1. Mardi 19 février 2008
Recherche éthique / conso-environnement 002
Texte du document COMEST fourth session 23-25 mars 2005
Session sur l'éthique environnementale pages 15 à 17
Mr James Peter Kimmins – Professeur d'écologie forestière à l'Université de Colombie Britannique et
membre de la COMEST et Mr Saksit Tridech – Secrétaire député permanent du Ministère des
sciences et de la technologie en Thailande. Mr Kimmins pense que la relation entre la nature sauvage
et l'éthique environnementale est floue. La perception des risques de disparition des espèces est
relativement moderne. Alors que l'on admet la valeur de la nature sauvage, l'être humain perçoit
volontiers la gestion des espaces naturels comme durable et saine. En réalité ces lieux ont peu à voir
avec le système écologique original. Il y a une corrélation entre chaque éco système et le
développement humain. L'issue des la surexploitation est difficile à prévoir, ici dans le cas de la
Colombie britannique. Nous avons tendance à juger visuellement, mais cela ne reflète pas la
durabilité de cette gestion de l'environnement. L'éthique de la nature est en lien avec l'expérience du
plaisir des gens sains, du romantisme et des valeurs culturelles.
Mr Saksit – relève que l'éthique de l'environnement est relativement jeune et qu'elle a toujours fait
partie de nos vies. Nous sentons l'impact de ce que nous avons fait et nous devenons inquiets. Une
évaluation de l'impact est relativement compliquée. Alors que la terre exprime quelque chose, nous
constatons qu'au sujet des clones et des organismes génétiquement modifiés nous n'avons pas établis
suffisamment de protocoles et de règles pour sauvegarder notre environnement comme le laissait
croire le protocole de Kyoto. Nous devons changer nos habitudes pour être amical avec
l'environnement, éduquer nos enfants dans cette voie et vivre dans ce monde avec une philosophie
saine.
Mr John Hatting – Philosophe du département à l'Université de Stellenbosch et membre de COMEST
développe l'intérêt humain, la valeur intrinsèque et un questionnement radical sur l'état des lieux des
pratiques environnementales concrètes. La première vue est à propos du protocole de Kyoto qui est
entré en vigueur récemment. On reprend le concept, les principes et ces objectifs ainsi que son
principal outil, le marché des émissions de gaz carbone. La seconde est le sommet mondial pour le
développement durable. Après dix ans, le diagnostic est toujours pessimiste en ce qui concerne l'état
de l'environnement, l'écart croissant entre le riches et les pauvres, la Justice et l'équité qui sont vues
comme des sujets environnementaux. D'après le document de Johanesburg, les causes du
développement non durable sont dans la production d'hyper consommation et les effets du
développement. La définition du développement durable vient du rapport Brundtland qui met au
centre les besoins des pauvres. Pour la troisième vue, les enjeux du millénaire, les valeurs clefs de
l'environnement sont le respect de la nature, la liberté, l'égalité, la solidarité, la tolérance et la
responsabilité partagée. Elles défendent une nouvelle éthique de la conservation et de la gestion. En
abordant la base normative de l'éthique environnementale Mr Hatting souligne qu'il faut faire des
distinctions dans l'éthique. La distinction du bien et du mal est apparemment le rôle des nations, des
corporations, des professionnels et des individus pour combattre les changements climatiques, réduire
l'effet de serre, poursuivre le développement durable, éliminer la pauvreté, assurer la Justice et la
2. dignité. La distinction entre le bien et le mal va avec notre définition de vie correcte, la dignité et la
Justice pour tous, la Paix et la prospérité et l'éloignement du terrorisme ainsi que des pré requis
comme l'accès à l'eau, à l'information et le transfert de technologie. La distinction entre le respect et
l'irrespect est lié avec la protection de chaque vie humaine ou non, riche ou pauvre. L'éthique est
également en relation avec la qualité de nos arguments et de nos valeurs. Les mots du protocole de
Kyoto expriment le but de la prévention de l'agression vers les personnes au présent et au futur. Pour
Johanesburg il y a la Justice, la dignité et le développement social. Dans les objectifs du millénaire il
y a la coopération pour atteindre la liberté, l'égalité, la solidarité et l'amélioration de la vie des
populations. On peut considérer qu'il y a trois positions dans l'éthique environnementale: une vue
centrée sur l'humain, une centrée sur la nature et les positions radicales. Les trois vues semblent
centrées sur l'intérêt humain afin de satisfaire ses besoins. Même si c'est une bonne position pour
engager les gouvernements et les corporations, est-ce suffisant? L'approche centrée sur la nature
prétend que les valeurs instrumentales ne sont pas assez puissantes pour protéger la nature contre les
humains. La base de positions plus fermes est une valeur intrinsèque telle que le respect de la nature
et de ses parties. Même si la présentation s'éloigne de l'exploitation cynique de la nature, elles
n'assurent pas fortement un développement durable. L'éthique radicale de l'environnement essaye
d'identifier les causes de nos problèmes environnementaux, par exemple la structure de l'économie et
les luttes de pouvoir entre les états. Elle se concentre sur les structures sociales et corporatistes qui
composent le monde et se réfère aux choix des populations, à la vision de soi, de son égoisme, du
dualisme et de l'éco féminisme. Même si ce questionnement semble trop avancé, i faut se demander si
nous sommes heureux de l'image de nous-mêmes. Le questionnement radical intervient quand nous ne
nous reconnaissons plus et quand nous réalisons que nous sommes en face d'une profonde crise
culturelle. La crise environnementale n'est pas seulement la survie de l'espèce et le développement de
l'être humain, mais aussi qui nous sommes et comment nous utilisons notre énergie. Nous nous
tromperions lourdement si nous pensons que nous avons fait assez pour l'environnement et qu'il n'est
pas nécessaire de questionner la racine des causes. La conclusion exprime que la recherche pour
l'environnement sans la considération du profit humain serait futile, nous avons besoin de plus qu'une
valeur instrumentale pour protéger la nature, nous devons changer d'attitude et finalement, l'état de la
planète nous renvoie au thème de notre identité.
Madame Nadja Tollemache argumenta que l'approche anthropocentrique est la plus appropriée pour
persuader les gouvernements et autres organes de prendre des mesures, en tant que gouvernements
démocratiques qui ont besoin de promettre des bénéfices à leurs électeurs. Pourtant, cette approche est
dangereuse à long terme car le bénéfice immédiat quantifiable est souvent préféré aux bénéfices
indéfinis à long terme. Comme une théorie sur la survie en bateau le montre, si nous épuisons les
denrées sur l'embarcation nous seront tous victimes et prendre des mesures pour éviter la catastrophes
est très prétentieux, voir non éthique. 'Jusqu'à quel point devons-nous changer d'attitude?' Même si se
tourner vers une approche éco centrique serait déjà plus significatif, on ne pourrait éviter de prioriser
certaines formes de vies. Il y a un argument pour une approche plus radicale. Mais, même dans ce cas,
les sujets de l'organisation et de la mise en oeuvre restent valables. Alors que les problèmes
environnementaux ont une portée globale, l'impact est local et sujet à des décisions de communautés
précises. Quelques problèmes imperceptibles vont dramatiquement altérer la situation à long terme.
Les Droits de propriété, comme la régulation de la circulation sont des sujets concernés. De plus,
l'invisible est sacrifié, comment pourrait-on comprendre qu'un style de vie à des influences néfastes
sur des personnes éloignées? Le monde n'est pas près pour une théorie de transformation, mais
défendre le mauvais argument serait le plus grand danger. Les enfants n'ont pas encore été contaminés
et nous devons utiliser pleinement la décennie pour l'éducation au développement durable. Nous
devons faire attention à délivrer un message véridique, car s'ils sont déçus, ils tourneront le dos
globalement au message sur la préservation.
3. Mr Chamniern Paul Vorratnchaiphan présente la maturité spirituelle. La philosophie et la théologie
doivent être mise en oeuvre pour la protection de l'environnement et une place doit être faite pour le
choix et la maturité spirituelle. Des termes importants sont le respect de la terre, la vie et la
compassion. Mettre en oeuvre ces idées demande un changement d'esprit et de coeur. La défaillance
des valeurs instrumentales, des outils économiques et des choix publics montre qu'ils ne sont pas
assez puissant pour protéger la nature de l'impact destructif de l'humanité. Mais, la nature ne peut pas
être coupable. Il faut rechercher la racine des causes de cette crise culturelle qu'est la crise
environnementale. La spiritualité devrait passer devant les théories et les intérêts pour s'occuper de
l'unité de la vie. La tradition spirituelle est un état de conscience par lequel les individus et les
communautés sont liés au cosmos. Par exemple dans le nord de la Thaïlande les esprits de la forêt et
de la rivière sont sacrés. Le territoire à protéger est perçu comme la maison de l'Esprit et la nature est
perçue comme vivante. La disposition des arbres dans la forêt doit être considérée comme une
manifestation spirituelle de l'esprit et la destruction de la forêt comme une destruction de cet Esprit.
Le développement durable devrait se faire selon le mode intégré et équilibré par la maturité
spirituelle.
Les membres du COMEST remarquent que le contraste entre préservation et destruction n'est pas très
bien défini d'un point de vue scientifique, et, si nous définissons scientifiquement la nature comme
quelque chose dont l'Homme fait partie en incluant notre survie et celle des futures générations, alors
l'approche anthropocentrique devrait devenir une approche humaniste. Les définitions scientifiques
évitent des débats futiles. Pourtant les sujets normatifs ne peuvent pas être conduit uniquement par
des faits, nous devons faire appel à des jugements car c'est la nature de problèmes éthiques. Un
professeur japonais souligne que l'appel au spirituel à propos des sujets environnementaux est
important. Dans la tradition Thaï, le consumérisme domine et il est donc difficile d'agir. Un
participant indien demande si tout les êtres humains, incluant les pauvres et les illétrés sont égaux. La
question étant multidisciplinaire par essence, elle demande une réponse qui ne soit pas tronquée. Un
membre du COMEST souligne que la différence entre les énergies renouvelables et non renouvelables
existe pour l'eau, l'air et le pétrole par exemple. Un jeune éthologue canadien commenta que dans le
préambule de la convention sur la biodiversité une vision moins anthropocentrique avait été utilisée,
laissant hors du champ scientifique les questions de légitimité, de propriété et de la vie. Mr Hatting
émis une mise en garde contre la stricte distinction entre l'anthropocentrisme et le biocentrisme. Une
partie du problème est de trouver le vocabulaire et l'approche pour articuler nos problèmes
environnementaux. Il conclut que quelques mots peuvent être trouvés dans la science et d'autres dans
le lexique spirituel, mais certains mots et approches seront certainement nécessaires.