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Le numérique
créateur
d’emploi
Caroline ROBIN
L1 ISIC TD - 07
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
1
Table des matières
Introduction ................................................................................................................. 2
I. Le numérique : créateur d’emploi ..................................................................... 3
A. Création de nouveaux secteurs d’activités ............................................... 3
B. Dans des secteurs qui existaient déjà........................................................ 7
II. Le numérique : destructeur d’emploi.......................................................... 13
A. Des secteurs d’activités disparaissent ou se métamorphosent.......... 13
B. Robotisation : l’homme remplacé par la machine ................................ 22
III. Le numérique est à la fois créateur et destructeur d’emploi.................. 24
A. Dans certains cas, la création compense la destruction … ................. 24
B. … Mais peut-être pas aux endroits où cela serait nécessaire. ............ 27
Conclusion .................................................................................................................. 29
Bibliographie.............................................................................................................. 31
Sitographie ................................................................................................................. 32
Table des illustrations............................................................................................... 34
Annexes....................................................................................................................... 35
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
2
Introduction
« Ceci est une révolution », il s’agissait d’une phrase culte de Steve Jobs, un des
géants de l’ère du numérique, qu’il prononçait à chaque présentation de ses multiples
innovations qui ont modifié nos modes de vie ainsi que nos manières de travailler. En effet,
Steve Jobs, ainsi que d’autres géants du numérique tels que Bill Gates, ont permis le progrès
de la société avec l’amélioration des modes de vie et la création de nouveaux secteurs
d’activité. Ces derniers ont également su satisfaire le besoin de productivité des entreprises.
Cependant, lorsqu’on évoque l’amélioration de la productivité, cela peut signifier que l’on a
plus ou moins besoin de main d’œuvre. C’est alors que se pose la question de savoir si le
numérique serait toujours en faveur de la création d’emploi ou non.
Par définition, le numérique, ou plus précisément l’information numérique, correspond
à une suite de caractères et de nombres qui constituent une représentation discrète d’un objet
que des dispositifs informatiques ou d’électronique numérique peuvent traiter. Le numérique
est notamment la principale caractéristique de la Troisième Révolution Industrielle, marquée
par l’apparition des ordinateurs, d’Internet, des téléphones mobiles et des tablettes tactiles…
Dire que le numérique est créateur d’emploi implique une hausse de la demande de travail sur
le marché du travail étudié par les économistes néo-classiques1
, ou bien au sens keynésien2
,
une hausse des offres d’emplois par les employeurs.
Dès lors, dans quelles mesures pouvons-nous affirmer que le numérique serait créateur
d’emploi ? Autrement dit, le numérique favorise-t-il la création ou la destruction d’emploi ?
Afin de répondre à cette question, nous montrerons dans une première partie, pour quelles
raisons nous pouvons considérer que le numérique est créateur d’emploi. Puis dans une
seconde partie, nous démontrerons que le numérique peut, dans certains cas, détruire les
emplois. Enfin, dans une troisième et dernière partie, nous tâcherons de nuancer nos propos
pour arriver à la conclusion que le numérique est à la fois créateur et destructeur d’emploi.
1
L’économie néo-classique : Théorie économique qui analyse et cherche à démontrer l’efficacité d’une
organisation économique fondée sur la libre concurrence, l’initiative individuelle et les mécanismes du marché.
(Capul, Jean-Yves, Olivier Garnier, Dictionnaire d’Economie et de Sciences Sociales, 2013, Hatier)
2
L’économie keynésienne : Ensembles des analyses économiques issues des travaux de Keynes qui, en
s’opposant à une approche néo-classique de l’économie, justifient l’intervention de l’Etat dans certaines
circonstances. (Capul, Jean-Yves, Olivier Garnier, Dictionnaire d’Economie et de Sciences Sociales, 2013,
Hatier)
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
3
I. Le numérique : créateur d’emploi
A l’heure du premier pas sur la lune en 1969, l’invention du microprocesseur par deux
ingénieurs de la société Intel, Marcian Hoff ainsi que Frederico Faggin a donné naissance à la
Troisième Révolution Industrielle (TRI). Cette Troisième Révolution Industrielle est
notamment défendue par Jérémy Rifkin, essayiste, économiste et sociologue, qui considère
celle-ci comme la clé de la solution pour relancer l’emploi comme il l’évoque dans son
dernier ouvrage paru en octobre 2014, La nouvelle société du coût marginal zéro. Ce dernier
encourage même la numérisation de l’Union Européenne dans le cadre d’un marché unique
(bien que l’Union Européenne ne soit pas encore parvenue à réaliser son intégration
économique), ce qui pourrait ainsi permettre le retour du plein-emploi au sein du continent
européen3
.
A. Création de nouveaux secteurs d’activités
L’essor du numérique a généré la création de nouveaux secteurs économiques, à savoir
le secteur des TIC4
comme l’évoque notamment Nathalie Coutinet, économiste à l’Université
de Paris 13 et chercheur au Centre d’Economie de Paris Nord5
. Cette dernière souligne le fait
que le secteur des TIC, défini par l’OCDE6
en 2008, est divisé en trois sous-secteurs
d’activités, à savoir : les secteurs producteurs, les secteurs distributeurs, ainsi que les secteurs
des services de TIC, ce qui favorise ainsi la création d’emploi.
3
Voir annexe n° 1 p. 36
4
TIC : Technologies de l’Information et de la Communication
5
Voir annexe n° 2 p. 48
6
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques.
Numérique Secteur des TIC
Secteur des producteurs
de TIC
Secteur des distributeurs
des TIC
Secteur des services de
TIC
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
4
Il s’agit d’un secteur d’activité qui est parvenu à résister à la crise économique qui
s’est déclenchée en 2008 suite à la crise de subprimes de 2007. En effet, le secteur des TIC a
démontré sa capacité à créer des emplois contrairement aux autres secteurs d’activités dans de
telles circonstances, ce qui favorise la croissance économique.
De plus, le développement d’internet et des nouveaux moyens de communication sous
l’impulsion de la mondialisation7
, a permis le progrès du secteur des services au sein du
secteur économique des TIC. Par exemple, à l’époque, lorsque nous avions un appareil qui
tombait en panne, nous étions contraints de nous déplacer pour régler ce problème. Tandis
qu’aujourd’hui, il suffit, dans la majorité des cas, d’appeler les SAV (Services Après-Vente)
par l’intermédiaire d’une ligne téléphonique spécialisée.
7
La mondialisation correspond à la mise en concurrence de l’ensemble de la planète. C’est aussi la
diffusion d’un même modèle économique, tel que le libéralisme, d’un même modèle politique, tel que la
démocratie, et d’un même modèle culturel, tel que la culture occidentale.
Développement
d’internet
Hausse des téléphones
portables et ordinateurs
Essor du secteur des
services des TIC
(télécommunications,
opérateurs)
Augmentation du
personnel dans les
services
Création d’emploi
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
5
Le développement des services dans de nombreux secteurs d’activité et plus
particulièrement dans les secteurs des TIC est une des caractéristiques majeures du
phénomène de la mondialisation que nous vivons aujourd’hui.
En revanche, il est à noter tout de même, que ce sont les pays scandinaves d’Europe du
Nord qui ont le plus développé le secteur des TIC. Cela se ressent notamment lorsqu’on
observe le poids du secteur des TIC dans le PIB8
à l’aide du tableau statistiques ci-dessous. En
effet, selon Eurostat9
, en Suède, au Royaume-Uni et en Finlande, au cours de l’année 2010,
sur 100 euros de PIB, provenaient respectivement, 6.40, 5.85 ainsi que 5.47 euros du secteur
des TIC.
Il s’agit de résultats considérables sachant que la France fait partie des pays ayant le
moins développé le secteur des TIC, comme l’Allemagne et l’Espagne. En effet, selon
Eurostat, en France, en Allemagne, et en Espagne, en 2010, sur 100 euros de PIB, provenaient
respectivement, 4.18, 4.02, et 3.54 euros du secteur des TIC. Par conséquent, ces chiffres
montrent bien que ce sont les pays scandinaves qui ont le plus développé le secteur des TIC.
Part du secteur des
TIC dans le PIB (en%)
2010
Secteur des TIC Services TIC Industries des TIC
Suède 6,40 _ _
Royaume-Uni 5,85 5,48 0,37
Finlande 5,47 3,88 1,59
Belgique 4,64 4,24 0,40
France 4,18 3,88 0,29
Allemagne 4,02 3,57 0,45
Espagne 3,54 3,43 0,11
Nouveau périmètre de l’OCDE excluant le secteur des instruments de mesure et des câbles en fibres optiques.
Source : Eurostat.
Tableau 1
En outre, selon les théories économiques néoclassiques, il est censé y avoir une
corrélation positive entre croissance économique et emploi.
8
PIB : Produit Intérieur Brut
9
Eurostat : Direction générale de la commission européenne, elle fait part d’informations statistiques à
l’échelle communautaire.
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
6
Schéma explicatif de la corrélation positive entre croissance économique
et emploi :
Nous pouvons ainsi supposer que le secteur des TIC génère la création d’emplois,
notamment dans les pays scandinaves, dans lesquels le secteur des TIC y est le plus
développé. Afin de vérifier cette hypothèse, il suffit d’étudier les chiffres dévoilés par le
tableau suivant.
Part de l’emploi du
secteur des TIC dans
l’emploi total (en %)
2010
Secteur des TIC Services TIC Industries des TIC
Suède 4,40 _ _
Royaume-Uni 3,95 2,82 1,13
Finlande 3,31 3,09 0,22
Belgique 2,84 2,57 0,27
France 2,82 2,53 0,29
Allemagne 2,28 1,94 0,34
Espagne 2,11 2,00 0,11
Nouveau périmètre de l’OCDE excluant le secteur des instruments de mesure et des câbles en fibre optiques.
Source : Eurostat.
Tableau 2
Hausse
facteurs L,
K en TIC
Progrès
technique
(innovations
en TIC)
Hausse de la
productivité
Hausse de
la Y
Hausse du
PIB
Croissance Création
d’emploi
Légende : L : facteur travail
K : facteur capital
Y : production
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
7
En observant les résultats fournis par le tableau statistiques précédent, nous constatons
bien que l’hypothèse néoclassique selon laquelle il y aurait une corrélation positive entre la
croissance économique et l’emploi est vérifiée.
Par conséquent, nous pouvons remarquer que dans les pays dans lesquels la part du
secteur des TIC contribuant à la croissance y est la plus forte, la part d’emploi du secteur des
TIC dans l’emploi total est également plus élevée que dans les autres pays ayant moins
développé ce nouveau secteur économique.
Les pays concernés sont donc les pays scandinaves. Selon Eurostat, en 2010, en
Suède, sur 100 emplois, 4,40 étaient issus du secteur des TIC. Il en va de même pour le
Royaume-Uni et la Finlande. En effet, au cours de l’année 2010, au Royaume-Uni, sur 100
emplois, 3,95 provenaient du secteur des TIC ; et en Finlande, sur 100 emplois, 3,31 en
étaient issus.
Il s’agit, une nouvelle fois, ici, de résultats non négligeables, puisque la France fait
partie, aux côtés de l’Allemagne ainsi que de l’Espagne, des pays dans lesquels la part
d’emploi du secteur des TIC dans l’emploi total y est la plus faible. En effet, selon Eurostat,
en 2010, en France, en Allemagne ainsi qu’en Espagne sur 100 emplois, étaient issus
respectivement, 2.82, 2.28, et 2.11 emplois du secteur des TIC.
En somme, nous pouvons également relever à travers ces deux tableaux statistiques,
que le secteur des TIC spécialisé dans les services contribue davantage à la croissance ainsi
qu’à la création d’emplois que les industries des TIC. Cela peut notamment s’expliquer par la
démocratisation, des ordinateurs, de la connexion internet comme celles des téléphones
portables et tablettes tactiles, nécessitant un développement majeur du secteur des services des
TIC, et plus particulièrement des opérateurs tels que Orange, SFR, Bouygues...
Par ailleurs, il est à noter que les TIC, en plus de former un nouveau secteur
économique, s’appliquent également aux secteurs qui étaient déjà existants avant l’ère du
numérique.
B. Dans des secteurs qui existaient déjà
Nous pouvons également considérer que le numérique est créateur d’emploi dans des
secteurs qui existaient déjà avant l’ère du numérique, tel que l’audiovisuel, secteur dans lequel
nous sommes passés de l’analogique au numérique. Cela a également permis de créer des
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
8
emplois dans de multiples secteurs d’activités déjà existants avant l’ère du numérique tels que
l’administration, le secrétariat, la bureautique et l’informatique, voire même l’architecture.
Cette liste n’est pas exhaustive !
En effet, l’ère du numérique est accompagnée de l’apparition des ordinateurs, de
l’Internet, du passage des supports analogiques tels que les cassettes audio et vidéo aux
supports numériques tels que les DVD et les Blue-Ray. Par conséquent, pour certains secteurs
d’activité tels que la bureautique ou bien l’audiovisuel qui n’avaient pas le choix de se
convertir au numérique, il était indispensable de former et recruter du personnel compétent
dans l’utilisation de ces nouvelles technologies.
Aujourd’hui même, en 2014, il devient indispensable pour chaque entreprise d’adopter
ces nouvelles technologies et de faire appel aux TIC. Nous pouvons ainsi nous référer à
l’actualité concernant la transition digitale des entreprises : le secteur des services des TIC se
met au service des entreprises afin de les aider à réaliser leur transition digitale.
C'est notamment le cas de l’opérateur Orange ou La Poste, comme nous pouvons le
constater dans leurs publicités10
. Ces vidéos confirment, en effet, notre postulat, selon lequel,
le secteur des TIC, en plus de former un nouveau secteur économique, s’appliquerait
également aux secteurs d’activités déjà existants.
Nous pouvons également étudier la contribution en capital TIC grâce aux études
statistiques de l’Observatoire du Numérique.
Usages des TIC dans les entreprises :
Utilisation des TIC en 2012 En % des entreprises
France Moyenne UE 28 Pays leader
Connectivité
Connexion internet à haut débit 98 92 100
Site Web 64 71 91
Réseau intranet* 44 33 46
Salariés utilisant régulièrement l’Internet ** 45 45 69
Portable pour salarié (internet) 44 48 78
10
Voir vidéo Orange « Pub Orange Business Services 2014 » et la vidéo La Poste intitulée « La Poste
présente la révolution numérique en chiffres ! » sur clé USB ou suivre les liens.
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
9
Utilisation des TIC en 2012 En % des entreprises
France Moyenne UE 28 Pays leader
Usage d’outils avancés
Partage électronique de l’information en interne 57 53 70
Progiciel de gestion intégré- ERP 33 22 38
Gestion relation client - CRM 26 26 41
Partage électronique d’information pour gestion
de la chaîne logistique (SCM)
13 23 51
Autres usagers
Déclaration TVA via Internet 79 53 84
Emploi de spécialiste des TIC 15 21 33
*Enquête 2012.
**En % des salariés
Source : Eurostat, enquête communautaire sur les TIC 2012.
Tableau 3
Ainsi, selon le tableau statistique ci-dessus, concernant les usages des TIC dans les
entreprises en 2012 au sein de l’Union Européenne, nous constatons un investissement fort en
Connectivité, à savoir, la connexion à haut débit ainsi que les sites web. En effet, selon
Eurostat, en France, en 2012, sur 100 entreprises, 98 bénéficient d’une connexion internet à
haut débit et 64 utilisent un site web. En moyenne dans l’Union Européenne à 28, sur 100
entreprises européennes, 92 bénéficient d’une connexion à haut débit et 71 utilisent un site
web. Enfin, en ce qui concerne les pays leader dans les TIC, notamment les pays scandinaves,
nous constatons que la totalité des entreprises de ces pays bénéficient d’une connexion
internet à haut débit et que sur 100 entreprises, 91 utilisent un site web.
De plus, nous constatons également un investissement moins élevé mais tout de même
assez conséquent concernant le fournissement des portables pour les salariés au sein des
entreprises. En effet, selon Eurostat, en 2012, au sein des pays leader, sur 100 entreprises, 78
fournissent un portable à ses salariés. En revanche, cet investissement s’avère bien moins
élevé en France ainsi que dans la moyenne de l’Union Européenne à 28. En effet, en France,
en 2012, sur 100 entreprises, 44 fournissent un portable à ses salariés, et dans l’Union
Européenne à 28, en 2012, sur 100 entreprises européennes, 48 fournissent un portable à ses
salariés.
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
10
De plus, nous remarquons un certain retard quant à l’investissement en réseaux
intranet au sein des entreprises européennes. En effet, même au sein des pays leader, en 2012,
sur 100 entreprises, seulement 46 utilisent un réseau intranet. Nous avons une situation
presque similaire en France : cette même année, sur 100 entreprises, 44 utilisent un réseau
intranet, il y a donc une différence de seulement deux points de pourcentages entre les
entreprises utilisatrices de réseaux intranets dans les pays leaders, et les entreprises françaises
utilisatrices de ce réseau. Ces chiffres montrent d’une part, que les services des TIC tels que
les opérateurs Orange aident bien les entreprises à réaliser leur transition digitale. D’autre
part, ces chiffres révèlent également le retard qu’ont certains pays de l’Union Européenne,
dont la France par rapport aux pays scandinaves, quant à l’utilisation des TIC au sein des
entreprises.
Ce retard peut notamment s’expliquer par la quantité de spécialistes en TIC
embauchés au sein des entreprises. Nous remarquons qu’il y a un nombre de spécialistes en
TIC embauchés bien plus élevé dans les pays leader que dans les autres pays de l’Union
Européenne, dont la France. En effet, selon Eurostat, en 2012, dans les pays leader, sur 100
entreprises, 33 embauchent des spécialistes en TIC. Tandis qu’en France, cette même année,
sur 100 entreprises, 15 embauchent des spécialistes en TIC. En moyenne, au sein de l’Union
Européenne à 28, sur 100 entreprises européennes, 21 embauchent des spécialistes en TIC.
Donc ces chiffres reflètent le retard de certaines entreprises européennes peut être dû au
manque de spécialistes en TIC embauchés au sein de ces entreprises.
Par ailleurs, le numérique est également créateur d’emploi dans le secteur de
l’administration qui se numérise de plus en plus. Nous pouvons notamment constater cela à
travers les chiffres dévoilés par les tableaux statistiques réalisés par Eurostat suivants.
Relation avec l’administration
Particuliers utilisant l’Internet en 2012 (en %)
UE 28 France Allemagne Royaume-Uni Suède
Contacts avec les pouvoirs publics 44 61 51 43 78
Obtention d’informations 39 52 50 33 74
Téléchargement des formulaires 27 37 31 27 48
Renvois de formulaires remplis 22 40 15 25 45
Source : Eurostat, enquête communautaire sur les TIC en 2012
Tableau 4
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
11
A travers ce premier tableau à double entrée concernant la relation des particuliers
avec l’administration, nous constatons que la Suède a le plus développé les TIC au sein du
secteur de l’administration dans sa relation avec les particuliers. En effet, selon Eurostat, en
2012, en Suède, sur 100 particuliers, 78 ont des contacts avec les pouvoirs publics, 74
parviennent à obtenir les informations souhaités, 48 téléchargent des formulaires
administratifs et 45 renvoient des formulaires administratifs remplis, via l’utilisation
d’Internet. Cela suppose ainsi que des emplois de spécialistes en TIC ou des emplois de
Webmaster sont créés au sein des administrations en Suède.
Quant à la France, elle obtient la deuxième place du classement parmi les pays étudiés
dans le tableau. En effet, selon Eurostat, en 2012, sur 100 particuliers, 61 ont des contacts
avec les pouvoirs publics, 52 parviennent à obtenir les informations souhaitées, 37
téléchargent des formulaires administratifs et 40 renvoient les formulaires administratifs
remplis via l’utilisation d’Internet. Cela montre ainsi que le secteur de l’administration, en
France, a bien réalisé sa transition digitale.
Entreprises utilisant l’internet en 2012 (en %)
UE 28 France Allemagne Royaume-Uni Suède
Contacts avec l’administration 87 94 85 89 95
Obtenir des formulaires* 68 71 58 59 86
Renvoyer des formulaires remplis * 60 72 55 54 68
Offrir des produits passation de
marchés publics
12 13 7 14 16
*Enquête 2010. Source : Eurostat, enquête communautaire sur les TIC 2012.
Tableau 5
Ce second tableau statistiques, concernant la relation entre l’administration et les
entreprises, réalisé par Eurostat renforce l’idée selon laquelle le secteur de l’administration, en
Europe, notamment en Suède et en France, a bien réalisé sa transition digitale. La Suède, est
une nouvelle fois, le pays dans lequel l’administration a été le plus numérisée. En effet, selon
Eurostat, en Suède, en 2012, sur 100 entreprises, 95 ont des contacts avec l’administration. Et
en 2010, sur 100 entreprises suédoises, 86 obtiennent des formulaires administratifs sur
Internet et 68 renvoient les formulaires administratifs remplis via Internet. Il en va de même
pour la France, 2012, sur 100 entreprises, 94 ont des contacts avec l’administration, et en
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
12
2010, sur 100 entreprises françaises, 71 obtiennent des formulaires administratifs et 72
renvoient des formulaires administratifs remplis via Internet.
Quant à l’Union Européenne à 28, en moyenne, en 2012, sur 100 entreprises
européennes, 87 ont des contacts avec l’administration. En 2010, sur 100 entreprises
européennes, 68 obtiennent des formulaires administratifs via Internet, et 60 renvoient des
formulaires administratifs remplis en utilisant Internet. Cela montre bien que les TIC
s’appliquent et ont été adoptées par le secteur de l’administration au sein de l’Union
Européenne à 28.
Enfin, le secteur des TIC s’applique également à l’enseignement et permet notamment
de créer des emplois dans ce secteur. En effet, de nos jours, dès le collège, les élèves
bénéficient de cours leur introduisant des bases d’utilisation des TIC, et ce jusqu’au lycée.
Ensuite, en fonction des parcours d’études qu’entreprennent les étudiants une fois entrés dans
l’enseignement supérieur, ces derniers peuvent bénéficier d’un approfondissement des TIC
dispensés par des enseignants, notamment en université et IUT. Nous pouvons notamment
noter une multiplication des formations concernant le numérique dans l’enseignement
supérieur, ces dernières années, tels que le Master Professionnel Création, production, Image,
et le Master Professionnel Conception de projets multimédia et de dispositifs numériques de
l’ISIC11
à l’Université Bordeaux Montaigne12
.
En effet, nous pouvons notamment prendre l’exemple de la licence Information et
Communication13
de l’ISIC à l’Université Bordeaux Montaigne, qui dispense dès le premier
semestre, d’un enseignement des TIC, de la Recherche d’Information, ainsi qu’une formation
à distance via l’ENT14
. Cela montre donc une nouvelle fois, que le numérique est créateur
d’emplois dans des secteurs d’activités qui étaient déjà existants avant l’ère du numérique. En
somme, l’aspect éducatif du numérique se ressent davantage dans la publicité de l’opérateur
Orange, intitulée, « Les 10 petits doigts du bébé »15
.
Nous venons de montrer dans cette première partie, que le numérique est créateur
d’emploi, d’une part parce qu’il a permis de créer un nouveau secteur économique qu’est le
secteur des TIC, et d’autre part parce qu’il a permis également la création d’emploi dans des
11
ISIC : Institut des Sciences de l’Information et de la Communication.
12
Voir plaquette Masters ISIC en annexe n°3 et annexe n°4 p. 45 et 50
13
Voir plaquette Licence ISIC en annexe n°5 p. 55
14
ENT : Espace Numérique de Travail.
15
Voir vidéo sur clé USB ou suivre le lien.
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
13
secteurs déjà existants avant l’ère du numérique, notamment grâce à la diffusion massive des
TIC. En revanche, d’autres postulats pourraient faire croire que le numérique serait plus
destructeur d’emploi que créateur d’emploi, du fait de la disparition de certains secteurs
d’activités ainsi que du remplacement de l’homme par la machine…
II. Le numérique : destructeur d’emploi
Selon Adam Smith, dans La richesse des nations, « l’individu est conduit par une
main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions ». Cela signifie que
la poursuite de nos intérêts individuels contribue à la réalisation de l’intérêt général. En
d’autres termes, dans le cas que nous étudions tout au long de ce dossier, les entreprises
numériques, en agissant selon des logiques individuelles, contribueraient à la création
d’emploi. Or, cette théorie s’avère erronée puisque selon Andy Grove16
, lors d’une interview
pour le Bloomberg Businessweek17
, le 1er
juillet 2010 « la poursuite de nos intérêts
individuels, qui implique souvent de transférer la production et une bonne partie de la
conception à l’étranger, a érodé notre capacité à développer nos innovations à grande
échelle aux Etats-Unis »18
.
Ces propos, qui s’avèrent encore d’actualité, montrent ainsi que la poursuite des
intérêts individuels ne contribuent pas forcément à la réalisation de l’intérêt général. C’est
pourquoi nous mettrons en évidence tout au long de cette antithèse, la disparition ou la
métamorphose de certains secteurs d’activités, puis nous évoquerons en suivant, le cas de la
robotisation qui suscite de nombreux débats quant à la pérennité des emplois dans certains
secteurs économiques.
A. Des secteurs d’activités disparaissent ou se métamorphosent.
Bien que la révolution numérique ait permis la création d’emplois ainsi que de réduire
la pénibilité du travail dans de nombreux secteurs d’activités (notamment grâce à l’émergence
de logiciels spécialisés qui permettent par exemple, la réalisation de plans dans le secteur de
l’architecture), celle-ci n’est, cependant, pas en faveur de tous. En effet, certains secteurs
d’activités connaissent un déclin considérable au profit de la montée du numérique. Nous
16
Andy Grove est l’ancien PDG et co-fondateur de l’entreprise Intel.
17
Bloomberg Businessweek est un magazine d’affaires américain hebdomadaire qui a été fondé en 1981
par Michaël Bloomberg, ancien maire de New York du 1er
janvier 2002 au 31 décembre 2013.
18
Voir annexe n°6 p.60
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
14
pouvons notamment évoquer le cas du secteur de l’imprimerie, concurrencé par la
numérisation des livres ainsi que des journaux de presse et magazines. C’est ainsi que
Newsweek19
, magazine d’actualité américain a cessé de paraître sous format papier au profit
du format numérique, deux mois avant ses 80 ans d’existence, du fait du déclin de ses ventes
en 2012. Depuis, plusieurs journaux quotidiens, et magazines, ont suivi cette transition
digitale tout en préservant, ou non leur format papier.
Parmi les journaux quotidiens ayant réalisé leur transition digitale, nous avons par
exemple, Le Monde, Le Figaro, ainsi que Libération ; et Le Point, ainsi que Le Nouvel
Observateur pour les magazines. De plus, certains journaux se créent et n’existent qu’en
format numérique. C’est notamment le cas de Médiapart et du Huffington Post. Par ailleurs,
nombreux sont les journaux et magazines disponibles en applications mobiles notamment sur
les iPhone, les Androids ainsi que les Windows Phone.
Tous ces éléments permettent ainsi de mettre en évidence le déclin du format papier et
plus précisément du secteur de l’imprimerie au profit de la montée en puissance du
numérique. Par conséquent, comme l’a étudié l’économiste autrichien Joseph Aloïs
Schumpeter20
, le secteur de l’imprimerie fait face à un processus de « destruction créatrice »
selon les propos de l’économiste dans son ouvrage, Théorie de l’évolution économique qui
suit la même logique que la Théorie de l’évolution de Darwin21
. Selon sa théorie, il faut
considérer le numérique comme un progrès technique. Or le progrès technique a des
conséquences quantitatives car il est source de croissance économique, mais il a également
des conséquences qualitatives, car il rend cette croissance économique discontinue.
Par conséquent, lorsqu’ une innovation apparaît, celle-ci va faire baisser le profit des
entreprises routinières, autrement dit, les entreprises qui n’innovent pas. Ainsi, les entreprises
innovantes provoquent la disparition des entreprises routinières.
Si nous appliquons cette théorie économique au cas que nous étudions ici, à savoir la
montée du numérique au détriment du format papier et du secteur de l’imprimerie, nous
pourrions considérer que le numérique constitue le progrès technique permettant aux
19
Voir annexe n° 7 p.68
20
Joseph Aloïs Schumpeter (1883-1950) était un économiste convaincu que le capitalisme était
condamné. C’est pour cette raison qu’il a défini la théorie de la destruction créatrice notamment dans l’œuvre
Théorie de l’évolution économique. (Alternatives économiques Poche, Hors-série n°57, octobre 2012, Les grands
auteurs de la pensée économique,) p.158
21
Darwin (1809-1882) est à l’origine de la Théorie de l’évolution, à savoir, la transformation des
espèces vivantes qui se manifeste par des changements de leurs caractères génétiques et morphologiques au
cours des générations.
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
15
entreprises d’innover en réalisant des sites internet pour les journaux et magazines d’actualité.
En conséquence, les entreprises n’ayant pas pris la décision de suivre cette transition digitale,
s’essoufflent jusqu’au point de disparaître ou d’être contraintes de se convertir au format
numérique.
Processus de destruction créatrice dans le secteur de l’imprimerie pour les
journaux et magazines
Il en va de même pour les livres numérisés. En effet, le numérique a ensuite permis ces
dernières années l’essor du tactile notamment à travers les tablettes tactiles telles que l’iPad
conçu par la firme à la pomme. Cette nouvelle révolution numérique incite ainsi chacun
d’entre nous à lire des œuvres littéraires en version numérique grâce aux tablettes tactiles, ce
qui nous permet de consacrer davantage de place à d’autres objets sur nos étagères !
Cependant, qu’en est-il alors des livres en format papier et du secteur de l’imprimerie ? Dans
cette situation, nous ne pouvons échapper à la suppression d’emplois… Nous retrouvons ainsi
le même processus de destruction créatrice étudié par Joseph Aloïs Schumpeter. De plus, ce
dernier disait : « Aligner des centaines de carrosses ne donnera pas le train à vapeur ». Nous
Numérique
(Progrès Technique)
Création de sites internet pour journaux et magazines
(Innovation)
Essoufflement des journaux et magazines n’ayant pas réalisé leur transition digitale
(Entreprises routinières)
Disparition des journaux et magazines Conversion des journaux et magazines au
numérique
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
16
pourrions adapter cette phrase au cas que nous étudions dans cette partie de ce dossier :
« Aligner des centaines de livres ou de journaux ne donnera pas des livres et journaux en
version numérique ». Ainsi, nous comprenons également que l’innovation, bien qu’elle
permette d’accroître la productivité des facteurs de production, Travail (L), et Capital (K),
constitue, tout de même, un effet pervers sur l’emploi. Même à l’Ecole, la question est de
numériser les livres scolaires grâce aux tablettes tactiles hante les esprits. D’une part, cette
idée repose sur un bon sentiment, celui d’alléger les cartables des enfants. Mais d’autre part,
cette idée n’est pas sans conséquences néfastes. C’est la raison pour laquelle les éditeurs de
livres scolaires hésitent à se convertir au numérique.
Processus de destruction créatrice dans le cas de la numérisation des
œuvres littéraires
De plus, le numérique nuit également aux librairies qui sont menacées de disparaître
au profit de la montée des sites web de vente en ligne tels qu’Amazon22
. Cette entreprise est
22
Amazon est une entreprise de commerce électronique américaine fondée par Jeff Bezos, et basée à
Seattle.
Numérique
(Progrès Technique)
Création de tablettes tactiles
(Innovation)
Numérisation des œuvres littéraires sur tablettes tactiles
Essoufflement du secteur de l’imprimerie
(Entreprises routinières)
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
17
notamment spécialisée dans la vente de livre mais cette dernière est parvenue à se diversifier
dans la vente d’autres produits notamment culturels, tels que les films en DVD ou Blue-Ray
et les CD de musique par exemple. En effet, comme nous pouvons le constater dans l’article
du Figaro.fr paru le 17 juillet 2014 et intitulé « Amazon va lancer un « Netflix du livre » »23
,
le géant du commerce en ligne lance un nouveau service, nommé Kindle Unlimited,
permettant de télécharger à volonté des livres numérisés sur une liseuse ou une tablette tactile
en échange d’un abonnement mensuel à bas coût.
Par ailleurs, ces dernières années, l’Observatoire du numérique a relevé une explosion
du commerce en ligne, comme nous pouvons le constater à travers le graphique ci-dessous.
Part des particuliers ayant réalisé au moins une commande en ligne au cours
des 12 derniers mois (en %)
Source : Eurostat, enquête communautaire sur les TIC 2012.
Graphique 1
Comme nous pouvons le constater, le commerce en ligne est le plus développé au sein
des pays leader du secteur des TIC, à savoir, les pays scandinaves tels que la Suède, suivie de
près par le Royaume-Uni puis de l’Allemagne. En effet, selon Eurostat, en Suède en 2012, sur
100 particuliers, 74 ont réalisé au moins une commande en ligne au cours des 12 derniers
mois. Quant au Royaume-Uni et l’Allemagne, cette même année, sur 100 particuliers
respectivement, 73 et 65 particuliers ont réalisé au moins une commande en ligne au cours des
12 derniers mois. En ce qui concerne la France, le commerce en ligne semble moins
développé mais elle se situe tout de même au-dessus de la moyenne de l’Union Européenne à
23
Voir annexe n°8 p.71
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
18
28. En effet, selon Eurostat, en 2012, en France, sur 100 particuliers, 57 ont réalisé au moins
une commande en ligne au cours des 12 derniers mois, tandis qu’au sein de l’Union
Européenne à 28, sur 100 particuliers européens, seulement 45 ont réalisé au moins une
commande en ligne sur cette même période.
Ces chiffres illustrent un développement massif du commerce en ligne, mettant ainsi
en cause la pérennité des librairies et magasins de produits diversifiés relevant du domaine
culturel (DVD, Blue-Ray, CD…) tels que Cultura et la Fnac par exemple. En revanche, ces
deux enseignes se sont également converties au numérique afin de faire face au géant du
commerce électronique Amazon qui propose des produits culturels le plus souvent à bas
coûts.
Du fait de cette montée en puissance du commerce en ligne, les acheteurs deviennent
alors des cyberacheteurs dont il est pertinent d’étudier l’évolution au fil des années. Nous
pouvons nous référer au graphique suivant, réalisé par Médiamétrie, l’Observatoire des usages
internet.
Graphique 2
Selon le graphique ci-dessus, le nombre de cyberacheteurs en 2002 s’élevait à 5.4
millions alors qu’en 2012, ce nombre augmente jusqu’à atteindre les 31.7 millions. Ainsi, en
dix ans, le nombre de cyberacheteurs a environ, été multiplié par 6. Il s’agit donc d’une
croissance que l’on peut qualifier d’exponentielle.
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
19
En somme, si l’on se réfère à la théorie néo-classique, si le nombre de cyberacheteurs
croit de manière considérable, nous pouvons alors penser qu’il en va de même pour le chiffre
d’affaire réalisé par le commerce en ligne. Il y aurait donc en théorie une corrélation positive
entre le nombre de cyberacheteurs et le chiffre d’affaire réalisé par le commerce en ligne.
Nous pouvons ainsi nous référer au graphique suivant, réalisé par Fevad24
concernant
l’évolution du chiffre d’affaire du commerce en ligne entre 2006 et 2013.
Chiffre d’affaires des ventes via internet (en milliard d’euros)
Graphique 3
Selon le graphique ci-dessus, nous pouvons constater, une augmentation perpétuelle
du chiffre d’affaires généré par le commerce en ligne entre 2006 et 2013. En effet, en 2006, le
commerce en ligne parvenait à réaliser 11,6 milliards d’euros de chiffre affaires pour atteindre
51,1 milliards d’euros en 2013. Ainsi, sur une période de sept ans, le chiffre d’affaires réalisé
par le commerce en ligne a été multiplié par environ 4,4, ce qui montre bien qu’il y a une
corrélation positive entre le nombre de cyberacheteurs et le chiffre d’affaires des ventes via
internet. Ce processus se serait réalisé au détriment des librairies et des magasins de produits
culturels diversifiés. Afin de confirmer ce postulat, il est nécessaire d’étudier les chiffres
d’affaires des librairies, qui font partie du commerce de détails.
24
Fevad : Fédération e-commerce et vente à distance. Elle récompense les sites de plus performant en
matière de commerce électronique.
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
20
Le graphique ci-dessus, réalisé grâce aux estimations effectuées par Xerfi25
, nous fait
part de l’évolution du chiffre d’affaires des librairies selon leur taille, en indice de valeur base
100 en 2005, entre 2005 et 2012. Comme nous pouvons le constater, ce graphique vérifie
l’hypothèse que nous avons émis précédemment, selon laquelle, la hausse du nombre de
cyberacheteurs et des ventes en lignes se fait au détriment des librairies, et particulièrement
celles qui n’ont pas réalisé leur transition digitale. En effet, en ce qui concerne les petites
librairies, selon les estimations de Xerfi, si leur chiffre d’affaires était de 100 euros en 2005, il
n’était que de 89,3 euros en 2012. Entre 2005 et 2012, le chiffre d’affaires des petites
librairies a donc diminué de 10,7%. Le chiffre d’affaires des moyennes libraires connait
également une baisse entre 2005 et 2012, mais celle-ci s’avère moins brutale que pour le
chiffre d’affaires des petites librairies. En effet, selon les estimations de Xerfi, si le chiffre
d’affaires des moyennes librairies était de 100 euros en 2005, il était de 94,9 euros en 2012.
Le chiffre d’affaires des moyennes librairies a donc connu une diminution de 5,1 % entre
2005 sur une période de sept années. Ces chiffres démontrent que la hausse des
cyberacheteurs et du chiffre d’affaires du commerce électronique se fait au détriment du
chiffre d’affaires des petites et moyennes librairies en France.
Quant aux grandes librairies, ce sont les seules à « survivre » à la croissance
importante et rapide du commerce électronique. En effet, comme nous pouvons l’observer sur
le graphique précédent, selon les estimations de Xerfi, si le chiffre d’affaires des grandes
librairies était de 100 euros en 2005, celui-ci s’est élevé jusqu’à 105 euros en 2012. Le chiffre
d’affaires des grandes librairies a donc connu une augmentation de 5% sur cette période. Les
25
Xerfi est un institut d’études économiques privé dont les analyses sont centrées sur les secteurs et les
entreprises.
Graphique 4
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
21
grandes librairies sont donc parvenues à résister à la concurrence des géants du commerce
électronique tels qu’Amazon.
En revanche, si les grandes librairies « survivent », c’est sans doute parce qu’elles ont
été contraintes de réaliser leur transition digitale, qu’elles le souhaitaient ou non, pour
préserver leur existence sur le marché du livre. Nous pouvons ainsi prendre l’exemple de
Cultura, la Fnac ou bien Mollat qui ont investi pour la création de sites internet. Ces derniers
se sont également mis à vendre des livres numériques en plus des livres en format papier,
comme nous pouvons le constater à travers la capture d’écran du site internet de Mollat. Cela
explique ainsi la hausse de leur chiffre d’affaires entre 2005 et 2012.
Enfin, le téléchargement illégal ne doit pas être oublié dans cette réflexion car il fait
également défaut au commerce de détail spécialisé dans les loisirs culturels tels que la vente
de DVD ou Blue-Ray, ou bien la vente de CD de musique. Ces téléchargements illégaux
s’opposent notamment aux droits d’auteurs et mettent en danger le secteur du commerce de
détail spécialisé dans les loisirs culturels, en entraînant notamment la baisse de leur chiffre
d’affaires et par ricochet, des suppressions emplois. Pire encore, certaines enseignes de
distribution culturelle ont été contraintes de fermer définitivement leurs portes… Nous
pouvons donc prendre l’exemple de la fermeture brutale des 26 magasins Virgin en 2013, au
sein de tout l’hexagone. Si l’adoption de la loi Hadopi 26
le 12 juin 2009 avait pour objectif de
26
Hadopi est à la fois une institution et une loi. Cette loi a été complétée par la loi Hadopi 2. Elle a pour
principal objectif de lutter contre le téléchargement illégal.
Image 1
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
22
favoriser la diffusion ainsi que la protection des œuvres sur Internet, l’efficacité de cette loi
laisse pourtant à désirer…
B. Robotisation : l’homme remplacé par la machine
Le numérique présente également des effets pervers sur l’emploi à travers l’essor de la
robotisation qui fait que l’homme, et notamment l’ouvrier, est remplacé par la
machine…L’essor de la robotisation dans les secteurs industriels s’explique notamment par le
souci de la productivité chez les entreprises. Par définition, la productivité est un outil de
mesure de l’efficacité du processus de production. La productivité est notamment très liée au
progrès technique qui correspond à l’ensemble des innovations qui entraînent une
transformation ou un bouleversement des moyens et méthodes de travail, de l’organisation du
travail, des produits, des marchés, ou des structures de l’économie. En fait, l’objectif principal
des entreprises, est d’utiliser un minimum de facteurs de productions, à savoir le capital (K) et
le travail (L), tout en produisant autant voire davantage. Si c’est le cas, l’entreprise est en
situation de croissance intensive sous l’effet du progrès technique.
Voici un schéma explicatif de ce mécanisme économique :
Légende :
- K : Facteur Capital
- L : Facteur Travail
- A : Efficacité des facteurs, progrès technique.
Si K , L < Y Progrès technique (A)
Hausse de la productivité
Hausse de la production
Croissance intensive
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
23
Cependant, en France, comme il existe un salaire minimum imposé aux entreprises,
qu’est le SMIC27
, si celui-ci est perçu comme relativement élevé par les entreprises, ces
dernières vont favoriser l’investissement en capital technique, ou autrement dit, en capital
fixe. En d’autres termes, les entreprises vont préférer l’investissement dans des machines
plutôt que d’embaucher des salariés. En conséquence, compte-tenu de l’évolution des
technologies avec l’ère du numérique, beaucoup craignent le remplacement de l’homme par
les machines, et plus précisément par les robots ! C’est pour cette raison qu’encore
aujourd’hui, en 2014, en temps de crise économique et de chômage, l’innovation
technologique suscite de nombreux débats concernant l’emploi. L’innovation technologique
s’opposerait-elle à la création d’emploi ? En France, la réponse serait « oui » puisque nous
faisons partie des premiers à remplacer l’homme par la machine dans de nombreux secteurs
d’activités. En effet, nous remplaçons les caissières et caissiers par des caisses automatiques
et nous bénéficions de commandes automatiques dans la restauration rapide, notamment à
McDonald’s.
Ce phénomène est évoqué dans l’article de L’Expansion, intitulé « Les robots vont-ils
prendre nos jobs ? », publié le 3 juin 201428
, où il est indiqué qu’Erik Brynjolfsson et Andrew
McAfee, tous deux auteurs de Rage Against the Machine, publient un second ouvrage
reprenant la thèse du précédent, The Second Machine Age. Les deux auteurs de ces ouvrages
présentent leur thèse selon laquelle l’essor de l’internet suivi par le développement de
l’intelligence artificielle mènerait à l’ère de la robotisation dans laquelle l’homme serait
remplacé par la machine. En conséquence nous pouvons donc nous interroger sur l’avenir
pour les hommes ouvriers ? La destruction d’emploi par la robotisation est-elle compensée par
la création d’emplois parmi les concepteurs de machines et robots ?
La crainte que nous pouvons avoir à l’égard de cette robotisation est notamment
l’accroissement et surtout l’intensification des inégalités sociales au sein de notre société. En
effet, d’un côté, nous avons les concepteurs, les chercheurs et théoriciens et de l’autre, les
anciens ouvriers remplacés par les robots. Certains sociologues comme Henri Mendras29
n’auraient donc plus de raison de parler de « moyennisation de la société » si la robotisation
pouvait modifier notre société ainsi.
27
SMIC : Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance.
28
Voir annexe n°9 p.74
29
Henri Mendras (1927-2003) est un sociologue français qui a théorisé la moyennisation de la société
notamment dans son ouvrage La Seconde Révolution française 1965-1984.
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
24
Nous venons de mettre en évidence dans cette seconde partie, que dans certains cas, le
numérique serait davantage destructeur d’emplois que créateur en évoquant la disparition
ainsi que la métamorphose de certains secteurs d’activités, et le sujet délicat de la
robotisation. Cependant, étant donné que nous avons évoqué différents arguments qui
appuyaient l’idée que le numérique est soit, créateur, soit destructeur d’emploi, nous
pourrions également considérer que le numérique serait les deux à la fois.
III. Le numérique est à la fois créateur et destructeur
d’emploi
Toutefois, nous devrions tâcher de nuancer nos propos, car tout n’est ni noir, ni blanc.
Ainsi, nous pourrions considérer, dans cette dernière et troisième partie de notre
développement, que le numérique serait à la fois créateur et destructeur d’emploi. Dans cette
synthèse, il s’agira notamment de mettre en évidence que dans quelques cas, la création
pourrait compenser la destruction d’emplois notamment à travers l’exemple de la fabrication
des robots par la start-up Aldebaran en France pour l’entreprise Nestlé au Japon. En revanche,
nous tempèrerons cette idée en évoquant le fait que cette compensation a lieu dans des
endroits où cela ne serait pas forcément nécessaire, ce qui s’expliquerait notamment par la
tentation des grandes firmes à délocaliser leurs unités de production dans les pays asiatiques.
C’est notamment pour cette raison que nous surnommons l’Asie, « l’atelier du monde », tout
en étant le continent le plus connecté.
A. Dans certains cas, la création compense la destruction …
Il faudrait tout de même relativiser quant à cette vision que beaucoup ont du
numérique comme « voleur et destructeur » de nos emplois. Il serait dommage d’oublier que
le numérique est à l’origine de nombreuses start-up qui génèrent la création de milliers
d’emplois. En effet, comme cela est évoqué dans l’article du Kauffman Foundation 30
intitulé
« Les start-up favorisent-elles nos emplois ? »31
, réalisé par Dane Stangler et Robert E. Litan,
les start-up représentent encore aujourd’hui les deux tiers de la création d’emploi au sein des
Etats-Unis. De plus, ces derniers évoquent que 50% des start-up se forment dans le secteur
30
Kauffman Foundation a été fondée dans les années 1960 à Kansas City (Missouri) par l’entrepreneur
et philanthrope Erwing Marion Kauffaman. Il s’agit d’une fondation à but non lucratif qui se consacre aux études
des entreprises, des start-up ainsi que de l’emploi aux Etats-Unis.
31
Voir annexe n°10 p. 81
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
25
des logiciels ainsi que des multimédias. En conséquence, 2000 entreprises numériques ont été
créées entre 1999 et 2009, soit en dix ans. Ainsi, compte-tenu de la part des start-up dans la
création d’emploi, nous pouvons donc supposer que la création d’emplois peut, dans certains
cas, compenser la destruction d’emploi.
La firme à la pomme, autrement dit Apple32
, a elle aussi, démarré au rang de start-up.
En effet, il ne faut pas oublier que Steve Jobs, avec la collaboration de Steve Wozniak et de
Ronald Wayne, avait conçu et réalisé, dans son garage, le premier micro-ordinateur personnel
de la gamme Apple, à savoir, l’Apple 1.
Un Apple 1 exposé au Smithsonian Museum
Image 2
Comme le disait Steve Jobs, « ceci est une révolution », et celle-ci a permis le progrès
remarquable de la société Apple ainsi que la création de milliers d’emplois. En effet, si l’on se
réfère au site web d’Apple33
, la firme serait à l’origine de la création d’environ 630 000
emplois sur le continent européen. 16 000 emplois de salariés directs et 116 000 emplois de
sous-traitants ont été créés en Europe grâce à la croissance de cette firme transnationale34
.
Enfin, la firme à la pomme est également parvenue à faire émerger, depuis 2008, un nouveau
secteur d’activité. Il s’agit du secteur de la conception et du développement d’apps iOS.
Depuis sa création, ce secteur a généré près de 500 000 emplois au sein du continent
européen. Par conséquent, ces chiffres illustrent que le numérique, bien qu’il soit à l’origine
32
Apple est une entreprise multinationale américaine d’informatique créée le 1er
avril 1976 à Cupertino,
puis constituée sous la forme de société le 3 janvier 1977.
33
Suivre le lien pour consulter les données concernant la création d’emplois générée par Apple.
34
Firme transnationale (FTN) : ce sont des entreprises dont le produit (bien ou service) est vendu dans
plusieurs pays, mais aussi souvent, fabriqué dans plusieurs pays. Le processus de production est divisé puis
ensuite réparti entre les pays en fonction des avantages qu’ils procurent. C’est une entreprise qui met en place
une Division Internationale du Processus Productif (DIPP).
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
26
de la disparition ou de la métamorphose de certains secteurs d’activités, parvient tout de
même à créer de nombreux emplois pouvant ainsi compenser la destruction de ceux-ci.
Par ailleurs, nous pouvons également prendre l’exemple de l’entreprise Intel, comme
l’évoque notamment Andy Grove dans l’article du Bloomberg Business, intitulé
« Informatique : délocaliser n’est pas une fatalité »35
. En effet, en 1980, dix ans après son
introduction en bourse, Intel employait 13 000 personnes aux Etats-Unis, ce qui est loin d’être
négligeable. Les start-up favorisent donc la création emploi, et peuvent, selon leur taille,
compenser la destruction de ces derniers.
Quant à la France, qui semble être en retard par rapport aux pays scandinaves ainsi que
les Etats-Unis sur le plan de la technologie numérique, cette dernière se dote de la Halle
Freyssinet qui a pour vocation de devenir la « Silicon Valley française ». Plus précisément, il
s’agit d’un ancien hangar parisien inutilisé depuis 2006 qui est amené à devenir des bureaux
dédiés au monde du numérique et pouvant accueillir près de 1000 start-up. Ainsi, la France
rattraperait son retard dans ce domaine36
et pourrait réduire son taux de chômage avec la
création de 1000 start-up, ce qui permet ainsi de créer des milliers d’emplois. C’est dans cette
optique que Bordeaux a décidé de se doter à Bègles de la Cité du Numérique 37
et obtient le
label French Tech38
, comme cela est relayé par Sud-Ouest et France 3 Aquitaine.
Enfin, en ce qui concerne la robotisation, même si celle-ci a des effets pervers sur
l’emploi en remplaçant l’homme par la machine dans certains secteurs d’activités, il est à
noter que cela crée également des emplois notamment dans le domaine de la fabrication des
robots. En effet, nous pouvons notamment prendre l’exemple de l’usine Nestlé qui recrute des
robots conçus et fabriqués par la start-up française Aldebaran39
. Ces robots sont destinés à
vendre et à conseiller les clients au sein des magasins et boutiques Nestlé japonaises. Mais si
cette fabrication de robots semble être en défaveur des japonais, la start-up Aldebaran est
parvenue à créer de nombreux emplois dans la conception ainsi que la fabrication des robots
en France. De plus, compte-tenu du vieillissement massif de la population japonaise, nous
pouvons considérer que ces derniers manquent de main d’œuvre. Ainsi, embaucher des robots
en tant que vendeurs ou conseillers constitue plutôt un avantage pour l’Etat Japonais, qu’un
35
Voir annexe n°6 p. 60
36
Voir annexe n°11 p. 89
37
Suivre le lien.
38
Voir annexes n°12 et n°13 p. 92 et 93
39
Voir annexe n°14 p. 95
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
27
effet pervers sur l’emploi. Ces différents exemples mettent en évidence que la création
d’emplois est capable de compenser la destruction d’emplois.
B. … Mais peut-être pas aux endroits où cela serait nécessaire.
« Pourquoi l’iPhone n’est-il pas fabriqué aux Etats-Unis ? », avait demandé Barack
Obama à Steve Jobs, lors d’une rencontre dans la Silicon Valley, en 201140
. Bien que la firme
à la pomme ait permis la création de milliers d’emplois, notamment lorsqu’elle n’était qu’une
start-up il y a quelques années, cette citation des propos du président américain soulève le
problème de la destruction d’emploi dans les pays développés comme les Etats-Unis41
, causée
par les stratégies économiques menées par les firmes transnationales.
En effet, avec le développement du phénomène de la mondialisation, notamment
accentué par l’essor des technologies des télécommunications, à savoir notamment les TIC,
nombreuses sont les firmes transnationales comme Apple qui emploient des stratégies visant à
réduire le plus possible les coûts de production. C’est ainsi que nous pouvons nous référer aux
théories des économistes classiques, Adam Smith 42
et David Ricardo43
, sur l’avantage absolu
et l’avantage comparatif. Ces deux théories économiques expliquent en effet deux types de
stratégies que les entreprises peuvent entreprendre afin de réduire leurs coûts de production.
Adam Smith, dans sa théorie de l’avantage absolu, développe un raisonnement
reposant sur la division technique du travail (DIT). Selon cette théorie, chaque nation a intérêt
à importer ce qu’elle produit à des coûts plus élevés et à exporter ce qu’elle produit à des
coûts moins élevés. En d’autres termes, chaque nation doit se spécialiser dans la production
pour laquelle elle a un avantage absolu. Voici un exemple :
Prenons deux pays A et B et deux produits X et Y. Etudions le temps que chaque pays
met pour produire chacun des deux produits, X et Y.
Pays A Pays B
Produit X 10 h 15 h
Produit Y 20 h 12 h
Tableau 6
40
Voir annexe 15 p. 97
41
Depuis 1945, les Etats-Unis occupent et demeurent encore aujourd’hui la première puissance
économique mondiale.
42
Adam Smith : (1723-1790) est un économiste classique libéral connu pour la théorie de l’avantage
absolu dans le commerce international.
43
David Ricardo : (1772-1823) est économiste classique libéral connu pour la théorie de l’avantage
comparatif qui fait suite à la théorie de l’avantage absolu d’Adam Smith.
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
28
A travers le tableau ci-dessus, nous constatons que le pays A est plus productif que le
pays B dans la production du produit X et que le pays B est davantage productif que le pays A
dans la production du produit Y. Ainsi, nous pouvons considérer que le pays A bénéficie d’un
avantage absolu dans la production du produit X et que le pays B a un avantage absolu dans la
production du produit Y. Par conséquent, les pays A et B ont donc intérêt à se spécialiser dans
les productions pour lesquelles ils présentent un avantage absolu. Cette théorie de l’avantage
absolu réalisée par l’économiste classique Adam Smith a pour but de démontrer que les
entreprises, et notamment les firmes transnationales se spécialisent dans certaines productions
afin de réduire les coûts.
Quant à David Ricardo, ce dernier reprend la théorie de l’avantage absolu réalisée par
Adam Smith et la développe avec sa propre théorie de l’avantage comparatif. Cette théorie
s’applique notamment lorsqu’un des deux pays, A ou B, ne possède aucun avantage absolu
dans les productions des produits X et Y.
Pays A Pays B
Produit X 10 h 12 h
Produit Y 5 h 15 h
Tableau 7
A travers le tableau ci-dessus, nous remarquons que le pays A possède un avantage
absolu pour les deux productions des produits X et Y. Or, si les deux pays, A et B, font de
l’autarcie, c’est-à-dire, qu’ils produisent chacun les deux produits X et Y de leurs côtés, alors
la durée totale de production est de 15 h pour le pays A, et 27 h pour le pays B. Selon
l’économiste classique, David Ricardo, les deux pays ont tout de même intérêt à se
spécialiser, compte-tenu de la moindre différence de temps de production pour le produit X
entre le pays A et le pays B. Ainsi, le pays A, étant bien plus productif que le pays B, dans la
production du produit Y, a intérêt de se spécialiser dans la production de ce produit. Quant au
pays B, ce dernier a intérêt de spécialiser dans la production du produit X. Ainsi, en
collaborant, les temps de production se réduisent à 5 h pour le pays A et 12 h pour le pays B.
Cette théorie de l’avantage comparatif, met en évidence, tout comme la théorie de l’avantage
absolu, l’intérêt qu’ont les firmes transnationales à se spécialiser afin de réduire les coûts de
production.
Cependant ces deux théories peuvent s’avérer discutables car elles étudient
uniquement l’efficacité d’un des deux facteurs de production, à savoir le facteur travail (L).
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
29
C’est pourquoi durant le 20ème
siècle, trois économistes contestent ces deux théories
économiques classiques et en proposent une nouvelle, que nous appelons aujourd’hui la
théorie HOS44
(Hecksher, Ohlin, Samuelson). Selon cette théorie, les entreprises, et plus
particulièrement les firmes transnationales, ne se spécialisent pas en fonction de l’efficacité du
facteur travail (L) mais en fonction de leurs dotations factorielles. Par dotation factorielle, on
entend la manière dont un pays est doté en facteur travail (L) et facteur capital (K). C’est pour
cette raison qu’on dit que les pays du Sud, et plus particulièrement les pays asiatiques tels que
l’Inde et la Chine, sont spécialisés dans la fabrication des produits. Les pays du Nord, quant à
eux, sont spécialisés dans la conception45
.
Ces trois théories montrent donc qu’il y a un bien une division internationale du travail
qui incite donc les entreprises, et plus particulièrement les firmes transnationales à délocaliser
ou relocaliser leurs unités de productions en fonction du montant des coûts de production. Par
conséquent, si Apple fabrique l’iPhone à Shenzhen en Chine, plutôt qu’aux Etats-Unis, c’est
parce que la main d’œuvre chinoise est bien moins chère. Apple contribue donc à la création
d’emploi de main d’œuvre ouvrière en Chine. En revanche, la conception de l’iPhone se fait
aux Etats-Unis, au sein de la Silicon Valley. Nous pouvons donc considérer qu’il y a bien une
destruction d’emplois qui accroît notamment les inégalités sociales en termes d’accès à
l’emploi : la conception des produits est localisée dans les pays développés comme les Etats-
Unis car elle nécessite des travailleurs hautement qualifiés. En revanche, la fabrication des
produits est implantée en Chine et en Inde, car elle nécessite uniquement de la main d’œuvre
ouvrière. En conséquence, nous pouvons donc supposer que les travailleurs peu ou
moyennement qualifiés aux Etats-Unis sont confrontés à la situation de chômage.
Conclusion
Au terme de notre analyse, nous avons montré dans une première partie que le
numérique est créateur d’emploi en évoquant la création du secteur des TIC ainsi que la
création de nouveaux types d’emplois dans des secteurs déjà existants avant l’ère du
numérique. Dans une seconde partie, nous avons modéré nos propos en montrant que le
numérique peut également être destructeur d’emploi en évoquant d’une part, le passage du
format papier au format numérique pour les journaux et livres et d’autre part le cas de la
44
La théorie HOS est réalisée par trois économistes : Eli Hecksher, Bertil Ohlin, et Paul Samuelson.
Cette théorie s’inspire notamment de la théorie de l’avantage comparatif de David Ricardo.
45
Par pays du Sud et pays du Nord, on entend une distinction non pas géographique, mais économique.
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robotisation. Enfin, dans une troisième et dernière partie, nous avons nuancé nos propos en
montrant que le numérique n’est pas seulement créateur, ni uniquement destructeur, mais
qu’il est à la fois créateur et destructeur d’emplois, notamment en prenant l’exemple des start-
up et de la délocalisation des unités de production. Si les sociétés parvenaient à évoluer aussi
vite que le numérique évolue, peut-être que le numérique ne causerait plus la destruction de
nos emplois…
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
31
Bibliographie
Alternatives Economiques Poche Hors-Série, 2012. Les grands auteurs de la pensée
économique.
Areiron, 2014. Diplomatie grands dossiers n°23 géopolitique du cyberespace enjeux
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- L’Asie : un continent ultra connecté en pleine croissance p.43
Capul, J.-Y., 2013. Dictionnaire d’économie et de sciences sociales. Hatier.
- L’économie keynésienne p.161
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Courcelle-Seneuil, J.-G., 1776. Adam Smith : richesse des nations / Courcelle-Seneuil.
Guillaumin (Paris).
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Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité, CEPN-CNRS (UMR 7234), F-93430,
Villetaneuse ; p.20
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Schumpeter, J.-A., 1999. THEORIE DE L’EVOLUTION ECONOMIQUE. Recherches sur
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Robin Caroline L1 ISIC TD-07
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Sitographie
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Master Professionnel Image et multimédia : conception, production, multimédia ISIC, n.d. [WWW
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montaigne.fr/fr/formations/offre_de_formation/master-XB/information-et-communication-
SCINFO/master-pro-image-multimedia-concept-product-multimedia-program-msm-21.html
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33
Master Professionnel Images et multimédia : création, cinéma interactif ISIC, n.d. [WWW
Document] URL http://www.u-bordeaux-
montaigne.fr/fr/formations/offre_de_formation/master-XB/information-et-communication-
SCINFO/master-pro-images-multimedia-creation-cinema-interactif-program-msi-21.html
Observatoire du Numérique, chiffre clés 2013, n.d. [WWW Document]
URL http://www.observatoire-du-numerique.fr/wp-content/uploads/2013/07/2013-07-
chiffres-cles-observatoire-numerique.pdf
Plaquette Licence Information et Communication ISIC, n.d. [WWW Document]
URL http://www.u-bordeaux-montaigne.fr/fr/formations/offre_de_formation/licence-
XA/information-et-communication-SCINFO/licence-information-et-communication-program-
lsi-31.html
Pub Orange Business Services 2014 [HQ], 2014. [WWW Document]
URL https://www.youtube.com/watch?v=WRhH-chRnus
PUB ORANGE “les 10 petits doigts du bébé,” 2013. [WWW Document]
URL https://www.youtube.com/watch?v=WRhH-chRnus
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Table des illustrations
Tableau 1.................................................................................................................................... 5
Tableau 2.................................................................................................................................... 6
Tableau 3.................................................................................................................................... 9
Tableau 4.................................................................................................................................. 10
Tableau 5.................................................................................................................................. 11
Tableau 6.................................................................................................................................. 27
Tableau 7.................................................................................................................................. 28
Image 1..................................................................................................................................... 21
Image 2..................................................................................................................................... 25
Graphique 1.............................................................................................................................. 17
Graphique 2.............................................................................................................................. 18
Graphique 3.............................................................................................................................. 19
Graphique 4.............................................................................................................................. 20
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Annexe n° 1
L'Europe numérique: la «troisième
révolution industrielle» [Print to PDF]
[Print to RTF]
L'Europe numérique n'est pas uniquement synonyme d'un meilleur wifi et d'une connexion à
large bande. Il s'agit de quelque chose de beaucoup plus profond: une transformation de
l'économie entière. C'est du moins les propos de Jeremy Rifkin, un essayiste, économiste et
sociologue de renom qui s'est exprimé la semaine dernière lors de la Journée d'action
numérique à Bruxelles.
© Thinkstock
D'après Rifkin, l'ère numérique pourrait entraîner l'émergence d'une nouvelle réalité appelée
les biens communs collaboratifs. Et cela ne sera pas anodin. En fait, il s'agit du premier
nouveau paradigme économique depuis l'avènement du capitalisme et du socialisme au début
du XIXe siècle. Ainsi, la «troisième révolution industrielle», est étayée par la numérisation de
tous les aspects de nos vies.
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La société à coût marginal quasi nul. Si vous êtes propriétaire de votre propre affaire, vous
êtes certainement habitué au terme de «coûts marginaux». Il s'agit des coûts relatifs à la
production de biens et services supplémentaires après que les coûts fixes aient été couverts.
Selon Rifkin, la révolution de la technologie que nous connaissons est tellement puissante
qu'elle pourrait réduire les coûts marginaux à zéro. Il cite l'exemple d'une société où les
individus exploitent l'énergie du soleil ou de l'air et produisent toutes sortes de biens à l'aide
de l'impression 3D. Une fois en possession de l'équipement promis par la numérisation, nous
pourrons en effet devenir des «promateurs» (producteurs-consommateurs), et cela change
tout.
Une Europe numérique Rifkin appelle l'UE à aider à faire du concept des biens communs
collaboratifs une réalité pour les Européens. Il était intransigeant sur le fait que la
numérisation de l'UE dans un contexte d'un vrai marché unique conduirait tous les Européens
à avoir un travail. En fait, il soutient que la transformation de nos modes de communication et
de transports et des réseaux énergétiques «occuperait l'industrie pendant 40 ans». «La seule
industrie pour laquelle je ne peux pas trouver de travail», explique-t-il, «est l'industrie
pétrolière». Rifkin affirme que les milliards d'euros investis par l'UE dans l'infrastructure
passent dans une «industrie usagée». «Si l'UE investit ne-serait-ce que la moitié de ce montant
au profit de la nouvelle infrastructure pour une Europe numérique, alors nous sommes sur la
bonne voie. Et cela peut être fait rapidement».
Du numérique pour la planète Rifkin est sûr qu'une société à coût marginal zéro apportera non
seulement l'efficacité et la liberté aux citoyens, elle permettra également d'aborder un des plus
grands défis de notre époque: le changement climatique. «Je suis terrorisé», a-t-il expliqué.
«Le changement climatique est bien réel. Nous sommes désormais dans la sixième vague
d'extinction. Nous pourrions perdre jusqu'à 70 % des espèces d'ici la fin du siècle. Il ne nous
reste plus de temps; les coûts marginaux quasi-nuls constituent la meilleure mesure pour
aborder le changement climatique. Si nous pouvons atteindre une efficacité optimale, utiliser
moins de ressources naturelles et que toute la production soit partagée sans cesse, nous
pourrons alléger le fardeau sur la planète. Nous pouvons commencer à démocratiser la vie
économique sur la planète. Il s'agira d'un nouveau voyage... Avec un peu de chance, qui
commencera juste à temps pour assurer la guérison de la planète.»
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Annexe n°2
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Annexe n° 3
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Annexe n°5
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Annexe n° 6
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Annexe n°7
Tout un symbole. L'hebdomadaire américain Newsweek, né en 1933, publie sa dernière
édition sur papier, datée du 31 décembre, avec en couverture ces seuls mots :
"#lastprintissue", dernière édition imprimée, précédés du hashtag, symbole de Twitter.
La disparition de Newsweek sous sa forme papier s'inscrit, bien sûr, dans le contexte de la
crise de la presse aux Etats-Unis. Mais elle signifie d'abord la fin d'un modèle très américain,
celui des hebdomadaires d'information à diffusion nationale. Il fut un temps où Time et
Newsweek, les deux rivaux de toujours – le premier classé à droite et le second à gauche –
dictaient l'agenda de l'information aux Etats-Unis. Les familles américaines attendaient de
recevoir dans leur boîte à lettres l'essentiel de l'actualité et, en couverture, une photo à fort
impact visuel était censée résumer à elle seule le grand sujet de la semaine. Stephen G. Smith,
rédacteur en chef de Newsweek de 1986 à 1991 cité par Associated Press, parle d'une
"conversation commune qui était partagée par toute la Nation".
Newsweek a joué un rôle important dans la lutte pour les droits civiques, la fin de la guerre du
Vietnam ou la lutte contre le sida. Lorsque Jean-Jacques Servan-Schreiber lance une nouvelle
formule de L'Express, en 1964, il va puiser son inspiration auprès de Time.
SEGMENTATION DE L'INFORMATION
La crise des hebdomadaires est d'abord liée à la fin de l'ère des masses et à la segmentation de
l'information. Les grands magazines entendaient offrir la même information à la classe
moyenne américaine, dans tout le pays. Or, l'heure est plutôt aux médias de niche, ou à
l'information politiquement située, comme l'illustre le succès des chaînes câblées telle Fox
News, avec ses talk-shows polémiques et très orientés.
"Ces énormes machines qu'étaient les news magazines étaient obligées d'avoir une attitude
centriste, "mainstream", qui ne colle plus avec la polarisation des citoyens aux Etats-Unis,
souligne Bertrand Pecquerie, directeur du Réseau mondial des rédacteurs en chef (Global
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Editors Network). On l'a bien vu lors des dernières élections présidentielles. Les médias qui
marchent sont ceux d'opinion, comme Fox News ou The Atlantic Monthly, un mensuel
moribond, qui a trouvé une nouvelle vie sur Internet en affichant ses convictions libérales et
pro-Obama."
Le premier rédacteur en chef de Newsweek, Thomas Martyn, présentait son journal comme
"un complément indispensable de la lecture d'un quotidien, parce qu'il explique, expose et
clarifie". A l'heure d'Internet, ce modèle est devenu obsolète. Comme le résume David Carr,
éditorialiste au New York Times, "dans l'actuel écosystème numérique des médias, avoir le
mot "week" dans son titre est un terrible anachronisme". Bouclé le vendredi, le magazine
arrive dans les foyers le lundi ou le mardi, alors que le lecteur a déjà eu le temps de s'informer
par d'autres canaux.
ATTIRER LES ANNONCEURS
Newsweek a aussi souffert de la crise de son modèle économique. Les grands hebdomadaires
américains sont diffusés surtout par abonnements, vendus à prix très bas, de l'ordre de 20
dollars. L'objectif est de viser une diffusion la plus large possible, afin d'attirer les
annonceurs.
Mais, depuis une dizaine d'années, la diffusion ne cesse de baisser. Elle est passée de 3,14
millions d'exemplaires en 2000 pour Newsweek à 1,5 million en 2012. Son concurrent, Time,
s'en tire mieux avec une diffusion de 3,38 millions cette année.
"Newsweek se situe du mauvais côté du marché publicitaire, commente Ken Doctor,
spécialiste américain de l'économie des médias. Celui des supports imprimés de diffusion
nationale et de contenu général. Les publicités nationales ont migré plus rapidement sur le
numérique que les publicités locales. En outre, les annonceurs qui ont besoin d'une audience
nationale ont maintenant accès à une palette d'offres proche de l'infini et plus ciblées que le
lectorat de Newsweek."
En 2012, pour la première fois, le chiffre d'affaires de la publicité en ligne aux Etats-Unis
devrait dépasser celui de la publicité sur l'imprimé, selon la firme eMarketer (37,3 milliards
de dollars soit 28,2 milliards d'euros, contre 34,3).
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Newsweek va devenir un magazine numérique accessible par abonnement et intitulé
Newsweek Global. Tina Brown, rédactrice en chef de Newsweek et du site Daily Beast, veut
croire au succès de la nouvelle formule. Elle se fonde sur une étude du Pew Institute selon
laquelle 39 % des Américains s'informent désormais sur Internet.
Xavier Ternisien
"XXI" dresse le portrait d'une "presse post-Web"
Dans son prochain numéro, qui sort début janvier, le magazine XXI publie un manifeste dans
lequel il assure qu'"iI est possible de refonder une presse post-Internet". Le magazine
considère tout d'abord que "des journaux sans publicité, c'est possible". La presse, écrit-il,
peut être financée par ses lecteurs.
Elle doit surtout, poursuit-il, "recréer de la valeur". Pour cela, XXI considère qu'il faut
s'appuyer sur "quatre piliers" : le temps, le terrain, l'image et la cohérence. "Aujourd'hui, où
l'info gratuite et les technologies s'emballent, la presse doit explorer d'autres rythmes,
réapprendre à surprendre", avance XXI, qui plaide pour "donner vie et chair" en allant "où le
lecteur ne peut pas aller". Ecartant l'idée que la presse puisse se mettre à la vidéo – "elle n'a
rien à gagner à faire du mauvais journalisme audiovisuel" –, le magazine insiste sur la
nécessité pour elle d'"être belle", avec des photographies et des infographies. Il estime, enfin,
que "la qualité est préférable à la quantité".
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Annexe n°8
Amazon va lancer un «Netflix du
livre»
Paru le 17/07/2014 à 9 : 29
VIDÉO - Le leader du commerce en ligne a fait apparaître
subrepticement sur son site américain une nouvelle offre,
permettant de lire en illimité pour 9,99 dollars par mois des livres
électroniques.
Après les films et les séries, les formules illimitées s'attaquent au
livre. Amazon est sur le point de lancer un nouveau service, Kindle
Unlimited, permettant de télécharger à volonté des livres électroniques
sur sa liseuse ou sa tablette contre un abonnement mensuel minime.
L'annonce a été mise en ligne sur la version américaine d'Amazon avant
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72
d'être promptement retirée, mais plusieurs internautes ont eu le temps de
faire des captures d'écran, regroupées par le site GigaOm.
Kindle Unlimited permet de piocher à volonté dans une bibliothèque
virtuelle de plus de 600.000 livres et de plusieurs milliers d'audiolivres
pour 9,99 dollars par mois, soit 7 euros. À ce prix là, le lecteur ne
«possède» pas le livre et ne fait que payer un droit pour l'emprunter ;
sitôt son abonnement arrivé à expiration, le livre ne pourra plus être lu
sur sa liseuse Kindle, sa tablette ou son smartphone. La formule s'adresse
plutôt aux gros lecteurs, qui pourront faire de substantielles économies
mensuelles - mais ils perdront le plaisir de remplir leurs étagères d'épais
ouvrages.
Les plus grandes maisons d'édition absentes
Des grands noms de la littérature populaire répondent présents, comme la
trilogie du Seigneur des Anneaux, la sagaHarry Potter ou la série Hunger
Games. Mais derrière ces têtes de gondole, idéales pour attirer le grand
public, se trouvent également des ouvrages universitaires (Le Capital au
XXIe siècle de Thomas Piketty) ou des livres en autoédition. D'après GigaOm,
de nombreuses maisons d'édition américaines, comme Harvard Univerty
Press, Algonquin ou Bloomsbury figurent dans le catalogue de Kindle
Unlimited. Mais les cinq plus grands éditeurs sont absents: HarperCollins,
Macmillan Publishers, Penguin, Simon and Schuster et Hachette.
Quelques maisons d'édition ont dévoilé leur mode de rémunération. Pour
la plupart, elles ne seront rémunérées que si le lecteur lit une certaine
proportion de leur livre. La commission obtenue serait la même que lors
d'un achat «classique» de livre. L'éditeur Scholastic, qui publie la
saga Hunger Games, a signé un accord plus intéressant: il suffit qu'un lecteur
ouvre une seule page d'un de ses ouvrages pour que Scholastic soit
rémunéré.
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Le principe du «Netflix du livre» n'est pas nouveau. Aux Etats-
Unis, Scribd et Oyster permettent aussi de lire en illimité des centaines de
milliers de ebooks pour respectivement 8,99$ et 9,95$ par mois. En
France, la start-up Youboox domine ce marché balbutiant avec un catalogue
de 55.000 livres et 4000.000 inscrits. Mais ces applications ne sont
disponibles que sur smartphones et tablettes, où la lecture de livres est
bien moins confortable que sur liseuse. La compatibilité de Kindle
Unlimited avec la liseuse Kindle est donc un avantage compétitif
indéniable pour Amazon, qui a également plus d'influence que ses
concurrentes pour convaincre les grandes maisons d'édition de le suivre
dans cette aventure.
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Annexe n°9
Les robots vont-ils prendre nos jobs?
Par Franck Dedieu et Béatrice Mathieu, publié le 03/06/2014 à 17:07
Et si cette fois c'était différent? Et si la révolution numérique, contrairement aux
innovations passées, allait détruire des emplois? Enquête sur ces machines de plus en
plus performantes, qui refaçonnent le monde de l'entreprise et nos métiers.
Au niveau mondial, le marché de la robotique industrielle pourrait progresser de près de 6%
par an d'ici à 2016, d'après les dernières projections de l'International Federation of Robotics
(IFR).
afp.com/Gérard Julien
Dans le conte "L'Homme de sable", écrit par l'Allemand Ernst Hoffmann, un jeune homme,
Nathanaël, s'éprend d'un automate aux traits singulièrement féminins, Olimpia. La vue
troublée par des lunettes maléfiques, "plongé dans un ravissement profond", il ne discerne pas
le visage de cire, le regard étrangement fixe, la démarche bizarrement cadencée de sa bien-
aimée. A travers ses pernicieuses bésicles, Nathanaël ne voit dans sa "créature divine" qu'une
habileté de mouvement exceptionnelle pour danser et accomplir diverses tâches, une rapidité
d'exécution au piano digne d'un virtuose. Mais, un jour, la mécanique d'Olimpia se casse, ses
rouages de fer apparaissent, et Nathanaël, devant cet amour impossible, glisse dans la folie.
>> Notre dossier: Robots, la prochaine révolution
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Publié en 1817, ce récit fantastique, métaphore d'un machinisme trompeur et dangereux,
apparaît dans un contexte économique et social bien particulier : la révolte des artisans
tricoteurs au Royaume-Uni contre les manufacturiers et leurs " trop performants " métiers à
tisser la laine et le coton. Menés par un certain John Ludd, dès 1812, ces rebelles de l'échoppe
et de la boutique briseront les machines concurrentes et formeront le mouvement des
luddistes.
Autre temps technologique, autres moeurs économiques, mais même hostilité à l'endroit des
innovations. Aujourd'hui, deux siècles après, un courant "néoluddiste" refait surface. En
particulier aux Etats-Unis. En Californie, des porteurs de lunettes Google soupçonnés de
filmer les passants à leur insu sont agressés, tandis qu'en décembre dernier des "bus Google"
chargés de transporter les salariés de l'entreprise ont été attaqués à coups de jets de pierres par
des dizaines de manifestants en colère.
Un nouvel âge pour tous les secteurs
Si ces néoluddistes inquiets donnent aujourd'hui de la voix, c'est parce qu'une révolution
technologique majeure - savant mélange de robotique, de numérique, de big data,
d'intelligence artificielle et d'impression 3D - est en train de changer les codes, de
métamorphoser les façons de produire, de bouleverser le rôle et le travail de l'homme dans nos
sociétés. Dans leur dernier ouvrage, The Second Machine Age, les universitaires Andrew
McAfee et Erik Brynjolfsson, tous deux professeurs au MIT, montrent comment l'agrégation
de toutes ces grappes d'innovations pousse aujourd'hui au changement de paradigme.
Source : World Robotics.
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Dans l'industrie, on ne pense plus qu'à l'usine du futur. Une usine où, à côté des grands bras
robotisés claquemurés derrière de vastes cages de protection, des petits robots collaboratifs
souples, agiles et reprogrammables à l'envi travailleront avec l'ouvrier. Une usine du futur où
l'interface homme-machine va permettre d'augmenter de façon faramineuse les cadences de
production et la qualité du produit fini. Une usine du futur où l'impression 3D va transformer
radicalement la chaîne d'approvisionnement et où la personnalisation de masse va remplacer
la production de masse.
Les géants de l'automobile sont déjà entrés dans ce nouveau monde, et tous les secteurs
industriels vont les suivre. Airbus est en train de tester dans une de ses usines espagnoles de
nouvelles lignes d'assemblage des sections arrière des avions entièrement robotisées. " Nos
systèmes de production atteignent leurs limites, il va falloir automatiser certaines tâches dans
un environnement partagé avec l'homme ", explique-t-on chez l'avionneur européen.
Au niveau mondial, le marché de la robotique industrielle pourrait ainsi progresser de près de
6% par an d'ici à 2016, d'après les dernières projections de l'International Federation of
Robotics (IFR). Mais il n'y a pas que l'industrie à être touchée par cette révolution
technologique. La distribution, les services à la personne, l'éducation, la santé, le transport,
l'agriculture ou la sécurité sont en train de basculer dans un nouvel âge. Amazon, qui a déjà
présenté un projet de livraison de petits colis par drone, a installé dans ses entrepôts des
centaines de robots magasiniers qui se déplacent de façon autonome et préparent les
commandes.
Dans les pharmacies britanniques, c'est le robot Rowa qui va lui-même chercher les
médicaments inscrits sur l'ordonnance du patient. A Wall Street, 70% des ordres de Bourse
sur le marché des actions sont l'oeuvre de robots logiciels de trading. Tandis que l'armée
américaine utilise des drones en Afghanistan pour déminer les routes, la Corée du Sud aligne,
elle, des centaines de robots sentinelles équipés de mitrailleuses à la frontière nord-coréenne.
Google, l'entreprise monde de ce XXIe siècle, ne s'y trompe pas : elle dépense sans compter
pour racheter des dizaines de start-up de la robotique et a déboursé 450 millions de dollars en
début d'année pour mettre la main sur DeepMind, spécialisé dans l'intelligence artificielle.
Ironie de l'histoire, c'est dans les usines de Foxconn, le leader mondial du matériel
informatique, où des millions de salariés chinois travaillent pour une bouchée de pain, que
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Google va tester ces futures machines : un million de robots devraient être installés sur les
lignes du mastodonte taïwanais d'ici à la fin de l'année.
Une révolution permise par la chute drastique des prix de tous les composants qui forment
chaque brique de ces nouvelles machines. "En dix ans, le prix d'une cellule robotisée a été
divisé par cinq", calcule Jean-Camille Uring, président du Syndicat des entreprises de
technologies de production (Symop) et membre du directoire du Groupe Fives, une entreprise
française spécialisée dans la livraison clés en main de lignes de production automatisée.
"Cette baisse des prix va permettre à des PME qui travaillent sur des plus petites séries de
s'équiper. Un formidable coup de pouce à la productivité", s'enflamme Pierre-Yves Oudeyer,
directeur de recherche à l'Institut national de recherche en informatique et en automatique
(Inria).
Source : World Robotics
En France, Arnaud Montebourg, qui est prêt à troquer sa marinière pour un costume de
Robocop, y croit dur comme fer, d'autant que, en la matière, l'Hexagone est plutôt à la traîne.
On compte tout juste 124 robots pour 10 000 salariés dans l'industrie manufacturière, contre
160 en Italie et 273 en Allemagne. Le robot pour éviter le déclin industriel, le robot pour
retrouver de la croissance, le robot pour sauver et recréer des emplois... Une chanson que les
technophiles fredonnent aisément.
Après tout, au fil des décennies et des révolutions technologiques, la théorie du déversement
s'est toujours révélée juste : le progrès technique améliorant la productivité engendre un
transfert des emplois d'un secteur d'activité vers d'autres secteurs naissants. "On ne peut pas
imaginer aujourd'hui les emplois et les activités qui verront le jour dans quarante ou cinquante
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
78
ans. C'est du domaine de l'impensable. Ce qui est certain, c'est que les besoins et l'inventivité
du consommateur sont insatiables", rassure l'économiste Michel Volle.
Une automatisation pensante et menaçante
Reste que cette douce musique sonne un peu faux aux oreilles des millions de secrétaires,
d'ouvriers, d'opérateurs téléphoniques, d'analystes financiers, de livreurs, de comptables ou de
traducteurs qui se retrouvent sur le carreau. Entre 2000 et 2010, aux Etats-Unis, 64% des
emplois d'opérateurs téléphoniques, 46% des jobs d'agents de voyages et 26% des postes de
comptables ont disparu. En Europe, les deux tiers des 7,6 millions d'emplois de classe
moyenne qui ont disparu sont victimes de la technologie, d'après les calculs de Maarten Goos,
de l'université de Leuven, en Belgique.
Et si cette fois l'argument rassurant du déversement ne fonctionnait pas ? Et si cette fois la
"destruction créatrice" chère à l'économiste autrichien Joseph Schumpeter ne faisait pas son
oeuvre vertueuse ? "A la différence de la mécanisation, de l'électrification ou même de
l'électronisation, cette révolution numérique comporte une dimension cognitive, promeut une
autre forme d'intelligence, aboutit à une sorte d'automatisation pensante, capable de porter un
coup fatal aux emplois qualifiés", estime l'historien François Jarrige, auteur de
Technocritiques (La Découverte).
Une étude publiée par deux chercheurs d'Oxford dresse même une liste noire des professions
susceptibles de disparaître d'ici à vingt ans au profit d'un logiciel, d'un robot ou de toute autre
machine au QI imbattable. Pour reprendre le langage peu fleuri des économistes, la
"computerisation" supprimerait les auditeurs, les conducteurs de train, les comptables, les
peintres industriels, les agents immobiliers et peut-être même les architectes ou les conseillers
financiers. Au total, 47% des emplois concernés et, dans la charrette, pas mal de cols blancs.
Les innovations antérieures ont valorisé les professions qualifiées au détriment des métiers
manuels. Cette révolution numérique n'opère pas exactement la même distinction. D'un côté,
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
79
elle condamne les fonctions répétitives - y compris les plus intellectuelles, fondées sur des
règles juridiques ou techniques -, mais, de l'autre, elle valorise les tâches attachées à la
singularité, à la créativité, au génie, voire à la séduction de son exécutant. " Un habile
plombier comme un ingénieur inventif tireront leur épingle du jeu ", analyse Robin Rivaton,
économiste pour le think tank Fondapol.
Une logique inégalitaire à grande échelle
Hier, la société industrielle favorisait l'acquis et l'expérience; demain, le monde numérique
fera la part belle à l'inné et au spontané. Un progrès ? "Le machinisme à la Zola était
inhumain, les logarithmes des géants numériques sont a-humains. Ils fonctionnent avec peu de
gens, avec une nouvelle élite, en fait", analyse Pierre Bellanger, patron de Skyrock et auteur
de La Souveraineté numérique (Stock). Une sorte de darwinisme digital déploierait
implacablement sa logique inégalitaire à grande échelle et à grande vitesse.
Déjà, les géants d'Internet produisent beaucoup de valeur avec peu de personnel. Google
réalise un chiffre d'affaires comparable à celui de Saint-Gobain avec quatre fois moins de
salariés. Pour générer un million d'euros, il faut un employé chez Facebook, mais dix chez
Veolia. "Dans un monde ouvert et interconnecté, la valeur créée par cette poignée de
supersalariés ne va pas irriguer l'ensemble de l'économie, mais se concentrer sur quelques
spots très hype ", poursuit Pierre Bellanger.
Et, effectivement, ces grands noms du Web font migrer leur matière taxable dans divers
paradis fiscaux, condensent leurs investissements publicitaires sur une minorité d'acteurs,
rassemblent leurs cadres sup sur des zones "gentrisées", et disséminent leurs investissements
sur des projets... sans emploi. Après des milliards de dollars consacrés en R&D, la Google
Car ne vient-elle pas de parcourir sans conducteur ni accident 700 000 miles à la barbe des
taxis ? Désespérant. Moshe Vardi, chercheur en informatique à la Rice University de Huston,
imagine même un monde sans aucun emploi humain d'ici à 2045. Peut-être qu'à cette date un
robot publiera une note, juste pour confirmer la triste prédiction du professeur...
Repenser les systèmes de formation
Plus sérieusement, la majorité des "futurologues", ni trop roses ni trop noirs, s'inquiète surtout
de la période de transition. "A long terme, de nouvelles activités et de nouveaux jobs vont
Robin Caroline L1 ISIC TD-07
80
bien sûr apparaître. En revanche, à court terme, dans les dix-quinze ans à venir, les
destructions vont aller bon train. Il faut repenser totalement les systèmes de formation de
façon à assurer une meilleure employabilité des salariés laissés sur le carreau", prêche
Thomas Malone, directeur du Center for Collective Intelligence au Massachusetts Institute of
Technology de Boston.
Un chantier énorme pour l'Education nationale. "Mais aussi et surtout pour les partenaires
sociaux, poursuit Dominique Gillier, à la tête de la fédération métallurgie de la CFDT.
Syndicats et entrepreneurs doivent anticiper le problème et agir dès maintenant pour assurer
une réelle conversion aux employés menacés, pour faire travailler la machine aux côtés de
l'ouvrier, et non en opposition." Pour paraphraser la position de Sacha Guitry à l'endroit des
femmes, il faut être contre les robots... tout contre.
Comment le robot ouvrier Baxter casse le coût
Source : Rethink Robotics
Pour regagner en compétitivité, pas mieux que Baxter le robot. Test grandeur nature dans
une entreprise américaine de parfums. Avant, deux ouvriers travaillaient à temps plein en se
relayant au bout de huit heures pour prendre les flacons sur les palettes et les déposer sur
une chaîne d'embouteillage. Le paiement de leur salaire représentait 120 000 dollars par an.
Aujourd'hui, l'entreprise a acheté deux robots pour faire cette même tâche. Pendant 5%
seulement de leur temps, les deux ouvriers surveillent le travail des robots et sont donc
amenés à faire autre chose dans l'entreprise. Coût annuel de cette nouvelle organisation sur
ce poste précis : 12 600 dollars, soit un gain de 107 400 dollars.
70% des ordres de Bourse sur le marché des actions sont l'oeuvre de robots logiciels de
trading, à Wall Street.
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81
Annexe n°10
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Le numérique créateur d'emploi ?

  • 2. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 1 Table des matières Introduction ................................................................................................................. 2 I. Le numérique : créateur d’emploi ..................................................................... 3 A. Création de nouveaux secteurs d’activités ............................................... 3 B. Dans des secteurs qui existaient déjà........................................................ 7 II. Le numérique : destructeur d’emploi.......................................................... 13 A. Des secteurs d’activités disparaissent ou se métamorphosent.......... 13 B. Robotisation : l’homme remplacé par la machine ................................ 22 III. Le numérique est à la fois créateur et destructeur d’emploi.................. 24 A. Dans certains cas, la création compense la destruction … ................. 24 B. … Mais peut-être pas aux endroits où cela serait nécessaire. ............ 27 Conclusion .................................................................................................................. 29 Bibliographie.............................................................................................................. 31 Sitographie ................................................................................................................. 32 Table des illustrations............................................................................................... 34 Annexes....................................................................................................................... 35
  • 3. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 2 Introduction « Ceci est une révolution », il s’agissait d’une phrase culte de Steve Jobs, un des géants de l’ère du numérique, qu’il prononçait à chaque présentation de ses multiples innovations qui ont modifié nos modes de vie ainsi que nos manières de travailler. En effet, Steve Jobs, ainsi que d’autres géants du numérique tels que Bill Gates, ont permis le progrès de la société avec l’amélioration des modes de vie et la création de nouveaux secteurs d’activité. Ces derniers ont également su satisfaire le besoin de productivité des entreprises. Cependant, lorsqu’on évoque l’amélioration de la productivité, cela peut signifier que l’on a plus ou moins besoin de main d’œuvre. C’est alors que se pose la question de savoir si le numérique serait toujours en faveur de la création d’emploi ou non. Par définition, le numérique, ou plus précisément l’information numérique, correspond à une suite de caractères et de nombres qui constituent une représentation discrète d’un objet que des dispositifs informatiques ou d’électronique numérique peuvent traiter. Le numérique est notamment la principale caractéristique de la Troisième Révolution Industrielle, marquée par l’apparition des ordinateurs, d’Internet, des téléphones mobiles et des tablettes tactiles… Dire que le numérique est créateur d’emploi implique une hausse de la demande de travail sur le marché du travail étudié par les économistes néo-classiques1 , ou bien au sens keynésien2 , une hausse des offres d’emplois par les employeurs. Dès lors, dans quelles mesures pouvons-nous affirmer que le numérique serait créateur d’emploi ? Autrement dit, le numérique favorise-t-il la création ou la destruction d’emploi ? Afin de répondre à cette question, nous montrerons dans une première partie, pour quelles raisons nous pouvons considérer que le numérique est créateur d’emploi. Puis dans une seconde partie, nous démontrerons que le numérique peut, dans certains cas, détruire les emplois. Enfin, dans une troisième et dernière partie, nous tâcherons de nuancer nos propos pour arriver à la conclusion que le numérique est à la fois créateur et destructeur d’emploi. 1 L’économie néo-classique : Théorie économique qui analyse et cherche à démontrer l’efficacité d’une organisation économique fondée sur la libre concurrence, l’initiative individuelle et les mécanismes du marché. (Capul, Jean-Yves, Olivier Garnier, Dictionnaire d’Economie et de Sciences Sociales, 2013, Hatier) 2 L’économie keynésienne : Ensembles des analyses économiques issues des travaux de Keynes qui, en s’opposant à une approche néo-classique de l’économie, justifient l’intervention de l’Etat dans certaines circonstances. (Capul, Jean-Yves, Olivier Garnier, Dictionnaire d’Economie et de Sciences Sociales, 2013, Hatier)
  • 4. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 3 I. Le numérique : créateur d’emploi A l’heure du premier pas sur la lune en 1969, l’invention du microprocesseur par deux ingénieurs de la société Intel, Marcian Hoff ainsi que Frederico Faggin a donné naissance à la Troisième Révolution Industrielle (TRI). Cette Troisième Révolution Industrielle est notamment défendue par Jérémy Rifkin, essayiste, économiste et sociologue, qui considère celle-ci comme la clé de la solution pour relancer l’emploi comme il l’évoque dans son dernier ouvrage paru en octobre 2014, La nouvelle société du coût marginal zéro. Ce dernier encourage même la numérisation de l’Union Européenne dans le cadre d’un marché unique (bien que l’Union Européenne ne soit pas encore parvenue à réaliser son intégration économique), ce qui pourrait ainsi permettre le retour du plein-emploi au sein du continent européen3 . A. Création de nouveaux secteurs d’activités L’essor du numérique a généré la création de nouveaux secteurs économiques, à savoir le secteur des TIC4 comme l’évoque notamment Nathalie Coutinet, économiste à l’Université de Paris 13 et chercheur au Centre d’Economie de Paris Nord5 . Cette dernière souligne le fait que le secteur des TIC, défini par l’OCDE6 en 2008, est divisé en trois sous-secteurs d’activités, à savoir : les secteurs producteurs, les secteurs distributeurs, ainsi que les secteurs des services de TIC, ce qui favorise ainsi la création d’emploi. 3 Voir annexe n° 1 p. 36 4 TIC : Technologies de l’Information et de la Communication 5 Voir annexe n° 2 p. 48 6 OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques. Numérique Secteur des TIC Secteur des producteurs de TIC Secteur des distributeurs des TIC Secteur des services de TIC
  • 5. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 4 Il s’agit d’un secteur d’activité qui est parvenu à résister à la crise économique qui s’est déclenchée en 2008 suite à la crise de subprimes de 2007. En effet, le secteur des TIC a démontré sa capacité à créer des emplois contrairement aux autres secteurs d’activités dans de telles circonstances, ce qui favorise la croissance économique. De plus, le développement d’internet et des nouveaux moyens de communication sous l’impulsion de la mondialisation7 , a permis le progrès du secteur des services au sein du secteur économique des TIC. Par exemple, à l’époque, lorsque nous avions un appareil qui tombait en panne, nous étions contraints de nous déplacer pour régler ce problème. Tandis qu’aujourd’hui, il suffit, dans la majorité des cas, d’appeler les SAV (Services Après-Vente) par l’intermédiaire d’une ligne téléphonique spécialisée. 7 La mondialisation correspond à la mise en concurrence de l’ensemble de la planète. C’est aussi la diffusion d’un même modèle économique, tel que le libéralisme, d’un même modèle politique, tel que la démocratie, et d’un même modèle culturel, tel que la culture occidentale. Développement d’internet Hausse des téléphones portables et ordinateurs Essor du secteur des services des TIC (télécommunications, opérateurs) Augmentation du personnel dans les services Création d’emploi
  • 6. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 5 Le développement des services dans de nombreux secteurs d’activité et plus particulièrement dans les secteurs des TIC est une des caractéristiques majeures du phénomène de la mondialisation que nous vivons aujourd’hui. En revanche, il est à noter tout de même, que ce sont les pays scandinaves d’Europe du Nord qui ont le plus développé le secteur des TIC. Cela se ressent notamment lorsqu’on observe le poids du secteur des TIC dans le PIB8 à l’aide du tableau statistiques ci-dessous. En effet, selon Eurostat9 , en Suède, au Royaume-Uni et en Finlande, au cours de l’année 2010, sur 100 euros de PIB, provenaient respectivement, 6.40, 5.85 ainsi que 5.47 euros du secteur des TIC. Il s’agit de résultats considérables sachant que la France fait partie des pays ayant le moins développé le secteur des TIC, comme l’Allemagne et l’Espagne. En effet, selon Eurostat, en France, en Allemagne, et en Espagne, en 2010, sur 100 euros de PIB, provenaient respectivement, 4.18, 4.02, et 3.54 euros du secteur des TIC. Par conséquent, ces chiffres montrent bien que ce sont les pays scandinaves qui ont le plus développé le secteur des TIC. Part du secteur des TIC dans le PIB (en%) 2010 Secteur des TIC Services TIC Industries des TIC Suède 6,40 _ _ Royaume-Uni 5,85 5,48 0,37 Finlande 5,47 3,88 1,59 Belgique 4,64 4,24 0,40 France 4,18 3,88 0,29 Allemagne 4,02 3,57 0,45 Espagne 3,54 3,43 0,11 Nouveau périmètre de l’OCDE excluant le secteur des instruments de mesure et des câbles en fibres optiques. Source : Eurostat. Tableau 1 En outre, selon les théories économiques néoclassiques, il est censé y avoir une corrélation positive entre croissance économique et emploi. 8 PIB : Produit Intérieur Brut 9 Eurostat : Direction générale de la commission européenne, elle fait part d’informations statistiques à l’échelle communautaire.
  • 7. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 6 Schéma explicatif de la corrélation positive entre croissance économique et emploi : Nous pouvons ainsi supposer que le secteur des TIC génère la création d’emplois, notamment dans les pays scandinaves, dans lesquels le secteur des TIC y est le plus développé. Afin de vérifier cette hypothèse, il suffit d’étudier les chiffres dévoilés par le tableau suivant. Part de l’emploi du secteur des TIC dans l’emploi total (en %) 2010 Secteur des TIC Services TIC Industries des TIC Suède 4,40 _ _ Royaume-Uni 3,95 2,82 1,13 Finlande 3,31 3,09 0,22 Belgique 2,84 2,57 0,27 France 2,82 2,53 0,29 Allemagne 2,28 1,94 0,34 Espagne 2,11 2,00 0,11 Nouveau périmètre de l’OCDE excluant le secteur des instruments de mesure et des câbles en fibre optiques. Source : Eurostat. Tableau 2 Hausse facteurs L, K en TIC Progrès technique (innovations en TIC) Hausse de la productivité Hausse de la Y Hausse du PIB Croissance Création d’emploi Légende : L : facteur travail K : facteur capital Y : production
  • 8. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 7 En observant les résultats fournis par le tableau statistiques précédent, nous constatons bien que l’hypothèse néoclassique selon laquelle il y aurait une corrélation positive entre la croissance économique et l’emploi est vérifiée. Par conséquent, nous pouvons remarquer que dans les pays dans lesquels la part du secteur des TIC contribuant à la croissance y est la plus forte, la part d’emploi du secteur des TIC dans l’emploi total est également plus élevée que dans les autres pays ayant moins développé ce nouveau secteur économique. Les pays concernés sont donc les pays scandinaves. Selon Eurostat, en 2010, en Suède, sur 100 emplois, 4,40 étaient issus du secteur des TIC. Il en va de même pour le Royaume-Uni et la Finlande. En effet, au cours de l’année 2010, au Royaume-Uni, sur 100 emplois, 3,95 provenaient du secteur des TIC ; et en Finlande, sur 100 emplois, 3,31 en étaient issus. Il s’agit, une nouvelle fois, ici, de résultats non négligeables, puisque la France fait partie, aux côtés de l’Allemagne ainsi que de l’Espagne, des pays dans lesquels la part d’emploi du secteur des TIC dans l’emploi total y est la plus faible. En effet, selon Eurostat, en 2010, en France, en Allemagne ainsi qu’en Espagne sur 100 emplois, étaient issus respectivement, 2.82, 2.28, et 2.11 emplois du secteur des TIC. En somme, nous pouvons également relever à travers ces deux tableaux statistiques, que le secteur des TIC spécialisé dans les services contribue davantage à la croissance ainsi qu’à la création d’emplois que les industries des TIC. Cela peut notamment s’expliquer par la démocratisation, des ordinateurs, de la connexion internet comme celles des téléphones portables et tablettes tactiles, nécessitant un développement majeur du secteur des services des TIC, et plus particulièrement des opérateurs tels que Orange, SFR, Bouygues... Par ailleurs, il est à noter que les TIC, en plus de former un nouveau secteur économique, s’appliquent également aux secteurs qui étaient déjà existants avant l’ère du numérique. B. Dans des secteurs qui existaient déjà Nous pouvons également considérer que le numérique est créateur d’emploi dans des secteurs qui existaient déjà avant l’ère du numérique, tel que l’audiovisuel, secteur dans lequel nous sommes passés de l’analogique au numérique. Cela a également permis de créer des
  • 9. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 8 emplois dans de multiples secteurs d’activités déjà existants avant l’ère du numérique tels que l’administration, le secrétariat, la bureautique et l’informatique, voire même l’architecture. Cette liste n’est pas exhaustive ! En effet, l’ère du numérique est accompagnée de l’apparition des ordinateurs, de l’Internet, du passage des supports analogiques tels que les cassettes audio et vidéo aux supports numériques tels que les DVD et les Blue-Ray. Par conséquent, pour certains secteurs d’activité tels que la bureautique ou bien l’audiovisuel qui n’avaient pas le choix de se convertir au numérique, il était indispensable de former et recruter du personnel compétent dans l’utilisation de ces nouvelles technologies. Aujourd’hui même, en 2014, il devient indispensable pour chaque entreprise d’adopter ces nouvelles technologies et de faire appel aux TIC. Nous pouvons ainsi nous référer à l’actualité concernant la transition digitale des entreprises : le secteur des services des TIC se met au service des entreprises afin de les aider à réaliser leur transition digitale. C'est notamment le cas de l’opérateur Orange ou La Poste, comme nous pouvons le constater dans leurs publicités10 . Ces vidéos confirment, en effet, notre postulat, selon lequel, le secteur des TIC, en plus de former un nouveau secteur économique, s’appliquerait également aux secteurs d’activités déjà existants. Nous pouvons également étudier la contribution en capital TIC grâce aux études statistiques de l’Observatoire du Numérique. Usages des TIC dans les entreprises : Utilisation des TIC en 2012 En % des entreprises France Moyenne UE 28 Pays leader Connectivité Connexion internet à haut débit 98 92 100 Site Web 64 71 91 Réseau intranet* 44 33 46 Salariés utilisant régulièrement l’Internet ** 45 45 69 Portable pour salarié (internet) 44 48 78 10 Voir vidéo Orange « Pub Orange Business Services 2014 » et la vidéo La Poste intitulée « La Poste présente la révolution numérique en chiffres ! » sur clé USB ou suivre les liens.
  • 10. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 9 Utilisation des TIC en 2012 En % des entreprises France Moyenne UE 28 Pays leader Usage d’outils avancés Partage électronique de l’information en interne 57 53 70 Progiciel de gestion intégré- ERP 33 22 38 Gestion relation client - CRM 26 26 41 Partage électronique d’information pour gestion de la chaîne logistique (SCM) 13 23 51 Autres usagers Déclaration TVA via Internet 79 53 84 Emploi de spécialiste des TIC 15 21 33 *Enquête 2012. **En % des salariés Source : Eurostat, enquête communautaire sur les TIC 2012. Tableau 3 Ainsi, selon le tableau statistique ci-dessus, concernant les usages des TIC dans les entreprises en 2012 au sein de l’Union Européenne, nous constatons un investissement fort en Connectivité, à savoir, la connexion à haut débit ainsi que les sites web. En effet, selon Eurostat, en France, en 2012, sur 100 entreprises, 98 bénéficient d’une connexion internet à haut débit et 64 utilisent un site web. En moyenne dans l’Union Européenne à 28, sur 100 entreprises européennes, 92 bénéficient d’une connexion à haut débit et 71 utilisent un site web. Enfin, en ce qui concerne les pays leader dans les TIC, notamment les pays scandinaves, nous constatons que la totalité des entreprises de ces pays bénéficient d’une connexion internet à haut débit et que sur 100 entreprises, 91 utilisent un site web. De plus, nous constatons également un investissement moins élevé mais tout de même assez conséquent concernant le fournissement des portables pour les salariés au sein des entreprises. En effet, selon Eurostat, en 2012, au sein des pays leader, sur 100 entreprises, 78 fournissent un portable à ses salariés. En revanche, cet investissement s’avère bien moins élevé en France ainsi que dans la moyenne de l’Union Européenne à 28. En effet, en France, en 2012, sur 100 entreprises, 44 fournissent un portable à ses salariés, et dans l’Union Européenne à 28, en 2012, sur 100 entreprises européennes, 48 fournissent un portable à ses salariés.
  • 11. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 10 De plus, nous remarquons un certain retard quant à l’investissement en réseaux intranet au sein des entreprises européennes. En effet, même au sein des pays leader, en 2012, sur 100 entreprises, seulement 46 utilisent un réseau intranet. Nous avons une situation presque similaire en France : cette même année, sur 100 entreprises, 44 utilisent un réseau intranet, il y a donc une différence de seulement deux points de pourcentages entre les entreprises utilisatrices de réseaux intranets dans les pays leaders, et les entreprises françaises utilisatrices de ce réseau. Ces chiffres montrent d’une part, que les services des TIC tels que les opérateurs Orange aident bien les entreprises à réaliser leur transition digitale. D’autre part, ces chiffres révèlent également le retard qu’ont certains pays de l’Union Européenne, dont la France par rapport aux pays scandinaves, quant à l’utilisation des TIC au sein des entreprises. Ce retard peut notamment s’expliquer par la quantité de spécialistes en TIC embauchés au sein des entreprises. Nous remarquons qu’il y a un nombre de spécialistes en TIC embauchés bien plus élevé dans les pays leader que dans les autres pays de l’Union Européenne, dont la France. En effet, selon Eurostat, en 2012, dans les pays leader, sur 100 entreprises, 33 embauchent des spécialistes en TIC. Tandis qu’en France, cette même année, sur 100 entreprises, 15 embauchent des spécialistes en TIC. En moyenne, au sein de l’Union Européenne à 28, sur 100 entreprises européennes, 21 embauchent des spécialistes en TIC. Donc ces chiffres reflètent le retard de certaines entreprises européennes peut être dû au manque de spécialistes en TIC embauchés au sein de ces entreprises. Par ailleurs, le numérique est également créateur d’emploi dans le secteur de l’administration qui se numérise de plus en plus. Nous pouvons notamment constater cela à travers les chiffres dévoilés par les tableaux statistiques réalisés par Eurostat suivants. Relation avec l’administration Particuliers utilisant l’Internet en 2012 (en %) UE 28 France Allemagne Royaume-Uni Suède Contacts avec les pouvoirs publics 44 61 51 43 78 Obtention d’informations 39 52 50 33 74 Téléchargement des formulaires 27 37 31 27 48 Renvois de formulaires remplis 22 40 15 25 45 Source : Eurostat, enquête communautaire sur les TIC en 2012 Tableau 4
  • 12. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 11 A travers ce premier tableau à double entrée concernant la relation des particuliers avec l’administration, nous constatons que la Suède a le plus développé les TIC au sein du secteur de l’administration dans sa relation avec les particuliers. En effet, selon Eurostat, en 2012, en Suède, sur 100 particuliers, 78 ont des contacts avec les pouvoirs publics, 74 parviennent à obtenir les informations souhaités, 48 téléchargent des formulaires administratifs et 45 renvoient des formulaires administratifs remplis, via l’utilisation d’Internet. Cela suppose ainsi que des emplois de spécialistes en TIC ou des emplois de Webmaster sont créés au sein des administrations en Suède. Quant à la France, elle obtient la deuxième place du classement parmi les pays étudiés dans le tableau. En effet, selon Eurostat, en 2012, sur 100 particuliers, 61 ont des contacts avec les pouvoirs publics, 52 parviennent à obtenir les informations souhaitées, 37 téléchargent des formulaires administratifs et 40 renvoient les formulaires administratifs remplis via l’utilisation d’Internet. Cela montre ainsi que le secteur de l’administration, en France, a bien réalisé sa transition digitale. Entreprises utilisant l’internet en 2012 (en %) UE 28 France Allemagne Royaume-Uni Suède Contacts avec l’administration 87 94 85 89 95 Obtenir des formulaires* 68 71 58 59 86 Renvoyer des formulaires remplis * 60 72 55 54 68 Offrir des produits passation de marchés publics 12 13 7 14 16 *Enquête 2010. Source : Eurostat, enquête communautaire sur les TIC 2012. Tableau 5 Ce second tableau statistiques, concernant la relation entre l’administration et les entreprises, réalisé par Eurostat renforce l’idée selon laquelle le secteur de l’administration, en Europe, notamment en Suède et en France, a bien réalisé sa transition digitale. La Suède, est une nouvelle fois, le pays dans lequel l’administration a été le plus numérisée. En effet, selon Eurostat, en Suède, en 2012, sur 100 entreprises, 95 ont des contacts avec l’administration. Et en 2010, sur 100 entreprises suédoises, 86 obtiennent des formulaires administratifs sur Internet et 68 renvoient les formulaires administratifs remplis via Internet. Il en va de même pour la France, 2012, sur 100 entreprises, 94 ont des contacts avec l’administration, et en
  • 13. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 12 2010, sur 100 entreprises françaises, 71 obtiennent des formulaires administratifs et 72 renvoient des formulaires administratifs remplis via Internet. Quant à l’Union Européenne à 28, en moyenne, en 2012, sur 100 entreprises européennes, 87 ont des contacts avec l’administration. En 2010, sur 100 entreprises européennes, 68 obtiennent des formulaires administratifs via Internet, et 60 renvoient des formulaires administratifs remplis en utilisant Internet. Cela montre bien que les TIC s’appliquent et ont été adoptées par le secteur de l’administration au sein de l’Union Européenne à 28. Enfin, le secteur des TIC s’applique également à l’enseignement et permet notamment de créer des emplois dans ce secteur. En effet, de nos jours, dès le collège, les élèves bénéficient de cours leur introduisant des bases d’utilisation des TIC, et ce jusqu’au lycée. Ensuite, en fonction des parcours d’études qu’entreprennent les étudiants une fois entrés dans l’enseignement supérieur, ces derniers peuvent bénéficier d’un approfondissement des TIC dispensés par des enseignants, notamment en université et IUT. Nous pouvons notamment noter une multiplication des formations concernant le numérique dans l’enseignement supérieur, ces dernières années, tels que le Master Professionnel Création, production, Image, et le Master Professionnel Conception de projets multimédia et de dispositifs numériques de l’ISIC11 à l’Université Bordeaux Montaigne12 . En effet, nous pouvons notamment prendre l’exemple de la licence Information et Communication13 de l’ISIC à l’Université Bordeaux Montaigne, qui dispense dès le premier semestre, d’un enseignement des TIC, de la Recherche d’Information, ainsi qu’une formation à distance via l’ENT14 . Cela montre donc une nouvelle fois, que le numérique est créateur d’emplois dans des secteurs d’activités qui étaient déjà existants avant l’ère du numérique. En somme, l’aspect éducatif du numérique se ressent davantage dans la publicité de l’opérateur Orange, intitulée, « Les 10 petits doigts du bébé »15 . Nous venons de montrer dans cette première partie, que le numérique est créateur d’emploi, d’une part parce qu’il a permis de créer un nouveau secteur économique qu’est le secteur des TIC, et d’autre part parce qu’il a permis également la création d’emploi dans des 11 ISIC : Institut des Sciences de l’Information et de la Communication. 12 Voir plaquette Masters ISIC en annexe n°3 et annexe n°4 p. 45 et 50 13 Voir plaquette Licence ISIC en annexe n°5 p. 55 14 ENT : Espace Numérique de Travail. 15 Voir vidéo sur clé USB ou suivre le lien.
  • 14. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 13 secteurs déjà existants avant l’ère du numérique, notamment grâce à la diffusion massive des TIC. En revanche, d’autres postulats pourraient faire croire que le numérique serait plus destructeur d’emploi que créateur d’emploi, du fait de la disparition de certains secteurs d’activités ainsi que du remplacement de l’homme par la machine… II. Le numérique : destructeur d’emploi Selon Adam Smith, dans La richesse des nations, « l’individu est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions ». Cela signifie que la poursuite de nos intérêts individuels contribue à la réalisation de l’intérêt général. En d’autres termes, dans le cas que nous étudions tout au long de ce dossier, les entreprises numériques, en agissant selon des logiques individuelles, contribueraient à la création d’emploi. Or, cette théorie s’avère erronée puisque selon Andy Grove16 , lors d’une interview pour le Bloomberg Businessweek17 , le 1er juillet 2010 « la poursuite de nos intérêts individuels, qui implique souvent de transférer la production et une bonne partie de la conception à l’étranger, a érodé notre capacité à développer nos innovations à grande échelle aux Etats-Unis »18 . Ces propos, qui s’avèrent encore d’actualité, montrent ainsi que la poursuite des intérêts individuels ne contribuent pas forcément à la réalisation de l’intérêt général. C’est pourquoi nous mettrons en évidence tout au long de cette antithèse, la disparition ou la métamorphose de certains secteurs d’activités, puis nous évoquerons en suivant, le cas de la robotisation qui suscite de nombreux débats quant à la pérennité des emplois dans certains secteurs économiques. A. Des secteurs d’activités disparaissent ou se métamorphosent. Bien que la révolution numérique ait permis la création d’emplois ainsi que de réduire la pénibilité du travail dans de nombreux secteurs d’activités (notamment grâce à l’émergence de logiciels spécialisés qui permettent par exemple, la réalisation de plans dans le secteur de l’architecture), celle-ci n’est, cependant, pas en faveur de tous. En effet, certains secteurs d’activités connaissent un déclin considérable au profit de la montée du numérique. Nous 16 Andy Grove est l’ancien PDG et co-fondateur de l’entreprise Intel. 17 Bloomberg Businessweek est un magazine d’affaires américain hebdomadaire qui a été fondé en 1981 par Michaël Bloomberg, ancien maire de New York du 1er janvier 2002 au 31 décembre 2013. 18 Voir annexe n°6 p.60
  • 15. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 14 pouvons notamment évoquer le cas du secteur de l’imprimerie, concurrencé par la numérisation des livres ainsi que des journaux de presse et magazines. C’est ainsi que Newsweek19 , magazine d’actualité américain a cessé de paraître sous format papier au profit du format numérique, deux mois avant ses 80 ans d’existence, du fait du déclin de ses ventes en 2012. Depuis, plusieurs journaux quotidiens, et magazines, ont suivi cette transition digitale tout en préservant, ou non leur format papier. Parmi les journaux quotidiens ayant réalisé leur transition digitale, nous avons par exemple, Le Monde, Le Figaro, ainsi que Libération ; et Le Point, ainsi que Le Nouvel Observateur pour les magazines. De plus, certains journaux se créent et n’existent qu’en format numérique. C’est notamment le cas de Médiapart et du Huffington Post. Par ailleurs, nombreux sont les journaux et magazines disponibles en applications mobiles notamment sur les iPhone, les Androids ainsi que les Windows Phone. Tous ces éléments permettent ainsi de mettre en évidence le déclin du format papier et plus précisément du secteur de l’imprimerie au profit de la montée en puissance du numérique. Par conséquent, comme l’a étudié l’économiste autrichien Joseph Aloïs Schumpeter20 , le secteur de l’imprimerie fait face à un processus de « destruction créatrice » selon les propos de l’économiste dans son ouvrage, Théorie de l’évolution économique qui suit la même logique que la Théorie de l’évolution de Darwin21 . Selon sa théorie, il faut considérer le numérique comme un progrès technique. Or le progrès technique a des conséquences quantitatives car il est source de croissance économique, mais il a également des conséquences qualitatives, car il rend cette croissance économique discontinue. Par conséquent, lorsqu’ une innovation apparaît, celle-ci va faire baisser le profit des entreprises routinières, autrement dit, les entreprises qui n’innovent pas. Ainsi, les entreprises innovantes provoquent la disparition des entreprises routinières. Si nous appliquons cette théorie économique au cas que nous étudions ici, à savoir la montée du numérique au détriment du format papier et du secteur de l’imprimerie, nous pourrions considérer que le numérique constitue le progrès technique permettant aux 19 Voir annexe n° 7 p.68 20 Joseph Aloïs Schumpeter (1883-1950) était un économiste convaincu que le capitalisme était condamné. C’est pour cette raison qu’il a défini la théorie de la destruction créatrice notamment dans l’œuvre Théorie de l’évolution économique. (Alternatives économiques Poche, Hors-série n°57, octobre 2012, Les grands auteurs de la pensée économique,) p.158 21 Darwin (1809-1882) est à l’origine de la Théorie de l’évolution, à savoir, la transformation des espèces vivantes qui se manifeste par des changements de leurs caractères génétiques et morphologiques au cours des générations.
  • 16. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 15 entreprises d’innover en réalisant des sites internet pour les journaux et magazines d’actualité. En conséquence, les entreprises n’ayant pas pris la décision de suivre cette transition digitale, s’essoufflent jusqu’au point de disparaître ou d’être contraintes de se convertir au format numérique. Processus de destruction créatrice dans le secteur de l’imprimerie pour les journaux et magazines Il en va de même pour les livres numérisés. En effet, le numérique a ensuite permis ces dernières années l’essor du tactile notamment à travers les tablettes tactiles telles que l’iPad conçu par la firme à la pomme. Cette nouvelle révolution numérique incite ainsi chacun d’entre nous à lire des œuvres littéraires en version numérique grâce aux tablettes tactiles, ce qui nous permet de consacrer davantage de place à d’autres objets sur nos étagères ! Cependant, qu’en est-il alors des livres en format papier et du secteur de l’imprimerie ? Dans cette situation, nous ne pouvons échapper à la suppression d’emplois… Nous retrouvons ainsi le même processus de destruction créatrice étudié par Joseph Aloïs Schumpeter. De plus, ce dernier disait : « Aligner des centaines de carrosses ne donnera pas le train à vapeur ». Nous Numérique (Progrès Technique) Création de sites internet pour journaux et magazines (Innovation) Essoufflement des journaux et magazines n’ayant pas réalisé leur transition digitale (Entreprises routinières) Disparition des journaux et magazines Conversion des journaux et magazines au numérique
  • 17. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 16 pourrions adapter cette phrase au cas que nous étudions dans cette partie de ce dossier : « Aligner des centaines de livres ou de journaux ne donnera pas des livres et journaux en version numérique ». Ainsi, nous comprenons également que l’innovation, bien qu’elle permette d’accroître la productivité des facteurs de production, Travail (L), et Capital (K), constitue, tout de même, un effet pervers sur l’emploi. Même à l’Ecole, la question est de numériser les livres scolaires grâce aux tablettes tactiles hante les esprits. D’une part, cette idée repose sur un bon sentiment, celui d’alléger les cartables des enfants. Mais d’autre part, cette idée n’est pas sans conséquences néfastes. C’est la raison pour laquelle les éditeurs de livres scolaires hésitent à se convertir au numérique. Processus de destruction créatrice dans le cas de la numérisation des œuvres littéraires De plus, le numérique nuit également aux librairies qui sont menacées de disparaître au profit de la montée des sites web de vente en ligne tels qu’Amazon22 . Cette entreprise est 22 Amazon est une entreprise de commerce électronique américaine fondée par Jeff Bezos, et basée à Seattle. Numérique (Progrès Technique) Création de tablettes tactiles (Innovation) Numérisation des œuvres littéraires sur tablettes tactiles Essoufflement du secteur de l’imprimerie (Entreprises routinières)
  • 18. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 17 notamment spécialisée dans la vente de livre mais cette dernière est parvenue à se diversifier dans la vente d’autres produits notamment culturels, tels que les films en DVD ou Blue-Ray et les CD de musique par exemple. En effet, comme nous pouvons le constater dans l’article du Figaro.fr paru le 17 juillet 2014 et intitulé « Amazon va lancer un « Netflix du livre » »23 , le géant du commerce en ligne lance un nouveau service, nommé Kindle Unlimited, permettant de télécharger à volonté des livres numérisés sur une liseuse ou une tablette tactile en échange d’un abonnement mensuel à bas coût. Par ailleurs, ces dernières années, l’Observatoire du numérique a relevé une explosion du commerce en ligne, comme nous pouvons le constater à travers le graphique ci-dessous. Part des particuliers ayant réalisé au moins une commande en ligne au cours des 12 derniers mois (en %) Source : Eurostat, enquête communautaire sur les TIC 2012. Graphique 1 Comme nous pouvons le constater, le commerce en ligne est le plus développé au sein des pays leader du secteur des TIC, à savoir, les pays scandinaves tels que la Suède, suivie de près par le Royaume-Uni puis de l’Allemagne. En effet, selon Eurostat, en Suède en 2012, sur 100 particuliers, 74 ont réalisé au moins une commande en ligne au cours des 12 derniers mois. Quant au Royaume-Uni et l’Allemagne, cette même année, sur 100 particuliers respectivement, 73 et 65 particuliers ont réalisé au moins une commande en ligne au cours des 12 derniers mois. En ce qui concerne la France, le commerce en ligne semble moins développé mais elle se situe tout de même au-dessus de la moyenne de l’Union Européenne à 23 Voir annexe n°8 p.71
  • 19. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 18 28. En effet, selon Eurostat, en 2012, en France, sur 100 particuliers, 57 ont réalisé au moins une commande en ligne au cours des 12 derniers mois, tandis qu’au sein de l’Union Européenne à 28, sur 100 particuliers européens, seulement 45 ont réalisé au moins une commande en ligne sur cette même période. Ces chiffres illustrent un développement massif du commerce en ligne, mettant ainsi en cause la pérennité des librairies et magasins de produits diversifiés relevant du domaine culturel (DVD, Blue-Ray, CD…) tels que Cultura et la Fnac par exemple. En revanche, ces deux enseignes se sont également converties au numérique afin de faire face au géant du commerce électronique Amazon qui propose des produits culturels le plus souvent à bas coûts. Du fait de cette montée en puissance du commerce en ligne, les acheteurs deviennent alors des cyberacheteurs dont il est pertinent d’étudier l’évolution au fil des années. Nous pouvons nous référer au graphique suivant, réalisé par Médiamétrie, l’Observatoire des usages internet. Graphique 2 Selon le graphique ci-dessus, le nombre de cyberacheteurs en 2002 s’élevait à 5.4 millions alors qu’en 2012, ce nombre augmente jusqu’à atteindre les 31.7 millions. Ainsi, en dix ans, le nombre de cyberacheteurs a environ, été multiplié par 6. Il s’agit donc d’une croissance que l’on peut qualifier d’exponentielle.
  • 20. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 19 En somme, si l’on se réfère à la théorie néo-classique, si le nombre de cyberacheteurs croit de manière considérable, nous pouvons alors penser qu’il en va de même pour le chiffre d’affaire réalisé par le commerce en ligne. Il y aurait donc en théorie une corrélation positive entre le nombre de cyberacheteurs et le chiffre d’affaire réalisé par le commerce en ligne. Nous pouvons ainsi nous référer au graphique suivant, réalisé par Fevad24 concernant l’évolution du chiffre d’affaire du commerce en ligne entre 2006 et 2013. Chiffre d’affaires des ventes via internet (en milliard d’euros) Graphique 3 Selon le graphique ci-dessus, nous pouvons constater, une augmentation perpétuelle du chiffre d’affaires généré par le commerce en ligne entre 2006 et 2013. En effet, en 2006, le commerce en ligne parvenait à réaliser 11,6 milliards d’euros de chiffre affaires pour atteindre 51,1 milliards d’euros en 2013. Ainsi, sur une période de sept ans, le chiffre d’affaires réalisé par le commerce en ligne a été multiplié par environ 4,4, ce qui montre bien qu’il y a une corrélation positive entre le nombre de cyberacheteurs et le chiffre d’affaires des ventes via internet. Ce processus se serait réalisé au détriment des librairies et des magasins de produits culturels diversifiés. Afin de confirmer ce postulat, il est nécessaire d’étudier les chiffres d’affaires des librairies, qui font partie du commerce de détails. 24 Fevad : Fédération e-commerce et vente à distance. Elle récompense les sites de plus performant en matière de commerce électronique.
  • 21. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 20 Le graphique ci-dessus, réalisé grâce aux estimations effectuées par Xerfi25 , nous fait part de l’évolution du chiffre d’affaires des librairies selon leur taille, en indice de valeur base 100 en 2005, entre 2005 et 2012. Comme nous pouvons le constater, ce graphique vérifie l’hypothèse que nous avons émis précédemment, selon laquelle, la hausse du nombre de cyberacheteurs et des ventes en lignes se fait au détriment des librairies, et particulièrement celles qui n’ont pas réalisé leur transition digitale. En effet, en ce qui concerne les petites librairies, selon les estimations de Xerfi, si leur chiffre d’affaires était de 100 euros en 2005, il n’était que de 89,3 euros en 2012. Entre 2005 et 2012, le chiffre d’affaires des petites librairies a donc diminué de 10,7%. Le chiffre d’affaires des moyennes libraires connait également une baisse entre 2005 et 2012, mais celle-ci s’avère moins brutale que pour le chiffre d’affaires des petites librairies. En effet, selon les estimations de Xerfi, si le chiffre d’affaires des moyennes librairies était de 100 euros en 2005, il était de 94,9 euros en 2012. Le chiffre d’affaires des moyennes librairies a donc connu une diminution de 5,1 % entre 2005 sur une période de sept années. Ces chiffres démontrent que la hausse des cyberacheteurs et du chiffre d’affaires du commerce électronique se fait au détriment du chiffre d’affaires des petites et moyennes librairies en France. Quant aux grandes librairies, ce sont les seules à « survivre » à la croissance importante et rapide du commerce électronique. En effet, comme nous pouvons l’observer sur le graphique précédent, selon les estimations de Xerfi, si le chiffre d’affaires des grandes librairies était de 100 euros en 2005, celui-ci s’est élevé jusqu’à 105 euros en 2012. Le chiffre d’affaires des grandes librairies a donc connu une augmentation de 5% sur cette période. Les 25 Xerfi est un institut d’études économiques privé dont les analyses sont centrées sur les secteurs et les entreprises. Graphique 4
  • 22. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 21 grandes librairies sont donc parvenues à résister à la concurrence des géants du commerce électronique tels qu’Amazon. En revanche, si les grandes librairies « survivent », c’est sans doute parce qu’elles ont été contraintes de réaliser leur transition digitale, qu’elles le souhaitaient ou non, pour préserver leur existence sur le marché du livre. Nous pouvons ainsi prendre l’exemple de Cultura, la Fnac ou bien Mollat qui ont investi pour la création de sites internet. Ces derniers se sont également mis à vendre des livres numériques en plus des livres en format papier, comme nous pouvons le constater à travers la capture d’écran du site internet de Mollat. Cela explique ainsi la hausse de leur chiffre d’affaires entre 2005 et 2012. Enfin, le téléchargement illégal ne doit pas être oublié dans cette réflexion car il fait également défaut au commerce de détail spécialisé dans les loisirs culturels tels que la vente de DVD ou Blue-Ray, ou bien la vente de CD de musique. Ces téléchargements illégaux s’opposent notamment aux droits d’auteurs et mettent en danger le secteur du commerce de détail spécialisé dans les loisirs culturels, en entraînant notamment la baisse de leur chiffre d’affaires et par ricochet, des suppressions emplois. Pire encore, certaines enseignes de distribution culturelle ont été contraintes de fermer définitivement leurs portes… Nous pouvons donc prendre l’exemple de la fermeture brutale des 26 magasins Virgin en 2013, au sein de tout l’hexagone. Si l’adoption de la loi Hadopi 26 le 12 juin 2009 avait pour objectif de 26 Hadopi est à la fois une institution et une loi. Cette loi a été complétée par la loi Hadopi 2. Elle a pour principal objectif de lutter contre le téléchargement illégal. Image 1
  • 23. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 22 favoriser la diffusion ainsi que la protection des œuvres sur Internet, l’efficacité de cette loi laisse pourtant à désirer… B. Robotisation : l’homme remplacé par la machine Le numérique présente également des effets pervers sur l’emploi à travers l’essor de la robotisation qui fait que l’homme, et notamment l’ouvrier, est remplacé par la machine…L’essor de la robotisation dans les secteurs industriels s’explique notamment par le souci de la productivité chez les entreprises. Par définition, la productivité est un outil de mesure de l’efficacité du processus de production. La productivité est notamment très liée au progrès technique qui correspond à l’ensemble des innovations qui entraînent une transformation ou un bouleversement des moyens et méthodes de travail, de l’organisation du travail, des produits, des marchés, ou des structures de l’économie. En fait, l’objectif principal des entreprises, est d’utiliser un minimum de facteurs de productions, à savoir le capital (K) et le travail (L), tout en produisant autant voire davantage. Si c’est le cas, l’entreprise est en situation de croissance intensive sous l’effet du progrès technique. Voici un schéma explicatif de ce mécanisme économique : Légende : - K : Facteur Capital - L : Facteur Travail - A : Efficacité des facteurs, progrès technique. Si K , L < Y Progrès technique (A) Hausse de la productivité Hausse de la production Croissance intensive
  • 24. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 23 Cependant, en France, comme il existe un salaire minimum imposé aux entreprises, qu’est le SMIC27 , si celui-ci est perçu comme relativement élevé par les entreprises, ces dernières vont favoriser l’investissement en capital technique, ou autrement dit, en capital fixe. En d’autres termes, les entreprises vont préférer l’investissement dans des machines plutôt que d’embaucher des salariés. En conséquence, compte-tenu de l’évolution des technologies avec l’ère du numérique, beaucoup craignent le remplacement de l’homme par les machines, et plus précisément par les robots ! C’est pour cette raison qu’encore aujourd’hui, en 2014, en temps de crise économique et de chômage, l’innovation technologique suscite de nombreux débats concernant l’emploi. L’innovation technologique s’opposerait-elle à la création d’emploi ? En France, la réponse serait « oui » puisque nous faisons partie des premiers à remplacer l’homme par la machine dans de nombreux secteurs d’activités. En effet, nous remplaçons les caissières et caissiers par des caisses automatiques et nous bénéficions de commandes automatiques dans la restauration rapide, notamment à McDonald’s. Ce phénomène est évoqué dans l’article de L’Expansion, intitulé « Les robots vont-ils prendre nos jobs ? », publié le 3 juin 201428 , où il est indiqué qu’Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee, tous deux auteurs de Rage Against the Machine, publient un second ouvrage reprenant la thèse du précédent, The Second Machine Age. Les deux auteurs de ces ouvrages présentent leur thèse selon laquelle l’essor de l’internet suivi par le développement de l’intelligence artificielle mènerait à l’ère de la robotisation dans laquelle l’homme serait remplacé par la machine. En conséquence nous pouvons donc nous interroger sur l’avenir pour les hommes ouvriers ? La destruction d’emploi par la robotisation est-elle compensée par la création d’emplois parmi les concepteurs de machines et robots ? La crainte que nous pouvons avoir à l’égard de cette robotisation est notamment l’accroissement et surtout l’intensification des inégalités sociales au sein de notre société. En effet, d’un côté, nous avons les concepteurs, les chercheurs et théoriciens et de l’autre, les anciens ouvriers remplacés par les robots. Certains sociologues comme Henri Mendras29 n’auraient donc plus de raison de parler de « moyennisation de la société » si la robotisation pouvait modifier notre société ainsi. 27 SMIC : Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance. 28 Voir annexe n°9 p.74 29 Henri Mendras (1927-2003) est un sociologue français qui a théorisé la moyennisation de la société notamment dans son ouvrage La Seconde Révolution française 1965-1984.
  • 25. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 24 Nous venons de mettre en évidence dans cette seconde partie, que dans certains cas, le numérique serait davantage destructeur d’emplois que créateur en évoquant la disparition ainsi que la métamorphose de certains secteurs d’activités, et le sujet délicat de la robotisation. Cependant, étant donné que nous avons évoqué différents arguments qui appuyaient l’idée que le numérique est soit, créateur, soit destructeur d’emploi, nous pourrions également considérer que le numérique serait les deux à la fois. III. Le numérique est à la fois créateur et destructeur d’emploi Toutefois, nous devrions tâcher de nuancer nos propos, car tout n’est ni noir, ni blanc. Ainsi, nous pourrions considérer, dans cette dernière et troisième partie de notre développement, que le numérique serait à la fois créateur et destructeur d’emploi. Dans cette synthèse, il s’agira notamment de mettre en évidence que dans quelques cas, la création pourrait compenser la destruction d’emplois notamment à travers l’exemple de la fabrication des robots par la start-up Aldebaran en France pour l’entreprise Nestlé au Japon. En revanche, nous tempèrerons cette idée en évoquant le fait que cette compensation a lieu dans des endroits où cela ne serait pas forcément nécessaire, ce qui s’expliquerait notamment par la tentation des grandes firmes à délocaliser leurs unités de production dans les pays asiatiques. C’est notamment pour cette raison que nous surnommons l’Asie, « l’atelier du monde », tout en étant le continent le plus connecté. A. Dans certains cas, la création compense la destruction … Il faudrait tout de même relativiser quant à cette vision que beaucoup ont du numérique comme « voleur et destructeur » de nos emplois. Il serait dommage d’oublier que le numérique est à l’origine de nombreuses start-up qui génèrent la création de milliers d’emplois. En effet, comme cela est évoqué dans l’article du Kauffman Foundation 30 intitulé « Les start-up favorisent-elles nos emplois ? »31 , réalisé par Dane Stangler et Robert E. Litan, les start-up représentent encore aujourd’hui les deux tiers de la création d’emploi au sein des Etats-Unis. De plus, ces derniers évoquent que 50% des start-up se forment dans le secteur 30 Kauffman Foundation a été fondée dans les années 1960 à Kansas City (Missouri) par l’entrepreneur et philanthrope Erwing Marion Kauffaman. Il s’agit d’une fondation à but non lucratif qui se consacre aux études des entreprises, des start-up ainsi que de l’emploi aux Etats-Unis. 31 Voir annexe n°10 p. 81
  • 26. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 25 des logiciels ainsi que des multimédias. En conséquence, 2000 entreprises numériques ont été créées entre 1999 et 2009, soit en dix ans. Ainsi, compte-tenu de la part des start-up dans la création d’emploi, nous pouvons donc supposer que la création d’emplois peut, dans certains cas, compenser la destruction d’emploi. La firme à la pomme, autrement dit Apple32 , a elle aussi, démarré au rang de start-up. En effet, il ne faut pas oublier que Steve Jobs, avec la collaboration de Steve Wozniak et de Ronald Wayne, avait conçu et réalisé, dans son garage, le premier micro-ordinateur personnel de la gamme Apple, à savoir, l’Apple 1. Un Apple 1 exposé au Smithsonian Museum Image 2 Comme le disait Steve Jobs, « ceci est une révolution », et celle-ci a permis le progrès remarquable de la société Apple ainsi que la création de milliers d’emplois. En effet, si l’on se réfère au site web d’Apple33 , la firme serait à l’origine de la création d’environ 630 000 emplois sur le continent européen. 16 000 emplois de salariés directs et 116 000 emplois de sous-traitants ont été créés en Europe grâce à la croissance de cette firme transnationale34 . Enfin, la firme à la pomme est également parvenue à faire émerger, depuis 2008, un nouveau secteur d’activité. Il s’agit du secteur de la conception et du développement d’apps iOS. Depuis sa création, ce secteur a généré près de 500 000 emplois au sein du continent européen. Par conséquent, ces chiffres illustrent que le numérique, bien qu’il soit à l’origine 32 Apple est une entreprise multinationale américaine d’informatique créée le 1er avril 1976 à Cupertino, puis constituée sous la forme de société le 3 janvier 1977. 33 Suivre le lien pour consulter les données concernant la création d’emplois générée par Apple. 34 Firme transnationale (FTN) : ce sont des entreprises dont le produit (bien ou service) est vendu dans plusieurs pays, mais aussi souvent, fabriqué dans plusieurs pays. Le processus de production est divisé puis ensuite réparti entre les pays en fonction des avantages qu’ils procurent. C’est une entreprise qui met en place une Division Internationale du Processus Productif (DIPP).
  • 27. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 26 de la disparition ou de la métamorphose de certains secteurs d’activités, parvient tout de même à créer de nombreux emplois pouvant ainsi compenser la destruction de ceux-ci. Par ailleurs, nous pouvons également prendre l’exemple de l’entreprise Intel, comme l’évoque notamment Andy Grove dans l’article du Bloomberg Business, intitulé « Informatique : délocaliser n’est pas une fatalité »35 . En effet, en 1980, dix ans après son introduction en bourse, Intel employait 13 000 personnes aux Etats-Unis, ce qui est loin d’être négligeable. Les start-up favorisent donc la création emploi, et peuvent, selon leur taille, compenser la destruction de ces derniers. Quant à la France, qui semble être en retard par rapport aux pays scandinaves ainsi que les Etats-Unis sur le plan de la technologie numérique, cette dernière se dote de la Halle Freyssinet qui a pour vocation de devenir la « Silicon Valley française ». Plus précisément, il s’agit d’un ancien hangar parisien inutilisé depuis 2006 qui est amené à devenir des bureaux dédiés au monde du numérique et pouvant accueillir près de 1000 start-up. Ainsi, la France rattraperait son retard dans ce domaine36 et pourrait réduire son taux de chômage avec la création de 1000 start-up, ce qui permet ainsi de créer des milliers d’emplois. C’est dans cette optique que Bordeaux a décidé de se doter à Bègles de la Cité du Numérique 37 et obtient le label French Tech38 , comme cela est relayé par Sud-Ouest et France 3 Aquitaine. Enfin, en ce qui concerne la robotisation, même si celle-ci a des effets pervers sur l’emploi en remplaçant l’homme par la machine dans certains secteurs d’activités, il est à noter que cela crée également des emplois notamment dans le domaine de la fabrication des robots. En effet, nous pouvons notamment prendre l’exemple de l’usine Nestlé qui recrute des robots conçus et fabriqués par la start-up française Aldebaran39 . Ces robots sont destinés à vendre et à conseiller les clients au sein des magasins et boutiques Nestlé japonaises. Mais si cette fabrication de robots semble être en défaveur des japonais, la start-up Aldebaran est parvenue à créer de nombreux emplois dans la conception ainsi que la fabrication des robots en France. De plus, compte-tenu du vieillissement massif de la population japonaise, nous pouvons considérer que ces derniers manquent de main d’œuvre. Ainsi, embaucher des robots en tant que vendeurs ou conseillers constitue plutôt un avantage pour l’Etat Japonais, qu’un 35 Voir annexe n°6 p. 60 36 Voir annexe n°11 p. 89 37 Suivre le lien. 38 Voir annexes n°12 et n°13 p. 92 et 93 39 Voir annexe n°14 p. 95
  • 28. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 27 effet pervers sur l’emploi. Ces différents exemples mettent en évidence que la création d’emplois est capable de compenser la destruction d’emplois. B. … Mais peut-être pas aux endroits où cela serait nécessaire. « Pourquoi l’iPhone n’est-il pas fabriqué aux Etats-Unis ? », avait demandé Barack Obama à Steve Jobs, lors d’une rencontre dans la Silicon Valley, en 201140 . Bien que la firme à la pomme ait permis la création de milliers d’emplois, notamment lorsqu’elle n’était qu’une start-up il y a quelques années, cette citation des propos du président américain soulève le problème de la destruction d’emploi dans les pays développés comme les Etats-Unis41 , causée par les stratégies économiques menées par les firmes transnationales. En effet, avec le développement du phénomène de la mondialisation, notamment accentué par l’essor des technologies des télécommunications, à savoir notamment les TIC, nombreuses sont les firmes transnationales comme Apple qui emploient des stratégies visant à réduire le plus possible les coûts de production. C’est ainsi que nous pouvons nous référer aux théories des économistes classiques, Adam Smith 42 et David Ricardo43 , sur l’avantage absolu et l’avantage comparatif. Ces deux théories économiques expliquent en effet deux types de stratégies que les entreprises peuvent entreprendre afin de réduire leurs coûts de production. Adam Smith, dans sa théorie de l’avantage absolu, développe un raisonnement reposant sur la division technique du travail (DIT). Selon cette théorie, chaque nation a intérêt à importer ce qu’elle produit à des coûts plus élevés et à exporter ce qu’elle produit à des coûts moins élevés. En d’autres termes, chaque nation doit se spécialiser dans la production pour laquelle elle a un avantage absolu. Voici un exemple : Prenons deux pays A et B et deux produits X et Y. Etudions le temps que chaque pays met pour produire chacun des deux produits, X et Y. Pays A Pays B Produit X 10 h 15 h Produit Y 20 h 12 h Tableau 6 40 Voir annexe 15 p. 97 41 Depuis 1945, les Etats-Unis occupent et demeurent encore aujourd’hui la première puissance économique mondiale. 42 Adam Smith : (1723-1790) est un économiste classique libéral connu pour la théorie de l’avantage absolu dans le commerce international. 43 David Ricardo : (1772-1823) est économiste classique libéral connu pour la théorie de l’avantage comparatif qui fait suite à la théorie de l’avantage absolu d’Adam Smith.
  • 29. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 28 A travers le tableau ci-dessus, nous constatons que le pays A est plus productif que le pays B dans la production du produit X et que le pays B est davantage productif que le pays A dans la production du produit Y. Ainsi, nous pouvons considérer que le pays A bénéficie d’un avantage absolu dans la production du produit X et que le pays B a un avantage absolu dans la production du produit Y. Par conséquent, les pays A et B ont donc intérêt à se spécialiser dans les productions pour lesquelles ils présentent un avantage absolu. Cette théorie de l’avantage absolu réalisée par l’économiste classique Adam Smith a pour but de démontrer que les entreprises, et notamment les firmes transnationales se spécialisent dans certaines productions afin de réduire les coûts. Quant à David Ricardo, ce dernier reprend la théorie de l’avantage absolu réalisée par Adam Smith et la développe avec sa propre théorie de l’avantage comparatif. Cette théorie s’applique notamment lorsqu’un des deux pays, A ou B, ne possède aucun avantage absolu dans les productions des produits X et Y. Pays A Pays B Produit X 10 h 12 h Produit Y 5 h 15 h Tableau 7 A travers le tableau ci-dessus, nous remarquons que le pays A possède un avantage absolu pour les deux productions des produits X et Y. Or, si les deux pays, A et B, font de l’autarcie, c’est-à-dire, qu’ils produisent chacun les deux produits X et Y de leurs côtés, alors la durée totale de production est de 15 h pour le pays A, et 27 h pour le pays B. Selon l’économiste classique, David Ricardo, les deux pays ont tout de même intérêt à se spécialiser, compte-tenu de la moindre différence de temps de production pour le produit X entre le pays A et le pays B. Ainsi, le pays A, étant bien plus productif que le pays B, dans la production du produit Y, a intérêt de se spécialiser dans la production de ce produit. Quant au pays B, ce dernier a intérêt de spécialiser dans la production du produit X. Ainsi, en collaborant, les temps de production se réduisent à 5 h pour le pays A et 12 h pour le pays B. Cette théorie de l’avantage comparatif, met en évidence, tout comme la théorie de l’avantage absolu, l’intérêt qu’ont les firmes transnationales à se spécialiser afin de réduire les coûts de production. Cependant ces deux théories peuvent s’avérer discutables car elles étudient uniquement l’efficacité d’un des deux facteurs de production, à savoir le facteur travail (L).
  • 30. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 29 C’est pourquoi durant le 20ème siècle, trois économistes contestent ces deux théories économiques classiques et en proposent une nouvelle, que nous appelons aujourd’hui la théorie HOS44 (Hecksher, Ohlin, Samuelson). Selon cette théorie, les entreprises, et plus particulièrement les firmes transnationales, ne se spécialisent pas en fonction de l’efficacité du facteur travail (L) mais en fonction de leurs dotations factorielles. Par dotation factorielle, on entend la manière dont un pays est doté en facteur travail (L) et facteur capital (K). C’est pour cette raison qu’on dit que les pays du Sud, et plus particulièrement les pays asiatiques tels que l’Inde et la Chine, sont spécialisés dans la fabrication des produits. Les pays du Nord, quant à eux, sont spécialisés dans la conception45 . Ces trois théories montrent donc qu’il y a un bien une division internationale du travail qui incite donc les entreprises, et plus particulièrement les firmes transnationales à délocaliser ou relocaliser leurs unités de productions en fonction du montant des coûts de production. Par conséquent, si Apple fabrique l’iPhone à Shenzhen en Chine, plutôt qu’aux Etats-Unis, c’est parce que la main d’œuvre chinoise est bien moins chère. Apple contribue donc à la création d’emploi de main d’œuvre ouvrière en Chine. En revanche, la conception de l’iPhone se fait aux Etats-Unis, au sein de la Silicon Valley. Nous pouvons donc considérer qu’il y a bien une destruction d’emplois qui accroît notamment les inégalités sociales en termes d’accès à l’emploi : la conception des produits est localisée dans les pays développés comme les Etats- Unis car elle nécessite des travailleurs hautement qualifiés. En revanche, la fabrication des produits est implantée en Chine et en Inde, car elle nécessite uniquement de la main d’œuvre ouvrière. En conséquence, nous pouvons donc supposer que les travailleurs peu ou moyennement qualifiés aux Etats-Unis sont confrontés à la situation de chômage. Conclusion Au terme de notre analyse, nous avons montré dans une première partie que le numérique est créateur d’emploi en évoquant la création du secteur des TIC ainsi que la création de nouveaux types d’emplois dans des secteurs déjà existants avant l’ère du numérique. Dans une seconde partie, nous avons modéré nos propos en montrant que le numérique peut également être destructeur d’emploi en évoquant d’une part, le passage du format papier au format numérique pour les journaux et livres et d’autre part le cas de la 44 La théorie HOS est réalisée par trois économistes : Eli Hecksher, Bertil Ohlin, et Paul Samuelson. Cette théorie s’inspire notamment de la théorie de l’avantage comparatif de David Ricardo. 45 Par pays du Sud et pays du Nord, on entend une distinction non pas géographique, mais économique.
  • 31. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 30 robotisation. Enfin, dans une troisième et dernière partie, nous avons nuancé nos propos en montrant que le numérique n’est pas seulement créateur, ni uniquement destructeur, mais qu’il est à la fois créateur et destructeur d’emplois, notamment en prenant l’exemple des start- up et de la délocalisation des unités de production. Si les sociétés parvenaient à évoluer aussi vite que le numérique évolue, peut-être que le numérique ne causerait plus la destruction de nos emplois…
  • 32. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 31 Bibliographie Alternatives Economiques Poche Hors-Série, 2012. Les grands auteurs de la pensée économique. Areiron, 2014. Diplomatie grands dossiers n°23 géopolitique du cyberespace enjeux mondiaux. - L’Asie : un continent ultra connecté en pleine croissance p.43 Capul, J.-Y., 2013. Dictionnaire d’économie et de sciences sociales. Hatier. - L’économie keynésienne p.161 - L’économie néo-classique p.167 Courcelle-Seneuil, J.-G., 1776. Adam Smith : richesse des nations / Courcelle-Seneuil. Guillaumin (Paris). La société numérique (Cahiers français n°372 Janvier-Fevrier 2013) - Collectif, n.d. - Les technologies numériques et leur impact sur l’économie, Nathalie Coutinet, Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité, CEPN-CNRS (UMR 7234), F-93430, Villetaneuse ; p.20 Le numérique, créateur d’emplois ?, (Problèmes économiques n°3042 avril 2012). - Informatique : Délocaliser n’est pas une fatalité, Andy Grove, Bloomberg Business p.13 - Les start-up favorisent-elles nos emplois ?, Dane Stangler et Robert. E Litan, Kauffman Foundation, p.5 - Pourquoi Apple ne fabrique pas l’iPhone aux Etats-Unis ?, Charles Duhigg et Keith Bradsher, The New York Times, p.25 Ricardo, D., 1817. Principes de l’économie politique et de l’impôt. Schumpeter, J.-A., 1999. THEORIE DE L’EVOLUTION ECONOMIQUE. Recherches sur le profit, le crédit, l’intérêt et le cycle de la conjoncture, Édition : Rééd. ed. Editions Dalloz - Sirey, Paris.
  • 33. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 32 Sitographie Apple, n.d. Les emplois créés par Apple en Europe.[WWW Document] URL https://www.apple.com/fr/job-creation/ BFM TV, n.d. Nestlé recrute 1.000 robots français pour devenir vendeurs [WWW Document]. URL http://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/nestle-recrute-1-000-robots-francais-pour- devenir-vendeurs-843265.html (accessed 12.7.14). Commission Européenne, n.d. L’Europe numérique : la “troisième révolution industrielle” [WWW Document]. URL http://cordis.europa.eu/news/rcn/121774_fr.pdf (accessed 12.7.14). Économie du secteur | Observatoire du numérique, n.d. [WWW Document] URL http://www.observatoire-du-numerique.fr/economie-numerique/secteur- producteur/economie-du-secteur HADOPI, n.d. [WWW Document] URL http://www.hadopi.fr/ La Poste présente la révolution numérique en chiffres !, 2012. [WWW Document] URL https://www.youtube.com/watch?v=3btnQOCwDm8 Le Figaro.fr, 2014. Amazon va lancer un «Netflix du livre» [WWW Document]. Le Figaro. URL http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2014/07/17/01007-20140717ARTFIG00076- amazon-va-lancer-un-netflix-du-livre.php (accessed 12.7.14). Le Monde Economie, n.d. La fin de Newsweek : la crise d’un modèle [WWW Document]. Le Monde.fr. URL http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/12/26/la-fin-de-newsweek-la- crise-d-un-modele_1810369_3234.html (accessed 12.7.14). Le Monde.fr, n.d. La Halle Freyssinet, futur vaisseau amiral de l’innovation à la française [WWW Document]. Le Monde.fr. URL http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/10/23/la-halle- freyssinet-futur-vaisseau-amiral-de-l-innovation-a-la-francaise_4510922_3234.html (accessed 12.7.14). L’Express l’Expansion, n.d. Les robots vont-ils prendre nos jobs? [WWW Document]. L’Expansion.com. URL http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/les-robots-vont-ils-prendre- nos-jobs_1548018.html (accessed 12.7.14). Librairie Mollat Bordeaux [WWW Document], n.d. . Mollat.com. URL http://www.mollat.com (accessed 12.7.14). Master Professionnel Image et multimédia : conception, production, multimédia ISIC, n.d. [WWW Document] URL http://www.u-bordeaux- montaigne.fr/fr/formations/offre_de_formation/master-XB/information-et-communication- SCINFO/master-pro-image-multimedia-concept-product-multimedia-program-msm-21.html
  • 34. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 33 Master Professionnel Images et multimédia : création, cinéma interactif ISIC, n.d. [WWW Document] URL http://www.u-bordeaux- montaigne.fr/fr/formations/offre_de_formation/master-XB/information-et-communication- SCINFO/master-pro-images-multimedia-creation-cinema-interactif-program-msi-21.html Observatoire du Numérique, chiffre clés 2013, n.d. [WWW Document] URL http://www.observatoire-du-numerique.fr/wp-content/uploads/2013/07/2013-07- chiffres-cles-observatoire-numerique.pdf Plaquette Licence Information et Communication ISIC, n.d. [WWW Document] URL http://www.u-bordeaux-montaigne.fr/fr/formations/offre_de_formation/licence- XA/information-et-communication-SCINFO/licence-information-et-communication-program- lsi-31.html Pub Orange Business Services 2014 [HQ], 2014. [WWW Document] URL https://www.youtube.com/watch?v=WRhH-chRnus PUB ORANGE “les 10 petits doigts du bébé,” 2013. [WWW Document] URL https://www.youtube.com/watch?v=WRhH-chRnus
  • 35. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 34 Table des illustrations Tableau 1.................................................................................................................................... 5 Tableau 2.................................................................................................................................... 6 Tableau 3.................................................................................................................................... 9 Tableau 4.................................................................................................................................. 10 Tableau 5.................................................................................................................................. 11 Tableau 6.................................................................................................................................. 27 Tableau 7.................................................................................................................................. 28 Image 1..................................................................................................................................... 21 Image 2..................................................................................................................................... 25 Graphique 1.............................................................................................................................. 17 Graphique 2.............................................................................................................................. 18 Graphique 3.............................................................................................................................. 19 Graphique 4.............................................................................................................................. 20
  • 36. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 35
  • 37. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 36 Annexe n° 1 L'Europe numérique: la «troisième révolution industrielle» [Print to PDF] [Print to RTF] L'Europe numérique n'est pas uniquement synonyme d'un meilleur wifi et d'une connexion à large bande. Il s'agit de quelque chose de beaucoup plus profond: une transformation de l'économie entière. C'est du moins les propos de Jeremy Rifkin, un essayiste, économiste et sociologue de renom qui s'est exprimé la semaine dernière lors de la Journée d'action numérique à Bruxelles. © Thinkstock D'après Rifkin, l'ère numérique pourrait entraîner l'émergence d'une nouvelle réalité appelée les biens communs collaboratifs. Et cela ne sera pas anodin. En fait, il s'agit du premier nouveau paradigme économique depuis l'avènement du capitalisme et du socialisme au début du XIXe siècle. Ainsi, la «troisième révolution industrielle», est étayée par la numérisation de tous les aspects de nos vies.
  • 38. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 37 La société à coût marginal quasi nul. Si vous êtes propriétaire de votre propre affaire, vous êtes certainement habitué au terme de «coûts marginaux». Il s'agit des coûts relatifs à la production de biens et services supplémentaires après que les coûts fixes aient été couverts. Selon Rifkin, la révolution de la technologie que nous connaissons est tellement puissante qu'elle pourrait réduire les coûts marginaux à zéro. Il cite l'exemple d'une société où les individus exploitent l'énergie du soleil ou de l'air et produisent toutes sortes de biens à l'aide de l'impression 3D. Une fois en possession de l'équipement promis par la numérisation, nous pourrons en effet devenir des «promateurs» (producteurs-consommateurs), et cela change tout. Une Europe numérique Rifkin appelle l'UE à aider à faire du concept des biens communs collaboratifs une réalité pour les Européens. Il était intransigeant sur le fait que la numérisation de l'UE dans un contexte d'un vrai marché unique conduirait tous les Européens à avoir un travail. En fait, il soutient que la transformation de nos modes de communication et de transports et des réseaux énergétiques «occuperait l'industrie pendant 40 ans». «La seule industrie pour laquelle je ne peux pas trouver de travail», explique-t-il, «est l'industrie pétrolière». Rifkin affirme que les milliards d'euros investis par l'UE dans l'infrastructure passent dans une «industrie usagée». «Si l'UE investit ne-serait-ce que la moitié de ce montant au profit de la nouvelle infrastructure pour une Europe numérique, alors nous sommes sur la bonne voie. Et cela peut être fait rapidement». Du numérique pour la planète Rifkin est sûr qu'une société à coût marginal zéro apportera non seulement l'efficacité et la liberté aux citoyens, elle permettra également d'aborder un des plus grands défis de notre époque: le changement climatique. «Je suis terrorisé», a-t-il expliqué. «Le changement climatique est bien réel. Nous sommes désormais dans la sixième vague d'extinction. Nous pourrions perdre jusqu'à 70 % des espèces d'ici la fin du siècle. Il ne nous reste plus de temps; les coûts marginaux quasi-nuls constituent la meilleure mesure pour aborder le changement climatique. Si nous pouvons atteindre une efficacité optimale, utiliser moins de ressources naturelles et que toute la production soit partagée sans cesse, nous pourrons alléger le fardeau sur la planète. Nous pouvons commencer à démocratiser la vie économique sur la planète. Il s'agira d'un nouveau voyage... Avec un peu de chance, qui commencera juste à temps pour assurer la guérison de la planète.»
  • 39. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 38 Annexe n°2
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  • 46. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 45 Annexe n° 3
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  • 51. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 50 Annexe n° 4
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  • 54. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 53
  • 55. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 54
  • 56. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 55 Annexe n°5
  • 57. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 56
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  • 59. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 58
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  • 61. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 60 Annexe n° 6
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  • 64. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 63
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  • 68. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 67
  • 69. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 68 Annexe n°7 Tout un symbole. L'hebdomadaire américain Newsweek, né en 1933, publie sa dernière édition sur papier, datée du 31 décembre, avec en couverture ces seuls mots : "#lastprintissue", dernière édition imprimée, précédés du hashtag, symbole de Twitter. La disparition de Newsweek sous sa forme papier s'inscrit, bien sûr, dans le contexte de la crise de la presse aux Etats-Unis. Mais elle signifie d'abord la fin d'un modèle très américain, celui des hebdomadaires d'information à diffusion nationale. Il fut un temps où Time et Newsweek, les deux rivaux de toujours – le premier classé à droite et le second à gauche – dictaient l'agenda de l'information aux Etats-Unis. Les familles américaines attendaient de recevoir dans leur boîte à lettres l'essentiel de l'actualité et, en couverture, une photo à fort impact visuel était censée résumer à elle seule le grand sujet de la semaine. Stephen G. Smith, rédacteur en chef de Newsweek de 1986 à 1991 cité par Associated Press, parle d'une "conversation commune qui était partagée par toute la Nation". Newsweek a joué un rôle important dans la lutte pour les droits civiques, la fin de la guerre du Vietnam ou la lutte contre le sida. Lorsque Jean-Jacques Servan-Schreiber lance une nouvelle formule de L'Express, en 1964, il va puiser son inspiration auprès de Time. SEGMENTATION DE L'INFORMATION La crise des hebdomadaires est d'abord liée à la fin de l'ère des masses et à la segmentation de l'information. Les grands magazines entendaient offrir la même information à la classe moyenne américaine, dans tout le pays. Or, l'heure est plutôt aux médias de niche, ou à l'information politiquement située, comme l'illustre le succès des chaînes câblées telle Fox News, avec ses talk-shows polémiques et très orientés. "Ces énormes machines qu'étaient les news magazines étaient obligées d'avoir une attitude centriste, "mainstream", qui ne colle plus avec la polarisation des citoyens aux Etats-Unis, souligne Bertrand Pecquerie, directeur du Réseau mondial des rédacteurs en chef (Global
  • 70. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 69 Editors Network). On l'a bien vu lors des dernières élections présidentielles. Les médias qui marchent sont ceux d'opinion, comme Fox News ou The Atlantic Monthly, un mensuel moribond, qui a trouvé une nouvelle vie sur Internet en affichant ses convictions libérales et pro-Obama." Le premier rédacteur en chef de Newsweek, Thomas Martyn, présentait son journal comme "un complément indispensable de la lecture d'un quotidien, parce qu'il explique, expose et clarifie". A l'heure d'Internet, ce modèle est devenu obsolète. Comme le résume David Carr, éditorialiste au New York Times, "dans l'actuel écosystème numérique des médias, avoir le mot "week" dans son titre est un terrible anachronisme". Bouclé le vendredi, le magazine arrive dans les foyers le lundi ou le mardi, alors que le lecteur a déjà eu le temps de s'informer par d'autres canaux. ATTIRER LES ANNONCEURS Newsweek a aussi souffert de la crise de son modèle économique. Les grands hebdomadaires américains sont diffusés surtout par abonnements, vendus à prix très bas, de l'ordre de 20 dollars. L'objectif est de viser une diffusion la plus large possible, afin d'attirer les annonceurs. Mais, depuis une dizaine d'années, la diffusion ne cesse de baisser. Elle est passée de 3,14 millions d'exemplaires en 2000 pour Newsweek à 1,5 million en 2012. Son concurrent, Time, s'en tire mieux avec une diffusion de 3,38 millions cette année. "Newsweek se situe du mauvais côté du marché publicitaire, commente Ken Doctor, spécialiste américain de l'économie des médias. Celui des supports imprimés de diffusion nationale et de contenu général. Les publicités nationales ont migré plus rapidement sur le numérique que les publicités locales. En outre, les annonceurs qui ont besoin d'une audience nationale ont maintenant accès à une palette d'offres proche de l'infini et plus ciblées que le lectorat de Newsweek." En 2012, pour la première fois, le chiffre d'affaires de la publicité en ligne aux Etats-Unis devrait dépasser celui de la publicité sur l'imprimé, selon la firme eMarketer (37,3 milliards de dollars soit 28,2 milliards d'euros, contre 34,3).
  • 71. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 70 Newsweek va devenir un magazine numérique accessible par abonnement et intitulé Newsweek Global. Tina Brown, rédactrice en chef de Newsweek et du site Daily Beast, veut croire au succès de la nouvelle formule. Elle se fonde sur une étude du Pew Institute selon laquelle 39 % des Américains s'informent désormais sur Internet. Xavier Ternisien "XXI" dresse le portrait d'une "presse post-Web" Dans son prochain numéro, qui sort début janvier, le magazine XXI publie un manifeste dans lequel il assure qu'"iI est possible de refonder une presse post-Internet". Le magazine considère tout d'abord que "des journaux sans publicité, c'est possible". La presse, écrit-il, peut être financée par ses lecteurs. Elle doit surtout, poursuit-il, "recréer de la valeur". Pour cela, XXI considère qu'il faut s'appuyer sur "quatre piliers" : le temps, le terrain, l'image et la cohérence. "Aujourd'hui, où l'info gratuite et les technologies s'emballent, la presse doit explorer d'autres rythmes, réapprendre à surprendre", avance XXI, qui plaide pour "donner vie et chair" en allant "où le lecteur ne peut pas aller". Ecartant l'idée que la presse puisse se mettre à la vidéo – "elle n'a rien à gagner à faire du mauvais journalisme audiovisuel" –, le magazine insiste sur la nécessité pour elle d'"être belle", avec des photographies et des infographies. Il estime, enfin, que "la qualité est préférable à la quantité".
  • 72. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 71 Annexe n°8 Amazon va lancer un «Netflix du livre» Paru le 17/07/2014 à 9 : 29 VIDÉO - Le leader du commerce en ligne a fait apparaître subrepticement sur son site américain une nouvelle offre, permettant de lire en illimité pour 9,99 dollars par mois des livres électroniques. Après les films et les séries, les formules illimitées s'attaquent au livre. Amazon est sur le point de lancer un nouveau service, Kindle Unlimited, permettant de télécharger à volonté des livres électroniques sur sa liseuse ou sa tablette contre un abonnement mensuel minime. L'annonce a été mise en ligne sur la version américaine d'Amazon avant
  • 73. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 72 d'être promptement retirée, mais plusieurs internautes ont eu le temps de faire des captures d'écran, regroupées par le site GigaOm. Kindle Unlimited permet de piocher à volonté dans une bibliothèque virtuelle de plus de 600.000 livres et de plusieurs milliers d'audiolivres pour 9,99 dollars par mois, soit 7 euros. À ce prix là, le lecteur ne «possède» pas le livre et ne fait que payer un droit pour l'emprunter ; sitôt son abonnement arrivé à expiration, le livre ne pourra plus être lu sur sa liseuse Kindle, sa tablette ou son smartphone. La formule s'adresse plutôt aux gros lecteurs, qui pourront faire de substantielles économies mensuelles - mais ils perdront le plaisir de remplir leurs étagères d'épais ouvrages. Les plus grandes maisons d'édition absentes Des grands noms de la littérature populaire répondent présents, comme la trilogie du Seigneur des Anneaux, la sagaHarry Potter ou la série Hunger Games. Mais derrière ces têtes de gondole, idéales pour attirer le grand public, se trouvent également des ouvrages universitaires (Le Capital au XXIe siècle de Thomas Piketty) ou des livres en autoédition. D'après GigaOm, de nombreuses maisons d'édition américaines, comme Harvard Univerty Press, Algonquin ou Bloomsbury figurent dans le catalogue de Kindle Unlimited. Mais les cinq plus grands éditeurs sont absents: HarperCollins, Macmillan Publishers, Penguin, Simon and Schuster et Hachette. Quelques maisons d'édition ont dévoilé leur mode de rémunération. Pour la plupart, elles ne seront rémunérées que si le lecteur lit une certaine proportion de leur livre. La commission obtenue serait la même que lors d'un achat «classique» de livre. L'éditeur Scholastic, qui publie la saga Hunger Games, a signé un accord plus intéressant: il suffit qu'un lecteur ouvre une seule page d'un de ses ouvrages pour que Scholastic soit rémunéré.
  • 74. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 73 Le principe du «Netflix du livre» n'est pas nouveau. Aux Etats- Unis, Scribd et Oyster permettent aussi de lire en illimité des centaines de milliers de ebooks pour respectivement 8,99$ et 9,95$ par mois. En France, la start-up Youboox domine ce marché balbutiant avec un catalogue de 55.000 livres et 4000.000 inscrits. Mais ces applications ne sont disponibles que sur smartphones et tablettes, où la lecture de livres est bien moins confortable que sur liseuse. La compatibilité de Kindle Unlimited avec la liseuse Kindle est donc un avantage compétitif indéniable pour Amazon, qui a également plus d'influence que ses concurrentes pour convaincre les grandes maisons d'édition de le suivre dans cette aventure.
  • 75. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 74 Annexe n°9 Les robots vont-ils prendre nos jobs? Par Franck Dedieu et Béatrice Mathieu, publié le 03/06/2014 à 17:07 Et si cette fois c'était différent? Et si la révolution numérique, contrairement aux innovations passées, allait détruire des emplois? Enquête sur ces machines de plus en plus performantes, qui refaçonnent le monde de l'entreprise et nos métiers. Au niveau mondial, le marché de la robotique industrielle pourrait progresser de près de 6% par an d'ici à 2016, d'après les dernières projections de l'International Federation of Robotics (IFR). afp.com/Gérard Julien Dans le conte "L'Homme de sable", écrit par l'Allemand Ernst Hoffmann, un jeune homme, Nathanaël, s'éprend d'un automate aux traits singulièrement féminins, Olimpia. La vue troublée par des lunettes maléfiques, "plongé dans un ravissement profond", il ne discerne pas le visage de cire, le regard étrangement fixe, la démarche bizarrement cadencée de sa bien- aimée. A travers ses pernicieuses bésicles, Nathanaël ne voit dans sa "créature divine" qu'une habileté de mouvement exceptionnelle pour danser et accomplir diverses tâches, une rapidité d'exécution au piano digne d'un virtuose. Mais, un jour, la mécanique d'Olimpia se casse, ses rouages de fer apparaissent, et Nathanaël, devant cet amour impossible, glisse dans la folie. >> Notre dossier: Robots, la prochaine révolution
  • 76. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 75 Publié en 1817, ce récit fantastique, métaphore d'un machinisme trompeur et dangereux, apparaît dans un contexte économique et social bien particulier : la révolte des artisans tricoteurs au Royaume-Uni contre les manufacturiers et leurs " trop performants " métiers à tisser la laine et le coton. Menés par un certain John Ludd, dès 1812, ces rebelles de l'échoppe et de la boutique briseront les machines concurrentes et formeront le mouvement des luddistes. Autre temps technologique, autres moeurs économiques, mais même hostilité à l'endroit des innovations. Aujourd'hui, deux siècles après, un courant "néoluddiste" refait surface. En particulier aux Etats-Unis. En Californie, des porteurs de lunettes Google soupçonnés de filmer les passants à leur insu sont agressés, tandis qu'en décembre dernier des "bus Google" chargés de transporter les salariés de l'entreprise ont été attaqués à coups de jets de pierres par des dizaines de manifestants en colère. Un nouvel âge pour tous les secteurs Si ces néoluddistes inquiets donnent aujourd'hui de la voix, c'est parce qu'une révolution technologique majeure - savant mélange de robotique, de numérique, de big data, d'intelligence artificielle et d'impression 3D - est en train de changer les codes, de métamorphoser les façons de produire, de bouleverser le rôle et le travail de l'homme dans nos sociétés. Dans leur dernier ouvrage, The Second Machine Age, les universitaires Andrew McAfee et Erik Brynjolfsson, tous deux professeurs au MIT, montrent comment l'agrégation de toutes ces grappes d'innovations pousse aujourd'hui au changement de paradigme. Source : World Robotics.
  • 77. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 76 Dans l'industrie, on ne pense plus qu'à l'usine du futur. Une usine où, à côté des grands bras robotisés claquemurés derrière de vastes cages de protection, des petits robots collaboratifs souples, agiles et reprogrammables à l'envi travailleront avec l'ouvrier. Une usine du futur où l'interface homme-machine va permettre d'augmenter de façon faramineuse les cadences de production et la qualité du produit fini. Une usine du futur où l'impression 3D va transformer radicalement la chaîne d'approvisionnement et où la personnalisation de masse va remplacer la production de masse. Les géants de l'automobile sont déjà entrés dans ce nouveau monde, et tous les secteurs industriels vont les suivre. Airbus est en train de tester dans une de ses usines espagnoles de nouvelles lignes d'assemblage des sections arrière des avions entièrement robotisées. " Nos systèmes de production atteignent leurs limites, il va falloir automatiser certaines tâches dans un environnement partagé avec l'homme ", explique-t-on chez l'avionneur européen. Au niveau mondial, le marché de la robotique industrielle pourrait ainsi progresser de près de 6% par an d'ici à 2016, d'après les dernières projections de l'International Federation of Robotics (IFR). Mais il n'y a pas que l'industrie à être touchée par cette révolution technologique. La distribution, les services à la personne, l'éducation, la santé, le transport, l'agriculture ou la sécurité sont en train de basculer dans un nouvel âge. Amazon, qui a déjà présenté un projet de livraison de petits colis par drone, a installé dans ses entrepôts des centaines de robots magasiniers qui se déplacent de façon autonome et préparent les commandes. Dans les pharmacies britanniques, c'est le robot Rowa qui va lui-même chercher les médicaments inscrits sur l'ordonnance du patient. A Wall Street, 70% des ordres de Bourse sur le marché des actions sont l'oeuvre de robots logiciels de trading. Tandis que l'armée américaine utilise des drones en Afghanistan pour déminer les routes, la Corée du Sud aligne, elle, des centaines de robots sentinelles équipés de mitrailleuses à la frontière nord-coréenne. Google, l'entreprise monde de ce XXIe siècle, ne s'y trompe pas : elle dépense sans compter pour racheter des dizaines de start-up de la robotique et a déboursé 450 millions de dollars en début d'année pour mettre la main sur DeepMind, spécialisé dans l'intelligence artificielle. Ironie de l'histoire, c'est dans les usines de Foxconn, le leader mondial du matériel informatique, où des millions de salariés chinois travaillent pour une bouchée de pain, que
  • 78. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 77 Google va tester ces futures machines : un million de robots devraient être installés sur les lignes du mastodonte taïwanais d'ici à la fin de l'année. Une révolution permise par la chute drastique des prix de tous les composants qui forment chaque brique de ces nouvelles machines. "En dix ans, le prix d'une cellule robotisée a été divisé par cinq", calcule Jean-Camille Uring, président du Syndicat des entreprises de technologies de production (Symop) et membre du directoire du Groupe Fives, une entreprise française spécialisée dans la livraison clés en main de lignes de production automatisée. "Cette baisse des prix va permettre à des PME qui travaillent sur des plus petites séries de s'équiper. Un formidable coup de pouce à la productivité", s'enflamme Pierre-Yves Oudeyer, directeur de recherche à l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria). Source : World Robotics En France, Arnaud Montebourg, qui est prêt à troquer sa marinière pour un costume de Robocop, y croit dur comme fer, d'autant que, en la matière, l'Hexagone est plutôt à la traîne. On compte tout juste 124 robots pour 10 000 salariés dans l'industrie manufacturière, contre 160 en Italie et 273 en Allemagne. Le robot pour éviter le déclin industriel, le robot pour retrouver de la croissance, le robot pour sauver et recréer des emplois... Une chanson que les technophiles fredonnent aisément. Après tout, au fil des décennies et des révolutions technologiques, la théorie du déversement s'est toujours révélée juste : le progrès technique améliorant la productivité engendre un transfert des emplois d'un secteur d'activité vers d'autres secteurs naissants. "On ne peut pas imaginer aujourd'hui les emplois et les activités qui verront le jour dans quarante ou cinquante
  • 79. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 78 ans. C'est du domaine de l'impensable. Ce qui est certain, c'est que les besoins et l'inventivité du consommateur sont insatiables", rassure l'économiste Michel Volle. Une automatisation pensante et menaçante Reste que cette douce musique sonne un peu faux aux oreilles des millions de secrétaires, d'ouvriers, d'opérateurs téléphoniques, d'analystes financiers, de livreurs, de comptables ou de traducteurs qui se retrouvent sur le carreau. Entre 2000 et 2010, aux Etats-Unis, 64% des emplois d'opérateurs téléphoniques, 46% des jobs d'agents de voyages et 26% des postes de comptables ont disparu. En Europe, les deux tiers des 7,6 millions d'emplois de classe moyenne qui ont disparu sont victimes de la technologie, d'après les calculs de Maarten Goos, de l'université de Leuven, en Belgique. Et si cette fois l'argument rassurant du déversement ne fonctionnait pas ? Et si cette fois la "destruction créatrice" chère à l'économiste autrichien Joseph Schumpeter ne faisait pas son oeuvre vertueuse ? "A la différence de la mécanisation, de l'électrification ou même de l'électronisation, cette révolution numérique comporte une dimension cognitive, promeut une autre forme d'intelligence, aboutit à une sorte d'automatisation pensante, capable de porter un coup fatal aux emplois qualifiés", estime l'historien François Jarrige, auteur de Technocritiques (La Découverte). Une étude publiée par deux chercheurs d'Oxford dresse même une liste noire des professions susceptibles de disparaître d'ici à vingt ans au profit d'un logiciel, d'un robot ou de toute autre machine au QI imbattable. Pour reprendre le langage peu fleuri des économistes, la "computerisation" supprimerait les auditeurs, les conducteurs de train, les comptables, les peintres industriels, les agents immobiliers et peut-être même les architectes ou les conseillers financiers. Au total, 47% des emplois concernés et, dans la charrette, pas mal de cols blancs. Les innovations antérieures ont valorisé les professions qualifiées au détriment des métiers manuels. Cette révolution numérique n'opère pas exactement la même distinction. D'un côté,
  • 80. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 79 elle condamne les fonctions répétitives - y compris les plus intellectuelles, fondées sur des règles juridiques ou techniques -, mais, de l'autre, elle valorise les tâches attachées à la singularité, à la créativité, au génie, voire à la séduction de son exécutant. " Un habile plombier comme un ingénieur inventif tireront leur épingle du jeu ", analyse Robin Rivaton, économiste pour le think tank Fondapol. Une logique inégalitaire à grande échelle Hier, la société industrielle favorisait l'acquis et l'expérience; demain, le monde numérique fera la part belle à l'inné et au spontané. Un progrès ? "Le machinisme à la Zola était inhumain, les logarithmes des géants numériques sont a-humains. Ils fonctionnent avec peu de gens, avec une nouvelle élite, en fait", analyse Pierre Bellanger, patron de Skyrock et auteur de La Souveraineté numérique (Stock). Une sorte de darwinisme digital déploierait implacablement sa logique inégalitaire à grande échelle et à grande vitesse. Déjà, les géants d'Internet produisent beaucoup de valeur avec peu de personnel. Google réalise un chiffre d'affaires comparable à celui de Saint-Gobain avec quatre fois moins de salariés. Pour générer un million d'euros, il faut un employé chez Facebook, mais dix chez Veolia. "Dans un monde ouvert et interconnecté, la valeur créée par cette poignée de supersalariés ne va pas irriguer l'ensemble de l'économie, mais se concentrer sur quelques spots très hype ", poursuit Pierre Bellanger. Et, effectivement, ces grands noms du Web font migrer leur matière taxable dans divers paradis fiscaux, condensent leurs investissements publicitaires sur une minorité d'acteurs, rassemblent leurs cadres sup sur des zones "gentrisées", et disséminent leurs investissements sur des projets... sans emploi. Après des milliards de dollars consacrés en R&D, la Google Car ne vient-elle pas de parcourir sans conducteur ni accident 700 000 miles à la barbe des taxis ? Désespérant. Moshe Vardi, chercheur en informatique à la Rice University de Huston, imagine même un monde sans aucun emploi humain d'ici à 2045. Peut-être qu'à cette date un robot publiera une note, juste pour confirmer la triste prédiction du professeur... Repenser les systèmes de formation Plus sérieusement, la majorité des "futurologues", ni trop roses ni trop noirs, s'inquiète surtout de la période de transition. "A long terme, de nouvelles activités et de nouveaux jobs vont
  • 81. Robin Caroline L1 ISIC TD-07 80 bien sûr apparaître. En revanche, à court terme, dans les dix-quinze ans à venir, les destructions vont aller bon train. Il faut repenser totalement les systèmes de formation de façon à assurer une meilleure employabilité des salariés laissés sur le carreau", prêche Thomas Malone, directeur du Center for Collective Intelligence au Massachusetts Institute of Technology de Boston. Un chantier énorme pour l'Education nationale. "Mais aussi et surtout pour les partenaires sociaux, poursuit Dominique Gillier, à la tête de la fédération métallurgie de la CFDT. Syndicats et entrepreneurs doivent anticiper le problème et agir dès maintenant pour assurer une réelle conversion aux employés menacés, pour faire travailler la machine aux côtés de l'ouvrier, et non en opposition." Pour paraphraser la position de Sacha Guitry à l'endroit des femmes, il faut être contre les robots... tout contre. Comment le robot ouvrier Baxter casse le coût Source : Rethink Robotics Pour regagner en compétitivité, pas mieux que Baxter le robot. Test grandeur nature dans une entreprise américaine de parfums. Avant, deux ouvriers travaillaient à temps plein en se relayant au bout de huit heures pour prendre les flacons sur les palettes et les déposer sur une chaîne d'embouteillage. Le paiement de leur salaire représentait 120 000 dollars par an. Aujourd'hui, l'entreprise a acheté deux robots pour faire cette même tâche. Pendant 5% seulement de leur temps, les deux ouvriers surveillent le travail des robots et sont donc amenés à faire autre chose dans l'entreprise. Coût annuel de cette nouvelle organisation sur ce poste précis : 12 600 dollars, soit un gain de 107 400 dollars. 70% des ordres de Bourse sur le marché des actions sont l'oeuvre de robots logiciels de trading, à Wall Street.
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