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Anti-TB_UVP-Tox_2018 (2).pdf

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  1. 1. BASES PHARMACOLOGIQUES DE L’OPTIMISATION DESANTITUBERCULEUX UV Pharmacologie-Toxicologie – DES Pharmacie Avril 2018 Sylvain Goutelle
  2. 2. Objectifs pédagogiques • Expliquer les spécificités de la pathologie tuberculeuse et de son traitement • Décrire le rôle de chaque antituberculeux de 1ère ligne dans le traitement et leur toxicité limitante • Citer les points-clés du traitement à optimiser • Citer des antituberculeux utilisés dans la TB multi-résistante • Expliquer les problèmes spécifiques posés par la TB multi- résistante • Expliquer les problèmes spécifiques posés par la co-infection TB-VIH • Expliquer les mécanismes et interactions majeures avec la rifampicine
  3. 3. Bases pharmacologiques de l’optimisation des antituberculeux 1/ La tuberculose 2/ Caractéristiques pharmacocinétiques et pharmacodynamiques des principaux antituberculeux 3/ Méthodes d’étude de l’activité des antituberculeux 4/ Optimisation des traitements antituberculeux • Directly Observed Therapy • Suivi thérapeutique pharmacologique • Co-infection tuberculose-VIH • Tuberculose multi-résistante • Interactions médicamenteuses
  4. 4. 1/ La tuberculose • Due principalement à Mycobacterium tuberculosis (BK) • Primo-infection par voie aérienne (aérosols en provenance de malades avec lésions bacillifères), souvent asymptomatique • Réaction immunitaire: isolement de la lésion pulmonaire initiale (granulome), mais persistance bactérienne très prolongée • Notions de tuberculose latente et d’équilibre immunitaire entre hôte et bactérie • TB active • Par réinfections chroniques (pays à forte prévalence) • Par réactivation endogène à la faveur d’une baisse de l’immunité • Sans traitement: 1 malade contagieux infectera 20 personnes en 2 ans, et produira 2 cas de tuberculose active dont 1 contagieux
  5. 5. Rom & Garay (Ed). Tuberculosis 2nd edition. LWW 2004
  6. 6. Rom & Garay (Ed). Tuberculosis 2nd edition. LWW 2004
  7. 7. Epidémiologie • 1.5 à 2 millions de décès par an • 8 à 9 millions de nouveaux cas par an • 1/3 de la population mondiale est infectée • Co-infection TB-VIH dans 25 à 30% des cas • 90% des cas dans les pays en développement • En France • Maladie à déclaration obligatoire • 6000 nouveaux cas par an • Décroissance continue de l’incidence de 1964 à 1997 • Stabilisation depuis liée à infection à VIH, conditions sociales • Fortes disparités: incidence élevée dans les grandes villes, (concentration de migrants, co-infection VIH, précarité)
  8. 8. WHO Global TB report 2015
  9. 9. • Image en iceberg de l’épidémiologie de l’infection tuberculeuse • Incidence de la tuberculose en Suisse en fonction de l’âge et de l’origine Rom & Garay (Ed). Tuberculosis 2nd edition. LWW 2004
  10. 10. Principes du traitement de la tuberculose • Objectif thérapeutique = guérison • Disparition des signes cliniques et d’examen • Absence de rechute après la fin du traitement = critère définitif • Phase initiale de 2 mois = quadrithérapie • Isoniazide (Rimifon®) 4-5 mg/kg/j => 300 mg chez adulte de 60 kg • Rifampicine (Rifadine®) 10 mg/kg/j => 600 mg • Pyrazinamide (Pirilene®) 20-25 mg/kg/j => 1500 mg • Ethambutol (Myambutol®) 15-20 mg/kg/j => 1200 mg • Phase de continuation de 4 mois = bithérapie • Isoniazide (Rimifon) 4-5 mg/kg/j • Rifampicine (Rifadine) 10 mg/kg/j • Polythérapie obligatoire • augmenter l’effet antibactérien: hétérogénéité des bacilles • prévenir la sélection de bacilles résistants
  11. 11. Principes du traitement de la tuberculose • Prise orale quotidienne, à jeûn • Associations de principes actifs: Rifater®, Rifinah® (aide à l’observance) • Le traitement parfaitement conduit est théoriquement efficace 95% des cas (étude cliniques) • Le taux de guérison effectif en routine clinique est inférieur ≈ 65-80% • L’observance est un facteur essentiel de réussite du traitement et de prévention des résistances • Politique coercitive de contrôle de l’observance dans les pays à forte prévalence (programme DOT de l’OMS)
  12. 12. A short history of TB drugs • Pre-streptomycin era: sulphones, nicotinamide, vitamin D… • 1946: first RCT with streptomycin (SM) for TB • 1952: Isoniazid (INH) as a highly potent agent • 50’s – 60’s: combination therapy with INH, SM and PAS • 60’s-70’s: modern short course chemotherapy • Rifampicin and pyrazinamide as sterilizing agents • Decreased treatment duration (18 => 9 => 6 months) • Oral ethambutol replacing injectable SM • Standard 6-month therapy (2 RHZE / 4RH): relapse rate as low as 5- 10% in RCT • 80’s – 90’s – 2000’s : nothing new… • 2012: bedaquiline (TMC207) approved for MDR-TB • 2014: delamanid approved for MDR-TB
  13. 13. Figure adaptée de Rom & Garay (Ed). Tuberculosis 2nd edition. LWW 2004 Vitesse de croissance des bacilles tuberculeux Bacilles extracellulaires à croissance continue Bacilles à croissance intermittente Bacilles dormants non-multiplicatifs Bacilles en milieu acide (intra- macrophagiques) Isoniazide Ethambutol Rifampicine Pyrazinamide Rôle de chaque anti-TB dans la quadrithérapie
  14. 14. Mitchison. J Applied Bacteriol 1996 Mitchison. The Diagnosis and Therapy of Tuberculosis During the Past 100 Years. AJRCCM 2005 Rôle de chaque anti-TB dans la quadrithérapie
  15. 15. Rôle des antituberculeux dans la quadrithérapie de 1ère ligne INH RIF PZA EMB Activité bactéricide précoce (EBA) +++ ++ 0 + Activité stérilisatrice + ++ ++ 0 Rôle Réduit la contagiosité Antibacillaire polyvalent Stérilisateur Protection contre la résistance
  16. 16. Enjeux actuels du traitement de la tuberculose • Un traitement plus court de la TB sensible • Pour améliorer l’observance • Pour limiter les résistances • Un traitement plus efficace de la tuberculose MDR • Un traitement mieux toléré • Moyens • Nouveaux anti-TB • Optimisation des anti-TB existants • Nouveaux schémas combinant anciens et nouveau anti-TB
  17. 17. 2/ Caractéristiques PK/PD des principaux antituberculeux
  18. 18. Isoniazide • Caractéristique cinétique: métabolisme par acétylation, génétiquement déterminé • Génotype/phénotype NAT2 • FF => fast acetylator (T1/2 = 1 à 2h) • SF et SS => slow acetylateur (T1/2 = 3 à 6 h) • Proportion variable selon race, environ 50/50 chez Caucasiens • Recherche possible par phénotypage ou génotypage • En théorie, 3 mg/kg chez ac. lent et 6 mg/kg chez ac. rapide, mais peu appliqué • Rôle : • Action bactéricide initiale (EBA) la plus forte (bacilles réplicatifs) tue 95% des bacilles dans les crachats en 2 jours • Réduction de la contagiosité • Résistance primaire 1/106 bacilles
  19. 19. Concentration d’isoniazide (µg/ml) Nombre de sujets Histogramme des concentrations plasmatiques d’isoniazide mesurées 6 heure après l’ingestion d’une même dose chez 267 sujets Acétyleurs rapides Acétyleurs lents Adapté de Evans et al. BMJ 1960
  20. 20. Isoniazide • Le génotype/phénotype d’acétylation • Influence les concentrations • Influence l’activité bactéricide précoce • N’influence pas la réponse clinique si prise quotidienne • Influence la réponse clinique si schéma intermittent • Semble influencer la toxicité hépatique • Intérêt d’une posologie adaptée au génotype pour optimiser la sécurité ? • FF: 7,5 mg/j • SF: 5 mg/j • SS: 2,5 mg/j Ellard et al. Clin Pharmacol Ther 1976 Weiner et al. AJRCCM 2003 Kinzig-Shippers et al. AAC 2005
  21. 21. Isoniazide Donal et al. AJRCCM 1997 Huang et al. Hepatology 2002
  22. 22. Rifampicine • Famille des rifamycines • Caractéristiques pharmacocinétiques • Cinétique non-linéaire: AUC augmente plus vite que la dose • Absorption orale très variable • Métabolisme hépatique important, demi-vie = 2 à 5h • Inducteur enzymatique très puissant (CYP450, P-gp) • Autoinduction: réduction de l’exposition de 40% après 2 semaines • Multiples interactions (antirétroviraux, azolés, anticoagulants…) • Rôle : activité bactéricide polyvalente, action sur les bacilles multiplicatifs et persistants: pierre angulaire du traitement • Historiquement: réduction du traitement de 18 à 9 mois • Résistance primaire 1/108 bacilles
  23. 23. Rifampicine • Posologie OMS adulte: 10 mg/kg – max 600 mg/j • Faible rationnel scientifique • Au bas de la courbe dose-effet • Essais en cours de doses plus fortes • Dosage sanguin et ↑ dose si réponse insuffisante Clin Infect Dis 2011
  24. 24. Boeree et al. AJRCCM 2015 Rifampicine
  25. 25. Boeree et al. Lancet Infect Dis 2017 Rifampicine
  26. 26. Pyrazinamide • Cinétique sans particularité, T1/2 = 10h • Prodrogue transformée en acide pyrazinoïque (POA) dans le corps bactérien • Activité conditionnée par pH acide • Activité unique sur le bacille tuberculeux du fait d’un efflux défectif du POA • Rôle: activité stérilisatrice spécifique in vivo, rôle dans la prévention des rechutes • Peu ou pas actif in vitro • Historiquement: raccourcissement du traitement de 9 à 6 mois
  27. 27. Rom & Garay (Ed). Tuberculosis 2nd edition. LWW 2004
  28. 28. Ethambutol • Cinétique: élimination par le rein sous forme active, posologie à adapter à la fonction rénale (clairance créatinine) • Clairance créatinine > 100 ml/min: dose pleine • ClCr entre 70 et 100 ml/min: 75% de la dose • ClCr < 70 ml/min: 50% de la dose • Agent bactériostatique • Rôle dans la quadrithérapie: prévenir la sélection de mutants résistants à RIF en cas de résistance initiale à INH
  29. 29. Effets indésirables et toxicité • Isoniazide • Hépatoxicité ++, surtout avec PZA et chez acétyleurs lents • Neuropathie par déficit induit en vitamine B6: intérêt d’une supplémentation chez dénutri, VIH+, sujet âgé, grossesse • CI: insuffisance hépatique sévère • Rifampicine • Toxicité hépatique + • Coloration des sécrétions (larmes, urines…) • Réactions immuno-allergiques : rash cutané, syndrome pseudo- grippal (favorisé par la prise irrégulière), néphropathie tubulo- interstitielle, DRESS… • CI: porphyrie
  30. 30. Effets indésirables et toxicité • Pyrazinamide • Hépatotoxicité +++ • Hyperuricémie, arthralgie et crise de goutte • CI: insuffisance hépatique, hyperuricémie • Ethambutol • Neurotoxicité dose-dépendante • Atteintes en particulier oculaire: névrite optique rétrobulbaire • CI: névrite optique pré-existante
  31. 31. La toxicité oculaire de l’éthambutol est dose-dépendante Donald et al. Int J Tuberc Lung Dis 2006
  32. 32. Effets indésirables et toxicité Initial S2 S4 S6 S8 Bilan hépatique X X X X X Uricémie X Si anomalie Créatininémie X Fond d’oeil Au cours du 1er mois et si anomalie CAT en cas de toxicité hépatique (transaminases 6N) - Stop isoniazide + pyrazinamide - Contrôle de la normalisation - Réintroduction à dose réduite et sous surveillance
  33. 33. 3/ Méthodes d’études de l’activité des antituberculeux
  34. 34. Etudes pré-cliniques • En pré-clinique, l’activité des antituberculeux est étudiée sur différents systèmes expérimentaux • Cultures de BK en milieu solide ou liquide: CMI, croissance, cinétique de bactéricidie • Système de fibres creuses (hollow-fiber system) : exposition d’un inoculum à des concentrations variables en anti-TB • Modèle cellulaires (macrophages) : croissance et bactéricidie intracellulaire • In vivo chez l’animal: souris, lapin, cobaye, primate = modèle de tuberculose • Aucun modèle n’est parfaitement prédictif de la réponse clinique: surestimation de l’activité in vivo
  35. 35. Gumbo et al. J Infect Dis 2007 Sytème de fibres creuses (HFS) Le système de pompe permet de reproduire la cinétique des médicaments
  36. 36. Modèles animaux de la tuberculose Caractéristique Souris Lapin Cobaye Primate Immunité cellulaire ++ - ++ - Lésions caverneuses + +++ ++ +++ Développement de la maladie Confluence de granulomes conduisant à la mort Dissémination hématogène Destruction pulmonaire du fait des lésions caverneuses Guérison fréquente Persistance de lésions pulmonaires Dissémination hématogène Destruction pulmonaire du fait des lésions caverneuses Coût + + ++ +++
  37. 37. Jayaram et al. AAC 2004 Effet bactéricide de l’isoniazide avec différents modèles expérimentaux, après 4 à 6 jours d’exposition On note l’effet bactéricide bien supérieur in vitro en culture Cultures Souris Macrophages infectés
  38. 38. Effet bactéricide de la rifampicine dans différents modèles expérimentaux, après 4 à 6 jours d’exposition On note l’effet bactéricide bien supérieur à celui de INH chez l’animal et en conditions intracellulaires Jayaram et al. AAC 2003 Cultures Souris Macrophages infectés
  39. 39. Rom & Garay (Ed). Tuberculosis 2nd edition. LWW 2004
  40. 40. Etudes cliniques • Critères intermédiaires • Absence ou présence dans les crachats (BAAR +/-) • Dénombrement des BK viables dans les crachats par culture au cours des premiers jours de traitement = Early bactericidal activity • Culture à 2 mois : corrélation avec la réponse clinique • Critères cliniques terminaux = guérison • Disparitions des signes cliniques, biologiques • Absence de rechute (activité dite stérilisatrice des antituberculeux) • Difficultés – limites • Amélioration clinique rapide sous traitement mais rechute si arrêt • Pas de critères intermédiaires parfaitement corrélé à la rechute
  41. 41. Mitchison. J Applied Bacteriol 1996
  42. 42. L’activité bactéricide initiale des principaux antituberculeux (EBA) est dose-dépendante Les doses de rifamycines actuellement employée sont loin des doses maximales efficaces selon les courbes effet/dose Mitchison. Am J Resp Crit Care Med 2005
  43. 43. Relation entre négativation des cultures à 2 mois et taux de rechute dans les essais historiques d’addition d’un nouvel anti-TB (E = ethambutol, Z = pyrazinamide, R = rifampicine) Wallis et al. Lancet Infect Dis 2009
  44. 44. 4. Optimisation du traitement antituberculeux • La réussite du traitement est conditionnée par • L’observance • La résistance aux anti-TB • Le défaut d’observance conduit à des rechutes, donc à une dissémination évitable de la maladie et au développement de souches résistantes • Les obstacles principaux à l’observance • La durée du traitement • Les effets indésirables • Facteurs socio-économiques: niveau scolaire, habitat, hygiène
  45. 45. Directly-Observed Therapy (DOT) • Contrôle systématique la prise du traitement anti-TB par un tiers • Méthode prônée par l’OMS dans les pays à forte prévalence • Résultats des études DOT vs non-DOT discordants • Mais stratégie globale de l’OMS efficace dans l’augmentation de la détection des cas et la réduction globale de la mortalité
  46. 46. Relation entre observance, taux d’échec et de résistance secondaire du traitement antituberculeux Adapté de Burman et al. Chest 1997 Tuberculose active Guérison Guérison Rechute Rechute Bacilles sensibles Bacilles sensibles Bacilles résistants (MDR) Bacilles résistants (MDR) Observance contrôlée (DOT) Observance non-contrôlée
  47. 47. Suivi thérapeutique pharmacologique • Des données croissantes montrent une relation entre exposition aux anti-TB (INH, PZA, RIF) et réponse au traitement • Sous-exposition augmente le risque de non-réponse • Intérêt potentiel du STP pour adapter les posologies • Le STP n’est pas recommandé en routine et il est techniquement inapplicable dans les pays émergents • En occident, le STP semble utile en cas de persistance des symptômes ou une biologie positive (crachats/cultures) après 1-2 mois
  48. 48. AUC de la rifabutine chez des patients guéris versus en échec + résistance acquise aux rifamycines Sujets VIH+, traitement avec rifabutine + INH x2/sem Weiner et al. Clin Infect Dis 2005 Suivi thérapeutique pharmacologique
  49. 49. Valeur seuil de Cmax associées à la réponse microbiologique pour PZA, RIF et INH Pasipanodya et al. JID 2013
  50. 50. Pasipanodya et al. JID 2013 Valeur seuil d’AUC associées à la réponse clinique pour PZA, RIF et INH
  51. 51. Suivi thérapeutique pharmacologique • Pyrazinamide: données récentes • Importance de l’exposition au PZA dans la réponse à la quadrithérapie • Nécessité d’augmenter la dose pour atteindre une exposition optimale • Vers une augmentation des doses ? • Vers des dosages sanguins systématiques ? Chideya et al. Clin Infect Dis 2009 225 patients Bostwana Seuil Cmax PZA 35 mg/L, Risk-ratio poor outcome: 3.4 (1.8 – 6.4)
  52. 52. Tuberculose multirésistante • Définition MDR (multi-drug resistance): résistance combinée à au moins INH + RIF • Facteurs de risque • Traitement antérieur (rechute, abandon, échec) • Co-infection TB-VIH • Zone de forte prévalence • 20% des souches de M. tuberculosis isolées en clinique sont MDR mais fortes disparités géographiques (≈ 0,5 à 1% en France) • > 400 000 cas / an estimés de tuberculose MDR • Extension de la résistance: souche XDR (extensively drug- resistant) depuis 2006
  53. 53. Treatment of tuberculosis. WHO Guidelines 2009
  54. 54. Tuberculose multirésistante • Utilisation d’au moins 4 molécules d’efficacité certaine (tests de sensibilité) • 1 agent de première ligne supposé actif (pyrazinamide, ethambutol, rifabutine) • 1 aminoside injectable (amikacine, kanamycine, streptomycine) • 1 fluoroquinolone (levofloxacine, moxifloxacine, ofloxacine) • 1 molécule de seconde ligne per os: PAS (acide para-aminosalicylique), cyclosérine, thioamide • Le traitement d’une tuberculose multi-résistante est plus long (18 mois – 2 ans), plus toxique et plus coûteux • L’observance est capitale • Nouveau médicament: bédaquiline Sirturo® (TMC 207), 1er antituberculeux depuis 40 ans, approuvé par la FDA fin 2012
  55. 55. Tuberculose multirésistante
  56. 56. Tuberculose multirésistante Treatment of tuberculosis. WHO Guidelines 2009
  57. 57. Tuberculose multirésistante Antituberculeux utilisés dans la TB MDR Toxicité limitante Aminosides, capréomycine Néphrotoxicité, ototoxicité Fluoroquinolones Allongement du QT, atteintes tendineuses, troubles neuro-psychiques Cyclosérine Dépression, troubles psychotiques Linézolide Neuropathies, troubles hématologiques Thioamides, PAS Troubles digestifs +++ Bédaquiline Allongement du QT, toxicité hépatique Clofazimine Décoloration cutanée
  58. 58. Co-infection tuberculose-VIH • En 2009 en France, 12% des nouveaux cas de TB et >20% des décès • Le risque d’une infection par Mycobacterium tuberculosis est multiplié par 7 chez les sujets VIH+ • Une des infections opportunistes les plus fréquentes chez VIH+ • La quadrithérapie de 6 mois reste le traitement de référence • Risque d’aggravation paradoxale des signes de la tuberculose (fréquence 7 à 36%) lié au phénomène de restauration immunitaire (IRIS) après l’instauration des anti-TB • Problèmes thérapeutiques • Interactions médicamenteuses (rifampicine + IP, INNTI, INI) • Intolérance fréquente (troubles digestifs +++) • Risque accru de résistance
  59. 59. Co-infection tuberculose-VIH • Les associations RIF + IP sont contre-indiquées car la rifampicine diminue les concentrations des antirétroviraux • Associations RIF + INNTI contre-indiquées sauf efavirenz à dose augmentée • La trithérapie emtricitabine + tenofovir + efavirenz a montré une bonne efficacité et tolérance • La rifabutine (ANSATIPINE®) est l’alternative de premier choix à la rifampicine mais interactions réciproques avec IP • Effet inducteur de la rifabutine sur IP • Effet inhibiteur des IP, surtout si boosté par le ritonavir => ↑ concentrations de la rifabutine • Posologie à adapter et dosages plasmatiques rifabutine et IP recommandé
  60. 60. Gestion des interactions médicamenteuses • Le problème des interactions vient essentiellement de la rifampicine: puissant inducteur des cytochromes (CYP3A4+++, 2C9, 2C19) et de la P-gP • Diminution des concentrations des substrats parfois considérable • Anticiper les IAM • Considérer les IAM potentielles à l’instauration des anti-TB: médicaments des affections chroniques cardio-vasculaires, VIH, immunosuppresseurs • Considérer les IAM pour les médicaments introduits au cours du traitement: antibiotiques, antifongiques • Anticiper les conséquences de l’arrêt de la RIF sur les traitements chroniques
  61. 61. Gestion des interactions médicamenteuses www.ddi-predictor.org La rifampicine est un inducteur puissant de la plupart des cytochromes P450 La puissance d’induction varie selon les CYP
  62. 62. Interactions médicamenteuses liées à la rifampicine Zopiclone 10 mg Simvastatine 40 mg La rifampicine réduit considérablement la concentration de certains médicaments en cas d’administration concomitante Niemi et al. Clin Pharmacokinet 2003 Nifedipine 20 mg
  63. 63. Interactions médicamenteuses liées à la rifampicine Concentrations de vérapamil mesurées avant (J4) pendant (J8- J16) et après (J19-J24) l’administration de rifampicine Niemi et al. Clin Pharmacokinet 2003 Rifampicine
  64. 64. Interactions médicamenteuses liées à la rifampicine La diminution de l’exposition liée à l’effet inducteur peut être très importante par voie orale en cas de premier passage important (métabolisme intestinal + foie) Niemi et al. Clin Pharmacokinet 2003
  65. 65. Médicaments dont l’effet est potentiellement annulé par la rifampicine Médicament Effet de la rifampicine Commentaire Azolés (kétoconazole, itraconazole, voriconazole) ↓ AUC > 80% A éviter ou augmenter considérablement la posologie Quinine ↓ AUC = 83% A éviter ou augmenter considérablement la posologie Nifédipine PO ↓ AUC = 92% Utiliser un autre produit Vérapamil ↓ AUC > 90% Utiliser un autre produit Simvastatine ↓ AUC = 87% Contre-indication Alternative = pravastatine Contraceptifs oraux ↓ AUC ethinylestradiol = 66% Utiliser une autre méthode contraceptive Tamoxifène ↓ AUC = 86% A éviter ou augmenter considérablement la posologie Alprazolam (midazolam, triazolam) ↓ AUC > 90% Utiliser un autre produit Buspirone ↓ AUC = 90% Utiliser un autre produit Antiprotéases Variable, ↓ AUC 50% à 90% Contre-indication Adapté de Niemi et al. Clin Pharmacokinet 2003
  66. 66. Médicaments à marge étroite interagissant avec la rifampicine Médicament Effet de la rifampicine Commentaire Méthadone ↓ concentration 33 à 66 %, syndrome de sevrage Augmenter les posologies selon réponse clinique Phénytoine IV ↑ CL 109% Dosage sanguin, ↑ posologie en fonction Valproate ↑ CL 40% Dosage sanguin, ↑ posologie en fonction Warfarin PO ↓ concentrations et TP > 50% Surveillance accrue de l’INR ↑ posologies en fonction puis ↓ à l’arrêt de RIF Digoxine PO ↓ AUC = 30% Dosage sanguin, ↑ posologie en fonction Ciclosporine, tacrolimus, sirolimus, évérolimus ↓ AUC = 70% (C), 82% (T), 68% (S), 63% (E) Dosage sanguin, ↑ posologie en fonction Adapté de Niemi et al. Clin Pharmacokinet 2003
  67. 67. Points-clés • Le traitement antituberculeux est long, difficile et de tolérance médiocre • La résistance aux médicaments progresse • La réduction de la durée du traitement est un objectif capital de la recherche (nouveaux agents, optimisation PK/PD) • Les modèles pré-cliniques sont insuffisamment prédictifs • L’observance est essentielle dans la réussite du traitement la prévention des résistances et de la contagion • L’optimisation pratique du traitement doit viser à • Faciliter/Contrôler l’observance: associations à doses fixes, DOT • Surveiller et prévenir les EI: supplémentation en vitamine B6 / neuropathie à l’INH, bilan hépatique et ophtalmo • Eviter les sous-dosages: STP dans certains cas • Prévenir et gérer les interactions médicamenteuses liées à la rifampicine

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