3. A l’origine,une annexedes cachotsdu ChâteletA l’origine,une annexedes cachotsdu Châtelet
Depuis le Moyen Age, le Grand Châtelet était la résidence du prévôt de Paris.
Dépositaire de l’autorité royale à Paris, le prévôt était le chef de la police de la ville.
Aussi, le Châtelet disposait de geôles destinées à accueillir les prisonniers.
A proximité de ces cachots, un espace fut dédié à la morgue : C’était là qu’on
gardait les nouveaux prisonniers qui étaient alors surveillé par les gardiens.
Surveiller était un euphémisme, car les prisonniers étaient alors «morgués» : ils
étaient entièrement dévisagés afin que les surveillants fixent dans leur mémoire
leurs traits en cas d’évasion.
Ces lieux étaient aussi appelés la basse geôle.
4. Lamorguefutrapidementdédiéeà l’expositiondescadavrestrouvésLamorguefutrapidementdédiéeà l’expositiondescadavrestrouvés
dansla Seineou dansla rue.dansla Seineou dansla rue.
Comme on peut s’en douter, chaque semaine, de nombreux corps étaient trouvés
sans vie dans Paris, notamment dans la Seine.
Tous ces corps retrouvés furent envoyés à la morgue du Châtelet, lieu dédié à effet
depuis au mois le XIVe siècle.
A certaines périodes, les greffiers du Châtelet pouvaient enregistrer 100 morts en
moins de 4 mois.
5. L’assistanceet les soinspar les sœursde SainteCatherineL’assistanceet les soinspar les sœursde SainteCatherine
Depuis le Moyen Age, les Filles Hospitalières de Sainte
Catherine devaient se charger de ces cadavres : les laver, leur
donner une sépulture.
Commesouvent les corps étaient apportés nus, les religieuses
fournissaientle linge du suaire et payaient le fossoyeur.
En effet, les statuts du couvent de Sainte Catherine leur
imposait cette prise en charge.
Ainsi, depuis le XIe siècle, elles accueillaient les filles sans
maisonet à la recherche d’un toit, et de donner sépultures aux
personnes noyées ou trouvées mortes.
Les corps étaient apportés principalement au cimetière des
Innocents
Religieuse de Sainte Catherine
par Jacques Charles Bar
6. Unendroitsombre,humide...Unendroitsombre,humide...aavecune odeurfortedue auxcorpsenvecune odeurfortedue auxcorpsen
coursde décomposition.coursde décomposition.
Depuis le XIVe siècle, sous la voute, la morgue était un réduit éclairé par une petite
fenêtre pour exposer les corps noyés, qu’on regardait au travers d’une grille.
« C’était une espèce de salle basse où l’on exposait. On avait pratiqué à la porte une
sorte de lucarne où, en se bouchant le nez, on regardait les corps qui étaient
étendus. Ce lieu était rarement vide.
Au bas de l’escalier était la Morgue... Tous les magistrats passaient journellement
devant la Morgue et jamais ils n’ont montré sensibilité ni horreur pour ce
spectacle. » L de Prudhomme en 1807
7. Lescausesde la mortétaienttoujoursrecherchées:Lescausesde la mortétaienttoujoursrecherchées:
Sous l’Ancien Régime, il n’était pas acceptable que les suicides soient impunis.
Aussi, les officiers de la morgue devaient autopsier les corps s’ils ne disposaient pas
de rapport de police.
Après l’exposition des trois jours, les corps étaient inhumés et les vêtements étaient
conservéespar la morgue.
Si le corps était reconnu, la personne qui le récupérait devait s’acquitter des frais de
repêchage et de morgue.
Dans le cas contraire, c’était la police qui payait les morgueurs.
En 1800, ces frais étaient de 15 francs pour le repêchage, 5 pour la visite de l’officier
de santé, de 3 à 5 pour le transport du corps
8. Quelqueshistoiresautourde la morgue:Quelqueshistoiresautourde la morgue:
« A la fin du XVe siècle, le
chirurgien Philippe Roger vint
pendant au moins 4 à 6 ans,
jourset nuits, pour s’être
chargés de corps apportés au
Châtelet et morts noyés ou tués
dans la rue. »
« En 1650, Monsieur du Verney venait à la Morgue pour ses ‘travaux en anatomie’.
Il examinait alors cadavres, issus du gibet, dans les hôpitaux et au Châtelet. »
« En 1658, un hollandaisBeck qui après avoir
commistrois meurtres se suicida.Son corps
fut apporté à la morgue. Il fut salé pour
pouvoirêtre trainé dans la ville et pendu au
Châtelet.
L’ambassadeurd’Hollandeobtint ensuite le
corps en contrepartie d’une amende de 30 000
florinspour les victimes et 10 000 pour le
Châtelet. »
9. Quelqueshistoiresautourde la morgue:Quelqueshistoiresautourde la morgue:
« Gérard Spifame, trésorier de Normandie fut embastillé. Un jour il se suicida en
sautant de la fenêtre. Toutefois, comme ses biens avaient été confisqués, il fut
considérécomme indigent et conduit à la morgue.»
« En 1657, un charretier fut assassiné sur le chemin de Bourg la Reine par un
mousquetaire.Le corps fut trouvé le lendemain par des archets du guet et fut
apporté en charrette à la morgue»
10. Ladestructionde la morguedu ChateletLadestructionde la morguedu Chatelet
En 1804, le dépôt des morts fut déplacé du Châtelet vers une ancienne boucherie
du Marché Neuf.
Sur ordre du préfet de police, la morgue du Châtelet fut alors fermée : on avait
lancé alors la destruction de la forteresse.
Commencée par les geôles en 1802, la démolition du grand bâtiment médiéval fut
achevée en 1808 par les locaux des tribunaux d’instance.
12. HistoiresHistoires--dede--Paris.frParis.fr
Sources bibliographiques :
◦ Maillard Firmin, Recherches historiques et critiques sur la morgue
◦ Maxime Du Camp. La Seine à Paris, les Industries fluviales et la Police du fleuve
Crédits photo : Bibliothèque Nationale de France
http://www.histoires-de-paris.fr/morrgue-du-chatelet/