1. «SudOuest»etvous
Lundi16novembre2020 SUD OUEST
S
ilepremierconfinementavait
rendu les Français accros au
sport en ligne, ce deuxième
roundestunpeuplusduràavaler.
Marre de voir des écrans toute la
journée… Heureusement, en face,
l’offres’estprofessionnalisée,etden-
sifiée, histoire de motiver les trou-
pes.
De fait, il en va de la survie des
clubs de sport et de yoga… « Au
printemps, nous avons repoussé
la validité des abonnements de
troismois»,exposeAgnèsCasson-
net, fondatrice et responsable du
studio bordelais Yoga With You.
«Maisaveccettedeuxièmeferme-
ture,lasituationestentraindede-
venir critique », poursuit la gé-
rante. Même son de cloche chez
YogaBikram,centredeyogachaud
à Bordeaux. « Toute la filière est
dans une position très précaire »,
regrette son fondateur Alain Ca-
det.Alors,lesdifférentscentresde
pratique ont organisé leur survie
et sorti l’artillerie lourde. Chacun
àsamanière.
LestudiosurZoom
Rester fidèle à son studio ? C’est
possibledanslaquasi-totalitédes
cas. Mais finis les cours gratuits,
l’offre en ligne est payante, selon
des modalités
variables. La
plupart du
temps,entarifs
réduitsparrap-
port aux séan-
ces en présen-
tiel. « Nous
avons moins
d’élèves sur In-
ternet, mais
ceux qui sont
restés sont
dansunbonétatd’esprit,ilsvien-
nentsefairedubienavecleyogaet
nousexprimentaussileursolida-
rité»,constateAgnèsCassonnet.
Et ils ne sont pas déçus : le stu-
diodiffuseaussiuneoffreenrichie,
avecdessessionsdebien-êtreplus
générales, comme la série sur « la
gestiondustress»enneuf semai-
nes. Au passage, quoique sur
Zoom,ilestrassurantdesuivreses
cours habituels, avec un profes-
seurquiconnaîttoutesnosfragili-
tés, et de se raccrocher à son sou-
rire.
« Bien sûr, ce n’est pas la même
chosequ’enprésentiel»,maisàla
guerrecommeàlaguerre.Etcette
« parenthèse enchantée est d’au-
tant plus importante que le taux
de télésalariés en dépression est
considérable », appuie la respon-
sable,quisouffleuneidéeauxpa-
trons d’entreprise : « Pourquoi ne
proposez-vouspasquelquesséan-
ces de yoga aux employés entre
deux réunions de travail ? Nous
sommes équipés pour les assu-
rer!»
L’unionfaitlaforce
Pour mieux survivre à la crise, le
gérant de la salle de yoga Bikram,
Alain Cadet, a pris une autre op-
tion : l’union. Ainsi, il a rassemblé
cinqstudiosdeyogachaud,àHos-
segor, Paris et Marseille, leurs en-
seignants et leurs élèves. Ensem-
ble,ilsforment«unegrandecom-
munauté », mutualisant les
moyens, les plannings et leur
«énergie».Résultat:32coursheb-
domadaires,intégrantdenouvel-
lespratiques,commelepilatesin-
ferno,leyinyoga,oulevinyasa.Ce
qui, d’une certaine façon, com-
pensel’absencedechaleur(ladis-
ciplinesedéroulehabituellement
dans une salle chauffée à 40 °C).
Là encore, des tarifs spéciaux ont
étémisenplace:50%moinscher.
Déjà,leschiffresdefréquentation
remontent.Réconfortant.
Suruneplateforme
Les plateformes de sport et bien-
être n’ont pas attendu le confine-
ment pour dispenser des cours à
distance. En plus du présentiel.
Mais avec la crise, certaines,
BIEN-ÊTRE Pour motiver les élèves et tenter de survivre,
les cours et plateformes diversifient l’offre en ligne, jouent
la carte des tarifs doux et mutualisent leur énergie
Les clubs
de yoga sortent
l’artillerie lourde
«Cette
parenthèse
enchantéeest
d’autantplus
importante
queletauxde
télésalariésen
dépressionest
considérable»
Aude Ferbos
a.ferbos@sudouest.fr
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2. SUD OUEST Lundi16novembre2020
comme Urban sports club don-
nent la possibilité de mettre
l’abonnement en pause, en cas
d’allergie au virtuel. « Cependant,
notre objectif reste de promou-
voirl’activitéphysique,etdesoute-
nirlesprofessionnelsdelafilière»,
défend Flavie Lefèvre. Alors, pour
fidéliser ses abonnés, la structure
achoisidemusclersoncatalogue
live : avec plus de 800 cours heb-
domadaires dans des disciplines
allantduyogaàlasophrologieen
passant par le bootcamp, ou la
danse, dans six pays, et cinq lan-
gues, difficile de faire plus com-
plet.
«Celacréeuneroutineaussidi-
versifiée qu’en club », résume Fla-
vie Lefèvre. Résultat, le site an-
nonce 75 % de clients en plus sur
l’offreenligne…
Certaines plateformes proposent des cours filmés dans des
pays et langues différents pour multiplier l’offre en ligne.PHOTO AFP
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