An interesting experiment to bring a poetry workshop in a prison For us who have lived in the mythology of Johnny Cash and San Quentin, and all his songs and work about and in prisons there is nothing strange about that But what happens afterward? The inmates get some satisfaction in their work, writing poetry and singing, slam or whatever it may be, but what’s next after their prison term? No reason to reject the experiment but a follow-up action is necessary to know what these men – and it is only men – have become or will become when they get out of the railings, out of the cage. We are not all Johnny Cash, are we?
Since this operation was sponsored by Alliance Française, it would nice to know what kind of follow-up work this Alliance Française is going to perform. The responsibility cannot be the poet’s. But it is interesting to be confirmed one more time that there are many ways for prison inmates to reform. One element is not taken into account. 98% of the population is Sunni Muslims. What is the impact on such an experiment? What does Islam bring to the experiment that would otherwise not be there. Étienne Russias should try to show us this dimension, since, as far as I know, he is a standard young man educated in the Christian traditions, maybe not the religion, but the traditions definitely like being christened, being buried religiously, being married religiously. How did he deal with a 98 percent Muslim group? How many Muslims were taking part, among the inmates and among the workshop workers?
But that’s the beginning of the intelligent globalization we need, a globalization that is founded on differences and not some westernized homogenization.
2. ÉTIENNE RUSSIAS – SAMY YASSINE
CHANTELAUZE – NOS GRILLES –
L’IRE DE L’OURS ÉDITIONS – 2022
Titre provocateur. Comment pouvons-nous avoir des grilles dans nos vies. Nous sommes libres comme
des oiseaux, y compris pour mourir en hiver de froid, ou du COVD. Mais écoutez un peu la voix qui danse
derrière cette conviction et qui te dit, « Idiot que tu es, les grilles sont partout. Les grilles du jardin du
Luxembourg et du Sénat, les grilles du jardin des Tuileries, les grilles des campus de Vincennes Saint Denis
ou de Paris Dauphine. Partout je vous dis. »
Mais ce sont des grilles protectrices, que diable !
« Ah ! Vraiment ! Mais que dire des grilles dans nos vies qui déterminent de quel côté d’une limite nous
sommes ? Limite raciale, limite mentale, limite d’éducation, limite sexuelle ou limite d’âge. N’est pas femme
qui veut, ni homme d’ailleurs. N’est pas jeune qui voudrait bien encore l’être, ni vieux d’ailleurs pour les gens
pressés dans la vie. »
Alors je décolore mes nuits blanches, s’agit de mon être,
L’histoire d’un homme concret forme celles de tous les hommes honnêtes
À combien de nos rêves avons-nous tourné le dos ?
L’avenir est une note de musique, un do.
Rêver, c’est beau. (page 50 selon mon décompte)
Mais découvrir la vie de ceux que les grilles rendent invisibles ? D’abord accepter de les voir, de les
entendre, de les traduire en simple langage humain, certains diront poétique. Laissons à nos mot la liberté
de divaguer, de crapahuter, d’errer à la recherche et à la rencontre de l’autre, des autres. Le pluriel n’est pas
innocent. Avec un seul autre et en isolement la rencontre peut-être profonde et pleine d’inspiration. Jusqu’où
oserons-nous lui et moi aller. On assume comme le fait l’auteur que l’autre est un mâle. Jusqu’à
probablement ne jamais aller plus loin que l’insignifiant, bien que troublant et sans avenir, comme Moffie
enfermé en 1981 dans l’armée blanche de défense de l’apartheid. Mais dès qu’il y a des témoins, on
s’enferme dans des grilles plus épaisses encore que les grilles des prisons de haute sécurité, et tout se
renferme dans les nuits blanches et qui ne son bien sûr pas de couleur, sinon à la marge. La marge du
souvenir, la marge du rêve.
Dans ma chambre,
Les étoiles de Koki reprennent la plume
Et leur bruit berce les enfers.
Je donne la parole au noir
Qui me permet de tout voir.
Les possibles, oui.
Je suis seul mais plusieurs
Car demain est une poésie. (page 98 selon mon décompte)
3. Les grilles de la nuit et de la solitude enfermées dans une chambre permettent enfin de voir les visages
des autres, mais derrière ces grilles, derrière les grilles de la prison. Mais c’est inimagiblement frustrant et
enthousiasmant. Frustrant qu’ion ne puisse emporter avec nous que des images qu’on va rêver dans la nuit,
mais enthousiasmant si nous avons laissé un peu d’espoir d’un jour sortir de ces grilles et faire œuvre de
vie.
J’ai vu enfin des visages derrière les grilles,
Le blanc des sourires
Et la beauté devant les yeux.
J’ai levé ce matin les miennes
Nous les avons effacées
Nos grilles
Elles sont là mes images.
Nos grilles sont le sourire d’un bandana rose fluo.
Le sourire d’un homme sous le genou d’un autre homme.
La beauté pour le barbe grise.
Nos grilles. (page 71 selon mon décompte)
Mais pensez un peu et essayer d’imaginer ce que cet homme sous le genou d’un autre homme peut
bien être ? Un George Floyd local sous le genou d’un cerbère ? ou une rixe de prison par trop souvent trop
fréquente ? Ou simplement le sourire du prisonnier sous le genou de la peine de prison décidée par le juge ?
Douze mois de prison ferme,
Si je pouvais bénéficier des remises de peine
Ça me serait convenable
J’ai perdu l’appétit du goût de la vie. (page 67 selon mon décompte)
Si ce groupe Semer en Territoire passe près de chez vous, allez les écouter et dites-vous bien que la
poésie n’est qu’un cri tenu longtemps prisonnier au fond de votre tripe et qui soudain un jour se libère et
illumine tout votre environnement. Certains esprits scatologiques parlent de dysenterie poétique. L’ennui
pour ces esprits chagrins c’est que ce déferlement poétique est libératoire, cathartique, même s’il ne libère
pas le poète de la prison où il croupit. Demandez à Apollinaire ce qu’il en pense de son amitié douteuse
avec Géry Pierét qui vola la Joconde et la recéla chez Apollinaire.
Le soleil filtre à travers
Les vitres
4. Ses rayons font sur mes vers
Les pitres
Et dansent sur le papier
J’écoute
Quelqu’un qui frappe du pied
La voûte (youtube.com/watch?v=03OL0Pk5uA0)
Mais le même sentiment de vide total d’Apollinaire se retrouve page 30 :
Mes mots se sont échappés.
Je marche sur les océans pour trouver les jetées.
Mais rien n’y fait.
Mes idées se sont envolées sur les plantes.
[…] Les idées se sont échappées.
Fermer les yeux, penser au passé.
Aucune idée ne me parvient. (page 30 selon mon décompte)
Mais le déplacement jusqu’aux Comores en vaut la peine pour un bon vieux séjour de vacances dans
une prison avec grille tout autour ou village de vacances avec plein de grilles protectrices de ces touristes
par rapport à la population qu’on dira un peu barbare. J’ai conscience que j’ai pris pour l’essentiel le recueil
dans le sens rétrograde, mais cela me semble correspondre au projet de pénétrer une prison pour découvrir
l’inconscient des prisonniers, en sachant que de toute façon ce n’est pas pour durer.
5. Dr. Jacques COULARDEAU
ENGLISH VERSION
Provocative title. How can we have railings or grids in our lives? We are as free as birds, which includes
the freedom to die in winter from cold, or COVID. But listen to the voice that dances behind this conviction
and tells you, “Idiot that you are, the gates are everywhere. The gates of the Luxembourg Gardens and the
Senate, the gates of the Tuileries Gardens, and the gates of the Vincennes Saint-Denis or Paris Dauphine
campuses. Everywhere I tell you. »
But these are protective railings more than grids, what the hell!
“Ah! Really! But what about the railings in our lives that determine which side of a boundary we are on?
Racial limit, mental limit, education limit, sexual limit, or age limit. No one can be a woman just because they
want to, nor be a man for that matter. No one is young who would still like to be, nor old for people in a hurry
to grow up in life. »
So, I discolor my white sleepless nights, it’s my business after all,
The story of a concrete man forms those of all honest men
How many of our dreams have we turned our backs on?
The future is a musical note, a C.
Dreaming is beautiful. (page 50 by my count)
But discover the lives of those whom the railings or grids make invisible? First agree to see them, to
hear them, to translate them into simple human language, some would say poetic. Let us give our words the
freedom to wander, to ruck-march, to roam in search of and meet the other, the others. The plural is not
innocent. With just one other and in isolation the encounter can be profound and full of inspiration. How far
will he and I dare to go? I assume, as the author does, that the other is a male. Until probably never going
further than the insignificant, although disturbing and without future, like Moffie locked up in 1981 in the white
army defending apartheid. But as soon as there are witnesses, we lock ourselves up within railings even
thicker than the railings of maximum-security prisons, and everything is boxed up in sleepless nights which of
course have no color, except in the margin. The margin of memory, the margin of dreams.
6. In my room,
The stars of Koki take up their pen again
And their noise rocks the Hades and Hell.
I give voice to the black darkness
Which allows me to see everything.
The possibilities, yes.
I am alone but many
Because tomorrow is poetry. (page 98 according to my count)
The railings of the night and solitude, locked in a room, finally allow us to see the faces of others, but
behind these bars, behind the prison bars. But it’s unimaginably frustrating and exciting. Frustrating that we
can only take along with us images that we will dream of in the night, but exciting if we have left behind us a
little hope of one day getting out of these railings and being creative in life.
I finally saw faces behind the railings,
White smiles
And the beauty before the eyes.
I raised my railings this morning
We erased them
Our railings, grids, and bars
These are my images.
Our railings are the smile of a fluorescent pink bandana.
The smile of a man under the knee of another man.
The beauty of a gray beard.
Our railings. (page 71 according to my count)
But think a little and try to imagine who this man under another man's knee could possibly be. A local
George Floyd under the knee of a Cerberus? Or a prison brawl that is too often too frequent? Or simply the
smile of the prisoner under the knee of the prison sentence decided by the judge?
7. Twelve months in prison,
If I could benefit from sentence reductions
It would be suitable for me
I lost my appetite for the taste of life. (page 67 according to my count)
If this group Semer en Territoire passes near you, go listen to them and tell yourself that poetry is only a
cry held prisoner for a long time in the depths of your gut and which suddenly, one day, is freed and
illuminates your entire environment. Some scatological minds speak of poetic dysentery. The trouble for
these unhappy souls is that this poetic surge is liberating, and cathartic, even if it does not free the poet from
the prison in which he languishes. Ask Apollinaire what he thinks of his dubious friendship with Géry Pierét
who stole the Mona Lisa in 1911 and concealed it at Apollinaire’s.
The sun filters through
The windows
Its rays frolic on my verses
Like clowns
And dance on paper
I listen
Someone who stamps their foot
On the vault (youtube.com/watch?v=03OL0Pk5uA0)
But the same feeling of total emptiness experienced by Apollinaire is found on page 30:
My words escaped.
I walk the oceans to find the piers.
But nothing happens.
My ideas alighted on plants.
[…] My ideas escaped.
I close my eyes; I think about the past.
No idea comes to me. (page 30 by my count)
But the trip to the Comoros is worth it for a good old holiday stay in a prison with guarding railings all
around, or a holiday village with lots of guarding railings protecting these tourists from the population which
8. we would say is a little barbaric. I am aware that I have essentially taken the collection in a retrograde
direction, but it seems to me to correspond to the project of penetrating a prison to discover the unconscious
of the prisoners, knowing that in any case, it is not going to last.
Dr. Jacques COULARDEAU