Les mots « éthique » et « morale » sont en voie de banalisation dans le langage commun car rapportés – galvaudés – en toutes circonstances et parfois en dépit du bon sens. Mais sait-on réellement de quoi l’on parle ? Ethique et morale relèvent-elles d’un même concept ou au contraire existe-t-il des différences entre l’une et l’autre ? Et qu’en est-il du droit ? Autant de questions auxquelles il importe de donner réponse…
La morale et l’éthique… L’une prolonge l’autre et la déconstruit
L’éthique, du grec « ethos » représente la science morale tandis que la morale provient du latin « mores » qui signifie « moeurs ». Et, même si l’une et l’autre visent à une forme d’harmonie, individuelle et collective, on a tort de les confondre. L’éthique naît de la morale dont elle va ensuite interpréter et adapter la règle. C’est en cela qu’elle devient alors une science de la morale. La morale est abrupte dans sa recherche. Elle distingue le juste de l’injuste, le bien du mal. Elle détermine donc les devoirs de la personne envers elle-même et envers le groupe. La règle fixe la conduite à tenir. Cette règle ne saurait être violée sans entraîner une sanction. En cela, on peut rapprocher la morale d’une forme d’idéal. Mais la morale souffre aujourd’hui d’une image « passéiste » pour ne pas dire « démodée ». Elle peut être perçue comme asphyxiante, sclérosante. Aussi lui substitue-t-on, de façon sans doute un peu légère « l’éthique ». Proche de la morale dont elle est une science, l’éthique s’inscrit il est vrai davantage dans une réflexion basée sur la critique des valeurs morales, l’adaptation de ces valeurs aux aspirations et aux besoins d’un groupe. Pour y parvenir, l’éthique présuppose un dialogue raisonnable, « une négociation » entre les différentes personnes qui poursuivent un même but. De ce dialogue naît ensuite une norme, susceptible d’évolution, et c’est cette norme qui constitue alors une éthique. Ainsi, affirmons-le, l’éthique déconstruit la morale, mais ainsi la refonde naturellement.
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Ethique, morale et droit des domaines distinct.
1. ZOOM SUR...
PHILOSOPHIE
Ethique, Morale et Droit : des domaines distinct
Sauv’Garde #l Janvier 2013 Sauv’Garde #l Janvier 2013
12
Bordeaux et le site www.RéussirmaPACES.fr
Quelques lignes pour vous parler du
formidable travail réalisé pendant l’été
par un tuteur, Pierre-Axel DOMI-CILE,
du Tutorat Santé Bordeaux, le site
à destination des futurs ou actuels PACES
http://www.reussirmapaces.fr/
Comment lui est venu en tête ce pro-jet
? Comme beaucoup de futurs P1, un
manque d’informations fiables, précises, de
témoignages... Et l’envie après sa réussite au
concours de faire partager son expérience
au plus grand nombre, de la manière la plus
simple et efficace possible.
Le site repose sur deux piliers principaux.
D’une part, une Foire Aux Questions on
ne peut plus complète et riche, qui répond
à toute question que peut se poser un P1.
D’autre part, une rubrique Témoignages
d’étudiants désormais dans le cursus méde-cine,
pharma, dentaire (...) qui répondent
tous selon la même maquette de questions,
permettant au lecteur de comparer.
L’essentiel des témoignages sont actuelle-ment
de Bordeaux, l’étudiant étant de Bor-deaux,
et étant promu par les assos borde-laises.
Mais on trouve déjà des témoignages
d’autres villes de France, le site se voulant
centré sur la PACES en France et non pas
spécialement sur la PACES bordelaise :
Amiens, Lille, Limoges, Caen, Lyon-Est,
Nancy, Nantes, Nice, Nîmes, Poitiers, Reims,
Strasbourg… Tout étudiant en PACES a
donc la possibilité de s’y retrouver !
A ces deux piliers principaux vient s’ajouter
progressivement une rubrique de suggestion
de méthodes, pour proposer des idées aux
étudiants.
Pierre-Axel est venu présenter sa réalisation
aux deux responsables Tutorat des Carabins
de Bordeaux et à moi-même à la fin de l’été.
Nous n’avons pu être qu’emballés par un tel
projet. Aussi bien dans le fond, très riche, que
dans la forme, site extrêmement bien réalisé,
sobre et efficace, c’est une vraie réussite.
Les Carabins de Bordeaux et le Tutorat ne
pouvaient que soutenir totalement ce travail
d’un de leur tuteur, réalisé dans l’esprit de
nos actions pour les PACES dans un désin-téressement
total, hormis évidemment le fait
de les aider autant que possible.
Notre soutien, et la communication que nous
lui avons fait, a permis d’augmenter consi-dérablement
la fréquentation, et donc le
nombre de témoignages, ainsi que de donner
tout simplement l’envie à l’auteur de conti-nuer
vu l’engouement suscité. Aujourd’hui,
c’est au tour de VieDeCarabin sur Facebook
d’en parler.
Je l’ai accompagné il y a quelques semaines
rencontrer le Vice-Doyen de l’UFR Méde-cine
de Bordeaux, en charge de la PACES,
pour lui présenter le site, lui aussi nous a vi-vement
manifesté son enthousiasme. Le site
a ainsi désormais le soutien officiel de l’Uni-versité
Bordeaux Segalen, et la direction de
la communication envisage de le présenter
au Président de l’Université.
Nous sommes convaincus que ce site peut
être utile au plus grand nombre tant il est de
grande qualité. Je ne peux que vous inviter
à le faire connaître à vos étudiants, que ce
soit pour proposer des témoignages, ou en
profiter en tant que PACES/Futur PACES.
Julien Texier
Vice-Président des Carabins de Bordeaux en charge
de la Communication
es mots « éthique » et « morale » sont
Len voie de banalisation dans le langage
commun car rapportés – galvaudés – en
toutes circonstances et parfois en dépit du bon
sens. Mais sait-on réellement de quoi l’on parle
? Ethique et morale relèvent-elles d’un même
concept ou au contraire existe-t-il des différences
entre l’une et l’autre ? Et qu’en est-il du droit
? Autant de questions auxquelles il importe de
donner réponse…
La morale et l’éthique… L’une
prolonge l’autre et la dé-construit
L’éthique, du grec « ethos » repré-sente
la science morale tandis que la morale
provient du latin « mores » qui signifie «
moeurs ». Et, même si l’une et l’autre visent
à une forme d’harmonie, individuelle et col-lective,
on a tort de les confondre. L’éthique
naît de la morale dont elle va ensuite inter-préter
et adapter la règle. C’est en cela qu’elle
devient alors une science de la morale. La
morale est abrupte dans sa recherche. Elle
distingue le juste de l’injuste, le bien du mal.
Elle détermine donc les devoirs de la per-sonne
envers elle-même et envers le groupe.
La règle fixe la conduite à tenir. Cette règle
ne saurait être violée sans entraîner une sanc-tion.
En cela, on peut rapprocher la morale
d’une forme d’idéal. Mais la morale souffre
aujourd’hui d’une image « passéiste » pour ne
pas dire « démodée ». Elle peut être perçue
comme asphyxiante, sclérosante. Aussi lui
substitue-t-on, de façon sans doute un peu
légère « l’éthique ». Proche de la morale dont
elle est une science, l’éthique s’inscrit il est
vrai davantage dans une réflexion basée sur
la critique des valeurs morales, l’adaptation
de ces valeurs aux aspirations et aux besoins
d’un groupe. Pour y parvenir, l’éthique pré-suppose
un dialogue raisonnable, « une négo-ciation
» entre les différentes personnes qui
poursuivent un même but. De ce dialogue
naît ensuite une norme, susceptible d’évolu-tion,
et c’est cette norme qui constitue alors
une éthique. Ainsi, affirmons-le, l’éthique
déconstruit la morale, mais ainsi la refonde
naturellement.
Le droit est-il une morale, une
éthique… ou n’est-il que le
droit ?
Le droit est constitué d’un en-semble
de règles édictées par une autorité
légitimée. Ces règles s’appliquent à une col-lectivité.
Leur violation induit une sanction.
Le droit vise à protéger, à fluidifier, pacifier
les rapports au sein d’une collectivité, à régler
les conflits… En ce sens n’est-il pas une mo-rale
ou, à tout le moins, ne prend-il pas une
dimension éthique ? Là se situe sans doute le
piège. Certes, le droit peut s’approprier des
pans de morale ou d’éthique ; ceux qui font
consensus dans la société. Mais le droit ne
saurait être une morale et pas davantage une
éthique bien entendu, sauf à faire courir à la
collectivité dont il dessine les règles de fonc-tionnement
un risque puissant de régression.
Imaginons en effet un monde où le droit
deviendrait le parfait miroir de la morale (et
quelle morale ?... celle d’un groupe imposant
sa vision à tous ?) codifiant tout ce qui est
moral et rejetant le reste… Quant à l’éthique,
née nous l’avons vu de la réflexion et du
dialogue, peut-elle être décrétée « d’en haut
», par une minorité d’initiés, les juristes ou
le législateur lui-même ? Quelle formidable
pas en arrière cela serait pour l’intelligence
humaine et la liberté de chacun ! Le droit est
le droit et il doit le rester.
Notre société se caractérise par un
bavardage, « un babillage » devrions-nous
dire de tous les instants. Et l’on parle de tout.
Accablés, nous subissons cette cacophonie.
Pour autant, il importe de veiller au respect
des frontières mais aussi des convergences
propres à des principes aussi décisifs que
ceux abordés dans ce texte. Et laissons le
verbe outrancier contre lequel nous ne pou-vons
rien, se perdre dans son propre vide.
Jean VILANOVA
Juriste
La Médicale
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