1. Timide
Ce matin dans le train , Isolé dans la foule Ciel rouge sur le quai
Je pense à ces avenirs Je pense à ce désir Je pense à ce beau geste
Que l’on jette à la fin Qu’on vous jette aux yeux Qu’elle a jetée au loin
A la dernière gare Le long des trajectoires A sa dernière gare
Des histoires érotiques Ces amours commerciales Cet adieu pathétique
Avec cette femme Avec des femmes Avec cette femme
Que je ne connais pas Qui n’existent pas Pour qui je n’existe pas
Cultiver en secret Ces femmes de papier Et mon pauvre secret
Au bout d’un beau regret Partout sur le trajet Qui roule en long regrets
Au bout d’un peu d’espoir Me jettent le même sort Qui roule en long soupirs
Cultiver en secret Ces femmes de papier Et mon pauvre secret
Comme elles sont jolies Brûlants d’amours faciles Comme il était petit
Ces éphémères histoires Pour récupérer l’or Tant qu’il n’a rien su dire
Que l’on jette à la fin Les cœurs immobiles Son cœur sur le quai
Sur les quais du hasard Coincés dans leurs transports S’éloigne
Timide Timide
A peine ai-je osé J’n’ai jamais vraiment su
Poser les yeux sur elle Quand et comment dire je t’aime.
Je rêve milles caresses J’éprouve mille tristesses
Plus agiles et légères De ne rien savoir dire
Que le battement d’une aile Au moment qu’il faudrait
Timide Timide
Le temps du baiser passe Combien de baisers passent
Et mes lèvres amers Où ta chanson se meurt
Se ferment sur mon île aux portes des palais
2. L’Electropop
Mais pourquoi , a-ton tant d’mal à s’engager !?
Mes idéaux sont dépassés !
Je suis à l'ère d'l'éléctro pop
Par des envies sophistiquées que je n’avais pas
Des téléphones qui font bip
soupçonné.
Et des femmes nonos tout en os
Qui vendent des voitures par millions.
Nous sommes à l’heure de l’Europe
Des milliers de millions de tutututures
Un supermarché qui s’agrippe
De tutures de voitures à foison, quelle circulation !
Aux derniers raisins d’une grappe
Qui nous appartenait pas vraiment.
Je vis au temps des solitudes
Des milliers de millions de sentiments divergents sur
On pari on projette on tabule sur mes habitudes
l’argent
Pour m’refiler des platitudes
Qu’on devrait engranger, quelle belle avancée !
Remis au nouveau goût du jour.
C’est la saison des vendanges
Mais pourquoi, a-ton tant d’mal à s’affirmer ?!
On voit tomber comme des anges
Mes idéaux sont dépassés !
Les oiseaux ivres du pétrole
Par des envies sophistiquées que je n’avais pas
Dont on se saoule depuis cent ans.
soupçonné.
Mais pourquoi, a-ton tant d’mal à s’aimer !?
Nous sommes dans la désillusion
Mes idéaux sont dépassés !
D'une illusion jamais vécue
Mes opinions manipulées matraquées déclassées écrasées
Mai 68 a bien maigri c'est plus qu'un string et des
Mes questions simplifiées suscitées orchestrées
chansons.
Il nous reste quoi ?
Des milliers de millions de sons de sons de chansons
La liberté du capitale
samplées à foisons, quelle circulation !
Toute nue sur son grand cheval
Y'a du vent et des étoiles
Je suis issu d’une génération
La liberté du capitale
Rêvassante indécise d’ascension tapisser de télévision
S'en va au centre commercial
Qui ne croit plus aux solutions
Acquérir un monde idéal
Qui ne croit plus aux révolutions
La liberté est en cavale
Qui ne pense plus qu’à graver son nom
La liberté d'épinale
Comme on fait l’histoire des prisons.
La liberté est en cavale
La liberté est en cavale
3. Ta chanson
Tu voudrais avoir ta chanson
Mais sur quel rythme et sur quel ton ?
Le quotidien ne rime à rien
Et le bonheur en va et vient
Se joue au rythme des saisons
Il n’y a qu’un vers à ta chanson :
Tu es mon amie tu es mon amour tu es le beau temps
Tu voudrais avoir ta chanson
Mais de quoi parlera-t-elle donc ?
Je n’ai envie de presque rien
Sinon de t’entendre demain
A l’ombre douce de ma maison
Fredonner l’air de cette chanson :
Tu es mon avenir tu es mon amour tu es le bon temps
Si j’écrivais cette chanson
Que cela nous apportera-t-on ?
Le jour ou tu lâche ma main
Je reprends la plume et le vin
Pour je n’sais quelle mauvaise raison
Il n’y a qu’un verbe à mes chansons :
Tuer mes amies tuer mes amours et tuer le temps
FRANCART
4. Des Ailes (Francart)
D'abord j’ai eu des bras
Au bout des bras des mains Et un beau jour j’ai eu un coeur
Au bout des mains des trucs fragiles Au bout du cœur d’l amour
Des choses douces et très utiles Au bout d’lamour des perspectives
Des mamans des cuillères des pots ça y est j’avais r’trouvé mes ailes
Dl’la confiture… et des bouilloires Premier survol des étoiles
Et moi qui voulait tout avoir Suspendu au battement des cils
Y fallait plus toucher à rien ! D’une fille qui pour la première fois,
La première fois qu’j ai eu des mains M’a dit « mon dieu, c’que t’es collant ! »
La 1ere fois qu’jai eu un cœur.
Et puis j’ai eu des jambes
Au bout des jambes des pieds Alors d’un coup j’ai eu des yeux
Au bout des pieds des courses folles Au bout des yeux, des larmes
Je me voyais déjà des ailes. Au bout des larmes, rien n’allait plus
Je volais par dessus les grilles Les illusions se sont perdues
Et la grisaille de l’école Dans le dédale d’une poésie
Et moi qui voulais tant tout voir Qu’aurait voulu m’garder pour soi
Fallait déja se t’nir tranquille ! Dans ces bras de mélancolies
La 1ere fois qu’j’ai eu des ailes Tout l’monde m 'as dit «ça sert à quoi».
La 1ere fois qu’j’ai eu des larmes
Puis j’ai eu toute ma tête
Au bout de la tête des cheveux Alors j’ai refait mes comptes
Au bout des cheveux du vent des rêves Au bout du compte y avait rien d’plus
Assis sur le bord de la grève Et au bout du rien j’ai eu 30 ans
Je me grisais de pourquoi Et pleins de souvenirs dedans.
Et c’est la pour la première fois Les femmes qu’on a jamais eut
Qu’j’me suis dis au fond c’est quoi Les rêves qu’on a pas vécus
Au fond c’est quoi être heureux ? Et les questions irrésolues
La 1ere fois qu’j’ai eu des rêves On s’dit qu’au fond c’est rien qu’du vent.
Du vent pour battre des ailes.
5. Adolescent
Je suis adolescent
De mon canapé en éponge Je suis adolescent
S’échappent des images La tristesse est si douce
De cuisses roses qui bougent Elle prends tout son temps
Et moi je suis son client
Je suis adolescent
Milles et une Emmanuelles Je suis adolescent
Font tout autour de moi Je fais mes armes d’amants
Des bulles de songes ondulants Je ris je pleure
Je mens
J’attends
J’attends
Je suis adolescent
Maigre nerveux et impatient Qu’enfin la poésie s’écarte
Je marche dans les premiers temps
C’est toujours le printemps ! J’étais adolescent
Il m’en aura fallu du temps
Je suis adolescent Pour combler le néant
Le coeur noueux et le ventre en avant
Je chaparde des yeux les jambes Francart
Pour cuisiner mes sentiments
J’attends
6. La Solitude
Soyons sincère au saut du lit
Avec des seins comme des obus
Sitôt c’matin ils étaient là
Pour faire éclater en sanglots
D’un oeil sévère, tous mes soucis.
Les yeux sévère de mes soucis
Tous mes chagrins gras du sourcils
Les gros chagrins à gros sourcils
Avec leurs trognes d’affreux jojo
Avec leurs trognes de vieux matous
Grognant pour la photographie.
Grognants sur la photomaton
Va falloir se battre bec et ongle
Les couteaux froids d’la solitude
En calculant bien ses angles
Plantés profond dans les rognons
Faut du sang froid d’la précision
Les couteaux froids d’la solitude
Pour s’faire un p’tit bout d’horizon
Aux creux des reins.
Même faux, faits main,
Qui tienne au moins jusqu'à demain
Mais ce soir c’est sûr je s’rais moins seul
J’aurais des mots pleins la gueule
Les couteaux froids d’la solitude
Pour tuer l’temps derrière le mur
Calés sèchement au fond des pognes
A coup de petits mots amers
Les couteaux froids d’la solitude
J’grave un tunnel derrière mon lit
Aux creux des poings
Un aller simple pour l’oubli
Dans l’autobus des habitudes,
Les couteaux froids d’la solitude
Gémeaux à nous l’amour splendide !
Lancés au hasard des strophes
Mon horoscope est au beau fixe.
Les couteaux froids d’la solitude
Les ascendants se mettent en six
Aux creux des riens
Une femme en forme de globe astral
Vénus promise, papier journal.
Francart
7. Plus je l’aime
Plus je l’aime
Plus j’ai envie d’elle.
Plus j’ai envie d’elle
Pus elle s’aime.
Plus elle s’aime,
Moins elle a besoin de moi.
Moins elle a besoin de moi,
Moins elle m’aime.
Moins elle m’aime
Moins j’ai envie d’elle.
Moins j’ai envie d’elle,
Moins elle s’aime.
Moins elle s’aime
Plus elle a besoin de moi.
Plus elle a besoin de moi,
Plus je l’aime.
Mais bon dieu que faut-il faire
Que faut-il faire pour satisfaire
Les cœurs d’aujourd’hui ?
FRANCART
8. C'est fini. Pour en découvrir pleins d'autres, venez nous voir en concert !
A bientôt