1. Le Sexennat démocratique et
la Restauration (1833-1923)
Comment les Espagnols avons-nous tenté de
trouver un régime politique stable?
2. • On nomme « Sexenio Democrático » ou
« Sexenio Revolucionario »
la période de l’Histoire d’Espagne comprise entre
le triomphe du soulèvement révolutionnaire qui
eut lieu en septembre 1868 (« La Gloriosa ») et qui
détrôna la reine Isabelle II et
le pronunciamiento de décembre 1874 qui marqua
le début de la Restauration bourbonienne
3. • Le Sexenio, caractérisé par une conflictualité
sociale et politique exceptionnelle, constitue
un tournant majeur de la vie politique
espagnole. C’est le dernier acte de la
révolution libérale en même temps que
l’échec d’une évolution démocratique de la
monarchie libérale
4. Le Sexennat démocratique (1868-1874)
• Dans cette période se succèdent:
un gouvernement provisoire
une monarchie constitutionnelle
une république:
d’abord fédérale
ensuite centraliste
et finalement présidentialiste.
Il y a aussi une guerre civile dans la péninsule et la première
rébellion de Cuba.
5. Activité politique
• Participation de quatre blocs politiques:
– Unionistes
– Progressistes
– démocrates
– et républicains
• et l’importance d’autres éléments tels que le
mouvement ouvrier qui surgit à cette époque.
6. Le gouvernement provisoire
• Les militaires et les signataires du Pacte d’Ostende forment un
gouvernement provisoire.
• Il se charge de:
– dissoudre les Juntes révolutionnaires
– désarmer les Volontaires de la liberté (la Milice Nationale).
• Serrano (unioniste) assuma la présidence du gouvernement et
Juan Prim (progressiste) le Ministère de la Guerre
• les démocrates furent exclus.
• Le peuple est déçu.
7. Le gouvernement provisoire
• L’élection des Cortès constituantes pour la première fois, au
suffrage universel masculin réservé au plus de 25 ans.
• La participation s’éleva à 70%.
•
Composition politique du Parlement:
Progressistes : 159
Unionistes : 69
Démocrates : 20
Républicains fédéralistes : 69
Républicains unitaires : 2
Carlistes : 18
Libéraux modérés (Cánovas) : 14
8. La Constitution de 1869
• C’est la première constitution démocrate espagnol
• la souveraineté nationale
•
la division des pouvoirs
• et la décentralisation
• Cortès, bicamérales, élues au suffrage universel
• le monarque constitutionnel régnait mais ne gouvernait pas
9. La Monarchie constitutionnelle d’Amédée I
(janvier 1871 jusqu’en février 1873)
• Les prétendants à la Couronne ne manquent pas, mais la recherche
d’un roi approprié résulta plus que problématique pour les Cortès.
• Tout le monde s’accorde pour écarter le fils aîné d’Isabelle II, le
futur Alphonse XII, alors âgé de onze ans.
• On ne veut plus entendre parler des Bourbons.
• Finalement le gagnant est le candidat soutenu par Prim,
Amédée I de Savoie, duc d’Aoste, fils du roi italien Victor Emmanuel
II.
– Le fait d’être le fils de celui qui avait orchestré l’unification italienne en la
basant sur une monarchie constitutionnelle avait joué en sa faveur.
10. La Monarchie constitutionnelle d’Amédée I
(janvier 1871 jusqu’en février 1873)
• Quatre jours avant son arrivée, son principal protecteur, Prim, est
assassiné.
– L’Espagne perdait l´unique intermédiaire entre les forces politiques.
• L’instabilité politique et les dissensions entre les partis au pouvoir se
manifestent.
• il existait une opposition:
– des carlistes, qui avaient pris les armes en 1872
– et des partisans d’Alphonse, le fils d’Isabelle II, dirigés par Cánovas del
Castillo.
• Quant aux républicains, il y avait de la tension entre:
• la voie parlementaire, défendue par Pi y Margall notamment
• et la base insurrectionnelle, plus sensible à l’influence du monde
ouvrier.
11. • Face à cette situation, AMÉDÉE I ABDIQUE le 10 février 1873.
•
Le lendemain, le Congrès des députés et le Sénat réunis en
assemblée nationale proclament la RÉPUBLIQUE à une forte
majorité.
• La plupart des parlementaires se sont résignés :
après l’échec de la monarchie constitutionnelle, ils constatent
que la République est la seule formule possible
mais le mot même de République fait peur ; pour beaucoup il
est devenu synonyme de subversion.
12. La Première République espagnole
(1873-1874)
• La nouveauté la plus importante dans la vie parlementaire de
cette époque était l’apparition du républicanisme, dont
l’idéologie dérive du libéralisme démocrate :
le suffrage universel
la nécessité de réformes sociales
la séparation de l’Église et de l’État.
13. La Première République espagnole
(1873-1874)
• Il existe deux tendances principales:
D’une part, les unitaires: administration centraliste.
Les fédéraux: l’Espagne comme une fédération basée sur un pacte
d’Etats régionaux historiques.
A leur tour, ils se divisent en:
bénévoles: suiveurs de Pi y Margall, acceptent la légalité et
refusent l’insurrection armée
et intransigeants: partisans de la violence et de l’insurrection pour
obtenir l’Etat Fédéral. Leur leader fut José María Orense.
14. Deux tendances dans la Première République:
Les unitaires: administration centraliste.
Menés par Castelar
ils sont globalement plus conservateurs dans leurs idées politiques et
sociales,
ils veulent instaurer une République conservatrice qui rassure les possédants.
Les fédéraux: l’Espagne comme une fédération basée sur un pacte
d’Etats régionaux historiques.
la République est une promesse de libération:
elle signifie liberté syndicale
protection sociale
droits des ouvriers
cession de la terre à ceux qui la travaillent…
Ils se divisent en:
bénévoles: suiveurs de Pi y Margall, acceptent la légalité et
refusent l’insurrection armée
et intransigeants: partisans de la violence et de l’insurrection pour
obtenir l’Etat Fédéral. Leur leader fut José María Orense.
15. La fin de la Première République espagnole (1873-1874)
•
Le 3 janvier le général Pavía, capitaine général de Madrid, fait un coup d’Etat.
•
Au commandement d’un groupe de la Garde civile il occupe le Parlement et
dissout les Cortes.
•
Le gouvernement et la présidence de la République tombèrent dans les mains
du général Serrano.
•
La stratégie de Cánovas del Castillo, en revanche, réunisse de nombreux
secteurs élitaires grâce au soutien financier des commerçants de Cuba.
•
Le manifeste de Sandhurst, en décembre 1874, proclamait les intentions
d’Alphonse de Bourbon.
•
Le 31, le pronunciamiento du général Martinez Campos à Sagunte exauça ses
vœux.
16. La Restauration monarchique
(1874-1823).
Quel système politique est-il mis en place pour stabiliser
l’Espagne après l’échec de la première expérience
démocratique ?
Comment expliquer l’effondrement de ce système ?
17. Les bases du nouveau système politique.
Alphonse XII (1874-1885)
«…ni dejaré de ser buen español ni, como todos mis antepasados, buen católico, ni, como
hombre del siglo, verdaderamente liberal» (Manifeste de Sandhurst, 1/12/1874)
18. La Restauration
•
la période de l’histoire d’Espagne qui commence avec l’avènement du fils
d’Isabelle II, Alphonse XII, en 1875.
•
Les historiens hésitent sur la date qui en marque la fin.
Faut-il aller jusqu’à la proclamation de la II e République, en 1931?
ou bien s’arrêter en 1923, à la dictature du général Primo de Rivera
ou encore en 1902, lorsque commence le règne personnel d’Alphonse
XIII?
Quelle que soit la date choisie, il faut constater l’importance de l’année
1917 : le système politique mis en place en 1875 se révèle incapable de
faire face aux problèmes qui s’accumulent depuis le début du siècle.
20. La Restauration
• Se caractérise par une certaine stabilité institutionnelle
– la Constitution de 1876 a fonctionné jusqu’en 1923 (bien que restant
théoriquement en vigueur jusqu’en 1931) : jamais aucune autre n’avait duré
aussi longtemps.
• Dans les vingt premières années de la Restauration, la vie politique
est assez calme.
• Les deux grands partis, assez proches l’un de l’autre, réalisent une
œuvre législative importante.
• Régime conservateur et d’ordre, libéral sans être démocratique.
• Les principaux piliers du régime furent la Couronne, l’armée, la
nouvelle constitution de 1876, un jeu politique fondé sur son
maintien à l’écart de la foule, les trames caciquiles et, finalement,
21. La Restauration
• Les principaux piliers du régime sont:
la Couronne
l’armée
la nouvelle constitution de 1876
un jeu politique fondé sur son maintien à l’écart de la foule
les trames caciquiles (le caciquisme suppose la passivité et
l’indifférence du corps électoral).
et, finalement, l’alternance des partis dynastiques.
22. Chronologhie 1875 – 1923
• 1874 29 décembre. Pronunciamiento de Martinez Campos. Retour
des Bourbons.
• 1876
30 juin. Constitution inspirée par Antonio Cánovas.
• 1879
Fondation à Madrid du premier groupe socialiste.
• 1880
23 mai. Création du Parti libéral fusionniste par Sagasta.
• 1881 10 février. Sagasta succède à Cánovas à la tête du
gouvernement. Début du turno.
• 1885 25 novembre. Mort d’Alphonse XII. Régence de Marie Christine.
Pacte du Pardo.
23. Chronologhie 1875 – 1923
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
1888. Création de l’UGT.
1890 26 juin. Suffrage universel masculin.
1895 Fondation du Parti nationaliste basque par Sabino Arana.
1897 8 août. Assassinat de Cánovas par un anarchiste italien.
1898. Guerre hispano-américaine à Cuba.
1902. 17 mai. Majorité d’Alphonse XIII.
1909 21-31 juillet. « Semaine tragique » de Barcelone.
1911 Création de la CNT.
1917 Août. Vague de grèves réprimée par l’armée.
1918- 1920 « Triennat bolchevique ». Grèves et violences
insurrectionnelles.
• 1921 Désastre militaire d’Annual, au Maroc.
• 1923 (13 sept.) Coup d’État de Primo de Rivera, au pouvoir jusqu’au
30 janvier 1930.
25. La Constitution de 1876
•
est un compromis entre celle de 1845 et celle de 1869.
– libertés individuelles (liberté d’expression, de réunion,
d’association…
– la souveraineté partagée entre la Couronne et les Cortes.
• Le roi conserve:
– l’inviolabilité personnelle
– le pouvoir législatif en union avec les Cortès
– le pouvoir de sanctionner, de promulguer et de faire
exécuter les lois
– Le roi est désigné comme chef suprême des armées
( Cánovas y tient de façon à marquer la rupture avec
l’époque précédente, quand les militaires intervenaient
constamment dans le débat politique).
– Les Cortès sont formées de deux chambres:
– le Congrès et Le Sénat
26. Martínez Campos
Bipartisme et alternance au pouvoir:
•L’accord se traduisait par un encasillado
(la grille des sièges à pourvoir et des
candidats à faire élire) acceptable pour tous
les participants.
33. À partir de 1895
• les révoltes coloniales
• l’assassinat de Cánovas par un anarchiste
• et plus encore le désastre de 1898 sont le
point final à cette relative tranquillité
• et suscitent une vague de découragement.
41. L´oposition à la Restauration
• Les carlistes
• Les républicains
• Les mouvements nationalistes (ou
régionalistes)
• Le mouvement ouvrier
42. L´oposition à la Restauration
• Les carlistes:
• Après 1876, le carlisme devient une force d’opposition
parmi d’autres, capable néanmoins de mobiliser des
milliers d’électeurs.
• Beaucoup de sympathisants carlistes ont renoncé à la lutte
armée et se sont intégrés dans les partis de droite
classique, sauf en Navarre où la Communion
traditionaliste conserve des positions solides.
43. Don Jaime de Borbón
Vázquez de Mella
Ramón Nocedal
Les oppositions : le carlisme et
les droites extrêmes
44. L´oposition à la Restauration
• Les républicains:
• Vers la fin du siècle, les républicains commencent à attirer vers eux
beaucoup de ceux qui:
dans les classes moyennes
et parmi les intellectuels
se détournent des partis gouvernementaux, incapables de
s’attaquer aux problèmes de fond et de moderniser l’Espagne.
45. L´oposition à la Restauration
• Les mouvements nationalistes (ou régionalistes)
Le nationalisme catalan prend forme entre 1885 et 1917:
Une bourgeoisie industrielle aspire à disposer d’un État, et, se voyant
refuser la direction de l’État espagnol lui-même, se replie sur
l’exigence d’une organisation régionale politiquement autonome.
Le Pays Basque:
Le nationalisme basque est, dès le début, une réponse passéiste aux
changements survenus au Pays basque durant la phase de
modernisation de la région à la faveur de la révolution industrielle
51. au Liceu (1893)
contre Cánovas (1897)
contre Martínez Campos en 1893
C.N.T.
Procession du Corpus (1896)
contre
Canalejas
(1912)
Les oppositions : le mouvement ouvrier, la mouvance anarchiste
Pestaña
Seguí
Peiró
54. Décadence progressive de la Restauration. Causes:
• La crise agraire
• le retard industriel
• le fonctionnement et les vices du régime
• l’apparition d’un mouvement ouvrier divisé entre socialistes
et anarchistes
• les revendications autonomistes de la Catalogne secouent le
pays
• Fin: dictature de Miguel Primo de Rivera en 1923.
55. La chute du système de la Restauration (1917-1923).
57. Un climat de forte conflictualité sociale : un contexte troublé
58. Blas Infante
Un climat de forte conflictualité sociale : une série de mouvements sociaux
59. Attentat contre Dato
Un climat de
forte
conflictualité
sociale : la
radicalisation
des
antagonismes
Los Solidarios
60. Vers le putsch (1918-1923)
• L’évolution de la crise politique : dix gouvernements se succèdent à
cette période, dont plusieurs de concentration.
• Le « Triennat bolchevique ».
– Agitation populaire
– Violence en Catalogne et en Andalousie
– Risque permanent de révolte paysanne.
• 1921 : L’armée espagnole subit le terrible revers d’Annual qui coûte
la vie à plusieurs milliers de soldats du contingent.
• Les républicains et les socialistes exigent des responsabilités au
gouvernent et même au roi.
61. Vers le putsch (1918-1923)
• Finalement, une commission parlementaire de recherche des
responsabilités est crée.
• S’accentue la radicalisation du nationalisme catalan, avec
l’apparition d’un catalanisme de gauche (Maciá, Companys)
proche des républicaines.
• Le 13 septembre 1923 Miguel Primo de Rivera, Capitaine
Général de la Catalogne, se proclame chef d’un Directoire
militaire reconnu aussitôt par le roi, sans que personne ne
songe à défendre le régime de la Restauration qui ne faisait
plus que se survivre à lui-même.
62. L’impact de la crise marocaine
Général Picasso
Primo de Rivera