptômes de la lèpre qui devait l'emporter à 42
ans.
Avait-il contracté la terrible maladie lors de son séjour madécasse ou alors par sa nour-
rice noire qui l'avait allaité? Quoi qu'il en soit, à 20 ans il avait un visage crevassé de
rides profondes, des paupières rouges et larmoyantes qu'il cachait derrière de grosses
luneltes noires. Dayot était un véritable mutilé et ne se présentait qu'avec un grand cha-
peau de paille abaissé sur le front. Mais il n'était pas homme à s'apitoyer longtemps sur
son sort. Il se lance dans l'écriture poétique. Ses élégies sont des cris de douleur sur sa
condition; «chaque vers est un sanglot» dit Raffray.
De retour à St-Paul, il se lance dans le combat de la presse. Il rachète l'ex- glaneur et
fonde le journal Le Créole en 1839 ; Le Mutilé y paraîtra la même année. Il est contre la
peine de mort (<<ce noir affentat»1 et contre l'esclavage. Ces positions progressistes lui a~i­
rent de solides inimitiés de la part de l'establishment local. Le journal est boyco~é. Après
de graves revers financiers il est contraint de vendre son imprimerie en novembre 1843.
. L'ex- journaliste, un temps clerc de notaire, devint feuilletoniste du Courrier de St-Paul et
publia un roman en presse intitulé Bourbon Pifforesque. Sa mort, le 19 décembre 1852,
laissa l'oeuvre inachevée. Il repose au cimetière marin de St-Paul.
Il avait écrit «Dons ce monde où tout naît, tout vit et doit mourir, que laisserai-je ?
Rien... pas même un souvenir.»
Il avait forf, son souvenir reste encore vivace dans l'Île.
49
DAYOT
Bibliographie
• Bourbon Pittoresque, 1878
• La Récréation, pièce de théâtre
• Mon Fauteuil (recueil inédit)
Sources
• L. Ozoux, Poètes de l'ne Bourbon, Tananarive, J. Paoli et fils
• J.M. Raffray in Album de la Réunion de RoussÎn, 1857
Illustration: Eugène Dayot (A. Roussin, Album de la Réunion)
Louis
DELSUC
1760 - 5 octobre 1841
Homme de presse
Juge
Prêtre
Né à Paris en 1760, Louis Delsuc formé au séminaire de St-Nicolas du
embrassa la prêtrise et exerça comme enseignant de littérature au collège
Vih-v-I,;-Fn~n(:ois En avril 1790 il alla reioindre son frère Jean-Baptiste établi à l'Islé
Dans une île gagnée par la fièvre révolutionnaire, Louis Delsuc ioua habile-
......•...menr la carte du républicanisme. Le 6 iuillet 1790 il fut nommé conseiller assesseur du
Conseil Supérieur - un arganisme hérité de la période de la Compagnie des Indes.
':Dès 1790, l'abbé Delsuc présenta à l'Assemblée Coloniale un proiet d'une 'maison
d'éducation» à St-Denis. Le collège ne coûterait que 130 000 livres sur 3 ans. Jugé trop
dispendieux ce proiet fut abandonné.
.l'Assemblée Coloniale mise en place dans l'île le 28 octobre 1790 est une assemblée
législative de par la loi du 1"' août 1791 . Elle est prolifique en textes iuridiques et régle-
mentaires et ne cesse de réclamer à Paris une imprimerie. Le matériel arrive enfin avec
Tirol en octobre 1792. Trois concurrents sont sur les rangs pour la diriger: Farnier qui a
.déià présenté en 1790 un proiet d'imprimerie dans l'île, l'abbé Bellon qui a installé le
collège colonial à St-Denis et qui propose de lui confier l'imprimerie pour combler son
déficit de fonctionnement. Tirol semble favorable à ce proiet. Mais c'est l'abbé Delsuc
qui sera choisi le 6 novembre 1792. Il avait harcelé les autorités en rappelant une
hypothétique expérienc.e parisienne. L'intrigue avait encore payé!
Le démarrage est laborieux et la première production connue (Code Pénal Militaire pour
les Troupes de la République en temps de guerrel ne sart des presses que fin 1793 soit
un an plus tard. L'imprimerie ne fait pas recette malgré la formule de location-gérance
proposée le 17 août 1793 par le Directoire à Louis Delsuc associé pour l'occasion à
son frère. Pour sauver la mise il songe à fonder un iournal. Le titre est trouvé: Courrier
de l'Isle Bourbon mais le matériel et les typographes font défaut. Mais à force d'opiniâ-
treté il réussit â sortir au deuxième semestre 1794 ,le Vrai Républicain ou Journal
Politique et lifféraire de l'Isle de. Bourbon». C'est le premier iournal de la Réunion, mais il
disparaît 11année suivante.
L'abbé Delsuc retourna à l'enseignement. Le 21 mai 1795 il fut nommé principal du
nouveau collège colonial. Il y resta iusqu'au 8 novembre 1797, date â laquelle il
donna sa démission car le collège est en faillite. Il devint ensuite arbitre public au tribu-
DELSUC
nd des cantons no~d et nord-est. le 12 août 1798 il siégea au tribunal d'appel de la
Reunion avant de demlssionner pour raisons de santé le 22 mai 1804.
il revient au journalisme et lance avec Etienne Boyer La Gazeffe de /'Is/e de /0 Réunion
en 1804 avant de re!rouve~ le 8 juin 1805 un siège de juge à la cour d'appel en rem-
placement de M. Azema. labbe Delsuc démissionne le 8 mai 1807 et part avec .
frère pour l'Isle de France. son
Après la chu;: de I.'île en décembr~ 1810, il fit des offres de service aux Anglais et fut
nomme le 1 lanvler 181 1 luge a la cour d'appel. Ce collaborateur zélé s'install
c.omme son frère a,u quartier ?es Pamplemousses où il passa son temps à écrire des po~
sles galantes. Apres un proces retentissant il put bénéficier de l'héritage de son frère. il
mourut le 5 octobre 1841 à l'âge de 81 ans et fut inhumé au cimetière des
Pamplemousses.
2 1 ianvier 1791
Messiéurs,
0essieurs l'es' c!toye~s du district dè St-Denis, pénétrés' de reconllaissance et d'es-
time .pour ,M. 1abbe Delsuc dont les valeurs sont aussi," nécessaires dans celfe
p~r<?lsse que I~s v~ntus sont édifi~nte~, n'ont pu se dispenser de rendre Oô ce jeune
MInistre et de,1 Eglise et de laJustice 1hommage quLlui est dû.
Ils .o~t r~garde comme un aCJe iud1çieux. ['obtention d'un"e faveur dont [vsqu'à pré-
sent Il n a eu gue fa promesse.de JvIM. les administrateurs de "Isle de France
En consé"9uenc?1 ,dans. 10 séance tenue par lV'M. les citoyens le iour, d'hier, .ils ont
S~f la ~ot;on d un, de leu~~" membres, arrêté qu1i,1 ,Vous serait fè:üt une adresse mes-
Sieurs, a 1effet de vous pner de,solliciter de MM, de Cossigny et Dup4Y, la. pen-
Sion de } 000 livres, accordée a tous les MM: les eccléSiastiques dessêrvant dans
les paroisses de cette colonie,.
Bertrand
Bibliographie
;<E:~1e~ts de Morale,.d: Pl,~litique:t de Législation rédigés par M.l'abbé Delsuc, principal du collège de l'Isle de
a eumon, pour serVIr a instructIOn des élèves dudit collège», 1796
Sources
• A. Toussaint, Printing in the Mascarene islands fram 1767 ta 1810
• M. Serviable/K. Técher, Histoire de la Presse à la Réunion, 1991, coll. Indigotier
Illustration: apP8feillithographique
':"
Charles
DESBASSAYNS
28 octobre 1782 - 5 juillet 1863
Président du Conseil Général
Président de la Chambre d'Agriculture
Charles-André, cinquième et dernier fils d'Henri-Paulin Panon Desbassayns et
d'Ombline Gonneau-Montbrun naquit à St-Poulie 28 octobre 1782.
A sept ans, en décembre 1789, il part avec son frère Joseph, ses sœurs Marie et
Mélanie el son père pour la France pour poursuivre ses études. Ils arrivent en pleine
Révolution et vivent d'incroyables aventures dans un pays endeuillé par les exactions. Il
retourne à Bourbon en 1792.
En 1797, il part avec son frère, Henry-Charles (dit Montbrun) - le second fils après
Julien - en Amérique. Il étudie à Boston pendanl que son aîné s'occupe des clients de
son père et y vend du café et du coton bourbonnais. En septembre 1802, il rentre à
Bourbon après une pause à Paris. Il apprend tardivement la mort de son père.
Dans l'île natale, il se préoccupe de la vie de l'habitation gérée par sa mère et de la vie
politique. il part à l'Isle de France pour y épouser le 21 janvier 1808 louise-Sophie
labauve d'Arifat. Il a 26 ans et la nouvelle rnariée tout juste 15 ans. Trois filles apporte-
ront rires et bonheur au foyer.
A leur retour, le couple s'installe dans une habitation à la Rivière des Pluies, siluée entre
la Ravine des Figues et la Ravine du Bras-Sec. Mais il fait de fréquents déplacements à
St-Gilles-Ies-Hauts pour aider et conseiller sa mère.
II s'engage pleinement dans la vie publique. Il est nommé membre du comité consultatif
d'agriculture et de commerce de Bourbon en 1820 et conseiller colonial à partir du 23
octobre 1826. En 1825, il est fait chevalier de la Légion d'Honneur. Elu conseiller
rnunicipal de Ste-Marie en 1854, il devient conseiller général du même canton l'année
suivante. En 1856, il devient président du Conseil Général. Il est également le prernier
président de la Chambre d'Agriculture en 1854.
Mais Charles Desbassayns est surloul connu comme le pionnier de la révolution sucrière.
A la fin de la période anglaise, il crée une sucrerie moderne au Chaudron. Grâce à lui,
Bourbon qui se lance dans l'aventure du sucre va rapidement combler le retard d'avec
Maurice. Après de longs mois d'étude et de docurnentation, il fail fabriquer à londres
des moulins à manèges verticaux par la firme Henkell et Dubuisson. Il envoie en stage à
53
DESBASSAYNS Charles
~aurice, M. Boucot, maÎtre maçon pour réaliser fourneaux et cheminée puis un
c arretler pour appr,endre la technique mauricienne du charroi et du dr~ssa e des
maux de trOit. Il a~elrore de ses deniers la voie d'accès entre le Chaudron ~ la
dtehStDenlsdPofurbevacuer le sucre. Il encourage Wetzell le chimiste à perfectionner les
ec niques e a fleatlon.
Il,fit venir le pre,mière pompe à vapeur moderne de la firme anglaise Fawalt et Presto
l :ndustne sucrrere bourbonnaise était née. En 1860 il est fait off" d 1 l' . n.
d Honneur. Il meurt le 5 juillet 1863. ' ICier e a eglon
Source
C. de Villèle, Archives de Bourbon, St-Denis, janvier 1984,
Illustration: Charles Desbassayns (A. Roussin, Album de la Réunion)
54
Joseph
DESBASSAYNS
26 février 1780 - 17 avril 1850
Scientifique
Né à St-Paul le 26 février 1780, joseph est le quatrième fils d'Henri-Paulin
Panon Desbassayns et d'Ombline Gonneau-Montbrun. En décembre 1789, il part pour
des études en France avec son père, son frère Charles et ses soeurs Marie et Mélanie.
Ils y arrivent en pleine tourmente révolutionnaire. Contraint de retourner aux Îles en
1793, joseph s'accommode mal de la vie coloniale et veut compléter sa formation. Il
pari aux Etats-Unis où il apprend l'anglais «qu'il parla toujours avec une grande facilité"
et retourne en France. Il revient dans l'Île à la fin de 1803 avec les premières pintades
qu'il acclimatera.
A la mort de son père qui avait fait fortune dans le coton, joseph s'installe à Ste-Marie et
épouse en 1808 Elizabeth Pajot, soeur de son beau-frère. Il se lance dans une nouvelle
grande culture: le maïs.
Vers la fin de 1812, il fait l'acquisition de l'habitation Le Grand Hozier à Ste-Suzanne,
agrandie peu après par l'achat de la propriété contiguë des Grinne. Elle deviendra le
modèle de l'habitation sucrière; car l'Ile Bourbon, grâce à la conquête anglaise, peut
se lancer dans la production de sucre longtemps dévolue à l'Isle de France exclusive-
ment. En matière de plantation de la canne et de fabrication du sucre, l'Ile Bourbon est
à la pointe de la technologie mondiale. Et on le doit en grande partie aux expériences
agro-industrielles de joseph Desbassayns. Il met au point un mode d'assolement triennal
pour la canne qui fera longtemps autorité. Il installe, comme son frère Charles au
Chaudron, une pompe à vapeur pour actionner un moulin sucrier armé de cylindres hori-
zontaux.
Mais seule la maladie pouvait entamer son enthousiasme et sa curiosité scientifique.
Privé totalement de ses membres inférieurs «avant qu'il eût affeint ses quarante ons", il
continua de travailler néanmoins en palanquin pour le triomphe de «/0 culture savante".
Pourtant, épuisé, il dut se résigner à partir pour la France pour raison de santé.
Il meurt à Paris le 17 avril 1850.
Sa fille, Madame la Vicomtesse Jurien, fera imprimer, à sa mémoire, un Guide du
Cultivateur.
55
1
1
1;' DESBASSAYNS Joseph
LAFETEDE LA FEDE
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. De.s'lbassa.YMns'dbiren" ieune encore, a assisté eri 17.90. à la fête de.la
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de crÎer ':, Vive la, nation' J Nobles par~l:s ~UT~!~~i~~f~I~~ re,usé,energlquemenf
fanafion, à couvrir de slnÎstres pro',ets 1Ses sentiments Bourbo
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res 8, )tOmC:Is,... eme~fdls, elt, anger ou obstacle qU'ils fussent, selon les temps. il ne
renot guere SOUCI e es cacher . cette fixité sur . t b' 1
Y,DUS Paimez mieux, rare en notre te~ps a été un de~elr~~~nsa'',clio
en
net °d stmatio~, si
tere». 1 s e son carac-
Elie Pajol, 1868
Bibliographie
Guide du Cultivateur
Source
Elie Pajot in Album de ['ne de la Réunion, St-Denis, Roussin, 1868
Illustration: Joseph Desbassayns (A. Roussin, Album de la Réunion)
56
Hombeline
DESBASSAYNS
(née GONNEAU)
3 iuillet 1755 - 4 février 1846
Propriétaire
Chef d'entreprise
Marie-Anne-Thérèse-Hombeline Idite Omblinel, fille de Julien Gonneau-
Montbrun et de Marie-Thérèse léger-Dessablons, est née le 3 juillet 1755. Sa mère
meurt "en couches» et elle restera fille unique malgré le remariage de son père, Elle est
confiée dans un premier temps à une parente - Madame Hoareau - et elle est élevée
par une nourrice noire, Madeleine, qu'elle va considérer comme sa véritable mère.
Certains vont même affirmer par la suite qu'elle est fille d'esclave, Son père se Ioncera
comme un forcené dans le travail et va se constituer ainsi un patrimoine considérable:
200 esclaves et plusieurs habitations, Après le remariage de son père avec Barbe
Gertrude léger, cousine de sa première femme, Ombline regagne le domicile paternel.
la riche héritière épouse le 28 mars 1770 son voisin, Henry-Paulin Panon-Desbassayns,
Il a 38 ans et elle en a 15. les époux s'unissent pour le meilleur car, en 1789, Ombline
et Henry-Paulin sont à la tête de la plus riche propriété de l'Île. le couple aura neuf
enfants qui auront tous un sort enviable: Julien dit Desbassayns l'aÎné devint Inspecteur
des Finances et se fixa en 1815 dans sa propriété du Bréau dans l'Yonne; Henri dit
Montbrun fut contrôleur général des Finances dans le Doubs, Philippe dit Richemont
épousa une anglaise IEglée Fulcrande Mourguel et fut l'homme de confiance de
Bonaparte dans ses tractations secrètes avec Pitt et l'Angleterre; commissaire ordonna-
teur de la marine, il régla le problème constitutionnel de Bourbon à la Restauration.
Charles et Joseph seront les pionniers de la révolution industrielle sucrière de Bourbon;
le premier sera d'ailleurs président du Conseil Général.
Et les quatre filles? Marie épousa Jean-Baptiste Pajot, membre de l'Assemblée
Coloniale, Mélanie épousa Joseph de Villèle, chef du gouvernement de la France,
Gertrude épousa Jean-Baptiste de Villèle et Sophi'" épousa Auguste Pajol.
Henri-Paulin meurt le 19 octobre 1800. la vraie vie de Madame Desbassayns com-
mence alors. Elle prend deux décisions: elle ne se remariera pas et elle ne laissera le
soin à personne de gérer la propriété Desbassayns. Elle va racheter les parts de ses
enfants qu'elle va rajouter en 1801 à la succession de san père. Une femme se trouvait
à la tête d'une des plus grosses entreprises agricoles de France. Et avec la nomination
de son gendre de Villèle comme chef du gouvernement, le clan Desbassayns-de Villèle
se retrouvait à la tête de l'Etal.
57
DESBASSAYNS Hombe/ine
La veuve riche et puissante a accueilli tous les visiteurs de passage dans l'île; elle leur
offrait le gîte et le couvert. A ceux de belle naissance qui voulaient s'établir, elle a offert
l'embauche sur ses terres et la main d'une de ses filles.
Sa fortune s'est constituée dans un contexte économique et politique difficile: blocus de
l'île, cyclones, sécheresses, effondrement de la base caféière, révolution et conquête
anglaise. Et son mérite est d'autant plus grand qu'elle a exercé des responsabilités de
chef d'entreprise à un moment où la pression sociale et le code civil de Napoléon ren-
forçaient l'incapacité civile des femmes. Sa réussite a reposé sur le système esclavagiste,
est-ce pour cela qu'elle a été «démonisée> ? Elle qui croyait plus en l'avenir vivrier de
l'île accepta pour le bien commun de subventionner les recherches sucrières de Wetzell.
Elle meurt le 4 février 1846 à 18 heures. Deux ans plus tôt, le Pape Grégoire XVI lui
adressa une lettre apostolique pour la remercier de son soutien aux missionnaires de
Bourbon. Deux ans plus lard, le 20 décembre 1848, les esclaves élaienllibérés ; une
page de l'hisloire de l'île élait définilivemenllournée.
Enlerrée dans un premier lemps au cirnelière de SI-Paul, ses resles furenl Iransférés en
1866 à la chapelle Poinlue, à SI-Gilles-Ies-Hauls, où elle repose désormais. Cene cha-
pelle fui détruile lors du cyclone de 1932 puis reconslruile. Sa pierre lombale fissurée
accueille aujourd'hui les visileurs devanl l'aulel.
DIABLESSE OUDEUXIEMEFR()VIDENcE'
'"""",,~"EJleôVQlt~ésiré,que,sés, prinGîpaux'noirs'I? port~'s~e,ntçi s'O",dei~ièr~':de~~Jre.,:C~èt""
.:hqnneur leur fut disputé par des fils, de bonne fbmille du qùbrlierd" St-fdul.;èet!e
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é1elaporterdel'église dU lieu de lasépuli~"".,.. ..<" '.' ......••.. ' .• '. .
Source
J.B. de Villèle, Notice Biographique sur Mme Desbassayns, St-Denis, Imp. Lahuppe, 1846
Illustration: Ombline Desbassayns (Archives Départementales de la Réunion)
58
Eugène
DESBASSAYNS-PANON
(Comte de RICHEMONT)
28 mars 1800 - 26 iuin 1859
Gouverneur de Pondichéry
Scientifique
Fils de Philippe Panon-Desbassayns, cornle de Richemonl, e,t de Jeanne-E~lée
Fulcrande Mourgue. Eugène naquil à Paris le 28 mars 1800. Son ~ere, fulur Inlen anl
de Bourbon, est un des fils de la célèbre Ombline Desbassayns el d Henri-Paulin Panon
Desbassayns.
Comme son père, Eugène sera gouverneur de Pondichéry du 19 juin 1826 au 2 août
1828. Il succéda au gouvernorat du comte du Puy. Sous son mandat plUSieurs reallsa:
lions sonl à souligner: 10 fondalion d'une léproserie pour laquelle, d SOUScrl~,t personn~
lemenl 10 000 francs et la création du collège colonial. Ce college Inslalle le 26 aoul
1826 abrita une stalue d'Eugène Panon Desbassayns.
Comme son père Eugène s'inveslira dans le développement de l'éducalion des ,jeunes.
Il fit venir de Bou;bon Irois religieuses des Sœurs de Sijoseph de Cluny pou~ creer une
école graluile el un pensionnat pour les jeunes filles. Sœur Xavier-Tronc aln, s~ur
Séraphine Ducordeau et soeur Dorothée Chevrière quillèrent Salnl-Denls le 22 oelo re
1826 et arrivèrenl à Pondichéry en lanvler 1827.
Des «ateliers de charité', une bibliolhèque, des ateli~rs publics et des filalures" un Jardin
Botanique el des essais d'acclimatalion de la canne a sucre furenl egalement es,~uvres
du gouverneur d'Eugène Panon Desbassayns. Il épousa le 10 IUIn 1829 a arlS,
Alhenaïs Dupont.
Il renonça à la vie administralive pour se consacrer à l'étud~ de la chimie 'dt de 110 phy-
sique. Il mit au point une technique qui p~rmil de découvrir 1azole nitrique ans es so s
au les engrais el inventa la soudure aulogene.
Il eulla douleur de perdre son épouse en 1848. Il mo~rut à Paris le 26 juin 1859.
59
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  • 1. c L 1 p Communication Loisir Information Presse LE DICTIONNAIRE BIOGRAPHIQUE DE LA REUNION nol Collection Indigotier Edition CLIP/ ARS Terres Créoles
  • 2. Cet ouvrage a été réalisé dans le cadre des manifestations du Bicen- tenaire de la Réunion (1793-1993) grâce au concours du Conseil Général de la Réunion. Nos remerciements vont à Nicole Colinet et Béatrice Robineau de l'imprimerie Graphica qui ont soigné cette maquette, au personnel des Archives Départementales de la Réunion pour leur courtoisie et leur efficacité ainsi qu'à Benoît Ferrand qui nous a fait l'amitié de relire et de corriger le texte. A (laude Wanquet, Univer$itaire~e1Jsibleetatt.àch(mtiàqu,i, nous devons, non seule1J'(ent/la fOr1J'(atio71, de,générations. de jeunes historiens mais al{ssÎ tout l'engouement que la Réunion porte à sa mémoireetàsonpassé. .. Qu'il en soitpubliquement remercié. Mario Serviable Ont été tirés hors commerce 100 exemplaires numérotés de 1 à 100 authentifiés par les paraphes de MM. Serviable et Verguin, pour la société Chatel dont la vocation est de valoriser l'île de la Réunion. ISBN 2-908578-19-0 © Mario Serviable, 1993 Réalisation maquette Graphica 1 f ~ " 1 ,L! '1 SOMMAIRE Poge INTRODUCTION 5 100 PERSONNAGES DE L'HISTOIRE DE LA RÉUNION • 30 Desprez Julien (Mgr) 65 31 Dierx Léon 67 7 32 Diioux Franck (RP) 69 1 Albany Jean 33 Dodu Julielte 71 2 Albius Edmond 9 ,Ù 3 Après (d'), de Mannevillelte __11 34 Duy·Tan (dit Vinh·San) 4 Azéma Etienne 13 .. ,. 35 Ernault des Bruslys 75 Babet Raphaël (15 '/ 5 rt .. 6 Bédier Amédée 7 Bédier Joseph 19 77 36 Ferrand Adèle y 8 Bellecombe (de): Guillaume __ 21 9 Bénard Paul 23 37 Firelin Michel db 10 Bertin Antoine 25 38 Flacourt (de) Etienne Fourcade Georges 83 11 Biberon J.Baptiste 27 39 12 Bonnier Eugène 29 ... (~=) 13 Bouvet Pierre 14 Brunet Auguste ('33 JI... 85 ' 0 35 0 40 Garros Roland 15 Brunet Louis Gasparin Lucien 87 16 Brunet Sully 37 41 89 17 Busschère (de), Henri 39 42 Gaudin (de) Anne,Mary 43 Gimart Stanislas 91 44 Gonneau (de) Montbrun (RP) __ 93 45 Guyon Félix 95 18 Chatel Jean 41 ~ 19 Chastelain Françoise 43 20 Collet Joseph 45 97 46 Hermann Jules ~ 21 Crémont (de), Honoré 47 47 Hubert Joseph 99 ~ 48 Hubert·Delisle Henri 101 /' ~ 22 Dayot Eugène t 49, 23 Delsuc Louis el) Jacob de Cordemoy Phillippe __103 24 Desbassayns Charles 53 49 25 Desbassayns Joseph 55 26 Desbassayns Ombline 57 ~ 27 Desbassayns-Panon Eugène __ 59 50 Keating Sheehy 105 28 Desbassayns·Panon Phillippe - - 61--) 51 Kermorvant (de) Victor 107 29 Desforges,Boucher Antoine -é63 0' / 3
  • 3. 52 labourdonnais (de) Mahé ~_ 109 53 lacaussade Auguste 111 54 lacaze lucien 113 55 lofasse Jean (RP) 115 56 lagourgue Adrien 117 57 lahuppe Pierre 119 58 la Serve (de) Nicole 121 59 leblond Ary 123 60 leblond Marius 125. 61 leconte de lisle 127 62 le Français Jacques 129 63 le Vasseur (dit la Buse) 13~ 64 le ToullecJulien 133 65 levavasseur Frédéric (RP) __ 135 66 lislet-Geoffroy J-Baptiste 137 ____ 139 _____ 141 ____'J43,· ____ 145 ____ 147 ___ 149 ___ 151 ___ 153 _____ 155 ______ 157 ____ 159 ____ 161 79 Petit-Radel Philippe 163 80 Philibert Pierre 165 81 Pitois Antoine 167 82 Poivre Pierre /%,-Y 83 Polycarpe (Fr.) C-]jl 84 Rathier-Duverger Pierre 173 85 Ricquebourg Jean 175 86 Richard Claude 177 87 Ripaud de Montaudevert ___ 179 88 Rontaunay (de) Julien 181 89 Roussin Antoine 183 90 Ruelle Claude 185 , 91 Scubillon (Fr.) 187 )(92 Souillac (de) François 189 '93 Ste Suzanne (de) Chrysostome __ 191 • 94 Telfair Charles 193 95 Thilbaut de Chanvalon 195 • 96 Vergès Raymond Cî1!J . 97 Vignol Pierre 199 98 Villèle (de) Joseph 201 99 Vigoureux J-Baptiste 203 100 Vollard Ambroise 205 BIBLIOGRAPHIE GENERALE ______________ 207 INDEX DES NOMS PROPRES 208 4 La Réunion: Finis terrae de l'Europe Les hommes disparaissent. C'est une certitude biologique. Les nécro- poles entretiennent le souvenir et les disparus continuent de vivre dans la mémoire collective et dans notre cadre de vie. Mais l'urbanisation, l'indiffé- rence et le temps font disparaître les traces de vies antérieures. Vies utiles, vies futiles, tout a fait avancer le genre humain. Parler de la mort nous permet de réfléchir sur la vie. Malraux affirmait que la mort «affleure partout» , dans le vieillissement et la métamorphose. Irrémédiable, la mort participe à la vie. A la Réunion, l'île fut un immense cimetière. Dès l'origine de la colonisa- tion les espaces proches des chapelles, sans limites précises, servirent de sépultures. Le PèreCamenheim, curé de St-Paul (12 mars 1687-14 sep- tembre 1690) va clore les espaces des morts et établir des cimetières cano- niques avec des secteurs séparés pour adultes et enfants. Conformément à l'article X des Lettres Patentes de 1723, les baptisés sont enterrés en «terre sainte» et les non-baptisés enfouis la nuit au milieu des champs. Mais la séparation des vivants est légalisée dans l'île depuis le 1" décembre 1674. Jacob de la Haye ordonna: «Défense aux Français d'épouser des négresses, cela dégoûterait les noirs du service et défense aux noirs d'épouser des blanches: c'est une confusion à éviter». L'ecclésiastique catholique avait la possibilité de reposer à l'intérieur de l'Eglise, Maison de Dieu qui devient ainsi nécropole et Maison vivante de la mémoire. Ainsi furent inhumés le RP Jean Senet le 19 août 1712 à St- Paul, le RP Houbert le 21 juin 1722 à Ste-Suzanne et le Préfet Apostolique Criais fondateur de l'Eglise de St-Denis enterré «sous la fenêtre du sanctorum du côté de l'Evangile». Et tant d'autres! 5
  • 4. 6 Par dérogation exceptionnelle certains laïcs purent bénéficier de cette grâce: l'épouse de Labourdonnais et son fils au Port Louis, Mme Brénier, l'épouse du gouverneur de la Réunion, le 17 décembre 1756 à St-Paul, la famille Mussard à la Chapelle Notre-Dame-des-Anges à St-Paul. Cette cha- pelle fut constrnite par François Mussard et démolie en 1868. Même le gou- verneur Parat, mort à Pondichéry y fut inhumé le 20 juillet 1721. Dans l'histoire de toutes les communautés humaines il y a des chaînons oubliés. L'harmonie est alors interrompue sinon rompue. Certes pour l'essentiel l'homme serait fait d'oubli; mais pour empêcher que les hommes qui ont façonné notre destin et quî restent des acteurs de notre situation présente ne disparaissent à jamais de notre espace et de notre mémoire, l'association Communication, Loisirs, Information, Presse (CLIP) a décidé d'intervenir. Cet inventaire de cent personnages que nous souhai- tons mener à bien chaque année n'est pas un exercice d'exhumation _ pas d'éloge funèbre ni d'ultime curriculum marlis -, mais l'intuition d'un temps circulaire et la promesse d'une infinité de retours. Cet inventaire ouvre des parenthèses et des filiations pour enraciner l'ave- nir et dérouter l'oubli. Inéluctablement, il peut conduire à plus de lumière. Michel Verguin Mario Serviable pz 1 Jean ALBANY 4 décembre 1917 - 26 octobre 1984 Poète peintre Jean Albany, fils de Marie-Antoinette et Ludovic Albany, est né le 4 décembre 1917 à St-Denis de la Réunion. Il aimait à raconter que le chef de la branche familiale locale était Rabany (qui devint par quel mystère Albany) qui arriva dans l'île en 1817 comme professeur de collège. "Voilà, ie trouve bien trace du professeur Rabany. Claude, il se prénommait. Il s'est marié deux fois. Il venait de Brioude. Du premier mariage, des enfants morts au berceau. Du second, il a une fille, Marie-Elisa. Là, ie perds sa trace. Mais ie trouve .. une Hélène Rabany qui serait née à Ste-Marie. Serail-il son père? Elle a eu en /858, un fils qui figure dans les pièces d'état civil sous le nom de Pierre AlbanI.' Vavangue, J. Albany. Ses parents sont "instituteurs de campagne, républicains, bons blancs, petits bourgeois en tUSSOf" installés, en retraite, dans leur maison de Grand Fond au bord de la mer. En 1937 il part à Paris pour des études de droit et de chirurgie dentaire. Mob:lisé en 1939, il sert comme élève officier d'artillerie à Fontainebleau. Pendant 10 ~ebacle de l'armée française Jean Albany écrit ses premiers poèmes, notamment le celebre Amour Oiseau Fou. Il reprend ses études pour obtenir une licence en droit, son doct~rat d'économie poli- 1 tique et son diplôme de chirurgien dentiste. Depuis 1941 il aVOIt egalement commence 1 des cours de peinture à l'AcadémieJullian. Jean Albany séjournera à la Réunion de 1945 à 1948. Il revisite l'île avec délecta~on et s'abreuve du créole de son enfance. Il participe aux émiSSions radiO (Au Vent es Mascareignes) et constitue son glossaire de mots créoles. En 1947, il.exposera au musée Léon Dierx qui fait l'acquisition d'une de ses toiles La Place Furstenberg en 7
  • 5. ALBANY Hiver. De retour à Paris c'est le poete qui se préoccupe de faire sortir en Editions Bellenand son premier recueil de poésie, Zamal. 1951 aux En 1964, il obtient le prix des Mascareignes de l'Association des Ecrivains d L FrançOise IADELFI pour Miel Vert. Mais Jean Albany écrira égalem t • el angue reux Ble M ' . l' en en creo e savou- . u ascann, son premier Ivre en créole sort en 1969. Bibliographie • Zamal (1951 et 1982) • Miel Vert (1966) • Outremer (1967) • Archipels, Paradis Grecs (1967) • Bleu Mascarin (1970) • Vavangue (1972) L'ILE Au cornmencémenf Dieu,'rêva'lè, monde Puis il eut le désir . D'une île paradiS La mer était uniè' saphir Rose au jardin de Saadi. . J. Albany,ZamaI,Paris, 1951 . • P'tit glossaire - Le Piment des mots créoles (1974) • Bal Indigo (1976) • Aux Belles Créoles (1977) • Fare Fare (1978) • Percale (1979) • Indiennes (1981) • Amour Oiseau Fou (1985) Sources Brochure, Hommage à J. Albany, St-Denis, Fondation Albany, 1987 Photo: Jean Albany (Archives Départementales de la Réunion) ,p Edmond ALBIUS l 829 - 9 août 1880 Esclave, découvreur du procédé de fécondation de la vanille Edmond est né esclave en 1829 à Ste-Suzanne, de parents esclaves: Jamphile et Mélise. Il perd sa mère à la naissance. Ferréol Beaumont-Bellier, établi à Bellevue recueillit l'enfant qui appartenait à sa soeur. Il s'y attacha, le traitant plus comme son propre fils que comme son esclave. Passionné de botanique, il emmena le ieune esclave dans son verger et lui inculqua, par l'exemple, la passion des plantes. M. Beaumont- Bellier désespérait de trouver la technique de fécondation artificielle de l'orchidée vanillier tentée au Muséum d'Histoire naturelle de Paris dans les années 1840. Un autre procédé Uannetl était également expérimenté sans succès dans la colonie par les bota- nistes Richard et Bernier. Il se contentait de féconder manuellement les fleurs de citrouille iolifiat. En 1841, le ieune Edmond, tentant les mêmes opérations sur la vanille découvrit l'ingé- nieux moyen de féconder les fleurs pour obtenir des gousses. Il avait 12 ans. Cette découverte permit une exploitation commerciale de la plante sur une grande échelle. La vanille Bourbon était née. M. Beaumont-Bellier s'empressa de faire connaître la nouvelle à tout le pays par voie de presse. Il accueillit chez lui d'autres colons pour suivre la démonstration du ieune Edmond. Il n'hésita pas à leur prêter son ieune prodige. Le 20 décembre 1848, l'esclavage fut aboli. Edmond reçut son nom de liberté: Albius. M. Mézières Lepervanche, iuge de paix de Ste-Suzanne, présenta une requête à Sarda Garriga, commissaire général, afin de faire accorder à Edmond une récompense publique. Cette démarche n'eut pas de suite, le temps ayant manqué au commissaire général rappelé en France à la même époque. Le ieune Edmond qui voulait voir du pays s'en trouva fort démuni pour se rendre à St- Denis. Engagé comme domestique, «la modicité de ses gages ne lui permettant pas de satisfaire aux goûts de confort qu'il avait contractés dans la maison de son maÎtre", Edmond commit un vol de bijoux avec effraction. Il fut condamné à 5 ans de réclusion et à la chaîne. De nombreuses voix vont intervenir pour demander sa grâce en rappe- lant sa contribution à l'économie de l'Île. Le iuge de paix Mézières Lepervanche sou- ligne que «sa conduite aux bagnes a été exemplaire". Une remise de peine lui est 9
  • 6. ALBIUS consentie. Edmond Albius retourne à sa terre à Ste-Suzanne. Il épouse Marie Pauline Ressema, une couturière qui décédera avant lui. Il mourut le 9 août 1880 à l'hôpital communal de Ste-Suzanne au village Desprez. Source 8 décembre 1853 «Monsièut fe C?àuverneur, Je' prends, ta libert~ de vous. adresse.r une. reqüête en -faveur- d'un pauvre" noir condan:ne au~ galeres po~r 5 ansi mais ce malheureux a des titres à cefte reèom- mon~ot~on et.a la re~onnOissance du PClYS. C'est: à 'I~i qu'est due la découvertè du' procede de fecondaflon des Heurs du vaniHier, t;'est donc" à lui séul que la .colOnle est redevable. de cette nouvelle branche d'horticultuJe desfinée 6 prendre Uhe grande exfenslon. ,.» M~zière5 Lepervanche Juge de Paix, StecSuzohné A. Roussin, Album de l'île de la Réunion, St-Denis, Imp. Roussin, 1863 Illustration: Albius (A. Roussin, Album de la Réunion) Jean-Baptiste Nicolas Denis d'APRES deA1A~EVILLETTE l l février l 707 - 1"' mors l 780 Hydrographe Fils de Jean-Baptiste-Claude d'Après de Blangy, Denis d'Après de Mannevillette est né au Havre le 11 février 1707. Il est considéré comme le premier hydrographe. Son père, capitaine de vaisseau de la Compagnie des Indes prit soin de son éducation et l'amena à 12 ans aux Indes. le jeune homme se perfectionna ensuite à Paris dans la géométrie et l'astronomie. En 1726, d'Après de Mannevillette fit sa première campagne d'officier sur un vaisseau de la Compagnie des Indes, le Maréchal d'Estrées. Ne tenant pas compte des conseils du jeune officier seulement âgé de 19 ans, le capitaine fit échouer le vaisseau sur les récifs au nord de St-Domingue. Son ingéniosité sauva pour la seconde fois le vaisseau pendant la même campagne. le 20 septembre 1727 dans un violent cyclone près de la Martinique, une voie d'eau se déclara à bord alors que le vaisseau avait perdu tous ses mâts. Sa science permit de sauver le navire et l'équipage. Faisant le constat des insuffisances en matière de cartographie maritime qui mettaient en péril les biens et les personnes, il s'attacha à refaire les cartes de certains grands circuits commerciaux. Il sera le premier à faire usage des instruments d'astronomie à réflexion inventés par Hadley. Avec un octant, il rectifia la latitude de plusieurs points lars d'un voyage en Chine. De 1735 à 1742, il recueillit plans, mémoires et cartes des côtes d'Afrique, de l'Inde et de la Chine. Son travail fut apprécié par l'Académie des Sciences qui le nomma correspondant en 1743. En 1745, il publia l'ensemble de ses travaux sous le nom de Neptune Oriental. C'est le premier guide de la navigation. On y trouve outre les relevés, la description de toutes les côtes et des indications sur les vents et les courants en toutes saisons. Cet ouvrage fut accueilli chaleureusement par le monde scientifique et les navigateurs. Encouragé mais non grisé par ce succès, d'Après de Mannevillette passa encore 30 ans à perfectionner son ouvrage. Une seconde édition corrigée et augmentée du Neptune Oriental parut en 1775. Il fut le premier à emplayer la méthode des distances du soleil à la lune pour déterminer la longitude. 11
  • 7. d'APRES de MANNEVILLETTE Ami de Dalrymple et de l'abbé de la Caill ' l' . conduisit le célèbre abbé astronome au ca/de c ~~tn UI ~UI ,commanda Ile vaisseau qui de la partie australe du ciel. ne sperance pour a cartographie ~~~r~sfu~:~a~ndvi"e~e comma F nda un vaisseau de guerre dans l'escadre de d'Aché . Ige e revenir en rance pour se défendre - sans succès _ accusations me~ant en cause sa probité scientifique Dégoûté il b d 'I0ntre des tian pour prendre la direction du dépôt des cartes et l ' da a~ donna ,a, navlga- Compagnie des Indes en 1762. p ans es n es cree par la En 1767, il obtint de Louis XV la décoration de St-Michel Il t 1 73 ans t' ·t' . mouru e 1" mars 1780 à sans pas en e. Une rue à St-Denis (rue d'Après) nous rappelle son souvenir. AU ROI, Sire, N Encouragé par Je suffrage que vbtrèctuguste aïèul eut la banté d'a . d . eptune One,ntal qUI parut.' en inil· se t.cent-' " "." '1., ,.cc~r er.,ou' 'èette époquè' toute~:,les nouvelles cléc!uvèrtes:qu?ronte cmq~ 1m ~ass~mbr~ '~I1PUiS nqvigatioli dans. les mers des Indes et.de la C~i~,::uye,ntfvh'dre.a ptect~onner la Votre ·Moiesté, le Neptune. OrtèiJtal que j'aHarmé dl 1(lI" ,onneu~,' ".8 prese d ,~terô: vertes. Cet 6iJvrage n'OIJ'ft.1 ,point de' ,'rix ~'r 'vdtre M~p~e~s',ce~, preCle~ses ecou-: dédicace. La protection dOrit elle vou~ra[,i .''l'h'. .o[es;e darg!,e ~n r~e~oJr la ment de' nouvelles lumières qui' assurerôrildeeï ' ' onorer 'era n?Jtf~ Immanqua~,Ie­ intéressanfeJJourTEtat ' " " p,us en plus, 19 navIgation des Indes 51 . D'après de Monné"illeHe; Préface, 1775 Bibliographie • Neptune Oriental • Supplément au Neptune Oriental • D .. escnptlOn et Usage d'un nouvel instrument pour observer la longitude appelé le Quartier Anglais Source • Le Neptune Oriental, Paris, Malassis, 1775 Illustration: L'astrolabe 12 François Paul-Etienne AZEMA 15 ianvier 1776 - 28 août 1851 Magistrat et homme politique François Paul-Etienne Mazaé Azéma naquit le 15 janvier 1776 (1778 affirme P. de Monforandl, pendant un cyclone, à St-Denis. Fils de Jean-François Azéma, il est le descendant de Jean-Baptiste Azéma qui fut gouverneur de l'Île en 1745. Envoyé en France à 9 ans pour ses études, il retourna au pays natal en 1797. Il s'occupa d'agri- culture, se lia avec Bory de St-Vincent avant d'embrasser la carrière judiciaire en 1815. Nommé conseiller à la cour royale de Bourbon le 31 mai 1820, il est l'un des trois magistrats nommés par l'ordonnance du 30 septembre 1827 qui remplace la magistra- ture inamovible par une magistrature amovible. Par solidarité avec ses collègues démis de leur fonction, il mène une vigoureuse campagne contre cette mesure. Dans un mémoire envoyé au ministère le 21 juin 1828, il demande la fin des mesures discrimi- natoires et il obtient gain de cause. Alors qu'il est président de la cour d'assises de St-Paul, il est élu en avril 1831 comme délégué de la colonie. Il va se battre jusqu'à la fin de son mandat le 11 juillet 1833 pour une meilleure connaissance des colonies si méprisées par les autorités métropoli- taines. Et grâce à son action le gouvernement prend un certain nombre de mesures pour les colonies par la loi du 24 avril 1833 que l'on appela la Charte coloniale. De retour à Bourbon, il reprit ses fondions de conseiller à la cour jusqu'au 3 juillet 1846. En 1850, il fut fait chevalier de la Légion d'Honneur. Parallèlement à cette vie publique intense, Etienne Azéma publia à Paris en 1832 des poèmes et des traductions de Virgile qui reçurent un accueil chaleureux. Il meurt le 28 août 1851 . 13
  • 8. AZEMA Etienne Bibliographie "A l'heure où de bhl!ifl'aSlre mêlancolique . lavede ses fl91S d'orlecielb!eudu Tropique, SEu.~.I.el.. boJd.de.~a. m .. e.[.,je.yfens souven.l. m'osseàlr; t 16 Ivre mon ome à la brls'è du soir." , E~ Azéma, Les NuiFs du Tropique, 1877 • Fables et Poésies Diverses 1832 • Œuvres Poétiques (comp~enant des traductions de Virgile et de Tibulle) Source P. de Monforand in Album de la Réunion, Roussin, St-Denis, 1860 Illustration: Etienne Azéma CA. Roussin, Album de la Réunion) r 1 .:] 1 J 1 1 j i Raphaël BABET 24 juin 1894 - 30 août 1957 Homme politique Dernier né d'une famille de cinq enfants, Raphaël Bobet voit le iour le 24 iuin 1894 à St-Pierre. Orphelin de père et de mère à l'àge de 5 ans, il va connaître une vie difficile et aventureuse. A 16 ans il s'embarque comme boy, sans solde, sur un cargo à destination de Marseille. De retour à la Réunion il s'engage comme timonier à bord du voilier Le Rêve pour des campagnes de pêche aux îles St-Paul et Amsterdam. Puis il se fixe à Madagascar comme avait voulu le faire son père Auguste Bobet, ancien maire de St-Pierre et créateur du port de ceije ville. Il s'installe à Foulepointe où sa mère est morte 12 ans auparavant. Pendant la guerre de 14/1 8 il est incorporé au bataillon d'infanterie coloniale de l'Emyrne. Poilu d'Orient, il est grièvement blessé en 1916 et cité à l'ordre de l'armée. A peine rétabli, il reprend du service dans une arme alors exclusivement réservée aux audacieux et aux volontaires: l'aviation de chasse, comme Roland Garros. Il s'installe en métropole iusqu'à la fin de l'autre grande guerre. Il s'y est encore distingué. Dans les années 30, il se lance dans la politique locale. Il va créer le 4 avril 1933 le bihebdomadaire La Démocratie dont l'obiectif est d'être «l'organe républicain indépen- dant du prolétariat de la Réunion'. Léonce Salez dans le premier numéro du iournal écrit <Notre ami et Fondateur Raphaël Bobet, fils de la démocratie créole a tenu parole. C'est en eFFet grâce à sa générosité et à son esprit d'initiative que notre petit ioumal voit le ioup>. En 1946, il est maire de Stjoseph et se préoccupe du développement de ceije com- mune : hôpital, mairie, école d'agriculture la plus importante de l'océan Indien, marché couvert. .. Mais un problème le hantait, le même que celui qui avait conduit son père 50 ans plus tôt à Madagascar: le chômage. Il encourage l'émigration réunionnaise dans le périmètre de la Sakay. Une ville est même créée en mémoire de son père: Babelville. Elu à la députation, de 1946 à sa mort il défend avec acharnement les dossiers de l'île. Comme tous les politiciens, il avait son iournal, La Démocratie qui popularisait ses idées de iustice sociale.
  • 9. BABET Le député maire de StJoseph meurt le 30 août 1957 Il t t 'd b f ' mer U t'l' , es en erre e out ace a la .: ne se e a sa memoire a été inaugurée à Babetvdle Ed d ministre des Anciens Combattants en août 1958. par mon Michelet, DESREUNIONN;AlSilUXILES AUSTRALES '['île .de Sf-Paul,oùj'aipersoHnellementsé'àur' t • h' 1 . ~~~~~~ed:r~~~~i~n~~~;u:i:~~;~e~~:~.j~~rEfù~e~i~~Î'~ner~gu~lrl-~;;o~e~~r~~;t , posséder.. un vastè port'naturèl où ,.I.e .. s.·.bat~â.·.ux...·.l', a.~r'{! ova.ntag.e. appréciable de -" "', :", ,,' ,,', ~ peelle sontparfdltemenf à l'abri», Source R, Babet, 29 mars 1955 , La Démocratie Edmond Michelet, Discours nécr l ' J 1d ' o ogIque, Durna el ne de la Réunion, 25 août 1958. Photo: R. Babet (Archives Départementales de la RéunÎon) Gabriel Amédée Marie BEDIER 5 mars 1791 - août 1857 Militaire Maire de St-Denis Gabriel-Amédée-Marie Bédier naquit à St-Denis le 5 mars 1791. San père Bédier Desjardins était ancien capitaine d'infanterie et ancien mousquetaire de Louis X:V. San enfance fut marquée tant par les incertitudes de la Révolution que par les exploits des corsaires français dans l'océan Indien. En juillet 1810, lors de la bataille de la Redoute, il prit une part héroïque au combat contre les Anglais à côté de Gilet et de Paiu de Rosemont qui payèrent de leur vie leur bravoure. Amédée Bédier fut en deux fois grièvement blessé. Malgré le retour de l'île à la France en avril 1815 conformément au Traité de Paris, la menace anglaise resta présente. Aussi prenant prétexte du retour de Bonaparte de l'île d'Elbe pendant les Cent Jours, les Anglais sommèrent Bouvet de Lozier de remettre la tutelle anglaise en novembre 1815. Bédier déploya une intense détermination dans les rangs de l'état-major du régiment d'Angoulême pour s'opposer à cette requête. Le 15 juillet 1817 sa bravoure lui valut un rang honorable dans le corps des officiers du bataillon de Bourbon que l'on venait de réorganiser. Le 15 août 1823 il fut nommé ins- pecteur général de la police. Son retour à la condition civile fut marquée par sa nomination le 20 août 1832 comme maire de St-Denis. Ce fut le début du deuxième plus long majorat de St-Denis qui dura jusqu'au 13 octobre 1848 soit plus de 16 ans à la tête du chef-lieu. Honoré par le gou- vernement de Juillet qui le fit chevalier de la Légion d'Honneur, il refusa de servir la répu- blique et préféra démissionner. Mais il continuera à servir la collectivité. Appelé le 9 janvier 1851 à remplir les fonc- tions de juge de paix du canton de St-Denis, il fut aidé dans l'exercice de cette magis- trature de conciliation par sa connaissance des hommes et sa rectitude militaire. Amédée Bédier meurt début août 1857.
  • 10. BEVIER Amédée GeOr~~s Azén'io/ Discours nécrologiquè Source M. Serviable, Les Maires de St-Denis, St-Denis, collection Indigotier, 1992 Photo: Amédée Bédier (Archives Départementales de la Réunion) 18 Charles Marie Joseph BEDIER 28 janvier 1864 - 30 août 1938 Hommes de lettres Académicien Faut-il y voir un heureux présage que le jeune Joseph ait souhaité voir le jour le 28 janvier 1864 à Paris lors d'un voyage de ses parents réunionnais? Son père, Aristide-Adolphe Bédier, avocat à la Cour d'Appel de Versajlles mourut à 35 ans. Sa mère, Marie-Céline le Cocq du Tertre, jeune veuve, rentra à la Réunion; elle épousa son cousin Denis Godefroy le Cocq du Tertre qui donna au jeune Joseph toute l'affec- tion patemelle nécessaire à son épanouissement. Après des études secondaires à St- Denis de la Réunion, il repart au lycée louis-le-Grand à Paris pour préparer le concours d'entrée à l'Ecole Narmale Supérieure. Il en sort en 1886 agrégé de leijres. Disciple de Gaston Paris au Collège de France, il enseigna en Allemagne à l'université de Halle, en Suisse à l'université de Fribourg et à l'université de Caen. En 1892, Bédier publia Lai de l'Ombre mais la notariété viendra avec sa thèse sur Les Fabliaux, études de lifférature populaire et d'histoire lifféraire du Moyen-Age. Ce travail révolutionnaire infirme les idées reçues et notamment l'enseignement de son maître Gaston Paris. Ce dernier avait développé une théorie selon laquelle les contes popu- laires seraient nés en Inde puis se seraient répandus dans le mande musulman avant d'être rapportés por les Croisés. Bédier a démontré que sur 147 fabliaux seulement 11 sont issus de la liijérature orientale. En 1893 il est appelé à l'Ecole Normale Supérieure, Joseph Bédier est alors âgé de 29 ans. En 1900 sort son adaptation de Tristan et Yseut, roman de la Table Ronde. Trois ans plus tard, à la mort de Gaston Paris, Bédier remplace son maître comme professeur de langues et de liijérature française du Moyen-Age au Collège de France. Bédier va alors se pencher sur l'origine des légendes épiques. Il fait paraître son oeuvre majeure: Légendes épiques, Recherches sur la formation des Chansons de gestes. Il fait éclater une autre idée reçue .qui voulait que les Chansons de gestes soient le compte rendu historique et fidèle d'évenements. Il démontre qu'en fait ce sont des commandes passées plusieurs siècles après coup à des auteurs thuriféraires pour promouvoir les cir- cuits de pèlerinage. Il va retracer notamment l'itinéraire du pèlerinage de Stjacques de Compostelle (via Tolosanal et celui de Ste-Morie-Madeleine du Vézelay. 19
  • 11. BEDIERJoseph Il contribuera à l'effort de propagande fran a' , Guerre mondiale. En 1920 il fut élu à I~ 1S'd;:ontre 1Allemagne pendant la Première Rostand, et en 1927 il reçut la grand . d cal el:",e FrançOise au fauteuil d'Edmond -croIx e a eglon d'Honneur. le 31 août 1938, la presse locale annonçait la mort du meilleur médie'V', t f '. se rançOls. «Seigneurs, vous plaît-il d'entendrè 'U b Tristan et d'Iseut la reine Ecout n' eou conte,' d:amour et de mort' 2 C'est d . . ez comment à, ' d'·'" ' . e fenf" purs en moururent un m'ême "[our l'.' _ gron'[I' JOie, a 9.rand deuil ils s"almè- 1 UI par elle, e e par lui». J B'd- L • e, 1er, e Roman de Tristan -et Iséut, Paris, 1942 Bibliographie • Lai de l'Ombre, 1892 • Fa~liaux, études de littérature populaire et d 'h' . ' , . • Tnstan et Yseut, 1900 IsiO/re httermre du Moyen-Age • Etudes Critiques, 1903 • Légendes épiques, Recherches sur la formatio G~bert,1911 etPrixJeanReynaud,1914 n des chansons de gestes - 4 vol, 1908-1913 _ Grand . • Cnmes allemands d'après les témoign Il Pnx • L'Effi "th- . agesa emands 1915 01. J,ançms, quelques aspects de la guerre, 1917' Source J.e. Roda, Dictionnaire Biographi ue d' Mer,1981 q Outre-Mer, Paris, Publication de l'Acad/ . d . effile es SClences d'Ourre- Photo: Joseph Bédier CRoger-Viollet) 20 Pierre Guillaume Léonard de BELLECOMBE 20 février l 728 - février l 792 Militaire Gouverneur de Bourbon Le 20 février 1728 naissait à Perville en Agenais, Guillaume, fils de Pierre-léonard de Bellecombe et d'Anne de Marabal. De conviction protestante il fit carrière dans le métier des armes. Il s'engagea à 19 ans au régiment de Royal-Roussillon; il gravit les échelons pour devenir capitaine le 1" septembre 1756. Il fit campagne avec Montcalm en Amérique et par sa bravoure il fut fait chevalier de St-louis le 17 septembre 1760. Après avoir été en poste sur le front européen, il partit en Martinique en 1763 comme aide major général des troupes avant d'être rappelé en France en 1765. Une autre aventure commence pour lui dans I!océan Indien par sa nomination comme gouverneur de Bourbon le 30 octobre 1766. Il arrive à l'[sle de France sur L'Outarde le 29 sep- tembre 1767 et prend possession de son poste à Bourbon le 1e' novembre 1767. Dans l'île, il se piqua de choses agricoles et se fit planteur. Il y acheta une habitation qui serait à l'origine «de la fortune considérable qu'on lui connut plus tard>. Nommé brigadier général le 3 janvier 1770, il fut promu commandant général des Iles de France et de Bourbon tout en conservant le gouvernement particulier de cette der- nière. Il quine son poste en 1774 pour rentrer en France et se retire à Bellecombe. Nommé maréchal de camp le 24 janvier 1776, il aècède au gouvernorat de Pondichéry le 18 février de la même année. Avant de repartir pour l'océan Indien il épouse Angélique Catherine de Galaup de Marès. Ils embarquent ensemble sur La Consolanle et visitent Gorée, l'ile-de-France, Bourbon, Foulepointe à Madagascar avant d'arriver enfin à Pondichéry, le 8 janvier 1777. [nstallé par son prédécesseur Jean de lauriston, il est vite assiégé par les Anglais et il capitule devant Sir Hector Munro le 18 octobre de la même année après avoir épuisé toutes ses munitions. Rentré en France, ce revers ne va pas entamer sa carrière. Commandeur de St-Louis en 1780 puis grand-croix en 1783, il sera nommé gouverneur général de St-Domingue de 1781 au 2 juillet 1785 après la démission du marquis de Vaudreuil. [[ retourne en France pour mourir à Montauban en février 1792. 21 l
  • 12. 22 de BELLECOMBE Lors d'une expédition au volcan de la Fournaise il fut 1 l ' l'accès à l'Enclos. Cela n'empêchera pas le "P '" d e seu a ne pas vouloir emprunter as e porter son nom. Source BeUecambe:,l" décembre 1767 ILeffre au Duc de Praslinl Lucas, Serviable, Les Gouverneurs de la Réunion St D . C , - ems, RI, 1986 IUustration: Le volcan, vu du Pas de Bellecombe (Trévise) . • Paul Julius BENARD 9 décembre 1924 - 2 février 1987 Homme politique Sénateur C'est dans une famille modeste de St-Paul que naquit le 9 décembre 1924, Paul Bénard. Après des études à l'école primaire de Rivière St-Louis et au lycée Leconte de Lisle, il fera sa pharrnacie à la faculté de Montpellier. Mobilisé en 1944, il choisit les forces françaises combattantes. Il finira la guerre avec les galons de capitaine. De cette période, date son engagernent gaulliste. Revenu à St-Paul il s'installe cornme pharmacien pendant les quelques 20 années qui le séparent de son entrée dans la vie politique active. Il s'attriste devant la déchéance de sa ville natale, ancienne capitale de la Cornpagnie des Indes. Chroniqueur politique au joumal Le Progrès, il est élu en 1963, conseiller général au 3' canton de St-Paul. En 1965, il devient maire de St-Paul, puis président de la commission des finances du Conseil Général. Son action politique s'inscrira dans le cadre du Front Militant Départementaliste qui sera le pendant du Front de la Jeunesse Autonomiste de la Réunion IFJARI. excroissance du Parti communiste réunionnais dont il est un farouche adversaire. C'est la droite musclée. L'homme a son franc parler qui enchante ou agace amis et adversaires politiques. Il parle du 'port coupe-gorge' du «quasi-monopole de la Cimacorem (fret maritirne) qui foit poyer 10 Réunion olin de loire boisser ses tarils en Alrique', Mais les résultats sont là en 15 ans St-Paul posse de 37 000 à 61 000 habitants. «Quand nous sommes arrivés à la mairie, il n'y avait ni eau, ni électricité, ni route... » onnonce la mairie de la seconde plus grande commune de France en superfi- cie. Sous son mojorat, St-Paul revit. Passionné de sport, il crée un complexe sportif de grande qualité et dote sa ville d'une piscine olympique. Il lance un programme de logements sociaux et en même temps développe le tourisme balnéaire. Sur la frange littorale de St-Gilles, le Club Méditerranée, le WF et d'autres chaînes hôtelières s'installent. Il se passionne également pour l'histoire de sa ville; il réhabilite les sites des premières implantations françaises, accueille les restes du poète Leconte de Lisle au cimetière marin et écrit lui-même une his- toire de la ville «Berceau d'un peuplement». En 1983 il est élu sénateur de la Réunion. Adhérent du groupe Rassemblement Pour la République, il est membre de la commission des affaires sociales et intervient vigoureuse- ment dans les débats sur l'outre-mer français. 23
  • 13. BENARD Il meurt le 2 février de Leconte de Lisle. 1987 d'un . d' e crise car laque et repose au cimetière marin, non loin Bibliographie St-Paul- Berceau d'un peuplement, 1985 Source A. Poher, Président du Sénat, Discours nécrologique, 1987 Photo: Paul Bénard (Archives Départementales de la Réunion) 24 , l'Qui Bénard, SI-Paul de la Réunion B~rçeau d'un peuplement Antoine de BERTIN 10 octobre 1752 - 30 juin 1790 Poète Fils de Françoisjacques de Bertin et de Françoise-Christine Mathieu de Merville de St-Rémy, Antoine naît le 10 octobre 1752 à Ste-Suzanne. Il est le septième enfant de ses parents qui se sont mariés à Port Louis, Isle de France en iuillet 1743. Lui seul a vu le iour à Bourbon alors que ses six frères et soeurs sont nés à l'Isle de France. Son père, notaire, s'est établi à Bourbon dès le 5 novembre 1750 en qualité de <conseiller au Conseil Supérieur de cette Île, commandant et juge de police des quartiers de Ste- Suzanne, St-André et St-Benoît». Sa femme et ses enfants vont le reioindre à Bourbon vers la fin de 1751. Antoine aura comme parrain Antoine Desforges Boucher, ancien gouvemeur des Iles de France et de Bourbon auquel il dédiera en 1778 une longue épître. Sa mère mourra le 13 décembre 1752, deux mois après l'avoir mis au monde. Le 24 octobre 1761, il embarque sur L'Adonis pour la France. A 9 ans, il est envoyé à Paris pour poursuivre ses études à la pension Colin à Picpus puis en 1768 au collège de Plessis. Sur le même bateau voyagera celui qui ne cessera d'être son ami: Evariste de Pomy. Il se fait remarquer en décrochant le prix d'honneur de la classe de troisième. Son père qui entre temps s'est remarié avec Hélène Péau, veuve Lagourgue (dont il aura 2 filles) ayant souhaité pour son fils qu'il entrât dans le métier des armes, Antoine fait ses débuts au régiment d'Artois. Depuis 1770 il a une liaison avec Catherine Sentuary qu'il idéalisera sous le nom d'Eucharis. Elle a 5 ans de plus que lui et elle est mariée à Jean-Louis Testart. En 1773 il fait ses vrais débuts poétiques dans L'Almanach des Muses. Ses Elégies connurent un vif succès et furent même appréciées par la reine Marie-Antoinette. Il mena selon les habitudes de l'époque grand train de vie qui entama sa fortune et sa santé. Il dissipa sa ieunesse dans les plaisirs - alcools, péché de chair et filles légères. En 1777, paraît sa première plaquette Le Voyage de Bourgogne dédiée à Pomy. En 1778 paraît L'Epnre à Desforges Boucher. En même temps et chez la veuve Duchesne, Evariste de Pomy sort «Les Poésies Erotiques». Le livre de Pomy sera un suc- cès littéraire et Bertin apprendra à vivre dans l'ombre de san talentueux compatriote. 25
  • 14. de BERTIN Si la reine pouvait régler ses problèmes d'argent il en allait autrement bl' d ' . ' pour ses pro- emes e sante. le 6 novembre 1779 ri est promu capitaine de cavale' ,. d 'A . E '1" ne au reglment rtols. n 1781, 1 est ecuyer du comte d'Artois En 1780 paraît Le A '1 de 38 élégies chantant sa passion pour Eucharis la mort' de Cath s. molurs2 , 4r.ecuell 173 'l' - d f . enne, e . avn 8 a age e 36 ans, rappe douloureusement le poète. les événements de Paris en 1789 l'obligent à partir pour St-Do~l'n ' '1 d 't ' Hi' d . , '" gue ou 1 01 epouser . e ene e lestang, ,une leune creole rencontrée dans la capitale. Bertin tombe mysté- neusement malade a la veille de son mariage. /1 meurt 17 'Iours 1 t d 1 30" 1790 d'un typhus. /1 a 38 ans. pus ar e IUln Bibliographie ,«Je''f)f?:[ -plus, ~:r~UCb9(jS:'i;',q'u!'rnl}~~ç)rte,,JQ,~j'e ,? on,ul~1 y"le,ns'idans't~t1, om,(j,r:aJef:1~~veliLrT1es'yeux t Jenal plusd Euchans;opressa perfidie Je ne v~~x pIus revoir la' IUTTl~èrè dès"cleox»',' .A.de BI!r6n, E1égie /l,Paris, 1879 • L'Epître à Desforges BOl/cher, 1778 • Amours, 1780 • Elégies, 1782 • Poésies et Oeuvres Diverses, 1879 Source R. Barquissau, Les Poètes Créoles du XVIII' siècle, Paris, Jean Vigneau Illustration: Antoine Bertin (Archives Départementales de la Réunion) Jean-Baptiste BIBERON 25 octobre 1767 - 19 iuillet 1826 Capitaine de marine marchande Fils de Charles Biberon et de Marie Baudoin, Jean-Baptiste naquit le 25 octobre 1767 à Bordeaux. Marin depuis 1780, il vint s'installer à l'Isle de France en 1794. Non seulement fut-il enseigne sur le corsaire L'Uni mais il prit diverses participations dans le financement des vaisseaux engagés dans la guerre de course. Il en profita également pour faire son premier voyage d'affaires à Bourbon en 1786. le 14 janvier 1796, il épousa à l'Isle de France Marianne Deniau, veuve Chelin, et mère de cinq enfants de son précédent mariage. Quelques mois seulement plus tard, le couple divorça le 30 octobre 1796. A la surprise de tous, les deux divorcés décidèrent de se remarier. Ce qui fut fait le 14 janvier 1798. la rupture fut encore une fois consommée le 17 mai 1801 'pour cause d'incompatibililé d'humeur el de coraclère'. Entre temps, le couple avait eu le temps d'avoir trois enfonts : Jeanne, née le 9 août 1796, Jean-Baptiste, né le 4 juillet 1798 et Jacques, né le 10 avril 1800. les deux fils seront marins comme leur père. Après son deuxième divorce, Jean-Baptiste Biberon passa avec succès, le 12 juillet 1804, son examen pour commander les bâtiments de commerce. A la suite de la conquête anglaise des Îles de Fronce et de Bourbon en 1810, il retourna à Bordeaux, sa ville natale. Malgré l'opposition de sa famille, il épousa le 14 avril 1813 sa propre nièce, Marie Birouleau, fille de sa soeur Jeanne. Ils auront quatre enfants Aimée, née le 17 juin 181 3, Amédée, né le 20 octobre 1815 et Emilien, né le l°c avril 1817, tous trois à Cadillac; louis-René, né le 17 juillet 1823 à St-Paul fut le seul à voir le jour à Bourbon. Installé définitivement à Bourbon, sa femme et ses enfants vont le rejoindre en 1821. la famille Biberon fera souche à la Réunion. Jean-Baptiste Biberon mourut à St-P~ulle 19 juillet 1826. Sa .première femme décéda à Port-louis le 10 novembre 1821. la cascade Biberon à la plaine des Palmistes perpé- tue le souvenir de ceije famille.
  • 15. BIBERON Source LES BIENSDEBIBERON Jean-Baptiste apporte ,comme part au mario 1 e '. un noir de c'aste /Vi b' , l' d -, d' , d h ' , azam Ique nomme, ln or, ag~ enVIron ix- uît ans, carpentier, estimé la- sommé ,de, trai; cents prastres effectives; une montre à boîtier 'd'of' une cha-,n d t ' , . . d b 1 d' ' , ,8 e mon re aussI ,en qr 1 ubl pOl.re e ?UC es argent à souliers el deux couverts d'argent, esfimés 8?Sem e s?lxante pl~stres. Ses nippes', linges et gardes à son usa 8, èstimés 6 cinq, cent ,cmquante prastres effectives. Plus la mcifHé indivise d'une m~i50n,,'rùe du Sentb~r. Dautre P?rt, rf·dofe I~ Juture d'une somme de trois cents piastres. l~s 18ns apportes par,Mananne Deniau au mariage consJsfent en ses re rises resultant de la communauté qui 0, existé entre elle et H,en!)' Chelin' do t p taire a o't 't' f 't M - B I " " n un mven- . .VIe 7 dl par mIre ? u et son confrère, notojre~ à l'Ile de France ce 26 Fn(T1orre de 1An Quatre 117 decembre 1795) et en l " ·t'" d" d' . d S · ' ' ' " a mOl le ln IVlse une mQl- son,. rue ,U, ,entier. D autre, part il a été 'sti,pulé une sortè de contrat en faveur du survivant de la, valeur de deux cents piastres en: linges! gardes oU en argent Contrat de mariage,28dé~embre 1798 devant Maitre Boudeville Revue Cercle Généalogique de Bourbon, n° 27 Illusb'ation: Le St-Géran (A. Roussin, Album de la Réunion) Pierre Eugène BONNIER 4 février 1856 - 15 janvier 1894 Militaire Le 4 février 1856 naît à la Chaloupe St-Leu Marie-Adolphe-Pierre-Eugène, fils d'Eugène-Constant-Marcel Bonnier et Henrie~e-Ferdinande-Elisa de Peindray d'Ambelle, Après des études primaires dans l'île natale, il est envoyé au lycée à Marseille puis il entre à l'Ecole Polytechnique. Alors commence pour le jeune Réunionnais une brillante carrière militaire. Sorti de Polytechnique le 1" octobre 1875, il fut versé comme sous-lieutenant dans l'in- fanterie de marine. Il fut affecté successivement en Nouvelle-Calédonie en 1878 puis au Soudan en 1882 pour des relevés cartographiques, Il connaît son baptême du feu en 1888 au Tonkin où il affronte des pirates, En 1893 le lieutenant-colonel Bonnier repart au Soudan pour affronter le chef de guerre Samory et maintenir la présence française dans cette partie de l'Afrique, Aide de camp du général Borgnis-Desbordes, il est appelé en catastrophe au commandement supérieur du Soudan français, le colonel Combes pressenti pour assurer l'intérim pendant l'absence du colonel Archinard étant tombé malade. L'occupation de Tombouctou conçue par Faidherbe en 1864 comme l'aboutissement indispensable de la politique soudanaise de la France, est réalisée par Bonnier plus tôt que prévue, En effet le lieutenant de vaisseau Boiteux, commandant la flottille du Niger, au mépris de l'interdiction formelle d'Archinard et de Bonnier quitte Mopti pour Tombouctou en novembre 1893, Avec une poignée d'hommes, il convainc, le 16 décembre, le chef Amsa de placer la ville sous la protection française. Mais éloigné de ses bases, ce corps expéditionnaire est menacé par les Touaregs. Bonnier se porte à son secours, Il quitte Ténétou le 13 décembre et en 15 jours parcourt plus de 1100 km en marchant 18 heures par jour. Il ne peut empêcher le massacre du détachement de Léon Aube le 28 décembre mois arrive à temps à Tombouctou, Le 10 janvier 1894, à la tête d'un escadron de spahis sénégalais et de deux compagnies de tirailleurs, il entre dans «10 ville interdite», Boiteux est puni pour insubordination. Informé que la colonne de Joffre qui tentait de rallier la ville était à son tour menacée, il prend la tête d'une expédition pour le prévenir et le secourir, Mais c'est lui qui est encer- clé ô Tacoubao. Le 15 janvier 1894, à court de munitions, sa petite troupe est massa- crée et Bonnier est tué d'un coup de lance, 29
  • 16. BONNIER Joseph Joffre, le futur vainqueur de la Marne qui commandait 1 5' ,. S d remontera iusqu'au champ de bataille le 8 février mais ne trou:era gp~~,edeaus ou atn, Mors la b d B ' " urvlvan s. ravoure e onnler n aura pas eté vaine En mars 1894 1 T baltu L 16" 1895 d' " , es ouaregs sonl s. e IUln un eerel créa le gouvernemenl général de l'Af . Occidenlale Française IAOFI dans laquelle esl inlégré le Soudan Ch d" II q u le P . L d . au le en sera e remler gouverneur. e nom e Bonnier sera donne' a' un f l'f' l' IF . ; e or 1Ica Ion or . son souvenir resle aijache à l'histoire de l'Afrique de l'Ouesl S f' dt Bonnlerl el l ' '1" d l ' on rere ca el continuera a carllere miliaire ans a zone avec le grade d "1 L' Il' B . , perpétue sa mémoire. e genera. a ee onnler a St-Denis Joseph Joffre Source Ph. Héduy, Histoire de l'Afrique, Paris, 1985 Photo: Eugène Bonnier entrant à Tombouctou 30 Pierre BOUVET 28 novembre 1775 - 18 iuin 1860 Contre-amiral Fils de Pierre-René-Servais Bouvel de Maisonneuve el de Marie Périer d'Hauterive, Pierre-François-Henri-Elienne Bouvel voit le iour le 28 novembre 1775 à SI-Benoît. Comme son père qui commanda la Belle Poule dans la floije de Suffren, le jeune Pierre sera marin. En 1787, à 12 ans, il embarqua avec son père sur le Nécessaire pour une campagne aux Indes. Officier de marine en 1792, il subit avec son père les rigueurs de la Révolution. Emprisonnés, ils furenl libérés en ianvier 1795 ; son père mourut quelques iours après cette libéralion. Pour oublier son chagrin Pierre Bouvel repril la mer el le combal conlre les Anglais. Capturé à plusieurs reprises par l'ennemi il connut les sinislres pontons de Plymoulh. Après la campagne de Guadeloupe, il relourne à la Réunion où il épouse en 1804 sa cousine germaine Henriette Périer d'Haulerive. Mais il n'a pas pour aulanl délaissé la mer. Il pratique la guerre de course conlre les Anglais dans l'océan Indien sur L'Alalanle. S'il connaît encore les prisons anglaises de Bombay, il ramène aussi de nombreuses prises aux Îles de France et de Bourbon. Entre 1808 el 1809, il caplure plus de 30 navires anglais avec de riches bulins. Bouvet parlicipera à la bataille du Vieux Grand Port. C'est la dernière victoire navale française sur les Anglais el elle figurera à l'Arc de Triomphe de l'Etoile. Remplaçant l'amiral Duperré blessé, il passe sur la frégale Le Bellone el conduil à la vic- toire l'escodre française. Mais ce glorieux fait d'armes ne fait que retarder l'irréparable. Les Iles de France el de Bourbon seront conquises et occupées par l'Anglelerre en 1810. Bouvel rentre en France sur L'Adèle avec sa famille en aoûl 181 1 el conlinue son mélier d'officier de marine. A bord de L'Arélhuse il se couvrit de gloire au Sierra Léone contre les Anglais. Mais la mort de sa fille aînée el l'éloi de sanlé de sa femme, devenue aveugle, vonl le forcer à prendre sa relraite en aoûl 1815. Il se relire à SI-Servan pour oublier les fasles de l'Empire. Il est officiellement admis à la retraite en 1822 avec le grade de conlre-amiral. 31
  • 17. BOUVET Son sens de l'engagement le conduil en 1830 à la dépulalion d J'IIJ - I-V'II . 1 l'b' l ' '(1 e e e 1 orne pour es 1 eraux. a meme annee e 28 iuillel) il perd sa fem E 1831 '1 d ff ·· d 1 l" d' ' me. n , 1 esl promu gran a ICler e a eglon Honneur alors que peu apr' '1 1 1 d" l ' es son 1 e nota e e eSlgnp pour a represenler au nouveau conseil des Colonies IJ l ' StS I ' ~ 1860 M "1 1 b h . meur a - ervan e 18 luin , . OIS 1 e~1 e on eur d'entendre encore une fois en 1857 1 '. . 1Empereur. Napoleon III, en visite à SI-Malo avail tenu à saluer le véléran. e Cil . Vive G. Duperré Source P. 'de Monforand, Album de ['ne de la Réunion (Roussin), St-Denis, 1867 Illustration: Pierre Bouvet (A Roussin Album d 1 R' . ) • 1 e a eunlOn 32 Auguste BRUNET 4 ianvier 1878 - 7 octobre 1957 Gouverneur Homme politique Homme de Lettres· Ministre Fils aîné de louis Brunei, Augusle<:harles-Désiré-Emmanuel naquit à St-Benoît le 4 ianvier 1878. Après des études secondaires dons l'île, il part à la faculté de Droit de Paris où il décroche en 1898 sa licence puis son dodoral en 1907 (le Régime International des Nouvel/es-Hébrides). Avocat inscrit à Paris, il enlre au cabinet du ministre de l'Instruction Publique avant d'être affeclé à l'organisation de l'Exposition Universelle de 1900. Parallèlement à sa carrière dans l'administration, il participe en 1900 à la vie culturelle de la capitale et collabore à la revue littéraire la Grande France fondée par Marius et Ary leblond et qui disparaît en 1903. Séduit par une carrière politique à la Réunion, il subil un échec aux législatives du 24 moi 1906 où il est battu par Français de Mahy. Il retourne alors à l'administration coloniale. Il est successivement en poste au Dahomey (30 août 19071 puis en Nouvelle- Calédonie (décret du 9 novembre 1909) où il accède aux plus hautes fonctions: gou- verneur et commissaire général dans le Pacifique puis haut-commissaire aux Nouvelles- Hébrides. Quand il devient gouverneur des colonies en 1913, il a 35 ans. Volontaire sur le front européen el moyen oriental en 1914, il est fait lieutenant et chevalier de la légion d'Honneur en 1917. Il a la douleur de perdre deux de ses frères au combat. le 2 février 1918 il est lieutenanl gouverneur du haut Sénègal et du Niger avant d'être affecté à Madagascar de 1922 à 1924. Il y remplit même en 1923 les fonctions de gouverneur général par intérim. Il trouve le temps de faire paraître en 1920 un recueil de vingt poèmes Exils Dorés des I/es. En 1924, sollicité pour une deuxième aventure politique à la Réunion, il "cède ou vibrant appel venu de tous les points de l'Île vers l'enfant du pays... à l'injonction qui monte de la race et qui sort des tombeaux'. Il est élu député le limai 1924 en compagnie de Gasparin devançant Boussenot de près de 10000 voix. Il sera réélu à plusieurs reprises (1928, 1932, 1936). Il est sous- secrétaire d'Etat aux Colonies dons les gouvernements Steeg (1930-19311 et Sarraut (1933). 33
  • 18. BRUNET Auguste En 1940 après la victoire des Allemands il h . '. d ,. maire de la commune de Caban -V'II ' c olsll e s Installer en zone libre où il est . . oc 1 agrans Il refuse d'être d" , . nlstrallon du maréchal Péta'in et pre'f' d ' esIgne marre par l'admi- , ere onner sa d' .. M' pouvoirs à Pétain en 1940 il est écart' d l ' elmlsslon. ars ayant voté les pleins ( e e a vie po Itlque. Brunet se consacre alors aux activités culturelles A l" . Antiques de Leconte de Lisle et d P , . occasion du centenarre des Poèmes publie l'ouvrage souvenir L'Offrand: E~el~e~4etIPays~lg~s I~e La;aussade en 1952, il . ,lest eu a Academie du Var. Réhabilité en 1953 avec d'autres parlementaire . . , Pétain, il abandonne tout engagement p Il sil qUI av?,ent vote les pleins pouvoirs à o Ilque. meurt a Toulon le 7 octobre 1957. >" ",'<,", ," "Obscur etdt)ùxChel)i~1l!~hal11pb()rn';•.'e sClis ....• ~.u1·leshlen~Hlaos.yers~ntlèûisoltll;,fes<;Jses ....•..•• .UL a,oc o~~~. pOus.~i~r~,.pù:s~~dr}(eff9i::.ês:: :"» lepPClS de...m ..on>en~on:c~.:dJ!.·~~ÜLv{và"nt"dès "çhoies".i::'. .A. Brunet, Exils D"ré$dis If~i,paris,l'l2C Bibliographie Poésie • Exils Dorés des Iles, 1920 • L'Offrande, 1952 • Jule~ Simon et le problème de la constitutio11 coloniale 1945 • TrOIS cents ans de colonisation française a' ['n B b' e our on, 1948 Histoire Source H. Foucque, Les Poètes de ['ne Bourbon, Paris, 1966 Photo: A. Brunet (Archives Départementales de la Réunion) 34 Louis BRUNET 24 iuillet 1846 - 26 décembre 1905 Journaliste et notaire Sénateur maire Président du Conseil Général Louis-Pierrecloseph-Emmanuel Brunet naquit le 24 iuillet 1846 à St-Denis. Il est le fils de Charles Brunet, avoué et conseiller général. La guerre de 1870 va contrarier ses études de notariat engagées sur les traces de son père. Engagé volontaire dans l'armée de la Loire, il vit mal la défaite comme ses com- patriotes Juliette Dodu et le capitaine Lambert, héros de Bazeilles. De retour à la Réunion il retrouve son cabinet de notaire à St-Benoît avant de s'engager dans le combat politique. Il sera conseiller général puis maire de St,Benoît en 1881 avant de prendre à quatre reprises la présidence du Conseil Général. Adversaire du Crédit Foncier - «une société d'accaparement (qui) ruine les petits plan' teurs» - il a donné l'exemple de la résistance en créant une usine sucrière subvention- née par la commune. Louis Brunet se lance également dans l'aventure de l'écriture. En tant qu'historien il fait revivre les personnages et les grands moments du passé de l'île: les Francs-Créoles et Ripaud de Montaudevert. Il dirige une publication culturelle, la Revue Bourbonnaise. Journaliste, il se lance dans l'éducation politique des masses. Dans ses iournaux (Le journal des Communes et Le Ralliement) il défend les idées républicaines et le suffrage universel. Aux législatives du 20 août 1893 il est élu. Au parlement il sera l'apôtre de «la Plus Grande France» et un des membres du lobby de la conquête de Madagascar en 1895. Fondateur de la «Ligue des Droits Coloniaux» il se bat aussi pour «la bien- veillance généreuse» de la France pour les peuples conquis. Réélu en 1898 et en 1902, ses idées progressistes étonnent: abolition de la peine de mort, création d'un ministère des Colonies de plein exercice. Le 8 ianvier 1905 il est élu sénateur en remplacement de Théodore Drouhet décédé. Au Sénat il sera premier Vice-préSident de la commission des Affaires Extérieures et des Protectorats. Son mandat sera très court. Il meurt subitement à Paris le 26 décembre 35
  • 19. BRUNET Louis 1905 à 7 heures 30 d'une crise d'as t l' C' des Colonies qui en informera le Co yslo G'~', elst son fils, Auguste, secrétaire général nsel enera . TESTAMENTPOLITIQUE DE LOUIS BRUNET SENAT Mes chers amis, Paris 12 décembre 1.905 ·5 heures du matj'ri Ma dernière pensée' est pour m' .. fils dévoué et en bon dtoyen. On pays que [8 me suis toUjours efforcé de servir en ~j m:>n cœur a battu plus Vivement desr cl'" ." ernofJons communes qui m'ont l" ,JI" ,~ses 1018S et de ses tfistèss.es et cl le a Ut Impenssab ement ' . !? ces .Je lègue à mes fils dont i'ai voulu faire d' . natale et ma dette de gra.titude infi . es hOmmes, mOn amour de là chère terre nie. Je n'ai qu'un regret c'est de. n J '. 1 e pas y reposer a.uprès:.des mi~ns, ~ ne sais p us les noms de ceux u' , f' t frce'dJe tends mes dernières force; ;e~ ~:t all~u ~al ni.siroi s'ou'ffert de leur injus- ent ans mon cœu.r . ux qUI mont OIm6 et dont les ',mag . ' ' , ' es res- J;, donne à la ville de St-Benoit le buste . , " d temo,gnage du dévouement que j'ai app ~UI, tnl,o ete °d Jfert par soùSC.rîption en e mon souvenir. ore a a Cause es petits et de la fidélité LOuis Brunet Bibliographie • ::Jstoire de l'Association des Francs-Créoles de l'll B b : L,~:~~;e Montau~evert, Scènes de la Révoluti:n our on • e e~mont, Episode de la Commune L~ France a Madagascar 0815-1895) Etud . . • L Œuvre de la France à M d ' e hlstonque et politique a agascar • A Outrance (recueil de vers sur la guerre de 1870), 1880 Source C~mille Ricquebourg, Dictiollnaire Bio ra } . , SCIences d'Outre-Mer 1981 g Pllque d Outre-Mer Paris Publi t' d , ' , ca IOn e l'Académie des lHustration: Louis Brunet (Archives Départementales de 1 R' . ) a eUlllOn 36 Sully Jacques BRUNET 3 novembre 1794 - 6 ianvier 1858 Député Homme politique Le 3 novembre 1794 voit le jodr à St-Denis, Sully-Jacques Brunet, fils de Jacques Brunet originaire de Périgueux et nouvellement arrivé dans l'île en 1790. le jeune Sully entre très jeune dans la vie active et devient mCÎtre clerc chez un avoué. Refusant de prêter le serment d'allégeance aux Anglais qui occupent l'île depuis le 9 juillet 1810, il préfère passer en France avec son frère et continuer le combat pour l'em- pereur. Arrivé à Paris en 1812, il travaille le jour, étudie le droit la nuit et continue de vibrer aux exploits des armées napoléoniennes. En 1814, le sort des armes est défavorable à l'em- pereur. Sully Brunet prend les armes contre les forces coalisées qui envahissent la France. l'exil à l'île d'Elbe, le retour triomphal, les Cent Jours puis la défaite à Waterloo et le départ définitif pour Ste-Hélène! Tous ces moments sont vécus l'arme au poing par le jeune Sully. En 1815, ayant réussi sa licence de droit, cet antiroyaliste abandonne la France de louis XVIII pour rentrer au pays natal. En 1817, il est substitut du procureur du Roi dans l'île qui a repris son vocable royal: Bourbon. la population découvre un magistrat anti- esclavagiste fidèle à l'image de rebelle contre l'autorité. Après une prise de position en faveur d'un esclave qui a tout l'air d'une provocation, il est suspendu de ses fonctions et assigné à résidence par le gouverneur Bouvet de lozier. Cene sanction sera levée par le nouveau gouverneur Milius treize mois plus tard. Mais le jeune magistrat abandonne son poste et s'inscrit au barreau. Sully Brunet sera l'avocat des pauvres et des Noirs. Tribun fougueux au verbe fort avec une velYe juridique acquise pendant ses années de pratique professionnelle, Sully Brunet se met à dos l'aristocratie de l'île le clan Desbassayns de Villèle. Ses convictions antiesclavagistes vont lui apporter de solides ini- mitiés et de nombreux désagréments. Mais il lie son destin à celui de Nicole Robinet de la SelYe et à l'association secrète des Francs-Créoles. En 1827, il se lance dans le combat politique mais deux ans plus tard sa santé le contraint à s'exiler en France. Il vivra avec exaltation les événements de juillet 1830 et la fin des Bourbon. les nouvelles instances politiques locales le désignent comme délé- gué suppléant de la colonie puis premier délégué. Sully Brunet mène à Paris une vie 37
  • 20. BRUNET Sully d'activiste qui embarrasse les autorités On essaie en . d 1 d' Bourbon. Il refuse plusieurs proposition; dont le p t d VOIn el e, I;sulader de rentrer à os e e cansu genera a Cuba. Son retour à Bourbon est triomphal. Il est élu m bdC '1 l ' tions en matière d'émancipation embarras t em~ re u on~el Co onlol. Ses convic- trouvent "prématurées» le pays n'e'tant "p se~ memel,sebs lamls dFrancs-Créoles qui les l ' as mur» pour a 0 ilio l' 1 es cabales, il sera plusieurs fois désigné comm d' l' 'd 1 n le esc avage. Malgré e e egue e a co 0018. C'est avec une joie légitime qu'il a '11 1 l'b ' décembre 1848. C'est son frère c~~:: ~ua ~ erte octroyée au~ e:claves de l'île le 20 quer le décret du 27 avril 1848 , g ~~efrdrrecteur de Ilnterreur qui fera appli- nant aux colonies le droit de représ~~~~~~nça,ntl'Aa ranbclhissNement dies esclaves et redon- a ssem ee atlono e. En 1851, il est élu député de l'île au suffra e' 1 . jours sera victime du coup d'état du 2 d' g bunlvJrs'f' MOIS ce bonapartiste de tou- l'empêchera de siéger. ecem re u utur empereur Napoléon III qui Déçu par la vie politique, il meurt à Paris le 6 janvier 1858. Source C~mil1e Ricquebourg, Dictionnaire Biogra hi ue d' ' . . SCIences d'Outre-Mer, 1981 p q Outre-Mer, Pans, publicatlOn de l'Académie des Illustration: Esclaves marqués aux fers (J. Méyer) 38 Henri de BUSSCHERE 25 moi 1874 - 1"' moi 1937 Homme de presse Conseiller Général Vice-président du Conseil Général Henri de Busschère est né le 25 mai 1874 à Paris. Arrivé jeune à la Réunion, il se lance dans le journalisme et collabore au Journal de la Réunion de Joseph Bertho créé en décembre 1898. Il devient ensuite le rédacteur en chef de la Patrie Créole d'Edmond Maigne, journal du soir créé le 25 juin 1901. Il abandonne son poste en -1907 pour s'installer à Madagascar, nouvellement conquise à la France. A Tananarive il fonde la même année La Tribune qui devient une institution. En 191 l, Henri de Busschère retourne à la Réunion pour diriger La Dépêche, quotidien de Jules Auber, ancien député, président du Conseil Général et futur sénateur. Ce jour- nal, «organe de gouvernement dévoué aux institutions républicaines et à fa laïcité» prend un essor considérable sous sa direction. Parallèlement, il plaide avec talent à maintes reprises devant le Conseil du Contentieux. En '1912, il est nommé secrétaire de la mairie de St-Denis. Il tente avec succès une incursion dans la politique en se faisant élire conseiller général à St-Denis. En 1919, il est élu conseiller général de St-Pierre. Son crédit est tel, qu'il devient le leader des conseillers généraux du Sud-Ouest. l'année suivante, il devient vice-préSident du Conseil Général. Réélu en 1922 à St-Pierre, il est rapporteur du budget des Affaires Diverses et à ce titre rédige de nombreux et pertinents rapports. Il se comporte avec héroïsme pen- dant la terrible épidémie de grippe espagnole de 1919 et il obtient la Médaille d'Honneur des Epidérnies. En 1920, Henri de Busschère est nommé juge de paix à St-Denis. l'année suivante il quitte le secrétariat de la mairie pour celui de la Chambre de Commerce où il exercera jusqu'en 1924. Entre-temps il est fait chevalier de la légion d'Honneur en 1923. Il collabore au Peuple, le journal de Victor Fourcade et de lucien Gasparin, fondé en mars 1908, sous les pseudonymes de Judex et de Popol de 1920 à 1924. Il trouve quand même le loisir de créer le 3 janvier 1923 le journal La Paix qui sera dirigé par Georges de Busschère puis par Garsault. Il annonce fièrement: «Notre programme: La Paix. Notre action La Paix. Notre politique: La Paix.» Il compose également des pièces légères qui furent jouées. <La Bonne Maison» fut représentée à l'hôtel de ville de St-Denis en 1921. 39
  • 21. de BUSSCHERE Après les législatives de 1924, il retoume à M d ' '1 f d Madagascar et peu a rès Le M d ' a agascar ou 1 on e en 1925 Le 1935 pour y fonder r00tre Paysa agascar Illustre. Mais la Réunion l'allire et il revient en Chroniqueur étincelant humoriste b'lI t b'll . , et commentés avec dél~ctation. ri an, ses 1 ets signes Frigolet ou Zoreil étaient lus f le 2 ovril 193.7, il a,dressait un émouvant article dans Notre na S alsa t d 1 c, y "A mes lecteurs». Il '. ses a leux a a presse et à la vie. le 1"' mai 1937 '1' MetZinger. ' 1 mourait à bord du les restes mortels d'Henri de Busschère ., 1 h' , en gare de St-Denis par le gouve ~r~,verent par e Contilly. la depouille fut saluée le samedi 31 juillet 1937 au Ci~:~~;eed~ ilbnfrères de la presse. l'~nhumation eut lieu où il avait manifesté le -Ie'sl'r cJ e ourg, «petit village qu ri avO/t fait sien et u, e reposer». Source c:;èOrges de 8us.chère . Sjuillet 1901 K. Técher, M. Serviable, Histoire de la Presse à la Réunion St D . 1 di . , - erus, n goher, 1991 Illustration: Le Peuple (Archives Départementales de la Réunion) 40 Jean CHATEL 27 mai 1884 - 27 avril 1948 Homme politique Maire de St-Denis Ce fils du pharmacien Rémy Chatel voit le jour le 27 mai 1884. Après une jeu- nesse sage et studieuse, ce pharmacien formé près de son père et à Paris, ne reprend pas l'affaire de son père confiée à son beau-frère (Frappier de Montbenoist). Il sera dis- tillateur. les alcools Chatel voient le jour en 1907. Florentin Chatel arrivé dans l'Île en 1812 a de quoi être fier de ses descendants.. Assisté de son épouse (née K/Ourioj, Jean Chatel va se mellre au service des plus démunis. Ce chef d'entreprise dynamique a conservé une image de grand libéral huma- niste. De nombreuses oeuvres sociales le rendirent populaire la Gauffe de Lait et les arbres de Noël pour les indigents, les hospices de vieillards, les cantines scolaires. Son trait principal: la bonté. le 24 décembre 1925, il est élu maire de St-Denis, succédant à Richeville Robert décédé le 17 novembre 1925. Chatel en tant que 1"' adjoint avait fait fonction de maire à partir du 18 novembre. Il sera reconduit deux autres fois dans la foulée: le 9 mai 1929 et le 9 mai 1935. Sous son majorat les passions politiques se calmèrent à St- Denis. Il va démissionner pour raison de santé le 10 novembre 1937. De retour aux affaires, Jean Chatel développe le secteur 'assurances' (la Préservatrice). En novembre 1938, il s'embarque à bord du Bougainville à destination des Kerguelen pour y étudier les possibilités de pêche. Il ramène manchots et éléphants de mer présen- tés à la curiosité des Réunionnais. Son engagement dons les affaires le met ou premier rang des industriels dynamiques. Il est président de la Société Anonyme de Pêche Malgache et Réunionnaise (SAPMERj, de la Société Vivienne et du Syndicat des Commerçants. Il est président de la Chambre de Commerce de la Réunion et du club de football les Juniors Dionysiens. Il dirige également la Sucrerie de la Rivière du Mât. le 16 octobre 1944, la société Jean Chatel et Cie voit le jour (import-export, liquoristerie- distillerie et assurances). Après l'assassinat d'Alexis de Villeneuve, la droite réunionnaise va tirer de sa retraite le papa Jean Chatel pour affronter le Dr Vergès. «Son séiour de /2 ans à la mairie de St- Denis a suffisamment laissé de traces, surtout comme œuvres sociales, pour rappeler auiourd'hui que Jean Chatel revient pour parachever son ouvrage commencé sans fra- cas et arrêté sans rancœur», Ce come bock se traduit par une victoire probante aux 41
  • 22. CHATEL municipales du 7 juillet 1946 : la liste Chatel est élue par 6 528 voix contre 5 519 ' son adversaire. Et trois semaines plus tard, le 28 juillet 1946, les deux adversaires s'a~ frontent aux cantonales avec le même résultat (7 899 voix à Chatel et 1 531 ., R V ') VOIX a erges. . Jean Chatel va lifféralement se tuer à la tâche. Il meurt dans son bureau de l'hâtel de vrlle le 27 avril 1948 de retour d'un~ manifestation du Rassemblement du Peuple FrançaIS (RPF) au Jardin Colonial. les funerailles ont lieu le lendemain à la cathédrale. la Chambre de Commerce de la Réunion et la Chambre de Commerce musulma t demander à leurs ressortissants de fermer leurs magasins. Dans le cortè f 'b ne von d d 'l' . d' ge une re, on remarque es e egatlons autres communes, maires en tête, ceints de leur écharpe. d Son nom sera donné à la rue du Barachois (ancienne rue du Bazar) par la municipalité lonyslenne. Source M. Serviable, Les Maires de St-Denis, St-Denis, Indigotier, 1992 Photo: J. Chatel (Les Maires de St-Denis) 42 Françoise CHASTELAIN 23 novembre 1654, 3 septembre 1730 Françoise Chastelain serait née le 23 novembre 1654, fille de Philippe Chastelain de Cressy (ou Crecy) et de Françoise de launay, elle aurait été baptisée d'ur- gence «pour le péril el la nécessilé'. la mort de sa mère en 1665 amena son père à se séparer d'elle. Agée de 11 ans, elle a été admise à la Salpétrière comme «élève de la maison». Ce terme recouvre soit des enfants abandonnées ou en situation familiale déli- cate. Elle y apprit à lire, à écrire et y reçut également un enseignement religieux. le 27 février 1673, le roi ordonna au directeur de la Salpétrière d'envoyer seize jeunes filles «pour êlre parlées en l'Isle de Bourbon» afin de la «peupler». Pour garder les colons célibataires à la terre dans les îles lointaines, il était courant d'y envoyer «Iarronesses» (ce qui n'était pas le cas de Françoise Chastelain) et jeunes filles sans famille. Françoise Chastelain et quinze autres filles embarquèrent à bord de La Dunkerquoise (capitaine Beauregard1 en mai 1673. le vaisseau fit escale à Fort Dauphin le 14 jan- vier 1674 en pleine saison cyclonique. Mais le 7 mars, dans un ouragan La Dunkerquoise rompit ses amarres et s'écrasa sur la côte. l'allente à Madagascar allait encore se prolonger. Six jeunes filles, dont Françoise Chastelain, décidèrent de ne pas prolonger leur voyage à Botfrbon et se marier à Madagascar. Elle épousa l'enseigne de compagnie Jacques le lièvre de SauvaI. Ils échappèrent au massacre de Fort Dauphin du 27 août 1674 et s'enfuirent à bord du BlanC-Pignon. Ils s'arrêtèrent au Mozambique puis à Surate aux Indes. Ils décidèrent alors de s'établir à Bourbon et embarquèrent à bord du SI-Roberl le 5 avril 1676. Ils arrivèrent à Bourbon en mai et obtinrent une concession. Jacques le lièvre fut tué en novembre 1678 par les marrons de St-Suzanne. Françoise Chastelain ne restera pas veuve longtemps. En 1679 elle épousa Michel Esparon dit latour. le couple eut deux filles Marie née le 12 septembre 1680 et Suzanne née vers 1683. Michel Esparon fut lui aussi tué par les marrons en 1685. la même année Françoise Chastelain se remaria avec Jacques Carré dit Talhoët, com- mis de la Compagnie. Ils eurent trois enfants: Bernardin né vers 1687, Françoise née vers 1690 et Hyacinthe née le 20 janvier 1692. Carré mourut avant le 18 juin 1693, date à laquelle son successeur Firelin fit l'inventaire de ses biens. 43
  • 23. CHASTELAIN Encore une. fois veuve, elle épousa le 17 juillet 1694 Augustin Panon plus ieune qu'elle. Ils eurent Cinq ~nfants : Augustin né le 12 septembre 1694, Joseph né le 26 janvier 1697, Anne nee le 14 mars 1699, Catherine née le 18 l'uin 1702 M' , 1 15 août 1706. ' one nee e Françoise Chastelain mourut le 3 septembre 1730. Beaucoup voient en elle une des grand-mères des Réunionnais. L'ACTE DE BAPTEMEDE FRANÇOISE «Le'yrn~Hr~isièm~ jour dé nOV8,mbre 'mille '~,i~ cent~dnq~~nte quàtre fut baptisé à la M.alSOn Selgneunale de Dange pour le penl et necesslte une fille enfant M . et..Mademoiselle d: Crécy e~ le 26 décèmbrel654 les cérémonies d~~~~; . Sacrement <Je Bapteme donneeset supplées au. dit enfant.. Elle a été nommée Françol~e"par Mann Fe;rand" prêtre, ,curé :de__ cette pàroisse de St~AlJbrn et demoi- se,lf:_,Renee, de (~h?ze ~pous~ du SI~uLde, la Tousêhe qui ont éJé -parrain et mar- rOlne-aux,dtfes ceremOnies.» Source RP. Barassin in Mémoire de Boucher, St-Denis Mascarin, 1989 Illustration: Transport des filles (Jeaurat) 44 •• Joseph COLLET 29 novembre 1768 - 20 octobre 1828 Contre-amiral Fils de Pierre Collet, originaire du Morbihan et de Geneviève-Françoise Dupré, créole de Bourbon, Joseph-Denis est né le 29 novembre 1768 à St-Denis. Son père était arrivé dans l'Île en 1741 pour épouser neuf ans plus tard à Ste-Suzanne la fille d'Antoine Dupré et de Jeanne-Marie Planti. En 1781, le jeune Joseph embarque comme mousse volontaire sur le Baptistine qui fai- sait le commerce aux Indes et en Chine. Après quinze mois de campagne, son père le prend comme second sur L'Eclair. En ianvier 1790, Joseph Collet est volontaire sur la corve~e La Bourbonnaise. Le 3 octobre 1793, il est enseigne sur le Duguay-Trouin puis il passe comme officier sur la frégate La Cybèle commandée par Pierrejulien Tréhouart de Longpré et participe aux combats navals contre les vaisseaux du blocus anglais: Le Centurion et La Diomède. Le 22 octobre 1794 La Cybèle livra bataille aux côtés de La Prudente, Le Jean Bart et Le Coureur formant l'escadre de Jean-Marie Renaud. L'affrontement fut meurtrier et les vaisseaux anglais furent contraints de lever le blocus qui asphyxiait les Iles de France et de Bourbon. La Cybèle, réparée, se ioignit ensuite à la division de Sercey qui mouilla au Port Louis le 18 iuin 1796 en route pour les Indes. Joseph Collet fit plus que sa part de bravoure pour protéger et surtout approvisionner les îles. Après la campagne des îles de la Sonde, La Cybèle rentra en France. Tréhouart et Joseph Collet vont alors se séparer. En mars 1799, il est à bord de L'Indomptable de la division linois. Il prend part à l'expédition d'Egypte et au combat d'Algésiras de juillet 1801. L'Indomptable fut envoyé à St-Domingue en 1802. Le courage de Collet est enfin doublement récompensé il est fait chevalier de la Légion d'Honneur et il est promu capitaine de frégate. En 1806, il commande La Minerve dans l'escadre du contre-amiral L'Allemand. Il est fait prisonnier par les Anglais le 24 septembre 1806 et ne sera libéré que cinq ans plus tard en juin 181 1. Collet reprend immédiatement le service armé. Il commande L'Auguste de l'escadre Missiessy. En 1815, Joseph Collet commandant La Mélpomène en Méditerranée est encore fait prisonnier par les Anglais. Il restera dans les geôles anglaises pendant six mois iusqu'à la fin des hostilités. 45
  • 24. COLLET A la Restauration, il poursuit sa carrière. Il commande Lo Galathée. En 1823 à bord du Trident il prend part au blocus de Cadix pour restaurer, selon le voeu de L~uis XVIII le roi Ferdinand VII dans son pouvoir absolu. Dans l'affaire il est fait commandeur d~ la Légion d'Honneur. Ces années d'?ctivités i~tense: en mer ou d'incarcération en Angleterre avaient grave- ment compromis sa sante. Apres une pause administrative à Toulon, il retrouva le service actif pour effectuer le blocus naval d'Alger en 1827. Le 2 mars 1828, Charles X le fit con.tre-a~iral. Mais son, état de santé s'étant gravement empiré, le contre"Dmirai Collet fut evacue sur Toulon ou il mourut le 20 octobre 1828. Sources J;;EDANGER JiN1794 Le lB, octobre 1794,I'àPRar'tioqc!edeuxyaISseauJ< de SOcononslHms Centuno~ ,(3t Hm? pio,mèct~}",c?,~fîr,h:t~r 1.~s:.:f;r?Înf~s··"d~·ir)Vèlsion.·de 1,'lsJe, de. Erànç,e Ces, vaisse(]~,~'"ont:,,~,té,: ~nV9Y~,~,,p~:(Nevvçp,~~" P9~Jr le" blotus de, ('ile's~r Id,,èôte,. A~ ve ..." ...t.: l.a~.e ..a.u .....,,~....~F...9.'~.r.~..•.u •..n .....:9r ...'?·."P ..l) .....-,è .....I,~ ..." ..:'."".'.p.o .. J ..r ..."l.,.Pt..I ..g.U.e .....,:v..a ..• ',:,..t.r ..a...ve .. r~.e...r.:J".JsIY.", d.,e F.ra ....n ..(~e';. 'Allez chercher lennem.',. Telle"estJacbnsrgne aonnée à l'escadre de Renaud, . te,,:contacJ,' a~ec::,~l~~n~r:n,f',-~~J,',~ff,~Bt,u~,',,:le;,:,@'2:?ctàbt~,_::J;($_:;c,~dre__frdrlçqisè _ sè ,conf ppsede deux Jregales 'Laprvdantelç;pt:Renaud),LaÇybèlg(cpt. Trénouqrt); .8 une corve~e.: te Cour"ur Icpt.. Garqyd)..et.deçleux corsqires :.le Jean BQrt Icpl Loyseau)el L~ Sans Culone IX). '., ....•.......•.•.••............•..'..•..• '.' '..........•....•..•... ' .:.... le _ Centurion VCl aff(?l1f~r-se:vi,fes_ ~~l~ons_J(a!1çQ!s é()( -'e:_DiQ~ède_ refuserà -lê>ciJri)- bat. le blocus "stleyé, mr'l~ceful.urie victoire meurtrièrè':. 3Btuêsèf95bl.ess~s pour .Ies Françaiset 27 blessés pour .1~sAnglqis,·' .... . M.SelViable,.Èllvr()~rir Pour Mohkla;slr • F.C. Hennequin, Biographie Maritime, Paris, Régnault, 1835-1837 • Am. Nagapen in La Gazette des fles, n° 617, 1986 Illustration: Joseph Collet, (A. Roussin Album de la Réunion) 46 Honoré de CREMONT 26 février 1731 - circa 1800 Administrateur Cyr-Honoré-François de Crémont naquit à Versailles le 26 février 1731. Le 1" janvier 1746 il entra comme élève dans la marine pour devenir écrivain du roi le 15 adobre 1751. Après une campagne au Canada sur L'Opiniâtre, il fut nommé écrivain principal le 13 février 1758. Il va servir dans l'escadre d'Aché sur L'illustre dans la cam- pagne aux Indes. Le 1m février 1765 il devint sous'commissaire de la marine à l'Isle de France, commissaire au 1e, janvier 1766 et six mois plus tard premier conseiller aux Conseils Supérieurs des Iles de France et de Bourbon. la rétrocession des Iles de Bourbon et de France au roi par la Compagnie des Indes, décidée en août 1764 ne fut effective qu'en 1767 car la liquidation présentait beau' coup de difficultés. Une nouvelle organisation administrative se mit en place. Le gouver- nement général des deux îles fut confié conjointement à un gouverneur lieutenant géné- rai et à un intendant, tous deux résidant à l'Ile de France. Ils étaient représentés à Bourbon par un commandant particulier et par un commissaire général ordonnateur. Le 12 septembre 1767, Honoré de Crémont devint le premier ordonnateur de Bourbon et représentant de Pierre Poivre, le gouverneur commandant de l'île étant M. de Bellecombe. La tâche d'Honoré de Crémont de 1767 à 1778 à Bourbon fut immense. Il institua les fabriques destinées à l'entretien des églises, administra les fonds de la commune géné- rale provenant de l'impôt de capitation, réorganisa les milices qui prirent le nom de troupes nationales, développa les travaux de voirie d'adduction d'eau et d'assainisse- ment et se préoccupa de faire de Bourbon le grenier vivrier de tout l'océan Indien. De façon générale il va assurer avec discrétion le progrès et la prospérité des deux îles. Le vrai fondateur du St,Denis moderne c'est cet homme méconnu! Dès 1768 il se livre aux réparations indispensables dans une ville décrépie et sordide pour en faire le plus beau centre urbain de toute la mer des Indes. En mars 1775, Monsieur de Crémont chargea le chevalier Banks, arpenteur du Conseil Supérieur de lever un nouveau plan du chef lieu. Ce plan, homologué par jugement du tribunal terrier le 16 décembre 1777, est l'élément fondamental de l'urbanisme diony- sien. Au moyen de ce plan de Crémont détermina l'étendue et les véritables limites du quartier de St-Denis. La trame urbaine ne changea plus jamais. 47
  • 25. deCREMONT De Crémant fixa le nombre de rues et de places et donna un nom à chacune d'elles. Il recueillit les eaux perdues de la Rivière St-Denis pour faire tourner les roues des moulins à blé du Bas"Cle-la-Rivière. Bory de St-Vincent conserve de lui l'image d'un «petit homme turbulent et plein d'amour propre», ami et disciple de Poivre. . Il qui~a Bourbon en 1778 aussi pauvre qu'il était arrivé. A partir du 1m avril 1788 il touche une pension de 12 000 livres qui lui sera enlevée en 1790. Dans les dernières années de sa vie il dut accepter un poste insignifiant de 1 500 francs au bureau des archives des Colonies à Versailles. Il mourut à Paris vers 1800. Pour Lefebvre de Chantraine, il demeure «le véritable créateur» de la colonie. Sources L'ORDONNATEUR [I_'était un officier supérieu~' de l:o?m'ln}sfration de la marine qui était chargé sous ,les ordr~s, d~ gouverneur de J,administration de la Marine de la Guerre' el-du Trésor-de ,la direction ,~es tra~?u~ de :to~l~ nature, outre ,qUel 78UX des,ponts et èhaussées, ,et des communes (quI dependOient dudirecleur .de 1Intérieur! et de la comptabilité générale pour tous l,es' services. ' ' è [1 contresignait:en,c8:,qUi" aV?it'rapP9rt ô :son adminisfratkm les décrets coloniaux ainsi ~ue l'es oHêtés, déci,sions et règlements dU-9ouverneu(, • Il était personn~lfe~ent resp()ns9ble de tous les actes de son administration hors les ~as?~ il justifiait;, soitovoir aHI en, vèrfu, d'ordre formel du gouverneur et leur aV?lr fa,l,t, sur ce;>,ordres( ,desJeprésentotlons qùi n'avaient pas 'été accueillies, salt avoir propose au'gouveJneur des mesures, qui n'avaient pas été adoptées. La fondion d'ordonna~e~rfut supprimée par le décret du 15 septembre 1882 et ses attnbuhons furent repartIes, 'entre le chef du service administratif de Jo mairie le dlrècteur,de,tinférieur et du trésorier payeùr. . , • G. Azéma, Histoire de ['Ile Bourbon, Paris, 1859 • Maillard, Notes sur la Réunion, Paris, 1863 • M. Serviable, St-Denis la Clefdu Beau Pays, St-Denis, 1988 Illustmtion : Sceau d'Honoré de Crémont 48 Eugène DAYOT 8 août 1810-19 décembre 1852 Poète et journaliste Le 8 août 1810 vint au monde, à St-Paul, Eugène Dayot. L'île est alors anglaise depuis un mois. Après des études au collège Raffray, il entre dans l'administration des Ponts et Chaussées. Mal payé, il démissionne pour rejoindre son père établi comme négociant à Madagascar. Le jeune Eugène, souffrant de fièvres n'y séjoume pas longtemps. C'est à son retour que se manifestent chez lui les premiers symptômes de la lèpre qui devait l'emporter à 42 ans. Avait-il contracté la terrible maladie lors de son séjour madécasse ou alors par sa nour- rice noire qui l'avait allaité? Quoi qu'il en soit, à 20 ans il avait un visage crevassé de rides profondes, des paupières rouges et larmoyantes qu'il cachait derrière de grosses luneltes noires. Dayot était un véritable mutilé et ne se présentait qu'avec un grand cha- peau de paille abaissé sur le front. Mais il n'était pas homme à s'apitoyer longtemps sur son sort. Il se lance dans l'écriture poétique. Ses élégies sont des cris de douleur sur sa condition; «chaque vers est un sanglot» dit Raffray. De retour à St-Paul, il se lance dans le combat de la presse. Il rachète l'ex- glaneur et fonde le journal Le Créole en 1839 ; Le Mutilé y paraîtra la même année. Il est contre la peine de mort (<<ce noir affentat»1 et contre l'esclavage. Ces positions progressistes lui a~i­ rent de solides inimitiés de la part de l'establishment local. Le journal est boyco~é. Après de graves revers financiers il est contraint de vendre son imprimerie en novembre 1843. . L'ex- journaliste, un temps clerc de notaire, devint feuilletoniste du Courrier de St-Paul et publia un roman en presse intitulé Bourbon Pifforesque. Sa mort, le 19 décembre 1852, laissa l'oeuvre inachevée. Il repose au cimetière marin de St-Paul. Il avait écrit «Dons ce monde où tout naît, tout vit et doit mourir, que laisserai-je ? Rien... pas même un souvenir.» Il avait forf, son souvenir reste encore vivace dans l'Île. 49
  • 26. DAYOT Bibliographie • Bourbon Pittoresque, 1878 • La Récréation, pièce de théâtre • Mon Fauteuil (recueil inédit) Sources • L. Ozoux, Poètes de l'ne Bourbon, Tananarive, J. Paoli et fils • J.M. Raffray in Album de la Réunion de RoussÎn, 1857 Illustration: Eugène Dayot (A. Roussin, Album de la Réunion) Louis DELSUC 1760 - 5 octobre 1841 Homme de presse Juge Prêtre Né à Paris en 1760, Louis Delsuc formé au séminaire de St-Nicolas du embrassa la prêtrise et exerça comme enseignant de littérature au collège Vih-v-I,;-Fn~n(:ois En avril 1790 il alla reioindre son frère Jean-Baptiste établi à l'Islé Dans une île gagnée par la fièvre révolutionnaire, Louis Delsuc ioua habile- ......•...menr la carte du républicanisme. Le 6 iuillet 1790 il fut nommé conseiller assesseur du Conseil Supérieur - un arganisme hérité de la période de la Compagnie des Indes. ':Dès 1790, l'abbé Delsuc présenta à l'Assemblée Coloniale un proiet d'une 'maison d'éducation» à St-Denis. Le collège ne coûterait que 130 000 livres sur 3 ans. Jugé trop dispendieux ce proiet fut abandonné. .l'Assemblée Coloniale mise en place dans l'île le 28 octobre 1790 est une assemblée législative de par la loi du 1"' août 1791 . Elle est prolifique en textes iuridiques et régle- mentaires et ne cesse de réclamer à Paris une imprimerie. Le matériel arrive enfin avec Tirol en octobre 1792. Trois concurrents sont sur les rangs pour la diriger: Farnier qui a .déià présenté en 1790 un proiet d'imprimerie dans l'île, l'abbé Bellon qui a installé le collège colonial à St-Denis et qui propose de lui confier l'imprimerie pour combler son déficit de fonctionnement. Tirol semble favorable à ce proiet. Mais c'est l'abbé Delsuc qui sera choisi le 6 novembre 1792. Il avait harcelé les autorités en rappelant une hypothétique expérienc.e parisienne. L'intrigue avait encore payé! Le démarrage est laborieux et la première production connue (Code Pénal Militaire pour les Troupes de la République en temps de guerrel ne sart des presses que fin 1793 soit un an plus tard. L'imprimerie ne fait pas recette malgré la formule de location-gérance proposée le 17 août 1793 par le Directoire à Louis Delsuc associé pour l'occasion à son frère. Pour sauver la mise il songe à fonder un iournal. Le titre est trouvé: Courrier de l'Isle Bourbon mais le matériel et les typographes font défaut. Mais à force d'opiniâ- treté il réussit â sortir au deuxième semestre 1794 ,le Vrai Républicain ou Journal Politique et lifféraire de l'Isle de. Bourbon». C'est le premier iournal de la Réunion, mais il disparaît 11année suivante. L'abbé Delsuc retourna à l'enseignement. Le 21 mai 1795 il fut nommé principal du nouveau collège colonial. Il y resta iusqu'au 8 novembre 1797, date â laquelle il donna sa démission car le collège est en faillite. Il devint ensuite arbitre public au tribu-
  • 27. DELSUC nd des cantons no~d et nord-est. le 12 août 1798 il siégea au tribunal d'appel de la Reunion avant de demlssionner pour raisons de santé le 22 mai 1804. il revient au journalisme et lance avec Etienne Boyer La Gazeffe de /'Is/e de /0 Réunion en 1804 avant de re!rouve~ le 8 juin 1805 un siège de juge à la cour d'appel en rem- placement de M. Azema. labbe Delsuc démissionne le 8 mai 1807 et part avec . frère pour l'Isle de France. son Après la chu;: de I.'île en décembr~ 1810, il fit des offres de service aux Anglais et fut nomme le 1 lanvler 181 1 luge a la cour d'appel. Ce collaborateur zélé s'install c.omme son frère a,u quartier ?es Pamplemousses où il passa son temps à écrire des po~ sles galantes. Apres un proces retentissant il put bénéficier de l'héritage de son frère. il mourut le 5 octobre 1841 à l'âge de 81 ans et fut inhumé au cimetière des Pamplemousses. 2 1 ianvier 1791 Messiéurs, 0essieurs l'es' c!toye~s du district dè St-Denis, pénétrés' de reconllaissance et d'es- time .pour ,M. 1abbe Delsuc dont les valeurs sont aussi," nécessaires dans celfe p~r<?lsse que I~s v~ntus sont édifi~nte~, n'ont pu se dispenser de rendre Oô ce jeune MInistre et de,1 Eglise et de laJustice 1hommage quLlui est dû. Ils .o~t r~garde comme un aCJe iud1çieux. ['obtention d'un"e faveur dont [vsqu'à pré- sent Il n a eu gue fa promesse.de JvIM. les administrateurs de "Isle de France En consé"9uenc?1 ,dans. 10 séance tenue par lV'M. les citoyens le iour, d'hier, .ils ont S~f la ~ot;on d un, de leu~~" membres, arrêté qu1i,1 ,Vous serait fè:üt une adresse mes- Sieurs, a 1effet de vous pner de,solliciter de MM, de Cossigny et Dup4Y, la. pen- Sion de } 000 livres, accordée a tous les MM: les eccléSiastiques dessêrvant dans les paroisses de cette colonie,. Bertrand Bibliographie ;<E:~1e~ts de Morale,.d: Pl,~litique:t de Législation rédigés par M.l'abbé Delsuc, principal du collège de l'Isle de a eumon, pour serVIr a instructIOn des élèves dudit collège», 1796 Sources • A. Toussaint, Printing in the Mascarene islands fram 1767 ta 1810 • M. Serviable/K. Técher, Histoire de la Presse à la Réunion, 1991, coll. Indigotier Illustration: apP8feillithographique ':" Charles DESBASSAYNS 28 octobre 1782 - 5 juillet 1863 Président du Conseil Général Président de la Chambre d'Agriculture Charles-André, cinquième et dernier fils d'Henri-Paulin Panon Desbassayns et d'Ombline Gonneau-Montbrun naquit à St-Poulie 28 octobre 1782. A sept ans, en décembre 1789, il part avec son frère Joseph, ses sœurs Marie et Mélanie el son père pour la France pour poursuivre ses études. Ils arrivent en pleine Révolution et vivent d'incroyables aventures dans un pays endeuillé par les exactions. Il retourne à Bourbon en 1792. En 1797, il part avec son frère, Henry-Charles (dit Montbrun) - le second fils après Julien - en Amérique. Il étudie à Boston pendanl que son aîné s'occupe des clients de son père et y vend du café et du coton bourbonnais. En septembre 1802, il rentre à Bourbon après une pause à Paris. Il apprend tardivement la mort de son père. Dans l'île natale, il se préoccupe de la vie de l'habitation gérée par sa mère et de la vie politique. il part à l'Isle de France pour y épouser le 21 janvier 1808 louise-Sophie labauve d'Arifat. Il a 26 ans et la nouvelle rnariée tout juste 15 ans. Trois filles apporte- ront rires et bonheur au foyer. A leur retour, le couple s'installe dans une habitation à la Rivière des Pluies, siluée entre la Ravine des Figues et la Ravine du Bras-Sec. Mais il fait de fréquents déplacements à St-Gilles-Ies-Hauts pour aider et conseiller sa mère. II s'engage pleinement dans la vie publique. Il est nommé membre du comité consultatif d'agriculture et de commerce de Bourbon en 1820 et conseiller colonial à partir du 23 octobre 1826. En 1825, il est fait chevalier de la Légion d'Honneur. Elu conseiller rnunicipal de Ste-Marie en 1854, il devient conseiller général du même canton l'année suivante. En 1856, il devient président du Conseil Général. Il est également le prernier président de la Chambre d'Agriculture en 1854. Mais Charles Desbassayns est surloul connu comme le pionnier de la révolution sucrière. A la fin de la période anglaise, il crée une sucrerie moderne au Chaudron. Grâce à lui, Bourbon qui se lance dans l'aventure du sucre va rapidement combler le retard d'avec Maurice. Après de longs mois d'étude et de docurnentation, il fail fabriquer à londres des moulins à manèges verticaux par la firme Henkell et Dubuisson. Il envoie en stage à 53
  • 28. DESBASSAYNS Charles ~aurice, M. Boucot, maÎtre maçon pour réaliser fourneaux et cheminée puis un c arretler pour appr,endre la technique mauricienne du charroi et du dr~ssa e des maux de trOit. Il a~elrore de ses deniers la voie d'accès entre le Chaudron ~ la dtehStDenlsdPofurbevacuer le sucre. Il encourage Wetzell le chimiste à perfectionner les ec niques e a fleatlon. Il,fit venir le pre,mière pompe à vapeur moderne de la firme anglaise Fawalt et Presto l :ndustne sucrrere bourbonnaise était née. En 1860 il est fait off" d 1 l' . n. d Honneur. Il meurt le 5 juillet 1863. ' ICier e a eglon Source C. de Villèle, Archives de Bourbon, St-Denis, janvier 1984, Illustration: Charles Desbassayns (A. Roussin, Album de la Réunion) 54 Joseph DESBASSAYNS 26 février 1780 - 17 avril 1850 Scientifique Né à St-Paul le 26 février 1780, joseph est le quatrième fils d'Henri-Paulin Panon Desbassayns et d'Ombline Gonneau-Montbrun. En décembre 1789, il part pour des études en France avec son père, son frère Charles et ses soeurs Marie et Mélanie. Ils y arrivent en pleine tourmente révolutionnaire. Contraint de retourner aux Îles en 1793, joseph s'accommode mal de la vie coloniale et veut compléter sa formation. Il pari aux Etats-Unis où il apprend l'anglais «qu'il parla toujours avec une grande facilité" et retourne en France. Il revient dans l'Île à la fin de 1803 avec les premières pintades qu'il acclimatera. A la mort de son père qui avait fait fortune dans le coton, joseph s'installe à Ste-Marie et épouse en 1808 Elizabeth Pajot, soeur de son beau-frère. Il se lance dans une nouvelle grande culture: le maïs. Vers la fin de 1812, il fait l'acquisition de l'habitation Le Grand Hozier à Ste-Suzanne, agrandie peu après par l'achat de la propriété contiguë des Grinne. Elle deviendra le modèle de l'habitation sucrière; car l'Ile Bourbon, grâce à la conquête anglaise, peut se lancer dans la production de sucre longtemps dévolue à l'Isle de France exclusive- ment. En matière de plantation de la canne et de fabrication du sucre, l'Ile Bourbon est à la pointe de la technologie mondiale. Et on le doit en grande partie aux expériences agro-industrielles de joseph Desbassayns. Il met au point un mode d'assolement triennal pour la canne qui fera longtemps autorité. Il installe, comme son frère Charles au Chaudron, une pompe à vapeur pour actionner un moulin sucrier armé de cylindres hori- zontaux. Mais seule la maladie pouvait entamer son enthousiasme et sa curiosité scientifique. Privé totalement de ses membres inférieurs «avant qu'il eût affeint ses quarante ons", il continua de travailler néanmoins en palanquin pour le triomphe de «/0 culture savante". Pourtant, épuisé, il dut se résigner à partir pour la France pour raison de santé. Il meurt à Paris le 17 avril 1850. Sa fille, Madame la Vicomtesse Jurien, fera imprimer, à sa mémoire, un Guide du Cultivateur. 55
  • 29. 1 1 1;' DESBASSAYNS Joseph LAFETEDE LA FEDE f 'J?dS;ph t . De.s'lbassa.YMns'dbiren" ieune encore, a assisté eri 17.90. à la fête de.la e era 'on. a vu , e a eyrand d' 1 . '1 f ' de crÎer ':, Vive la, nation' J Nobles par~l:s ~UT~!~~i~~f~I~~ re,usé,energlquemenf fanafion, à couvrir de slnÎstres pro',ets 1Ses sentiments Bourbo p o. r une sorte de Pdro- t .,' "d' . ' d ' nnrens ne se sont u P res 8, )tOmC:Is,... eme~fdls, elt, anger ou obstacle qU'ils fussent, selon les temps. il ne renot guere SOUCI e es cacher . cette fixité sur . t b' 1 Y,DUS Paimez mieux, rare en notre te~ps a été un de~elr~~~nsa'',clio en net °d stmatio~, si tere». 1 s e son carac- Elie Pajol, 1868 Bibliographie Guide du Cultivateur Source Elie Pajot in Album de ['ne de la Réunion, St-Denis, Roussin, 1868 Illustration: Joseph Desbassayns (A. Roussin, Album de la Réunion) 56 Hombeline DESBASSAYNS (née GONNEAU) 3 iuillet 1755 - 4 février 1846 Propriétaire Chef d'entreprise Marie-Anne-Thérèse-Hombeline Idite Omblinel, fille de Julien Gonneau- Montbrun et de Marie-Thérèse léger-Dessablons, est née le 3 juillet 1755. Sa mère meurt "en couches» et elle restera fille unique malgré le remariage de son père, Elle est confiée dans un premier temps à une parente - Madame Hoareau - et elle est élevée par une nourrice noire, Madeleine, qu'elle va considérer comme sa véritable mère. Certains vont même affirmer par la suite qu'elle est fille d'esclave, Son père se Ioncera comme un forcené dans le travail et va se constituer ainsi un patrimoine considérable: 200 esclaves et plusieurs habitations, Après le remariage de son père avec Barbe Gertrude léger, cousine de sa première femme, Ombline regagne le domicile paternel. la riche héritière épouse le 28 mars 1770 son voisin, Henry-Paulin Panon-Desbassayns, Il a 38 ans et elle en a 15. les époux s'unissent pour le meilleur car, en 1789, Ombline et Henry-Paulin sont à la tête de la plus riche propriété de l'Île. le couple aura neuf enfants qui auront tous un sort enviable: Julien dit Desbassayns l'aÎné devint Inspecteur des Finances et se fixa en 1815 dans sa propriété du Bréau dans l'Yonne; Henri dit Montbrun fut contrôleur général des Finances dans le Doubs, Philippe dit Richemont épousa une anglaise IEglée Fulcrande Mourguel et fut l'homme de confiance de Bonaparte dans ses tractations secrètes avec Pitt et l'Angleterre; commissaire ordonna- teur de la marine, il régla le problème constitutionnel de Bourbon à la Restauration. Charles et Joseph seront les pionniers de la révolution industrielle sucrière de Bourbon; le premier sera d'ailleurs président du Conseil Général. Et les quatre filles? Marie épousa Jean-Baptiste Pajot, membre de l'Assemblée Coloniale, Mélanie épousa Joseph de Villèle, chef du gouvernement de la France, Gertrude épousa Jean-Baptiste de Villèle et Sophi'" épousa Auguste Pajol. Henri-Paulin meurt le 19 octobre 1800. la vraie vie de Madame Desbassayns com- mence alors. Elle prend deux décisions: elle ne se remariera pas et elle ne laissera le soin à personne de gérer la propriété Desbassayns. Elle va racheter les parts de ses enfants qu'elle va rajouter en 1801 à la succession de san père. Une femme se trouvait à la tête d'une des plus grosses entreprises agricoles de France. Et avec la nomination de son gendre de Villèle comme chef du gouvernement, le clan Desbassayns-de Villèle se retrouvait à la tête de l'Etal. 57
  • 30. DESBASSAYNS Hombe/ine La veuve riche et puissante a accueilli tous les visiteurs de passage dans l'île; elle leur offrait le gîte et le couvert. A ceux de belle naissance qui voulaient s'établir, elle a offert l'embauche sur ses terres et la main d'une de ses filles. Sa fortune s'est constituée dans un contexte économique et politique difficile: blocus de l'île, cyclones, sécheresses, effondrement de la base caféière, révolution et conquête anglaise. Et son mérite est d'autant plus grand qu'elle a exercé des responsabilités de chef d'entreprise à un moment où la pression sociale et le code civil de Napoléon ren- forçaient l'incapacité civile des femmes. Sa réussite a reposé sur le système esclavagiste, est-ce pour cela qu'elle a été «démonisée> ? Elle qui croyait plus en l'avenir vivrier de l'île accepta pour le bien commun de subventionner les recherches sucrières de Wetzell. Elle meurt le 4 février 1846 à 18 heures. Deux ans plus tôt, le Pape Grégoire XVI lui adressa une lettre apostolique pour la remercier de son soutien aux missionnaires de Bourbon. Deux ans plus lard, le 20 décembre 1848, les esclaves élaienllibérés ; une page de l'hisloire de l'île élait définilivemenllournée. Enlerrée dans un premier lemps au cirnelière de SI-Paul, ses resles furenl Iransférés en 1866 à la chapelle Poinlue, à SI-Gilles-Ies-Hauls, où elle repose désormais. Cene cha- pelle fui détruile lors du cyclone de 1932 puis reconslruile. Sa pierre lombale fissurée accueille aujourd'hui les visileurs devanl l'aulel. DIABLESSE OUDEUXIEMEFR()VIDENcE' '"""",,~"EJleôVQlt~ésiré,que,sés, prinGîpaux'noirs'I? port~'s~e,ntçi s'O",dei~ièr~':de~~Jre.,:C~èt"" .:hqnneur leur fut disputé par des fils, de bonne fbmille du qùbrlierd" St-fdul.;èet!e '>;rjYdlité si: tou,chante '~e term,ina 'par une trtmsà:t1on :) :'Ie,s ,nbirs,',jal{)ux,dé:,I~ur~,"~f~it~I~:::"": ,r:nèü~ :fouc,:hés~,'~u,~ ,'aussil 'de, ces;morques"de/e?pect',,:èt-'d~attaçh~m~nf,',~,'q:;in:S:E,mlirent, è à,:'p:~:, 9~Erceu~~ci œmpliss~nt ,BD pqrtie ce p[eW,>, dE?vqlr~ §ff ré~~rvoQt"~,:,epx:~mÊlm~;$'; é1elaporterdel'église dU lieu de lasépuli~"".,.. ..<" '.' ......••.. ' .• '. . Source J.B. de Villèle, Notice Biographique sur Mme Desbassayns, St-Denis, Imp. Lahuppe, 1846 Illustration: Ombline Desbassayns (Archives Départementales de la Réunion) 58 Eugène DESBASSAYNS-PANON (Comte de RICHEMONT) 28 mars 1800 - 26 iuin 1859 Gouverneur de Pondichéry Scientifique Fils de Philippe Panon-Desbassayns, cornle de Richemonl, e,t de Jeanne-E~lée Fulcrande Mourgue. Eugène naquil à Paris le 28 mars 1800. Son ~ere, fulur Inlen anl de Bourbon, est un des fils de la célèbre Ombline Desbassayns el d Henri-Paulin Panon Desbassayns. Comme son père, Eugène sera gouverneur de Pondichéry du 19 juin 1826 au 2 août 1828. Il succéda au gouvernorat du comte du Puy. Sous son mandat plUSieurs reallsa: lions sonl à souligner: 10 fondalion d'une léproserie pour laquelle, d SOUScrl~,t personn~ lemenl 10 000 francs et la création du collège colonial. Ce college Inslalle le 26 aoul 1826 abrita une stalue d'Eugène Panon Desbassayns. Comme son père Eugène s'inveslira dans le développement de l'éducalion des ,jeunes. Il fit venir de Bou;bon Irois religieuses des Sœurs de Sijoseph de Cluny pou~ creer une école graluile el un pensionnat pour les jeunes filles. Sœur Xavier-Tronc aln, s~ur Séraphine Ducordeau et soeur Dorothée Chevrière quillèrent Salnl-Denls le 22 oelo re 1826 et arrivèrenl à Pondichéry en lanvler 1827. Des «ateliers de charité', une bibliolhèque, des ateli~rs publics et des filalures" un Jardin Botanique el des essais d'acclimatalion de la canne a sucre furenl egalement es,~uvres du gouverneur d'Eugène Panon Desbassayns. Il épousa le 10 IUIn 1829 a arlS, Alhenaïs Dupont. Il renonça à la vie administralive pour se consacrer à l'étud~ de la chimie 'dt de 110 phy- sique. Il mit au point une technique qui p~rmil de découvrir 1azole nitrique ans es so s au les engrais el inventa la soudure aulogene. Il eulla douleur de perdre son épouse en 1848. Il mo~rut à Paris le 26 juin 1859. 59