1. SCÈNE 20 - LA VISITE DE LOUISE AVANT L’EXÉCUTION
Chanson : Eviter les roses
Julien et Louise
Julien Sorel (Côme) - Mathilde de la Mole (Julie Fournier) - Mr Valenod (Patrice Maktav)
Julien :
C’EST FINI
MAIS C’EST AUJOURD’HUI
QUE MA VIE COMMENCE
ET JE BÉNIS LA SENTENCE
QUI M’OUVRE LE CIEL
M’OUVRE LE CIEL
Louise :
MOI JE PRIE
Julien refuse l’appel
Mathilde : Ah ce serpent de Valenod ! Qui m’avait juré
de te sauver, contre son titre de Baron ! Que mon père a
même fait nommer maire de la ville... Mais nous ferons
appel…
Julien : J’ai plaidé coupable, Mathilde.
Mathilde : Et alors ?! J’ai bien senti, avant de m’évanouir,
que toute la salle t’était acquise, après ton magnifique et
stupide discours. Pourquoi ? Pourquoi Julien ? Dis-moi pourquoi
tu ne veux pas vivre.
Julien : Parce que, en ce moment, je me sens le courage de mourir
dignement. Et qui me dit que dans deux mois, après un long séjour
dans ce cachot humide, j’en serai encore capable ?
Pardonne moi Mathilde.
Mathilde se lève.
Mathilde : Geôlier ! Le geôlier arrive et
ouvre la grille du cachot. Mathilde s’arrête
juste avant de sortir du ca-
chot et lui parle sans le regarder.
Mathilde : Il y a quelqu’un qui veut
te voir.
La visite de Louise
Entre Louise. Les deux femmes se re-
gardent sans échanger un mot. Mathilde
et le Geôlier sortent.
Julien (se lève, bouleversé) : Louise !
Louise de Rênal (fébrile, et gardant d’abord ses distances) : Julien... Je
suis venue vous demander, vous supplier de faire appel.
Julien : Vous…? Est ce que vous pardonnerez mon crime infâme ?
Louise de Rênal : Vous pardonner ? Quand c’est moi qui suis cou-
pable ? J’ai été trompée Julien. Manipulée. (elle tombe à genou)
Pardon Julien. Pardonne-moi !
Julien (tombant à genou, ou relevant Louise) : Tu me pardonnes…
Alors je veux mourir demain.
Louise de Rênal : Tu me détestes donc.
Julien : Je t’aime plus que tout au monde. Plus que ma vie.
Elle tombe dans ses bras
Louise de Rênal : Alors tu dois vivre !
Julien : Mais je vis ! Je vis enfin ! Louise, il n’y a pas d’avenir pour nous,
tu le sais. Je n’en veux plus de l’avenir. Je l’échange contre le présent. Cet
instant-là, maintenant, dans tes bras, qui fait que tout en valait la peine.
Ils s’embrassent
Julien : On n’a plus le temps d’avoir peur, plus le temps d’être coupables,
plus le temps d’espérer, juste le le temps de... s’aimer.
2. POUR QUE DANS LA NUIT
TON OMBRE S’AVANCE
QUE CETTE ÉTERNELLE ABSENCE
NOUS OUVRE LES AILES
OUVRE LES AILES
Ensemble :
DANS LES SENTIMENTS QUE L’ON CUEILLE
ÉPOUSER LE DEUIL
ÉVITER LES ROSES
ÉVITER LES ROSES
SANS FLEUR, SANS FARD
SANS QUE LA FIN NOUS SÉPARE
MOURIR D’UN AMOUR QUI OSE
ÉVITER LES ROSES
ÉVITER LES ROSES
SANS FLEURS, SANS FARD
ÉCRIRE DE NOS SANGS L’HISTOIRE
ALLER JUSQU’AU BOUT (FOND) DES CHOSES
ÉVITER LES ROSES
ÉVITER LES ROSES
Julien :
JE PEUX VOIR
DE CE DERNIER SOIR
TOUTES LES COULEURS
CAR EN TOI J’AI LE BONHEUR
DE VIVRE QUAND MÊME
VIVRE QUAND MÊME
Louise :
IL FAUT CROIRE
QUE JE VAIS EN VOIR
DE TOUTES LES DOULEURS
PUISQU’ON M’ARRACHE LE COEUR
POUR VIVRE QUAND MÊME
Livret : Alexandre Bonstein
Mise en scène : François Chouquet/Laurent Seroussi
Auteurs chansons : Zazie/Vincent Baguian
Musiques : William Rousseau/SorelLivret de l’Opéra Rock Le Rouge et le Noir - Au Palace dès le 29 septembre 2016
VIVRE QUAND MÊME
GRAVER DANS NOS CORPS QUI SE MEURENT
LA PASSION DEMEURE
ÉVITER LES ROSES
ÉVITER LES ROSES
SANS FLEUR, SANS FARD
SANS QUE LA FIN NOUS SÉPARE
MOURIR D’UN AMOUR QUI OSE
ÉVITER LES ROSES
ÉVITER LES ROSES
SANS FLEURS, SANS FARD
ÉCRIRE DE NOS SANGS L’HISTOIRE
ALLER JUSQU’AU BOUT (FOND) DES CHOSES
ÉVITER LES ROSES
ÉVITER LES ROSES
ÉVITER LES ROSES
QUE L’AMOUR S’IMPOSE
AUX ÂMES MOROSES
SANS FLEUR, SANS FARD
SANS QUE LA FIN NOUS SÉPARE
MOURIR D’UN AMOUR QUI OSE
ÉVITER LES ROSES
ÉVITER LES ROSES
Mathilde est secrètement témoin de la chanson, et en harmonie par-
fois exprime qu’elle souffre mais accepte l’amour de Julien pour Louise,
puisqu’il est prêt à mourir pour elle. Mathilde s’incline devant un tel
acte d’amour.
3. Ellipse de la nuit: on emmène Julien
À la fin de la chanson de Julien et Louise, on voit par la bascule de lu-
mière que la nuit est passée. C’est le matin de l’exécution de Julien. Il va
calmement à l’échafaud, laissant Louise avec Mathilde.
On entend le bruit du couperet qui tombe.
Chanson : Je vous laisse, hélas
Louise
ENTREVOIR TOUT AU FOND DE NOS COULOIRS
UNE ÉCLAIRCIE
INTERDIT
L’ESPOIR QUE J’AI PERDU SANS T’EN VOULOIR
PREND MA FOLIE
SANS RÉPIT
IL FAUT CROIRE
QUE L’ENFER EST ICI BAS
IL FAUT CROIRE
QU’ON S’ENTERRE AVANT L’AU DELÀ
SI SEULE DANS CE MONDE LÀ
JE N’EXISTE PAS
SI TU MANQUES À CHACUN DE MES PAS
J’ARRIVE ATTENDS MOI
JE LAISSE
HÉLAS
LES NUITS QUI BLESSENT ET LASSENT
LA VIE QUE JE DONNE SOUDAIN M’ABANDONNE
JE LAISSE
J’ENLACE
L’INFINI À LA PLACE
J’ÉTEINS MA DOULEUR
J’ATTEINS LE BONHEUR
ON CROIT QUE JE MEURS
SAVOIR QUE JE VAIS TANT DÉCEVOIR
À CHAQUE INSTANT
FAIRE SEMBLANT
DEVOIR ÉTOUFFER JUSQU’AU DERNIER SOIR
TOUS MES REGRETS
EN SECRETS
IL FAUT CROIRE
QUE LA FIN ME SAUVERA
IL FAUT CROIRE
QUE MA PLACE EST AUPRÈS DE TOI
PUISQUE DANS CE MONDE LÀ
JE N’EXISTE PAS
SI TU MANQUES À CHACUN DE MES PAS
J’ARRIVE ATTENDS MOI
JE LAISSE
HÉLAS
LES NUITS QUI BLESSENT ET LASSENT
LA VIE QUE JE DONNE SOUDAIN M’ABANDONNE
JE LAISSE
J’ENLACE
L’INFINI À LA PLACE
J’ÉTEINS MA DOULEUR
J’ATTEINS LE BONHEUR
ON CROIT QUE JE MEURS
JE LAISSE
HÉLAS
LES NUITS QUI BLESSENT ET LASSENT
LA VIE QUE JE DONNE SOUDAIN M’ABANDONNE
JE LAISSE
J’ENLACE
L’INFINI À LA PLACE
J’ÉTEINS MA SOUFFRANCE
J’ATTEINS TON ABSENCE
J’ÉTREINS LE SILENCE