Growth and production performance of tade mullet, Liza tade (Forsskal, 1775) ...
Le défi de l'eau AgroParisTech Paris 2012
1. Le défi de l’eau :
vers de nouvelles frontières
Alain Vidal
CGIAR Challenge Program on Water and Food
AgroParisTech
Paris, 23 novembre 2012
2. Crise de l’eau, crise alimentaire
et résilience
La situation dans 10 grands bassins
De quelle rareté parle-t-on ?
La sécurité alimentaire en crise
Quels liens avec la crise de l’eau ?
Pouvons-nous surmonter la crise?
Le pari de l’intensification durable et des agro-écosystèmes
« Pour transformer le Monde, le sage commence par
résoudre le problème de l’Eau »
Lao Tze
2
7. Water, food and poverty analyzed in 10 basins
1,5 milliard d’habitants
50% des « très pauvres » < 1€/j
Niger
8. Que se passe-t-il réellement dans
les bassins ?
Croissance démographique
Un déterminant majeur
Rareté de l’eau
Une importance limitée
Risques liés à l’eau et variabilité climatique
Un défi pour les investissements futurs
Défaillance des institutions
Une productivité insuffisamment exploitée
8
14. La rareté de l’eau est moins
influente qu’on ne le croit
GNI vs Water
50,000
40,000
30,000
20,000
10,000
G
N
P
p
a
c
$
)
(
/
I
0
-500 0 500 1000 1500 2000 2500
-10,000
Water availability (m3/cap)
World Bank, 2007
14
20. La productivité de l’eau reste très
faible dans la plupart des régions
WP (estimated potential / typically 1-2 kg/m3)
YR
IGB
Mekong
Nile
Limpopo
Volta Niger
22. Agriculture
contribution to GDP
(%) ....Problems...
lity tion
abi ula re
n er
Vul Pop essu & er s
pr trial Pow nce
us a n e
Ind rb fer ts to
dif ea
U nds r ability
Th in
ma
de su sta
Gross National Income
23. Agriculture
contribution to GDP
(%) ... Solutions
Basics need
Meeting urgent
ort
demand growth Emerging need for
pp n sustainability
c su ectio
asi ot
B ity
& Pr ctiv
du ase
Pro cre ing
in uild nce
B ie
Increasing Role for re sil
Institutions Providing basics Big invest in agric.
Protecting existing support Resource-sharing & protection Benefit-sharing (trading)
Invest in agricultural basics Developing pathways out of Demand management
farming Supply-chain management
Gross National Income
24. Aurait-on oublié le principal ?
3 milliards de pauvres
<2,5$US/j
2 milliards souffrent de
malnutrition
1 milliard souffre de la faim
<1,25$US/j
75% sont des ruraux pauvres
Lutter contre la faim
commence par réduire la
pauvreté rurale
24
25. La sécurité alimentaire en crise
« Rien de nouveau sous le soleil »
Des causes économiques et sociétales
Le changement climatique
Le lien avec la crise de l’eau
La sécurité alimentaire est assurée « quand toutes les
personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et
physiquement accès à une alimentation suffisante, sûre et
nutritive, qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs
préférences alimentaires pour leur permettre de mener une vie
active et saine”
25 (Sommet mondial de l'alimentation, 1996)
26. Crise alimentaire :
un phénomène nouveau?
Kenya
Sécheresse 1998-2000
2,4 GUS$ de pertes
Rappel !
Toutes les 5 secondes,
un enfant de moins de 10 ans
meurt de faim
26
27. Les causes de la crise alimentaire
mondiale
Des tendances à long terme…
Demande croissante - Augmentation des revenus et
changements de régimes alimentaires, changement climatique,
prix de l’énergie élevés, globalisation et urbanisation
Offre décroissante – Faible croissance des rendements, stocks
bas, chocs sur l’offre de produits
…combinées à de nouveaux effets à court terme qui
exacerbent les tendances à long terme
Spéculation et production d’agrocarburants affectant les
pauvres de façon disproportionnée
Incertitudes dues à l’instabilité économique
27
28. La demande alimentaire devrait
doubler
Combien de céréales devrons-nous produire pour
répondre à la demande croissante ?
La population mondiale augmentera de 50%, mais...
… les modifications des régimes alimentaires devraient
conduire à un doublement de la demande !
28
29. Plus de viande en Chine,
plus de lait en Inde
120
meat consumption
100
Meat
(kg/cap/yr)
80
60
China USA
40
20
0
India
10 100 1000 10000 100000
GDP per capita (2000 constant dollars per year)
milk consumption
120
100
India USA
(kg/cap/yr)
80
60
40
Milk
20
0
China
10 100 1000 10000 100000
GDP per capita (2000 constant dollars per year)
29
31. Effets à long terme du changement
climatique
volution des précipitations de 1990 à 2070-2100
Baisse de production
des principales
cultures en 2050 !
Maïs 16%
Riz 21%
Blé 42%
31
32. Le lien avec la crise de l’eau
2-5L 20-500L 500-3000L
par jour Par jour Par Kg
Un régime végétarien consomme 2000 L/jour
Un régime à base de viande nourrie au grain 5000 L/jour
32
33. La demande en eau pour l’alimentation
augmente avec le PNB
Lundqvist 2008
GDP US$/cap/yr
33
34. 30 à 40% de notre alimentation -
donc de l’eau agricole - est gaspillée
35. Pouvons-nous surmonter la crise ?
La réponse selon les limites planétaires
Le pari de l’intensification durable (et) des
agro-écosystèmes
Quelques messages à emporter…
35
36. Une mesure de la finitude environnementale :
les « limites planétaires » (Rockström et al., 2009)
36
37. Une mesure de la finitude environnementale :
les « limites planétaires » (Rockström et al., 2009)
37
38. Que disent les limites planétaires ?
Notre agriculture actuelle peut-elle rester en deçà des
limites planétaires d’ici 2050 ?
Puits de CO2 (limite à 350 ppm)
Limite des rejets d’azote et de phosphore
Arrêt de la réduction de la biodiversité
Augmentation marginale de la consommation en eau
Faudra-t-il développer de nouveaux modes de
consommation alimentaire ?
38
39. Il y a assez d’eau pour couvrir nos
besoins, mais nous la gérons mal !
Une intensification durable
Au-delà de la productivité
Un partage equitable des
risques et des bénéfices
Un meilleur équilibre entre
acteurs et des solutions
“gagnant-gagnant”
Une évolution des institutions actrices de l’eau
Une approche intégrée pour éviter la fragmentation des
politiques et des décisions
40. Comment partager les bénéfices
de l’eau ?
Dépasser le partage de l’eau
Allouer l’eau aux usages
les plus profitables socialement
et économiquement
Des expériences réussies dans les
bassins andins (trust funds),
mais aussi des échecs
40
41. Partager les bénéfices
plutôt que les ressources
Turton (2008) en Afrique australe
Stock limité (jeu à somme nulle)
Flux dans l’espace et le temps
(jeu à somme positive)
Un « panier d’options » pour générer
des bénéfices
41
44. Soif d’énergie mais faim de poisson…
Un bassin riche en eau
La pêche fournit 50-80% des
protéines animales pour
60 millions d’habitants et MRC, 2010
50% du revenu des ruraux
Pêche et sécurité
alimentaire menacées
par les discontinuités dues
aux grands barrages
hydroélectriques
45. Comment faire co-exister durablement
pêche et production d’énergie ?
Techniques et pratiques de
gestion de l’eau améliorant les
bénéfices des communautés
riveraines
Systèmes riz-poisson
Recréation de zones humides
dans les réservoirs
46. Dialogue et partage des bénéfices
Dialogues multi-acteurs
montrant les faiblesses
institutionnelles dans la mise en
oeuvre des règlementations
Valeurs patrimoniales
pour les producteurs
d’énergie et les
communautés
48. A l’aval – là où la préoccupation
environnementale a émergé
Zones humides
d’altitude (paramo)
dégradées par
monoculture de
patate et
surpâturage
Eutrophication et
assèchement du Lac de
Fuquene (à l’aval)
49. Restauration des services
écosystémiques amont et aval
Qualité de l’eau et
services écosystémiques
Paramo restauré du Lac de Fuquene
grâce à l’agriculture amélioés
de conservation
(rotation
avoine/patate)
49
50. Mécanismes de changement
Annual net income: Conservation
2,183/ha agriculture and
paramo
restoration
Revolving fund credit: Farmers‘ supported by
+180 farmers /year insufficient gain
and risk revolving fund
aversion
Potato cropping, S
grazing pressure,
degradation of paramo
Annual net income:
US$ 1,870/ha
52. Le bassin du Limpopo : rareté de
l’eau, inégalités et jeux de pouvoir
Une forte pression du 2005 Rainfall 1998-2008
changement climatique
sur les ressources en eau
Des politiques de l’eau
élaborées mais non
mises en œuvre
Des marchés défaillants et de fortes
inégalités accentuant la pauvreté
De jeux de pouvoir toujours
importants (minéraux)
53. Les plateformes d’innovation: un cercle
vertueux pour sortir de la pauvreté
Marchés locaux
Responsabilisation des
produteurs (50% de
femmes), meilleure
gestion des pâturages
remplaçant 15$US par
chèvre de fourrage
Elevage amélioré:
60$US / chèvre
150$US par an Sécheresses récurrentes
Mortalité 10%
variabilité climatique
croissante, faible
connection aux marchés
Maïs pluvial : 16$US par exploitation
Elevage: 30$US par an – mortalité 20%
55. Soyez des révolutionnaires !
N’opposez plus agriculture et environnement
Soyez des humanistes avant d’être des ingénieur(e)s ou des
scientifiques
Intensifiez la production agricole, mais considérez avant tout
la réalité des sociétés et des écosystèmes qui soutiennent
cette production
Nourrissez la planète plutôt que sauver les banques
55
56. Sachez pour qui vous travaillez
Répondre aux
besoins spécifiques
des différentes
catégories de
producteurs
Du “soit… soit”
au “et… et”
Source: FAO
56
59. Références et liens
Challenge Program on Water and Food (CPWF)
www.waterandfood.org
Stockholm Resilience Center
www.stockholmresilience.org
The World Bank
www.worldbank.org
World Development Report 2007 on Agriculture
Food and Agriculture Organization of the UN (FAO)
www.fao.org
International Water Management Institute (IWMI)
www.iwmi.org
Comprehensive Assessment on Water and Agriculture
International Food Policy Research Institute (IFPRI)
www.ifpri.org
59
60. Crédits Photo
Challenge Program on Water and Food
The World Bank
International Water Management Institute
International Crops Research Institute for the Semi-
Arid Tropics
WorldFish Center
Arte
60
Notes de l'éditeur
Comparing the performance of agricultural systems between river basins, based on the production in kg per m 3 of water consumed or water productivity . With few exceptions, water productivity of cereals is very low (between 0.2 and 0.5 kg/m 3 ). Efficient farmers achieve water productivity of 2.0 kg/m 3 , but in most basins it is only a fraction of this level.
----- Notes de la réunion (01/10/12 11:45) ----- Accessibilité aux ressources
La crise de 2008 Les denrées alimentaires constituent un nouveau « casino » Face à la crise financière, les spéculateurs et « hedge funds » se sont tournés vers les denrées alimentaires Les prix alimentaires ont augmenté très fortement et affecté en premier les pauvres : en 2008-09, le nombre de personnes souffrant de faim est passé de 920 à 1000 millions (FAO) Conséquences des crises économique et financière Ralentissement temporaire de l’augmentation de la demande alimentaire, baisse des prix alimentaires – mais trop bas pour agriculteurs Baisse des revenus et salaires, et accroissement de la dette des petits propriétaires, se traduisant par un baisse des investissements agricoles Que seront les prix alimentaires demain ? Latest research from IFPRI predicts that without action by 2050 food prices could rise by up to 131% for maize; 78 % for rice, and 67% wheat
Dernier cycle glaciaire de 18 O (un indicateur de température) et événements sélectionnés de l ’ histoire / préhistoire. L ’ Holocène = les 10 000 dernières années. Extrait et adapté de Young et Stephen(2009)
Estimation de l ’ évolution quantitative des variables de contrôle pour 7 limites planétaires de l ’ ère préindustrielle à nos jours. Le nonagone intérieur (vert) représente l ’ espace de sécurité opérant avec des niveaux de limites proposés comme ses contours externes. L ’ extension radiale pour chaque limite donne une estimation de la position actuelle des variables de contrôle. Les points montrent la trajectoire récente estimée (1950->aujourd ’ hui) de chaque variable de contrôle. Pour la perte de la biodiversité, le niveau limite actuel estimé de 100 extinctions et plus (en millions d ’ espèces et par an) a dépassé l ’ espace disponible sur la figure. Le changement climatique, l'acidification océanique, l'épuisement d'ozone stratosphérique, le changement d'utilisation des sols, l'utilisation d'eau douce et l'interférence avec le cycle de phosphore ont des limites définies par l'état d'une variable (respectivement : concentration de CO2 atmosphérique, état de saturation d’aragonite et concentration d'ozone stratosphérique, pourcentage de terres cultivées, utilisation annuelle mondiale d'eau douce, Phosphore accumulé dans les océans) Les autres variables de contrôle, la perte de biodiversité, l’état biogéochimique lié à l'interférence humaine avec le cycle de l’azote, sont définis par les taux de changement pour chaque variable de contrôle respective (des extinctions par million d'espèces par an, le taux de N 2 prélevé dans l'atmosphère pour l'utilisation humaine).
Huge potential to continue to increase production in areas where levels are currently low, if proper access to water and markets is given to communities. This, in turn, could create the right incentives for 'sustainable intensification ’ . There is a need to go beyond concepts of 'transfers', such as Payment for Environmental Service schemes, to more nuanced agreements that promote collaboration and 'win-win' situations where benefits are shared between different groups. Benefits (and risks) need to be shared in order for all of the diverse actor groups that make up society to be able to develop. While globally there is enough water to sustain human development and environmental needs, water-related conflicts will continue if we do not manage our resources well. A radical reform of how water is managed and used is necessary. This includes reform of the institutions that govern water resources . For the most part, there is a complete fragmentation of how water is managed amongst different actors, and even countries, where the water needs of different sectors—agriculture, industry, environment, mining—are considered separately, rather than as interrelated and interdependent. Institutions must develop a holistic approach to address the issues of unequal development that lead to unequal sharing of resources and benefits.
Partage de l ’ eau = jeu à somme nulle Partage des bénéfices = jeu à somme positive Raisons de l ’ échec des PES (Jarvis, 2009) Haut taux d ’ échecs de PES, quoique l ’ Amérique Latine reste un banc d ’ essais Attentes irréalisables des PES Manque d ’ équité dans le partage de bénéfices Des structures de gestion peu dotées ou inapropriées Seulement un petit impact perçu en termes de bénéfices des PES Risques de conflits augmentés
IWRM (90s) -> BSM Sadoff & Grey (2002) Bénéfices “ pour ” la rivière (ex, amélioration de la qualité de l ’ eau, protection environnementale, etc.) Bénéfices “ de ” la rivière (ex, hydro-électricité, irrigation, etc.) Bénéfices “ grâce ” à la rivière (ex, risque de conflits réduit, nourriture et sécurité augmentées, etc.) Bénéfices “ au delà de ” la rivière (ex, intégration de marchés, bénéfices du commerce régional, etc.) Un changement de paradigme proposé / Sadoff & Grey (2002)
The Fuquene Lake collects the water of the Rio Ubate, about 150 km North of Bogota, capital of Colombia.. Communities managing a range of high altitude Andean production systems including multiple cropping and livestock (from about 2000 to 3500 masl) affect the water quality by producing high levels of sediments along with Nitrates and Phosphates that are deposited in the lake. This has deteriorated extensively the lake accelerating its eutrophication and therefore, reducing the surface covered by water. The downstream municipalities, whose aqueducts depend partially or totally on waters from the Suarez River, which begins at the outlet of the lake, and navigators are concerned about the future of the lake..
Agriculture and cattle raising have degraded the ecosystem specially the paramo (the high Andean alpine-like ecological zone, composed of high altitude wetlands) because of the expansion of the agricultural frontier. Changing from traditional agriculture methods to conservation agriculture, especially for potato production, was selected as a mechanism to decrease the sediment and nutrient flows.Research findings showed that conservation agriculture practices have contributed to restore paramos soils, especially those characteristics that determined the original capacity ofbuffering and filtering water in the upstream part of the basin. Moreover, these practices were found to be an extraordinary way to increase the soil carbon stock and to reduce the net greenhouse gas emissions produced by the conventional crop-livestock system.
A new local revolving fund, financed so far by donations from organizations interested on financing activities delivering ecosystem services, has invested in conservation agriculture by upland farmers. Revolving fund is managed directly by farmer ’ s organizations and the technical assistance (to ensure practices are correctly implemented) is provided by the CAR-the environmental authority. Conservation tillage result in an increase in social benefits, but the expected gains will be modest. In the same sense a 17% of increase in net revenues in Fuquene farms could be not enough to overcome the possible aversion to risk of farmers (or other adoption barriers) and to encourage them to make an additional investment to cover initial extra costs of conservation agriculture (ie. cultivation of oat as cover crop). This fact may explain why this practice is not widely adopted in the Fuquene watershed (Currently there are about 1800 ha implementing these practices of 16933 ha under potato production in the watershed. JW mentions that even when interest rates are low most traditional farmers need at least 15- 20% or more advantage to make a change worthwhile (Byerlee et al.) Therefore the revolving fund provides credits to farmers willing to implement conservation tillage in their potato-based production systems, and since 2005 it has incorporated about 180 small farmers every year and now uses the capital of the fund at its maximum capacity.
Long-standing project in Zimbabwe. In Gwanda district, a diverse and active innovation platform has created a strong local market for goats , helping raise the value of one goat from US$10 to $60. The increased value serves as an incentive for farmers to invest in the survival of their goats, by growing their own stock feed, purchasing commercial stock feed and improving rangeland management. The innovation platform has engendered a virtuous cycle, in which farmers ’ self-esteem and confidence has improved and a more biodiverse and productive farming system has emerged. And the system is more resilient than before; the rainwater that falls on the improved production systems is now adding value to the system and water is also saved by the sharp reduction in goat mortality.