1. Ultime appel à la repentance : l’Eglise sonne la trompette, levons-nous pour faire la volonté de Dieu
Le Conseil de l’Apostolat des Laïcs Catholiques du Congo suit avec une attention particulière et soutenue
le développement de la situation sociopolitique du pays. Les événements de ces derniers jours, marqués
sur le plan sécuritaire par l’abject massacre de Casques bleus dans la région de Beni et sur le plan
politique par la révision forcée de la loi électorale, suscitent interrogations et inquiétudes.
Où va le Congo ? Il ne sert à rien - et c’est même irresponsable - de se voiler la face. Inexorablement, la
République démocratique du Congo s’éloigne de la voie de la paix. Même la perspective d’avoir les
élections en 2018 s’éloigne. Le calendrier électoral publié par la CENI ne sera pas respecté. Et s’il
advenait que tôt ou tard, des élections soient organisées dans ce cadre, elles ne seront ni transparentes ni
libres. De ce fait, elles ne pourront en aucune manière générée la paix et la cohésion nationale.
C’est à juste titre que l’Eglise sonne la trompette. Congolaises et Congolais, levons-nous. Vu de notre
position humaine, sans l’éclairage de la Parole de Dieu, il n’y a qu’une issue à la crise qui frappe cette
Nation : c’est la déflagration et l’implosion du pays. Ou, à défaut, c’est la persistance de la violence dans
laquelle nous sommes empêtrés depuis près de 25 ans. En effet, il est illusoire de penser bâtir la paix sur
la base de la ruse, de la corruption, de l’arrogance, des intimidations et de l’injustice instituées comme
mode de gouvernement et stratégies de lutte politique.
Que devons-nous faire ? La solution à la crise du pays est entre nos mains. Ses prémisses ont même été
énoncées en 2013 par le Président de la République aux Concertations nationales lorsqu’il affirmait :
« L’émergence de la République démocratique du Congo exige que là où il sert la République chacun
de nous s’améliore. C'est à un changement profond que nous sommes individuellement et
collectivement appelés : changement de mentalités, de méthodes et de comportement».
Cet appel du chef de l’Etat, resté lettre morte, est le même que celui lancé par le Pape François en 2016
lorsqu’il appelle la classe politique à écouter la voie de la conscience. C’est cela que, dans toutes les
confessions religieuses, plusieurs humbles serviteurs de Dieu entendent du Seigneur qui appelle la Nation
à la Repentance.
L’heure a maintenant sonné de passer à l’action pour sauver le pays et poser les fondements du leadership
que cette Nation doit assumer pour le bien de l’humanité toute entière. Il nous faut bâtir notre pays avec
Dieu. La question est simple : sommes-nous oui ou non prêts à prendre cette direction ? Il faudrait
tout naturellement que les gens sachent de quoi devons-nous nous repentir, comment le faire
concrètement et avec quelle conséquence. Cette voie, simple en apparence, ridicule et rétrograde pour
certains, est très exigeante. Elle demande la foi et la ferme conviction que non seulement Dieu intervient
dans la vie de la Nation mais aussi que ce n’est que Lui qui sauve les humbles en désarmant les puissants.
Voie de la miséricorde, elle aboutit au pardon que le monde n’aime pas et ne tolère pas. Et, pour engager
la Nation sur cette voie, il est indispensable que le Chef de l’Etat et les Animateurs des Institutions de la
République soient d’accord et répondent clairement et publiquement à l’interrogation : pour ou contre ?
C’est dans cette optique qu’il faut lire et comprendre l’insistance et la détermination de la CENCO qui
demande au chef de l’Etat de dire publiquement qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession. Car,
pour le Président de la République, l’acte essentiel de repentance en ce qui le concerne c’est de respecter
et faire respecter, sans malice ni atermoiement la Constitution dans laquelle est invoquée le Nom du
Seigneur. Ainsi que se justifie l’action engagée par le Comité laïc de coordination qui appelle à une
marche le 31 décembre. Ce type d’actions, expression légitime d’un ras-le-bol ne pourront s’arrêter que si
le chef de l’Etat prend le courage de revenir sur la voie qu’il avait lui-même indiquée pour sortir le pays
de la crise.
2. C’est maintenant l’heure de la repentance.
Fait à Kinshasa, le 22 décembre 2017
Crispin NLANDA IBANDA
Président
Le temps de la repentance